BLEACH – RISING HELL
Personnage de la semaine : Rose Ôtoribashi.
Nouveau Capitaine de la Troisième Division du Seireitei, Rose Ôtoribashi a accepté sans hésiter la proposition qui lui fut soumise d'intégrer à nouveau les rangs des plus hauts gradés Shinigamis. Il jugeait en effet sa vie à Karakura « indigne de l'Artiste qu'il était ». De retour à la Soul Society, Rose offre des cours d'Arts Manuels, de Chant et de Musique régulièrement. Son emploi du temps chargé ne l'empêche pas de vivre avec passion, au grand dam de son vice-Capitaine, Izuru Kira.
CHAPTER X : SECRETS FROM HELL
Karakura – Bibliothèque Universitaire.
Les yeux écarquillés de Kurosaki Ichigo témoignaient de toute sa surprise. Comment … avait-il seulement bien lu, le message offert par Ketsurui, à l'instant ? Son imagination ne lui jouait-elle pas des tours ? Non, cela ne pouvait pas être ça. La jeune étudiante en face de lui, laissait apparaître un calme, une maîtrise de soi complètement à l'opposé de ce qui se trouvait inscrit à l'encre noir sous ses yeux. Il fallut un instant au
Shinigami Remplaçant afin de retrouver un peu de consistance. Montrer sa surprise de telle sorte pouvait être une véritable erreur, surtout avec les dires de Ketsurui : des gens de la Soul Society rôdaient dans les environs, et dissimulaient leur présence. Et connaissant des personnes telles que Byakuya, Kyôraku-san ou Ukitake-san, deviner, lire à travers les yeux du rouquin, ne devrait pas être une tâche insurmontable. Il ne fallait pas montrer sa surprise.
« - Un problème ? Demanda calmement la voix de Ketsurui Ryûketsu. Cela ne te plaît pas, je suppose ? Je peux être plus précise si tu veux. En relisant, c'est vrai … qu'il manque quelques points à éclaircir.
- Mmh … non, c'est bon comme ça. Il ne faudrait pas mettre trop de choses d'un coup, je pense. Déclara Ichigo, d'un ton qui se voulait sérieux.
- Ah bon ?
- Ouais … déjà, pour être sûrs que l'on n'oublie rien, je propose que l'on inscrive tout ça petit-à-petit. Si on précipite toute la rédaction, il y aura certains points un peu obscurs je pense. On va devoir y réfléchir chacun de notre côté.
- Je vois. Répondit calmement la jeune femme aux cheveux pourpres. Que proposes-tu, dans ce cas ?
- Pour être sûr … tu devrais déjà inscrire ça de façon plus précise ici. Expliquer pourquoi par exemple. »
Les yeux de l'étudiante se plissèrent doucement, dans un mouvement presque imperceptible, mais que le Shinigami Remplaçant n'avait pas manqué de relever. Sa camarade entreprit donc rapidement de réinscrire les faits plus précis, son stylo naviguant doucement sur la feuille au gré des mouvements de son poignet.
Plus loin, dans les mêmes locaux … deux ombres furtives circulaient, à l'abri du regard des humains par leur existence même : les deux plus hauts gradés de la Dixième Division, Hitsugaya Toshirô ainsi que sa subordonnée, Rangiku Matsumoto, lançaient des regards observateurs et sérieux dans les environs. Évidemment, Ichigo Kurosaki et la jeune femme qui se trouvait en face de lui faisaient offices de cibles privilégiées.
« - Ils travaillent. Déclara Rangiku.
- Oui. Apparemment, rien à signaler chez eux. Renchérit Toshirô. Mais regarde aux alentours, méfie-toi. Il ne faut rien manquer, compris ?
- Je sais, je sais … mais bon, regarder Ichigo travailler un exposé m'ennuie tellement.
- Ne fais pas l'idiote, Matsumoto. Notre mission est importante. Tonna doucement le Capitaine de la Dixième Division, en portant son regard sur n'importe quelle autre zone, pouvant être suspecte. »
Mais pour le détenteur de Hyôrinmaru, rien ne semblait réellement intéressant. Étrange. Kurosaki marche de façon imprudente, sans que personne ne l'accompagne. Et pourtant, l'ennemi ne se manifeste pas ? Est-ce que celui qui a vaincu Ginjô récemment serait donc la véritable cible de l'adversaire ? S'il s'avère que cette piste soit une erreur, les choses deviendraient autrement plus compliquées pour la Soul Society. Non … le natif du Rukongai chassa toutes les autres possibilités de son esprit. Pour l'heure, il fallait demeurer concentré sur ce qui se produisait ici. Se perdre dans des divagations pourrait lui coûter des indices cruciaux concernant la mise en place du plan ennemi. Avoir demandé au Capitaine Kuchiki d'emprunter un Senkaimon privé renforçait déjà le caractère discret de l'intervention, il ne fallait pas tout gâcher.
Monde Réel – Sur les routes menant à Karakura.
« - Patron, nous arriverons bientôt à Karakura. Fit la voix de Tessai, qui conduisait visiblement à l'avant d'un 4x4 noir, dans lequel se tenait toute la troupe de Kisuke Urahara. »
Le gérant de boutique, se trouvait justement à l'arrière de la voiture, en train de piquer un somme, tandis que Yoruichi faisait de même, confortablement installée sous sa forme de chat, sur la banquette arrière, entre le tenancier et Ururu, qui se trouvait entièrement sur la gauche. La petite remarque adressée à l'ancien Capitaine de la Douzième Division ne suffit toutefois guère à le sortir de sa torpeur, et il en allait de même pour Yoruichi qui profitait de sa petite taille pour prendre le maximum d'espace.
« - Tessai-san, je vais le réveiller. Déclara timidement la petite fille aux couettes noires.
- Roh, ça va ! Intervint soudainement la voix de Jinta. On peut le réveiller, te sens pas obligée de faire des trucs aussi bêtes que ça !
- Jinta-kun … tu ne devrais pas t'énerver comme ça … Répondit de sa voix toujours timide, la dénommée Ururu. Surtout qu'en fait … tu ne devrais pas t'installer devant … si on croise la police …
- LA FERME ! S'écria de façon furieuse le petit garçon aux cheveux de flammes.
- Jinta-dono … Intervint soudainement Tessai. Vous ne devriez pas parler de la sorte … car la fenêtre peut être ouverte à n'importe quel moment. »
Un long gémissement, signe du réveil de Kisuke Urahara, suffit à ramener le silence à l'intérieur du véhicule. Le blond au bob, qui se situait d'ailleurs sur son visage lors de ses périodes de repos, redressa doucement la tête, avant de se craquer doucement le cou.
« - Vous faîtes beaucoup de bruit. Constata le Shinigami. Cependant … merci, ça m'a réveillé.
- Patron, nous arrivons à Karakura. Reprit soudainement Tessai, tandis que les deux plus jeunes des lieux préféraient se faire discrets pour le moment, et que Yoruichi, toujours sous forme animale, ouvrait tout juste l'œil.
- Je sais, tu l'as déjà dit une fois … Bailla le détenteur de Benihime. Espérons … que nous arriverons à temps …
- Si on veut se dépêcher, pourquoi ne pas sortir de la voiture et utiliser le shunpô, ça ira plus vite non ? Proposa Jinta.
- Non non … ce n'est pas ce que je veux, « me dépêcher » … Il ne faut pas faire n'importe quoi. Et surtout pas, se faire repérer avant d'arriver à l'intérieur de la ville … »
Ceux qui travaillaient depuis longue date avec Kisuke Urahara connaissaient bien ces tournures de phrases énigmatiques. Mais difficile de connaître l'essence même des mots qui existaient derrière le masque. Urahara avait toujours été ainsi, ouvert sur lui-même, fermé sur ses pensées. Fonctionnant avec ce paradoxe de façon visiblement immuable, personne ne voulait aujourd'hui le faire changer. Ou plutôt, tout le monde savait que la partie était jouée d'avance. Néanmoins, rien n'empêchait de tenter de comprendre …
« - Pourquoi tu dis ça, Kisuke ? Déclara Yoruichi, soudainement intéressée par ce qui se produisait aux alentours.
- Eh bien, Yoruichi-san … je pense que si Kurosaki-san et les autres attendent impatiemment notre arrivée … il en va aussi de même pour l'ennemi qui vit en bas. »
Karakura – Maison d'Inoue Orihime.
La jeune étudiante aux cheveux roux, Orihime, avait décidé de s'enfermer seule dans sa chambre. Au vu de ce qui était arrivé à sa meilleure amie, il n'y avait rien de plus normal. Les choses finiraient probablement par rentrer dans l'ordre, mais digérer un tel événement ne devait pas être une tâche facile, surtout pour une jeune femme comme Inoue Orihime, qui possédait un grand cœur. Un grand cœur fragile. Habitants de fortune, temporairement, Ishida Uryû et Abarai Renji se tenaient simplement là, dans le salon, en prévision d'une nouvelle attaque ennemie à l'égard de la guérisseuse aux formes généreuses. Comprendre pourquoi elle avait été attaquée par ces Enfers n'avait rien d'extrêmement compliqué : ses pouvoirs de guérison constituaient une aide précieuse pour les Shinigamis et leurs alliés.
« - Tu penses qu'ils vont attaquer de nouveau, bientôt ? Bailla Renji dans son gigai, le regard porté vers le monde extérieur.
- C'est une possibilité. Répliqua simplement Ishida, assis sur le canapé. Mais il faut à tout prix que nous fassions autre chose que simplement rester à attendre. L'ennemi a tout le temps d'organiser son prochain coup, alors que nous sommes complètement sur la défensive. Tu n'as rien reçu sur les actions de la Soul Society ?
- Bah … pas vraiment. Le Capitaine Kuchiki m'a dit qu'ils agiront sous peu, mais que pour l'heure, rien n'avait été décidé, la situation est pas facile. Soupira le vice-Capitaine de la Sixième Division. »
Faire les cents pas et attendre un élément perturbateur. Rien de tel ne pouvait déranger, irriter plus que de raison le détenteur de Zabimaru. Les bruits de pas dans les escaliers attirèrent l'attention des deux jeunes hommes : Inoue Orihime avait visiblement réussi à se calmer, pour le moment. Ses yeux encore rougeoyants après toutes les larmes versées trahissaient son état réel.
« - Inoue-san ? Tu es sûre que ça va aller ? Déclara le Quincy aux lunettes.
- Te force pas, hein. Tu peux t'reposer franchement. Renchérit Renji.
- Merci, Ishida-kun, Abarai-kun … mais je ne veux pas rester seule, et vous obliger à me protéger. Rétorqua la jeune femme, en essuyant les quelques larmes qui détrempaient encore son visage. Je vais faire de mon mieux … pour que Tatsuki-chan puisse être fière de moi, le jour où je la verrai de nouveau. »
Un léger silence suivit les derniers propos de l'humaine, qui partit simplement s'installer sur le fauteuil, non loin des deux jeunes hommes qui servaient presque de garde du corps, une situation que regrettait bien entendu la principale concernée. Mais elle ne pouvait pas nier l'affligeante faiblesse de ses pouvoirs.
« - Bon, je pense qu'il serait temps que l'on contacte Urahara-san. Déclara un Ishida visiblement décidé à faire changer la situation.
- T'es sûr de ce que tu fais, au moins ? Railla Renji, en s'installant nonchalamment sur le canapé pour prendre la place du Quincy aux cheveux noirs, qui venait de se lever, pour prendre son téléphone portable.
- Bah, vas-y alors. Je crois que je vais appeler Kira pour lui demander s'ils pouvaient commencer à se bouger le cul en haut.
- Tu devrais répéter ça devant le Capitaine Kuchiki je pense.
- Ouais, bon ça va ! Occupe-toi plutôt d'appeler Urahara-san, on en reparle après. »
Karakura – Bibliothèque Universitaire.
Un moment de silence significatif. Le regard ambre posé distinctement sur les écrits de Ketsurui, Ichigo Kurosaki avait actuellement les pires difficultés du monde à pouvoir conserver son masque de calme extérieur. Non, à l'intérieur de lui, une tempête de questions se déchaînait.
« Les âmes défuntes, vont en Enfer. Il arrive que certaines d'entre elles conservent une volonté de vivre, à cause des regrets, de la douleur. Je suis tombée en Enfers il y a de cela fort longtemps, avec ma sœur. Là-bas, vit un être, du nom de Meikyû, qui parvient à faire croire aux âmes désespérées qu'il est un bon de secours pour eux. Mais il ne fait que les intégrer parmi le rang de ses pantins. Ma sœur et moi … furent ses pantins. Mais je ne pouvais pas continuer, et je suis donc partie. Je n'ai pas réussie à emmener ma sœur avec moi … mais je la sauverai. C'est pourquoi je te demande ton aide … tu es le seul … qui puisse faire changer cela. »
Réfléchir efficacement pour trouver une réponse adéquate et qui n'attirerait pas l'attention des Shinigamis ici présent. Le rouquin concentra son esprit quelques secondes, avant d'entrevoir la lumière.
« - Hmm … je pense que tu écris trop pour dire que le Japon était simplement un pays puissant économiquement et faible diplomatiquement, mais que tu n'entres pas assez dans le détail du plus important. Il faut … mettre davantage en évidence toutes les structures plutôt que de se contenter sur la forme. Enfin … tu fais ce que tu veux, et après tout … on peut encore se retrouver plus tard pour peaufiner les détails. Déclara finalement le Shinigami Remplaçant, alors que son cœur battait plus vite au rythme des mots, de peur de dire quelque chose qu'il ne fallait pas.
- Je vois. Répondit mécaniquement Ketsurui. Dans ce cas, je pense que c'est inutile de rester beaucoup plus longtemps. Je développerai les idées chez moi, et je te remettrai le document demain en cours.
- Ok. Rétorqua Ichigo, en gardant au maximum son calme.
- Je te donne néanmoins mes dernières notes tout de suite, pour que tu les gardes. »
Placé à quelques mètres d'ici, dissimulé grâce aux capes conférées par la Douzième Division, qui en plus de masquer le reiatsu offrait également un véritable camouflage, Hitsugaya Toshirô et Rangiku Matsumoto tentaient rapidement de trouver quelques informations à se mettre sous la dent. Mais pour l'heure, rien de bien intéressant.
« - Capitaine … on ne trouve rien, et regarder Ichigo et cette fille faire leurs devoirs est l'une des choses les plus ennuyeuses que j'ai jamais fait de toute ma vie ! Gémit la vice-Capitaine.
- Ferme-là. Répliqua d'un ton sec Hitsugaya. Il ne faut prendre aucun risque, et mettre en perspective toutes les possibilités. Cette fille ne me paraît justement pas normale.
- C'est juste une gothique un peu décalée, voilà tout … vous ne connaissez pas grand-chose au style de toute façon.
- Je ne parle pas de son apparence, abrutie. Soupira le détenteur de Hyôrinmaru. J'ai … une mauvaise impression à son égard.
- Pfeu, c'est donc une question d'apparence ! »
Faisant fi des remarques inutiles de sa subordonnée, le Capitaine de la Dixième Division plongea d'ici son regard sur le visage de cette parfaite inconnue. Pourquoi ? Son instinct lui disait que quelque chose n'allait pas chez elle. Pourtant, aucun signe spirituel ne lui donnait raison : elle ne dégageait aucune forme d'énergie, ni quoi que ce soit s'y référant. Alors … pourquoi semblait-elle … si … dénuée de sentiments ? Non, ce n'était pas forcément ça … les choses ne plaisaient vraiment pas au Capitaine de Glace. Partie de cette façon-là, la situation ne s'arrangerait guère pour lui. Il fallait trouver des indices quant à ces esprits venus de l'Enfer. Mais pour l'heure, le tableau demeurait vierge. Et cela l'agaçait profondément. Comme si quelque chose se trouvait là, juste devant sa paire d'yeux turquoise. Et pourtant, sa vue ne lui permettait pas de voir. Ses sens jouaient contre lui.
Personne ne se manifestait dans les alentours. Et rapidement, le Shinigami aux cheveux blancs comprit, ses yeux se plissèrent.
« - Bien sûr … Ce n'était pas très compliqué pourtant.
- Hein ?
- Allons-y Matsumoto. Partons discrètement.
- Heu, ok. Mais expliquez-vous non ? Je ne vous suis pas trop, là. »
Sans en dire plus, le jeune Capitane utilisa un shunpo pour quitter les lieux. Les portes souvent ouvertes de la Bibliothèque lui permettaient de se mouvoir sans que personne ne se doute d'une présence spirituelle. Et au bout de quelques minutes, le revoilà avec sa vice-Capitaine, sur le toit de l'édifice.
« - C'est simple. Regarde les relevés de reiatsu de ces derniers temps. Je n'avais pas fait attention jusqu'à maintenant, mais les horaires de manifestation de l'Enfer …
- Est toujours la même ! Exactement ! »
Sur le coup, Hitsugaya Toshirô manqua de sursauter, tandis que sa vice-Capitaine ne manqua pas de le faire quant à elle, bondissant d'un coup vers l'arrière, suite à cette voix bien trop familière pour être ignorée : la voix du Capitaine Kurotsuchi … qui provenait de la carte en question.
« - Kurotsuchi ? Tu nous espionnais ?
- Évidemment ! Ricana la voix depuis l'émetteur visiblement dissimulé dans les documents fournis. Pensiez-vous un instant que je vous donnerais des choses de façon gratuite ? Un peu de sérieux, Capitaine Hitsugaya ! Quoi qu'il en soit … nous avons donc des choses intéressantes, n'est-ce pas ? Suite à ce que vous venez de voir, c'est-à-dire absolument rien, j'en viens à deux conclusions : premièrement, les habitants des Enfers ne viennent qu'à des heures précises, au vu de nos enregistrements, nous constatons que cela n'arrive qu'à certaines heures : et au vu de mes analyses actuelles, je peux affirmer qu'à chacune de leur manifestation … le soleil était couché ! Ce qui implique logiquement qu'actuellement, il ne devrait y avoir personne … Cependant …
- Arrête de tourner autour du pot. S'impatienta le jeune Capitaine.
- Eh bien, eh bien ! Quelle insolence, pour un si petit garçon ! Ce n'est pourtant pas compliqué : l'autre hypothèse étant évidemment, que vous ayez déjà été repéré ! Hahahahaaha ! Quoi qu'il en soit, le Capitaine-Commandant va bientôt effectuer une réunion imprévue de la plus haute importance … et vous devriez vous montrer présent, bien entendu ! D'autant plus qu'une certaine Division Zéro en est le sujet principal ! »
Derrière les iris de Toshirô, une forme d'ébullition d'irritation prenait forme, le ton sarcastique et hautain du Capitaine de la Douzième Division étant particulièrement désagréable à toute forme d'entendement. Néanmoins, il disait vrai. Après réflexion, sa conclusion était la même.
Placée à côté durant toute la conversation, Rangiku demeura muette. Il y avait là un nombre important d'informations à enregistrer, et la native du Rukongai avait quelques difficultés à pouvoir stocker tout ceci dans son esprit. La Division Zéro ? Jamais la belle Shinigami au regard azur n'avait eu l'occasion de les rencontrer. Le moment était-il venu ? Mais pourquoi dans ce cas ? Les yeux interrogateurs de Rangiku se posèrent sur ceux de son Capitaine, sur lesquels la Shinigami pouvait voir les mêmes interrogations. Inutile de débattre là-dessus visiblement.
« - Restons à Karakura pour vérifier que rien ne se produise pendant quelques temps. Et ensuite, nous rentrerons à la Soul Society. Déclara le Toshirô, en s'élançant discrètement dans les airs.
- Compris ! Répondit sa subordonnée, en lui emboîtant le pas. »
Bibliothèque Universitaire – Quelques minutes plus tard.
Kurosaki Ichigo demeurait seul sur la table désormais. Ketsurui lui avait remis plusieurs notes avant de se retirer, laissant le rouquin à ses délibérations personnelles. Parce qu'avec les notes en question, il y avait encore de quoi se poser des questions.
« 1. Les Habitants de l'Enfer ne se manifesteront qu'une fois le Soleil Couché.
2. Les plus puissants d'entre eux sont appelés « Généraux des Grands Pêchés » et sont au nombre de 7, et sont au moins du niveau d'un Capitaine.
3. Chacun d'entre eux possèdent une garde personnelle.
4. Les lames utilisées par les Habitants de l'Enfer sont antithétiques à vos Zanpakutô : au lieu de purifier, ils maudissent une âme pour en faire la possession des utilisateurs. Les Généraux sont capables d'accumuler le pouvoir de leurs victimes pour se perfectionner.
5. Le but final de Meikyû est de prendre sa revanche sur la Soul Society. En ce sens, il faut éviter pour vous, le plus possible, de faire des allers retours entre le Monde Réel et là-bas. Tout ce que vous faîtes, c'est ouvrir un chemin pour eux. Je ne connais néanmoins pas les détails liant la Soul Society et Meikyû.
6. Ne considère pas que l'Enfer et Meikyû soient du même côté.
7. C'est tout pour l'instant. Je te donnerai davantage de détails la prochaine fois. Je te contacterai, ne cherche pas à me joindre d'aucune façon.
PS : Si tu te fais attaquer, ne t'attends pas à ce que je vienne t'aider. »
Bien … cette histoire prenait une allure des plus étranges. Il valait mieux garder ces notes au plus près de soi. Surtout, il ne fallait pas que la Soul Society s'en rende compte pour le moment … mais combien de temps pourrait-il mentir à ses amis ? Pourquoi devait-il le faire ? Ketsurui n'avait pas expliqué en quoi ses amis seraient en danger si jamais il leur dévoilait tout … mais cette part d'ombre demeurait bien ce qui l'inquiétait le plus parmi toutes les possibilités.
Enfers – Repaire de Meikyû.
Le Château ténébreux dans lequel reposait son maître, demeurait de façon générale, très austère. Que ce soit avec sa façade externe qui se distinguait à peine des roches environnantes, ou même à l'intérieur, ou murs et ténèbres se confondaient, aucune forme de vitalité n'y régnait. Pourtant, à l'intérieur de celui-ci, existait bel et bien une communauté. Et cette dernière ne faisait qu'attendre avant de pouvoir se manifester de plus en plus souvent.
Derrière une porte grise-métallisée, quelques bruits se faisaient entendre.
« - Mmmhhh … bordel de merde, j'en peux juste plus de toutes ces conneries. On attend d'puis plus de cinquante mille ans de détruire la Soul Society et maintenant qu'elle s'est manifestée, on ne fait rien ? C'est quoi ce bordel ? »
La voix exaspérée, mais sans non plus hurler, d'un homme à la chevelure rouge mi-longue, légèrement en-dessous de la nuque, se faisait entendre. L'individu en question portait toujours son voile noir caractéristique des serviteurs de Meikyû, même s'il laissait désormais apparaître les tissus en-dessous, à savoir une forme de chemise noire ainsi qu'un long bas de la même teinte. La pièce dans laquelle il se trouvait demeurait relativement spacieuse, malgré les apparences. Bien qu'un vide immense l'occupait : se trouvait ici, un simple lit superposé. Ainsi qu'un bureau sur lequel quelques bouquins s'entassaient.
« - N'en n'as-tu pas assez de te plaindre, très cher Nikushimi-kun ? Répondit une voix, provenant d'un homme habillé de façon similaire, assis sur la chaise qui faisait face au bureau évoqué précédemment. Je veux bien que tu sois le Général de la Haine, mais de là à faire autant de vacarme pour si peu … je trouve ça profondément exagéré.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Kyogi ? Que je m'amuse comme un p'tit fou ? J'suis pas comme toi, à faire l'hypocrite à longueur de temps. »
L'homme auquel il s'adressait paraissait fin, même à travers sa cape. Le dénommé Kyogi posa lentement le livre dans lequel il semblait plongé, avant de tourner lentement son visage, frangé par quelques mèches de cheveux émeraude, qui s'égaraient devant son visage.
« - Je pense que je joue plutôt bien mon rôle dans ce cas-là.
- Pff, tu m'en diras tant. Lâcha son coéquipier, en faisant doucement les cents pas à l'intérieur de ce qui servait vraisemblablement de dortoirs. Quand même, on est des Généraux, on devrait avoir de meilleures chambres que ça, tu crois pas ?
- Sachant qu'il faut faire en comptant avec le danger permanent que représente la Volonté de l'Enfer et l'Enfer lui-même, je te trouve bien capricieux sur le confort. J'aurai presque l'impression d'entendre Kyôkutan-san parler.
- Commence pas à m'chercher, hein … »
Le crissement aigu de la porte ramena les deux hommes à la réalité, qui lancèrent un regard commun sur l'origine de ce micro-évènement. Aucun soldat lambda n'oserait ouvrir une chambre dans laquelle logeaient des Généraux sans même prendre la moindre précaution ou avertir.
La personne venant d'ouvrir sans aucune gêne la porte était simplement une jeune femme dont le visage se faisait recouvrir par une partie de ses longs cheveux argentés, dissimulant ainsi les yeux de cette même couleur rare derrière toutes ces mèches.
« - Tu devrais arrêter d'hurler autant, Nikushimi.
- M'donne pas d'ordres.
- Quoi qu'il en soit, pourquoi es-tu venue ici, chère Noroi-san ? Intervint avec un ton pacifique Kyogi, tout en esquissant un sourire plus hypocrite que jamais.
- Meikyû-sama ordonne un rassemblement dans la salle principale. Quelque chose d'important est en train de se produire, et votre présence est donc requise. »
N'attendant même pas la réponse de la part de ses deux interlocuteurs, la jeune femme, également voilée de noir, tourna les talons, sans offrir un quelconque intérêt supplémentaire à cette discussion dont elle avait déjà fait le tour apparemment. Nikushimi et Kyogi demeurèrent plantés, immobiles, pendant quelques instants, jusqu'à ce le fin homme aux cheveux verts décide alors de se lever de son siège, tout en dépoussiérant son long tissu.
« - Comptes-tu rester là éternellement, Nikushimi-kun ? Lança-t-il, d'un ton sarcastique.
- Ferme ta gueule. Répliqua de façon acide son interlocuteur, qui se décida malgré tout à le suivre. »
Parce qu'il n'y avait absolument pas le choix. Dès lors que Meikyû-sama convoquait les troupes en entière, c'était toujours pour une raison plutôt importante.
Repaire de Mekyû – Salle de rassemblement.
Il n'y avait rien d'anarchique en Enfer. Tout demeurait soigneusement organisé par les soins de Seijaku plus que de Meikyû d'ailleurs. En l'occurrence, le rassemblement des troupes, du côté gauche les Généraux, et du côté droit les fantassins et plus bas gradés, demeuraient soigneusement installés. Personne ici ne connaissait la raison de cette assemblée, mais inutile de poser une question intempestive, étant donné que le chef des lieux, confortablement installé sur son trône, allait donner la réponse, d'une minute à l'autre. Étrangement, Seijaku n'était pas présent aux côtés de son supérieur, fait que les Généraux eurent vite fait de noter, notamment Yokubari dont les critiques acerbes et autres piques inutiles se bousculaient dans son esprit. Mais aucun mot ne sortit, pas avant que le Roi des lieux ne prenne la parole.
« - Bien, bien … mes chères troupes. Comme vous le savez, la Soul Society a déjà été mise en mouvement. Dans ce cas-là, il est nécessaire pour nous de bouger également. Néanmoins … même si nous possédons une force militaire conséquente, il est difficile de s'attaquer aux Treize Divisions que possèdent le Seireitei, en y ajoutant également les habitants de Karakura susceptibles de combattre, et même les Arrancars ayant liées des amitiés avec Kurosaki Ichigo. C'est pourquoi … il faut également que nous grossissions les rangs, êtes-vous d'accords ? »
Un silence pesant demeura présent sur l'Assemblée. Personne n'avait quoi que ce soit à redire. Un fin sourire de satisfaction gagna ainsi le visage de l'être dominant les lieux.
« - Dans ce cas, c'est parfait … Seijaku, entre donc … »
La grande porte grinçante s'ouvrit lentement, laissant apparaître le bras droit du chef des lieux. Et à ses côtés, une personne visiblement inconnue aux yeux d'une grande partie des soldats, venait d'apparaître. Recruter de nouvelles armes parmi les damnés afin de gonfler les rangs ? Était-ce le plan ?
Néanmoins, une fois que les ombres se firent plus perceptibles, la donne changea. Un élan de scepticisme gagna rapidement les rangs des Généraux. Alors que rapidement, la voix de Meikyû résonna de nouveau.
« - Bienvenue parmi nous, Ulquiorra Schiffer. »
NEXT CHAPTER : THE HEARTLESS ONE
Les coulisses du Chapitre …
JOURNALISTE : Bonjour à tous ! Cette semaine, nous avons droit à une interview spéciale de Zangetsu ! Le Zanpakutô de Kurosaki Ichigo, qui est venu ici en costard !
ZANGETSU : Bonjour.
JOURNALISTE : Alors, monsieur Zangetsu, parlez-nous de votre vie de Zanpakutô !
ZANGETSU : Que dois-en dire ?
JOURNALISTE : Eh bien … c'est à vous de trouver !
ZANGETSU : Comment suis-je supposé savoir par quoi commencer ? Dois-je le faire depuis ma naissance ?
JOURNALISTE : … Mmh … eh bien, laissez-moi être plus précis alors ! Est-ce que la vie d'un Zanpakutô est belle ?
ZANGETSU : Non. C'est une vie où la haine se déchaîne de façon constante, je suis un être trempé de sang. Ne voyez-vous pas la lame qu'Ichigo utilise est régulièrement rouge ? C'est pour ça que je veux le protéger de ce monde. Le rouge me rappelle les tomates et j'ai horreur … des tomates. Néanmoins, il faut vivre avec une philosophie pacifiste si l'on veut pacifier le monde de la souffrance. Ichigo … doit comprendre cela. Et vous … devez comprendre cela.
JOURNALISTE : … D'accord ! Mais parlons de cette vie mystérieuse dans le Monde Intérieur de Kurosaki Ichigo ! C'est très intéressant, très intriguant et très inhabituel !
ZANGETSU : C'est un monde où le sens métaphysique des choses devient plus clair. Malheureusement … il existe dans ce monde un Hollow absolument horrible qui me pourrit l'existence en existant lui-même.
JOURNALISTE : Ah oui ? Et à quel point donc ?! Que fait-il ?
ZANGETSU : Beaucoup de choses horribles. Il n'arrête pas de hurler alors qu'il n'y a personne, il n'arrête pas de vouloir se battre alors qu'il est tard, il n'arrête pas de prendre l'ordinateur pour aller sur Internet quand j'ai envie de le faire, et il n'arrête pas de tricher aux Jeux-Vidéos … Tout ceci, dans le contraire d'un monde sans haine et violence.
JOURNALISTE : Olàlà … c'est une vie incroyable ! Personne n'imaginerait une telle existence, n'est-ce pas ? Mais qu'en est-elle de vos relations avec les autres Zanpakutô ?
ZANGETSU : Personne ne veut parler avec moi. Car je cohabite avec ce Hollow Blanc, et tout le monde s'imagine que je suis un monstre. Même Ashisogi Jizô n'a pas voulu discuter avec moi. Seul Gonryûmaru a moins de succès que moi, car les autres Zanpakutô pensent qu'il n'existe pas, qu'il n'a pas de propriétaire et que ce n'est qu'un esprit malfaisant.
JOURNALISTE : Bon et bien alors … Merci pour cette interview et au revoir !
