Résumé du dernier chapitre : La Bataille au Hueco Mundo s'est achevée, avec la victoire des troupes de Meikyû, même si Kanashimi y laisse la vie. Seijaku intervient pour stopper le dernier affrontement entre Kenpachi et Nikushimi, emmenant ce dernier en Enfer. Pendant ce temps, Hikifune et son groupe, qui a perdu Momo Hinamori, retourne au Seireitei, tandis que le groupe mené par Netsujô Kakusu continue son chemin. Enfin, Meikyû s'apprête à récupérer le Joyau du corps de Sumika, quand un Nikushimi visiblement remonté, fait irruption …
BLEACH – RISING HELL
Personnage de la semaine : Shiba Ganjû
Artificier au Rukongai, toujours autoproclamé de tous les titres possibles, Ganjû s'est également trouvé une nouvelle passion depuis la disparition de Bonnie-chan, son sanglier : la course à quatre pattes dans les rues du Rukongai. Il est désormais champion de cette activité dans le district 44, 46 et 53. Néanmoins, sa dernière course s'est soldée par une cinglante défaite.
CHAPTER XLVI : CROSSING THE SAME ROAD
Pour une rentrée remarquée, Nikushimi faisait relativement fort cette fois-ci. Oser interrompre Meikyû-sama quand bien même celui-ci se trouvait en pleine activité, paraissait clairement inapproprié. Mais cet homme n'avait jamais été très à cheval sur les règles édictées par le chef des lieux.
« - Des choses à te dire ? Comme 'toutes mes condoléances' ? Sourit lentement le chef des lieux, d'un air suffisant.
- Vous savez très bien de quoi je parle. Fulmina le Général de la Haine.
- Hé, Nikushimi-kun, cru bon d'intervenir Kyogi, tu sais, moi aussi j'aime bien Kana-chan, mais de là à devenir dingue parce qu'elle nous a quitté …
- Ferme-la ! Gronda sérieusement le jeune homme, en déposant le corps de la défunte, contre un des piliers de la pièce, avant de s'avancer vers son supérieur. »
Ce dernier ne perdit pas son petit sourire narquois, visiblement amusé par la tournure des choses. Après tout, l'ennui régnait bien souvent en Enfer, voire même trop souvent. Un peu d'action ici ne ferait pas de mal. Et cela offrait un petit moment de répit à Sumika, au passage, qui tentait de se remettre de ses émotions, tant bien que mal. L'être au teint pâle se tourna totalement en face de son subordonné, effectuant quelques pas vers lui.
« - Vous nous mentez, n'est-ce pas ?! Grommela le Général à la chevelure rouge.
– Et comment es-tu arrivé si vite à une pareille conclusion ? L'interrogea en retour Meikyû.
- Pourquoi … ne me souviens-je de rien, sur ma vie passée … ?
- Je n'en ai aucune idée. Déclara Meikyû, dont le ton laissait plutôt supposer le contraire. Et c'est ça qui te fait croire que je vous mens, à tous ? C'est bien maigre, dis-moi … tu n'es pas sûr que la mort de Kanashimi-chan ne t'aurait pas plutôt réduit moralement en morceaux ? Mais tiens, j'ignorais que tu étais si attaché à elle ? Quel miracle s'est-il donc produit ? »
Les poings serrées, le sang bouillant, Nikushimi ne trouvait néanmoins pas la force de répondre à son supérieur. Il en était absolument certain dorénavant. Meikyû connaissait parfaitement le lien qui l'unissait à Kanashimi. Et cela concernait directement sa vie antérieure … que lui-même, ne pouvait même pas entrevoir. Cet homme disposait des réponses à toutes ses questions, et s'amusait pourtant à les dissimuler. Aucun doute possible. Pire encore, Meikyû semblait même s'amuser, à le voir ainsi perdu. Néanmoins, une main se posa avec rigueur sur l'épaule du dernier venu, qui tourna instantanément la tête, pour apercevoir le visage sévère de Yokubari, Général de l'Avarice.
« - Alors ? Il t'arrive quoi ? Cette petite merde de Kanashimi se fait latter et tu commences à faire le rebelle ?
- Yokubari-kun, vu comment Lyrène t'as éclaté, tu devrais reconsidérer tes propos ! Lança Kyogi, les deux mains près de sa bouche.
- Ta gueule, toi ! Répondit avec grossièreté le Général aux cheveux légèrement bouclés. »
À dire vrai, Nikushimi ne comprit pas de quoi ces deux-là pouvait bien discuter. Lyrène ? Il n'avait jamais entendu parler de ce nom. Mais cela pouvait attendre, encore un peu. Sa main retira avec violence celle de Yokubari, qui reposa immédiatement son attention sur lui, d'un air hautain.
« - Mets pas tes mains de merde sur moi. Siffla l'homme au regard brûlant.
- C'est qu'il est devenu bien nerveux maintenant, le gamin. Répondit sur un ton cynique le Général de l'Avarice. Et tu vas faire quoi maintenant ? Je te rappelle que tu t'opposes à Meikyû-sama, là.
- Et tu crois me donner des leçons, peut-être ?
- T'en aurais bien besoin, ouais. »
Les yeux de Nikushimi se teintèrent de surprise, dès lors que le poing du général vint se fracasser contre son thorax, repoussant plus loin l'homme ayant fait irruption dans la pièce depuis quelques secondes, sous les regards étonnés de la plupart des autres personnes présentes ici, surtout Kyogi en fait. Le Général de l'Avarice ne s'était visiblement pas retenu dans ce coup, et son collègue en avait bien fait les frais, se retrouvant un genou à terre, à lancer un regard inquisiteur à Yokubari, qui le toisait totalement de son regard hautain. L'énervement s'élevait à un stade encore supérieur dans l'esprit de celui qui avait été heurté, tandis qu'il se releva. Ses blessures causées lors de son combat face à Zaraki Kenpachi et Kuchiki Byakuya n'avaient pas disparues, malgré les quelques soins reçus. Et engager un combat face à Yokubari le mettrait probablement en péril, ce dernier n'ayant absolument et logiquement, aucune trace de blessure. Suffisant pour faire reculer Nikushimi ? Certainement pas.
Meikyû, lui, s'amusa de l'évolution des événements, empêchant par exemple Seijaku d'intervenir dans le conflit, d'un simple geste de la tête. Kyogi haussa les épaules devant cette situation inhabituelle, tandis qu'Ulquiorra se contentait de fermer les yeux, désintéressé par les conflits internes.
« - Alors ? Tu crois faire quoi avec tes blessures, hein ? Lâcha un Yokubari particulièrement provocateur aujourd'hui. Maintenant que cette connasse de Kanashimi n'est plus là pour te couvrir, tu vas faire quoi ? Pleurer ?
- Je te laisserais cet honneur. Siffla son interlocuteur, en dégainant son sabre, fissuré par les batailles précédentes.
- Pff. Tu crois faire quoi, là … ? »
En énonçant ces mots, Yokubari disparut immédiatement du champ de vision de son adversaire, se retrouvant rapidement dans son dos. Merde ! Dans son état, envisager une victoire paraissait clairement illusoire … cela dit, renoncer face à cette sous-merde ne représentait même pas une option. Le Général de la Haine fit voler son épée, qui fut bloquée sans peine par sa cible, qui venait également de dégainer son épée.
« - C'est tout ce que tu as ? Martela l'homme aux cheveux bouclés.
- Va t'faire ! »
Exerçant davantage de force, le dernier venu tenta de briser la garde de son ennemi, mais il n'en fut rien : ce dernier parvint justement à faire l'effet inverse, repoussant et faisant perdre l'équilibre de l'homme à la chevelure rouge, avant de lui asséner un coup de genou dans le ventre. Le Général de l'Avarice ne s'arrêta pas en si bon chemin, et frappa d'un violent coup de garde la côte de son adversaire, qui chuta lourdement au sol, fulminant contre cette situation particulièrement agaçante.
« - Sérieusement, tu voulais faire quoi dans ton état ? T'es pathétique, Nikushimi. Tonna la voix de Yokubari, en plantant son épée dans le sol. Oh … tiens, j'ai une idée. »
Tandis que Nikushimi peinait à se redresser correctement, il put voir l'homme qui se dressait sur sa route jusqu'à présent, s'accroupir légèrement à côté de la défunte Kanashimi, toujours adossée contre le pilier, inerte. Sous la furie grandissante du Général de la Haine, son homologue s'autorisa à caresser lentement les mèches bleues défaites de l'ancienne subordonnée de Meikyû, tout en lançant un regard provocateur à son adversaire.
« - Arrête ça, sale connard ! Intima le premier cité, en titubant.
- Y'a pas à dire, elle était plutôt pas mal, cette meuf. Lâcha-t-il, d'un air hautain. Je dois te dire que je ne connaissais pas ton attachement envers elle, c'est surprenant. Si je la décapitais en morceaux, que ferais-tu ? Honnêtement, vu que cette pétasse a déjà été lamentablement tuée … je n'y vois pas de problème. Finit-il par déclarer, son Meikaitana s'approchant dangereusement de la gorge de celle qu'il évoquait. »
Le tranchant de la lame fit couler quelques gouttes de sang, depuis le cou de la femme à la chevelure bleue … jusqu'à ce que le sol ne se mette à trembler … et que la main de Kanashimi se saisit violemment du poignet de Yokubari, ce dernier tiquant largement, lâchant au passage son sabre, qui tomba sur le sol. Quel était ce délire ?! Les pupilles de la défunte s'ouvrirent, complètement teintées d'un rouge brûlant de l'Enfer. Et l'aura immense qui se propageait dans la pièce n'avait pourtant qu'une seule zone d'émission … en l'occurrence, elle ne provenait pas de Kanashimi, mais du chef des lieux.
« - Bon, bon, bon ! S'exclama la voix de Meikyû, qui frappait dans ses mains. La plaisanterie est terminée, les petits. Je peux contrôler temporairement des âmes damnées ayant été tuées, et comme tu peux le constater Yokubari-kun, Kanashimi-chan a encore davantage de poigne que toi, même morte ! Ricana-t-il, de façon sarcastique. Cela dit, Nikushimi-kun, j'espère que te faire descendre par Yokubari-kun te permet de te remettre un peu les idées en place ? Je l'espère bien, car nous perdons un temps fou sur nos querelles internes, alors que je suis sur le point de récupérer l'un de mes précieux Joyaux … qu'en dîtes-vous ? Allez-vous en rester là, et continuer à m'obéir ... ou dois-je considérer, que votre désobéissance à mes règles, qui implique le 'ne pas combattre entre deux Généraux' évidemment … ? »
Les concernés ne savaient réellement quoi répondre, d'autant plus que pour le cas de Yokubari-kun, qui continuait d'être solidement tenu par une défunte, n'avait guère le choix. Ajoutez à cela l'aura croissante et surpuissante de Meikyû, qui oppressait même ses plus puissants Généraux. Le chef de l'armée s'avança finalement vers Nikushimi, qui baissa légèrement le regard.
« - Tu sais, Nikushimi-kun, je t'ai demandé de ramener Kanashimi-chan ici, pas vrai ? Et sais-tu pourquoi ?
- … Je vous écoute. Maugréa faiblement le Général.
- Pour utiliser son pouvoir, évidemment. Sourit l'ancien Shinigami.
- Comment ça … ?
- Tu le sauras bien assez tôt, comme tu auras d'autres réponses à certaines de tes questions. Annonça l'être au teint pâle. Mais pour l'heure, taisez-vous tous. J'ai un rituel, à achever … »
Le petit Sumika, tétanisé par tous les événements, avait vaguement tenté de s'échapper. Mais l'aura déployée par Meikyû dans la pièce, avait non seulement servie à calmer les tensions entre Yokubari et Nikushimi, mais également à faire une fois de plus chuter l'enfant, vers lequel le plus haut placé des lieux se tourna, un air mauvais sur le visage. Cette fois-ci, la diplomatie, la courtoisie, rien de tout cela ne sera appliqué. Meikyû leva légèrement le bras, plaçant sa main dans la direction de l'enfant, tandis que ses yeux luirent d'un rouge effrayant.
« - Tu peux crier aussi fort que tu le souhaites, mon petit. Souffla-t-il. En Enfer, tout le monde le fait déjà. »
Soul Society – Cimetière.
Le décor grisâtre des environs, s'harmonisait parfaitement avec une ambiance froide et sombre, caractéristique de toutes ces zones. Quelques fines gouttes de pluie, descendant des nuages sombres trônant dans les cieux du Seireitei, détrempèrent le sol. Face à une tombe, un jeune homme demeurait accroupi, silencieusement. Il s'agissait-là du Capitaine de la Dixième Division, Hitsugaya Toshirô. Derrière lui, se tenait sa vice-Capitaine, Matsumoto Rangiku, ainsi que le Capitaine de la Cinquième Division, Shinji Hirako, et le Lieutenant de la Sixième Division, Renji Abarai.
Aucun mot ne fut prononcé pendant plusieurs minutes durant. La guerre amenait toujours des drames, après tout. Du moins, il s'agissait de cette façon-là que le jeune Shinigami à la chevelure blanche tentait de voir les choses. Y'avait-il seulement d'autres solutions ? Toshirô se redressa correctement, et entreprit de quitter les lieux, lorsque Shinji Hirako se plaça face à lui.
« - Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Lâcha le natif du Rukongai.
- Écoute mec. J'peux pas dire autrement, j'sais pas si tu m'en veux, mais …
- N'en parlons plus. Coupa Hitsugaya, en continuant sa route, devant le regard plissé de son collègue. Il fallait être naïf pour croire qu'aucun d'entre nous ne disparaîtra dès le moment où l'on a croisé le chemin de l'Enfer. Alors il est inutile de rester planté là, en se lamentant sur leur sort. Il faut continuer à vivre et à avancer, pour que tout ce pourquoi on a lutté jusque-là ne soit pas inutile. »
Personne ne savait réellement quoi répondre, sur le coup. Malgré les apparences, le Capitaine Hitsugaya pouvait se révéler particulièrement mature dans nombre de ses prises de décision. Et pour l'heure, mener à bien la guerre face à Meikyû devait rester la priorité première, et pour cela, appliquer les ordres lancés par le Capitaine-Commandant Yamamoto Genryûsai s'avérait être une priorité absolue, et rien d'autre ne devait venir entraver cela.
« - Allons-y, Matsumoto. Ordonna le jeune Shinigami. On a du travail à faire.
- Oui. Acquiesça tout bonnement cette dernière, en suivant le sillage de son Capitaine. »
Restait alors les deux derniers Shinigamis sur place. La tombe de Momo Hinamori ne disposait pas d'ornement particulier, et cela allait probablement plutôt bien en adéquation avec son tempérament. Une vague de haine s'empara de Shinji, dès lors que le Vizard se remémorait les événements. Il n'avait pas su se montrer à la hauteur, et sa Lieutenante en avait payé le prix fort, même si Hikifune affirmait toujours que la responsable de l'échec ne pouvait être qu'elle, celle qui menait le groupe. À présent, la Garde Royale se faisait soigner par le Capitaine Unohana, et avec succès apparemment. Tant mieux, il fallait être le mieux armé possible pour éliminer toute cette armée. Seul point positif de l'expédition, Zaraki Kenpachi et Byakuya Kuchiki avaient réussi à se débarrasser d'un Général. Mais maintenant, tous les espoirs se portaient vers la seconde expédition, celle du monde réel, bien que Yamamoto lui-même annonçait clairement à ses troupes qu'un plan de protection de Seireitei serait appliqué, surtout si la mission menée par le Capitaine Netsujô Kakusu s'avérait être un échec.
Monde Réel – Quelque part au-dessus de l'océan …
Encore des heures. Dehors, le décor commençait même à prendre une teinte particulièrement sombre, le soleil se couchant lentement. Jamais de toute son existence, Kurosaki Ichigo n'avait trouvé le temps aussi long. Depuis la dernière annonce que le Capitaine Kakusu avait reçue, par appel téléphonique, plus rien ou presque ne s'était produit ici.
Rukia et Inoue, épuisées par cette journée, et la noble étant en plus encore touchée par la disparition de Momo Hinamori, ne trouvait pour le moment, pas la force nécessaire afin de continuer à s'émerveiller devant le monde réel. Bien que s'émerveiller devant de grandes étendues d'eau, et une ou deux baleines, pouvait paraître particulièrement inutile, de l'avis du Shinigami Remplaçant. Ces dernières dormaient donc tout simplement, blotties l'une contre l'autre, bien qu'en réalité, la petite Kuchiki posait plutôt sa tête contre l'épaule de son amie, au vu des dix centimètres de différence entre elles.
Yoruichi, elle, après une vive discussion avec le pilote et Kisuke Urahara, avait également décidé de retourner à son occupation si relaxante que constituait une bonne période de sommeil, surtout en considérant le fait que les futurs événements seront particulièrement pénibles, physiquement et moralement.
Urahara Kisuke continuait de discuter avec le pilote, visiblement encore assez en forme pour parler de choses aussi étranges que les zèbres, les nouveaux aspirateurs high-tech ou les derniers films sortis au cinéma. Le tenancier de boutique n'avait jamais fonctionné comme tout le monde, mais quand même …
Ishida, lui, avait abandonné la contemplation de sa boite de Quincy pour dormir, affalé sur la droite, sur la paroi de l'hélicoptère. Sérieusement, Ichigo se retenait très clairement de prendre une photographie, et démontrer le ridicule de sa position. Mais bon, cela ne l'amusait pas très longtemps, et le moment semblait plutôt malvenu.
Comme les autres, le Capitaine Kakusu avait décidé de fermer l'œil, sans dire quoi que ce soit, légèrement sur sa droite. Ne restait donc éveillé, aux places arrières, que lui, Kurosaki Ichigo, ainsi que sa voisine, Ketsurui Ryûketsu, qui lançait toujours le même type de regard depuis un certain temps : vers la fenêtre. Mais ses yeux ne reflétaient aucune contemplation, juste de l'observation pure et simple, d'un monde qu'elle n'a probablement jamais vu sous cet angle.
« - Ketsurui-san. Murmura doucement le Shinigami Remplaçant, histoire de ne pas réveiller les autres passagers. Je peux te demander quelque chose ?
- Tu viens encore de me poser une question. Répondit lentement la concernée, sans détacher son regard de ce vaste océan, qui se refroidissait au fur et à mesure.
- … Heu … ouais. Enfin, tu m'as compris, quoi.
- En effet.
- Mais pourquoi tu réponds comme ça alors ? Soupira le rouquin, les yeux plats comme des lignes.
- Il s'agissait d'un procédé pour te mettre mal à l'aise. »
Le détenteur de Zangetsu se retint de se frapper la tête devant le ton sérieux de l'âme damnée, qui contrastait totalement avec les propos qu'elle tenait. Enfin, il fallait se faire à la personnalité de chacun, après tout.
« - Je voulais savoir … comment est-ce que l'on peut libérer ta sœur ?
- Abandonne cette idée, c'est inutile. Martela lentement Ketsurui, d'un ton monotone. Je n'aurais pas dû t'embarquer dans cette histoire.
- Tu plaisantes ou quoi ? C'est trop tard de toute façon.
- Si tu le dis.
- Dans ce cas-là, comment est-ce que tu comptes la libérer ?
- Pourquoi te le dirais-je ?
- … Parce qu'on est dans le même camp, et que ce serait bien que je puisse avoir confiance en toi, hein ?
- Confiance ? Tu ne peux pas me faire confiance. Assura d'une voix sérieuse et calme, la jeune femme, surprenant au passage son interlocuteur. Je suis une âme damnée, ne l'oublie pas. Tes amis n'ont pas tort, tu ne devrais pas me faire confiance.
- Mais ils n'ont jamais dit …
- Ils le pensent très probablement, et je penserais exactement de la même façon, si les rôles étaient inversés. »
Un nouveau silence s'installa entre les deux passagers. Le rouquin savait déjà que cette femme pouvait adopter des comportements particulièrement étranges, et elle ne faisait que le confirmer au fil des jours. L'hybride plissa légèrement le regard, ne sachant toutefois pas exactement comment réagir.
« - Et si je te disais que je ne suis pas eux, hein ?
- Que veux-tu dire par là ?
- Que moi je te fais confiance. Articula-t-il, tandis qu'à son tour, Ketsurui plissa légèrement les yeux, toujours rivés vers l'horizon.
- Tu as donc tort.
- Soit, mais maintenant, tu pourrais bien expliquer ce que tu comptes faire, non ? Je ne pourrais pas me battre normalement contre ta sœur ou n'importe qui, si je ne sais pas ce que je fais …
- Ce n'est pas faux.
- Alors ?
- Je ne sais pas exactement ce qui est arrivé à Hiyota. Concéda la jeune femme à l'écharpe rouge. Je ne peux donc pas te donner de réponse définitive.
- … Si tu me donnais une réponse, ça m'irait déjà, hein …
- Je vais affronter Hiyota, et la sauver. C'est tout. »
Un plan globalement clair, mais qui traduisait surtout toutes les parts d'ombres sur le sort de la sœur de Ketsurui-san. Ichigo ne savait pas trop comment le prendre. Après tout, que sa voisine veuille retrouver et affronter sa sœur elle-même, il pouvait totalement le comprendre. Mais il le lui avait promis : il serait là pour l'aider. Le Shinigami Remplaçant s'expliquait d'ailleurs difficilement à lui-même pourquoi il ferait une telle chose. Peut-être qu'inconsciemment … il ferait aussi tout pour sauver sa famille ? Cet aspect-là le rapprochait encore un peu de cette personne, qu'il ne pourrait de toute façon jamais comprendre.
« - Mais ne sois pas naïf, Kurosaki Ichigo. Reprit lentement l'âme damnée, attirant l'attention du rouquin, créant même une certaine anxiété chez lui. Il n'y a probablement aucun futur, pour toutes les âmes ramenées à la vie par le pouvoir de Meikyû.
- … Que veux-tu dire ?
- Nous autres, les âmes damnées, ont été ramenées à la vie par le biais de Meikyû. Lorsque celui-ci viendra à disparaître … il est probable qu'aucun de ceux ressuscités ne demeurent « vivants » … tout cela n'est qu'une illusion, elle ne durera pas.
- … C'est pour ça que tu as décidé de fuir ?
- Cela ne te regarde pas réellement.
- … Pas faux. Désolé. »
Ketsurui elle-même n'ajouta rien.
Ichigo, lui lança un bref regard. Se sentait-elle coupable, d'avoir laissée sa sœur aux mains des Enfers ? Probablement. Le sentiment de culpabilité, qui rongeait de l'intérieur une personne, il connaissait. Cela lui était arrivé, à lui-même, après la disparition de sa mère. Et même après une discussion avec sa famille, même après l'apparition de Rukia et la discussion avec celle-ci, le rouquin pensait encore de temps à autres, que cela n'avait été causé que par sa stupidité. Pouvait-on le lui reprocher ? Probablement pas.
« - Tu sais, si quelqu'un m'a appris quelque chose, c'est que l'on ne peut pas souffrir seul. Lâcha le Shinigami Remplaçant, en reportant son regard ambre sur Kuchiki Rukia, endormie presque paisiblement, et dont les multiples tirades lui avaient permis maints fois de se sentir mieux.
- C'est pour ça que je récupérerai ma sœur. Répondit lentement l'âme damnée.
- Alors, laisse-moi t'aider. Quémanda l'étudiant, d'un ton relativement sérieux.
- Les promesses de Meikyû sur notre avenir n'étaient … que de belles paroles. Qu'il gagne ou qu'il perde, le destin de toutes les âmes damnées sont scellées. Ma sœur et moi … en étions parfaitement conscientes … ou du moins, nous l'avons apprises, progressivement. Jusqu'au jour, où nous avions décidés de quitter ce monde, même s'il fallait en mourir. Nous ne voulions plus continuer à servir une cause qui n'était pas la nôtre, et encore moins mourir pour elle. »
Ketsurui Ryûketsu ne parlait pas très souvent, à vrai dire. Et la voir ainsi parler de façon assez longue, tout est relatif, paraissait presque surprenant aux yeux de Kurosaki Ichigo, même si l'étudiant ne dit évidemment rien à ce propos. Il ne connaissait toujours rien de concret sur ce que les deux sœurs avaient pu vivre en Enfer, mais disons qu'il s'agissait déjà d'un début, que son interlocutrice s'ouvre ne serait-ce qu'un petit peu. Cette dernière se terra ensuite immédiatement dans son mutisme habituel, que le rouquin ne tentait même pas de briser. Elle en avait probablement déjà assez dit, pour le moment. Dehors, et même à l'intérieur, l'atmosphère continuait de se refroidir, alors que le temps défilait au même rythme.
Monde Réel – Antarctique.
Contrairement à l'Arctique, qui est une immense banquise, l'Antarctique s'apparente à un véritable continent glacial, immense, possédant de gigantesques falaises de glace de plus de cent mètres de hauteur. Dans l'entièreté du monde humain, il n'y a pas d'endroit plus glacial. La neige tombait violemment, brouillant même la visibilité de façon plus que conséquente.
« - Brr … il fait vraiment froid ici, bordel ! Gémit la voix d'une personne. »
Entièrement habillée d'un voile noir, l'ombre grelottait visiblement, se frottant les bras afin de rechercher un petit peu de chaleur.
« - Je ne te savais pas si frêle, Kyôkutan. Répondit calmement une autre ombre, qui marchait à ses côtés. Et puis, tu n'as pas à te plaindre, tu sais. Les causes naturelles ne peuvent pas tuer une âme damnée, et le froid en fait partie. Alors, ne t'inquiète pas.
- Ferme-la ! Tu croyais que j'avais peur de mourir ou quoi ?! Il fait froid, c'est tout ce que je dis ! Tu vas me dire le contraire, peut-être ?!
- Tu t'énerves rapidement dis-moi. Murmura la voix légèrement provocante de son interlocutrice. »
Sans surprise, les deux Générales assignées à la mission de retrouver le Joyau dans le monde des humains, Kyôkutan et Noroi en l'occurrence, marchaient lentement dans cette immensité glaciale, leurs pas s'enfonçant lentement dans la neige. Toutes deux, entièrement vêtues de noir, visitaient probablement pour la première fois ces contrées polaires, qui semblaient beaucoup plus affecter la blonde que sa coéquipière au regard argenté.
« - Bon sang, ces Shinigamis mettent des plombes à arriver ! Se plaint la Générale de la Démesure. Et pourquoi on est partis aussi tôt ?
- Pour pouvoir anticiper leurs actions et ne pas être en retard. Annonça sa comparse.
- Tu parles, on risque pas d'être en retard, ces types ne sont même pas encore arrivés alors qu'on est ici depuis des heures !
- Inutile de te montrer si irritée, Kyôkutan. Cela ne changera rien à la situation. »
La concernée pesta simplement dans son coin, en attendant. Pour l'heure, les deux Générales se trouvaient sur les bordures des falaises. Ici, la neige continuait de tomber de façon plus que violente, Kyôkutan s'énervant encore plus pour ces raisons, cette femme étant visiblement particulièrement instable psychologiquement, tandis que Noroi s'approcha justement du bord de la falaise, admirant un paysage sauvage, vierge de toute activité humaine, ou presque.
« - Le monde des humains est vraiment très joli. Murmura-t-elle. J'aurais aimé vivre dans un endroit de ce type.
- T'es encore plus dingue que je l'imaginais, tu sais ça ? Qui irait vivre dans un endroit pareil ? Les ours blancs ?
- Kyôkutan, ne sais-tu donc pas que les ours blancs ne vivent qu'au pôle Nord ? Ton manque de culture est assez inquiétant.
- La ferme ! »
Comme d'habitude, lorsqu'elle ne pouvait plus répondre de façon intelligible, la Générale aux cheveux blonds utilisait de la violence, physique ou verbale, pour se défendre, une fois acculée. Ayant toujours fonctionnée ainsi depuis un moment maintenant, cette remarque ne surpris nullement son interlocutrice, qui continuait simplement de fixer l'horizon, avant de reporter son regard, lentement sur la droite.
« - Au fait … tu n'as pas froid, Hiyota-chan … ? »
Assise sur le rebord d'une falaise, une autre ombre accompagnait bien l'expédition. Il s'agissait alors du bras droit de Noroi, ainsi que de la sœur de Ketsurui : Hiyota. Entièrement couverte de son voile noir, cette dernière tourna lentement le visage vers sa supérieure.
« - Merci, Noroi-sama. Mais je pense … que j'aurai rapidement l'occasion de me réchauffer.
- Tu veux que j'te pousse de la falaise ou quoi ? Te pose pas là ! Grommela soudainement la voix de Kyôkutan, sous l'air désespéré de Noroi.
- Allons … regardez donc. Nos invités ne tarderont pas. Préparons plutôt … un bon comité … et tâchons de retrouver ce Joyau avant eux … »
NEXT CHAPTER : UNDER WINTER
Les coulisses du chapitre …
ICHIMARU GIN : Bonjour tout le monde ! J'ai enfin la place que je mérite avec ce poste de journaliste. Aujourd'hui, je suis en compagnie du Capitaine Aizen, et de Kisuke Urahara ! Bonjour tous les deux !
AIZEN SÔSUKE : Je suis heureux de revenir pour parler à mes nombreux fans.
URAHARA KISUKE : Bonjour !
ICHIMARU GIN : Alors ? Ça va ou quoi ?
AIZEN SÔSUKE : Évidemment, Gin. Cela va très bien depuis que je t'ai tué.
ICHIMARU GIN : Oh my ! Je suis choqué !
URAHARA KISUKE : Moi je vais bien ! Et vous ça va ?
ICHIMARU GIN : Ah, enfin un peu de gentillesse ! Moi aussi ça va !
AIZEN SÔSUKE : Alors, Gin. Raconte-moi donc ce qu'est le fait de mourir.
ICHIMARU GIN : Bah non, je n'ai pas envie ! Il ne fallait pas essayer de me tuer !
AIZEN SÔSUKE (sourire) : Je n'ai pas essayé de te tuer, Gin. J'ai réussi à le faire.
ICHIMARU GIN : Vilaine personne ! Vous êtes bien là où vous êtes !
AIZEN SÔSUKE : De retour parmi mes précieux amis du Gotei 13, en effet.
URAHARA KISUKE : Oh là là … Aizen-san, nous ne sommes pas amis !
AIZEN SÔSUKE : Et si, Urahara Kisuke. Nous sommes amis. C'est pour cela que j'ai décidé de revenir combattre l'Enfer. Je ne voudrais pas que ses terribles tourments remontent à la surface de ce précieux et magnifique monde.
URAHARA KISUKE : Mais alors … nous sommes amis ?!
AIZEN SÔSUKE : Oui, nous luttons pour une cause commune, qui est la sauvegarde de cette magnifique race qu'est l'humanité. Ainsi que de la protection du Seireitei et de tous ses habitants. Durant mon séjour au Muken, je l'ai enfin compris. Et je l'ai d'ailleurs bien expliqué au journaliste, lorsque l'on m'a interrogé la première fois.
ICHIMARU GIN : Ok ! Le Capitaine Aizen est donc devenu un gentil, n'est-ce pas ? Sans aucune mauvaise intention, n'est-ce pas ?
AIZEN SÔSUKE : C'est exact, Gin. Tu as tout compris.
URAHARA KISUKE : C'est merveilleux !
AIZEN SÔSUKE : Oui. Ce monde est merveilleux, faisons de notre mieux pour le défendre.
ICHIMARU GIN : Dans ce cas, Capitaine Aizen, que ressentez-vous si je vous montre l'épisode 308 de Bleach, quand Ichigo Kurosaki vous met une raclée ?
AIZEN SÔSUKE : Rien du tout, Gin. Cette personne maléfique qui affrontait Kurosaki Ichigo n'était pas moi.
ICHIMARU GIN : Comment ça ?!
AIZEN SÔSUKE : Le Hôgyoku avait fini par prendre le contrôle total sur ma personne, Gin, et m'a fait perdre une quantité non négligeable d'intelligence. C'est pour cela qu'en réalité, Kurosaki Ichigo m'a vaincu. Car je ne me suis battu contre lui, ou simplement, à 5 % de ma force réelle. Sinon, cette planète exceptionnelle serait probablement déjà perdue …
ICHIMARU GIN : Ah, donc que vous ayez perdu est une bonne chose ?
AIZEN SÔSUKE : Comme je te l'ai dit, Gin, je n'ai pas vraiment perdu. Mais que cette personne maléfique ait été vaincue est en effet une bonne chose.
URAHARA KISUKE : D'ailleurs, c'est aussi ma victoire. Je suis donc plus intelligent qu'Aizen-san. Haha !
AIZEN SÔSUKE : Non, en réalité, une partie de moi se doutait pertinemment que mes actions étaient mauvaises. Le Hôgyoku a pollué mon esprit, et j'ai donc fait exprès de me faire toucher par le kidô.
URAHARA KISUKE : Oh, mais vous mentez !
ICHIMARU GIN : HAN ! C'est pas bien de mentir !
AIZEN SÔSUKE : Tu es mal placé pour dire ceci, Gin. Et d'ailleurs, Kisuke Urahara, je ne mens pas. Tous mes propos ne sont que lumière et vérité.
URAHARA KISUKE : Ah bon.
ICHIMARU GIN : Ah bon.
URAHARA KISUKE : Ah bon.
ICHIMARU GIN : Ah bon.
AIZEN SÔSUKE : Ça suffit, j'en ai assez entendu comme cela.
ICHIMARU GIN : Ah bon.
AIZEN SÔSUKE : Tu manques vraiment d'humour, Gin.
ICHIMARU GIN : Ah bon.
AIZEN SÔSUKE : …
URAHARA KISUKE : Vous manquez vraiment d'humour, Aizen-san !
AIZEN SÔSUKE : Ah bon.
ICHIMARU GIN : Ah bon.
URAHARA KISUKE : Et si nous continuons l'interview ?
AIZEN SÔSUKE : Oui.
ICHIMARU GIN : Et si moi je n'ai pas envie, hein ? Ah bon ?
URAHARA KISUKE : … Bien, la prochaine fois, retrouvez-nous soit avec Omaeda Marechiyo, soit …
ICHIMARU GIN : Moi, je suis encore là la semaine prochaine.
AIZEN SÔSUKE : Quelle décadence pour ce monde.
ICHIMARU GIN : Et on interviewera soit Orihime Inoue et Tatsuki Arisawa, soit Keigo Asano et Mizuiro Kojima.
AIZEN SÔSUKE : Rien de très passionnant en somme.
URAHARA KISUKE : Il faut être gentil dans la vie !
AIZEN SÔSUKE : Mmh.
ICHIMARU GIN : Moi j'aime bien les gens gentils. Comme Hanatarô.
