Résumé du dernier chapitre : La conclusion de l'affrontement en Antarctique sépare Kurosaki Ichigo de ses camarades, ce dernier tombant en Enfer, après avoir pris une nouvelle forme étrange, liée aux pouvoirs conférés par Ketsurui Ryûketsu. Les Shinigamis perdent ainsi le dernier Zaihôtari au profit de Meikyû, tandis que le Seireitei se prépare tout de même à combattre …
BLEACH – RISING HELL
Personnage de la semaine : Sanpo Kenjû
Étranges animaux au service de Kusajishi Yachiru, les deux âmes de Sanpo Kenjû s'avèrent être des personnes taquines et appréciant s'amuser, malgré leur apparence légèrement excentrique. Immatures au possible, les deux âmes à l'intérieur du Zanpakutô de Yachiru aiment également faire des blagues, souvent ridicules, aux autres Zanpakutô …
CHAPTER LX : FALLING INTO DARKNESS
« Kurosaki-kun ! », « Ichigo … » …
Quelqu'un … plusieurs personnes avaient appelé son nom. Tout semblait si sombre, si obscur … que s'était-il produit ? Quelques flashs de mémoire lui revinrent à l'esprit … il avait été …
« — T'es en train de me dire … que tu as tué Ishida … ? »
Un murmure dans les ténèbres, un souffle rauque à son esprit. Une haine déjà grande croissante encore davantage. Ses mèches de cheveux vertes, ce visage peu expressif. Cette femme portant le nom de Kimatsu, avait tué Ishida. Il ne saurait dire pourquoi, mais Ichigo Kurosaki n'avait alors pas remis ses paroles en question. Croire une âme damnée sur parole ne procure pourtant rien de bon, et pouvait même être qualifié de comportement naïf.
Mais à cet instant, cette Kimatsu avait dit la vérité. Rien de plus, rien de moins.
Et après ces quelques mots, une douleur violente. Une lame transperçant son ventre, et une obscurité de plus en plus ambiante. Jusqu'aux derniers soubresauts de son corps, le froid l'avait gagné. Et pourtant … quelque chose avait également changé, comme un pouvoir inconnu jusqu'alors qui lui avait permis de changer de nouveau. Ses pensées s'articulaient, comme auparavant.
Mais dorénavant, Kurosaki Ichigo ne signifiait plus grand-chose. Lui-même ne pourrait guère éclairer tout ce brouillard naissant et obstruant sa visibilité. Parce que désormais, même avancer paraissait difficile. Dans l'obscurité la plus intense, la peur prenait chaque individu, aussi absurde cela peut-il être. Son univers actuel, avait bien cette teinte …
« — Où suis-je ?! Furent les seuls mots qu'il prononça.
— En Enfer. Furent les seuls qu'il entendit. »
Jamais auparavant, il n'avait vu un endroit si sombre.
Soul Society …
Une grande paire d'yeux s'ouvrit sur une pièce à peine éclairée. Emmitouflée dans son futon, Rukia Kuchiki sentait peser sur elle une sensation fortement désagréable. Et ceci se confirma dès lors que ses pupilles améthyste se tournèrent légèrement entrant immédiatement en contact avec le regard noir d'une personne qu'elle ne connaissait que trop bien.
« — T'es réveillée ?
— R-Renji ? Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre pendant que je dors ?!
— Attends ! C'est pas ce que tu crois !
— Qu'est-ce que je suis supposée croire ?
— … Laisse tomber, Rukia. Reprit lentement la voix du Lieutenant à la chevelure rougeoyante. »
Une chamaillerie dès le réveil, avec son camarade de toujours. À cet instant, la jeune Shinigami aux cheveux ébène aurait presque pu bercer l'illusion de croire que rien n'avait changé. Mais toute illusion devait bien disparaître, tôt ou tard. En voyant sa mine marquée par la tristesse, Renji perdait lui-même toute envie de rendre la situation plus ridicule. Ce n'était vraiment pas le bon moment pour ça. La noble se redressa légèrement, toujours enveloppée sous sa couverture, ne laissant que sa tête ressortir. Son ami s'assied à ses côtés, sans que celle-ci ne réagisse réellement.
Elle ne pouvait pas faire semblant. Bien au contraire, un désastre venait de se produire, et l'avenir même de la Soul Society s'écrivait avec une encre bien floue désormais. Mais en réalité, Rukia se mentirait à elle-même si elle faisait passer cet événement comme étant un drame plus collectif qu'individuel. Oui, égoïste comme était son cœur, la jeune femme au regard améthyste demeurait surtout marquée par la disparition de deux amis. Ishida, mort sous ses yeux, alors qu'elle fut incapable de lui venir en aide.
Et Ichigo, tout simplement engloutit par l'Enfer. Depuis ces visions apocalyptiques, la Lieutenante de Jushirô Ukitake ne savait plus où donner de la tête. Entre peine, colère, son âme oscillait inlassablement. Aucun mot ne pouvait guérir ces blessures, aucune douce parole ne saurait panser ces plaies. Mais quand bien même cela s'avérait difficile, s'écrouler à genoux tout de suite pour regretter un passé funeste n'avait aucun intérêt.
« — Rukia. Lâcha la voix de son collègue. J'sais que c'est dur … mais on peut pas abandonner ici. Y'a encore plein de gens qui comptent sur nous pour pouvoir les sauver.
— Ça va, Renji. Répondit calmement son interlocutrice. Je ne suis pas bête. »
Un nouveau silence s'empara de la pièce. Tous deux se trouvaient actuellement dans la chambre de division de la noble. Cela faisait maintenant une journée complète qu'Ichigo avait disparu dans les ténèbres de l'Enfer, et que la mission en Antarctique s'est avérée être un échec, comme celle dans l'antre des Sumika. Meikyû disposait dorénavant des deux Joyaux nécessaires à son retour. Étrangement, pour les Shinigamis seulement, il n'y avait eu aucune manifestation des Enfers depuis. Les troupes de l'ancien Shinigami se préparaient probablement à cette guerre meurtrière. Le Seireitei, lui, avait de toute façon déjà anticipé un tel dénouement, et cela faisait depuis un moment que les préparatifs d'une éventuelle invasion se faisaient. Sans compter le fait qu'envahir l'Enfer fut une idée soulevée par le Capitaine-Commandant en personne, et que celle-ci fut rendue possible à l'aide des travaux de la Douzième Division.
« — T'inquiète. Martela le rouge aux côtés de la brunette. J'suis sûr que ce con d'Ichigo va bien. On le sauvera. Puis, vu qu'il tient trop à la vie, il ne mourra pas aussi tôt.
— Espérons que tu as raison. Soupira la plus récente des vices-Capitaines.
— Bon, on bouge ou quoi ? Il est déjà neuf heures. Tout le monde est déjà réveillé. Ne reste pas toute seule, c'est mauvais j'te dis. Annonça le natif du Rukongai, en se redressant, tout en tendant sa main à sa vieille amie.
— Tu as raison. Lui sourit-elle doucement, en prenant sa main pour se redresser à son tour. On arrangera tout ça.
— Enfin tu te réveilles ! S'exclama le jeune homme en ouvrant la marche. Pendant un moment, je commençais à avoir peur que tu fasses la petite princesse en dépression.
— Ne dis pas n'importe quoi ! Grommela l'intéressée, en foudroyant son camarade du regard, qui ne trouva rien de mieux que rire suite à cette remarque qu'il trouvait brillante. »
Les deux amis continuèrent leur chemin, dans un Seireitei en plein préparatif pour faire face à l'ombre de cette grande guerre. Il ne fallut pas bien longtemps avant qu'ils ne fassent irruption dans la salle dédiée au rassemblement des Lieutenants. Renji ouvrit la porte de façon tonitruante, comme il le faisait d'ordinaire. S'en suivit un instant dédié à un peu de détente, luxe qu'aucun Shinigami ne pourra se payer sous peu. Le Lieutenant de la Sixième Division se livra à des plaisanteries rapides en compagnie de ses amis Kira et Hisagi, tandis que Rukia partit s'asseoir aux côtés de Nanao Ise, avec qui elle put entretenir une discussion plutôt sérieuse. Inoue Orihime également se trouvait-là, mais préférait conserver un mutisme qui en disait long sur ce qui venait de lui arriver.
Il n'y avait aucune autre personne dans les parages.
Seireitei — Quartiers de la Première Division.
« — Ce n'est pas que je m'ennuie, mais je pensais qu'après un désastre si récent, votre appel à moi me conduirait sur davantage d'actions. Me serais-je fourvoyé ?
— Capitaine Aizen, vous vous êtes fourvoyé sur beaucoup de choses dans votre vie, mais ne vous inquiétez pas. Sourit doucement une voix derrière les barreaux. Votre heure de libération partielle ne tardera pas.
— J'en déduis que votre visite va dans ce sens, Capitaines Kyôraku et Ukitake ? »
L'auteur d'immondes crimes par le passé se trouvait de nouveau attaché sur sa chaise, derrière de solides barreaux empêchant toute tentative d'évasion intempestive. Toujours assis sur sa chaise, Aizen Sôsuke voyait les minutes défiler devant lui, et pourrait presque s'attarder là-dessus, à essayer de les saisir. Mais une occupation si futile ne lui plaisait guère, et ne soulagerait pas cette impression de lenteur.
Juste derrière lesdits barreaux, les deux élèves de Yamamoto Genryûsai en personne, à savoir les Capitaines Kyôraku et Ukitake, se tenaient là, à observer le renégat dans ses agissements.
« — Et donc, que me vouliez-vous ? Reprit la voix du brun, qui esquissait un petit sourire en coin. Vous êtes venus m'annoncer la mort de Kurosaki Ichigo ? J'en ai entendu parler par quelques gardes ayant la langue trop pendue. Que c'est regrettable, vraiment. Il était si jeune.
— Malheureusement, au risque de vous décevoir, Ichigo Kurosaki n'est pas officiellement mort. Rétorqua calmement Kyôraku derrière son chapeau de paille.
— Et ce n'est pas vraiment de ça dont il était question. Renchérit la voix de son ami aux longs cheveux blancs. Nous sommes venus te parler de ton rôle dans les jours à venir.
— Ah. Voici enfin un sujet intéressant. Quel sera mon rôle dans ce cas ? Vais-je mener les troupes ?
— Vous ne devriez pas rêver à ce point-là, Capitaine Aizen. Murmura le Capitaine de la Huitième Division. Mais vous serez libre, ce sera déjà ça de prit, non ?
— Et si vous arrêtiez de tourner autour du pot ? Je ne voudrai pas dire que je m'impatiente mais c'est un petit peu le cas.
— Tu seras envoyé en Enfer. Annonça lentement la voix de l'autre Capitaine. »
Le sourire présent sur le visage du brun ne s'effaça aucunement. Envoyer en Enfer un être immortel ? Telle était donc la solution trouvée par les Shinigamis pour se débarrasser de lui ? D'une pierre deux coups ?
« — Je vois. C'est un aller sans retour je suppose. C'est très vil de votre part. Lança d'un ton sarcastique le détenteur de Kyôka Suigetsu. Mais je n'en attendais pas moins des Shinigamis.
— Croyez-le ou non, mais nous espérons perdre peu de personnes dans cette quête. Lâcha Kyôraku, le visage toujours dissimulé derrière son chapeau. Votre mission est pourtant glorieuse. Tuer Meikyû, l'ennemi principal, à la source. Ou du moins, trouver une faille en Enfer.
— J'en suis ravi. Mais rien que ces mots me font comprendre que je n'irai pas seul. Ne me faîtes-vous donc pas confiance, après tous les services que j'ai rendu au Seireitei ?
— Bien vu. Sourit le Capitaine au kimono de fleurs. Bien vu pour tout.
— Je vois. Déclara l'ancien supérieur de Momo Hinamori. Cette discussion semble donc être arrivée à son terme. N'est-ce pas ?
— Encore bien vu. Répondit d'un ton jovial le Capitaine à la chevelure brune. Nous nous reverrons bientôt, Capitaine Aizen. »
Pas d'autre procédé pour saluer cet homme. Les discussions avec l'ancien maître de Las Noches pouvaient toujours se révéler particulièrement difficile pour des esprits non-préparés. À cet égard, Yamamoto lui-même avait ordonné qu'aucune personne ne devait se rendre seule pour s'entretenir avec le renégat. Il y avait déjà suffisamment de problèmes à gérer pour que le Seireitei puisse se permettre de générer lui-même une crise interne.
Les deux vieux amis quittèrent ainsi la prison dans laquelle reposait toujours l'homme ayant secoué comme jamais la Soul Society, afin de rendre une nouvelle visite à leur supérieur hiérarchique. Depuis l'irruption de Shiba Kûkaku hier, de nombreuses pistes de réflexion au sujet des plans à adopter par les Shinigamis avaient vu le jour. Et malgré la gravité des événements, personne n'avait réellement perdu espoir au sein des Treize Armées.
Seireitei — Place du Senkaimon.
Deux jeunes femmes se trouvaient actuellement au milieu d'un certain nombre de Shinigamis.
« — N'oubliez pas les plans concoctés jusqu'à présent. Martela la plus âgée des deux, à savoir Netsujô Kakusu.
— Netsu-chan, tu pourrais être un petit peu plus aimable pour dire au revoir aux autres, non ?
— Je ne dis pas au revoir. Répondit froidement la Shinigami Royale. Je n'espère pas vous revoir. »
Parmi les personnes réunies pour saluer les Gardes Royaux, Hirako Shinji et un certain nombre de Vizards prenaient place, parmi lesquels Hiyori Sarugaki ne manquait évidemment pas à l'appel. Le visage de la petite blonde se crispa : encore une fois, elle allait devoir se séparer du Capitaine Hikifune. Shuno Kaminari, lui, avait déjà regagné le Palais Royal quelques heures après son entraînement avec Zaraki Kenpachi. Bien entendu, le Capitaine-Commandant Yamamoto Genryûsai se devait également d'être présent.
« — Kakusu Netsujô, Hikifune Kirio. Articula-t-il lentement. J'ose espérer que votre travail s'arrêtera ici.
— Il en va de même pour nous. Annonça la Shinigami aux cheveux crépusculaires.
— Au revoir tout le monde ! S'écria Hikifune, tandis que sa partenaire avait déjà commencé à ouvrir les Grandes Portes Célestes, menant directement au Palais Royal. Ne t'inquiète pas, Hiyori-chan. On se reverra.
— Capitaine Hikifune … Sanglota cette dernière. Pas au bout de 110 ans, cette fois-ci, hein … ?
— Oui, oui. Je te le promets. »
Les deux Capitaines ne tardèrent pas non plus à franchir le seuil de ladite porte, après des adieux qui duraient bien trop longtemps au goût de l'aînée. Une fois entrée dans le portail, les deux Shinigamis commencèrent à marcher lentement. Derrière ces portes célestes, un immense couloir entièrement plongé dans une lumière blanche faisait office de transitoire. À l'instar du Dangai reliant le monde des humains à la Soul Society, un même type de lieu faisait le lien entre la Soul Society et la Dimension Royale.
« — Hiyori-chan va me manquer … j'espère qu'elle ira bien.
— Tu n'apprends donc rien ? S'irrita légèrement son interlocutrice.
— Pourquoi tu t'énerves, Netsu-chaaaaan ? Juste parce que tu as raté ta mission aussi, hein ? Sourit d'une façon espiègle l'ancienne Capitaine de la Douzième Division, en agrippant le bras de sa camarade avec le sien.
— Laisse-moi tranquille. Répliqua tout simplement cette dernière, sans repousser toutefois la jeune femme aux cheveux violets qui l'enlaça avec une tendresse exagérée.
— Netsu-chan … il faut que je te dise quelque chose …
— Dis-le au lieu de tourner autour du pot. Articula son interlocutrice, tout en continuant sa route.
— J'ai peur. »
Son interlocutrice à moitié forcée ne lui répondit pas, se contentant de marcher, avec dans son sillage, la plus jeune Garde Royale accrochée à elle. Peur ? Heureusement. Cette idiote aura au moins pu saisir l'ampleur de la catastrophe qui promettait de s'abattre sur le monde entier avec l'avènement de Meikyû … et probablement bien plus encore.
« — Tant mieux. »
Seireitei — Quartiers de la Quatrième Division.
Une nébuleuse sombre, un horizon flou, un passé vers lequel elle ne voulait pas se retourner. Une cage ténébreuse qui l'enfermait. En quelques heures seulement, tout le désir de liberté qui caractérisait la personne de Shihôin Yoruichi avait perdu tout son éclat. Assise sur un lit offert gracieusement par le Lieutenant Kotetsu en l'absence temporaire du Capitaine Unohana, l'ancienne Capitaine plongeait dans un mutisme profond. À quelques mètres de là, son vieil ami de toujours, Kisuke Urahara, se tenait dos appuyé contre le mur, les bras croisés, lançant un regard mêlant inquiétude et compassion à l'égard de sa camarade.
« — Tu n'as pas à t'en vouloir, Yoruichi-san. Déclara calmement le blond. Il est probable que Meikyû aurait tôt ou tard réussi à trouver un moyen de libérer tout son pouvoir. Kurosaki-san n'aurait pas pu échapper à son sort …
— Si j'avais été … assez forte pour contrôler mon pouvoir. Marmonna la femme au regard doré. J'aurai pu sauver Ichigo, et récupérer le Joyau. Au lieu de ça … j'ai tout fait rater. J'avais le pouvoir nécessaire, Kisuke. J'en suis vraiment pas digne. »
Les pupilles de la Shinigami fixèrent intensément l'objet de son malheur, déposé sur le chevet à côté d'elle. Ce Zanpakutô, contenant un immense pouvoir … un immense pouvoir dédié aux ténèbres. En y repensant, la noble se remémorait également l'affrontement avec ces étranges spectres maléfiques, aux confins de ce temple. Ils dégageaient une aura monstrueusement malfaisante. Sachant qu'ils s'agissaient de créations effectuées par les Shinigamis Primitifs … quelle conclusion en tirer ? L'institution pour laquelle elle avait combattue depuis tant d'années … avait-elle une grande part de ténèbres ancrée au plus profond d'elle-même ? L'heure de poser une pareille question au Capitaine-Commandant pourrait probablement paraître incongrue. Mieux valait garder les Shinigamis soudés, et oublier cette histoire … pour le moment, seulement. Et en réalité, les préoccupations de la femme aux cheveux violets s'avéraient bien plus égoïstes pour le moment.
« — Je n'ai plus envie de toucher à cette chose. Siffla l'ancienne Commandante des Forces Spéciales.
— Yoruichi-san, ce n'est pas le moment d'abandonner. Rétorqua son ami, en venant s'asseoir à côté d'elle. Tu es plus forte que ça, non ? Tu ne vas pas abandonner contre un Zanpakutô, alors que tu es supposée être sa maîtresse ?
— J'crois que je ne suis plus assez forte. Je ne sais pas si j'ai envie de continuer. À chaque fois que je l'utilise, un désastre se produit. Et puis … je n'ai même pas envie de me voir, avec ça. »
Ça ? Une brève seconde de réflexion fit comprendre au brillant scientifique que son amie évoquait probablement son Bankai. Il est vrai qu'en posséder un aussi proche des ténèbres pouvait paraître très perturbant. Et avec les récents événements liés aux Gardiens du Temple … cela devenait encore plus inquiétant, sur la nature et l'origine même du concept de « Shinigami ». Pourtant, Yoruichi n'en avait pas parlé. Elle avait probablement raison. Une guerre doit se préparer dans les meilleures conditions possibles, et pour l'heure … mieux valait se concentrer sur une façon de vaincre Meikyû et les Généraux de l'Enfer. Car hormis celle vaincue par le Capitaine Kuchiki Byakuya au Hueco Mundo, aucun haut placé chez l'ennemi n'avait perdu la vie … La main du jeune homme aux cheveux blonds se posa sur l'épaule de sa camarade.
« — Tu ne crois plus en toi ? Questionna-t-il, doucement.
— … Ça doit être ça. Répondit son interlocutrice, en fermant doucement les paupières.
— Moi je crois encore en toi, Yoruichi-san. Lança d'un ton sérieux l'ancien Capitaine de la Douzième Division. »
Un léger silence s'en suivit, avant que la concernée ne tourne doucement son visage vers celui de son interlocuteur. Un faible sourire se dessina sur le visage de la jeune femme à la teinte métisse.
« — Kisuke …
— YORUICHI-SAMA ! »
Les deux amis écarquillèrent les yeux soudainement, avant de se tourner vers la tornade qui venait d'entrer tambour-battant à l'intérieur de la pièce : Capitaine de la Deuxième Division et Commandante des Forces Spéciales, Soi Fon. La porte de la chambre n'avait d'ailleurs pas résistée au coup de pied sauté de la jeune femme, et venait de s'encastrer sur le mur de fond. Immédiatement, cette dernière fusa et d'un expédia coup Urahara Kisuke hors de la place se trouvant à côté de son idole de toujours, et prit les mains de cette dernière, plantant son regard dans celui de son interlocutrice.
« — Euh … Soi Fon ? T'es sûre que ça va ? Questionna cette dernière, légèrement décontenancée par l'arrivée en fanfare de son ancienne subordonnée.
— Mon état n'a pas d'importance, Yoruichi-sama ! S'exclama cette dernière. Je suis venue pour vous. Qui vous a infligé ces dégâts ?! Dîtes-moi son nom, et je lui ferai regretter de n'être pas resté dans sa tombe. Est-ce un Général ? Dans ce cas-là, je m'occupe de lui, vous n'avez pas à vous en faire ! Je le tuerai et vous ramènerai sa tête sur un plateau !
— Je crois que tu exagères un petit peu, là … Soupira légèrement Yoruichi, en tapotant doucement la tête de la Capitaine. »
À quelques mètres de là, Urahara ne put réprimer un petit sourire. Soi Fon avait beau avoir des comportements étranges, et être particulièrement méchante envers lui, son affection envers Yoruichi pourrait permettre à cette dernière de passer à autre chose. Sans demander son reste, l'ancien supérieur d'Hiyori Sarugaki quitta la chambre désormais privée de porte. Il y avait encore d'autres choses à préparer pour la guerre …
Enfers — Repaire de Meikyû.
Depuis un certain temps maintenant, une aura monstrueuse se ressentait, à travers les murs de l'édifice. Chaque paroi semblait frémir d'un pouvoir grandissant, coulant dans chaque brique du bâtiment. Les habitants des lieux eux-mêmes ressentaient clairement les changements opérés. Dans la salle de rassemblement des Généraux, un sentiment de lassitude, teinté d'une légère exaspération, s'emparait du visage de certains.
« — Ça va durer encore longtemps ? Lâcha la voix de Yokubari, Général de l'Avarice. Ça fait 24 heures que Meikyû-sama s'est enfermé dans sa pièce avec son épée. Et rien de nouveau depuis.
— Oh ? S'enquit un Kyogi toujours aussi jovial à ses côtés. Tu ne ressens donc pas l'énergie qui traverse ces murs ? Ton sens des perceptions serait-il altéré parce que tu te trouves à mes côtés ?
— Tss. Aucun changement depuis hier. Mais bon, discuter avec toi est particulièrement inutile, alors ferme-la.
— Quelle agressivité depuis que tu t'es fait rétamé par Lyrène-san !
— Ferme-la je te dis ! »
L'âme damnée aux cheveux verts effectua un simple haussement d'épaules. À l'intérieur de la pièce, outre les deux Généraux précédemment cités, se trouvait également Seijaku et Ulquiorra Schiffer. Ces derniers ne dirent pas un mot, et aucun regard ne put trahir leurs pensées. Dans ce cas de figure, l'attente demeurait l'unique moyen de faire passer le temps. Se presser, s'énerver à la manière de Yokubari ne résolvait aucun problème. Ne trouvant d'ailleurs rien à faire de plus, Kyogi s'adossa confortablement contre son siège, les bras derrière la tête, avant de lancer dans un soupir :
« — Hé, Ulquiorra, tu n'as trouvé aucune trace de Kurosaki Ichigo et des deux sœurs ?
— Aucune. Articula lentement l'Arrancar au regard émeraude, sans se tourner vers son interlocuteur.
— Wah ! Ils se sont volatilisés en Enfer, c'est inquiétant quand même, non ? Seijaku, tu n'es pas du même avis que moi ?
— Meikyû-sama a déclaré que ces personnes ne représentent qu'un détail. Affirma Seijaku. Si Kurosaki Ichigo a survécu, il se montrera de lui-même tôt ou tard. Les sœurs Ryûketsu n'ont désormais aucun intérêt.
— Tu n'es pas très gentil avec elles. Sourit en coin le Général du Mensonge. Tu es énervé parce que Ketsurui-chan a osé lever son épée contre toi ? »
Le bras-droit de Meikyû ne répondit pas, et se terra de nouveau dans un mutisme digne de son rang. Kyogi préféra s'amuser de la situation et vaquer à toutes sortes de suppositions sur les événements à venir, lançant des regards de temps en temps à ses collègues présents dans la pièce. Car il y avait bien entendu des absents, outre Kanashimi qui avait disparue pour de bon …
À quelques mètres de là, dans une chambre allouée aux Généraux, Kyôkutan demeurait assise sur une chaise, à côté de son lit, un livre à la main, et un air profondément ennuyé sur le visage. Comment pouvait-on passer des heures à lire de telles niaiseries ? Les yeux dorés de la Générale aux cheveux blonds parcoururent lentement chaque page, sans jamais se plonger réellement dans ces dernières. Un roman d'amour, sérieusement ? Noroi possédait ce genre de livres dans sa bibliothèque personnelle ? Cette simple pensée ferait presque rire sarcastiquement la blonde, mais celle-ci s'abstint. La porte de la salle de bain se rouvrit lentement, en même temps que Kyôkutan reporta son regard là-dessus. Lentement, sa camarade de chambre et Générale de la Malédiction de surcroît, en sortie. Vêtue d'un t-shirt noir aux manches courtes, et d'un pantalon de la même teinte, la femme au regard argenté portait encore bien les stigmates de ses affrontements précédents : ses avant-bras en particulier, étaient marqués par la présence de bandages blancs, recouvrant les blessures reçues à ce niveau. Une serviette blanche entourait le cou de la jeune femme, aux cheveux encore bien détrempés par la douche prise quelques minutes auparavant.
« — Alors ? Articula lentement une Kyôkutan moqueuse. Comment tu te sens après une telle humiliation ?
— Très drôle, Kyôkutan. Répondit calmement son interlocutrice en s'allongeant sur le lit, les yeux rivés sur le plafond, sans expression particulière.
— Tss. Me dis pas que tu vas déprimer quand même ? Railla la Générale ayant éliminé Sajin Komamura.
— Oh, non. Rétorqua de nouveau sa camarade, d'un ton naturel. Ils ont simplement eu de la chance, rien de plus.
— Tu as eu de la chance que je te sauve plutôt. Reprit la Générale de la Démesure, en déposant ce livre –particulièrement médiocre- sur le chevet, avant de s'asseoir, à côté de sa camarade.
— Ce n'est pas entièrement faux. Soupira Noroi, en fermant lentement les paupières. Tu veux que je te remercie ou ça va te gêner que je le fasse ?
— Laisse-moi tranquille, c'est pas mon genre de truc. Comme ton livre, tu devrais oublier toutes ces niaiseries ridicules.
— Pourtant, je suis très heureuse de savoir que nous sommes amies ici. Sourit malicieusement la convalescente. »
Comme cette dernière l'avait prévue, il n'y eu aucune réponse audible de la part de sa camarade, qui détourna le regard tout en croisant les bras, comme exaspérée par la tournure d'événements qui échappaient à son contrôle. Cette vue avait de quoi amuser Noroi, même si à vrai dire, cette dernière se sentait particulièrement mal après avoir goûté à une défaite pareille à l'intérieur du temple. Rapidement, la subordonnée de Meikyû plongea dans un silence qui donnerait presque raison aux premières paroles de sa colocataire. Kyôkutan tourna doucement son visage vers elle, plissant ensuite son regard doré.
« — Arrête de déprimer, imbécile. Martela-t-elle, en se relevant, et se dirigeant vers la sortie, sans regarder celle qui s'autoproclamait comme étant son amie. Si un jour nous sommes encore dans la même situation, je ne t'abandonnerai pas. Et … je suis sûre que tu ne le feras pas. »
Noroi haussa largement les sourcils, devant les mots que son interlocutrice venaient de prononcer. Connaissant son tempérament hautain, colérique, arrogant et empli d'une fierté mal placée, ces quelques paroles avaient probablement été difficiles à sortir de sa gorge. Un petit sourire étira les lèvres de l'âme damnée aux cheveux argentés.
« — Je ne t'abandonnerai pas non plus. Répondit-elle doucement. Kyôkutan … ?
— … Quoi encore ?
— Tu es très mignonne quand tu essaies de te rendre gentille … mais vraiment, ça ne le fait pas du tout ! Ricana moqueusement la Générale de la Malédiction.
— Putain, tu pouvais pas la fermer pour une fois ?! Grommela son interlocutrice en retour, d'un ton presque menaçant.
— Quelles belles paroles, ça te ressemble davantage. »
Visiblement bien contrariée par les paroles sarcastiques de la femme à l'allure lunaire, Kyôkutan s'apprêtait à lui lancer un oreiller en guise de réprimande temporaire, mais la main de la concernée se statufia, en même temps que son regard ne se fit plus sérieux. Cette évolution concerna également sa partenaire de chambre : quelque chose venait de se produire, de changer dans le grand château des ténèbres. La grande pression constamment présente dans les lieux venait de diminuer.
Et pour tous les Généraux, cette simple action signifiait beaucoup : Meikyû-sama venait d'achever le processus de libération de Kaimetsu. La guerre contre les Shinigamis n'allait pas tarder à rebattre de son plein …
Ailleurs …
Dans un paysage apocalyptique, marqué par la couleur noir et agrémenté par la teinte rouge, mêlant sang et feu, une paire d'yeux se portait lentement d'un côté à un autre de la place. Au loin, de nombreuses âmes perdues semblaient marcher, titubant à chaque fois, sans savoir ou même avoir conscience du lieu dans lequel elles se trouvaient. D'autres âmes encore hurlaient de terreur dans des bassins de lave incandescente, n'offrant qu'un spectacle funèbre et quelques os à tous ceux qui pouvaient contempler une telle horreur.
« — Alors … ça ressemble à ça, l'Enfer ? Murmura la voix.
— Tu es si surpris que ça ? Rétorqua une autre, se trouvant à ses côtés.
— Non. C'est vrai.
— Et alors ? Que comptes-tu faire maintenant ?
— Ça ne change rien à mes objectifs de départ. Je vais détruire tous les problèmes à la source. »
NEXT CHAPTER : THE FIRST DAY OF HOPE
Les coulisses du Chapitre …
Renji Abarai : Mmmh … La galette a l'air vraiment bonne.
Omaeda Marechiyo : Hé, Abarai ! Touche pas à ma bouffe !
Renji Abarai : Quoi ? J'ai le droit de la manger aussi !
Ichigo Kurosaki : Je pense que le personnage principal est prioritaire quand il s'agit de manger une galette. Donc elle me revient de plein droit !
Renji Abarai : Dégage, Ichigo ! Tu prends déjà suffisamment de place ! Et ça va encore être confirmé par le prochain chapitre, The First Day Of Hope, je parie !
Ichigo Kurosaki : Hé bah, tu paries mal !
Omaeda Marechiyo : Dégage, Kurosaki Ichigo ! Cette galette m'appartient !
Ichigo Kurosaki : Laisse-moi au moins prendre la fève, nan ?
Omaeda Marechiyo : Mmh … si tu veux. Ça s'mange pas.
Ichigo Kurosaki : Ouais, merci Omaeda-san !
Renji Abarai : Minute, pourquoi toi ?
Ichigo Kurosaki : Parce que je l'ai demandé en premier !
Renji Abarai : Et moi en deuxième !
Ichigo Kurosaki : Et alors ?!
Renji Abarai : Même question ?
Ichigo Kurosaki : Bon tu fais chier. Si on décidait de celui qui gagnait la fève en fonction de la classe de nos pouvoirs ? En l'occurrence, Tensa Zangetsu est beaucoup plus classe que tous tes sales trucs.
Renji Abarai : Oh ? Vraiment ? Alors comme ça, mon Hikotsu Taihô dévastateur n'est pas classe ? J'en perds mes mots.
Ichigo Kurosaki : Hein ?! Ton vieux truc à deux balles, là ?! T'as que ça comme technique !
Renji Abarai : Et si on parlait de ton unique technique, à savoir le Getsuga Tenshô ? Moi au moins j'ai le Higa Zekkô, hein.
Sado Yasutora : Ichigo. Mon La Muerte est vraiment bien aussi, je pense que je mérite la fève.
Ichigo Kurosaki : Heu … Chad ? Beeh … c'est-à-dire …
Grimmjow Jaggerjack : HA ! Vous foutez pas d'vos mères ! J'ai la classe, moi ! Donc fais pas chier et passe-moi cette fève !
Ulquiorra Schiffer : Grimmjow, tu dis n'importe quoi. Moi j'ai la classe, demandez aux fans. J'ai plus de classe que toi, Grimmjow. C'est à moi que revient la fève.
Ichigo Kurosaki : Mais cassez-vous sérieux ! Elle est à moi la fève !
Byakuya Kuchiki : Mon Hakuteiken surclasse aisément vous autres pauvres êtres de la populace. Si quelqu'un doit posséder cette fève, c'est le chef du clan Kuchiki.
Rukia Kuchiki : Ichigo, donne la fève à Nii-sama !
Ichigo Kurosaki : Bah non. Je veux l'avoir moi aussi, elle est à moi !
Rukia Kuchiki : Espèce d'égoïste !
Aizen Sôsuke : J'ai du mal à saisir la portée des événements. Vous parlez de classe, c'est-à-dire de moi en un sens, mais je ne vois pas mon nom. Étrange, car la fève m'appartient, comme toute chose en ce monde.
Genryûsai Yamamoto : Balivernes ! Aucun Shinigami ne mérite davantage cette fève que moi. Car Ryûjin Jakka brûle de classe.
Ichigo Kurosaki : Quel jeu de mot extraordinaire …
Genryûsai Yamamoto : Inutile de me le dire. Maintenant, donne-moi cette fève espèce d'imbécile.
Ichigo Kurosaki : Nan !
Ichigo Kurosaki finit carbonisé.
Mais Grimmjow Jaggerjack et Ulquiorra Schiffer ne tardent pas à le suivre. Byakuya s'est déjà éclipsé.
Aizen Sôsuke : Mmh, de toute façon, j'ai une nouvelle affaire de meurtre à aller élucider.
Le Sôsuke Aizen sauvage prend la fuite !
Renji Abarai (pensées) : Quel rageux le Capitaine-Commandant …
Rangiku Matsumoto : Moi je voudrais bien la fève. Shûhei, tu peux sacrifier ta vie et me la rapporter s'il te plaît ?
Shûhei Hisagi : Oui, tout ce que tu veux !
Shûhei Hisagi ne revient pas.
Genryûsai Yamamoto : Aucun Shinigami ne peut me prendre cette fève ! Vous entendez !?
Sasakibe Chôjiro : Capitaine-Commandant …
Genryûsai Yamamoto : Qu'y-a-t-il, Sasakibe ?! Ne me dis pas que tu veux la fève aussi ?!
Sasakibe Chôjiro : Non, mais c'est-à-dire que le Lieutenant de la Deuxième Division a avalé la galette en un coup.
Genryûsai Yamamoto : …
Aizen Sôsuke (revenant) : MDR.
Genryûsai Yamamoto : Aucun Shinigami ne va s'en sortir vivant ! Et même le Journaliste, je te poursuivrai et tu mourras !
