Résumé du dernier chapitre : Alors que Kurosaki Ichigo découvre progressivement la réalité de l'Enfer en compagnie des deux sœurs Ryûketsu, Meikyû libère une partie des pouvoirs de son Zanpakutô pour s'emparer de la volonté de l'Enfer. Et au Seireitei, les Shinigamis semblent déjà fins prêts au début de l'affrontement, qui promet d'être plus sanglant encore que le précédent …
BLEACH - RISINGHELL
Personnage de la semaine : Suzubemachi
Si les Zanpakutô représentent leur propriétaire, alors Soi Fon devrait s'inquiéter de voir que le sien paraît être une gamine particulièrement capricieuse, que tous les autres Zanpakutô tentent de fuir. Elle est d'ailleurs surnommée « la Yachiru du Monde des Esprits » …
CHAPTER XLII : COMING TO HELL
Attente interminable, patience … ces deux notions naviguaient vaguement dans l'esprit du Shinigami Remplaçant. Depuis de longues minutes désormais, il suivait le sillage des sœurs Ryûketsu, traversant un monde fantomatique, brûlé par le désespoir et le vide. Non … dire que ce monde était vide serait probablement faux. Il n'y a néanmoins pas âme qui vive et que le trio croisait. Car tous agonisaient déjà ou marchaient vers la direction de leur cercueil éternel. Ichigo, tentait vaguement de se mettre toutes les idées en place dans sa tête. Ketsurui-san, déjà. Selon ses propres mots, elle avait côtoyé de très près le bras-droit de Meikyû … et qu'est-ce que cela pouvait bien signifier, en réalité ? Plus il se posait de questions, moins il trouvait de réponses. Le simple fait que tous trois paraissaient en parfaite santé, vêtus de voiles noirs sortis miraculeusement de nulle part …
« — Ce serait le chef de Meikyû qui nous aurait sauvé ? S'interrogea à haute voix le jeune homme, en continuant de marcher. »
À l'avant, Ketsurui stoppa sa lente marche, tandis que sa sœur l'observa d'un œil légèrement anxieux, même si la comparaison ne se faisait même pas lorsque l'on observait Ichigo, l'étudiant se questionnant finalement sur l'utilité de sa dernière remarque. L'aînée des Ryûketsu fit lentement volte-face, pour poser ses paupières sombres sur celles de son interlocuteur et prétendu camarade de promotion, il y a encore quelques temps de cela.
« — Ne dis pas que nous avons été « sauvés ». Tu ne saisis pas la portée de tes mots. »
S'il y avait une réponse type pour enfoncer davantage l'hybride dans l'inconnu, celle-ci se classerait plutôt bien. Pourquoi est-ce que Ketsurui-san ne pouvait pas répondre normalement pour une fois ? En y réfléchissant une seconde fois, le rouquin ne trouvait pas sa question particulièrement difficile, ou quoi que ce soit d'autre. Elle lui paraissait même plutôt pertinente. La jeune femme aux cheveux pourpre reprit sa route, et s'élança même soudainement sous l'œil interloqué du rouquin, dont le regard ambre suivit les mouvements de sa guide de fortune. Celle-ci venait de sauter pour descendre une autre falaise escarpée. Décidément, il y en avait partout ! Hiyota ne tarda pas à faire de même, avant qu'Ichigo lui-même ne se résigna à suivre le mouvement.
La chaleur continuait à être étouffante. À chaque pas amorcé, à chaque mouvement effectué, Ichigo lui-même sentait son corps de plus en plus lourd. Mais les minutes continuaient de défiler, sans que le détenteur de Zangetsu ne sache aucunement où est-ce que cette route les menait. Et soudainement, sans que personne ne sache pourquoi, l'aînée des sœurs Ryûketsu s'arrêta, avant de porter une main à son visage.
« — Nee-chan ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? S'interrogea Hiyota, en arrivant à sa hauteur, et s'inquiétant de plus en plus en voyant la mine souffrante de son ainée.
— … Ce n'est rien. Répondit calmement cette dernière. Juste un mal de tête.
— On sait très bien que ce n'est pas juste un mal de tête, nee-chan. Je t'ai déjà vu t'arrêter à plusieurs reprises depuis tout à l'heure, mais je n'ai rien dit. Là …
— Peu importe. Nous y sommes.
— Où … »
Ichigo Kurosaki n'eut pas le temps d'achever sa phrase, que son regard suivit celui de ses compagnes de voyage, jusqu'à atteindre … une cabane ? Oui, il s'agissait bien d'une simple cabane, bien sombre, et sobre à la fois.
« — Comment est-ce que tu savais qu'il y avait ça ici ? Lança la voix de l'ancien lycéen.
— Je l'ai vu. Articula son interlocutrice. Dans ma tête.
— T'es sûre que ta tête va bien ?
— Très amusant.
— … Ouais, si tu veux mon avis, y'a un truc qui tourne vraiment pas rond avec cette histoire. Quelqu'un nous manipule, non ?
— C'est probable que nous sommes actuellement des jouets dans la paume d'une entité supérieure. Confirma l'âme damnée, comme s'il s'agissait d'un fait normal et sans conséquence. Maintenant, entrons.
— Quoi ?! Mais attends, tu viens de dire qu'on se fait manipuler et …
— Vois-tu une autre solution ? »
Le constat s'imposait de lui-même. Il n'y avait rien à décider, rien qu'ils puissent faire autrement. Ichigo ne répondit pas aux derniers propos tenus par Ketsurui, et se résigna une fois de plus à la suivre, elle et sa sœur. Arrivée jusqu'à la cabane, Ketsurui ouvrit lentement la porte, avant d'en franchir le seuil. Sans se poser réellement de question, elle pénétra plus en profondeur, suivie de près par ses deux partenaires. À première vue, le design n'avait rien de très élaboré ici. La teinte sombre dominait clairement les teintes, que ce soit sur les murs, ou les quelques meubles. Quelques chaises, une table en bois, et deux autres pièces disposées exactement de la même façon, que Ketsurui parcourut du regard, silencieusement.
La jeune femme ferma ensuite la porte, avant de regarder les deux jeunes personnes l'ayant suivie ici.
« — On ne ressent rien de l'extérieur ici. Martela la voix de la cadette, comme si elle avait deviné les pensées de sa sœur.
— En effet. Répondit calmement cette dernière. Cela devrait en être de même pour l'extérieur, ils ne devraient pas ressentir notre présence ici. Je suppose que ces murs possèdent des caractéristiques communes avec nos voiles.
— Mais qu'est-ce qu'on va faire, alors ? Lâcha Ichigo, de plus en plus désespéré par la situation.
— On descend par-là, j'pense. Reprit la voix d'Hiyota Ryûketsu, en pointant du doigt un passage menant vers ce qui ressemblait à une cave. »
Tous ici semblaient parfaitement conscients de la raison leur permettant d'avoir un peu de répit. Les deux sœurs posèrent leur regard sur Ichigo Kurosaki. Lui-même avait bien compris le message.
« — J'imagine que cet endroit va servir pour m'entraîner, hein ? Articula-t-il lentement. Sérieusement, je commence à en avoir ma claque.
— De quoi tu te plains encore ? Répliqua Hiyota, en prenant place sur une chaise en bois.
— Je suis en train de me faire mener comme une vieille marionnette, voilà tout. Je sais même pas qui le fait. Je sais même pas ce que je dois faire, en fait.
— Tu ne voulais pas juste aider tes amis ? Ah moins que ça y est, tu es sorti de ta bulle pour regarder la réalité ? Répliqua la brune d'un ton sarcastique. »
Le jeune homme ne voulait même pas lui répondre. Cette gamine pouvait être vraiment désagréable quand elle le souhaitait. Bon, il parlait d'une gamine, mais en réalité, et à première vue, Hiyota et lui-même avaient sensiblement le même âge, mais tant pis. Son comportement de provocatrice constante le lassait déjà. Ok, il avait très bien compris qu'elle ne le portait pas dans son cœur, mais faire un peu d'efforts quand même …
« — Il y a des affaires ici. Annonça finalement la voix de Ketsurui Ryûketsu, en tirant un coffre qui trainait dans un coin de la pièce voisine. Hiyota, si tu veux te changer, c'est le moment.
— Ça dépend de ce qu'on trouve là-dedans. J'imagine pas du luxe, mais je suppose que j'ai trop porté ce look noir sur moi.
— Comme tu veux.
— Pour toi, Kurosaki Ichigo, c'est pas la peine de poser la question, hein ? Ton shihakusho est trop important pour ton Bankai.
— Ouais, si tu le dis. »
S'enfermant dans la pièce voisine, les deux sœurs laissèrent quelques temps Ichigo Kurosaki seul avec ses pensées. Le jeune homme soupira : même en Enfer, les femmes pensaient de façon trop exagérée à leur apparence, c'était simplement pas croyable. Même s'il en avait eu un avant-goût très marqué lors de sa rencontre avec Kyôkutan.
Kyôkutan, justement … il devait lui faire payer. L'évocation de son nom, ou plutôt les pensées à l'égard de la blonde firent bouillirent lentement le sang du Shinigami à l'intérieur de ses veines. Ishida, Tatsuki … avaient perdus la vie par la main des âmes damnées, et la plus horrible d'entre elle continuait de s'en amuser. Ces quelques minutes lui parurent d'ailleurs assez longues, avant qu'enfin, la porte d'à côté ne s'ouvre de nouveau. Et apparemment, les deux sœurs avaient décidé de se relooker pour les derniers instants qu'elles partageaient peut-être. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles … n'avaient pas forcément les mêmes goûts.
Ketsurui portait un long manteau noir lui allant quasiment jusqu'aux chevilles, la même écharpe rouge qui avait disparue lors de la bataille dans le temple en Antarctique. En-dessous de cela, la jeune femme aux cheveux pourpre portait encore toujours une tenue sombre, du haut, avec un t-shirt aux manches longues, au bout duquel des gants noirs couvraient ses mains, jusqu'en bas, ou même ses bottes noires concordaient avec cette tenue sombre. Le fourreau contenant son Meikaitana se trouvait lui, attaché à sa taille.
Hiyota avait radicalement changé de couleur, oubliant finalement son manteau noir, ce dernier le rattachant trop à son passé avec l'Enfer, du moins en grande partie. L'âme damnée à la chevelure ébène avait opté pour une chemise blanche aux manches courtes, cachant elle-même un t-shirt noir aux manches également courtes. Ses bras étaient recouverts des par protections de cuir noirs, tandis que le bas se résumait à un pantalon de couleur noir et des bottes … blanches, toujours pour se démarquer de son ancienne appartenance aux troupes de Meikyû. Son fourreau était également attaché à sa taille
« — Et vous ne comptez pas mettre de voiles noirs ?
— Je suppose que ce sera le cas pour Hiyota. Annonça Ketsurui. Mais mon écharpe a les mêmes propriétés, je n'en ai pas besoin.
— Quoi qu'il en soit, on s'est assez reposés comme ça, non ? Lança la voix d'Hiyota. Il est temps pour toi t'entraîner, Kurosaki Ichigo.
— … Ouais, il était temps. »
Les trois âmes errantes continuèrent rapidement leur chemin, ouvrant rapidement le chemin d'accès à la cave. Cette dernière paraissait d'ailleurs étonnamment spacieuse contrairement aux présupposés. Une grande pièce, juste vide. Ichigo Kurosaki s'avança, et finit par retirer son voile noir. Ce dernier ne l'aidait pas réellement à combattre, et la chaleur ambiante le rendrait probablement fou dans quelques heures si les choses continuaient de la sorte. En-dessous dudit voile, son shihakusho classique en Shikai demeurait bien présent.
« — Bon, on fait quoi maintenant ?!
— Libère ton Bankai. Annonça Ketsurui. »
Pas compliqué à faire, et inutile de le dire deux fois. Le jeune homme aux cheveux orange dégaina son sabre, avant de faire exploser son reiatsu. Il se sentait d'ailleurs plus puissant que d'ordinaire. Probablement encore des manipulations qui le dépassait complètement. Mais pour l'heure, l'important ne se trouvait même pas dans le fait de savoir si oui ou non, quelqu'un jouait avec sa vie. Il avait encore des choses à protéger. Et pour ça, l'utilisation de nouveaux pouvoirs pour vaincre les Généraux s'imposait.
« — Bankai. »
La violente vague d'énergie provoquée par la libération de ce stade supposé ultime des Shinigamis, laissa finalement apparaître le rouquin dans son accoutrement classique après sa récupération des pouvoirs, durant l'interlude liée à Ginjô Kugo. Le jeune homme se regarda d'ailleurs rapidement les mains, à la recherche d'un éventuel changement physique, mais rien ne semblait aller dans cette voie. Les yeux ambre du concernés se posèrent sur l'ainée des sœurs Ryûketsu, qu'il interrogea vivement du regard.
« — Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Je n'ai pas l'impression d'avoir des pouvoirs de l'Enfer, là.
— Inutile de me le dire. Rétorqua cette dernière. Hiyota, affronte-le et ne te retiens pas.
— Quoi ? S'enquit cette dernière, en haussant les sourcils. Tu veux que je le tue ?
— Non. Il lui faut de l'entraînement pour faire ressortir tout le pouvoir en lui. Et y aller sérieusement est la meilleure solution pour ça, nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous.
— Ok, si tu le dis. »
La jeune femme aux cheveux noirs s'avança, avant de dégainer son sabre. Ce dernier luit immédiatement d'une forte lueur, signe que son pouvoir venait d'être libéré. Ichigo fronça légèrement les sourcils. La situation ne lui plaisait pas vraiment actuellement, et il se demandait même si combattre ici était une bonne chose pendant que le monde entier pouvait tomber d'un instant à l'autre face aux troupes de Meikyû. Mais pour l'heure, il fallait qu'il se concentre sur ses propres progrès. Car dans l'état actuel des choses, son aide pour le Gotei 13 apparaîtrait presque superflue. Il lui fallait plus de pouvoir … même si cela signifiait jouer le jeu de quelque chose de plus grand encore, dont il ignorait la réalité.
Hiyota, elle, ne se fit pas prier pour aller se défouler un petit peu. L'âme damnée fusa à toute allure sur son adversaire, qui ne tarda pas à faire de même. Les deux sabres noirs s'entrechoquèrent dans un fracas aigu, résonnant dans toute la pièce. Ketsurui, elle, observa silencieusement la bataille qui se jouait devant elle.
« — Bon allez, Kurosaki Ichigo. Essaie de me tuer ! S'exclama la voix de l'ancienne subordonnée de Noroi, en faisant abattre son épée, qu'Ichigo parvint à éviter d'un vif mouvement sur le côté.
— Essaie de ne pas trop te plaindre après, alors. Martela ce dernier, en répondant immédiatement au coup de son assaillante. »
Tensa Zangetsu fusa rapidement l'air, et Hiyota dû placer son sabre en opposition pour parer le coup, reculant au passage suite à l'impact. Mais bon, ce n'était pas avec ce simple coup qu'elle finirait déstabilisée. L'âme damnée répondit rapidement, et son sabre brûla d'une flamme incandescente, avant de s'écraser contre celui du Shinigami Remplaçant, dont le regard se plissa légèrement. Comment allait-il libérer ses pouvoirs ? Devait-il atteindre ses limites ? Mais comment ? Que se passera-t-il la prochaine fois ? Contre Kyôkutan, il avait perdu le contrôle de lui-même, comme si une autre force venait de s'emparer de son corps …
« — Comme cette fois-là, pas vrai Votre Altesse ? »
Les yeux du rouquin s'écarquillèrent soudainement, alors qu'il se stoppa net dans son mouvement. Une voix venait d'apparaître à ses oreilles, et il ne la connaissait que trop bien pour pouvoir réellement douter de son identité. Le hic, concernait le fait qu'il pensait que cette chose avait fini par rester tranquille, depuis tout ce temps. Mais alors … que se passait-il … soudainement ?
« — Ah ! Je vois que je t'ai manqué. T'inquiète pas, j'ai un bon moyen de récupérer le temps perdu, hein ? »
Le jeune homme aux cheveux orange reçut à la seconde suivante un violent coup de pied dans le visage, le faisant s'écraser droit sur le mur de fond. Curieusement, ce dernier ne vacilla même pas. Il fallait croire que quelqu'un s'était véritablement donné du mal pour rendre cet endroit parfait pour l'entraînement.
« — Je ne sais pas ce qu'il t'arrive, déclara Hiyota. Mais je suppose qu'on est sur la bonne voie, non ?
— … Laisse-moi tranquille ! Grogna son adversaire, en se redressant, tout en déclenchant une vague de son pouvoir rouge et noir. »
Coup prévisible, bestial. Hiyota plissa légèrement le regard, avant de bouger de tout juste quelques pas, l'attaque lancée par l'homme qui se tenait face à elle, l'assaut de ce dernier ayant laissé une belle trace dans son sillage. Bon, apparemment, ce n'était pas encore tout à fait ça … Mais tout entraînement avait bien un début, non ?
Soul Society — Place du Senkaimon.
« — Voilà ! Je pense que tout est prêt, maintenant, non ? Grogna la voix de Shiba Kûkaku. Dans ce cas-là, qu'est-ce qu'on attend pour me laisser me tirer ?
— En réalité, nous avons une dernière demande à vous formuler. Précisa son interlocuteur, à savoir Jushirô Ukitake. Est-ce …
— Est-ce que ça me gênerait de venir me battre à vos côtés ? Ouais, un peu. Siffla la voix de l'ancienne noble, désinvolte. J'aime pas la plupart des Shinigamis en fait. J'aimerai rester loin de tout ça.
— Le problème, c'est que ça risque d'être difficile.
— Ouais, ouais, je connais la rengaine. Le monde va être détruit, blablabla … »
L'actuelle chef de ce qu'il restait du clan Shiba semblait réellement contrariée. Ukitake lui-même ignorait pourquoi. Kûkaku venait d'avoir une discussion avec Shihôin Yoruichi, et ressortait de la chambre de cette dernière. L'ancienne Capitaine lui aurait-elle fait part d'étranges faits ? L'homme aux cheveux blancs l'ignorait, et ne souhaitait d'ailleurs pas s'étaler bien plus longtemps dans des suppositions aléatoires sans fait solide sur lequel il pouvait se baser. Quoiqu'il en soit, la jeune femme aux cheveux en bataille tourna le dos à son interlocuteur, avant de continuer sa route, en direction des grandes portes.
« — Hé, dis-moi, Ukitake … est-ce que tu sais pourquoi tu te bats ?
— Pardon ? S'interrogea ce dernier, en ouvrant grand les paupières. »
Une question étrange, sans nul doute, et le Shinigami aurait bien voulu répondre spontanément, mais ne put s'empêcher de tourner plusieurs fois la question dans son esprit. En réalité, pour qu'une telle interrogation survienne, son interlocutrice devait forcément avoir des raisons bien particulières pour la poser. Ukitake décida de conserver un mutisme qui fit arracha d'ailleurs un petit sourire en coin à l'artificière. Cette dernière salua de la main le Shinigami, avant de poursuivre sa route. On ne pouvait pas l'empêcher de s'en aller, après tout. Et l'aide qu'elle venait d'offrir sera peut-être décisive pour les prochaines échéances. Poussant un léger soupir, l'élève de Yamamoto retourna rapidement en direction de ses Quartiers. Cela ne lui prit pas énormément de temps, et lorsqu'il ouvrit la porte de son bureau, une vague de surprise traversa le visage du pacifique Shinigami : sa Lieutenante, Rukia Kuchiki, se trouvait déjà là, à travailler.
« — Kuchiki ? Je t'avais donné un moment de repos pourtant.
— Oui, Capitaine Ukitake. Déclara la jeune noble, en se redressant de sa chaise pour saluer son supérieur. Mais je n'avais pas vraiment la tête à ne rien faire actuellement. Je suis désolée de vous avoir désobéie.
— Haha ! Non, ce n'est rien. Assura ce dernier, en s'approchant de sa subordonnée. Mais je m'inquiétais juste un petit peu pour toi. Tu es sûre que tout va bien ?
— Assez pour pouvoir travailler, Capitaine. »
Ce dernier hocha lentement et positivement de la tête. Kuchiki avait été particulièrement marquée par les événements qui s'étaient produits en Antarctique, ayant été elle-même témoin de la disparition de Kurosaki Ichigo dans le gouffre vers l'Enfer, ainsi que de la mort du Quincy Ishida Uryû. La laisser seule, ressasser tous ces événements n'était peut-être pas une bonne idée. Et travailler semblait être pour elle un moyen d'oublier, ne serait-ce que temporairement, tous ces problèmes. Le Capitaine, lui, paraissait quelque peu fatigué. Il n'en fallait pas plus pour que Rukia lui propose d'aller se reposer, ce que ce dernier accepta finalement, un air désolé sur le visage, que sa Lieutenante balaya rapidement en arguant que le repos n'avait rien d'anormal.
Restait un sérieux problème, qui tourmentait toutes les âmes du Seireitei : quand est-ce que Meikyû allait lancer l'assaut ?
D'après les Capitaines de la Division Zéro, Meikyû était un ancien Shinigami. De ce fait, il pourrait presque tenter d'ouvrir la Dimension Royale, mais ceux qui régissent ce monde avaient déjà pris leurs précautions pour bloquer l'accès au domaine du Roi des Esprits. Ne restait alors qu'une possibilité : subtiliser l'Oûken du Seireitei, et l'utiliser. Évidemment, cela passerait par une bataille particulièrement sanglante …
Et le temps, lui, défilait. Les secondes devinrent minutes, qui devinrent elles-mêmes des heures, sans que l'ombre d'une attaque ne se profile. Ce qui avait d'ailleurs pour don d'agacer particulièrement certaines personnes.
« — Putain ! J'en ai ma claque, ça me fait chier. On attend quoi, là ?!
— Grimmjow, n'en as-tu donc jamais assez de te plaindre ? Martela lentement la voix de Tia Hallibel. »
Les anciens subordonnés d'Aizen se trouvaient dans une pièce qui leur était réservée, au sein des Quartiers de la Quatrième Division. Mais cela faisait maintenant un temps fou qu'ils se trouvaient ici sans que personne ne daigne leur donner d'informations. Si Neliel Tu Odershvank semblait trouver un peu d'occupation par de la lecture, allongée sur l'un des deux lits de la pièce, Hallibel demeurait bras croisés et yeux fermés sur sa chaise, tandis que Grimmjow rongeait son frein.
« — On est à la botte des Shinigamis, j'te rappelle. Tout ça me fait chier à un point, 'tain. Siffla l'Arrancar aux cheveux bleus.
— Et que veux-tu que je te dise ? Répondit la Tercera et actuelle Reine du Hueco Mundo. Nous devons attendre, et tes plaintes ne changeront rien.
— Grimmjow est comme ça, de toute façon. Déclara Neliel, les yeux rivés dans son livre. Toujours en train de se plaindre, même pendant son sommeil.
— Ferme ta gueule ! Grommela le concerné. J'ai pas que ça à faire de lire des livres d'amour avec des princes charmants, moi.
— En tout cas, ce qui est sûr, c'est que tu ne seras jamais un prince charmant toi.
— Waw, quelle insulte. Ironisa la panthère bleue. Heureusement, tiens. Pff. »
Les jérémiades du Hollow semblaient néanmoins porter leurs fruits, puisqu'à peine quelques minutes après ses plaintes, quelqu'un frappa à la porte, avant de pénétrer dans la pièce. Signe que, enfin, les choses avançaient. Le dernier entrant n'était autre que le Lieutenant de la Douzième Division, à savoir Kurotsuchi Nemu.
« — Mayuri-sama demande à vous voir. Annonça cette dernière, d'un ton austère.
— Pas trop tôt. Répliqua Grimmjow, en se levant d'un bond du lit sur lequel il s'était placé d'un air désinvolte.
— Très bien. Annonça Hallibel. Neliel, range ce livre, et allons-y.
— Oui ! Oui, j'arrive ! »
Le trio dû rapidement emboiter le pas à la Shinigami quasi artificielle qui servait alors de guide. Comme bien souvent, Grimmjow lança des regards noirs à tous ceux qui osaient le regarder de travers, comme si ses yeux reflétaient sa lame aiguisée. En réalité, il n'avait rien de mieux à faire que de continuer à agir de la sorte. Une sorte de petite distraction, tout au plus. Le trajet parut néanmoins pénible au Sexta Espada, au vu de toutes les piailleries niaises et stupides de Neliel. Le jeune homme au regard bleu se félicita presque lui-même d'être arrivé jusqu'aux Quartiers du Capitaine de la Douzième Division, Kurotsuchi Mayuri. Nemu continua de guider le trio, jusqu'à atteindre le laboratoire souterrain dudit Capitaine. Depuis la première invasion, le Seireitei avait globalement réussi sa reconstruction, et pour Mayuri, cette vérité avait tout d'une grande bouffée d'oxygène. La porte du laboratoire s'ouvrit justement, laissant entrer les « invités » du chef des lieux. L'ambiance lors de la traversée avait d'ailleurs légèrement refroidie Neliel, à la vue de nombreux bocaux contenant des morceaux de corps, de cerveaux … et encore, il fallait se dire qu'une grande partie manquait, suite à la destruction très massive du Seireitei.
Grimmjow s'avança finalement, en compagnie de ses deux partenaires improvisés, et croisa rapidement le regard d'un homme qu'il ne pensait pas revoir si rapidement, en réalité.
« — Quelle bonne surprise, Grimmjow, Hallibel, Neliel.
— … Aizen ? Siffla l'Arrancar en plissant son regard.
— C'est un plaisir de collaborer de nouveau avec vous, pour moi aussi. Sourit l'égocentrique brun.
— Ouais, c'est ça. Cracha avec mépris l'Arrancar.
— Mais ne soit pas si contrarié, Grimmjow. Nous sommes de vieux camarades, après tout. Nous sommes alliés, désormais. »
Ce dernier était assis sur une chaise, menotté là-dessus et par conséquent incapable de tenter la moindre action contre les Shinigamis. Et il fallait dire qu'à côté de lui se tenait le Capitaine Kurotsuchi Mayuri, et de ce fait, tenter quoique ce soit paraissait risquait, au vu de la folie dont pouvait faire preuve, cet « homme ».
« — Eh bien, eh bien ! Nos invités sont donc déjà réunis, apparemment ! S'exclama avec une joie non dissimulée le Capitaine des lieux, en pianotant frénétiquement sur son clavier d'ordinateur géant.
— Ouais, bah dépêche. Lâcha d'un ton nonchalant Grimmjow.
— Insolent petit animal. Sourit de façon excentrique le Shinigami. Je ne jouerai pas à ce petit jeu à ta place, tu pourrais bien disparaître dans un endroit inconnu en Enfer, tu sais ? »
L'Espada ne sut pas exactement comment répondre à des répliques pareilles. Les mains dans les poches, son orgueil lui intimait de répondre par des paroles cinglantes dont il était d'ordinaire friand, mais la main d'Hallibel qui se posa sur son épaule avec fermeté donnait des instructions inverses. Même si justement, recevoir des ordres, d'une femme en plus, lui donnait sérieusement envie d'aller cogner contre quelque chose.
Aizen, lui, conserva son sourire, sur sa chaise. Il n'y avait personne d'autre, dans la pièce ?
« — Bien ! S'exclama de nouveau Kurotsuchi Mayuri. Il est temps que vous alliez en Enfer, vous tous !
— Je vois. Déclara lentement Aizen Sôsuke. Je pensais que d'autres Shinigamis nous accompagnaient … le Seireitei m'aurait donc menti ? Quelle surprise, vraiment.
— Qui sait ? Sourit d'une façon hautaine son interlocuteur. Tout ce que vous allez devoir faire maintenant, c'est aller en Enfer et perturber le plus les âmes damnées possibles. Il n'y a aucune restriction, n'est-ce pas une forme de liberté auquel toi, Aizen Sôsuke, aspire-t-il tant ?
— Cela ressemble davantage à une brutalité sauvage, qui ne me correspond pas. Répondit ce dernier. Mais je n'ai pas tellement le choix, de toute façon. »
Kurotsuchi haussa les épaules. Ne se rendaient-ils pas compte à quel point servir de cobaye sous ses soins était un privilège ? Soit, trop de personnes dans ce monde fermaient les yeux sur la réelle capacité à être un génie. Mais tant pis !
L'excentrique scientifique porta de nouveau son attention sur son clavier, qu'il frappa frénétiquement. L'ordinateur semblait être relié à un bocal, dans lequel le Hollow recueilli au Hueco Mundo, le Kôji, semblait enfermé. Après quelques manipulations rapides, le monstre en question s'illumina, et un véritable gouffre s'ouvrit.
« — Comme je le soupçonnais, je suis un génie. Affirma le scientifique, en haussant de nouveau les épaules. Ce gouffre devrait mener directement en Enfer … mais je ne peux pas calculer ou contrôler sa trajectoire. C'est un voyage périlleux qui vous attend, et je suppose que vous avez d'ailleurs bien trop peur pour foncer, n'est-ce pas ?
— Je ne peux pas combattre sur une chaise, et privé de Zanpakutô m'affaiblit encore davantage. Articula la voix de Sôsuke Aizen.
— Oh, mais ne vous en faîtes pas. Une fois en bas, ces chaînes qui retiennent votre épée dans votre dos, et qui vous maintiennent sur cette chaise, seront libérées par mes soins. Mais pas avant !
— Tss, et on y va tout seul, carrément ? Grogna Grimmjow, peu enjoué face à une telle perspective.
— Oh, non. Certains Shinigamis ne devraient pas tarder à y arriver. Mais vous devriez vous dépêcher si vous n'avez pas peur.
— Allons-y. Nous n'avons pas tellement le choix de toute façon. Déclara Hallibel.
— Je vais aller sauver Ichigo ! Affirma Neliel, en fonçant tête baissée dans le gouffre, sous les regards presque interloqués de tous. »
L'Arrancar aux cheveux verts venait vraiment de sauter, sans réfléchir, dans un passage menant directement en Enfer.
« — C'était un bon saut. Affirma lentement Aizen. Maintenant, que va-t-il se passer ? Comment dois-je m'y rendre ?
— Comme ça. »
Avec une très grande pointe de sarcasme, Kurotsuchi Mayuri avait prononcé ces mots. Et immédiatement, Nemu apparu en shunpô dans le dos du renégat, et souleva la chaise, avant de la jeter directement dans le gouffre, provoquant un éclat de rire de la part du scientifique. Aizen Sôsuke n'était désormais qu'un vieux souvenir pour les Shinigamis.
« — Bon travail, Nemu.
— Merci, Mayuri-sama.
— Tss, vas-y, ça me fait chier. »
À son tour, Grimmjow s'élança dans le passage, suivi de près par Hallibel. La nouvelle bataille venait probablement de commencer avec le départ de ces troupes en direction d'un domaine cruel et austère. Par ailleurs, si Kurotsuchi Mayuri ne devait pas rester par obligation au Seireitei, il serait immédiatement parti rejoindre ces ridicules personnes. Parce que partir en Enfer vivant n'était pas ce que l'on pouvait effectuer tous les jours !
Néanmoins, le Capitaine de la Douzième Division ne resta pas bien longtemps en train de flotter dans ses pensées. Un tremblement de terre violent venait de se produire, secouant le Seireitei tout entier. Le ciel se couvrit soudainement d'un gigantesque manteau de ténèbres, faisant éclipser le soleil en un rien de temps.
Et devant les Portes du Seireitei, Jidanbô écarquilla largement ses paupières. Face à lui …
Un simple éclair fendit les cieux, permettant au géant de voir une gigantesque armée d'âmes damnées, face à lui.
« — Je suis Meikyû, enchanté. Articula la voix d'un homme à la tête de cet attroupement de personnes. Veux-tu bien nous laisser passer ? »
NEXT CHAPTER : WAVE OF DESPAIR
Les coulisses du Chapitre — « Un homme ne peut résister à la tentation … »
Journaliste : Oh mes amis ! Quel beau thème aujourd'hui ! Alors, quelle chose ne pourrait forcer n'importe quel homme à céder ?
Rangiku Matsumoto : Aucun homme ne peut résister à la tentation de me mater, ça j'en suis sûre.
Shûhei Hisagi : Rangiku-san, je voulais justement te dire que …
Rangiku Matsumoto : Et pourtant, mon Capitaine refuse de porter les yeux sur moi …
Toshirô Hitsugaya : Logique, car-
Rangiku Matsumoto : Vous n'êtes pas un homme, mais un enfant ! MDR ! MDR !
Toshirô Hitsugaya : …
Renji Abarai : N'importe quoi ! Un homme normal ne peut pas s'empêcher de taper dans un ballon de football s'il en voit un. Car on a tous l'esprit Zidane en nous.
Ichigo Kurosaki : Il est surcoté Zidane. Ronaldinho est plus fort.
Renji Abarai : QUOI ?! Ronaldinho meilleur que Zidane ?! C'est une blague ou quoi ?!
Ichigo Kurosaki : Bien sûr que si !
Rangiku Matsumoto : Bah voilà, c'est bien des hommes ça, ils ne peuvent pas s'empêcher de parler de football …
Aizen Sôsuke : Si Sasha avait le temps de s'entraîner, nul doute qu'il serait le meilleur footballeur de la planète.
Ichigo Kurosaki : Toi encore ?! Mais tu vas comprendre quand que t'es pas un personnage principal ?!
Aizen Sôsuke : Vraiment ? Pourtant, je viens d'apparaître dans le chapitre et …
Nemu Kurotsuchi : Je t'ai lancé.
Aizen Sôsuke : …
Grimmjow Jaggerjack : Hé, Kurosaki ! Meurs pas avant que j'arrive pour te buter ! J'suis en chemin là !
Ichigo Kurosaki : J'croyais que t'allais pas m'aider ? T'as bien dit au Journaliste que t'allais être dans le camp d'en face, nan ?
Grimmjow Jaggerjack : Ouais, ouais, c'est ça, mais c'était avant que je sache qu'Ulquiorra y était déjà ! Tu crois vraiment que j'allais rester avec ce mec ?!
Ulquiorra Schiffer : Grimmjow a peur de moi. Grimmjow a peur de moi.
Grimmjow Jaggerjack : Nique ta mère !
Ulquiorra Schiffer : Tu es obligé d'insulter ma maman parce que tu es faible. Et que tu as peur de moi.
Rangiku Matsumoto : Et voici une autre facette des hommes : ils ne peuvent pas résister à la tentation de s'insulter et de se battre. Heureusement, mon héros Toshirô est toujours-là, si différent des autres !
Toshirô Hitsugaya : Le prochain chapitre sera nommé Wave Of Despair, et mettra en scène l'assaut de Meikyû au Seireitei.
Rangiku Matsumoto : Ça alors ! Quel calme !
Toshirô Hitsugaya : Je suis un professionnel.
Rangiku Matsumoto : À 8 ans ?!
Toshirô Hitsugaya : La ferme !
Meikyû : Ah ! Enfin j'apparais et je vais avoir un rôle. Les Shinigamis sont condamnés. Je vais transformer votre monde de Bisounours en un Enfer terrible.
Ichigo Kurosaki : En fait donc, Grimmjow et ses potes qui sont partis … sont partis pour rien ?!
Meikyû : Toujours aussi hâtif dans tes conclusions, Kurosaki Ichigo. Espèce de Bisounours orange.
Ichigo Kurosaki : J'suis supposé être outré, là ?
Byakuya Kuchiki : Meikyû, tu vas périr. Personne n'a le droit de m'insulter de Bisounours.
Meikyû : Ah, un Bisounours rose est arrivé.
Byakuya Kuchiki : … Et surtout, personne n'a le droit de dire que Mr Algue est un Bisounours. Personne.
Meikyû : ?
Rangiku Matsumoto : C'est aussi une des grandes tentations des hommes du Seireitei : dire des choses incompréhensibles.
Byakuya Kuchiki : Je vais te détruire, Meikyû. Et t'envoyer dans un monde de Télétubbies.
Meikyû : Et tu crois que les Bisounours c'est mieux que les Télétubbies ou quoi ?
Byakuya Kuchiki : Les Télétubbies sont pires. Regarde Tinky Winky.
Tout le monde : (Byakuya Kuchiki … connaît … les Télétubbies ?)
Ichigo Kurosaki : Coupez, avant que je ne crève …
Meikyû : C'est marrant, Tinky Winky m'a toujours fait penser à toi, Byakuya Kuchiki ! Surtout dans l'épisode 4 !
Byakuya Kuchiki : Silence, infamie. Monsieur Algue va te régler ton compte.
Monsieur Algue (hoche la tête).
Et la preview est coupée ici …
