Résumé du dernier chapitre : Les Capitaines du Gotei 13 finissent, menés par une Shihôin Yoruichi, décidant de libérer son Bankai pour finalement parvenir à briser la cage … mais peut-être bien, non sans conséquence.
Pendant ce temps, Netsujô Kakusu, armée du Bankai portant le nom de Tsugare, affronte Lyrène et semble avoir l'avantage, sans toutefois que la Cavalière ne semble particulièrement perturbée …
BLEACH – RISING HELL
CHAPTER XCIX : BLINDED
Reiôkyu, bien des années auparavant …
« — Sa Grandeur le Roi des Esprits se doit d'être protégé, pour la survie même des mondes. Pour ce faire, une Garde d'Élite doit être composée. C'est dans ce but même que la Garde Royale est érigée. Netsujô, tu es encore jeune. Mais tu me succéderas. Tu porteras aussi Tasogane, comme les glorieux ancêtres qui ont levé ce sabre. »
À l'échelle humaine, dix-sept années de ma vie se seraient écoulées. Je me trouvais à l'aube du grand passage, du grand moment. Celui qui me permettrait de devenir une Garde Royale. L'aube de ma dix-huitième année de vie, à l'échelle humaine.
Les mots de mon père résonnaient encore dans mon esprit. Cela faisait un long moment, qu'ils avaient été prononcés. Dès ma plus tendre enfance, à vrai dire. Ainsi se joue le destin des âmes dans la lignée des glorieux prédécesseurs. Prédéfinie avant que je n'ai vécu, moi, Netsujô Kakusu, ne voyais qu'un seul passage dans mon existence. Celui qui fut tracé par mes ainés, avant que je puisse l'emprunter. Rien d'autre. Au moment où le soleil se lèvera, le rituel d'entrée dans la Garde du Roi s'achèvera alors.
Mais alors que je me tenais devant la Porte, celle derrière laquelle reposait l'arme promise, les souvenirs de ma vie défilaient encore. Je n'ai jamais pu entendre la voix de ma mère, morte bien tôt durant mon enfance, tout comme celle de mon père, également décédé. Mon éducation fut prise en charge par mon grand-père, Gôsei Kakusu. Un homme dur, aux méthodes solides. Tout l'apparat que devait posséder un Shinigami Royal de son rang. Mais les années de travail étant ce qu'elles étaient, lui-même faiblissait au fil du temps. Tout se préparait, lentement, pour que je puisse prendre sa succession, une succession que mon propre père avait pour objectif de prendre, avant d'être emporté par la maladie.
À l'âge de sept ans, je levai ma première lame. Dans le vent, bien entendu. Pour le moment, je ne pouvais prétendre combattre qui que ce soit.
La vie au Reiôkyu demeurait extrêmement simple.
Il existait cinq Palais. Au centre, le Palais du Capitaine Rikuchi Rôshin, qui veillait sur le trône du Roi des Esprits, ainsi que sur ce dernier. Jamais le Roi des Esprits ne sortaient, visiter son peuple. Son existence est à peine moins évasive que la notion de liberté ne peut l'être.
Les quatre autres Palais sont réservés aux Capitaines Royaux. Ces derniers se chargeaient de différentes tâches du monde d'en bas. Car la Dimension Royale se divisait ainsi : les élus du Palais, qui demeuraient dans les cieux. Et les âmes bénies, qui vivaient au Paradis, en bas. Aussi paradoxal cela pouvait-il être … nous autres, Shinigamis de la Garde Royale, vivions au-dessus dudit Paradis. Et pourtant, jamais nous n'en faisions partie.
« — Rappelle-en toi, Netsujô. Tu dois réussir, ne te préoccupe que de toi, oublie les autres. »
À l'âge de quinze ans, je me retrouvai parmi d'autres semblables, qui voulaient devenir Garde Royal. Voulais-je réellement faire partie d'une telle institution ? À vrai dire, je ne me suis pas posée la question. Avant que je ne puisse réfléchir, mon père avait déjà tout préparé.
Devenir Garde Royal se faisait par deux façons différentes, mais suivait malgré tout le même parcours. Soit nous étions chanceux, et nous descendions d'un parent ayant déjà effectué une telle charge, et nous pouvions d'office nous inscrire sur la liste ou mieux encore, nous pouvions être désignés d'office, élus par le Zanpakutô lui-même, soit nous l'étions moins, et nous venions du Paradis d'en bas, ou de simples parents subordonnés ou administratifs, voire les deux, au sein des Palais Célestes. Auquel cas, nous devions passer davantage d'épreuves.
Des épreuves afin de s'attirer les grâces des Zanpakutô Divins, des Dieux spirituels, les manifestations du Roi des Esprits. Cela allait de soi : tout le monde ne pouvait pas prétendre à figurer sur la liste finale. De même, deux Shinigamis pour une épée, était un nombre bien trop conséquent. Il fallait prendre les meilleurs. Il s'agissait-là même de l'essence de la Division Zéro.
Ainsi, je me retrouvai désormais dans une grande pièce, à l'intérieur des murs du Palais du Capitaine Rôshin. Un amphithéâtre, en quelque sorte. Le Jury composé des membres actuels de la Garde Royale nous observaient. Nous étions ici … douze. Douze à être préparés pour combattre au nom du Roi, et porter la glorieuse lame du Dieu des Flammes, Tsugare.
« — Jeunes Shinigamis, vous qui souhaitez combattre en notre nom. Souffla la voix du Capitaine Rôshin. Montrez-nous que vos années de labeur furent fructueux. Levez ces épées, et prouvez-le. Il ne doit en rester qu'un de valide ! »
D'étranges cages sortirent du sol. À l'intérieur de celles-ci, de grandes ombres menaçantes, des grognements sourds. Des yeux emplis de haine, les dents claquantes les unes contre les autres, de grands Hollows nous faisaient face, affamés par une soif de vengeance inassouvie, et une faim on ne peut plus simple et primale.
Vêtue d'un shihakusho noir, d'un simple katana forgé au Reiôkyu, je contemplai ces êtres avec une certaine anxiété. Mes semblables, à mes côtés, en firent autant. Il s'agissait-là de la première épreuve que je passais. Pourquoi des Shinigamis retiendraient des Hollows prisonniers ? L'initiation, et seulement l'initiation.
Plus haut, dans ce qui servait de gradins, les membres formant le Jury observaient simplement. Je n'avais guère conscience à l'époque, des regards qu'ils portaient, me concentrant bien sur une seule chose.
« — C'est ta protégée, Gôsei ? Martela la voix du Capitaine Rikuchi Roshin, en me désignant alors du regard. Elle a changé depuis la dernière fois que je l'ai vue.
— En effet. Rétorqua gravement la voix du concerné. Je l'ai fait subir un entraînement intensif depuis l'âge de dix ans. Elle ne voit que très peu d'autres Shinigamis. Faîtes-moi confiance, Capitaine Roshin, elle ne sera peut-être pas prête du premier coup, mais son destin est tout tracé.
— Si tu le dis, cela doit être vrai. »
Dans un hurlement effarant, les Hollows chargèrent toute la troupe de Shinigamis. Le but de l'exercice étant tout simple : être le dernier à pouvoir se tenir debout, parmi les Shinigamis et les Hollows. Bien entendu, le meurtre ne devait pas avoir lieu, mais tous les coups pouvaient être permis … Et je n'avais peut-être pas encore totalement assimilée cela.
Le son des nombreuses lames sortant de leur fourreau résonnèrent brièvement, avant que ceux qui briguaient le Zanpakutô Divin ne se lancèrent d'un seul mouvement, pour affronter ces grandes bêtes. Des créatures démoniaques, nées du mal et qui ont encore grandies au Reiôkyu. Cela pouvait paraître surprenant, mais il fallait bien un moyen pour la Division Zéro de repérer ceux qui formeront l'élite des Shinigamis : ainsi, les plus puissants Hollows se retrouvaient capturés par un corps expéditionnaire, constamment en mouvement, qui ramenait les spécimens les plus intéressants, ceux-ci étant ensuite littéralement entrainés entre quatre murs, à l'abri des regards.
Il n'y avait pas d'armée à proprement parler, au sein de la Division Zéro. Les Capitaines suffisaient amplement, en plus donc de la Brigade d'Expédition. Et ceux qui n'allaient pas réussir dans cette épreuve … retourneront auprès de leur famille. Parfois même, dans le monde d'en bas. Au moins auront-ils appris à se défendre, au cas où le pire arriverait, même si cela était inenvisageable.
Les grognements se multiplièrent, sous les regards attentifs des juges. Le temps lui aussi, commençait à filer. De même, le sang et son odeur âcre se répandit dans les travées, des morceaux de chair déchiquetés en étant la cause. Netsujô se débrouillait à merveille. La dextérité dont elle faisait preuve dans le maniement du sabre à son âge, la plaçait sur une voie royale pour une place dans l'élite. Des douze Shinigamis ayant commencé l'opération, ne restait plus que deux valides. Les dix autres étaient soit inconscients, soit morts. Quelques Hollows aux hurlements stridents continuaient à arpenter les environs, cherchant toujours leur victime et étant en plus particulièrement agités avec toute l'effusion de sang.
Un de ces monstres fonça directement sur la future Garde Royale, qui se trouvait déjà recouverte de sang ennemi, le regard légèrement plissé et vide. L'épée frappa de nouveau, s'abattant aussi vite que l'éclair, tranchant sans ménagement la tête de la bête, cette dernière s'écroulant au sol. La jeune femme porta ensuite son regard sur la droite, où l'autre Shinigami se trouvait être aux prises avec les deux derniers Hollows. Ces derniers frappaient rapidement, et commençaient à l'acculer sérieusement.
Devait-elle aller lui prêter main-forte ? Son grand-père lui a pourtant rappelé à maints reprises : il ne fallait penser qu'à soi, au cours de ces épreuves. Devenir un membre de la Garde Royale, pouvoir porter Tasogane était un privilège réservé à une minorité de personne. Il n'y avait aucune place pour la solidarité dans ce genre de situation.
Mais quand même …
Les yeux crépuscules de la jeune Kakusu se tournaient dans les environs. Les autres Shinigamis agonisants, gémissant de douleur, l'interpellèrent. Devait-elle laisser ces choses se produire ? Les Gardes Royaux ne protégeaient-ils pas ce monde et ses habitants ? Cela dit, elle avait subi un lourd entraînement pour réagir face à cette situation. Empoignant son épée à vive allure, Netsujô disparu à l'aide de son shunpô, pour apparaître juste derrière un Hollow, frappant de son épée la cheville de ce dernier, et la tranchant sec sur le coup. Hurlant de douleur, la créature chuta, tandis que son congénère tourna immédiatement la tête vers le responsable.
Netsujô frappa de nouveau rapidement, dirigeant son épée vers la tête du monstre, mais celui-ci parvint à bloquer le coup à l'aide de son imposante patte gauche. Violemment, il répondit à l'assaut, projetant la jeune femme sur le sol, contre lequel elle s'écrasa lourdement, poussant un léger gémissement de douleur.
Le jeune homme dans son dos demeura les yeux écarquillés, n'exerçant pas le moindre mouvement, alors que le Hollow ne s'intéressait plus à lui, mais bien davantage à l'intruse. Hurlant de nouveau, la créature s'apprêta à donner le coup de grâce. Une lueur verdâtre explosa littéralement de sa mâchoire. D'un réflexe, la cible agita sa lame, pour bloquer, dévier l'assaut. Mais cette lueur continua … et heurta le visage de la Shinigami juvénile. Celle-ci sentit une violente sensation de brûlure lui envahir le visage, l'éblouir, l'aveugler … de … l'acide ? Elle ne le voyait pas, mais du sang coulait littéralement de ses yeux. Dans les gradins, une forme de consternation s'empara du jury. La plus talentueuse des deux candidats s'apprêtait à perdre ?
Alors que le hurlement du Hollow se fit de nouveau entendre, Netsujô perçu que ce dernier se rapprochait inexorablement de lui. Avant qu'un bruit de lame ne fasse couler abondamment son sang, ce dernier se déversant directement sur l'adolescente aux cheveux vermeils. L'autre … Shinigami … ?
« — Je suis le seul à encore être en état valide. Souffla la voix du concerné, en tournant les talons. »
Parmi les membres du jury, un léger vent d'effroi se répandait. L'issue leur paraissait relativement inattendue, mais pouvaient-ils en faire autrement ? L'ingéniosité, savoir profiter de la situation et en tirer profit faisait aussi partie des aptitudes requises pour atteindre et rester dans l'élite.
« — Yamarenko Ryusai. Tonna lentement la voix de Rikuchi Roshin, en se redressant. Tu as su tirer parti de la situation et tu es effectivement le dernier debout. »
Tirer parti de la situation …
Je ne voyais guère les choses de cette façon. Mes yeux me faisaient souffrir, atrocement. Personne ne me tendait la main. Parce qu'on ne tend pas la main aux faibles dans la logique de la Garde Royale. Mais … je refusais de laisser ma faiblesse l'emporter. Je ne pouvais pas. J'avais travaillé dur pour ça. Quel but mon existence aurait-elle pu prétendre avoir, si j'échouais dans cette épreuve ?
« — Lève-toi. »
Une voix me l'ordonnait. Et étrangement, toute la noirceur qui m'entourait se mettait lentement à changer. Je savais bien que mes paupières demeuraient fermées, mais je commençais pourtant à trouver des formes, ici et là. De l'énergie spirituelle. Je voyais … de l'énergie spirituelle, celle de tous les êtres autour de moi. Je ne savais guère pourquoi.
« — Je … suis encore valide. »
Sous les yeux surpris des autres personnes présentes, Yamarenko y compris, Netsujô se redressa. Les paupières closes et ensanglantées, la Shinigami titubante souleva son épée, en direction de celui qu'elle avait sauvé. Celui-ci plissa légèrement le regard. Rikuchi Roshin eut également le même type de réaction, avant de se rasseoir aux côtés des autres hauts gradés.
« — Netsujô Kakusu est encore apte à continuer. Alors comme le veut l'épreuve … affrontez-vous, et que le plus compétent l'emporte. »
Gôsei Kakusu dans les tribunes avait bien cru que tous les efforts fournis jusqu'à aujourd'hui tombaient à l'eau. Mais sa disciple et petite-fille avait su relever la tête. Il ne manquerait pas de la réprimander pour sa naïveté, mais pour l'heure, son attention se portait bien plus sur l'évolution de la bataille. D'autant plus que lui-même, avait ressenti une étrange chose, quelques secondes précédent le redressement de celle qui portait son nom.
Yamarenko Ryusai, un Shinigami de taille moyenne —pour un adolescent—, cheveux noirs, petite queue de cheval … physique assez banal. Cela dit : Netsujô ne voyait plus rien de ces détails-là. Il s'agissait d'une source d'énergie. Source d'énergie qu'elle allait dompter.
« — Tu ne devrais pas te faire plus de mal. Un Shinigami aveugle ne peut pas me faire de mal. »
Tuer l'adversaire n'était pas toléré. Mais il pouvait bien lui régler son compte sans qu'elle ne puisse réagir. Rapidement, le jeune candidat fonça sur sa cible, dans le but de la prendre sur son flanc. Utiliser le son pour la désorienter, s'avérerait probablement efficace. Courir d'un côté, pour attaquer de l'autre …
Netsujô, elle, demeura immobile. Son épée tremblotait presque dans sa main droite, au même rythme que ses jambes …
Et l'impact se produisit, au bout de quelques instants. Les yeux de Yamorenko se teintèrent de surprise : un violent coup de garde venait de fracasser son poignet, tordu sous cet amas de violence ?! Un hurlement de douleur accompagna chute, lorsqu'il fut frappé sur la côte par son assaillante.
« — Je ne suis pas aveugle. Articula lentement la concernée, en plantant son épée dans le sol, pour faire face à ses juges. »
Ceux-ci arboraient plutôt une mine satisfaite. Rikuchi Roshin ne tarda pas à se redresser, pour que sa voix retentisse de nouveau.
« — Netsujô Kakusu. Ton avenir est radieux. Annonça-t-il, d'un ton grave. »
Ce jour-là, je me suis résignée. J'ai compris la logique de fonctionnement d'un Garde Royal. Ou tout du moins, d'un être souhaitant s'élever à ce rang-là. Terminé, toute forme de compassion. Si personne n'en montrait envers moi, je n'en montrerai aucune envers eux. Il fallait en rester à cette stricte logique, pour créer mon avenir. Ou pour emprunter celui créé pour moi.
L'avenir, que je ne voyais pas de mes propres yeux.
Parce que placée devant la grande Porte menant directement à la pièce où reposait le Zanpakutô Divin … mes yeux ne permettaient pas d'en voir la moindre texture. Deux années après les événements survenus au cours de l'entraînement, je n'ai jamais retrouvé mes facultés visuelles. Jamais. Aveugle, je l'étais réellement, au final. Les servantes que j'avais à mes côtés m'épaulaient, mais notre relation s'en tenait-là. Aucune trace d'affection, juste de l'obéissance. Je n'avais pas besoin d'amis. J'allais devenir une Garde Royale, et il restait encore des épreuves afin d'en arriver là. Ce qui arriva donc, deux années après. Durant lesquelles mon grand-père Gôsei décéda. Je me portais alors garante de son héritage.
Guidée dans mes affrontements par un écho lointain, j'emportai chaque bataille. Ces batailles qui me permirent dorénavant de me tenir ici, de lever ma main avec quelque hésitation. Lorsque mes doigts entrèrent en contact, avec la paroi froide et métallique de la porte, je ressentais déjà un grand pouvoir. Entrant lentement, l'énergie que je pouvais simplement apercevoir gagnait absolument tout l'espace.
« — Je t'attendais, élue de cette ère. Résonna alors une voix. »
Une forte énergie m'enveloppa, une chaleur à la fois puissante et réconfortante. D'un pas un peu récalcitrant, presque intimidé, j'entrai. La porte dans mon dos, se referma d'elle-même. Je ne voyais vraiment rien, cette fois-ci. Je me retrouvai simplement plongée dans un monde de lumière brûlante, sans aucune route. Si ce n'était celle entendue par mon ouïe.
« — Avance, élue. Tonna de nouveau la voix précédemment entendue. »
Sans répondre oralement, je suivis l'ordre. Il n'y avait aucune raison de ne pas le faire. Je pouvais ressentir tout le pouvoir … de l'être m'adressant la parole. Cette parole provenait-elle de l'épée ? Arrivant toute proche de ce que je devinai aisément être la source du pouvoir, ma main se leva lentement. Et au vu de la texture que mes doigts rencontraient … je n'avais pas tort. Une grande chaleur envahit tout mon corps.
« — Écoute-moi, élue. Murmura de nouveau la voix. Pour sceller notre accord, pose ton sang sur ma lame. Souffla-t-il. »
Je m'exécutai alors sans broncher, serrant l'épée avec un peu de vigueur, jusqu'à ce que quelques gouttes de sang ne coulent, le long du sabre dont je ne faisais que deviner la forme.
« — Maintenant, dis mon vrai nom. Articula lentement l'être, qui se révélait forcément être le Zanpakutô pour lequel j'avais tant suée. Toi qui a combattu en mon nom … tu as dû l'entendre, au fond de toi.
— Tsugare … »
Des vertiges, des étranges sensations … un immense pouvoir qui jaillissait depuis la lame. Pour une personne lambda, il n'y avait aucun doute qu'un tel amas d'énergie se révélerait assourdissant. Moi-même, entrainée depuis ma tendre enfance, je fus déboussolée. Tel se révélait être le pouvoir … d'un Dieu du Monde Spirituel. Je ressentis le paradoxe de douces et puissantes flammes m'entourer, avant … qu'une main, des doigts, ne me touchèrent, caressant doucement ma joue, pour monter jusqu'à mes yeux fermés. Je ne résistai pas à cette étreinte
« — Ouvre les yeux, maintenant. »
Après deux ans d'obscurantisme, j'ouvris les yeux sur un monde coloré. Tout le pouvoir concentré … donnait une sérieuse migraine. Mon corps et mon âme se faisaient littéralement écrasés, par ce contact direct avec un être que je n'avais jamais côtoyé d'aussi près jusqu'à aujourd'hui. Finalement, après des secondes de flottement, durant lesquels aucun de nous n'ouvrit la bouche, mes yeux se fermèrent de nouveau. Je sentis mon corps chuter, être rattrapé et délicatement déposé, avant de m'évanouir totalement, dans un pays sombre. Pays sombre qui me permettait néanmoins de revoir l'avenir, avec une once d'espoir. J'avais la sensation … que ce monde dans lequel je marchai silencieusement, allait changer …
« — Netsujô Kakusu. Moi, Tsugare, Dieu des Flammes du Monde des Esprits, est maintenant lié à toi. Je soignerai ta cécité … mais pas entièrement. Tu retrouveras une plénitude visuelle à chaque fois que tu feras appel à moi dans mon intégralité, et donc … temporairement. Tu ne pourras pas oublier ton passé, ce que tu as vécu. Mais maintenant … nos destins sont liés, et c'est un nouveau monde qui s'offre à toi. Fais donc les bons choix, et tâche de ne pas le regretter … »
C'est aussi une phrase que je t'ai dite, Kirio. Tu es apparue avec une joie de vivre qui a perturbé mon quotidien, je ne saurai comment l'expliquer. Je ne saurai pas non plus expliquer ce qui m'a poussé à m'attacher à toi …
Dimension Royale — Montagne Sérénité, Aujourd'hui.
« — Tu es bien silencieuse, Capitaine Royale. Affirma lentement une Lyrène qui ne bougeait plus beaucoup également, se contentant d'observer les mouvements éventuels de son adversaire. »
Celle-ci n'avait, effectivement, pas esquissé beaucoup de geste depuis quelques secondes. Cela n'importait guère réellement la Cavalière aux yeux améthyste, qui pouvait se permettre de prendre de telles libertés.
Netsujô, elle, plissa doucement le regard. Son Zanpakutô rouge se leva, tandis que son énergie rougeoyante continuait de l'entourer.
« — Je n'ai pas besoin d'être bavarde pour t'éliminer. Répliqua la Shinigami, le sol tremblant dans les environs. »
Les grandes ailes de feu se déployèrent, soulevant une poussière lourde et teintée de cendres dans l'air. Lyrène ne bougea pas d'un centimètre, se contentant de river son regard sur la puissante Shinigami en face d'elle, qui approchait à vitesse bien élevée. Le Zanpakutô à la teinte rubis s'écrasa violemment, mais directement sur le sol. Cette action fit légèrement tiquer la Garde Royale : le sol s'écrasa sous la puissance du coup, générant directement une véritable fissure. Mais les faits démontraient surtout que sa cible avait été capable de s'extirper de l'assaut.
« — Ta vitesse de déplacement n'est pas beaucoup plus impressionnante. Tonna lentement Lyrène. Il semblerait néanmoins … que tes facultés de perception aient grandement augmenté. Je ne peux pas me glisser juste à côté de toi sans que tu ne me remarques … et quant à ton niveau de puissance, il est d'une autre dimension …
— Tu commences à te répéter. Siffla Kakusu, en fusillant du regard son adversaire. Si tu ne comptes pas montrer tout ton pouvoir, ça te regarde. Mais je ne t'épargnerai pas.
— Ce n'est pas encore dit que j'ai besoin de le faire pour te vaincre. Articula la Cavalière du Destin, en soulevant sa faux. »
Celle-ci ne tarda pas à briller d'une nouvelle lueur : rapidement, Netsujô reconnu les nombreux pieux d'énergie pourpre lancés précédemment. Encore une fois, cette Lyrène lançait sa cage, le Meikushô. Mais désormais, la Shinigami aux cheveux crépusculaires avait bien une solution : l'aura brillante autour d'elle illumina les environs, avant que la Capitaine ne s'envole directement vers la femme au teint pâle. Dans son sillage, Tsugare anéantit alors simplement toutes les lumières tranchantes lancées par la subordonnée des Enfers, qui ne perdit pas son air habituel. Au dernier moment, la Cavalière évita l'attaque, les flammes calcinant l'air lui-même, sans atteindre donc Lyrène, celle-ci se posant sur le sol, à quelques mètres en bas.
La Garde Royale tourna rapidement son visage dans sa direction, avant de soulever sa main gauche.
« — Bakudo n°61 : Rikujokorô. »
Les Shinigamis Royaux maniaient les sorts de kidô à la perfection, il y avait peu de doute à ce sujet. Ressentant immédiatement l'énergie spirituelle se matérialiser autour d'elle, la Cavalière à la chevelure ébène s'échappa, laissant la prison de lumière se refermer dans le vide. Cette Shinigami autoritaire de nature souhaitait-elle répondre à ses enfermements successifs ?
Cela importait peu aux yeux de Lyrène, qui réapparu rapidement dans le dos de Netsujô, prête à faire abattre son arme. Mais une nouvelle fois, l'attaque fut désamorcée, par les ailes de feu : celles-ci agirent rapidement comme un bouclier et repoussèrent l'assaillante, sans oublier que la Shinigami tournoya rapidement dans son mouvement dans le même but. Cette action l'offrit d'ailleurs un bon champ de vision et un angle d'attaque des plus intéressants.
« — Kafugôto. »
La lumière rouge pure se forma de nouveau sur la lame du Zanpakutô, avant que d'un shunpô, Netsujô ne s'approcha de sa cible. Celle-ci entreprit alors au même instant de prendre une autre voie : peine perdue, la Garde Royale avait très bien su anticiper et même voir, ce mouvement. Là résidait peut-être bien la clé pour contrebalancer la vitesse effarante de cette femme : trouver le point où elle s'arrêterait, la prenant ainsi au moment où elle ne pourrait pas reprendre immédiatement une allure très soutenue … Le Zanpakutô Divin s'abattit … et manqua de nouveau sa cible, à quelques mèches de cheveux près. Les yeux de Netsujô traduisirent la surprise bien présente dans son esprit, alors qu'une vive douleur la frappa directement au niveau du ventre : une lumière pourpre, sphérique la propulsa à quelques mètres plus haut, avant qu'elle ne parvienne à se débarrasser de l'attaque, récupérant au passage son souffle.
Lyrène, elle, se tenait un petit peu plus bas.
« — Humaine, tu oublies que je peux aussi anticiper tes mouvements. Ici, je suis trop éloignée pour que les particules d'énergie que tu laisses dans ton sillage puissent te servir d'arme … »
Bien que le reconnaître à haute voix serait une tâche trop ardue pour sa fierté, Netsujô devait bien admettre que cette Cavalière n'avait pas tort. Sous-estimer les facultés intellectuelles de l'ennemi ne devait en aucun cas apparaître au cours d'une bataille, et la Shinigami Royale l'avait bien appris aux cours de ses nombreuses années de travail intensif.
Cela dit, rester plantée-là ne devait pas être une option. Saisissant son Zanpakutô à deux mains, la Capitaine du Feu leva le sabre au-dessus de sa tête, avant de concentrer davantage d'énergie : au bout de quelques secondes, des flammes très pures en jaillirent, mêlant toujours cet effet de lumière brillant au feu incandescent, et dessinant au final très rapidement l'image d'un grand phénix. Celui-ci différait légèrement de celui créé lors du Shikai. Plus imposant, et aux mouvements plus fluides paradoxalement. Lyrène en déduisit rapidement qu'il devait probablement se montrer plus rapide. La Shinigami fit immédiatement abattre son Zanpakutô, lançant sa création à l'attaque.
Il fallait bien tester les capacités de cette chose pour en connaître le degré de dangerosité : c'était ainsi que raisonnait la Cavalière vêtue de noir. Attendant le moment propice, celui où le phénix serait trop près et emporté par son élan pour disposer d'une bonne manœuvrabilité, la Cavalière disparut, juste sur le côté de la créature, avant de faire abattre sa faux directement sur le cou de l'être enflammé. Comme la dernière fois, la décapitation fonctionna. Pourtant, quelque chose de différent semblait se produire …
« — Kuratsu. »
Ce fut au tour de la Cavalière d'être prise de court : la créature ailée scintilla d'une lueur aveuglante, avant de se désintégrer dans une déflagration puissante, juste à côté d'une Lyrène totalement emportée par le souffle terrible de l'explosion, que Netsujô semblait même manipuler par quelques mouvements de son sabre, dirigeant ainsi tout cet amas de flammes, droit vers le sol. Un choc violent se produisit ainsi, soulevant une grande fumée noire au passage. Par le biais d'un shunpô, la Capitaine revint rapidement plus proche du lieu d'impact, balayant ensuite le voile opaque par un battement de ses ailes ardentes. En-dessous, Lyrène se trouvait allongée sur le ventre, dans un petit bain de sang fumant. Son manteau de fourrure noire n'avait —étonnamment— pas été calciné, mais simplement déchiré en quelques parties, laissant à découvert son avant-bras droit d'un blanc toujours bien pâle, même si dorénavant ensanglanté, bien que sa main demeurait toujours gantée.
« — C'est un vêtement résistant. Constata Netsujô, en haussant légèrement les sourcils.
— Il comporte des facultés défensives semblables aux armures des deux autres, en plus faibles. Articula lentement Lyrène, entre deux légers gémissements. Mais … ça n'a pas beaucoup d'importance. J'ai vraiment eu tort … de te sous-estimer de la sorte.
— Je t'ai déjà vu découper mon phénix. Répondit calmement son interlocutrice. Et comme tu as pu le remarquer … il fait aussi partie des particules d'énergie que je peux faire exploser avec mon Kuratsu.
— … Bien. Souffla Lyrène, désormais redressée. Je ne pensais pas qu'un Shinigami pourrait me forcer à faire ça … Shikusei Michi... »
La Cavalière du Destin récupéra également sa faux, avant qu'une aura ténébreuse ne commence à l'entourer. Son adversaire n'esquissa également pas le moindre geste, plutôt prudente vis-à-vis de la suite des événements. Et au bout de quelques secondes seulement, l'énergie spirituelle dégagée par la jeune femme, en apparence, aux longs cheveux noirs, commença à changer.
Étrangement, tout cet afflux d'énergie semblait presque faire souffrir la Cavalière elle-même, sa main se posa sur son front, tandis qu'elle poussa quelques légers et discrets râles de douleur, visiblement prise d'une violente migraine. Celle qui se trouvait en face nota rapidement que de sombres nuages s'agitaient au-dessus du champ de bataille, de façon quasiment circulaire. De véritables éclairs noirs frappèrent également, infligeant leur grognement sourd et menaçant. Ces mêmes éclairs frappèrent dans tous les environs, autour de Lyrène et de son adversaire. Chaque coup apporta un air sombre à l'environ … oui, une brume ténébreuse même, se levait doucement, alors que Lyrène releva doucement son visage, laissant voir son air pâle, avec l'œil droit, totalement noir.
« — Tous les humains ont un destin. Tous finissent par l'accomplir … qu'ils le veuillent ou non … »
NEXT CHAPTER : BEGINNING OF THE DARK AGES
Signification des noms :
Shikusei Michi : Éveil du Destin : Chemin de la Mort.
Les coulisses du Chapitre — « L'adversaire le plus agaçant qui soit »
Journaliste : Bonjour à tous, chers lecteurs ! Comme vous le voyez actuellement, je suis en train de reprendre de l'audience en m'incrustant dans les previews et je suis sûr que ma popularité ne va faire qu'augmenter. Débarrassons-nous tout de suite du prochain chapitre, nommé Beginning Of The Dark Ages, pour nous concentrer sur notre sujet du jour … à savoir … qui est l'adversaire le plus agaçant qui soit !
Kariya Jin : Très clairement Kurosaki Ichigo durant l'Arc des Bounts. Il venait toujours interrompre mes combats et faire son Bankai devant moi. C'était soûlant à en périr, ne vous étonnez pas si ma côte de popularité a grandement diminué auprès des téléspectateurs après ça.
Aizen Sôsuke : Je suis d'accord. Kurosaki Ichigo se mêle toujours de tout. Je dominerai le monde actuellement s'il n'était pas venu avec son pouvoir surcheaté qu'il obtient en une heure. Même Sangoku ne fait pas autant lorsqu'il va sur Namek pour battre pour pote FreeBox.
Freezer : Mdr. Elle était bonne.
Grimmjow Jaggerjack : Avec ses vieux pouvoirs de merde qui se résument à : Shunpô + Getsuga Tenshô + Hollowfication. Ouais il me fait chier sa race.
Ginjô Kugo : J'avoue, je suis d'accord avec-
Grimmjow Jaggerjack : Ta gueule toi. Même si Kurosaki est bien chiant, toi t'es pas un adversaire alors fais pas chier.
Ichigo Kurosaki : Je vois. Une bande de haters qui ne supportent pas d'avoir été laminés par moi. Pas ma faute si vous ne valez pas mon Bankai. Et mon Getsuga Tenshô Ultime, pas vrai Aizen ?
Aizen Sôsuke : Je te signale que Sacha n'a jamais remporté la Ligue Pokémon en 18 saisons.
Ichigo Kurosaki : … Et ?
Aizen Sôsuke : Rien, sombre créature insignifiante. Un Fantominus dans toute sa médiocrité.
Toshirô Hitsugaya : Vous êtes sérieux à croire que Kurosaki est l'adversaire le plus chiant ? C'est clairement Ichimaru. Il ouvre sa gueule plus que n'importe qui, croit qu'il est drôle, sourit tout le temps et triche. Je ne vois pas ce qu'il y a de pire.
Ichimaru Gin : LOOOL ça y est, depuis quand je triche moi ? Lancer une manche sur la tête de quelqu'un et l'agresser c'est de la triche ?! Moi au moins mon Zanpakutô n'a pas été nommé « Zoimura » par les fansubs français, hein … L'adversaire le plus chiant, c'est Toushirou Hitsugawa parce qu'il est petit et difficile à viser. MDR.
Toshirô Hitsugaya : Appelle-moi bien !
Ichimaru Gin : C'pas ma faute, je fais la même chose que les fansubs …
Aizen Sôsuke : MDR.
Ichimaru Gin : Ah, ma blague était bonne, hein ?
Aizen Sôsuke : Nan en fait je me suis imaginé un Hitsugaya Toshirô avec ta tête, Gin. C'était marrant.
Tout le monde : …
Ichigo Kurosaki : Cherchez pas, le mec le plus chiant c'est clairement Aizen. Le gars ouvre toujours sa putain de gueule pendant qu'il se bat, croit qu'il est invincible en ressemblant à de plus en plus à rien du tout, et tu veux que je te dise quoi ?
Aizen Sôsuke : Kurosaki Ichigo. Es-tu vraiment Kurosaki Ichigo ?
Ichigo Kurosaki : Bah voilà. Encore une réplique de merde. Tu croyais que j'étais qui, hein ?
Aizen Sôsuke : FDP.
Ichigo Kurosaki : Traite pas ma mère, enfoiré !
Aizen Sôsuke : Tout de suite les grands mots. Ça veut juste dire Face de Poisson. Mais bon, ton manque intellectuel est trop important pour que je puisse y remédier.
Ichigo Kurosaki : Ouais, tu crois que je vais te croire ?
Aizen Sôsuke : NTM.
Ichigo Kurosaki : Et là je comprends quoi ? Nettoie ton moteur ?
Aizen Sôsuke : Nique ta mère. Tu ne comprends pas ?
Ichigo Kurosaki : ENFLURE !
Aizen Sôsuke : On s'énerve facilement à ce que je vois. Pourtant il y a bien pire que moi : connaissez-vous Lille Barro ? Non seulement son nom ressemble à une ville française, mais il n'y a guère plus chiant, non ?
Kyôraku Shunsui (hoche la tête) : Heureusement qu'il ne va pas apparaître dans Rising Hell.
Aizen Sôsuke : Et Yhwach, Pernida et sa bande sont chiants aussi. Sérieusement, Bleach c'est devenu trop nul sans moi.
Ishida Uryû : L'adversaire le plus agaçant c'est Kurosaki, je suis d'accord. Si j'étais un adversaire, je me pendrai devant toutes tes victoires illogiques.
Byakuya Kuchiki : Exact. Kurosaki Ichigo, lis l'interview que nous avons eu ensembles pour comprendre à quel point tu agaces le monde.
Ichigo Kurosaki : En fait vous êtes juste jaloux parce que je suis populaire et pas vous. C'est comme ça la vie.
Grimmjow Jaggerjack : Sinon à part Kurosaki, le Senoshin est bien chiant aussi. Vous vous rappelez ce fils de sa mère le castor ?!
Neliel Tu Oderschvank : Je crois que tu peux inventer d'autres insultes plus créatives que ça …
Ulquiorra Schiffer : C'est moi l'adversaire le plus agaçant. Parce que je suis invincible.
Grimmjow Jaggerjack : D'où tes deux morts.
Ulquiorra Schiffer : Idiot. J'ai fait exprès de mourir pour qu'il y ait du suspens.
Ichigo Kurosaki : Et si on coupait la preview ?
Aizen Sôsuke : Y'a Peter dans Pokémon Argent aussi. Il est impossible à battre au début, j'ai recommencé plein de fois pour battre son Dracolosse niveau 50.
Toshirô Hitsugaya : Tu crois que Kai dans Beyblade VForce est facile à battre ou quoi ?
Tout le monde : …
