Résumé du dernier chapitre : La Brigade d'Expédition parvient à fuir le Palais Royal, avec l'épée divine du Roi, grâce à l'intervention de Ryûken, qui y laisse la vie. Néanmoins, Sakae ne semble pas plus inquiète que cela, et semble bien déterminée à régner sur le monde.

Pendant ce temps, Neliel, qui doit affronter la réalité, maintenant qu'elle est réveillée, et Grimmjow, reçoivent la visite d'Aizen, ce dernier leur intimant de retourner dans leur « nouvelle demeure » … là même où Abarai Renji, convalescent, se retrouve finalement emmené face aux trois Cavaliers du Diable …

BLEACH – RISING HELL

CHAPTER CXXXV : COLD REALITY

Sueurs froides.

L'actuel Lieutenant de la Sixième Division, si l'on considérait que le Seireitei ne se résumait pas qu'à des bâtiments, Abarai Renji, ne savait vraiment pas comment réagir. Face à lui, Haikyaku, Cavalier de la Guerre, se tenait nonchalamment assis sur une chaise de bois. Il ne portait pas son armure classique mais une simple veste en cuir marron et un jean bleu. À sa droite, Lyrène demeurait les jambes croisées, ayant simplement enlevée son manteau noir, un t-shirt noir aux longues manches recouvrant ses bras, tandis que son pantalon noir demeurait toujours le même. La Cavalière du Destin ne daignait pas lancer le moindre regard au Shinigami qui venait de faire irruption, se contentant de boire une tasse de café chaud. Enfin, Heisei, elle, restait vêtue de son accoutrement habituel, et posait des yeux ennuyés sur la nouvelle situation.

« — J'ai pas l'air plus sympathique avec ce look ? Et tu penses quoi de la décoration de la chambre ? On la change au fil des siècles … Questionna Haikyaku, en se redressant doucement. Pas mal hein ? Avant, on restait séparés —enfin moi j'étais exclu— mais pour mieux s'amuser, c'était mieux de nous réunir, si tu vois ce que je veux dire …

— Les lits séparés le prouvent d'ailleurs. Murmura doucement Heisei, en haussant les épaules.

— Tu es une vraie petite coquine, Heisei-chan. Ricana son interlocuteur. Tout de suite, voilà à quoi tu penses vraiment … !

— Étant donné ce que tu dis à longueur de journée, c'est facile de comprendre là où tu veux en venir. Répondit calmement la jeune femme aux cheveux blancs, d'un air monotone. »

Pour le coup, le vice-Capitaine ainsi que Sado Yasutora ne savaient pas exactement quoi dire, ni faire. Il fallait dire que la petite dispute et l'atmosphère assez détendue contrastait avec ce qu'imaginait Renji en posant un pied dans la pièce. Cela dit, la réalité ne tarda pas à le rattraper, dès lors que Lyrène lui lança un regard améthyste particulièrement inquisiteur, tout en déposant son café.

« — Humain, je vais t'apprendre ce qui arrive à ce qui se détourne des ordres de Sa Majesté. Tu seras châtié.

— Lyrène-chan, tu as toujours le don de casser toute une ambiance sympathique. Déplora Haikyaku, en se rasseyant sur sa chaise.

— Si tu veux le rejoindre, tu peux le dire.

— Sans façon. Répondit son collègue, toujours plutôt détaché. Bon bah, désolé mon pote. On va être futur coéquipiers, mais là tu vas morfler un peu. T'inquiète, ça passera. »

Ces paroles n'avaient vraiment pas de quoi rassurer à vrai dire. Encore moins lorsque la femme aux longs cheveux ébène décida de se lever, pour avancer dans sa direction, un regard froid et cynique gravé sur son visage pâle. La subordonnée du Diable souleva sa main droite, à l'intérieur de laquelle sa faux macabre ne tarda pas à se matérialiser. Ceci fait, l'arme se pointa juste sous la gorge du Shinigami, qui n'osait pas effectuer le moindre geste.

« — Humain. Siffla-t-elle, à l'encontre de Sado Yasutora, dont la sueur coulait également à l'entente de cette voix dangereuse. Tu seras également châtié. Nous connaissons parfaitement vos intentions. Il est temps pour vous de les changer. Sortez d'ici, et suivez-moi. Je ne tolérerai pas que le sang d'un être humain souille cette chambre. »

Obéir tout en sachant que le destin qui arrivait serait particulièrement douloureux … Abarai Renji et Sado Yasutora sentaient réellement que les choses allaient mal, très mal. Jamais dans leurs vies, ils n'avaient connu une telle situation. Les deux amis sortirent presque précipitamment de la chambre, avant de suivre le chemin emprunté par la Cavalière du Destin, droite et sinistre dans ses mouvements.

Haikyaku et Heisei, laissés en retrait, observèrent ce départ avec une certaine dose d'empathie envers le Shinigami et le Fullbringer. Après tout, qu'ils le veuillent ou non, ces deux-là faisaient partie de leur équipe dorénavant.

« — Ça faisait longtemps qu'on avait pas eu de camarades, tu ne crois pas ? Lança le brun, en baillant négligemment.

— Tu oublies le Senoshin.

— Qu'on a tué ouais, j'espère que tu ne me considères pas comme lui.

— Je n'avais rien contre le Senoshin. Répliqua la Cavalière aux cheveux blancs. Mais les ordres de Sa Majesté sont absolus. Et il n'était pas très utile avec le monde qui va naître.

— Ouais, ouais, essaie de te rattraper. Enfin, ce n'est pas très important. Où sont les trois autres rigolos ?

— Dans leurs chambres.

— Les deux âmes damnées complotent, tu penses ?

— Elles ne pourront rien faire. Soupira la jeune femme. Le pouvoir de Sa Majesté écrase tout en ce monde.

— Je ne m'inquiétais pas, hein. Précisa le brun désormais vêtu de manière très classique. Je voulais juste savoir s'il y allait encore avoir du travail.

— Tu es paresseux, Haikyaku. Reprocha son interlocutrice. Sache qu'il y a encore beaucoup de travail. Aizen Sôsuke est au Hueco Mundo pour rassembler la plus puissante armée de Hollows, et nous allons probablement devoir partir faire quelques affaires en Enfer.

— Sérieusement ? Ramener des âmes perdues ? Encore ?

— Pour la première fois depuis des milliers d'années, il y a une armée en face de nous, je te rappelle. La Légion Noire et les Shinigamis du Gotei 13 n'ont pas grand-chose à voir. Alors il faut une force armée conséquente, numériquement.

— Tant de détails pour si peu de choses. Soupira le Cavalier de la Guerre. Ils ne sont qu'une poignée à pouvoir rester debout face à nous.

— Ce sont les ordres de Sa Majesté.

— Mmh … bon, j'ai compris. »

Plus loin, dans les ténèbres de ces locaux, les choses n'avançaient pas beaucoup plus pour un certain nombre de personnes. Depuis leur arrivée, pas un mot n'avait été changé. Qui oserait aller parler avec cet être qui ressemblait à peine au Shinigami Remplaçant que tout le monde avait jadis connu, comme une personne au grand cœur cherchant à protéger ce qui lui était cher ?

Assis sur un lit simple, à l'intérieur d'une chambre qui l'était toute autant, Kurosaki Ichigo demeurait immobile. Le rouquin avait retrouvé une forme tout à fait normale, avec son Shikai permanent. Son Zanpakutô se trouvait sur la chaise, à côté d'un bureau sobre et sombre, placé au fond de la pièce. Dans sa tête, dans son esprit, les voix hurlaient. Le corps, en revanche, n'en subissait absolument pas les effets.

« — ZANGETSU ! HOLLOW ! »

Plongé dans l'obscurité la plus totale, exception faite d'une lune rouge qui trônait dans un ciel ténébreux, le jeune homme courait, sautait de bâtiments en bâtiments. Depuis un long moment, il se trouvait à errer dans les affres de son propre monde intérieur. Mais cette fois-ci, il n'y avait personne. Absolument personne. Cela n'était jamais arrivé, auparavant. Ici, la seule réponse à sa voix s'avérait être son écho. Des heures ? Oui, cela faisait des heures qu'il courait ici !

La pluie tombait, il la ressentait. Chacun de ses pas faisait vibrer une flaque d'eau. Mais cela ne l'intéressait pas. Tout ce qu'il devait faire, c'était de retrouver son Zanpakutô !

« — MONTREZ-VOUS ! Hurla-t-il, une voix de plus, à en perdre poumons. »

Mais rien à faire. Toujours pas la moindre trace de réponse, ni de son insupportable Hollow, ni de son Zanpakutô ayant toujours veillé sur lui. Il n'y avait plus rien, vraiment plus rien. Comment pouvait-il aider ses amis s'il ne se trouvait même pas à leurs côtés ? Pire encore, il avait été un simple spectateur de tous les méfaits occasionnés par la personne qui manipulait son corps. Qui était cette personne … ? Le Diable. Il avait ressenti ce pouvoir incommensurable, l'espace d'un instant, lorsque lui-même naviguait entre inconscience et lucidité. Mais en même temps, aujourd'hui, le jeune Shinigami ressentait ces événements comme étant particulièrement éloignés dans le temps.

« — Répondez-moi … Murmura-t-il, en tombant finalement à genoux. »

Épuisé physiquement, déjà. Il n'y avait rien d'anormal à souffrir d'une telle chose après des heures de sauts et de courses dans tous les sens dans le but de chercher des individus qui ne voulaient pas se montrer. Pourquoi ne se montraient-ils pas ?! Pourquoi ?! Il avait besoin d'eux ! Même de ce Hollow ! Pour ne serait-ce que comprendre la situation !

De rage, Ichigo Kurosaki souleva son Zanpakutô, avant de faire exploser toute l'énergie dont il avait à disposition.

« — GETSUGA TENSHÔ ! »

La malheureuse cible se trouvait toute nommée : la lune rouge mystique. Cette dernière ne fut pourtant pas atteinte par la dernière attaque du rouquin, trop lointaine. Essoufflé, le jeune homme ne savait absolument pas comment réagir. Il avait cherché, tout cherché. Il ne parvenait pas à sortir non plus de cet endroit. Qu'importe les efforts afin de pouvoir le faire, rien n'y faisait. Il demeurait bloqué, à l'intérieur de son propre corps, de son propre esprit. Quelqu'un d'autre tirait les ficelles et le laissait totalement seul et impuissant, poireautant littéralement dans son coin à chercher des solutions improbables pour sortir. Tout détruire ne rimerait à rien et ne ferait que l'épuiser davantage. N'y avait -il … pas d'espoir … ?

Sous cette pluie battante, Ichigo Kurosaki se sentait progressivement rongé par un sentiment qu'il ne voulait pas croiser : le désespoir. Il renonçait, littéralement. Il n'y avait pas de solution. Son corps réel, aux mains de personnes inconnues agissait à sa guise, dans un endroit absolument inaccessible pour ses amis. Alors, que pouvait-il faire sinon attendre, et espérer un miracle ?

« — Aidez-moi … »

Mais personne ne répondait à sa prière. Personne ne pouvait le faire.

Parce que dans les couloirs, les voix de ses plus proches amis, physiquement parlant, se faisaient entendre. Et il s'agissait plutôt d'hurlements de souffrance, d'implorations. Dans une pièce encore plus sombre, l'odeur du sang se mêlait à celle du feu. Torturés, Sado Yasutora et Abarai Renji ne demandaient qu'une chose : que ce supplice s'arrête. Il n'avait commencé que depuis cinq minutes, que déjà, la pièce se décorait par la couleur du sang.

Lyrène les regarda, un instant. Les deux jeunes hommes se trouvaient littéralement pieds et mains liés, incapables de se mouvoir. Tous deux se trouvaient dans une cellule séparée, là où la Cavalière « s'amusait » à leur lancer diverses attaques, brûlant leur corps, détruisant leur peau, ensanglantant encore davantage leurs vêtements et le sol. Cette activité avait été pratiquée depuis si longtemps qu'elle ne saurait en donner l'origine. Et à chaque fois que l'humain y faisait face, il sombrait dans la plus basse des faiblesses.

« — Arrêtez … Gémit le vice-Capitaine, pratiquement pris de spasmes.

— J'ai … j'ai compris … Bredouilla vivement Sado Yasutora, de son côté. »

À chaque fois, l'humain renonçait à toute fierté pour suivre la souffrance de son corps. Eux qui par orgueil, osaient défier les entités qui les surpassaient de si loin, se trouvaient fort dépourvus, lorsque le feu de l'Enfer se rappelait à leurs dépens. Pour cette simple raison, Lyrène les trouvait absolument pathétiques. Si faciles à détourner du droit chemin, en écrasant ce simulacre de volonté.

« — Nous avons encore du temps devant nous. Murmura-t-elle, en soulevant son arme. Assez pour expier vos péchés. »

Les hurlements reprirent de plus belle, au plus profond de l'obscurité.

Dimension Royale — Navire de la Brigade d'Expédition : Une heure et demi après la bataille.

Rapport sur l'état des forces du Gotei 13 et de ses alliés

Yamamoto Genryûsai : tué.

Sasakibe Chôjiro : tué.

Soi Fon : tuée.

Omaeda Marechiyo : tué.

Rose Ôtoribashi : vivant, à bord du navire.

Kira Izuru : vivant, à bord du navire.

Unohana Retsu : tuée.

Isane Kotetsu : vivante, à bord du navire.

Hanatarô Yamada : vivant, à l'intérieur du navire.

Hirako Shinji : vivant, à bord du navire.

Hinamori Momo : tuée.

Byakuya Kuchiki : vivant, à bord du navire. En plein entraînement spécial.

Renji Abarai : porté disparu.

Sajin Komamura : tué.

Iba Tetsuzaemon : tué.

Kyôraku Shunsui : vivant, mais dans un état léthargique inquiétant. Placé en soins intensifs.

Nanao Ise : vivante, à bord du navire.

Kensei Muguruma : vivant, à bord du navire.

Hisagi Shûhei : vivant, à bord du navire.

Mashirô Kuna : vivante, à bord du navire.

Toshirô Hitsugaya : vivant, à bord du navire. En plein entraînement spécial.

Rangiku Matsumoto : vivante, à bord du navire.

Zaraki Kenpachi : vivant, à bord du navire. En plein entraînement spécial.

Yachiru Kusajishi : vivante, à bord du navire.

Ikkaku Madarame : tué.

Yumichika Ayasagewa : tué.

Mayuri Kurotsuchi : vivant, à bord du navire. Placé en soins.

Nemu Kurotsuchi : vivante, à bord du navire.

Ukitake Jushirô : vivant, à bord du navire. Placé en soins.

Rukia Kuchiki : vivante, à bord du navire.

Kiyone Kotetsu : vivante, à bord du navire.

Sentarô Kotsubaki : tué.

Hiyori Sarugaki : vivante, à bord du navire.

Love Aikawa : vivant, à bord du navire.

Hachigen Ushôda : vivant, à bord du navire.

Lisa Yadômaru : portée disparue, probablement tuée dans les explosions.

Kisuke Urahara : tué.

Shihôin Yoruichi : vivante, à bord du navire. Placée en cellule après une crise de colère suite à la mort de Kisuke Urahara.

Ishida Ryûken : tué.

Kurosaki Isshin : vivant, à bord du navire. Placé en soins intensifs.

Neliel Tu Oderschvank : sous le contrôle ennemi.

Tia Hallibel : portée disparue.

Grimmjow Jaggerjack : sous le contrôle ennemi (note de Fuyuki : peut-être qu'il ne l'est pas réellement, mais on ne peut pas le considérer comme allié).

Aizen Sôsuke : sous le contrôle ennemi (note de Fuyuki : même remarques que pour Grimmjow Jaggerjack).

Ichimaru Gin : vivant, à bord du navire. Placé dans une salle spéciale d'interrogatoire.

NB : Une activité anormale a été détectée au Hueco Mundo par nos détecteurs placés sur place. Il semblerait qu'un attroupement ait lieu au Palais de Las Noches, et les énergies spirituelles de Neliel Tu Oderschvank, Grimmjow Jaggerjack et d'Aizen Sôsuke y ont été ressentis.

NB² : Il y a des survivants au massacre du Seireitei, mais la plupart ont fui vers le Rukongai. Aucun officier de haut rang ne semble être parmi ces troupes.

Fuyuki K.

« — Ce rapport est vraiment très déprimant. »

À l'intérieur de sa cabine, complètement épuisée, Akane Honkyô lisait lignes par lignes, l'état des forces affiliées aux Shinigamis du Gotei 13. Et malgré la quantité de Shinigamis encore présent pour épauler la Garde Royale ainsi que la Brigade d'Expédition, le constat paraissait véritablement alarmant.

Après les événements survenus dans le Palais du défunt Roi, les trois Brigadiers avaient néanmoins réussi à s'enfuir, emportant dans leur sillage un Mayuri Kurotsuchi particulièrement en mauvais état, tout comme Isshin Kurosaki. Les deux figures les plus impressionnantes de l'autorité, symbolisant à eux seuls la force des Shinigamis, à savoir Yamamoto Genryûsai et Rikuchi Rôshin, avaient péri. À partir de ce dramatique constat, il fallait pourtant être capable de relever la tête et de poursuivre cette guerre. La jeune femme s'adossa négligemment contre sa chaise de bois, avant de lancer un regard épuisé au sabre qui se tenait actuellement derrière sa porte : l'épée du Roi. La Shinigami ne savait absolument pas comment s'en servir, en réalité. Mais si leur ancien souverain leur avait transmis … alors cette lame devait disposer d'un pouvoir immense. Celui de maintenir l'espoir ? Il n'y avait en tout cas pas la moindre possibilité pour qu'ils abandonnent ici tout ce pourquoi ils avaient lutté pendant des années.

Soudainement, on frappa à la porte.

« — Entrez. Dit Akane, d'un ton plutôt neutre.

— Honkyô-sama.

— Ah, Fuyuki-chan, je terminais juste la lecture de ton rapport horrible.

— Il n'est pas satisfaisant ?

— Non enfin, je disais ça dans le sens où ça me plombait le moral.

— Je suis désolée, Honkyô-sama. S'excusa la jeune femme voilée de blanc.

— Ne t'excuse pas, c'est moi qui te l'avais demandé, ce rapport … Soupira sa supérieure, en se levant pour venir à la rencontre de sa subordonnée. Qu'est-ce qui t'amène ?

— Je suis venue vérifier votre état de santé.

— Tu es mignonne ! S'enthousiasma un court instant la meneuse des lieux, en attrapant la dernière venue pour lui faire une étreinte un petit peu étouffante. Mais t'inquiète, j'ai juste besoin d'un moment de repos.

— Entendu. Je vais continuer à manœuvrer le navire.

— Hein ?! Qui le conduit actuellement ?!

— Un fantassin.

— … D'accord, d'accord. Soupira la femme aux yeux rubis. Bon, vas-y alors. Tiens-moi au courant s'il se passe quelque chose.

— Très bien. »

Lui déposant rapidement ses lèvres sur le front, Akane exhorta son bras-droit à quitter les lieux pour accomplir son devoir, ce qu'elle fit bien entendu sans la moindre contestation.

Dans les mêmes locaux en revanche, l'ambiance pouvait être légèrement différente. Plus loin dans les couloirs, une porte grise métallisée portait un affichage simple et significatif : « salle d'interrogatoire ». La pièce elle-même s'avérait assez simple : l'interrogé se trouvait assis sur une chaise, les poignets liés par des fers stoppant les mouvements des particules spirituelles. Or, toutes les créatures spirituelles combattaient avec ces dernières. Autrement dit, ces menottes bloquaient l'utilisation des pouvoirs.

« — Puisque je vous dit que je ne sais rien de plus. Sourit largement Ichimaru Gin. D'ailleurs, je pourrai vous en vouloir vu les étranges techniques que vous déployiez, si je n'étais pas moi, j'aurai très bien pu mourir.

— Arrête tes conneries et dis-nous ce que tu sais sur l'Enfer. Souffla l'homme qui se tenait en face de l'ancien Capitaine, à savoir le bras-droit de Shikidô Atsuji, Arkadi Kitsyne.

— Beh, le Seireitei avait déjà interrogé Ketsurui-chan, pas vrai ? Elle en savait beaucoup plus que moi.

— Où est-elle, celle-là ?

— Partie faire cavalière seule. Sourit l'albinos, en haussant les épaules. Ça a l'air de pas mal lui correspondre. Enfin, j'dis ça mais je la connais à peine, hein ? Et toi tu t'appelles comment en fait ?

— J'ai pas envie de te le dire. Rétorqua d'un ton acide, son interlocuteur.

— Pourquoi t'as l'air énervé ? On dirait qu'il t'est arrivé un truc pas cool. C'était quoi ?

— Ferme-là, c'est moi qui pose les questions ici.

— Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus ? J'ai été libéré par Ketsurui-chan, qui m'a conduit à mes amis du Seireitei que j'ai défendu. Avec courage.

— Et ? Qu'est-ce qui nous fait croire que tu vas pouvoir rester de notre côté ?

— Absolument rien. Sourit très largement le Shinigami à la chevelure argentée. Mais bon, avoir quelqu'un comme moi à vos côtés vous arrangerait bien, je vous dis. Et puis le Capitaine-Commandant m'avait dit ok, alors normalement tout devrait être réglé, non ?

— Yamamoto Genryûsai est mort.

— Oh.

— Bref, tu me prends la tête. Grommela le Brigadier, en tournant les talons. Je vais voir ce qu'on va faire de toi avec mes supérieurs. En attendant, tu restes là et tu ne bouges pas.

— Je vais m'ennuyer. Il n'y aurait pas la télévision ici par hasard ?

— Tu devrais être habitué, il ne devait pas avoir de télévision en Enfer. »

La porte claqua directement, sans laisser le temps à l'ancien Capitaine de la Troisième Division de lancer une de ses cinglantes répliques.

La plupart des membres du Gotei 13 avaient été logés dans des chambres, à raison de deux par endroit. La taille volumineuse du navire de la Brigade comportait tout de même certaines limites, après tout. Marchant lentement dans les couloirs, le Capitaine Kiseki Kaneko, celle qui gérait aussi bien les affaires scientifiques que médicales de cet endroit, arrivait jusqu'aux salles de soins. La porte s'ouvrit alors doucement, juste avant qu'elle-même ne puisse le faire, laissant apparaître une jeune Shinigami aux traits particulièrement épuisés : Rukia Kuchiki. La Lieutenante ressortait tout juste de la chambre du Capitaine Ukitake, et sursauta vivement en faisant face à cette personne qu'elle n'avait pas très bien connue jusqu'à présent.

« — Je suis désolée, Capitaine … Ka …

— Kaneko. Compléta rapidement la blonde, en voyant que sa jeune interlocutrice ne parvenait pas réellement à se souvenir de son nom.

— … Je suis désolée. Bredouilla la vice-Capitaine de la Treizième Division. Je suis fatiguée.

— Et ça se voit. Affirma la plus gradée des deux. As-tu une chambre où te reposer ?

— Oui, Capitaine Kaneko. Je suis avec Inoue Orihime au fond du couloir, chambre 12.

— Bien, alors prends le repos nécessaire. Ensuite, je voudrais te parler. Enfin, te parler d'une personne, je pense que tu es en droit de le savoir.

— De qui voulez-vous me parler … ?

— Ton Capitaine. Annonça Kiseki Kaneko, tout en pénétrant à l'intérieur des couloirs spéciaux dédiés aux soins, ne laissant ainsi guère la conversation se prolonger. »

Les yeux de la noble s'écarquillèrent vivement, en entendant cette révélation. La brunette avait vraiment du mal à se tenir en ce moment, épuisée moralement et physiquement par une situation plus désastreuse que jamais. Pour autant, il y avait des choses qu'elle ignorait encore à propos du Capitaine Ukitake ? Cette simple pensée l'effrayait un petit peu plus. Depuis un certain temps maintenant, elle ne faisait que perdre de vue tous les êtres qui comptaient à ses yeux. Son soulagement fut grand lorsqu'elle apprit que son frère adoptif avait survécu aux combats violents du Reiôkyu, et s'entraînait désormais avec acharnement pour augmenter son pouvoir. Pour l'heure, la Shinigami se sentait terriblement épuisée, et marcha jusqu'à la chambre que l'on lui avait généreusement accordée, là où Orihime Inoue dormait déjà. Elle aussi avait été particulièrement sollicitée pour des soins multiples, pour guérir le bras du Lieutenant Kira par exemple, et avait également connu des moments difficiles, notamment avec l'histoire concernant Ulquiorra Schiffer. Sans compter le fait qu'elle aussi, a dû être sérieusement marquée par le revirement de comportement total d'Ichigo …

Ichigo … Renji …

Le cœur de la noble se resserra aux souvenirs de ses deux proches amis. Qu'est-ce que le destin pouvait bien leur réserver, dorénavant ? La jeune femme ne souhaitait pas s'y étendre bien davantage, et s'installa aux côtés de son amie aux cheveux roux pour dormir, pendant quelques instants. La petite cabine ne la dérangeait pas. Un peu de sommeil faisait vraiment beaucoup de bien, et elle n'allait pas s'en priver.

Plus loin, le Capitaine Kiseki Kaneko, elle, ouvrit finalement la porte menant à la chambre d'un blessé en particulier, à savoir le Capitaine Mayuri Kurotsuchi. Ce dernier se trouvait littéralement dans un caisson rempli d'un liquide transparent. Le savant-fou avait toujours la réputation de pouvoir se soigner lui-même, mais à cet instant précis, il ne pouvait visiblement pas le faire.

« — Tch. Souffla-t-il, des bulles sortant de sa bouche. Je n'avais plus de sérum, et le Ransôtengai de cette sous-race ne m'est pas encore totalement familier.

— Capitaine Kurotsuchi. Tonna la dernière venue. Je vais vous endormir et vous soigner.

— Je ne suis même pas sûr de savoir qui vous êtes, mais faîtes donc. Bien que le faire moi-même serait bien plus efficace. »

Évidemment, il n'avait pas sa langue dans sa poche. La Shinigami aux yeux verts actionna un mécanisme, libérant un gaz à l'intérieur de la grosse boite métallique qui servait à soigner. Placée à côté depuis un moment, et silencieuse tout au long de ce travail, Nemu Kurotsuchi finit par croiser le regard de la maîtresse des lieux.

« — Je peux compter sur toi pour libérer ton Capitaine dans une heure ?

— Très bien. Répondit calmement cette dernière, en hochant positivement la tête.

— Abaisse le levier qui se trouve là-bas. Pour l'heure, ce liquide n'est rien d'autre que des particules spirituelles qui vont servir à « recoller » les morceaux détruits et soigner les plaies. L'endormissement est nécessaire pour faciliter la transmission.

— Compris. »

Il y avait encore bien des patients à aller voir. Kyôraku Shunsui notamment. Comment annoncer à sa Lieutenante que la Brigade se trouvait totalement démunie face à ce genre de situation ? Les pouvoirs des Cavaliers du Diable défiaient toujours l'imagination. Le seul espoir résidait encore entre les mains de cette Orihime Inoue, mais celle-ci prenait un repos bien mérité après tout ce qui venait de lui arriver. Néanmoins, toutes ses pensées ne tardèrent pas à être interrompues, alors que la blonde continuait à vagabonder en direction de ses autres patients. La voix de son bras-droit, Kasumi Kitakô, qui apparut directement à l'aide d'un shunpô, juste en face d'elle.

« — Capitaine, il y a un problème majeur. Lâcha-t-il, plutôt hâtivement. Le monde réel connait de très sérieuses fluctuations d'énergie. La ville de Karakura est la première touchée. »

NEXT CHAPTER : SHAKING CIVILIZATION 2

Les coulisses du Chapitre — « Ginjô, Hanatarô, Ishida, Kurotsuchi, Unohana... Le vrai responsable de la censure de Ginjô est déterminé lors d'un concours de dessins d'arbres ! »

Yamamoto Genryûsai : Pour connaître le véritable coupable de cette perte, il n'y a pas d'autres choix !

Rose Ôtoribashi : Ce sera moi, le seul être capable d'interpréter l'art des âmes, qui sera le juge de cette épreuve.

Ginjô Kugo : Maintenant que je suis devenu transcendantal … que j'ai retrouvé ma voix. Rien ne m'empêchera de prouver mon innocence.

Ishida Uryû : Dessiner un arbre pour prouver que je suis innocent ? J'ai l'impression que ça n'a pas le moindre sens.

Rose Ôtoribashi : Détrompe-toi, Quincy. La façon de dessiner l'arbre me montrera si tu as ou non l'âme d'un coupable.

Ishida Uryû : … (Pensées : Je ne suis pas mort d'ailleurs ?)

Hanatarô Yamada : Ishida-san ! Tu peux encore dire la vérité et te dénoncer !

Ishida Uryû : Tu veux que je te tues ou quoi ?! Dessine donc ton arbre que l'on n'en parle plus !

Unohana Retsu : Je suis heureuse de mettre mes talents d'artiste à contribution.

Tout le monde : (Quels talents d'artiste … ?)

Kurotsuchi Mayuri : Comment se fait-il que je sois accusé alors que c'est moi la victime ?! Ridicule ! Ridicule ! Ridicule ! Mais soit.

L'ambiance lourde s'installe, tout le monde se trouve derrière sa table, crayons à papier et de couleurs prêts à être utilisés.

Rose Ôtoribashi : C'est parti !

Aizen Sôsuke : Hé, Rose Ôtoribashi. On t'a jamais dit que tu ressembles à un gay ?

Rose Ôtoribashi : Nan. Par contre je sais que toi si.

Aizen Sôsuke : Moi, gay ?

Rose Ôtoribashi : Ah, désolé. Je devrais dire « Gayzen ».

Tout le monde se moque d'Aizen qui part en courant.

Rose Ôtoribashi : Quel sens de la répartie je possède. Incroyable, je suis vraiment un artiste fabuleux. Fabuleux. Alors ? Où en sommes-nous ?

Une lumière dorée entoure Ginjô, qui n'a plus de pupilles, dessinant frénétiquement sur sa feuille, en poussant d'étranges râles bestiales. Ishida Uryû, lui, s'applique chirurgicalement (Mayuri jette des coups d'œil régulièrement) tandis qu'Hanatarô semble pris de panique, pendant qu'Unohana fait de grands gestes, sautant de temps à autres.

Yamamoto Genryûsai : J'espère que Ginjô Kugo va mourir.

Rose Ôtoribashi : Oh, l'art parlera Capitaine-Commandant. Un cœur de criminel ne peut pas être artistique.

Yamamoto Genryûsai : Mmh … comment s'appelle le prochain chapitre ?

Rose Ôtoribashi : Shaking Civilization 2.

Yamamoto Genryûsai : Est-ce que je vais être à l'intérieur ?

Rose Ôtoribashi : Vu que vous êtes mort, il y a peu de chances.

Yamamoto Genryûsai : C'est inacceptable ! J'ai parcouru le net en entier pour trouver une fan-fiction où je serais le personnage principal ! Et rien du tout !

Byakuya Kuchiki : Hisana existe.

Rose Ôtoribashi : C'est bon, les artistes ! La compétition est terminée ! Laissez-moi donc porter mon jugement final !

Tout le monde amène ses dessins. Rose écarquille les yeux devant le travail de Ginjô Kugo.

Ginjô Kugo : Est-ce que tu ressens le pouvoir ?

Rose Ôtoribashi : J'ai demandé de dessiner un arbre. Pourquoi l'arbre a-t-il des yeux, des ailes et des mains ? Mon ami, sais-tu donc ce qu'est un arbre ?

Ginjô Kugo : HAHAHA ! Ridicule. Mon esprit transcendantal et créatif ne peut être réprimé par la réalité.

Rose Ôtoribashi : Je vois … et je suppose que ces branches mouvantes sont ses cheveux ?

Ginjô Kugo : Non, ce sont des cobras qui luttent pour leur territoire.

Rose Ôtoribashi : Donc ton arbre n'a pas de branches ?

Ginjô Kugo : Non, bien sûr que non !

Rose Ôtoribashi : TU ES COUPABLE !

Ginjô Kugo : What ? Je **** ****** ** **** ?

Rose Ôtoribashi : Mais il faut que nous voyions si tu n'as pas complices.

Rose manque de se crever les yeux devant le dessin d'Hanatarô.

Rose Ôtoribashi : Ce dessin ne ressemble qu'à un tas d'ordure ! Tu insultes le travail d'artiste !

Hanatarô Yamada : Mais je—

Rose Ôtoribashi : ASSEZ ! Je ne veux pas que tu parles ! Ta voix risque d'aggraver la situation ! TU ES COUPABLE !

Hanatarô se roule par terre et pleure. Viens celui d'Ishida.

Rose Ôtoribashi : C'est très appliqué. Mais j'aime pas. TU ES COUPABLE !

Ishida Uryû : QUOI ?! C'est un scandale et ça n'a pas le moindre sens !

Rose Ôtoribashi : Tu remets en cause le travail du jury … ?

Ishida Uryû : Huh …

Au tour de Mayuri Kurotsuchi.

Rose Ôtoribashi : On voit que vous avez mis du cœur à l'ouvrage.

Ishida Uryû : Mais …

Mayuri Kurotsuchi : Exactement. Mon âme d'artiste a parlé toute seule.

Rose Ôtoribashi : Avec ceci, il est évident que vous n'êtes pas coupable.

Ishida Uryû : ATTENDEZ ! IL A COPIÉ MON ARBRE !

Mayuri Kurotsuchi : Comment oses-tu insinuer que je triche ? Ton dessin était minable, le mien grandiose.

Ishida Uryû : MAIS C'EST EXACTEMENT LE MÊME !

Rose Ôtoribashi : Pas de réclamation, la différence est flagrante.

Au tour d'Unohana.

Rose Ôtoribashi : C'est … c'est beau cet ourson qui monte sur le dos d'un … d'un oiseau géant. Cela prouve logiquement que vous n'êtes pas coupable.

Unohana Retsu : Oui, j'en suis bien consciente.

Ishida Uryû : … Et il est où l'arbre ?

Unohana Retsu : Je ne suis pas coupable.

Ishida Uryû : … Ok.

L'air devient nettement plus sombre, dès lors que Rose pointe son pinceau en direction des cieux, un orage éclatant au même instant.

Rose Ôtoribashi (voix sombre) : La vérité est apparue à moi, Capitaine-Commandant … Hanatarô Yamada a dérobé les médicaments du Capitaine Kurotsuchi. Ensuite, Ginjô Kugo l'a menacé de mort et s'en est à son tour emparé. Ishida Uryû est enfin venu pour rendre la justice des Quincy. Mais ayant succombé au maléfice, il s'est à son tour emparé des médicaments en profitant de la malédiction lancée par Hanatarô à Ginjô. Il l'a ensuite revendu au marché noir.

Hanatarô Yamada : Oui … j'avoue que c'est ça.

Ishida Uryû : N'importe quoi.

Ichigo Kurosaki : Ishida, tu me déçois. Je te savais pas comme ça.

Ishida Uryû : Ferme la !

Yamamoto Genryûsai : Vous serez donc châtiés ! Je vais commencer par toi …

Un homme tombe sur le sol, complètement carbonisé.

Yamamoto Genryûsai : KUROSAKI ICHIGO !