Bonjour, bonsoir mes petits chats !

Je profite de mon dimanche pour publier plus tôt, et achever donc cette fanfic que j'ai adoré écrire, même si ça sortait vachement de mes habitudes (c'est fun, de sortir de ses habitudes, faut juste que je me rappelle le faire plus souvent XD) ! J'en profite d'autant plus que les trois fics qui restent de mon kinktober seront dans mon registre habituel (moi, mettre les perso dans des situations ridicules ? Noooon... Jamais XD).

Tout ça pour dire : merci d'avoir lu, en dépit du thème et du ship ^^ ! Comme toujours, je vous réponds en fin de chapitre (ou en MP si la fic a plus d'un an).

Et merci à Lili, encore et toujours - j'espère que cette fin sera de ton goût !

Pour ceux qui tomberaient ici par hasard : cette fic fait partie de mon projet de Kinktober 2024, publié sur tout le mois d'Octobre 2024. Donc si vous appréciez le concept, hésitez pas à aller checker mon profil.


TRIGGER WARNING : Descriptions relativement graphiques de violence et blessures physiques. Meurtre.


Chapitre 3 : « Arrogant petit humain. »

Katsuki se redressa et ferma les yeux un instant, arrêtant jusqu'à sa respiration pour s'imbiber de la moindre goutte de ce silence adoré. Sans cri, sans colère, sans accusation injuste, sans putain de passé retourné pour de la merde. Pour un truc qu'il n'avait pas eu le choix de faire.

Juste… du silence.

Immense, serein, presque dénudé de froid, rien que les crépitements du feu et le cri rauque qui échappa à Katsuki lorsqu'il rouvrit les yeux sur l'état de Deku, son visage massacré et le sang, le sang partout sur lui, sur eux, sur le sol trempé de carmin, sur les habits, et les boucles, et...

« Qu'est-ce que j'ai fait ? » murmura-t-il, sans qu'un son ne sorte de sa bouche scellée du sang de Deku, en train de corroder sa voix d'une saveur métallique.

Katsuki se releva en titubant, sonné, incapable de supporter une seconde de plus le regard, vide de tout, de son amoureux qui semblait pourtant braqué sur sa nuque quand il se précipita sous l'auvent, toujours accroché à sa hache. Il ne la lâcha qu'une fois face à l'immensité de la montagne, aspira une goulée d'air écœurante de sang.

La nuit n'avait pas changé d'une étoile, pas même un nuage, elle lui renvoya juste le propre son de sa respiration écrasée de tout ce qui venait de se passer dans le silence de la nature. C'était partout et nulle part à la fois, il avait envie de vomir son propre corps sans réussir à faire autre chose que se maintenir droit, immobile, contenir le tremblement dans ses jambes et le vide qui enflait. Son corps, ce traître, le fit inspirer de nouveau, sans compassion aucune pour le haut-le-cœur qui suivit la saveur métallique dans ses poumons. Oh, comme ça tachait, ce goût…

« Hé bien… »

Chaque fibre de son être s'hérissa d'une horreur inhumaine quand un infime sourire ponctua les mots dans le noir de la nuit, sur cette montagne sur laquelle il était désormais seul, il le savait, mais même si Kirishima avait fait demi-tour pour le rejoindre, ça n'aurait rien changé à l'infamie de la situation, parce que les mots venaient de derrière lui.

« J'aurais jamais cru que tu aurais les couilles de faire ça… »

Tétanisé, Katsuki se retourna avec la sensation que son corps ne lui répondait plus, horrifié d'entendre la voix de Deku surgir de cette gorge massacrée par ses soins. Et plus encore de voir le vert se redresser comme si de rien n'était. Recouvert de sang et des lambeaux de chair dégoulinant sur son demi-sourire, puisque la hache avait emporté sa joue et une bonne partie de sa mâchoire, Deku ôta négligemment un morceau d'épaule qui s'accrochait à ses habits.

« Plein de surprise, mon Kacchan... » ronronna sa voix dans un gargouillis de sang, là où l'air passait dans sa trachée grande ouverte, enfouie dans la bouillie qu'était devenue sa gorge. Sans pouvoir articuler le moindre mot, Katsuki le regarda s'avancer vers lui d'un pas naturel, coupant à travers la pièce en méprisant l'existence du feu entre eux.

La silhouette de Deku traversa les flammes sans broncher, irréelle de menace avec son regard déserté par ses habituelles prunelles couleur forêt. Ne laissant que le blanc des yeux où se reflétait les brasillons que ses pas soulevaient en s'enfonçant dans l'épaisse couche de braise du foyer, comme s'il se fichait de la douleur, et un sourire de dément crépita sur son visage massacré.

Ils étaient capables de se reconnaître dans le noir, du bout des doigts, alors un sourire… Un soulagement si monstrueux qu'il fit vaciller Katsuki l'engloutit, quand il vit la silhouette fondre et enfler à la fois, reprenant des traits moins familiers, mais ô combien bienvenus.

« Un peu plus accueillant, cette fois. Tu fais des progrès. » commenta Dabi en émergeant du feu à moins d'un mètre devant lui, sans la moindre trace de blessure ou de sang. Tunique impeccable et sourire aux lèvres, rien que ça, mais si lui était là, alors...

« Tu… Il… Il est... » bégaya Katsuki, pour une fois à court de mot tant il avait peur de la réponse. Dabi haussa un sourcil et s'épousseta les mains, ennuyé de sa réaction si prévisible :

« Intact et bienheureux dans les bras de son abruti de mari. Quoi ? » relança-t-il en voyant le coup d'œil incrédule que lui lançait le blond. « Tu croyais réellement que j'allais perdre mon temps à m'encombrer d'un humain supplémentaire pour toi ? Comme si j'avais pas autre chose à foutre ! »

Katsuki se plia en deux, mains sur les genoux pour encaisser le choc. Le choc et le soulagement proportionnel à la rage folle furieuse qu'il avait ressenti, infini de reconnaissance et d'épuisement. L'univers et tous les dieux soient loués. Les dieux soient remerciés, comme aurait dit Kirishima. Il n'avait pas revu Deku, le vrai, celui-ci n'avait jamais rien dit des horreurs qu'il avait entendues, Katsuki n'avait jamais… Il n'avait pas… Il n'avait pas. C'était tout ce qui comptait.

« Soulagé ? » s'amusa la voix au-dessus de lui, insupportable de morgue.

« Évidemment ! » souffla Katsuki, agacé d'être obligé de répondre à ce grand con, d'autant plus agacé qu'il était soulagé, certes – mais pas tellement, de voir que ce n'était pas réellement Deku qu'il avait tué de ses propres mains, enfin, si, il était soulagé, bien entendu, mais une petite partie de lui se sentait… vide ?

« Alors ? » relança le démon, lui relevant la tête de surprise.

« Alors quoi ? »

« Ça fait du bien, de tuer celui qui nous a trahi ? » appuya Dabi, tout sourire de salopard bien heureux de sa farce, comme si tout cela n'avait jamais été qu'une plaisanterie entre amis.

« Il m'a pas trahi et je l'ai pas tué. »

« Ah non ? Et c'est pour copier l'apparence de ton abruti de maître, ta coloration rouge sang faite maison ? »

« Je t'emmerde. » cracha Katsuki avec un naturel confondant, vu la situation, mais il avait laissé une partie de son esprit dans le premier coup de hache. Le choc sur l'os remontait encore le long de son bras en une sensation fantôme, et il frissonna de dégoût.

« T'es ingrat quand tu t'y mets, c'est pas possible ! Et rabat-joie, en plus ! » fit mine de se vexer Dabi, impressionnant dans le contre-jour des flammes qui donnaient une allure de feu follet à sa chevelure blanche. Putain d'amusé.

L'épuisement et le trop-plein d'émotion eurent raison de Katsuki. Qui n'avait jamais eu le caractère le plus diplomate et maîtrisé du monde, pour commencer. Il abandonna toute rationalité quelque part entre la neige et l'auvent pour se précipiter vers la créature avec la ferme intention de le frapper, ne serait-ce qu'une fois avant de mourir, mais la seule chose que Dabi lui autorisa, en s'effaçant devant lui avec adresse, fut d'attraper le col de sa tunique bien trop lâche.

« T'es qu'un salopard ! » s'énerva Katsuki en suivant le mouvement, une bribe de conscience lui rappelant au passage tout le ridicule de sa situation avec ses centimètres en moins et sa pauvre humanité énervée contre… Contre Dabi. Lequel ne le prenait absolument pas au sérieux, presque attendri de sa réaction :

« Et on peut savoir ce que je t'ai fait, cette fois ? »

« À ton avis, espèce de grand con ?! J'ai tué celui que j'aime, par ta faute ! »

« Moi ? Mais je ne t'ai forcé à rien… Mes doigts n'étaient pas autour des tiens, quand tu as attrapé cette hache. » souligna Dabi, d'autant plus insupportable qu'il n'avait pas tout à fait tort. « Et je peux te garantir que si j'avais posé les mains sur toi, c'est pas ton poignet que j'aurais choisi... »

« Arrête de changer de sujet, ou je t'arrache la gorge ! »

« C'est une promesse ? »

« Va te faire foutre ! »

« Tu as raison, c'est réservé à ton ancien amoureux, ce genre de traitement. »

Le ton moqueur, provocant au possible, jeta Katsuki en avant sans réfléchir, prêt à attraper n'importe quoi entre ses mâchoires, n'importe quoi qui lui permettrait de dissiper ne serait-ce qu'une partie de la rage dans son corps, et rien n'aurait été plus satisfaisant que de sentir la peau de Dabi céder, sous sa morsure. Mais il se vit interrompre au vol, par les doigts à la puissance phénoménale qui se cadenassèrent autour de son menton :

« Aww, mais c'est que tu essayes réellement, petite chose ? » murmura Dabi, et sa prise devint douloureuse sur la mâchoire de Katsuki, lui accordant juste assez de jeu pour qu'il puisse relever les yeux. En le haïssant de l'humilier de la sorte. « Je suis flatté, vraiment ! Mais dis-moi, c'est une marque d'affection particulière, pour les chiots dans ton genre ? »

« Tu sais ce qu'il te dit, le chiot ? » gronda-t-il au visage plus qu'amusé du démon, qui le laissa s'énerver avec une telle décontraction que ça n'en enrageait que plus Katsuki. Dans la foulée, avant même que le sourire de merde de cette grande gueule ait le temps de s'ouvrir sur une nouvelle moquerie que Katsuki n'était pas certain de pouvoir supporter, celui-ci tira de toutes ses forces sur le col entre ses doigts.

Aucune foutre idée de pourquoi il avait fait ça. Outre répondre à une pulsion enfouie si loin en lui qu'il ne se serait jamais soupçonné être capable d'y répondre, mais il réalisa à l'instant où ses lèvres touchaient celles de Dabi qu'il ne regrettait pas. Mieux : qu'il ne regrettait rien.

Ça avait le goût du sang, bien entendu, et ça brûlait tant que c'était un miracle que ses lèvres ne gercent pas de froid dans la seconde, mais la décharge de plaisir sauvage dans ses veines lui interdit de lâcher prise. Irradia son corps d'un désir qui le fit se presser davantage contre le sourire en train de naître chez Dabi, tant et si bien que ce dernier dût se reculer de lui-même de quelques millimètres, amusé :

« Avec toi, j'imagine, ton « va te faire foutre » ? » souffla Dabi contre lui, dans une retenue inhabituelle pour un être aussi agaçant.

« T'es capable de la fermer une minute, ou c'est plus fort que toi d'emmerder le monde ? » contra Katsuki, presque étonné de son culot. Il parlait à un démon, tout de même, dont il avait largement pu goûter les pouvoirs moins de dix minutes auparavant, mais il se surprit à sourire plus franchement encore, satisfait de voir un éclat de colère dans le regard de Dabi.

« À ta guise. »

Katsuki ne se vit pas bouger. Il ne réalisa même pas que Dabi venait de lâcher sa mâchoire et saisir sa taille pour le repousser à travers la pièce, vu la vitesse avec laquelle le démon les déplaça contre le mur. Le blond heurta le bois du pilier sous un bruit sourd, aussitôt étouffé par les lèvres de Dabi sur les siennes, et presque frénétique, Katsuki lui attrapa la nuque pour le presser plus encore contre lui. Une brève douleur éclata quand le démon lui mordit la lèvre au sang, teintant la langue qu'il glissa contre celle de Katsuki d'une saveur métallique parfaite pour accentuer le froid de l'éclat de fer qu'il avait au creux de la langue.

« C'est quoi cette merde ? » grogna-t-il en repoussant d'une main le col de la tunique, griffant la peau au passage rien que pour le plaisir de sentir le démon sourire, contre sa bouche. Il rêvait du jour où il arriverait à lui faire mal, à lui tirer autre chose qu'un simple sifflement amusé. « Une nouvelle méthode de torture à la con ? »

« Ça ? » Dabi tira la langue pour exhiber le poinçon de fer au beau milieu. « Mon sceau. »

« Quoi ça sert ? » réitéra Katsuki, à deux doigts de tenter de le lui arracher d'une morsure bien sentie, histoire de lui effacer son sourire de merde. Histoire d'oublier à quel point il ployait, sous la main de Dabi en train de remonter le long de son ventre, distillant une légère pointe de douleur aux endroits où ses griffes s'enfonçaient dans sa peau. Douleur qui filait en ligne droite jusqu'à son entrejambe, où son érection commençait à lui faire mal, à ce stade d'excitation.

« M'ancrer dans ta dimension, petit cœur. »

Le surnom lui souleva le cœur de rage, et il mordit férocement la première chose qui lui passa à portée de crocs – l'épaule de Dabi, en l'occurrence. Après tout, il l'avait promis, non ? Une saveur de cendre, sous la langue, agrémentée de la plainte sourde du démon contre sa mâchoire lorsqu'un truc céda et un liquide dégoulina entre ses dents, épais et visqueux. Katsuki eut à peine le temps le de sentir enrouler ses griffes autour de son menton que déjà le démon lui relevait le visage, nez plissé de colère.

« Tu m'as mordu en premier ! » se défendit le blond, conscient qu'il devait avoir l'air d'un dément, avec du sang noir lui dégoulinant sur le menton et tâchant sa langue, en plus de tout ce qu'il avait déjà sur lui.

« Je te laisse trop de libertés... » chuchota Dabi, la chaleur dans sa voix plus effrayante que tous les cris du monde. « Et tu en arrives à imaginer que tu peux te comporter comme si ta vie avait la moindre importance à mes yeux. »

Katsuki lui cracha au visage.

Le mélange de salive et de sang opaque atterrit en plein sur la joue de Dabi, gommant la ligne entre brûlure et peau intacte. Katsuki vit une goutte dévaler la joue, s'égarer dans la ligne du rictus du démon pour le souligner de manière étrangement érotique et il se haït de toute son âme d'avoir autant envie de la suivre du bout de la langue.

« Ça me va. » acquiesça Dabi, répondant à sa pensée. « Si ça te fait plaisir... »

« Je vais te tuer. » annonça Katsuki platement, sans y mettre plus d'emphase que s'il avait annoncé préparer le repas.

« Te gêne pas. » mordilla le démon, ses griffes tatouant subitement le torse du blond de l'empreinte de son désir. « J'adorerais te voir essayer. »

Ah ouais ? Ça, fallait pas lui dire deux fois. Il tenta de déplacer ses mains jusqu'à la gorge de Dabi dans une esquisse de plan, se retrouva face à une brusque perte d'équilibre quand le démon passa ses mains sous ses cuisses à une vitesse surhumaine. Soulevé d'un geste, Katsuki se rattrapa comme il put aux épaules de Dabi dans un réflexe rendu inutile par la force du démon. Il tenta de s'arrimer d'une jambe à sa taille, conserver un équilibre précaire sans s'en remettre totalement à la poigne de Dabi ; à la place, il se fit épingler contre le mur avec pour seul droit celui de gémir sans pouvoir s'arrêter, les griffes de Dabi sur son érection.

Comment diable avait-il réussi à faufiler sa main sous toutes les couches d'habits sans galérer ? Mystère, mais d'une lenteur calquée sur les sons de plaisir qui échappaient à Katsuki, le démon promena ses doigts sur sa queue en effleurements à peine perceptibles, n'eut été les points de chaleur fantomatique qu'il laissait derrière lui. Comme une brûlure rêvée qui n'aurait jamais existé que pour accroître le plaisir dans les reins de Katsuki. Son corps entier sembla abandonner toute idée de lutte ou de réplique, suspendu aux caresses le long de sa queue et lorsque Dabi referma sa main sur lui, le rugueux de ses cicatrices ajouta une texture si divine que Katsuki ferma les yeux un instant, sonné.

« Tu devais pas me tuer ? »

« Mais ferme-là ! » grogna-t-il entre deux spasmes de plaisir sous la paume de Dabi. Oh, ces putains d'aller-retours lents au possible, le démon prenant tout son temps pour le branler et s'amuser de le voir incapable de réagir… Enfin, incapable de réagir pour autre chose que geindre doucement, les nerfs progressivement engourdis d'un orgasme à venir, saturé de plaisir. Son corps vibrait de bien trop de fatigue et d'émotion pour qu'il puisse résister à la fulgurance du plaisir, implacable dans la paume de Dabi. Et sa façon d'appuyer un peu plus son pouce quand il remontait sa main jusqu'à l'extrémité de l'érection de Katsuki n'arrangeait rien, bien au contraire. Le blond aurait enduré des années de méditation pour qu'il continue, jusqu'à le faire venir rien qu'avec cette pression savamment promenée sur lui, doublée de sa chaleur jouissive.

« C'est beau de rêver. »

« Hey ! »

« Désolé petit moine, mais je me lasse vite. » l'informa Dabi en déposant un baiser étonnamment peu agressif sur son torse, juste sur l'empreinte de sa main qui consumait encore la peau de Katsuki, avant d'abandonner son érection. Le grognement dépité du blond recouvrit presque le son satisfait de Dabi devant l'état de l'humain contre lui, dont il considéra brièvement la tenue avant de claquer de la langue.

« Pourquoi vous portez autant de truc sur vous, mm ? »

« Oh pardon de ne pas être immunisé au froid, mais on est pas tous assez cons pour devenir un démon, abruti ! » jeta Katsuki, abrupt au possible face au manque de stimulation en train de le rendre cinglé. S'il n'avait pas mobilisé la moindre parcelle de son énergie à se retenir, il serait en train de se frotter comme un chat en chaleur contre Dabi, suppliant pour sa dose de plaisir.

« Ouais, y'en a qui sont assez cons pour baiser avec et continuer de penser qu'ils ont leur mot à dire. » lui rendit Dabi d'un sourire, anéantissant le souffle de Katsuki dans sa gorge d'un simple regard décoché d'un éclat de colère. Un avertissement. Aussi mortel que le rictus de Katsuki lorsqu'il l'ignora :

« Je t'ai vexé ? Alors ça y est, on regrette ne pas avoir un humain aussi pathétique que ceux de tes collègues ? Je suis trop coriace pour toi ? »

« Petit con. »

Les crocs qui s'enfoncèrent dans son épaule avaient le tranchant de la nuit et la douleur s'étoila à lui blanchir les jointures sur la nuque de Dabi, lèvre mordue pour contenir le hurlement de douleur. Et de plaisir, aussi, parce qu'au mépris de l'instinct de survie le plus élémentaire, ça le crevait d'excitation. Comme les mains de Dabi, refermées sur ses cuisses d'un geste possessif, impérieux. Les griffes de ténèbres déchirèrent ses habits comme une simple feuille de papier, balafrant sa peau au passage de lignes de feu qui le firent haleter, terriblement précises dans leur remontée jusqu'à...

« Bas les pattes ! J'ai pas... » cracha Katsuki, coupé d'une nouvelle morsure violente à la base de sa nuque, un filet de sang dégoulinant de plus belle sur lui. Accompagné d'une giclée d'excitation, proportionnelle à la douleur en train de lui ravager la peau.

« Envie ? T'as « pas envie », c'est ça que t'as failli dire ? »

La douceur du chuchotement n'enlevait rien à la dureté du ton, bien au contraire, et un frisson de peur gela la peau de Katsuki, anéanti aussitôt par les mains sur ses cuisses pour faire davantage de place au frisson de plaisir que Dabi s'ingéniait à y distiller.

« Tu crois que tu peux me mentir ? »

Croire et essayer en désespoir de cause n'était pas tout à fait la même chose. Mais même cette dernière option s'évanouit dans l'exclamation de surprise de Katsuki, irrémédiablement teintée de plaisir quand le démon glissa sa prise jusqu'à son cul. Pour parachever le geste, Dabi se frotta sans vergogne contre lui, racla l'érection pire que sensible du blond d'une caresse âpre de tissus et de pression, mais si délicieuse que Katsuki se mordit les lèvres pour s'empêcher d'en réclamer davantage. Il se trahit dans la foulée d'un roulement de hanche, malhabile vu la poigne de Dabi sur lui, tout pour prolonger le plaisir sur son entrejambe. Et cette maudite grande gueule qui lui souriait, bien trop éloignée de lui pour qu'il puisse se pencher et la mordre !

« Je te connais, Katsuki Bakugô, je te connais jusqu'à ton âme, je sais que tu crèves d'envie que je te prenne. »

Katsuki n'eut pas le temps de protester qu'il dût se plaquer une main sur la bouche en guise de bâillon. En glissant un doigt en lui, Dabi venait de lacérer son bas-ventre de plaisir, tendant ses nerfs à les faire rompre, ajoutant la chaleur extraordinaire de sa peau à la maîtrise parfaite de son geste. Aussitôt, le démon bougea, entama un va-et-vient qui prenait toute sa saveur dans l'infime crochet qu'il fit pour effleurer au passage le point le plus sensible de Katsuki, l'obligeant à se courber pour encaisser le plaisir. Il aurait dû avoir mal, selon toute logique, il le savait, mal parce que les griffes, la tension, la précipitation, l'absence totale de délicatesse, mais les pouvoirs démoniques ne se limitaient visiblement pas aux illusions. Et il n'allait pas s'en plaindre, compte tenu de l'intensité du plaisir dans ses nerfs, délirante et, en même temps, une lichette frustrante.

« Tu crois que je peux te faire supplier ? » s'interrogea Dabi avec son ton innocent aussi crédible que le grondement de rage de Katsuki contre lui quand il le sentit s'immobiliser un instant.

« Je crois surtout que tu peux aller te faire foutre si t'imagines que je vais ramper pour ta queue. » lui cracha le blond entre ses doigts, la mort dans l'âme de sentir son dos trembler sous le deuxième doigt que rajouta Dabi, distraitement.

Le sourire fier du démon était un défi sur lequel il crachait de toute son âme ébranlée du plaisir à mourir dans ses reins. À défaut de pouvoir le faire physiquement, vu qu'il était toujours obligé de s'étouffer dans sa propre main dans l'espoir d'empêcher ses geignements excités de résonner dans le sanctuaire de manière indécente.

« T'es pas censé mentir, dans un temple. »

Puisqu'il avait les mains occupées, Dabi lui donna un coup de menton dans le coude une fois, comme simple moquerie, puis y mordit la peau avec assez de force pour s'en faire une prise, et éloigner de force la paume de Katsuki de son visage. Immédiatement, un cri de plaisir comme de douleur écorcha la gorge du blond, rendant la remarque du démon plus agaçante encore.

« Ben voila, quand tu veux. »

Les sons qu'il gémissait ne pouvaient pas lui appartenir. Pas à lui, Katsuki Bakugô, pas des gémissements aussi obscènes, lascifs à en être impensable, pas des gémissements qu'il n'aurait jamais crus humainement possibles tant ils dégoulinaient de luxure. En même temps, il n'aurait jamais cru humainement possible de ressentir le plaisir que son corps tentait d'encaisser présentement...

« Juste ma main, deux-trois mouvements et te voila en train de miauler pour moi... » chuchota Dabi contre sa peau, les vibrations de sa voix s'accompagnant d'une circonvolution légère de sa langue sur une des traînées de sang sur le torse de Katsuki. Électrisante, mais pas assez pour empêcher sa moquerie de se faufiler entre ses mâchoires serrées dans l'espoir d'atténuer ses plaintes :

« J'aurais préféré miauler pour quelqu'un capable de me baiser de manière satisfaisante… mais je me contente de ce que j'ai sous la main ! »

C'était nulle, comme provocation, plus nulle encore avec le tremblement de merde dans sa voix et le léger roulement de ses hanches pour amplifier davantage l'aller-retour des doigts de Dabi en lui. Nulle, certes, mais il avait sans doute sous-estimé à quel point il pouvait être agaçant quand il s'y mettait.

Avec un soupir lassé, le démon s'immobilisa, ses doigts courbés dans une pression absurde d'intensité sur la prostate de Katsuki, une torture de plaisir qu'il prolongea jusqu'à ce que le blond sente le début d'un orgasme vibrer le long de sa colonne vertébrale. Pile ce qu'attendait Dabi pour retirer subitement ses doigts, ignorant le cri d'agonie furieuse du blond. De sa main libre, le démon attrapa le reste de ceinture de Katsuki et le redescendit sur le sol d'un geste sec, jambes encore tremblantes de cette esquisse d'orgasme dans ses reins. Frustrant au possible.

« Tu abandonnes ? » haleta Katsuki, en nage, encore moins crédible que ses précédentes tentatives intimidation.

Dabi ne daigna même pas lui faire la courtoisie d'une nouvelle insulte et il se vit projeter au sol sans crier gare, avec ce qu'il fallait de douceur pour que la douleur reste excitante. Pas autant cependant que le regard au-dessus de lui, brûlant son âme en ne lui laissant que le halo indécent de beauté de ses cheveux blancs comme neige pour se rattraper.

Katsuki y enfouit les mains sans s'occuper de la brutalité de son geste, s'en servit pour se hisser jusqu'à la bouche de Dabi au moment où ce dernier se penchait sur lui, avide comme seul un démon pouvait l'être. Trop de croc, d'empressement, de douleur, mais c'était parfait, c'était exactement ce dont Katsuki avait besoin, viscéralement. La violence du baiser le fit gémir, ouvrir la bouche en cherchant le souffle de Dabi, si excité qu'il ne ressentit pas la moindre honte en écartant largement les cuisses d'une invitation à la subtilité inexistante.

Dans le même temps, il étouffa le rire de Dabi de sa langue, déterminé à ne surtout pas lui laisser l'air nécessaire pour se foutre de sa gueule. Ravi de sentir un très léger frémissement contre lui quand l'érection de son amant appuya contre la sienne, au diapason de l'accroc dans sa respiration sous la caresse. C'était pas assez, largement insuffisant pour compenser la disparition de son orgasme, insuffisant pour ses nerfs en feu et l'envie folle furieuse qui obligea Katsuki à soulever ses hanches à la recherche d'une friction supplémentaire sur sa queue. Et gémir un peu plus contre le sceau métallique du démon, dans sa bouche.

Il était si persuadé qu'il allait récolter une pique acide suite à ce geste impatient que la brusque prise de Dabi sur ses cuisses le désarçonna, prit de court face à tant d'empressement. Il sentit à peine les dégâts faits sur ses habits, ou sur la tunique du démon, tant ce dernier avait des gestes rapides, à la limite du flou. La seule chose qu'il capta fut la très nette pression de l'érection de Dabi contre lui, rajoutant dix degrés supplémentaires entre eux et il s'accrocha à quelques mèches blanches, une jambe remontée pour appuyer du mollet contre la cuisse de Dabi, pressant. Son amant s'offrit un meilleur accès à son cul d'une simple surélévation de ses reins, et sa langue toujours enfouie contre celle de Katsuki, s'enfonça en lui avec assez de lenteur pour que son corps ne se disloque pas.

Mais c'était tout juste.

La force de Dabi n'avait rien de comparable avec celle d'un humain, l'ampleur qu'il déploya dans son geste écrasa Katsuki de plaisir, obligé de mordre l'épaule la plus proche pour se rattacher à la réalité. Même si ce concept n'avait plus aucune tangibilité – dans quelle réalité il ouvrait les cuisses pour un démon, recouvert du sang de Deku ?

Une réalité dans laquelle Dabi lui érafla les lèvres de ses crocs, visiblement, dévora son soupir quand sa queue ravagea les reins et la conscience de Katsuki d'excitation, de plaisir, de désir. Si fort qu'un tremblement lui remonta le long de la nuque, le courbant un peu plus dans l'attente désespérée du prochain roulement de hanche, et dans le plaisir qui lui mordit le bas-ventre, un souvenir. Le soupir de Deku à même sa peau, contre sa mâchoire, là où battait son sang en même temps que sa vie reprenait une respiration hachée, l'attirant plus à lui. La douceur de sa peau sous ses doigts, dans les plis des kimonos défaits par les baisers, par les caresses, par le besoin absolu de sentir l'autre contre soi. L'empressement et la peur de se faire attraper, aussi, délicieuse tant qu'elle restait une hypothèse.

« Laisse ça ! » ordonna subitement Dabi, enfonçant ses mots dans sa gorge d'un coup de langue bien placé, qui lui détruisit les reins tout en lui donnant l'impression que la langue du démon allait l'étouffer.

Laisser ça ? Laisser Deku et son sourire à faire mourir le monde, son rire quand il apercevait le froncement de sourcil de Katsuki ou quand ce dernier lui volait un baiser, entre deux portes, entre deux obligations ?

« C'est lui qui t'a laissé. » cracha son amant et le coup de rein ponctuant sa phrase bloqua la respiration de Katsuki de plaisir, une vrille le long de son dos qui menaçait le faire hurler. C'était insensé, la façon dont l'érection de Dabi appuyait partout où il fallait pour que son organisme sature de plaisir à ce point.

Katsuki aurait voulu le contredire. Il aurait souhaité, de toute son âme, pouvoir le contredire. Être capable de se rebeller, de saisir un peu de raison pour défendre l'homme qu'il avait aimé, qu'il aimait encore et aimerait toujours, mais à la place, il opina. Après tout, Izuku avait eu le choix, n'est-ce pas ?

« Voilà… » l'encouragea Dabi, doux, si doux et vicieux dans son murmure que Katsuki l'aurait presque senti couler directement dans ses veines, ternir son cœur d'un seul geste. « Il a eu le choix et il t'a abandonné… »

Le cœur de Katsuki fit un écart, et il n'aurait pas pu dire si c'était de désespoir ou de colère. Peut-être les deux à la fois, mais Dabi se renfonçant en lui si délicieusement que le plaisir balaya tout, emporta ses doutes dans une vague absurde, tellement c'était bon. Il détestait être immobilisé de la sorte, il détestait voir son corps réagir comme ça, il se détestait d'aimer autant sentir l'érection du démon le baiser aussi délicieusement, mais il aurait préféré tuer que de le voir s'éloigner d'un demi-millimètre.

Contre sa gorge, le rictus ravi de Dabi lui mordit la peau, avec un léger gloussement que l'humeur rebiqué de Katsuki n'apprécia pas du tout.

« Quoi ? » gronda-t-il, à deux doigts de se mettre à mordre tout ce qui passait à portée de mâchoire, juste pour faire oublier le geignement coincé dans sa gorge. Un son que le démon savoura tout de même, léchant cette bribe de plaisir que la volonté de Katsuki muselait de toutes ses forces, en vain.

« C'est comme ça que je te préfère… Dévoré de rage et la bouche ouverte sur un gémissement. »

« Je te hais. » cracha le blond en l'embrassant derechef, incapable de rester éloigné de cette bouche si exquise qu'elle frôlait le sacrilège. « Je te hais de me faire ça. »

« Je te fais rien. » mentit le démon, alors même que ses hanches heurtaient Katsuki avec assez de force pour qu'une plainte rauque lui échappe sous la pression subite sur sa prostate. Encore. « Ah. Tu vois ? Je t'avais dit que tu me supplierais. »

Dans tes putains de rêves ! Hurla l'esprit de Katsuki par réflexe, et le sourire qui l'embrassait devient vicieux. Ça aurait été trop beau que d'espérer que Dabi cesse d'être un parfait emmerdeur, bien évidemment, et il ne s'étonna pas le moins du monde de le sentir ralentir son mouvement, retirer sa queue de lui millimètre par millimètre.

« Dabi... » grogna Katsuki, agacé de sentir les griffes immobiliser sa piètre tentative de soulever ses hanches et lui refuser le moindre contrôle sur la cadence. Le silence ponctué d'un très lent coup de rein en guise d'unique réponse, le faisant se demander au passage s'il ne préférait pas quand le démon l'insultait plutôt que ce dédain clairement affiché. Ce qui n'avançait pas ses affaires, d'ailleurs, et Katsuki geint sourdement, une envie de hurler dans la gorge.

Désespéré de réaliser que le rythme de Dabi se faisait de plus en plus paresseux, si c'était encore possible, presque nonchalant alors que son propre corps hurlait au supplice de voir le plaisir s'affadir. Paradoxalement, ça rendait ce dernier presque plus intense, obligé qu'il était de savourer chaque parcelle de luxure accordée par les mouvements affreusement lents en lui. Mais il n'avait pas envie de ça, il voulait un feu dans ses reins, dans ses veines, il voulait que son corps capitule sous la jouissance, que le plaisir l'étouffe et que son orgasme efface le monde – pas cette agonie sous forme de torture !

Et heureusement pour lui, il avait un sacré nombre d'années d'entraînement derrière lui.

Il repoussa violemment son amant d'une poussée déséquilibrée, distribuant plus largement sa force à sa gauche. L'asymétrie du coup eut l'effet escompté : le coude de Dabi céda, laissant libre champ à Katsuki pour achever de le renverser sur le dos et se réinstaller sur ses cuisses sans lui accorder le temps de protester.

De toute façon, il doutait fortement que Dabi trouve quelque chose à redire de la manière affamée avec laquelle il saisit sa queue d'une main, agrippant sa tunique de l'autre pour avoir quelque chose à quoi se rattraper quand il se rassit sur l'érection du démon.

La sécheresse du geste lui ferma les yeux subrepticement, ignorant la pointe de douleur pour laisser au plaisir tout loisir d'envahir sa voix. Au plaisir et au soulagement infini. Comment il avait fait pour survivre deux minutes sans ça ?

« Impatient à ce point ? » commenta Dabi, ses doigts empoignant la peau de Katsuki à lui faire mal, sans réussir à dissimuler l'excitation pure dans le geste.

« Ba vu que t'es pas fichu de faire le travail correctement, faut bien que je prenne le relais ! » ronchonna Katsuki, bien trop préoccupé par la façon dont chacun de ses mouvements faufilait un plaisir nouveau dans ses veines. Son propre roulement de hanche le fit rejeter la tête en arrière, encombré de ces maudits lambeaux de tissus et de la chaleur étouffante des mains de Dabi sur ses cuisses, sans que ça ait la moindre importance face à l'intensité de la sensation dans ses reins. Le plaisir lui remonta le long du dos jusqu'à lui arquer la nuque, accompagné d'un sentiment étrange, presque meilleur, presque plus intense. À la limite de la douleur, fort comme un alcool et il réalisa dans un soupir que ça avait le goût du pouvoir pur.

Le même que lorsqu'il gagnait un combat initialement en sa défaveur, ou quand il renversait une négociation d'une phrase, quand on s'effaçait simplement en entendant ses pas, dans les couloirs de son château… Dans un hoquet de rage et de remords, Katsuki tenta de cracher cette idée en même temps qu'une lampée de sang où il reconnut le goût de Dabi, le sien, et celui de Deku. Révulsé d'avoir songé rien qu'un instant qu'il avait le moindre contrôle sur la situation, le blond se laissa retomber d'un mouvement rageux sur l'érection de Dabi, étouffant de justesse le gémissement d'une morsure sur sa langue, mais l'illusion de puissance se cachait toujours là. Vibrante dans ses veines, amplifiée par le plaisir qu'il prit à chevaucher une fois de plus le démon et après tout…

Après tout… pourquoi pas ?

Il avait bel et bien le métal du sang sur la langue, le long de la gorge, la peau si enduite de ce même sang que ses yeux devaient paraître bien ternes en comparaison, il avait le souffle court de plaisir et mal partout, mais ça… C'était de son fait. C'était ses décisions, ses actions, sa rage, sa colère contre Dabi, contre Izuku, contre l'univers, son propre désir qui l'avait amené là. Et aucune morsure, bleu, sarcasme ou remords n'auraient pu effacer le fait qu'après des mois passés à attendre que la vie s'écoule autour de lui, pour la première fois depuis qu'il avait appris les fiançailles d'Izuku, il était seul responsable de sa situation. Rien que lui, libre et capable de tout – en fait, pour une fois, pour une seule putain de fois, Katsuki se sentait pleinement vivant. Extirpé d'une agonie dans laquelle il ne s'était même pas vu s'engluer, à attendre misérablement qu'on le récompense pour sa bonne conduite. Comme si quelqu'un en avait quelque chose à foutre, de ses bonnes actions, comme si on allait lui offrir quoi que ce soit parce qu'il s'était bien comporté ! Parce qu'il avait suivi les règles ! Que Kannushi Kirishima soit maudit et que cette saloperie de sanctuaire tombe en ruine.

Que les dieux aillent se faire voir.

Il était Katsuki Bakugô, il avait tué l'idée même de son ancien amour, alors le monde lui appartenait et il en ferait ce qu'il voudrait. Qui allait l'en empêcher, hein ? Lui qui couchait avec un démon jusqu'à l'avoir là, entre ses cuisses, pour son plaisir et son usage personnel, qui allait oser lui dire quoi que ce soit ?

Un rire extatique lui échappa, libérateur au possible et il se courba sous une lame de plaisir, accrochant la vision sous lui – et au regard que lui renvoyait Dabi, il était clair qu'il avait parfaitement suivi ses pensées.

« Pour ton plaisir et ton usage personnel, hein ? » s'amusa-t-il, doigts raclant sa peau de cicatrices à venir. « Arrogant petit humain. »

« Je croyais que tu te trouvais chanceux, de m'avoir déniché ! » lui rétorqua Katsuki, sans ralentir une seule seconde ses mouvements, pas même gêné de la manière dont sa voix s'éraillait de gémissement de plaisir. Presque fier, même, de se savoir capable de prendre son pied aussi magistralement, au point que le démon sous lui laisse échapper un infime soupir de plaisir.

« Tu cherches des compliments, mon petit cœur ? » ronronna Dabi, un son ravi qu'il accompagna d'assez de force sur sa prise pour que Katsuki sente les hématomes se former quasi instantanément sous sa peau. « Allez, pour te faire plaisir… T'as un caractère de merde qui te fait oublier ta place, et t'es pas foutu de la fermer… Mais t'es mignon à souiller. »

« Te gêne pas, » jeta Katsuki en profitant de son mouvement pour reprendre son souffle, ravi de voir les yeux de Dabi s'écarquiller face à sa moquerie. « J'adorerais te voir essayer... »

« Et qui tente de flatter l'autre, maintenant ? » renvoya Dabi, si amusé de l'échange que son regard dévora Katsuki, enflammant l'ego du blond de manière démesurée. « On verra si tu mérites. T'as qu'à bien faire ça. »

Ça, c'était l'infime tiraillement dans la voix de Katsuki. Cette petite crispation tirant toujours plus haut sur ses gémissements, alors que la tension dans ses reins frôlait désormais la douleur, bien trop intense pour être supportable, mais il se serait damné une seconde fois plutôt que de ralentir.

Il se pencha en arrière, ajustant sa position pour être certain qu'à chaque fois qu'il retombait sur les cuisses de Dabi, la queue de celui-ci heurte pile où il fallait. Et Katsuki prit un malin plaisir à profiter de chaque centimètre de l'érection en se soulevant autant que ses jambes le permettaient, ignorant la brûlure de ses muscles. Il y avait plus important, comme la jouissance martelant son cœur d'un rythme trop rapide.

Katsuki sentit son orgasme se construire par à-coup, sans rien de fluide ou de lent, rien que des vagues de plaisir qui s'amoncelaient à une vitesse aussi insensée que le brusque coup de rein de Dabi sous lui.

« Tu m'en veux pas, je vais te donner un coup de main, ou on y sera encore quand ton prêtre rentrera. » glissa le démon et il fallait être aussi proche que Katsuki l'était pour entendre le plaisir dans sa remarque soi-disant posée. À moins que ça ne soit les crispations des doigts dans sa peau, sur sa taille, qui trahissaient son désir.

« Comme si… ça te plairait pas… qu'il nous trouve comme ça ! » déglutit Katsuki, la luxure dans ses reins proche de le réduire en miette et le démon pouffa à la suggestion.

« S'il te voyait comme je te vois là, assis sur mes cuisses et en train de t'empaler sur ma queue… Sa sainteté n'y résisterait pas. »

C'était presque mignon, comme commentaire, surprenamment mignon et Dabi se chargea immédiatement de diluer cette idée en enfermant l'érection de Katsuki dans son poing, crispant ses doigts sur le rythme auquel le blond le baisait.

L'ajout de sensation et d'ampleur dans les allers-retours achevèrent Katsuki sur l'instant. Le cri qu'il s'était efforcé de retenir éclaboussa la nuit quand l'orgasme éclata, boule de chaleur et de plaisir qui lui dévora reins et nerfs. Il eut l'impression qu'une déité coupait chacune de ses veines d'une lame chauffée à blanc, jusqu'à sa vision aveuglée une seconde de la puissance du plaisir libéré de la tension de son bas-ventre.

Et toujours, cette sensation de toute-puissance en sous-ton, crépitant le long de son corps et de son esprit. Savoureuse.

Katsuki inspira profondément avant de faire le moindre geste, et rouvrir les yeux pour tomber bien évidemment sur le sourire, trop large et trop brillant, mais avec assez de familiarité désormais pour être plus moqueur qu'inquiétant. Il suivit le regard goguenard de Dabi jusqu'au ventre de ce dernier, où la tunique retroussée était désormais tâchée de sperme. Katsuki haussa les épaules, désabusé :

« J'm'excuserais pas pour ça. »

D'un grognement, il se laissa tomber en avant, se rattrapa à temps pour extirper l'érection de Dabi – absolument pas satisfait, comme on aurait pu s'y attendre de la part d'un démon, créature de luxure s'il en était – de lui. Et Katsuki roula sur le côté, le froid de la pièce le rattrapant soudainement quand son dos s'aplatit contre le parquet gelé.

En face de lui, le plafond lui sembla étrangement proche et loin à la fois, comme si tout avait bougé sans changer de place et une vague pensée lui demanda s'il avait déjà remarqué à quel point le sanctuaire était petit. Rien que trois pièces, une de vie, une de réserve, une de prière… Une vraie prison, finalement, qu'il considéra d'un reniflement dédaigneux, la douleur de son organisme éclatant subitement.

Perclus de griffure, de morsure, de bleu et de courbature, Katsuki avait mal, mais plus que ça, il sentait le moindre battement de son cœur dégouliner d'excitation, de feu, d'une envie de ravager l'univers jusqu'à apaiser ce que ses veines charriaient. De partir, d'avaler les kilomètres, de graver son nom dans l'histoire. L'odeur de Dabi se fit chaude quand le démon se tourna et lui effleura le nez du sien, frôlant le réconfort d'un feu crépitant contre lequel se lover le temps d'une nuit. Le temps de laisser la chaleur infuser son âme et trouver l'enragement nécessaire pour continuer à avancer, mettre un pas devant l'autre jusqu'au mois suivant, jusqu'à ce que Dabi revienne. Ou que lui parte, après tout… Qui allait l'en empêcher ?

Dabi haussa un sourcil, quand Katsuki le repoussa violemment à plat dos et se réinstalla sur lui, repoussant la tunique du démon d'une main aussi impatiente que son rictus devenait autoritaire :

« Encore. »


« Alors, tout s'est bien passé, cette fois ? » s'enquit Kirishima, au sourire bien trop lumineux pour le crépuscule environnant, à qui Katsuki rendit son sourire en réajustant négligemment son col pour s'assurer que toute trace de crocs restait cachée sous le coton épais :

« À merveille. »

Dans son dos, le feu gloussa et il leva le regard juste à temps pour voir l'ombre au plafond lui sourire.


FIN

et

Commentaire de texte parce que j'ai mis beaucoup trop de réflexion dans cet OS (genre les trucs fait exprès qu'on voit en français et qui sont pète-couille en cours mais là, c'est de la fanfic, ça passe crème XD) :

- Katsuki appelle Kirishima par son titre de prêtre, « Kannushi Kirishima », jusqu'à la première fois où il lui désobéit en dormant dans la salle des prières, aka la première fois qu'il cède face à la pression/tentation de Dabi.

Dans la même idée, il l'appelle « son supérieur » là où Dabi appelle Kirishima le « maître » de Katsuki – sauf quand Katsuki s'énerve sous l'influence de Dabi.

- Katsuki appelle d'abord Deku « sa mort », puis « sa vie », à l'inverse de l'évolution de sa colère envers lui. De même, il abandonne le « Deku » pour « Izuku » quand il se détache de lui.

- Dabi est le seul à appeler le sanctuaire « temple » (on dit un sanctuaire shintoïste et un temple bouddhique) – c'est bien évidemment fait exprès de sa part pour mépriser l'aspect saint du lieu.


C'est parti ^^ :

LiliCatAll : Comment t'es trop douce XD ! Je sais pas si j'ai géré de ouf, mais en tout cas, j'ai adoré l'écrire ! Je le redis hein mais MERCI TELLEMENT de m'avoir encouragé à l'écrire ! Et t'es adorable de prendre le temps de laisser des reviews, vu le néant sur ffnet XD ! Merci ^^ !

StellaWhite96 : Hello ! Ça m'a fait extrêmement plaisir de te lire ! Merci ^^ ! Ouiii je me doute que la fin de chapitre était pas facile à encaisser XD ! J'espère que celui-ci a aidé à faire passer, du coup XD !