Disclaimer : Gundam Wing est l'oeuvre de Koichi Tokita

Résumé : La lèvre de Quatre tremble et un sanglot lui échappe. Aussitôt, son camarade l'enlace et le laisse évacuer toute sa peine, toute sa douleur, toute l'horreur qu'ils vivent jour après jour et ce même s'ils l'ont voulu. Après tout, comme lui, il n'a que quinze ans.

Liste des dettes du Discord «Défis Galactiques»: 50 nuances de titre en français (21/50) 50 drabbles duos (24/50): Duo et Quatre

Avoir le droit de pleurer

-Tu as le droit de pleurer, tu sais.

Surpris, Quatre relève la tête. Duo s'installe à ses côtés, lui tend un mug de café qui n'aura pas beaucoup de goût mais qui aura le mérite de les réchauffer. Le regard améthyste du pilote du Deathscythe plonge dans celui de saphir du propriétaire du Sandrock.

-Cette guerre est immonde. Les pertes sont terribles. Depuis nos Gundam, dans nos cockpits, nous ne voyons que l'extérieur des autres robots mobiles. C'est presque facile d'oublier que derrière l'amas de ferraille, il y a des êtres humains avec des rêves, des espoirs et des familles… La déshumanisation des conflits n'est qu'un prétexte pour se dédouaner…

-Je n'ai pas le droit de pleurer, Duo.

L'adolescent but une gorgée de sa boisson: un vrai jus de chaussettes, lequel le réconforte pourtant.

-J'ai choisi d'être ici. J'ai choisi de me battre. Les habitants des colonies souffrent bien plus. Si je dois pleurer, je dois pleurer pour eux, pas pour mes ennemis. Parce que si je pleure pour eux, alors je ne finirai jamais de pleurer…

Et pourtant, Dieu sait qu'il en a envie: c'est là le problème d'être un empathe. Ces hommes, ces femmes, qu'il abat, auraient pu être des alliés. Ils auraient pu être des amis. Ils sont comme lui: ils combattent pour le camp qu'ils soutiennent en espérant que leur sacrifice serve à bâtir un avenir heureux et juste. La guerre n'est qu'un éternel recommencement puisque l'être humain n'apprend jamais de ses erreurs.

-Tu peux pleurer devant moi. Je ne dirai rien.

La lèvre de Quatre tremble et un sanglot lui échappe. Aussitôt, son camarade l'enlace et le laisse évacuer toute sa peine, toute sa douleur, toute l'horreur qu'ils vivent jour après jour et ce même s'ils l'ont voulu.

Après tout, comme lui, il n'a que quinze ans.

FIN