Je ne possède aucun des personnages de la série

PRE SERIE : Javier Esposito vient de perdre son équipier et meilleur ami alors il n'est pas prêt à travailler avec un nouveau partenaire, surtout quand ce dernier semble avoir 12 ans et ne porte que des costumes trois pièces.

En espérant que cela vous plaise !

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


Partenaires malgré eux

Chapitre 2

Le lendemain matin, Kevin Ryan arriva au commissariat, les traits tirés et les yeux cernés. Il n'avait pratiquement pas dormi de la nuit, tournant et retournant sa décision dans sa tête. Finalement, aux premières lueurs de l'aube, il avait imprimé sa lettre de démission. Javier était déjà à son bureau quand Kevin entra. Il leva à peine les yeux de son écran, lançant un vague grognement en guise de salutation. Kevin serra les dents, sentant sa résolution se renforcer. Il jeta un coup d'œil vers le bureau du capitaine Montgomery, mais celui-ci était vide. Prenant une profonde inspiration, Kevin s'approcha du bureau et déposa discrètement sa lettre. Il sentit un poids s'enlever de ses épaules, rapidement remplacé par une sensation de vide. C'était fait. Il allait partir.

- Eh, le bleu !

La voix de Javier le tira de ses pensées.

- On a une affaire. Bouge-toi.

Kevin suivit son partenaire sans un mot, montant dans la voiture de service. Le trajet se fit dans un silence pesant, uniquement brisé par les commentaires acerbes de Javier sur la conduite des autres automobilistes.

Au bout d'un quart d'heure, ils arrivèrent sur les lieux du crime, une ruelle sombre dans un quartier mal famé. Alors qu'ils commençaient à interroger les témoins, des coups de feu retentirent soudain.

- À couvert ! Cria Javier, se jetant derrière une benne à ordures.

Kevin plongea derrière une voiture garée, dégainant son arme. Les balles sifflaient autour d'eux, ricochant sur le métal et le béton. À travers le chaos, Kevin aperçut subitement un mouvement du coin de l'œil. Un homme, arme au poing, qui s'approchait furtivement de la position de Javier. Sans réfléchir, l'irlandais bondit de sa cachette.

- Esposito, attention !

D'un bond, il se jeta sur son partenaire au moment où le tireur faisait feu. Une douleur fulgurante traversa son bras gauche, mais Kevin l'ignora, roulant sur le côté et tirant en direction de leur assaillant. L'homme s'effondra lourdement, neutralisé par la précision de ses tirs malgré la douleur qui irradiait de son bras.

- Ryan !

Après son cri, Javier fut à ses côtés en un instant, les yeux écarquillés.

- Tu es touché ?

Kevin grimaça, pressant sa main sur son bras ensanglanté.

- Ce n'est rien, juste une égratignure.

Javier secoua la tête, retirant rapidement sa ceinture pour faire un garrot de fortune, ce qui étonna Kevin.

- T'es vraiment un idiot, Ryan, tu sais ça ?

Mais sa voix manquait de sa dureté habituelle, ce qui étonna son coéquipier qui gémit plaintivement quand il serra le garrot.

A la suite de la signalisation des coups de feu, les renforts arrivèrent rapidement, sécurisant la zone. Javier resta aux côtés de Kevin pendant que les ambulanciers s'occupaient de sa blessure, refusant de le laisser seul malgré les protestations de son partenaire qui détestait qu'il le regarde comme quelqu'un de faible et fragile, ce n'était pas sa première balle !

- C'est juste une balle dans le bras, Esposito. Je ne vais pas m'évanouir, grommela Kevin.

- La ferme et laisse-les faire leur boulot, répliqua Javier, mais son ton était presque... inquiet ?

De retour au commissariat, Kevin s'installa à son bureau, grimaçant légèrement en bougeant son bras bandé.

- Je vais rédiger le rapport, dit-il à Javier.

Avant que celui-ci ne puisse répondre, la voix du capitaine Montgomery résonna.

- Esposito ! Dans mon bureau, maintenant.

Javier fronça les sourcils, mais obéit, laissant Kevin seul avec sa paperasse.

- Ferme la porte, ordonna Montgomery une fois Javier entré. Son expression était grave.

- Un problème, capitaine ? Demanda Javier, soudain inquiet.

Montgomery soupira, sortant une feuille de papier de son bureau.

- J'ai trouvé ça ce matin. Une demande de mutation. De Ryan.

Javier sentit son cœur se serrer.

- Une demande de mutation ? Mais pourquoi ?

- À toi de me le dire, répliqua Montgomery, lui tendant la lettre. Lis.

Javier parcourut la lettre, sentant une boule se former dans son estomac à chaque ligne. Ryan parlait de son sentiment d'inadéquation, de son impression de ne pas être à sa place dans l'équipe. Il mentionnait des "difficultés d'intégration" et une "atmosphère de travail peu propice à l'épanouissement professionnel" avant de conclure qu'il n'était pas à la hauteur…

- Je ne comprends pas, murmura Javier, mais c'était un mensonge, il comprenait parfaitement.

- Vraiment ?

Le ton de Montgomery était dur.

- Parce que moi, je crois que je comprends très bien. Ryan est un bon flic, Esposito, un excellent flic même. Il a mené des opérations d'infiltration chez les stups compliquées et dangereuses pendant des mois, et pourtant, il préfère demander sa mutation plutôt que de continuer à travailler ici, avec toi.

Javier leva les yeux de la lettre, croisant le regard désapprobateur de son supérieur. La réalité de la situation le frappa de plein fouet. Ryan, ce partenaire qu'il avait méprisé et maltraité depuis des semaines, venait de lui sauver la vie et en retour, il l'avait poussé à vouloir quitter le service.

- Je...

Javier chercha ses mots, submergé par la culpabilité.

- J'ai été...

- Un connard ? Suggéra Montgomery.

- Oui, c'est le mot que je cherchais.

Javier se laissa tomber dans la chaise en face du bureau, passant une main tremblante sur son visage. Il revoyait toutes les remarques acerbes, tous les regards méprisants qu'il avait adressés à Ryan. Il se souvenait de l'enthousiasme du jeune homme le premier jour, de ses efforts constants pour s'intégrer, de sa patience face à l'hostilité constante et maintenant, Ryan était là-bas, blessé après lui avoir sauvé la vie, rédigeant probablement son dernier rapport avant de partir.

- Mon Dieu, murmura Javier. Qu'est-ce que j'ai fait ?

Il leva les yeux vers Montgomery, voyant son propre dégoût reflété dans le regard de son supérieur. Pour la première fois depuis des semaines, Javier vit clairement la situation. Il avait été odieux, cruel même, envers un homme qui ne cherchait qu'à faire son travail… qu'à être accepté.

À travers la vitre du bureau, il aperçut Ryan, penché sur son ordinateur, son bras blessé serré contre lui. Il avait l'air épuisé, ses épaules affaissées, des cernes sombres sous ses yeux et Javier réalisa que c'était entièrement de sa faute. La culpabilité le submergea comme une vague, lui coupant presque le souffle. Comment avait-il pu être aussi aveugle ? Aussi cruel ?

- Je... commença-t-il, mais les mots lui manquaient.