La buanderie de l'Armée Révolutionnaire recueillait l'intégralité des vêtements utilisés par ses membres, mais vraiment tous. Ca allait du manteau de voyage à la lingerie la plus intime. Ainsi, les nouvelles recrues avaient le loisir de nettoyer l'ensemble de la collection à la main, avant de passer aux choses dites plus sérieuses.

Sabo fut envoyé dès ses premières années dans cette lingerie monumentale. Il eut l'occasion de connaître l'ensemble des habits portés par ses camarades. Sabo découvrit que ses amis n'étaient pas forcément les plus hygiéniques, ni les plus propres. D'ailleurs, il contemplait souvent avec circonspection les sous-vêtements féminins portant des taches de sang. C'étaient les périodes de règles comme les appelait Ivankov.

Cependant, ce qui fascinait davantage l'adolescent, c'étaient les boxers des hommes, ceux qui avaient plus de trente ans, à la libido exacerbée. Il était toujours curieux de s'occuper de ceux de Karasu, qui contenaient des traces de sperme. Apparemment, l'homme n'avait pas de partenaire sexuel, et demeurait un célibataire endurci. C'était une personne très solitaire que peu de gens osait vraiment approcher

Pourtant, son odeur la plus indécente évoquait des désirs inconnus au jeune blond. Il put alors reconnaître qu'une boule se formait au niveau de son pantalon. La découverte de sa sexualité bouleversa Sabo qui pensait être hétérosexuel. Et puis, il s'intéressa aux allées et venues du commandant de North Blue. Sabo se fit valet-de-pied pour l'homme taciturne.

Longtemps il conserva cette corvée particulière, sans que personne ne s'en étonne, bien au contraire. Il était la discrétion incarnée. Un jour, se croyant seul dans la suite aérienne de l'homme corbeau, il se baissa un huma un boxer encore chaud. Il venait de célébrer ses dix-huit ans.

Il sortit son membre, et se masturba allègrement devant cette lingerie masculine. Bientôt, un flux de sperme se répandit entre ses doigts. Son premier orgasme.

-Ainsi, c'est toi qui s'amuse dans mon antre ?

Une voix grave qui fit sursauter le blond. Karasu était de retour ! Oh non !

-Tu n'as pas à avoir honte de tes envies. J'ai les mêmes.

L'homme massif s'approcha du jeune homme sous le choc et lui releva le menton.

-Ton odeur est exquise.

Sabo était transi de peur, et pourtant, Karasu était la douceur incarnée, il lui embrassa délicatement les lèvres et ce baiser se transforma en un brasier intense. Les propres affaires de Sabo rejoignirent celles de Karasu, à terre.

-J'ai toujours eu envie de mon visiteur fantôme.

Cette pensée fit surgir un désir encore plus vif si c'était possible chez Sabo, qui gémit de plaisir. Le blond s'accrocha aux larges épaules de son amant, celui qui le dominerait langoureusement au lit. C'était son envie la plus vive depuis des lustres.

-Pose-toi sur le lit.

Sabo s'exécuta avec empressement, ses jambes flagellaient sous son poids. Karasu fondit sur lui, et ses mouvements furent brefs mais brusques. Il ravit la vertu du blond, et marqua son territoire.

-Et si tu lavais directement mes habits maintenant ?

À partir de ce moment, ils nettoyèrent leur linge ensemble.