«A Osaka…C'est lui, c'est lui qui m'a renversé il y a un peu plus d'un mois.» finit-il par dire avec colère.
En entendant ces mots Shizuka fronça les sourcils d'incrédulité, elle se demandait pour quelle raison Heiji parlait soudainement de son accident et pourquoi avait-il appelé le petit-garçon par le nom de son ami Kudô. Elle ne comprenait pas non plus son comportement étrange. Après s'être réveillé, il avait d'abord semblé être légèrement hébété probablement à cause des effets du sédatifs, mais ensuite alors que son regard paraissait un peu moins vide, la mère du garçon constata qu'il était à présent plongé dans ses pensées. Ce n'est qu'après un certain temps qu'il commença à marmonner quelque chose, puis à demander à Shizuka où se trouvait Conan afin qu'il puisse lui parler. Il était insistant et assez sérieux dans sa demande, face à cela elle lui avait indiqué qu'elle supposait que le garçon se trouvait dans la chambre de Ran. A la seconde où il avait su où son ami pouvait potentiellement se trouver, il avait presque sauté du lit et s'était empressé de quitter sa chambre en trainant sa perfusion. Inquiète parce que son fils était encore assez faible, elle prit la décision de le suivre.
«Heiji-niichan…» dit finalement Conan en essayant de rester le plus dans son rôle d'enfant, alors que la nouvelle que lui avait appris son alter-égo de l'Ouest l'avait assez déstabilisé. «Tu es sûr de ce que tu avances?»
«Pourquoi diable ce garçon d'Osaka parle de ce gamin détective?» se questionna Kogoro en regardant Eri, tous les deux étant assez surpris de la venue soudaine de l'adolescent. En entendant cette dernière question, le détective lycéen réalisa ce qu'il venait de dire à haute voix.
«Ah…Je voulais dire Co-Conan-kun, il faut qu-qu'on informe Kudô de cet élément…» fit-il pour essayer de se rattraper alors qu'il avait un visage gêné. «Et pour répondre à ta question, oui je suis absolument sûr de ce que j'avance.» ajouta-t-il en reprenant une expression sérieuse.
«Mais Heiji, de qui tu parles? La police n'a jamais retrouvé celui qui t'as renversé. » intervint Shizuka.
« Je te raconterai tout ça plus tard Okan.» répondit le jeune homme alors qu'il regardait toujours le détective rétrécit. «On peut discuter en privé?» lui demanda-t-il.
«Heu…» le tokyoïte semblait hésiter vu que le médecin se trouvait encore avec Ran et qu'il devait questionner Eri…mais il était en même temps curieux de savoir ce que l'osakien avait à dire sur sa découverte sur Midoriya.«D'accord.» accepta-t-il finalement.
«Très bien. On va dans ma chambre.» annonça l'autre alors qu'il ouvrit la marche.
«Attends Heiji…» fit sa mère en haussant les sourcils.
«Plus tard Okan, plus tard.» fit-il alors qu'il était sur le point de quitter le couloirs, Conan sur ses talons.
Les trois adultes regardèrent les deux jeunes détectives s'éloigner avec stupeur. Ils ne s'étaient pas remis de l'irruption soudaine et étrange du jeune Hattori.
Durant le chemin qui menait à la chambre de l'osakien, Conan essayait de lui poser des questions pour en savoir plus, mais l'autre semblait vouloir être loin des oreilles indiscrètes.
«Obasan pourriez-vous nous laissez seuls Ku-Conan-kun et moi s'il vous plaît?» demanda-t-il à la mère de sa petite-amie, dès qu'il ouvrit la porte de sa chambre. Kagura était également présente lors du réveil du garçon, comme Shizuka, elle avait été assez déstabilisée de la façon dont l'adolescent avait insisté pour aller parler au petit garçon.
«Oh euh… bien sûr.» accepta-t-elle en se levant d'une chaise qui se trouvait près du lit et en regardant l'adolescent avec des yeux ronds. «Mais Heiji-kun, tu es sûr que tu vas bien?»
«Oui, oui ne vous en faîtes pas!» assura-t-il alors qu'il entra dans sa chambre suivit du faux-enfant.
«D'accord. Dans ce cas je vous laisse.» déclara-t-elle bien qu'elle n'était pas vraiment convaincu de la réponse du petit-ami de sa fille. Elle quitta ensuite la pièce en fermant la porte.
«Alors Hattori, c'est quoi cette histoire avec Midoriya qui t'aurait renversé?» demanda-t-il alors qu'il prenait place sur la chaise que Kagura occupait, tandis que son ami s'asseyait sur son lit.
«Je m'en suis rappelé…» commença-t-il.
«Hmm?» Il haussa un sourcil.
«Tu connais à peu près les circonstances de mon accident?»
«Oui. Kid m'a raconté quand il m'a informé qu'Harukaze avait l'intention de te tuer.» se rappela-t-il. «Harukaze avait été arrêté après que tu l'aies désigné comme étant le coupable, mais il a réussi à s'échapper avant que la police ne l'embarque. Kazuha-chan l'a poursuivi dès qu'elle l'a vu quitter les lieux et pendant qu'elle courait après lu dans la rue, elle a failli se faire renverser par une voiture et c'est à ce moment-là…»
« Ouais que je me suis fait renverser à sa place…» Il soupira ne voulant pas vraiment parler de cette partie de l'histoire qui était un sujet qu'il n'aimait pas aborder, mais au vu des circonstances il devait s'efforcer de poursuivre son récit.
«Bref, après avoir été renversé, Otaki-han qui avait participé à cette affaire, s'était rendu à son tour dans la rue, pour poursuivre également Harukaze et c'est à ce moment-là qu'il a vu ce qu'il m'était arrivé... D'après ce qu'il m'a raconté, après que l'ambulance m'ait évacué, il a demandé aux personnes qui avaient assisté à la scène, la marque de la voiture, sa couleur et s'ils avaient pu noter sa plaque. D'après des témoins, il s'agissait d'une Toyota yaris blanche et une personne aurait réussi à voir qu'elle avait une plaque d'immatriculation de Tokyo.» Il croisa les bras.
«De Tokyo?!» répéta-t-il surpris.
«Ouais.» Il hocha la tête «Après ça, dès qu'Otaki-han a pu, il a reporté cette affaire à la préfecture de Tokyo afin qu'ils retrouvent le proprio de la voiture, mais malheureusement la voiture à qui appartenait cette fameuse plaque avait été signalée comme voler, trois jours avant que je me fasse renverser.» dit-il sombrement. «Et puis, quand j'ai retrouvé la mémoire Otaki-han et même mon père m'ont demandé si j'avais eu le temps de voir la personne qui conduisait la voiture ou remarquer un détail qui pourrait les aider…Mais je m'en souvenais pas. La dernière chose dont je me souvenais concernant mon accident était Kazuha qui était à deux doigts de se faire renverser et moi qui courait vers elle…» Il déglutit. «Dans un sens ça m'agaçait, mais dans l'autre ça m'était égal parce que je ne voulais pas me rappeler de cette période. Du coup, au bout d'un moment, je me suis mis à arrêter de me tracasser la tête pour cette affaire. Je sais que mon père et Otaki-han n'ont jamais vraiment abandonné, mais pour ma part ça n'avait plus aucun intérêt. Et pour être honnête, je ne pensais pas que l'identité du coupable serait découverte un jour…» Il joignit ses mains et les serra. «…du moins jusqu'à aujourd'hui…c'est Midoriya le responsable, c'est pour ça que j'avais l'impression de l'avoir vu, je m'en souviens maintenant.» dit-il avec une certaine rage. «Je comprends mieux pourquoi il semblait intimidé au commissariat hier.» se rappela-t-il.
«Tu t'en es souvenu parce que tu as rêvé de ton accident ?» en conclut Conan.
«Comment tu as deviné?» Il haussa un sourcil.
«Pendant que tu dormais, tu as commencé à t'agiter et tu disais à Kazuha-chan de faire attention à une voiture. J'en ai donc conclu que tu revivais ton accident.»
«Quoi sérieux?!» fit Heiji avec étonnement. Il ne s'attendait pas à ce qu'une fois de plus il se soit agité à cause de son cauchemar, vu que les fois où il s'était mis à paniquer dans son sommeil devant quelqu'un, ce dernier avait toujours réussi à le réveiller.
«Ouais. Quand c'est arrivé ton médecin et ta mère étaient là aussi. Ta mère a essayé de te réveiller, mais tu étais tellement plongé dans ton cauchemar que tu n'entendais rien et vu que tu risquais de te faire du mal avec ta perfusion, le docteur a décidé de t'administré un calmant.»
«Je comprends mieux pourquoi je me sens un peu bizarre…» dit-il s'étant sentir légèrement déboussoler au moment de son réveil. «Quoi qu'il en soit, effectivement j'ai bien revu mon accident en rêve.» poursuivit-il. «J'ai vraiment eu l'impression de le revivre. Je me suis revu pousser Kazuha et après ça…tout est allé rapidement, mais…je sais que j'ai eu le temps de regarder en direction de la voiture. Je n'ai pas vu le conducteur… Cependant j'ai remarqué un détail…» continua-t-il les yeux baissés.
«Un détail?»
«Tu sais que les Toyota sont assez courantes au Japon? C'est l'une des marques les plus vendues, donc quand j'ai appris que j'avais été renversé par une Toyota, je n'avais pas vraiment fait le rapprochement avec…» Il plissa les yeux, on aurait dit qu'il se parlait plus à lui-même. «…avec ce qui s'était passé la veille.»
«La veille? Tu veux dire que tu avais déjà vu la voiture qui t'a renversé?!»
«La voiture et son conducteur…Midoriya.» déclara-t-il d'une voix grave en regardant son meilleur ami. «Et oui la veille, j'avais rencontré Midoriya, mais un bref instant…» poursuivit-il. « Je rentrais chez moi à pied après un entraînement de Kendo qui s'était terminé assez tard. Il faisait presque nuit, mais à un moment sur mon chemin j'ai été interpelé par un élève de seconde assez robuste qui faisait partie de mon équipe de Kendo. Il avait son shinai à la main. Ce mec voulait me dire à quel point qu'il m'admirait.» ajouta-t-il sans la moindre vantardise. En temps normal, il aurait raconté cette rencontre avec fierté, mais au vu des circonstances, il se contenta de garder son sérieux. «On a discuté assez longtemps, j'ai essayé de lui donner des conseils sur comment bien manié son shinai, quand tout un coup il m'a coupé parce qu'il voulait me montrer comment il 'maîtrisait' parfaitement l'art du kendo. C'est alors qu'il s'est mis à agiter son shinai dans tous les sens et à un moment…il a accidentellement donner un coup assez fort sur le capot d'une voiture…une Toyota blanche qui était garée sur la chaussé.» Une goutte de sueur apparut sur son visage rien qu'en se rappelant de ce moment. «Et ce coup a laissé une bosse sur le capot, elle n'était pas vraiment imposante, mais elle était bien le gars s'est rendu compte de ce qu'il venait de faire, il s'est mis à paniquer. J'ai essayé de le rassuré en disant que ce n'était pas bien grave, mais qu'il devrait quand même présenter ses excuses au proprio de la voiture. Pendant que j'essayais de le calmer, j'ai soudainement entendu un homme crié quelque chose derrière moi au sujet de la voiture…»
«Et cet homme, c'était Midoriya?» devina Conan.
«Exactement.» confirma Heiji.«Il avait l'air complètement paniqué et était pâle comme un linge. Il nous a demandé au seconde et à moi si c'était nous qui avions fait cela. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit le mec s'est avancé tout tremblant pour se dénoncer. Pendant que je l'observais s'excuser, j'ai reçu un appel de ma mère qui me demandait où j'étais et si j'avais oublié que les Toyama venaient dîner à la maison. Quand j'ai entendu ça, j'ai sursauté et j'ai dit à ma mère que j'arrivais. Après avoir raccroché, j'ai remarqué que Midoriya ne semblait pas en vouloir au seconde, il souriait même. Constatant qu'il ne semblait pas avoir de problèmes, je me suis excusé en disant que je devais m'en aller et je suis parti.» termina-t-il.
«Je vois…» le faux enfants mit sa main sur son menton. «Alors le détail que tu as remarqué avant de te faire renverser était…»
«La bosse sur le capot…Quand j'ai fait mon rêve, je me suis revu regarder la voiture me foncer dessus et remarquer le capot cabossé après ça…je ne sais pas…je crois que je me suis réveillé, mais comme je te l'ai dit je me sentais bizarre, sur le coup j'avais oublié mon rêve. Mais au bout d'un moment tout ce dont j'avais rêvé m'est revenu en mémoire et ensuite…je me suis demandé pour quelle raison ce capot m'avait-il tant intrigué et…»
«C'est à ce moment-là que tu t'es rappelé ce qui s'était passé la veille de ton accident?» devina une fois de plus l'adolescent rétrécit.
«Tout à fait.» Il hocha la tête avant d'émettre un soupir. «Tu trouves ça fou comme histoire? Pas vrai?» demanda-t-il alors qu'il se rappela que par le passé son meilleur ami ne prenait pas ses histoires de rêves au sérieux.
«Non Hattori.» Il secoua la tête. «Tu m'as dit tout à l'heure que tu avais l'impression d'avoir déjà vu Midoriya avant et ça semblait vraiment te tracasser, c'est pas vraiment étonnant que tu aies fini par te rappeler du moment où tu l'as croisé.»
«Je parle de cette histoire de rêve Kudô…»
«C'est bien grâce à ce rêve que tu t'en es souvenu non? Ecoute, je sais que j'ai pu paraître sceptique par rapport aux cauchemars que tu faisais sur Kazuha-chan et je t'avoue que je le suis toujours par rapport à ça…»
«Je je comprends et je l'accepte.» Il souffla. «En même temps…même moi parfois j'ai du mal à savoir si tous mes cauchemars précédents ont vraiment du sens…» pensa-t-il en se remémorant ce qu'il s'était dit après s'être réveillé dans la voiture d'Hakaze.
«Cependant…le rêve que tu as fait tout à l'heure concerne quelque chose qui t'es arrivé dans le passé et je sais qu'il peut arriver qu'on puisse revoir en rêve des évènements du passé qui étaient profondément enfoui dans notre mémoire.»
«Tu penses que c'est ce qu'il m'est arrivé?»
«A mon avis oui. Le fait que tu es revu Midoriya a probablement réveillé quelque chose dans ta mémoire.»
«Mais tu penses qu'il pourrait avoir un lien avec la disparition de Kazuha?»
« Ce n'est pas impossible…En tout cas, ce que je constate c'est qu'il est bien capable d'être coupable d'un délit de fuite…et d'un vol de voiture. Tu devrais en parler à ton père.» conseilla-t-il. «Surtout que cette histoire ne fait que renforcer mes doutes sur Midoriya.» pensa-t-il.
« Ça m'étonnerait qu'il me croie.» Il leva les yeux aux ciels.«T'imagine? Hey oyaji! Tu te souviens de la voiture qui m'a renversé l'autre fois? Ben il se trouve que le conducteur est Midoriya l'un des vigiles. Et tu sais comment je m'en suis souvenu? Parce que j'ai rêvé de mon accident.» dit-il avec ironie.
«Si tu lui racontes comme tu me l'as dit, je suis sûr qu'il te croira.» assura son ami.
«Hmm…» fit-il avant de se souvenir de quelque chose. Il se mit à regarder de gauche à droite et à soulever sa couverture.«La-la photo où où est-elle?!»
«Du calme. C'est la police qui l'a maintenant.» répondit l'autre calmement.
«La police?!» répéta-t-il d'un air incrédule. «Mais je devais la montrer à la mère de Kazuha mais…je crois que je me suis endormi…»
«Ah oui il s'est passé pas mal de chose pendant que tu dormais.»
Conan se mit à raconter à son meilleur ami les éléments qu'il avait manqué pendant son sommeil. La confirmation de Kagura, sa conversation avec Hattori Heizô, l'hypothèse concernant les initiales H.M et la venue de Takagi. Comme le surintendant d'Osaka lui avait dit, il évita soigneusement de lui parler des dernières nouvelles qui concernaient l'affaire.
Dans tous les cas, le peu de choses qu'Heiji avait appris le firent tressaillirent.
«Alors alors…la fille sur la photo n'est-n'est pas Kazuha.» dit-il d'une voix tremblante.
«Et avec ton père on a conclu que…»
«Kazuha a été en-enlevée parce qu'elle ressemble à cette fille.» coupa-t-il.
«Oui. Tu t'étais posé la question depuis le début?»
«Oui.» confirma-t-il. «C'est pour ça qu'il fallait absolument qu'Obasan confirme mes doutes.»
«Je vois…»
«En tout cas, je suis d'accord avec vous en ce qui concerne les initiales, je pense aussi qu'il s'agit aussi de ceux de cette fille.» déclara-t-il d'un ton sérieux avant d'afficher une expression inquiète. «Mais si Kazuha a été enlevée parce qu'elle ressemble à cette fille et s'ils ont voulu la faire passer pour morte…ça signifie qu'on a affaire à de vrais tordus!» Sa respiration s'accéléra et il pouvait sentir les battements de son cœur faire de même.
«Ne t'en fais pas Hattori.» intervint le détective rétrécit en remarquant que son meilleur ami commençait à paniquer. Il lui prit la main et y déposa quelque chose. «Je te promets qu'on la sauvera des griffes de ces malades!»
L'osakien ne savait pas pourquoi, mais il s'était sentit soudainement apaisé à la seconde où il avait constaté que Conan avait mis quelque chose dans sa main. Intrigué, il regarda ce qu'il tenait…
«C'est l'o-mamori de Kazuha!» s'exclama-t-il étonné. «Mais où l'as-tu…»
«C'est Takagi-keiji qui m'a demandé de te le remettre.» répondit l'autre. «Tu le remettras à Kazuha-chan quand on la retrouvera!» sourit-il.
«Kudô…» fit-il la bouche béante avant qu'un léger sourire ne se dessine sur celle-ci.«Merci.»
«A présent, il n'y a pas de temps à perdre.» dit le tokyoïte en reprenant une expression plus grave. «Appelle ton père et raconte-lui en détail, ce que tu sais sur Midoriya. »
«Je veux bien mais…je ne sais pas où se trouve mon téléphone…Je crois qu'oyaji a demandé qu'on me le prenne.» Il fronça les sourcils.
«Alors prends le mien.» Il sortit son téléphone qu'il utilisait en tant que Kudô Shinichi, le déverrouilla et le lui tendit
«Merci.» fit-il en prenant le portable.
«Je vais te laisser lui parler tranquillement, je vais retourner près de la chambre de Ran pour voir si le médecin a terminé avec elle.» annonça-t-il en se levant de la chaise. «Et par la même occasion, je vais enfin pouvoir parler à Kisaki-san.» se dit-il en se dirigeant vers la porte. «En tout cas, heureusement qu'Hattori n'a pas remarqué que je lui cachais des infos sur l'enquête…»
«Né Kudô.» interpella l'adolescent.
«Oui?» Il sursauta légèrement ne s'attendant pas à ce que le jeune homme l'appelle.
«T'es sûr que tu m'as tout raconté ? Je veux dire oyaji ne t'as pas dit s'il y avait des nouveaux éléments qui avaient été apporté à l''enquête?» demanda-t-il d'un ton méfiant.
«Non…il ne m'a rien dit…» répondit-il sans se retourner afin de ne pas mentir droit dans les yeux de son ami. Cette fois-ci, il avait choisi de se taire et d'écouter Heizô, il aurait voulu avancer sur l'enquête avec Heiji…mais le surintendant de la police d'Osaka avait souligné quelque chose de juste dans sa demande, les mots «Ce garçon ne sera pas capable de tenir en place.» résonnèrent dans sa tête et il ne voulait pas que son meilleur ami s'effondre à nouveau alors qu'il se remettait à peine. Bien qu'Heiji avait promit de ne pas faire de vague, il savait au fond de lui que l'osakien était trop impulsif pour rester inactif. Il savait aussi qu'il avait encore besoin de repos, les cernes présentent sous ses yeux le confirmaient.
«D'accord.» entendit-il simplement en retour de sa réponse. Toujours dos à l'adolescent, il ne vit pas son expression, mais visiblement, il ne comptait pas insister.
«Je te laisse maintenant. A plus tard.» dit-il avant de quitter la chambre.
Après ça, comme il l'avait annoncé, il retourna près de la chambre de Ran. Devant la porte, il y trouva Kagura et Shizuka.
«Ojisan et obasan sont dans la chambre?» demanda le petit détective en s'approchant des femmes.
«Oui. Le médecin a terminé avec Ran-chan.» répondit madame Hattori. «Tu as fini avec Heiji? Que t'a-t-il dit? Parce qu'il avait l'air assez incohérent tout à l'heure…» dit-elle soucieuse.
«Ne vous inquiétezpas ! Heiji-niichan va bien, il s'est souvenu de quelque chose par rapport à son accident, mais il vous racontera lui-même.»
«Hmm…Je vais retourner dans sa chambre dans ce cas, il est tout seul et je préfère éviter qu'il le reste. Avec ce garçon impétueux, on ne sait jamais à quoi s'attendre. A plus tard Conan-kun!» dit-elle avant de s'éloigner. Kagura ne tarda pas à la suivre.
«D'accord.A plus tard! » répondit le faux-enfant. «Elle n'a pas tort et Hattori est bien du genre à profiter du fait d'être seul pour s'enfuir.» pensa-t-il soudainement alors qu'il pouvait sentir la sueur coulée sur son visage. «Bon je lui ai donné pour mission d'appeler son père donc avec un peu de chance, le temps que sa mère revienne il sera toujours en ligne avec lui.» pria-t-il. «J'irai vérifier quand j'irai reprendre mon téléphone. Pour le moment, le plus important est de parler à Kisaki-san.» nota-t-il après avoir revu ses priorités. Après cette réflexion, il entra dans la chambre.
A l'intérieur de la chambre, il trouva bien sûr, les parents de Ran qui était à nouveau au chevet de cette dernière. Ils affichaient tous les deux un visage plus serein et il y avait de quoi, la jeune fille n'avait vraisemblablement plus besoin d'assistance respiratoire.
«Ran-neechan semble mieux.» remarqua-t-il alors que ses paroles attirèrent l'attention des deux adultes de la pièce.
«Oh Conan-kun, te voilà de retour.» sourit Eri en se tournant vers l'enfant.«Oui, en effet elle va beaucoup mieux. Espérons qu'elle se réveille rapidement.»
«Espérons.» répéta le garçon.
«Maintenant que le médecin a terminé avec elle et qu'elle va bien, je vais aller rejoindre Keibu-dono.» annonça-t-il. «Nous n'en avons pas terminé avec cette affaire.» marmonna-t-il d'un air irrité.«Eri si elle…»
«Ne t'en fais pas anata, je te préviendrais, si jamais elle se réveille.» assura l'avocate.
«Merci.» fit-il d'un signe de tête. «Je vous laisse maintenant. Au revoir.» dit-il en quittant la chambre.
«Né obasan.» dit Conan à la seconde où l'homme était parti. «Je voulais vous demander quelque chose.»
«Je t'écoute.»
«Hier vous m'avez dit que vous étiez à la cafétaria c'est bien ça? C'était aux alentours de quelle heure?»
«Aux alentours de 14h30. D'ailleurs, c'est là-bas que j'y ai croisé Sasuke-kun.»
«Et que vous avez trouvé une photo d'après ce qu'Heiji-niichan m'a expliqué.»
«Oui tout à fait.» Elle baissa tristement les yeux.«Mais tout à l'heure la mère de Kazuha-chan m'a raconté qu'il de s'agissait pas de sa fille sur la photo…»
«Oui. C'est pour ça que je voulais savoir, est-ce que vous avez remarqué quelque chose de bizarre à la cafétaria? Tout à l'heure j'y étais et d'après la serveuse, hier il y aurait eu un homme étrange qui aurait demandé du saké au comptoir et selon elle, il était assez irrité. Mais c'était aux alentours de 14h, vous n'étiez sûrement pas arrivée.»
«Non. Mais figure-toi que c'est près du comptoir que j'ai trouvé la photo.»
«Vraiment?!» s'exclama le garçon aux yeux bleus avec étonnement.
«Oui. Je l'ai vu sur le sol au moment où j'allais commander.» dit-elle en mettant son index sur sa joue.
«Hmm…le fait que la photo ait été trouvée près du comptoir ne confirme pas vraiment qu'il s'agisse de l'homme dont la serveuse m'a parlé. Cependant, il y a quand même des chances étant donné qu'entre le moment où Kisaki-san est venue et le moment où ce type a demandé du saké, il ne s'est écroulé qu'une trentaine de minutes. Et vu que l'heure du déjeuner était déjà passé ça m'étonnerait qu'il y ait eu beaucoup de monde entre 14h et 14h30. De plus, j'imagine que si la photo avait atterri sur le sol entre 12h et 13h elle aurait été piétinée par la foule, elle aurait été assez malmenée et aurait été couverte d'empreinte de pas.» réfléchit-il le visage concentré.
«Conan-kun ça va?» demanda Eri.
«Oui.» répondit-il en sortant de ses pensées. «Dîtes-moi, quand vous étiez à la cafétaria, est-ce qu'il y avait du monde?»
«Pas vraiment. Quand je suis arrivée, il y avait une femme avec ses enfants et après j'ai vu Sasuke-kun arrivé. Mais…» Elle mit sa main sur son menton.
«Mais?»
«Quand j'ai vu Sasuke-kun, j'ai eu l'impression qu'il semblait revenir dans la cafétaria.»
«Comment ça?» demanda le petit-détective en haussant un sourcil.
«Quand il est entré, il ne m'a pas vu, c'est moi qui l'aie interpellé depuis la table où j'étais assise à vrai dire. En fait, quand il est arrivé il s'est mis à regarder sous une table. On aurait dit qu'il cherchait quelque chose…»
«Qu'il cherchait quelque chose?!»
«Oui.» Elle hocha la tête. «Et quand je l'ai interpelé, il est immédiatement venu vers moi pour me saluer. Après ça, je lui ai demandé s'il avait perdu quelque chose, il m'a répondu que non et ensuite il a changé de sujet en parlant de son père.»
Conan écouta attentivement les paroles de la femme alors que son cerveau était en plein travaille.
«Le fils de Fujiwara-san cherchait quelque chose hmm…» pensa-t-il. «Si je me souviens bien des funérailles de son épouse, Fujiwara Sasuke n'a pas plus de 25 ans mais…non c'est pas possible.» Il secoua la tête. «Ça n'a pas de sens, il se trouvait à l'hôpital hier pour venir récupérer les affaires de son père…» se dit-il alors qu'un souvenir datant d'il y a deux jours lui venait à l'esprit. «…Son père…ce jour-là… Fujiwara-san a commencé a paniqué quand il a vu Hattori…et… Kazuha-chan…C'est à ce moment-là qu'il a dit le nom de sa femme…Mikoto…»
Le shinai est l'arme utilisée dans la pratique du kendo
