Je ne possède aucun des personnages des différents fandoms.

Recueil de textes tout fandom confondus dans le cadre du Whumptober IA Less 2024

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


12. A la dérive (Tracker)

Isolation / Privation sensorielle

Colter Shaw était allongé sur le sol froid et dur d'une cellule, privé de toute sensation. Ses poignets étaient attachés, les menottes en métal mordant sa peau déjà meurtrie. Une cagoule épaisse et opaque recouvrait sa tête, étouffant ses pensées, coupant toute lumière et tout son. Le monde extérieur n'était plus qu'un souvenir lointain, une illusion que son esprit désespérait de retrouver.

Cela faisait des heures, peut-être des jours qu'il était ici. Le temps avait perdu tout sens. Il ne savait plus depuis combien de temps il était captif, et cette ignorance, cette perte totale de repères, était la pire des tortures. Ses ennemis savaient ce qu'ils faisaient. Ils lui privaient non seulement de ses sens, mais aussi de son esprit. Dans ce silence absolu, même le battement de son propre cœur semblait étranger, distordu, une menace à son équilibre mental.

Son corps était épuisé, affamé, assoiffé. Chaque muscle tremblait sous le stress prolongé, chaque fibre de son être criant pour un répit qui ne viendrait jamais. Sa gorge était sèche, sa langue enflée par le manque d'eau. Les lèvres craquelées, la peau brûlée par la soif, il ne pouvait qu'endurer, incapable de demander de l'aide, incapable même de prier. La douleur était devenue sa seule compagne. Ses pensées, autrefois claires et stratégiques, étaient désormais embrouillées, éparpillées dans un brouillard de confusion. Colter était un survivant, un homme habitué aux situations extrêmes, mais cette fois-ci, il sentait la mort rôder autour de lui. Le silence, d'abord supportable, était maintenant une arme qui pénétrait son esprit, le déchirant lentement.

Colter ne savait pas combien de temps encore il pourrait tenir. Les souvenirs de sa famille, de son père, de son frère Russel, s'estompaient, remplacés par la terreur. Même les visages familiers semblaient s'éloigner de lui, comme s'ils appartenaient à une autre vie, un autre homme. Il n'était plus Colter Shaw, le traqueur, l'homme de terrain ; il était simplement une âme perdue dans l'obscurité.

Puis, sans avertissement, il sentit une pression sur son épaule. Un léger contact, presque imperceptible, mais suffisant pour qu'il sache qu'il n'était plus seul. Le poids des heures passées dans cette bulle de néant s'abattit sur lui avec une force écrasante. La panique monta en lui, mais son corps était trop affaibli pour réagir. La peur était là, tapie sous la surface, prête à le submerger.

La pression se fit plus insistante. Quelqu'un le secouait, un mouvement doux mais ferme. Il tenta de se redresser, de se libérer de la torpeur qui l'engluait, mais son corps ne répondit pas. Ses muscles, atrophiés par l'inaction, refusaient de bouger. Il était à la merci de ses ravisseurs, et la perspective d'une nouvelle vague de torture, d'un nouveau tour de vis dans cet enfer sensoriel, était insupportable. La cagoule fut soudain arrachée de sa tête, et la lumière, bien qu'atténuée, perça violemment son crâne. Il cligna des yeux, son esprit essayant de s'ajuster à ce retour brutal de la vue. Le flou se dissipa lentement, révélant les silhouettes indistinctes de ses tortionnaires. Leur visage restait flou, mais leur malveillance était palpable.

- Comment te sens-tu, Shaw ? Demanda une voix, froide, dénuée de toute émotion, prêt à parler ? Prêt à nous dire ce qu'on veut savoir ?

Colter ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit. Sa gorge était trop sèche, trop irritée. Le simple fait de respirer lui coûtait une énergie qu'il n'avait plus. Il savait que parler, céder à leurs demandes, signifierait trahir tout ce qu'il avait juré de protéger. Mais comment pourrait-il résister davantage ? Comment pourrait-il continuer à endurer sans rien en retour ?

Une autre silhouette s'avança, une seringue à la main, et Colter sentit la terreur se glisser dans ses veines. La douleur physique était une chose, mais la privation sensorielle, l'isolement total, c'était une torture qui dépassait tout ce qu'il avait jamais enduré. Sa volonté, son dernier bastion, était érodée, grignotée par des heures interminables d'angoisse et de désespoir.

Alors que l'aiguille pénétrait sa peau, injectant un liquide glacé qui brûlait ses veines, Colter sut qu'il était sur le point de perdre la bataille, mais il n'avait plus la force de se battre. Il sombra dans l'obscurité une fois de plus, priant seulement pour que la fin soit rapide.