Je ne possède aucun des personnages des différents fandoms.

Recueil de textes tout fandom confondus dans le cadre du Angstober 2024

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


Toucher vénéneux (The Witcher)

La nuit était tombée sur la forêt dense et brumeuse. Jaskier marchait d'un pas hésitant entre les arbres sinistres, leurs branches tordues semblant vouloir l'agripper au passage. Il maudissait intérieurement Géralt de l'avoir laissé seul pour aller traquer ce fichu monstre, il était tellement mal à l'aise qu'il aurait préféré le suivre que de rester seul ici. Un bruissement dans les fourrés le fit sursauter.

- Géralt ? C'est toi ? Appela-t-il d'une voix tremblante.

Seul le silence lui répondit. Puis soudain, surgissant de l'obscurité, une créature cauchemardesque bondit sur lui. Jaskier n'eut pas le temps de crier. En un éclair, il se retrouva plaqué au sol, le souffle coupé. La bête, qui le surplombait désormais, n'avait rien d'humain. Son corps squelettique était recouvert d'une peau grisâtre et translucide, laissant entrevoir un réseau de veines noirâtres pulsant sous la surface. Sa tête chauve était dotée d'yeux entièrement noirs et d'une bouche aux lèvres inexistantes, révélant des rangées de dents acérées. Mais le plus terrifiant était ses mains. Dotées de longs doigts osseux terminés par des griffes acérées, elles semblaient luire d'un éclat malsain dans la pénombre.

D'un geste vif, la créature déchira la chemise de Jaskier, exposant son torse. Le barde tenta de se débattre, mais son assaillant était bien trop fort. Il ne put que regarder avec horreur les mains de la bête s'approcher inexorablement de sa peau nue. Au moment où les doigts glacés entrèrent en contact avec son torse, Jaskier ressentit une douleur fulgurante. C'était comme si des milliers d'aiguilles chauffées à blanc transperçaient simultanément chaque parcelle de son épiderme. Il voulut hurler, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Son corps tout entier se raidit sous l'effet de la souffrance.

La créature, imperturbable, commença à faire glisser ses mains sur le torse de Jaskier avec une lenteur délibérée. Partout où elle touchait, elle laissait des traînées rougeâtres sur la peau, comme des brûlures. Le barde pouvait sentir le poison s'infiltrer dans son corps, se répandant dans ses veines comme un feu liquide. Son sang semblait littéralement bouillir dans ses veines. Jaskier avait l'impression que chacun de ses vaisseaux sanguins allait exploser sous la pression. La douleur était si intense qu'elle occultait tout le reste. Il ne voyait plus la forêt autour de lui, n'entendait plus les bruits de la nuit. Tout son univers se résumait à cette souffrance atroce qui irradiait depuis son torse jusqu'aux extrémités de son corps.

Les secondes s'étiraient comme des heures. Jaskier luttait pour rester conscient, mais il sentait son esprit s'embrumer. Des points noirs dansaient devant ses yeux. Il savait qu'il était en train de perdre le combat. Soudain, son corps fut secoué de violents spasmes. Ses membres se mirent à convulser de façon incontrôlable, comme animés d'une volonté propre. Ses yeux se révulsèrent dans leurs orbites tandis que son dos se cambrait dans un angle impossible.

La dernière chose que Jaskier vit avant de sombrer dans l'inconscience fut le visage impassible de la créature, ses yeux noirs le fixant sans la moindre trace d'émotion.

Le temps passa, impossible à mesurer dans l'obscurité de la forêt. Jaskier gisait immobile sur le sol, son corps secoué de tremblements sporadiques. Sa peau, couverte de sueur, brûlait d'une fièvre intense. Même dans son état d'inconscience, des gémissements de douleur s'échappaient parfois de ses lèvres.

OooooO

Ce fut ainsi que Géralt le trouva, plusieurs heures plus tard. Le sorceleur émergea des ombres, ses yeux dorés scrutant rapidement la clairière à la recherche de menaces. Quand son regard se posa sur la forme inerte de Jaskier, son visage habituellement impassible se crispa d'inquiétude.

- Jaskier ! Appela-t-il en s'agenouillant près du barde.

Mais Jaskier ne répondit pas. Son visage était pâle comme la mort, contrastant vivement avec les marques rougeâtres qui couvraient son torse exposé. Sa respiration était rapide et superficielle, entrecoupée de halètements douloureux. Géralt posa une main sur le front de son ami et la retira aussitôt, surpris par la chaleur qui en émanait. La fièvre était dangereusement élevée. Soudain, le corps de Jaskier fut secoué d'une violente convulsion. Ses membres se raidirent, son dos se cambra, et un cri étranglé s'échappa de sa gorge. Géralt le maintint fermement, l'empêchant de se blesser davantage.

- Tiens bon, Jaskier, murmura le sorceleur, une note de peur inhabituelle dans sa voix.

Quand la crise passa, Jaskier retomba, inerte. Sa respiration était encore plus laborieuse qu'avant, et Géralt pouvait entendre un sifflement inquiétant dans sa poitrine. Le sorceleur examina rapidement les marques sur le torse de son ami. Ses yeux s'assombrirent de reconnaissance et d'inquiétude.

- Une Wraith vénéneuse, gronda-t-il. Merde.

Géralt savait que le poison de ces créatures était particulièrement virulent. Sans traitement, il était presque toujours fatal et Jaskier avait déjà perdu beaucoup de temps. Avec délicatesse, Géralt souleva Jaskier dans ses bras. Le barde gémit faiblement, son corps brûlant contre la poitrine du sorceleur.

- Ne meurs pas, Jaskier, murmura Géralt, la mâchoire serrée. Tu n'as pas intérêt à mourir.

Mais alors qu'il s'élançait à travers la forêt, Jaskier toujours inconscient dans ses bras, Géralt ne pouvait ignorer la peur qui lui nouait l'estomac. Pour la première fois depuis longtemps, le sorceleur se surprit à prier. Prier pour que son ami survive, pour qu'il ne soit pas arrivé trop tard.