NDA 15/09/24 : Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien? D'abord, merci à ceux et celles qui suivent cette histoire, j'espère qu'elle vous plait! N'hésitez pas à donner votre avis sur ce qui vous semble dérangeant, ou que vous adorez, au contraire.

Je préviens que si les tomes Harry Potter s'arrêteront techniquement sur ces chapitres, j'ai poursuivi l'histoire de Minerva McGonagall, et j'espère qu'elle vous plaira tout autant que les tranches de vie que j'avais écris à ma sauce. En attendant d'y être, cependant, je vous souhaite une bonne lecture, et vous dit à dans deux semaines!


Juin 1997

Il n'y avait plus aucune retenue, et le corps chutait librement de la tour d'astronomie.

Les mangemorts à Poudlard, Minerva avait fait en sorte d'évacuer le plus d'élèves hors de l'école, comme Albus l'avait convenu lors de leur dernière réunion, mais au moment de franchir les derniers mètres qui les séparaient de la grille de l'école, Luna Lovegood pointa avec stupéfaction la tour d'astronomie, où se tenait Albus, dos dans le vide. Minerva n'entendit pas le sort, mais elle sut ce qu'il était avant même qu'il ne touche sa cible.

«Non…»

Et la chute.

Ce fut la minute la plus longue qu'elle vécut. Naturellement, elle avait tendu sa baguette, pour ralentir cette dernière, mais qu'est-ce que cela allait changer? Le temps de prendre véritablement conscience de ce qu'il s'était passé, il n'y avait plus personne à l'étage… Confiant la surveillance des élèves présents aux préfets en chefs, l'animagus courut aussi vite qu'elle le put jusqu'au corps désormais au pied de la tour d'astronomie.

Elle aurait pu se féliciter de sa vitalité pour son âge, mais seul le cadavre sans vie d'Albus occupait ses pensées. Et toutes leurs disputes lui revinrent, leurs disputes de ces sept dernières années, puis les confidences, leur amitié. Un spectre d'émotion passa sur le visage de la sorcière, qui vint, avec une délicatesse certaine fermer les paupières de celui qui avait été le sorcier le plus puissant de leur époque.

Les élèves avaient fini par la rejoindre sans qu'elle n'en prenne réellement conscience, et tous, sans exception, avaient levés leurs baguettes, laissant échapper de fins halos d'or en guise d'adieu. Dans ses bras, reposait inerte, le corps de son ami. Albus était mort, et Minerva n'arrivait pas à se détacher de cette vision macabre qui venait la hanter même sous ses paupières closes.

Les combats terminés, les professeurs présents s'étaient chargés de ramener les élèves dans leur salle commune, disant de passer dans leur bureau au moindre souci, ou juste s'ils avaient envie de parler. Minerva et Pompom s'était occupée de ramener la dépouille à l'infirmerie, et avec douleur, avaient entamés l'embaumement de ce dernier… Chourave avait de son coté, constitué un cercueil en bois d'if, très délicat, et sur lequel était gravé des mots sincères, des mots qu'ils ne pourraient plus lui dire à présent…

Au matin, les choses étaient redevenues calmes, calmes mais funestes. Et c'est de noir que les habitants de Poudlard se vêtirent tous, rejoignant l'ilot dans le parc de l'école, sans un mot, sans une parole, avec pour seule chant, les sanglots étouffés dans les mouchoirs. Cette perte était la plus lourde qui soit pour eux tous, et Minerva ignorait encore les conséquences que cela aurait sur leur vie future. Elle se contentait de gérer la situation comme elle le pouvait…

Mettre les membres de l'ordre au courant, prévenir le ministère, les amis… Alberforth… Ce dernier n'était pas venu, elle s'en doutait, mais elle avait tout de même envoyé la lettre… Dans le monde sorcier, on mettait habituellement une semaine pour s'occuper de tout cela… Pourtant, ils avaient mis moins de vingt-quatre heures. Ils n'avaient pas le choix… Le temps était désormais contre eux. Dumbledore tombé au combat, les mangemorts n'en seraient que plus vifs… Et le ministère était déjà de moitié corrompue…

L'avenir s'annonçait bien sombre, et l'écossaise espérait que, malgré tout, quelques rayons d'espoir subsisteraient dans l'obscurité du monde à venir.

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Mai 1998

La tête lui tourne.

Tout s'enchaine bien trop vite, mais elle n'y peut rien. Les défenses sont tombées, la barrière de protego a été explosée par Voldemort… Les armures et statues enchantées ont fait face à un plus grand nombre d'ennemis. Géants, Accromantulas, vampires, troll… Conserver les sorts d'animation sur elles avaient été des plus complexe, surtout lorsque les mangemorts s'étaient déversés dans la cour du château.

Tous les élèves volontaires s'étaient précipités sur eux à leur tour, tandis que Pomona et Filius s'évertuer à animer le lac pour tenter de noyer le plus de créatures sur leur passage. Mais cela n'avait pas été suffisant, et la vague de détraqueurs qui avait suivi fut des plus burlesques lorsque on découvrit les premiers corps. Des enfants si jeunes, ils n'auraient jamais dû se battre pour une cause dont ils ne comprenaient pas le sens. Des victimes de cette folie toujours plus radicalisée et sombre.

Les Carrows sont de retour parmi les rangs ennemis, et ces derniers tentent de se venger de l'humiliation qu'elle leur a fait subir, elle, l'écossaise qui n'en valait apparemment pas la peine. Mais elle les attend de pieds ferme. Deux doloris foncent droit sur elle, et faisant venir à elle la carcasse d'une amure, elle les dévie de leur trajectoire. Mais pas le temps d'être fière d'avoir pensé à cela, les frères et sœurs sont là, et les éclairs colorés viennent jusqu'à elle.

Boucliers et stupéfix s'enchainent de sa part, mais elle a bien conscience que ça ne tiendra pas longtemps contre des impardonnables, alors elle change la donne, et reprends ses fonctions de professeur de métamorphose en même temps que combattante. Et soudainement, les membres des sorciers en face se transforment, plumes, difformité, excroissance au bout des doigts, elle s'en donne à cœur joie. Le duo est neutralisé, et elle passe à d'autres mangemorts.

Mais tout s'enchaine trop vite, et sa tête menace d'imploser. Un bombarda la manque de peu et vient s'écraser sur un pilier de l'école, faisant voler des éclats de granit jusqu'à elle. Minerva n'a pas le temps de se protéger, et sa tête est heurtée par un projectile. Un grognement sourd plus tard, et du sang coulant le long de son arcade jusqu'à son menton, la sorcière s'énerve…

En son cœur, elle revoit encore l'attitude du mage noir à l'encontre de celui qu'elle avait manqué d'adopter de force, elle revoit ce pied crochu appuyer sur son visage inerte… Puis le discours de Voldemort pour que tous se rendent… Elle se souvient très bien du discours de Neville Londubat, et de la fierté qu'elle avait ressentie en l'écoutant leur redonner du courage à tous.

Et c'est en voyant le corps de Denis Crivey s'écrouler au sol dans un dernier soupir, que la lionne prends conscience qu'il ne sert à rien de rester gentille avec l'ennemi. La barrière entre le bien et le mal s'effondre en son esprit. Elle ne veut plus perdre un seul des siens, sa baguette se lève, elle prend le contrôle d'un mangemort et l'utilise pour combattre les autres meurtriers pendant qu'elle se charge de percer la défense des plus proches d'elle.

Hargneuse, ce sont des grognements sourds et presque animal qui franchissent sa gorge. Des sorts de découpe quittent sa baguette, des bombarda, des stupéfix, des sorts de métamorphose… Les ennemis alentours se retrouvent avec les jambes devenues pattes de poulet, les bras changés en arbre, et ainsi de suite. Elle enchaine les sorts, et ses ennemis finissent même par succomber à leurs blessures. Certains maléfices sont d'ailleurs inconnus aux mangemorts, prononcés dans un gaélique criard.

Et bien vite, l'information que Minerva n'était pas si fragile et incapable que cela vient aux oreilles du mage noir. Et dans son observation méticuleuse de la bataille, il prend conscience que cette femme est bien plus qu'un simple pion de Dumbledore. C'est une mage, et résistante qui plus est. La baguette de cette dernière envoie des vibrations alentours, et il arrive que des ondes de choc repousse ses mangemorts.

La voix de Voldemort résonna alors fortement dans la cour, et les mangemorts combattant Minerva s'écartèrent pour le laisser passer. Ce fut Kingsley qui informa l'écossaise de l'arrivée du mage noir droit sur elle, et c'est au dernier moment qu'elle parvint à se protéger. Une écorchure naquit cependant sur son visage, et elle répliqua alors avec de la métamorphose, tentant de changer les membres supérieurs du mage en bois. Hélas, Voldemort faisait exploser ses boucliers en morceaux, et parvenait toujours à la toucher.

L'ancien garde du corps du ministre acheva son combat avant de rejoindre rapidement la sorcière aux prises avec le meurtrier de masse. Si elle ne pliait pas, elle avait tout de même beaucoup de mal à se protéger et attaquer en même temps, car ce combattant-là ne faisait pas dans la demi-mesure. Elle avait déjà subi plusieurs doloris, et ses bras tremblaient sous les impulsions magiques d'en face. Il ne fallait pas qu'elle lâche sa baguette, surtout pas.

Un second bouclier se leva, issu de la baguette d'Horace Slughorn, bien décidé à protéger sa collègue contre son ancien élève. Ainsi, Minerva faisait front, pendant que les deux sorciers la protégeaient des sorts et maléfices cuisants du mage noir. Et cela rendit la manœuvre bien plus efficace que lorsqu'elle était seule.

Ils tinrent ce qui fut le quart d'heure le plus long de leur vie. Du sang s'écoulait du nez du professeur de métamorphose, sous l'effet de ce trop-plein de magie utilisé, de ces sorts qui s'enchainent, et de son épuisement. Ses alliés avaient beau enchainer les boucliers les plus puissants pour la protéger, ces derniers volaient en éclats tellement souvent qu'elle prenait aussi les vagues de magie résultant des explosions en contrecoups.

Et puis il y eut des exclamations de stupeur parmi la foule autour d'eux, mangemorts, membre de l'ordre et élèves s'écartèrent subitement du passage, et le regard du mage noir trembla de fureur, manquant sa cible de peu. Minerva esquiva donc sans difficulté, avant de se tourner vers l'origine de ce revirement de situation. Une silhouette sale se détachait de la foule, avec un nid de poule en guise de cheveux, noir de jais, des lunettes rondes cassées sur le nez, et une cicatrice en forme d'éclair sur son front couvert de sang et de poussière.

Harry Potter.

La tête lui tourne, pourtant, c'est un sourire soulagé qui se dessine sur son visage, tandis que le garçon qui a survécu une nouvelle fois fait face à son ennemi de toujours. Et plus encore, le soulagement se fait remplacer par une vague de fierté et de confiance surnaturelle. Si Harry était toujours là, si tous étaient pour la plupart vivant alors que ce combat semblait perdu d'avance, il fallait redoubler d'efforts. Pour que ceux qui étaient tombés aujourd'hui ne soient pas mort en vain, et que ceux qui naitront demain vivent dans un monde plus beau.

Une pause d'une seconde, tandis que Harry et Voldemort entame leur propre combat, avant que Minerva ne se reprenne et combatte, toujours aussi farouche, les mangemorts restants. Plus personne ne mourra aujourd'hui dans son camp, elle en fait le serment.

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Janvier 2001

Il faisait froid en ce matin du 3 janvier, et si quelques jours plus tôt, les visages affichaient le deuil et la peine, ils étaient aujourd'hui solennels et impérieux.

Le domaine avait été décoré, moitié magique, moitié naturel. Des guirlandes, des tartans étendus aux quatre coins des murs de la vieille bâtisse. Et tout le monde bavardant gaiement. Le clan tout entier s'était réuni, cousins, frères, sœurs, femmes enfants, père et grands-parents. Il y avait de tout. Minerva avait réussi à réunir sa famille maternelle et paternelle ensemble, réunie en un seul clan. Le leur.

Si la perte de leur père était douloureuse, le plaisir de l'avoir eu avec eux tous ce temps, les souvenirs plaisants, les rires, les encouragements… Sa manie de toujours dire que Minerva était née pour être chef, et ses deux frères pour être ses boucliers… Son regard amusé sur la magie, et courageux peu importe la situation. Son travail dans les champs avec les nombreux métayers, les voyages vers la ville, ce père de famille, ce chef de clan, cet homme merveilleux et cet ami admirable.

Et aujourd'hui, elle était à sa place. Une robe à l'aspect médiéval émeraude et argentée, qui aurait plu à tout serpentard qui se respectent, et probablement fait sourire Severus s'il avait été encore en vie. Le tartan de leur famille, aux filaments pourpres sur ses épaules et sertie d'une broche en forme de chardon, elle-même faite en argent. Sa chevelure parsemée de mèches argentées était coiffée en un chignon haut, sur lequel était attaché un haut chapeau de plumes composées de différents verts et pourpre. À sa taille, une ceinture de cuir large auburn, et une rapière pendant à cette dernière.

Elle avait tracé dans le hall, la tête haute, venant prendre place comme on le faisait à l'ancienne, sur le large fauteuil de la grande salle de la bâtisse. Elle avait alors prêté serment d'être loyale, juste et droite envers tous ceux qui portaient son nom ou lui serait loyaux. Qu'elle partagerait ses repas avec eux lorsque l'hiver viendrait frapper à leur porte, et ainsi de suite. Pas une seule fois, elle ne s'était laissée aller à l'émotion qui l'envahissait pourtant. Jamais son gaélique ne s'était rendu plus balbutiant, elle était directe, presque autoritaire finalement.

Un à un, tous les convives prirent place, certains assit par épuisement, les femmes enceintes posées sur de longs canapés, les pères et enfants derrière. Et au coucher du soleil, un carillon retentit, signe que les allégeances pouvaient enfin se faire. D'abord, Malcolm se présenta. Il donna son nom, celui de leurs parents, et annonça qu'il mettait ses capacités magiques et normales au service de sa sœur ainée. Vint ensuite son épouse, leurs enfants…

Hadrian prononça une allégeance particulièrement touchante et lourde de sous-entendu, digne du serpentard qu'il était. Estimant qu'elle n'aurait jamais d'enfant, il jurait de la servir en tant que loyal neveu, et qu'il serait prêt à prendre la relève lorsqu'elle passerait le flambeau à la génération future. Minerva fonça légèrement le bout du nez, avant d'esquisser un sourire amusé et tout aussi vicieux que le regard de son neveu de trente ans.

«J'ose espérer que vous saurez vous montrer patient, alors, puisque je ne compte pas m'éteindre au premier siècle passé…» La réplique avait fait rire l'assemblée toute entière.

Puis, le reste des convives passa son tour, chacun renouvelant le serment de servir le clan McGonagall, que ce soit par sa magie ou ses travaux. Plusieurs centaines de personne répétèrent ainsi la même chose, avant qu'on ne serve un whisky malte directement au fut, et que tout le monde s'y abreuve avec plaisir…

Une fois les premières gorgées prises, la partie solennelle de l'évènement prit fin, et comme dans toute maison écossaise, l'ambiance fut euphorique et pleine d'éclat de rire forts et puissants.