Acte VIII
Le lendemain de la naissance de Nathaniel, la maison de Kol et Davina était silencieuse, imprégnée d'une atmosphère de calme après les événements tumultueux de la veille, dans leur chambre, Kol et Davina s'accordaient un moment intime avec leurs enfants. Le couple, submergé par l'amour et la tendresse, savourait cette bulle de sérénité, Sophie, Alanna et Aiden étaient assis près d'eux, fascinés par leur petit frère Nathaniel, que Davina tenait tendrement dans ses bras. Ce moment de tranquillité était essentiel, loin des menaces qui les entouraient, un temps où Kol et Davina pouvaient se concentrer uniquement sur leur famille. Kol, ses yeux remplis d'un mélange de fierté et de protection farouche, ne pouvait s'empêcher de jeter des regards affectueux à chacun de ses enfants. Il caresse doucement la tête de Nathaniel, réalisant combien leur vie venait de changer avec cette nouvelle naissance, Davina, elle, se sentait profondément connectée à sa progéniture, ressentant le lien puissant qui les unissait tous.
Il s'agissait d'un amour inconditionnel et d'une détermination de les protéger, coûte que coûte, cependant, en dépit de l'harmonie qui régnait dans la pièce, une tension sourde persistait, ils savaient que la menace d'Esther n'était pas éteinte. Cette pensée planait comme une ombre, rappelant que la paix qu'ils chérissaient en cet instant était fragile, pendant ce temps, dans le salon, l'atmosphère était bien différente. Elijah, Elena, Clarisse, et Marie-Alice étaient rassemblés, une inquiétude palpable entre eux, Elena, visiblement encore sous le choc de l'attaque d'Esther, brisa le silence.
- Kol ne pardonnera jamais ce qu'Esther a tenté de faire à Alanna…
Son regard trahissait une crainte profonde, comme si elle réalisait l'ampleur de la situation à venir, Elijah, habituellement calme et réfléchi, avait dans ses yeux une lueur glaciale, reflétant sa propre colère.
- Kol ne le fera pas, et Davina non plus. Si elle avait fait cela à nos enfants, je ne l'aurais jamais pardonné… répondit-il froidement.
Sa voix résonnait dans la pièce avec une froide détermination, Elijah comprenait l'importance des liens familiaux, et Esther avait franchi une limite sacrée, Marie-Alice, qui connaissait Kol mieux que quiconque, croisa les bras, ses yeux devenant plus sombres, plus glacials.
- La guerre arrive… murmura-t-elle, presque comme une prophétie.
Son ton était sans équivoque, rempli d'une certitude que chacun dans la pièce ressentait, elle savait à quel point Kol pouvait être implacable quand il s'agissait de ceux qu'il aimait, et maintenant, il avait une raison de se battre comme jamais.
- Et nous soutiendrons Kol et Davina dans cette guerre acquiesça Clarisse, toujours calme, mais tout aussi résolue.
Sa voix, bien que calme, portait une gravité indéniable, elle ne voyait pas cela comme une simple querelle familiale, mais comme une lutte où chacun devait prendre position pour défendre ceux qu'ils chérissaient. L'atmosphère dans le salon était tendue, chaque membre de la famille réalisant que ce calme avant la tempête ne durerait pas, ils savaient tous que la guerre avec Esther était inévitable. La tentative d'attaque contre la petite Alanna avait scellé le destin de cette bataille, et maintenant, chaque action future serait guidée par la protection des êtres qu'ils aimaient, dans ce silence lourd, un accord tacite s'établit entre eux. Ils seraient unis, prêt à faire face à tous les ennemis qui se dresseraient sur leur chemin, après un long silence, Elena, visiblement troublée, se tenait au centre de l'attention. Son visage trahissant une lutte intérieure entre la confusion et l'incompréhension, ses traits marquaient l'inquiétude, ses sourcils froncés accentuant l'intensité de son questionnement, elle rassembla son courage, prenant à nouveau la parole.
- Je ne comprends pas. Qu'espérait Esther en enlevant Alanna ? Pourquoi s'en prendre à une enfant ? Questionna-t-elle, sa voix tremblante résonnant dans l'air tendu.
Les mots d'Elena reflétaient son désarroi face à l'absurdité de la situation, son regard cherchait des réponses dans celui de Marie-Alice, mais la sorcière, bien consciente de la gravité de la situation, savait que des explications s'imposaient. Elle échangea un regard furtif avec Clarisse, un échange silencieux qui exprimait une compréhension mutuelle de la menace qui pesait sur Alanna, puis, se tournant vers Elena, elle adopta une expression grave.
- Tu ne comprends pas parce que tu ne sais pas à quel point Alanna est spéciale. Les sorcières sensitives, comme Alanna, sont extrêmement rares. Elles ont un lien unique avec les forces magiques, une connexion qui dépasse celle des autres sorciers. Elles ressentent la magie, l'anticipent, la contrôlent d'une manière instinctive.
Elena fronça les sourcils, tentant de saisir la profondeur de ces révélations, elle avait souvent entendu parler des pouvoirs des sorcières, mais l'idée que sa nièce ait un don particulier lui était nouvelle.
- Mais Alanna est si jeune… Comment Esther pourrait-elle exploiter cela ? Interrogea-t-elle, une note d'angoisse dans sa voix.
- Justement, c'est là tout l'enjeu. Une sorcière sensitive a des capacités qui, si elles sont canalisées, peuvent devenir une arme puissante. Elles peuvent percevoir des choses que personne d'autre ne peut comprendre, manipuler les énergies à un niveau que même les plus puissants sorciers peinent à atteindre. Et si quelqu'un comme Esther pouvait contrôler ces capacités, elle aurait accès à une force incommensurable… Expliqua Marie-Alice en secouant doucement la tête, son expression se durcissant légèrement.
Un frisson parcourut Elena à cette pensée, tandis que les implications se dessinaient dans son esprit.
- Donc Esther voulait… utiliser Alanna pour ses propres fins ? Demanda-t-elle, sa voix trahissant une panique croissante.
- Exactement. Alanna n'est pas qu'une simple enfant à ses yeux. Elle voit en elle une source de pouvoir. Si elle pouvait la prendre sous son contrôle, elle disposerait d'un levier sur nous tous, et même bien au-delà. C'est pour cela qu'elle la voulait, pour exploiter son potentiel et le modeler à sa propre image… déclara Marie-Alice, sa voix se durcissant davantage.
- Et c'est précisément pour cela que Kol et Davina ne lui pardonneront jamais. Esther n'a pas seulement tenté de leur voler leur fille, elle a essayé de transformer Alanna en quelque chose d'inhumain, en instrument de pouvoir… intervint Clarissa, attentive, avec une voix posée mais empreinte de gravité.
Ces mots résonnèrent profondément en Elena, qui réalisa alors à quel point le danger était, le silence retomba, lourd de cette révélation, la guerre qui se préparait n'était pas n'était pas qu'une simple querelle familiale. C'était un affrontement pour le contrôle d'une force rare et puissante, une guerre pour protéger Alanna, et tous ceux qu'Esther pourrait menacer à travers elle, Elijah, absorbé par la conversation, réfléchissait à ce que venait de d'expliquer Marie-Alice, quand un détail lui traversa l'esprit.
- Est-ce que Kol est un sensitif ? Demanda-t-il soudainement, sa curiosité se manifestant à travers sa question.
- Kol a passé plus de temps avec les sorcières qu'aucun autre vampire avant lui, il est unique… Répondit rapidement Clarisse.
- Kol est un vampire millénaire, lié dans une union interdite par les ancêtres. La magie polaire qui était bloquée en raison de sa nature vampirique a été libérée… ajouta Marie-Alice avec conviction.
- Cela ne répond pas à ma question, où voulez-vous en venir ? Questionna Elijah, avec insistance, sentant que la réponse n'était pas complète.
- Les sorcières de la Nouvelle-Orléans ont toujours entendu parler de la famille Originelle, mais encore plus de Kol. Il a été dans de nombreuses communautés sorcières, il a aidé à guérir des maladies, à résoudre des conflits entre clans. Il a une influence unique dans ces communautés, en particulier ici expliqua Clarisse après une profonde inspiration.
- Vous ne comprenez pas à quel point Kol est important dans les communautés sorcières, et combien elles ont souffert lorsqu'il n'était plus parmi nous. Les ancêtres le savent, et c'est pourquoi ils ont unis mon frère d'âme et mon arrière-petite-fille dit Marie-Alice en fixant Elijah et Elena avec une intensité grandissante.
Elena, comprenant enfin où Clarisse et Marie-Alice voulaient en venir, exprima sa réalisation avec un léger tremblement de voix :
- Kol et Davina représentent l'avenir de la Nouvelle-Orléans.
Clarisse et Marie-Alice échangèrent un sourire complice, partageant une compréhension mutuelle avant de déclarer d'une même voix :
- Ils ne représentent pas uniquement le futur, ils incarnent un Âge d'Or pour toutes les communautés du quartier français et au-delà.
Elijah et Elena, abasourdis par ces révélations, se trouvèrent dans un tourbillon d'émotions, Elijah, envahi par un sentiment de culpabilité, se remémora toutes les fois où il avait aidé Klaus à poignarder Kol, un acte qui lui pesait lourdement sur la conscience. La honte qui l'envahissait se transforma progressivement en colère froide, il savait qu'il devait agir, finalement, cette colère se mua en une détermination farouche. Elijah se jura de protéger la famille de son frère, ainsi que celle qu'il avait construite avec Elena et leurs enfants, sa résolution s'affirma avec force, il ne laisserait pas Esther nuire à ceux qu'il aimait. Une nouvelle ère de protection et de loyauté s'annonçait, et Elijah était prêt à se battre pour elle, plus tard dans la journée, Marie-Alice se tenait dans sa chambre, assise sur le bord de son lit, les pensées vagabondes. La porte était entrouverte, laissant filtrer un léger courant d'air, elle aimait cet espace, refuge intime au milieu des bouleversements récents.
Soudain, la porte se referma en douceur, et elle tourna la tête pour voir Clarisse entrer, son expression indéchiffrable, Marie-Alice fronça les sourcils, elle était clairement intriguée par le comportement de Clarisse.
- Qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t-elle, une pointe de curiosité dans la voix.
Mais au lieu de répondre, Clarisse avança résolument et, en un éclair, scella ses lèvres contre celles de Marie-Alice dans un baiser passionné, presque urgent, surprise, mais rapidement envahie par un flot d'émotions intenses, Marie-Alice répondit instantanément. Ses bras s'enroulèrent autour du cou de Clarisse, la tirant plus près d'elle, comme si ce geste pouvait combler toutes les incertitudes et peurs qui flottaient encore en elle. Le baiser, plein de désir et de promesses, se termina doucement, leurs souffles entrelacés, Clarisse le regard brûlant de sincérité, murmura avec une tendresse inhabituelle :
- Je sais que ça ne fait que deux mois que nous nous rapprochons, mais… Je t'aime, Alice…
Les mots résonnèrent dans le coeur de Marie-Alice comme une mélodie douce et apaisante, elle se surprit à sourire, un sourire plein de soulagement et d'amour, son coeur battant la chamade, elle souffla :
- Et je t'aime, Clarisse…
Cet aveu, bien qu'il fût nouveau, lui semblait aussi naturel que leur proximité grandissante, pourtant, une ombre passa sur son visage alors qu'elle baissait légèrement les yeux, une lueur d'incertitude traversant son regard.
- Si Esther voulait Alanna pour ses pouvoirs… Elle cherchera sûrement un moyen de m'avoir aussi. Je suis aussi une sensitive, je ne serai pas à l'abri… dit-elle, la voix légèrement tremblante.
L'idée même qu'Esther puisse la cibler à son tour, la terrifiait, une peur viscérale qu'elle n'osait jusqu'alors avouer, Clarisse, sentant le doute qui s'immisçait dans l'esprit de sa bien-aimée, raffermit son emprise autour d'elle.
- Je peux te garantir que je ne la laisserais jamais te faire le moindre mal. Et si, par malheur, elle ose s'en prendre à toi, je lui ferai regretter… répliqua Clarisse, d'une voix basse mais tranchante.
Ses yeux, habituellement doux et apaisants, s'illuminèrent d'une détermination farouche, il y avait dans les paroles de Clarisse une promesse d'une intensité rare, une force tranquille mais inébranlable. Marie-Alice la regarda, fascinée, le coeur réchauffé par cette déclaration, elle n'avait jamais ressenti un tel sentiment de sécurité, comme si rien ne pouvait l'atteindre tant que Clarisse était à ses côtés. Un silence confortable s'installa, leurs mains entrelacées, Marie-Alice réalisa qu'elle n'était plus seule, elle avait désormais quelqu'un prêt à tout pour la protéger, quelqu'un qui l'aimait autant qu'elle l'aimait en retour. Leurs deux magies, leur connexion, devenaient une barrière infranchissable contre les ténèbres, Clarisse brisa finalement le silence, avec un sourire tendre mais décidé.
- Je ne laisserai personne te toucher, Alice. Pas tant que je suis là.
Ces mots étaient prononcés avec une telle force que, malgré leur tendresse, ils résonnaient comme une promesse inébranlable, le ton protecteur de Clarisse était une déclaration d'amour, mais aussi un engagement à protéger Marie-Alice contre toutes les menaces extérieures. La simple idée que quelqu'un puisse faire du mal à sa bien-aimée lui était intolérable, elle ferait tout pour la défendre, peu importe le prix. Marie-Alice, touchée par cette assurance, ferma les yeux un instant, laissant les paroles de Clarisse s'imprégner en elle, c'était comme si, à travers ces mots, une armure invisible se formait autour d'elle. Clarisse était sa forteresse, son refuge, et à cet instant, Marie-Alice se sentit enveloppée d'un sentiment profond de sécurité et de réconfort, elle murmura alors, sa voix apaisée, presque comme un soupir :
- Avec toi, je me sens invincible.
Ces simples mots portaient une vérité puissante, ensemble, elles étaient plus fortes que tout ce qui pourrait se dresser contre elles, elles partageaient un lien indéfectible, une union nourrie non seulement par l'amour, mais par une confiance et une compréhension mutuelles. Elles ressentaient cela si profondément qu'elles transcendaient le quotidien, dans ce moment suspendu, où le monde extérieur semblait s'effacer. Clarisse et Marie-Alice savaient que peu importe les tempêtes à venir, elles seraient toujours ensemble, main dans la main, prêtes à affronter l'avenir, c'était un pacte silencieux, une certitude que rien ni personne ne pourrait briser leur lien. Alors qu'elles se trouvaient allongées l'une contre l'autre sur le lit de Marie-Alice, la douceur de cet instant d'intimité se prolongeait. Le calme qui régnait dans la pièce contrastait avec l'intensité de leurs émotions, Marie-Alice tourna lentement la tête vers Clarisse, plongeant son regard dans celui de sa compagne. Ses yeux étaient remplis d'adoration, une expression qui traduisait à quel point elle était reconnaissante de partager sa vie avec une personne aussi forte et aimante, avec une tendresse infinie, Marie-Alice murmura :
- Tu veux bien rester dormir avec moi ?
Sa voix était douce, presque timide, mais pleine d'un désir simple et pur, celui de ne pas être seule cette nuit, elle voulait sentir la présence de Clarisse à ses côtés, la chaleur de son corps, la sérénité de savoir qu'elle était là. Clarisse répondit par un sourire, un sourire doux mais empli d'une certitude presque maternelle, sans dire un mot dans l'immédiat, elle leva la main pour caresser la joue de Marie-Alice. Ses doigts effleurèrent doucement la peau de sa bien-aimée, tandis que son pouce dessinait un geste léger et réconfortant sur sa joue, puis, avec une voix à peine audible, elle souffla :
- Je ne te quitte plus.
Ces mots, simples mais lourds de sens, scellaient une promesse, Clarisse n'était pas seulement là pour la nuit, elle s'engageait à rester, à être présente, à ne plus jamais laisser Marie-Alice affronter le monde seule. Dans une douceur infinie, Marie-Alice posa ses lèvres sur celles de Clarisse, ce baiser, bien plus qu'un simple geste d'affection, était le symbole de leur union profonde, au moment où leurs lèvres se touchèrent, elles ressentirent une onde électrique passer entre elles. Leur connexion était si forte qu'elle semblait être amplifiée par la magie elle-même, elles n'étaient pas seulement deux âmes amoureuses. La magie des ancêtres, qui couvait depuis des générations dans leurs lignées, se mêlait à la leur, elles se sentaient complètes, enfin entières, comme si elles étaient destinées à cet instant précis. Pour la première fois depuis des années, Marie-Alice et Clarisse ressentaient une paix profonde, un sentiment de plénitude qu'elles n'avaient jamais atteint auparavant. Leurs pouvoirs, leur amour, et leur connexion spirituelle s'étaient harmonisés, créant une symbiose parfaite, elles étaient prêtes à affronter le monde, ensemble.
La nuit, tombée depuis longtemps, baignait la maison d'une atmosphère de calme presque irréel, comme si le temps lui-même s'était figé pour permettre un moment de répit à ses habitants, une quiétude surnaturelle régnait, uniquement troublée par les doux murmures du vent à l'extérieur. Dans leur chambre, Elijah se tenait à côté du lit, regardant Elena profondément endormie, son visage paisible et détendu contrastait avec le tumulte de leurs vies, sa main reposait doucement sur son ventre, encore plat. Elijah, avec ses sens aiguisés de vampire, pouvait percevoir ce que personne d'autre ne pouvait entendre, le battement de coeur rapide et fort de leur futur enfant, ce rythme vibrant, presque hypnotique, résonnait en lui avec une intensité émotionnelle inattendue. Ce bébé n'était pas encore né, mais déjà, Elijah se sentait envahi par un sentiment profond de protection, et d'amour, le même sentiment qu'il ressentait pour ses jumeaux Jenna et Henrik.
Dans un geste mesuré, il se leva doucement du fauteuil pour ne pas troubler le sommeil d'Elena, ses pas légers et silencieux l'emmenèrent hors de la chambre, descendant les escaliers vers la cuisine, mais en passant près du salon, une faible lumière tamisée attira son attention. Il s'arrêta à l'embrasure de la porte, ses yeux se posant sur une scène à la fois inattendue et touchante, Kol, était assis sur le canapé, tenant tendrement dans ses bras son fils nouveau-né, Nathaniel. Le biberon vide, posé nonchalamment sur la table basse, indiquait que Kol venait de nourrir l'enfant, mais ce n'était pas le biberon qui capturait l'attention d'Elijah. C'était l'expression sur le visage de Kol, il pouvait y voir, une tendresse infinie, mêlée d'admiration, qui semblait le transformer entièrement, Kol, connu pour son esprit indomptable, montrait ici un visage que peu connaissaient. Elijah, qui avait observé son frère au cours des siècles dans toutes les situations imaginables – la guerre, la douleur, la rébellion – ou presque, ne l'avait jamais vu ainsi.
Il l'avait certes vu attentif envers ses aînés, Alanna et Aiden, et aussi protecteur envers Sophie, la petite fille que Davina et lui avaient adoptée après la perte tragique de sa mère biologique, mais jamais Elijah n'avait vu cette lueur dans le regard de Kol. Il s'agissait d'une sorte de dévotion complète, d'admiration silencieuse pour son fils endormi, Kol ne disait rien, son attention entièrement absorbée par Nathaniel, comme si le monde autour de lui avait cessé d'exister. Le vampire, d'ordinaire si tourmenté par ses propres démons, semblait apaisé, entièrement dévoué à ce petit être fragile, Elijah, toujours en retrait, observa cette scène avec une émotion inattendue. Il ressentait une vague de tendresse le submerger, à la fois pour Kol et pour le moment précieux qui se déroulait devant lui. C'était une facette de son frère qu'il ne connaissait que très peu, et qu'il n'aurait jamais imaginé voir un jour, Kol semblait transformé par la paternité, lui qui était habituellement si fougueux, si imprévisible, toujours en quête d'un défi, d'une lutte à mener.
Mais ici, avec Nathaniel dans ses bras, il paraissait plus calme, plus centré, Elijah comprit que ce n'était pas juste le rôle de père qui changeait Kol, mais le lien profond qu'il ressentait pour ses enfants. Pour Nathaniel, et sans doute pour Alanna, Aiden, et Sophie, sans oublier Davina, Kol était prêt à tout, même à se réinventer, Elijah savait que leur famille avait toujours été marquée par les tensions, les trahisons, et les douleurs profondes. Pourtant, dans cette scène silencieuse, il voyait la rédemption possible pour Kol, la paternité ne le rendait pas seulement plus humain, elle révélait en lui une capacité à aimer d'une manière qui transcendait les siècles de violences et de vengeance. Kol, complètement absorbé par la contemplation de son fils, ne remarqua même pas la présence d'Elijah à l'embrasure de la porte ou du moins il n'en montra rien à son frère aîné, et Elijah, plutôt que d'interrompre ce moment sacré, resta là, silencieux, savourant la vision rare de son frère dans cette douceur inattendue.
Il savait que ce genre de moments était rare dans leur existence tourmentée, Kol était souvent le frère que tout le monde craignait ou sous-estimait, mais dans ce silence, Elijah voyait que Kol était bien plus complexe que cela. Pour la première fois depuis longtemps, Elijah sentit une pointe d'espoir pour l'avenir de leur famille, un espoir dans la nouvelle génération qui portait en elle la promesse de jours meilleurs, alors qu'Elijah était plongé dans cette contemplation, la voix de Kol, douce mais intriguée, le ramena à la réalité.
- Elijah ? Murmura Kol sans détourner le regard de son fils.
Kol avait senti la présence d'Elijah depuis l'instant où il avait posé un pied hors de sa chambre, jusqu'à son arrivée dans l'embrasure de la porte du salon, pris de court, Elijah répondit avec la même douceur, comme pour ne pas rompre l'atmosphère paisible.
- Je ne voulais pas te déranger.
- Tu ne me déranges pas répondit Kol, calmement, sans la moindre trace d'agacement.
Ses paroles semblaient venir d'un lieu où l'amour paternel surpassait momentanément tout le reste, pourtant, Elijah percevait que, sous cette apparente tranquillité, des pensées sombres continuaient à tourbillonner, comme un feu couvant sous des cendres. Elijah s'avança tranquillement, avant de prendre place dans le fauteuil en face de Kol, il observait avec bienveillance la transformation qui s'était opérée chez son jeune frère.
- Davina dort ? Demanda-t-il, cherchant à maintenir cette légèreté dans la conversation.
- L'avantage d'être un vampire. Je peux m'occuper de Nathaniel pendant qu'elle se repose répondit Kol, un sourire amusé apparaissant sur ses lèvres.
Il passa tendrement une main dans les cheveux de son fils, son regard toujours empreint de cet éclat si particulier, Elijah pouvait voir à quel point ce rôle de père transformait Kol, mais il sentait également que ce calme n'était qu'un masque.
- Je faisais pareil pour Jenna et Henrik. Cela permettait à Elena de se reposer un peu. Il n'y a rien de plus précieux que ces moments… murmura-t-il, en esquissant un sourire empreint de nostalgie.
Ces souvenirs d'un passé plus simple et heureux le traversèrent, ramenant avec eux une sensation de perte, mais aussi d'amour intense, le silence qui s'installa alors entre eux fut confortable, empreint de cette complicité fraternelle qui, malgré tout, n'avait jamais complètement disparu. Mais Elijah ne pouvait ignorer la question qui pesait sur lui depuis l'incident avec leur mère, Esther, une menace planait, et il sentait qu'ils devaient en parler, avec hésitation, Elijah brisa le silence.
- Kol, que vas-tu faire à propos de ce que notre mère a tenté de faire à Alanna ? Demanda Elijah, sa voix à peine plus qu'un murmure.
Le changement chez Kol fut instantané, son regard, jusque-là rempli de tendresse pour son fils, se durcit brutalement, Elijah sentit un frisson parcourir son échine alors que Kol levait les yeux vers lui, une expression glaciale déformant ses traits. La tendresse du père qu'Elijah avait pu admirer un moment, s'était évanouie en un instant, elle était remplacée par la froideur du vampire millénaire impitoyable qu'Elijah connaissait si bien.
- En ce qui me concerne, elle est déjà morte… gronda Kol, sa voix ressemblant à un souffle de mort.
Chaque mot était chargé d'une haine glacée, si intense que même Elijah, habitué à la violence, en fut surpris, Elijah, pris de court par cette déclaration, chercha les mots, mais avant qu'il ne puisse formuler une réponse convenable. Kol planta son regard dans le sien, ses yeux brillant d'une fureur contenue, dangereuse, c'était le regard d'un homme, d'un compagnon, et d'un père prêt à tout pour protéger les siens.
- Elle paiera au centuple pour ce qu'elle a osé faire. Personne ne touche à ma famille sans en payer le prix. Et je te jure qu'elle paiera le prix fort pour ça… poursuivit Kol, sa voix tremblant de rage.
Elijah reconnut cette rage, cette soif de vengeance implacable qui ne s'apaiserait qu'une fois la dette payée dans le sang, mais ce qui le troubla le plus, c'était de voir cette même fureur chez Kol, un frère qui avait toujours navigué entre les ténèbres et la lumière. Cette nuit, son jeune frère semblait embrasser pleinement la noirceur de son désir de vengeance, Kol n'avait jamais été aussi sérieux, du moins pas dans les souvenirs d'Elijah. Esther, en tentant de s'en prendre à Alanna, avait franchi une ligne qu'elle n'aurait jamais dû franchir, et Elijah savait que Kol ne lui accorderait aucune clémence. Kol était prêt à détruire tout ce qui se mettrait en travers de son chemin, Elijah soupira, conscient qu'aucun mot ne pourrait apaiser cette rage, lui-même était bouleversé par les actions de leur mère.
- Je comprends. Si c'était Elena ou mes enfants… Je ne lui pardonnerais pas non plus… murmura Elijah, sa voix empreinte de gravité.
Un silence lourd et oppressant s'abattit à nouveau sur la pièce, Elijah se leva lentement, réalisant qu'il ne pourrait rien dire pour changer le cours des événements, alors qu'il quittait la pièce, les mots de Kol résonnaient encore dans son esprit. La guerre entre son frère et Esther venait de commencer, et Elijah savait que rien ni personne ne pourrait arrêter Kol dans sa quête de vengeance. Kol, de son côté, replongea son regard sur le visage paisible de Nathaniel, la douceur était revenue, mais cette fois teintée d'une détermination froide et implacable, il caressa doucement la joue de son fils, faisant une promesse silencieuse.
- Personne ne touche à ma femme et à mes enfants… murmura-t-il à voix basse.
Ses mots étaient lourds de menaces et sous-entendus, Kol savait parfaitement que sa vengeance n'aurait aucune limite, Esther n'était plus sa mère, elle était devenue une ennemie, et dans le monde de Kol, les ennemis ne survivaient jamais longtemps.
Deux semaines s'étaient écoulées depuis la naissance de Nathaniel, mais pour Davina, ces journées semblaient se fondre en une éternité confuse, elle se sentait emprisonnée dans une bulle de silence et d'émotions contradictoires. Chaque mouvement était automatique, dicté par un instinct profond de protection pour son fils, mais tout le reste lui paraissait lointain, flou, comme un rêve brisé, elle ne ressentait plus le passage du temps, seulement la nécessité viscérale de veiller sur ses enfants. Elle se devait de les protéger à tout prix, Elijah, Elena, Clarisse et Marie-Alice l'observaient de loin, inquiets, ils échangeaient des regards silencieux, cherchant une solution, une parole qui pourrait briser l'armure glaciale que Davina semblait avoir érigée autour d'elle. Depuis la naissance de son fils, elle n'avait pas dit un mot, et la magie qui flottait autour d'elle, presque palpable, n'avait rien de rassurant. Bien qu'elle soit uniquement protectrice, son intensité et son froid ne pouvaient passer inaperçu, ils ressentaient tous une sorte de distance étrange, comme si Davina était présente physiquement.
Mais que son esprit et son coeur se trouvaient ailleurs, loin dans une tempête intérieure qu'elle seule pouvait comprendre, ce matin, alors qu'ils prenaient leur petit-déjeuner en silence, ils virent Davina apparaître. Elle tenait Nathaniel dans ses bras, le berçant doucement, ses yeux ne quittant jamais son fils, c'était comme si elle ne voyait plus rien ni personne d'autre, ses pas étaient lents, calculés, presque mécaniques. Autour d'elle, la magie crépitait faiblement, s'enroulant comme un manteau protecteur invisible autour de Nathaniel et elle, les autres observaient en silence, partagés entre la compassion et la peur, incapables de trouver les mots pour l'aider. Davina vivait dans un état de vigilance constante depuis la naissance de Nathaniel, elle ne voyait plus le monde tel qu'il était autrefois, vibrant de magie et de possibilités. Dorénavant, elle le voyait comme une toile de dangers qui ne demandaient qu'à se refermer sur ses enfants, depuis la naissance de leur dernier-né, une peur viscérale s'était installée en elle, un sentiment d'angoisse si puissant qu'il gouvernait désormais ses pensées et ses actions.
Chaque moment avec Nathaniel, Alanna, Aiden et Sophie lui semblait fragile, comme s'ils étaient à chaque instant au bord du précipice, Nathaniel, si petit et vulnérable, représentait pour elle la plus grande source d'angoisse. Elle ressentait chaque battement de son coeur, chaque souffle de sa respiration, comme une menace potentielle, c'était un amour démesuré, presque douloureux, qui la submergeait. Elle était paralysée par l'idée même qu'il puisse arriver quelque chose à l'un de ses enfants, son coeur se serrait à la seule idée que le monde extérieur puisse pénétrer leur cocon familial et faire du mal à ceux qu'elle aimait. L'ombre d'Esther, de ses ennemis, et des nombreuses menaces qui avaient jalonné leur vie ne quittait pas ses pensées, elle avait vu de quoi le monde était capable. Elle savait qu'à tout moment, la sécurité de ses enfants pouvait être compromise, même si elle possédait une magie immense et redoutée, cela ne suffisait pas à apaiser son esprit tourmenté, en réalité, c'était cette même magie qui la plongeait dans un état d'alerte constante.
Chaque fluctuation d'énergie autour de ses enfants, chaque perturbation, même minime, déclenchait en elle une vague de protection glaciale, sa magie elle-même s'était adaptée à ses sentiments, elle était froide, presque brutale, elle n'était plus là pour impressionner ou défendre. Elle était là pour détruire quiconque oserait menacer ses enfants, et malgré sa maîtrise de la magie, malgré ses propres pouvoirs, Davina ne faisait entièrement confiance qu'à Kol pour la sécurité de leurs enfants. Il était le seul à comprendre l'ampleur de ses peurs, le seul à pouvoir apaiser l'orage qui grondait en elle, Kol partageait cette rage protectrice, cette même obsession de veiller sur Alanna, Aiden, Sophie, et Nathaniel. Elle savait qu'il ressentait cette fureur silencieuse qui, comme elle, le poussait à toujours anticiper le pire, son amour pour lui était ancré dans cette confiance absolue qu'elle avait en sa capacité à les protéger. Kol n'était pas simplement son partenaire, il était le seul rempart qu'elle acceptait de voir autour de leurs enfants, même lorsque leur famille élargie était là pour les entourer.
Davina, ne se reposait jamais vraiment sur eux, elle les aimait, bien sûr, mais elle ne pouvait s'empêcher de garder une distance prudente, même avec les plus proches, seul Kol savait réellement apaiser cette tempête intérieure. Même Elijah, avec toute sa sagesse et son calme, ne pouvait percer la barrière invisible que Davina avait dressée autour de sa petite famille, la peur de perdre l'un de ses enfants l'emplissait d'une douleur si profonde qu'elle en devenait glaciale. Cette peur ne s'arrêtait pas à Nathaniel, bien que sa naissance ait exacerbé ses sentiments, elle veillait constamment sur Alanna, Aiden et Sophie. Elle était incapable de se détendre tant qu'ils n'étaient pas sous sa surveillance directe, elle s'imaginait toujours des scénarios catastrophiques, une intrusion, une attaque surprise, une trahison imprévue. Même au milieu des moments de calme, la menace paraissait toujours proche, chaque nuit, lorsqu'elle veillait sur ses enfants endormis, elle se demandait combien de temps elle pourrait encore les protéger.
Mais à chaque fois, elle se rappelait qu'elle n'était pas seule dans ce combat, Kol était là, toujours à ses côtés, partageant cette responsabilité écrasante, Davina savait que tant qu'ils seraient ensemble, leurs enfants seraient à l'abri. Elle le sentait à travers la magie qui circulait entre eux, cette force silencieuse et implacable qui les liait, dans les bras de Kol, même si la peur ne disparaissait jamais totalement, elle se sentait un peu plus forte. Cette force venait aussi avec une certaine amertume, Davina savait que cette guerre contre les menaces invisibles serait sans fin, pourtant, tant que Kol resterait à ses côtés, elle se battrait, toujours, pour eux. Kol ressentait en lui une multitude d'émotions qui se battaient pour prendre le dessus, dès qu'il franchit le seuil de la maison, l'atmosphère lourde et oppressante lui sauta aux yeux. Tout son être était en alerte, son instinct lui signalait que quelque chose ne tournait pas rond, son regard se posa sur Davina, assise sur le canapé, silencieuse, Nathaniel blottit contre elle.
Elle semblait figée, presque immobile, son regard perdu dans une contemplation infinie de leur fils, Kol n'avait pas besoin de mots pour comprendre, Davina était prisonnière d'une angoisse profonde, d'une tempête intérieure qui la submergeait. Depuis la naissance de Nathaniel, Kol sentait en lui une dualité déchirante, d'un côté, il ressentait une fureur sourde, une haine incontrôlable envers tous ceux qui menaçaient sa famille. Il brûlait de l'envie de détruire quiconque oserait s'en prendre à eux, de l'autre, il était porté par un amour incommensurable pour ses enfants et Davina, une volonté farouche de les protéger à tout prix. C'était un sentiment primal, ancré dans ses entrailles, et pourtant, il peinait à équilibrer ces deux forces, lorsque ses yeux croisèrent ceux d'Elijah et des autres membres de la famille présents. Kol leur lança un regard lourd de sens, une mise en garde silencieuse, il était évident pour eux que c'était lui seul qui pouvait s'approcher de Davina dans cet état de vulnérabilité.
Sans un mot, il s'avança doucement vers elle et s'installa à ses côtés, avec tendresse, il la prit dans ses bras, l'attirant contre son torse, ce geste était plus éloquent que n'importe quelle parole. Davina posa sa tête contre lui, et ils regardèrent ensemble Nathaniel dormir. C'était un tableau de tranquillité en apparence, mais Kol pouvait sentir la tempête intérieure de Davina, tout comme il percevait la sienne. Davina représentait pour lui bien plus que sa compagne, elle était son point d'ancrage, la seule personne en qui il avait une confiance absolue, il savait qu'elle se sentait submergée par une peur constante depuis la naissance de leur dernier-né. Cette anxiété de mère, doublée de sa puissante magie, la consumait, la rendant méfiante et presque inaccessible aux autres, sauf à lui. Kol comprenait ce besoin viscéral de protection qu'elle ressentait, car il le partageait lui aussi, mais il voyait aussi combien cette peur la blessait, combien elle était épuisante pour elle, Kol sentit la magie de Davina.
Elle était glaciale, entourer leur maison, créant une barrière invisible autour d'eux, cette magie, froide comme la glace, était le reflet de ses émotions, elle ne pouvait plus laisser entrer personne, sauf lui. Dans cette fusion silencieuse de leurs pouvoirs, Kol trouva du réconfort, ils étaient une équipe, un rempart infranchissable pour quiconque tenterait de leur faire du mal, mais il sentait aussi que cette protection venait avec un coût. Davina était accablée par la peur, par cette responsabilité de veiller sans relâche sur leurs enfants, quand elle murmura faiblement :
- Tu es rentré…
Sa voix brisée par les émotions, Kol sentit toute la vulnérabilité et la fatigue qu'elle essayait de cacher, c'était un appel à l'aide, une tentative d'exprimer son soulagement mêlé à sa peur, sans répondre, Kol déposa un baiser doux sur sa tempe. Il lui transmettait silencieusement son soutien inconditionnel, leur magie se mêla, renforçant leur bulle protectrice, leur cocon où ils pouvaient se sentir en sécurité, ne serait-ce que pour un instant. Davina, même si elle trouvait du répit dans les bras de Kol, n'était pas totalement apaisée, ses pensées étaient toujours hantées par l'idée que leurs enfants, Alanna, Aiden, Sophie, et Nathaniel, étaient en danger. Elle ne faisait confiance à personne d'autre pour leur sécurité, seul Kol, avec sa force et sa magie, pouvait lui donner l'assurance qu'ils étaient vraiment protégés. Elle ne pouvait se permettre de relâcher son attention, même pour un moment, car le monde extérieur, rempli de menaces, n'attendait qu'une faille pour frapper, Kol, bien qu'il essayait de rester calme pour Davina, sentait en lui une colère glaciale bouillonner.
Il savait que la paix qu'ils vivaient en cet instant était fragile, éphémère, la menace de leur mère, Esther, planait toujours au-dessus d'eux, comme une épée de Damoclès, l'idée que quelqu'un, même sa propre mère, faisait naître en lui une rage qu'il avait du mal à contenir. Pourtant, il se retenait, pour Davina, pour leurs enfants, il devait rester fort, calme, et concentré, il se jura, dans ce moment de silence partagé, que personne ne toucherait à sa famille. Peu importe qui ou quoi se dresserait sur leur chemin, il les détruirait avant qu'ils n'aient la chance de faire du mal, ses enfants, Davina, étaient tout ce qui comptait pour lui. Kol était prêt à tout sacrifier pour les protéger, y compris sa propre humanité, mais pour l'instant, il se concentrait sur l'essentiel, être là, à ses côtés, rassurant sa compagne, et veillant sur leurs enfants avec une détermination glaciale. Plus tard dans la matinée, Elijah avançait à grands pas dans les rues pavées de la Nouvelle-Orléans, ses pensées concentrées sur la querelle entre les vampires qui réclamait son intention.
Diego, un vampire relativement jeune mais respecté au sein de leur communauté, lui avait demandé de venir pour régler une situation qui, selon ses propres termes, risquait de dégénérer, Elijah était en route vers la demeure des vampires, une bâtisse vieille de plusieurs siècles, quand il croisa Rebekah. Elle apparut soudain devant lui, son visage marqué par une certaine nervosité, sans perdre de temps, elle dit :
- S'il te plaît, je veux seulement parler.
Elijah, silencieux comme à son habitude, hocha la tête sans rien dire, mais son regard en disait long, il pouvait lire dans les yeux de sa sœur qu'elle portait un poids émotionnel lourd, elle ne venait pas simplement pour bavarder. Il lui indiqua de le suivre et ensemble, ils se dirigèrent vers la demeure des vampires, les deux vampires originaux pénétrèrent dans la cour intérieure, un espace clos où se mêlaient l'odeur de la pierre et de la végétation qui s'accrochait aux murs. Le lieu était calme, mais il respirait la tension, reflet des conflits non résolus entre les vampires qui y résidaient, en franchissant la porte du bureau de Diego. Elijah lança un rapide coup d'œil à Rebekah, remarquant à quel point elle semblait distante et pâle, Diego, visiblement épuisé par les disputes incessantes entre deux vampires, se passa une main sur le visage en les voyant entrer.
- Bonjour, Elijah. Bonjour, Rebekah… salua-t-il avec une voix fatiguée.
Elijah, fidèle à son étiquette stricte, répondit avec un salut poli, Rebekah, plus réservée, ajouta d'un ton plus terne :
- Salut…
- Alessio et Victor n'arrêtent pas de se disputer. Victor a une sœur, et Alessio aimerait sortir avec elle. Mais Victor refuse catégoriquement, et fait tout pour l'empêcher. Ils ont failli se battre plusieurs fois. Si Kol l'apprend, je crains pour leur sécurité… exposa Diego, en ne perdant pas de temps.
Rebekah, avant qu'Elijah ne puisse répondre, soupira d'exaspération, elle savait pertinemment à quel point ces disputes puériles pouvaient irriter Kol, elle répondit avec une sagesse teintée de lassitude :
- Laisse-les faire. Victor finira par voir qu'Alessio est sincère avec sa sœur. Si ça ne s'arrange pas, alors tu mettras Kol au courant. Mais ne te mets pas Kol à dos pour ces deux-là.
- Tu as ta réponse, Diego… dit Elijah, qui partageait l'avis de sa sœur.
Il esquissa un léger sourire, puis, après un moment de réflexion, il ajouta :
- Est-ce que tu peux nous laisser, s'il te plaît ? Ma sœur et moi devons discuter.
Diego, soulagé de ne pas avoir à gérer cette situation seul, acquiesça rapidement et quitta la pièce, les laissant seuls, le silence s'installa, un silence lourd, chargé de non-dits et de sentiments refoulés, Elijah se tourna vers Rebekah, son visage impassible, mais ses yeux trahissant une certaine anxiété.
- Alors, de quoi voulais-tu me parler ? Demanda-t-il, sa voix calme mais pressante.
Rebekah hésita, face à son frère, le plus stoïque des Mikaelson, elle savait qu'il était presque impossible de lui cacher quoi que ce soit, Elijah avait ce talent rare pour voir au-delà des apparences. Elle sentait qu'il pressentait déjà que quelque chose clochait, même si elle n'avait pas encore dit un mot, le silence s'étira, lourd et presque palpable, entre Elijah et Rebekah, elle avait toujours été forte, mais Elijah pouvait sentir la fragilité sous la surface. Les mots semblaient se dérober à Rebekah, comme si elle hésitait à révéler ce qu'elle portait sur ses épaules, ses pensées tourbillonnaient sans fin, repassant encore et encore sur les derniers mois. L'altercation explosive entre Kol et Klaus, il y a deux mois, avait laissé des cicatrices visibles sur leur famille, et depuis, la tension n'avait cessé de croître, comme une tempête prête à éclater. Elijah, observant sa sœur, vit son visage se tordre sous l'émotion, ses yeux brillant de larmes non versées, il ne pouvait supporter de la voir ainsi, au bord de la rupture.
Sans hésiter, il l'attira dans ses bras avec une tendresse fraternelle, Rebekah, d'abord raide dans cette étreinte, finit par se détendre, laissant échapper un long soupir comme si elle n'avait pas respiré pleinement depuis des jours. Elle ferma les yeux, cherchant un réconfort dans les bras protecteurs de son frère aîné, Elijah sentait que Rebekah était terrifiée, pas simplement inquiète, mais véritablement pétrifiée par quelque chose qui dépassait les querelles habituellement.
- Qu'est-ce qu'il se passe, Bekah ? Parle-moi… murmura-t-il à son oreille.
Rebekah releva lentement la tête, ses yeux embués cherchant le regard apaisant de son frère, elle savait que, face à lui, elle ne pourrait pas cacher la vérité plus longtemps, la peur, qu'elle avait si longtemps tenté d'ignorer, remonta à la surface.
- Avec Matt… nous avons utilisé la potion que Kol et Davina avaient préparée pour nous… chuchota-t-elle la voix tremblante.
Elle marqua une pause, son souffle court, avant de lâcher ce qu'elle gardait en elle :
- Je… Je suis enceinte, Elijah…
Elijah la fixa, ses yeux s'écarquillant légèrement sous le choc de la nouvelle, pendant un instant, il resta figé, incapable de formuler une réponse, puis, lentement, il s'écarta légèrement de sa sœur, ses sens vampiriques en alerte. Il se concentra, écoutant avec son ouïe surnaturelle, et distingua deux battements, forts et puissants, provenant du ventre encore plat de Rebekah, son regard, habituellement impassible, se fit plus doux, plus ému. Il leva les yeux vers Rebekah, captant la peur qui émanait d'elle, comme une vague oppressante, il posa doucement une main sur son épaule, et avec une tendresse qu'il n'exprimait qu'à de rares occasions.
- Bekah, c'est une merveilleuse nouvelle.
Mais Rebekah, loin de se sentir soulagée, esquissa un sourire triste, presque désespéré, une lueur sombre brillait dans ses yeux, c'était comme si elle portait un fardeau bien plus grand que cette grossesse.
- J'ai entendu notre mère parler à Klaus… Commença-t-elle, ses mots saccadés, avant de continuer : Elle a dit que son invitation à la maison de Kol et Davina avait été révoquée. Je ne sais pas pourquoi, mais… quand elle a su que j'étais enceinte… elle a dit qu'elle s'occuperait de l'éducation…
La panique s'empara de sa voix tandis qu'elle continuait, ses mots se bousculant dans un bégaiement incontrôlable :
- Dis-moi que Kol, Davina et les enfants vont bien ? Et Elena et vos enfants vont bien aussi ? N'est-ce pas ?
Elijah sentit son coeur se serrer en entendant la détresse dans la voix de sa sœur, il savait que Rebekah avait toujours eu une relation complexe avec leur mère, et l'idée qu'Esther puisse s'immiscer dans la vie de ses futurs enfants la terrifiait.
- Esther a tenté d'enlever Alanna. Kol et Davina l'en ont empêchée, mais cela a déclenché l'accouchement prématuré de Davina. Nathaniel est né il y a deux semaines. Depuis, la guerre est déclaré entre Kol, Davina et Esther… répondit Elijah avec douceur, après avoir prit une profonde inspiration.
À ces mots, Rebekah, déjà submergée par la peur, ne put plus retenir ses larmes, elle fondit en sanglots dans les bras de son frère, son corps secoué par des hoquets incontrôlables.
- Je ne veux pas… que… qu'Esther touche à mes bébés… s'il te plaît, Elijah… hoqueta-t-elle, désespérée.
Elijah, sentant l'ampleur de la terreur qui habitait sa sœur, resserra son étreinte sur elle, la berçant doucement comme il l'avait fait tant de fois lorsqu'ils étaient encore humains, il murmura, la voix pleine de détermination :
- Je ne la laisserai pas faire, Bekah. Je te jure qu'il ne t'arrivera rien, ni à toi, ni à tes bébés.
Dans ses bras, Rebekah continuait de pleurer, vidant le trop-plein de ses angoisses, Elijah, lui, fixait un point invisible, son esprit déjà focalisé sur ce qu'il devait faire, il savait qu'Esther était plus déterminée que jamais à contrôler leur famille. Il était prêt à tout pour protéger sa sœur et ses futurs neveux, ce n'était plus seulement une affaire de survie pour Kol et Davina, c'était une guerre qui s'étendait à toute leur lignée. Il ne pouvait pas, ne voulait pas perdre un autre membre de sa famille, Elijah savait également qu'il devait parler à Kol, lui révéler l'était émotionnel et physique de leur sœur. Kol était déjà en proie à une rage incontrôlée depuis la tentative d'enlèvement de sa fille, et Elijah redoutait sa réaction en apprenant que leur mère avait des plans pour s'immiscer dans la vie des futurs enfants de Rebekah. Tout en réconfortant sa sœur, Elijah réfléchissait à la meilleure façon de gérer cette situation explosive, mais une chose était certaine, il protégerait Rebekah à tout prix, et il s'assurerait qu'Esther ne puisse plus jamais leur nuire.
Le moment était chargé d'une tension palpable, après avoir passé plusieurs minutes à calmer les sanglots de Rebekah, Elijah la guida doucement vers la maison de Kol et Davina, chaque pas semblait peser lourd sur les épaules de Rebekah. Lorsqu'ils arrivèrent près de la demeure, Rebekah sentit immédiatement la présence des puissantes barrières magiques, une légère angoisse monta en elle, renforçant ses tremblements. Les protections étaient si puissantes, presque intimidantes, Elijah se tourna vers elle et, en voyant l'appréhension dans ses yeux, murmura à son oreille avec une grande douceur :
- Je reviens…
Rebekah hocha la tête, mais ses mains continuaient à trembler de manière incontrôlable, elle savait
qu'elle était sur le point d'affronter bien plus que la simple magie de protection, la peur de ne plus être acceptée par Kol. Elle avait peur de voir son propre frère la repousser dans ce moment de vulnérabilité, la rongeait de l'intérieur, pendant ce temps, à l'intérieur de la maison, Kol était assis avec Davina blottie dans ses bras, un air protecteur gravé sur son visage. Clarisse tenait tendrement Marie-Alice, et Elena, assise à côté, jouait avec Jenna, Henrik, dormait paisiblement dans le parc, alors que Nathaniel, dormait dans son berceau. Le petit lit du nouveau-né, était enveloppé par une barrière protectrice née des pouvoirs combinés de Kol et Davina, l'atmosphère dans la pièce était calme, mais imprégnée de cette tension silencieuse qui planait depuis la naissance de Nathaniel. Elijah entra dans le salon et s'arrêta devant son frère et sa compagne, son regard croisa celui de Kol, puis celui de Davina, qui restait silencieuse, son visage toujours marqué par cette distance qu'elle maintenait depuis l'accouchement.
- Davina, peux-tu inviter Rebekah à entrer, s'il te plaît ? Demanda Elijah d'un ton sérieux, presque solennel.
Lorsque Elijah demanda à Davina d'inviter Rebekah à entrer, Kol échangea un regard profond avec elle, ce n'était pas un simple échange d'yeux, c'était une véritable conversation silencieuse, une symphonie d'émotions et de pensées qui circulaient entre eux. Kol savait que Davina ressentait la gravité de la situation autant que lui, il n'y avait pas besoin de mots pour comprendre que l'instant demandait une attention particulière. Le visage sérieux d'Elijah, ses paroles pesées, tout dans cette scène transmettait une tension sourde que Kol et Davina partageaient intimement, à travers leur lien, dans ce bref regard échangé, Kol demanda silencieusement : Es-tu prête à cela ? Et la réponse de Davina fut tout aussi silencieuse mais limpide, un léger hochement de tête imperceptible, signifiant qu'elle était prête à accepter la venue de Rebekah malgré ses propres angoisses. Ils étaient en parfait accord, comme toujours, leurs âmes liées par une magie bien plus puissante que celle qui entourait leur maison.
Kol sentit la légère tension dans le corps de Davina lorsqu'il resserra son étreinte autour de sa taille, il connaissait cette tension, cette peur qu'elle ressentait depuis la naissance de Nathaniel, il la sentait en elle comme une vague constante. Il s'agissait d'une anxiété qui ne la quittait jamais vraiment, mais qu'elle cachait derrière son calme apparent, en la tenant ainsi contre lui, Kol voulait lui transmettre de la force. Il voulait lui rappeler qu'ils étaient ensemble dans cette lutte silencieuse, qu'il était là pour elle et pour protéger leur famille, Davina, de son côté, fit confiance à Kol pour gérer les émotions qu'elle ne pouvait exprimer. Elle savait qu'il comprenait ce qui se passait en elle, même sans qu'elle ait à le dire, sa magie, lorsqu'elle leva la barrière pour inviter Rebekah à entrer, était empreinte de cette peur. Cela était aussi de la volonté protectrice qui ne la quittait plus depuis qu'elle était devenue mère, elle ne faisait confiance à personne d'autre que Kol pour assurer la sécurité de leurs enfants.
C'était cette certitude qui la poussait à agir, même dans ses moments de vulnérabilité, en activant l'invitation, Davina jeta un rapide coup d'œil à Kol, cherchant son approbation, il répondit par une légère pression sur sa taille. Un signe qu'il était avec elle, qu'elle avait bien fait, ce geste simple, presque imperceptible, résonnait comme une promesse silencieuse, leur magie, leurs émotions, et même leurs gestes physiques étaient autant de moyens par lesquels ils se comprenaient. Ils n'avaient pas besoin de prononcer ne serait-ce qu'un seul mot, lorsque Rebekah franchit enfin le seuil, Davina ressentit une vague de soulagement, mêlée d'appréhension. Le regard de Kol se fit plus intense, transmettant à Davina qu'il veillait, qu'il n'y avait rien à craindre tant qu'ils étaient ensemble. Cette connexion silencieuse entre eux, cette compréhension mutuelle, était ce qui leur permettait de traverser les tempêtes de leur vie sans vaciller, le lien entre eux, renforcé par la naissance de leurs enfants et par les épreuves qu'ils avaient surmontées, était indéfectible.
Ils se parlaient par leurs gestes, par leurs regards, mais aussi par ce lien d'union unique qu'ils partageaient, dans ce moment de tension, c'était cette connexion qui les maintenait ensemble, qui les protégeait. Cela leur permettait de faire face à toutes les menaces extérieures, y compris celles qui pesaient sur leur famille, Kol, en resserrant encore une fois son étreinte autour de Davina, se faisait silencieusement la promesse qu'il protégerait leur monde, leur bulle, à tout prix. Et Davina, en se laissant aller contre lui, acceptait cette promesse, consciente qu'ensemble, ils étaient invincibles. Rebekah entra dans la maison, ses bras enroulés avec protection autour de son ventre, chaque pas semblait la rapprocher de ses peurs les plus profondes, une lourde angoisse s'emparant d'elle. La magie qui protégeait la maison s'était adoucie, signe que Davina l'avait invitée à entrer, mais cela ne dissipait pas la tempête intérieure qui grondait en elle, les tremblements qui secouaient son corps étaient incontrôlables.
Son angoisse était alimentée par l'amour maternel et la terreur viscérale que sa propre mère, Esther, puisse un jour lui arracher ses enfants, arrivant à l'embrasure du salon, son regard croisa celui de Kol. C'était comme si tout ce qu'elle avait tenté de refouler depuis des jours éclatait en un instant, elle ne put plus contenir sa détresse, les larmes qu'elle avait si longtemps retenues débordèrent sans retenue. Elle se sentit submergée par une vague d'émotion si intense qu'elle ne pouvait plus parler sans hoqueter de douleur, Kol, en voyant sa sœur dans un tel état de vulnérabilité, sentit son coeur se serrer. Il n'avait pas besoin de mots pour comprendre à quel point elle était terrifiée, sans hésiter, il se leva et la prit dans ses bras, son étreinte étant à la fois douce et protectrice, Kol était souvent celui qui plaisantait, qui dissimulait ses véritables émotions derrière une façade de légèreté. À cet instant, il était tout autre, sa tendresse envers Rebekah était profonde, palpable, il lui caressait doucement les cheveux.
- Chut, Bekah, tout va bien… murmura-t-il en disant des mots apaisants.
Mais les mots de Kol, bien que réconfortants, ne suffisaient pas à apaiser Rebekah, entre deux sanglots, elle tenta de parler, chaque mot lui coûtant un effort immense.
- Non… tout va mal… Avec Matt, nous avons utilisé la potion… je suis enceinte… et… notre… Esther… elle veut… me les prendre…
Ses paroles tremblaient sous le poids de la peur, et ses larmes redoublèrent, Rebekah se sentait désemparée, incapable de protéger les vies qu'elle portait, pour Kol, entendre sa sœur évoquer la menace d'Esther déclencha une colère sourde en lui. La simple idée que leur mère, Esther, puisse vouloir s'en prendre à sa famille, à ses neveux, ravivait une haine brûlante qu'il tentait de contenir, mais pour l'instant, il devait se concentrer sur Rebekah. Sa rage était là, bouillonnante, mais il la mit de côté pour être le pilier dont sa sœur avait besoin, il la serra plus fort, son étreinte se faisant bouclier. C'était comme s'il pouvait éloigner toute menace par la seule force de sa volonté, Davina, de son côté, observait en silence, ses propres émotions à fleur de peau, elle connaissait bien la peur qui rongeait Rebekah, car elle la ressentait elle-même depuis la naissance de Nathaniel. L'instinct protecteur qui l'habitait depuis qu'elle était mère résonnait en elle, et elle ne pouvait rester passive face à la détresse de Rebekah.
Bien qu'en proie à ses propres fragilités, elle se leva lentement et vint entourer Kol et Rebekah de ses bras, ajoutant une couche de protection et de réconfort à cette étreinte déjà chargée d'émotions, ce geste de Davina était plus qu'une simple marque de compassion. C'était une promesse silencieuse, une alliance renforcée par la magie et l'amour familial, en prenant la parole pour la première fois depuis des jours. Cela faisait des jours que Davina n'avait pas parlé devant les membres de la famille, mais en cet instant, elle parla d'une voix calme mais résolue, imprégnée de la force tranquille qui la caractérisait.
- Je te jure qu'Esther ne touchera pas à tes bébés, ni à toi. Tu es en sécurité ici.
Ces mots, bien que simples, portaient un poids immense, pour Rebekah, entendre cette promesse de la bouche de Davina fut comme un baume apaisant sur ses blessures émotionnelles, Davina n'était pas une femme qui parlait à la légère. Elle incarnait la magie, la puissance, et une protection qu'aucun sort ne pouvait briser, Rebekah, bien que toujours en pleurs, sentit un léger soulagement s'installer en elle. Les bras de Davina et Kol autour d'elle formaient un cercle de sécurité, un espace où, pour la première fois depuis l'annonce de sa grossesse, elle se sentait protégée, Kol, lui, échangea un regard avec Davina. Ce regard valait mille mots, ensemble, ils savaient qu'ils avaient une mission à accomplir, protéger leur famille, coûte que coûte, cette promesse tacite de protection et d'unité était ce qui les liait si profondément. La menace d'Esther planait encore, mais ici, dans cette maison, sous cette protection magique et avec l'amour qui les unissait, ils étaient forts, Kol, était assailli par une colère froide envers leur mère.
Il choisit de rester centré sur ce qui comptait le plus à cet instant, apaiser sa sœur et soutenir sa compagne, Rebekah, toujours secouée par les sanglots, se laissait aller dans cette étreinte, elle ressentait la chaleur et la force de Kol et Davina autour d'elle, comme un bouclier invisible. La peur ne l'avait pas quittée, mais elle savait qu'elle n'était plus seule dans ce combat, elle sentait, pour la première fois depuis des jours, qu'il y avait peut-être une chance de s'en sortir. Elle espérait que la lumière n'était pas totalement éteinte, dans ce moment de vulnérabilité et de soutien partagé, les liens familiaux se renforçaient. Kol, Davina, et Rebekah étaient unis dans leur douleur et dans leur amour, prêts à faire face ensemble aux tempêtes à venir, Kol ressentait une vague d'émotions contradictoires en descendant les escaliers. Après avoir installé Rebekah, il espérait trouver un semblant de calme en bas, mais l'absence de Davina l'avait immédiatement inquiété, un malaise latent s'installa en lui, renforcé par l'absence de Marie-Alice et d'Elijah.
Un nœud se forma dans son estomac, une angoisse sourde qu'il n'aimait pas ressentir, surtout concernant Davina et leurs enfants, une fois de retour dans le salon, il vit Elena installée dans le canapé veillant sur le sommeil de ses jumeaux Jenna et Henrik, ainsi que sur celui de Nathaniel.
- Où est Davina ? Demanda-t-il inquiet.
Sa voix trahissait une tension qu'il ne parvenait plus à masquer, ce n'était pas de la peur, pas encore, mais une inquiétude qui grandissait, alimentée par la responsabilité de protéger sa famille à tout prix. Son regard se porta instinctivement sur Nathaniel, profondément endormi dans son berceau, voir son fils en sécurité aurait dû le rassurer, mais le vide laissé par Davina accentuait son trouble, puis, la porte s'ouvrit. En voyant Davina entrer avec Alanna dans ses bras, un léger soulagement envahit Kol, mais il fut rapidement remplacé par une observation plus attentive, la façon dont Davina serrait leur fille contre elle, comme si elle craignait de la laisser partir, piqua sa curiosité. Ce n'était pas simplement une mère portant son enfant, c'était plus profond, Kol sentait cette angoisse dans chacun de ses gestes, une inquiétude qui dépassait le simple fait de protéger leur fille. Alors qu'Elijah et Matt montaient à l'étage, et que les autres membres de la famille s'affairaient autour des enfants, Kol se retrouva seul avec Davina, son regard plongé dans le sien.
Il y avait tant de choses qu'il voulait dire, mais le silence semblait plus approprié, il connaissait Davina, il savait que quelque chose la troublait, et cela le mettait sur ses gardes, une connexion invisible s'établit entre eux. Une conversation muette où il cherchait à comprendre ce qui pesait sur son esprit, Kol n'avait jamais été du genre à verbaliser facilement ses émotions, mais ce lien qu'ils partageaient avec Davina rendait les mots inutiles. Il savait que cette inquiétude, cette angoisse mêlée à une profonde tendresse qu'il voyait en elle, avait quelque chose à voir avec leur famille, avec la sécurité des enfants. Sa propre nature protectrice se réveilla, renforcée par le besoin viscéral de s'assurer que rien ni personne ne viendrait troubler leur équilibre, il observa un instant Alanna, lovée contre sa mère, et son regard revint sur Davina. Ils échangèrent un regard long, silencieux, mais plein de sens, Kol voulait que Davina sache qu'il était là, prêt à affronter n'importe quelle menace, et qu'elle n'avait pas besoin de porter ce fardeau seule.
Il tendit la main, effleurant doucement l'épaule de sa compagne, un geste simple mais chargé de réconfort, dans cet instant suspendu, il se fit une promesse silencieuse, veiller sur elle, sur Alanna, sur leur famille, quoi qu'il en coûte.
Une fois l'heure du déjeuner passée, Davina et Kol prirent un moment pour s'assurer que leurs enfants étaient confortablement installés pour la sieste, Sophie fut la première à s'endormir, paisiblement blottie dans sa chambre. Ensuite, ils mirent Alanna et Aiden dans leur propre chambre, veillant à ce que chaque petit détail soit parfait pour leur confort, enfin, ils installèrent Nathaniel dans son berceau, le regardant un instant, le coeur empli d'amour pour leur famille. Lorsque Davina entra dans leur chambre, Kol la suivit de près, la porte se ferma derrière eux avec un léger bruit, les coupant du reste du monde.
- Qu'est-ce que tu penses, mon ange ? Demanda Kol, avec tendresse.
Il s'attendait à une réponse légère, mais au lieu de cela, il vit une flamme de désir brûler dans les yeux de Davina, elle s'avança vers lui, sa passion palpable, et le poussa doucement contre la porte, le bruit sourd de son dos heurtant le bois fit vibrer l'air autour d'eux. Elle s'approcha avec une détermination douce, capturant ses lèvres dans un baiser ardent, Kol répondit avec un désir tout aussi insatiable, se perdant dans la chaleur de ce moment. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, le souffle de Davina s'échappa en un murmure :
- J'ai envie de toi, mon amour…
Ces mots résonnèrent profondément en lui, éveillant en lui une vague d'émotions, Kol, touché par la vulnérabilité et le désir de Davina, usa de sa magie polaire avec une douceur infinie, en un mouvement, il fit disparaître leurs vêtements, laissant place à la chaleur de leur peau contre peau. Il enroula ses bras autour de sa taille fine, la rapprochant de lui dans une étreinte protectrice, Davina, à son tour, enroula sa taille de ses jambes, tandis que ses bras entouraient son cou. Dans ce clos intime, ils devenaient un, chaque regard, chaque soupir partagé, leur corps parlaient d'un amour qui transcendaient les mots. C'était un danse entre deux âmes qui se comprenaient au-delà de l'évidence, un échange d'émotions et de promesses silencieuses, Kol sentait une intensité douce et brûlante, une connexion qui les liait non seulement par le corps mais aussi par l'esprit. La passion qui émanait de Davina lui donnait l'impression qu'ils pouvaient conquérir le monde ensemble, que rien ne pourrait jamais les séparer.
Dans cette bulle de magie et de chaleur, ils trouvaient refuge l'un dans l'autre, s'abandonnant à la joie de leur union, ce moment était une promesse, une promesse de se soutenir dans les épreuves, de célébrer ensemble les victoires, et de s'aimer dans un amour qui ne connaissait pas de limites. Dans cette intimité, Kol savait que, quoi qu'il arrive, ils seraient toujours là l'un pour l'autre, unis par un lien indéfectible. Après avoir atteint l'extase, Kol serra tendrement Davina contre lui, la décollant délicatement de la porte, il était encore empli de la chaleur de leur union, et chaque battement de son coeur résonnait avec celui de Davina. Elle était tout pour lui, et en la maintenant dans ses bras, il se sentait complet, comme si chaque moment partagé les rapprochait davantage, avec douceur empreinte d'une profonde affection. Kol se déplaça avec elle jusqu'à la douche de leur salle de bain, la proximité de leurs corps créait une bulle d'intimité, un espace où rien d'autre n'existait en dehors d'eux deux.
En utilisant sa magie, il régla l'eau à la température parfaite, les gouttes d'eau se transformant en une caresse délicate sur leur peau, la chaleur de l'eau était un miroir de la chaleur entre eux, apaisant leurs muscles tout en ranimant la passion qui les unissait. Alors qu'il la tenait fermement, Kol laissa échapper un gémissement de plaisir lorsque Davina commença à se mouvoir à nouveau sur lui, son bassin se balançant lentement contre le sien. Ce simple mouvement évoquait une danse ancestral, remplie de sensualité et de désir, Kol releva la tête, ses yeux plongeant dans ceux de Davina, illuminés par une flamme de passion. Il l'embrassa avec voracité, comme s'il voulait capter chaque once de son être, les baisers étaient plus que de simples gestes, ils étaient une promesse, une célébration de leur amour. Alors qu'ils faisaient l'amour pour la deuxième fois, une harmonie s'établit entre eux, chaque mouvement les rapprochant un peu plus du nirvana, leur connexion était si intense qu'elle semblait transcender le monde physique.
Kol la souleva légèrement, savourant la sensation de son corps contre le sien, avant de la remettre sur ses pieds tout en continuant de la garder dans ses bras, dans cette intimité, ils se lavèrent mutuellement, chaque geste révélant l'amour qu'ils partageaient. Kol prenait soin de Davina avec une attention presque révérencieuse, chaque caresse, chaque goutte d'eau qui glissait sur leur peau était une expression de leur lien. Il était émerveillé par la beauté de sa partenaire, par la façon dont ses yeux brillaient sous l'eau et par la douceur de sa peau, leurs rires mélangés à des soupirs de plaisir créaient une mélodie unique. Il s'agissait d'un écho de leur amour, renforçant la sensation d'être complètement unis, c'était un moment suspendu dans le temps, où l'extérieur n'avait aucune importance, où seuls comptaient leur connexion indéfectible. Dans cette douche, entourés de chaleur et d'eau, Kol et Davina se redécouvraient à chaque instant, s'émerveillant de la profondeur de leurs sentiments et du bonheur que leur amour apportait.
Rebekah était profondément endormie dans la chambre d'ami, mais un cauchemar la fit se redresser en sursaut, le coeur battant à tout rompre, ses yeux s'ouvrirent brusquement, écarquillés par la peur, une panique sourde engendrée par des visions troublantes de son passé. Elle était perdue dans ses pensées, craignant pour la sécurité de ses bébés, des enfants qu'elle désirait tant mais qui semblaient maintenant menacés. À ses côtés, Matt était allongé, conscient qu'elle avait besoin de lui même si elle ne le savait pas encore, lorsqu'elle le vit, elle ressentit un mélange de soulagement et de confusion, la voix douce de Matt la ramena à la réalité.
- Hey, tout va bien mon amour… murmura-t-il.
Mais les mots semblaient encore lointains dans son esprit embrumé, Rebekah, encore prise dans l'étau de ses pensées, se tourna vers lui, cherchant des réponses à ses questions muettes.
- Matt… Qu'est-ce… Comment es-tu arrivé là ?
Sa voix tremblait légèrement, trahissant l'angoisse qui pesait sur elle, elle avait besoin de lui, de sa présence rassurante pour affronter la tempête émotionnelle qui se déchaînait en elle, quand Matt caressa doucement sa joue. Une vague de chaleur la traversa, mais elle était suivie par l'écrasante réalité de ses préoccupations, devant son regard confus, Matt lui expliqua doucement :
- Elijah est venu me chercher, et Davina m'a invité à entrer dans la maison de Kol et elle… Est-ce qu'il y a un problème avec les bébés ?
Rebekah se sentait dans un tourbillon de peurs et d'angoisse, en entendant la question de Matt, elle posa instinctivement la main sur son ventre encore plat, dans un geste protecteur, elle voulait croire que tout irait bien, que leurs bébés étaient en sécurité. Une part d'elle, celle qui connaissait trop bien les machinations cruelles de sa mère, refusait de se rassurer, la douleur de son passé, des trahisons et des manipulations d'Esther, la hantait.
- Non, nos bébés vont bien… murmura-t-elle.
Sa voix trahissait un doute qu'elle ne pouvait étouffer, même en essayant de rassurer Matt, la peur la saisissait à nouveau, la ramenant à cette crainte viscérale de perdre ce qu'elle chérissait le plus, l'incertitude pesait lourdement sur ses épaules. Chaque instant lui rappelait à quel point son bonheur pouvait être fragile, Matt, quant à lui, n'était pas dupe, il connaissait Rebekah mieux que quiconque et pouvait percevoir la tension dans sa voix, dans son corps, il voyait bien que quelque n'allait pas.
- Alors qu'est-ce qui t'arrive, Bekah ? Insista-t-il doucement, mais avec une détermination dans la voix.
Il voulait comprendre ce qui tourmentait la femme qu'il aimait, et surtout, il voulait la protéger, Rebekah sentit une boule d'angoisse monter dans sa gorge, un sentiment oppressant qu'elle avait du mal à contenir. Sa gorge se serrait, elle luttait pour mettre des mots sur ce qui la terrifiait, puis, les larmes commencèrent à monter, brûlant ses yeux, alors qu'elle lâcha, d'une voix brisée :
- Ma… Esther veut prendre nos bébés…
Les mots, une fois prononcés, semblèrent libérer un flot d'émotions trop longtemps retenu, une vague de désespoir s'empara d'elle, et elle éclata en sanglots, cherchant refuge dans les bras de Matt. Elle se sentait si vulnérable, si petite face à cette menace qu'elle ne pouvait contrôler, chaque larme qu'elle versait était un cri de peur, de désespoir, une expression de l'amour infini qu'elle ressentait pour ses futurs enfants, mais aussi de son impuissance à les protéger seule. Matt la serra contre lui, sentant sa douleur envahir tout l'espace entre eux, il ressentit une profonde colère face à cette situation, à cette menace qu'il savait ne pas pouvoir combattre de front. Mais même en étant humain, il refusa de céder à l'impuissance, il se jura de tout faire pour protéger Rebekah et leurs futurs jumeaux, peu importe ce qu'il en coûterait. Il serra les dents, son étreinte se faisant plus ferme, comme s'il voulait la rassurer par son seul contact, son amour pour elle lui donnait une force qu'il n'aurait jamais soupçonnée.
Rebekah, blottie contre lui, trouvait un semblant de paix dans ses bras, Matt, avec sa douceur et sa présence rassurante, était tout ce dont elle avait besoin en cet instant, mais au fond d'elle, la peur ne disparaissait pas complètement. Elle savait que la menace d'Esther était réelle, et que leur bonheur pourrait être arraché à tout moment, pourtant, dans les bras de Matt, elle sentait qu'ils étaient plus forts ensemble. Peu importe ce qui arriverait, ils feraient face à cette adversité, unis, avec la promesse silencieuse de protéger leur famille contre tout et tous, ce moment de fragilité, partagé dans l'intimité de leurs peurs, renforçait leur lien. Ils n'étaient pas seuls dans cette lutte, et pour le moment cela suffisait à apaiser, ne serait-ce qu'un peu, le coeur et le tourbillon d'émotions tourmentées de Rebekah. La nuit tombait doucement sur la Nouvelle-Orléans, enveloppant la maison de Kol et Davina d'une atmosphère chaleureuse et intime, à l'intérieur, la vie battait son plein.
La lumière tamisée donnait à chaque recoin un éclat doux, reflétant la complicité et l'amour qui régnaient au sein de la maison, dans la cuisine, Marie-Alice était confortablement blottie dans les bras de Clarisse. Elles se tenaient en retrait, un doux sourire aux lèvres, témoins silencieuses du moment qui se déroulait devant elles, leurs regards se posaient sur Kol et Davina, qui s'affairaient à préparer le dîner ensemble. Les deux sorcières étaient agréablement surprises, presque émerveillées, par la dynamique entre le couple, les rires légers, les échanges complices, et ces petits gestes intimes qu'ils partageaient semblaient réchauffer l'air autour d'eux. Kol et Davina cuisinaient, mais ce n'était pas juste un repas qu'ils préparaient, leur manière de se taquiner, les sourires échangés, et les regards brûlants d'amour et de désir rendaient chaque geste empreint de tendresse. Kol, parfois espiègle, s'approchait de Davina pour lui voler un baiser rapide alors qu'elle remuait le risotto aux champignons.
Elle, feignant la surprise, le repoussait gentiment avec une étincelle malicieuse dans les yeux, avant de céder à un éclat de rire partagé, il y avait une légèreté dans l'air, une complicité presque palpable, leur amour semblait irradier chaque mouvement, chaque parole échangée. Clarisse et Marie-Alice échangèrent un regard complice, voir Kol et Davina ainsi les prenait au dépourvu, Davina, si souvent tourmentée ces derniers temps, semblait avoir retrouvé une partie d'elle-même. Cette lueur dans ses yeux, cette joie simple à cuisiner avec Kol, c'était un contraste frappant avec la sombre période qu'elle avait traversée depuis la naissance prématurée de leur dernier-né, il était évident qu'elle se laissait enfin vivre l'instant avec son compagnon. Elijah, Elena, Matt et Rebekah entrèrent dans la pièce, interrompant cette scène presque idyllique, l'odeur du risotto aux champignons flottait dans l'air, réchauffant la cuisine et ajoutant à l'atmosphère conviviale.
En voyant le couple dans ce moment de légèreté et de bonheur simple, les nouveaux arrivants furent eux aussi surpris, le comportement de Kol et Davina, si détendu, si insouciant, les laissa un instant perplexes. Elijah, particulièrement, observa sa belle-sœur avec un regard empreint de tendresse et de soulagement, c'était comme si un poids énorme avait été soulevé de ses épaules en la voyant ainsi, si différente de l'image qu'elle avait renvoyée ces derniers temps. Pour Elena, la transformation de Davina était aussi évidente que bouleversante, elle avait vu de près sa lutte, son inquiétude pour ses enfants, la douleur qu'elle portait silencieusement. La voir sourire et rire aux côtés de Kol, s'abandonnant à l'instant, était un moment qu'elle chérissait silencieusement, quant à Rebekah et Matt, ils souriaient doucement en observant Kol. Il était connu pour son caractère parfois imprévisible, était entièrement dévoué à sa famille, ce bonheur, cette harmonie qu'il partageait avec Davina, illuminait la pièce et apaisait les cœurs inquiets de ceux qui les entouraient.
Dans la cuisine, la scène semblait presque irréelle, Kol et Davina, main dans la main dans la simplicité de leur quotidien, rappelaient à tous que même au milieu des épreuves les plus sombres, l'amour avait la capacité de guérir, de reconstruire. Et ce soir-là, dans leur maison remplie de chaleur et d'amour, il n'y avait que la quiétude, les sourires échangés, et l'odeur d'un dîner préparé avec soin, qui comptaient. Dans la salle à manger, une douce chaleur enveloppait l'espace, amplifiée par les rires et les voix animées qui rebondissaient joyeusement, l'odeur alléchante du risotto aux champignons flottait encore dans l'air, témoin des talents culinaires de Kol et Davina. Les éloges fusaient de toutes parts, les compliments se mêlant aux rires complices de la famille, Kol, assis à côté de Davina, semblait savourer chaque instant, non seulement pour le succès de leur plat, mais aussi pour la légèreté qui régnait enfin après des jours de tension. Davina, quant à elle, affichait un sourire radieux, un reflet de la complicité qu'elle partageait avec Kol et du bonheur qu'elle ressentait de les voir tous réunis.
Les discussions s'orientaient naturellement vers les grossesses d'Elena et de Rebekah, deux événements lumineux qui apportaient une lueur d'espoir au milieu des ombres qui planaient encore sur la famille. Cependant, au-delà de la joie, il y avait une certaine anxiété palpable, chaque grossesse, chaque vie à naître, portait avec elle des préoccupations, notamment en ce qui concernait les dangers toujours présents autour de la famille Mikaelson. Clarisse, le regard bienveillant et curieux, se tourna alors vers Matt et Rebekah, en posant une question qui semblait dans tous les esprits :
- Est-ce que vous restez vivre ici avec nous ? Ou vous allez retourner au manoir Mikaelson ?
Matt attrapa instinctivement la main de Rebekah, sentant la légère tension monter en elle à l'évocation du manoir, il pouvait lire dans ses yeux cette crainte, ce doute profond qui la rongeait depuis qu'Esther, s'était immiscée dans leurs vies, menaçant la sécurité de leurs futurs enfants.
- Nous ne retournerons pas au manoir. Nous allons restés un peu ici, puis nous verrons où nous déménagerons dit-il sans hésitation, en captant le regard de Rebekah.
Rebekah souffla doucement, visiblement soulagée par la décision de Matt, un sourire timide apparut sur ses lèvres, ses yeux brillant d'affection alors qu'elle murmurait :
- Merci, Matt.
La pièce, habitée par cette tranquillité nouvelle, vibrait d'un sentiment de sécurité, autour de la table, chacun semblait trouver du réconfort dans la présence de l'autre, comme si le simple fait d'être ensemble offrait une protection contre les menaces extérieures. C'était dans ces moments, aussi simples soient-ils, que leur lien familial se renforçait, en face d'eux, un autre lien semblait également se dévoiler. Marie-Alice, assise aux côtés de Clarisse, glissa subtilement sa main dans celle de sa compagne, leurs doigts s'entrelacèrent naturellement, Rebekah, qui observait la scène avec une curiosité sincère, leva un sourcil avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres.
- Je ne savais pas que vous étiez ensemble… Ça fait longtemps ? Demanda-t-elle, un sourire doux et malicieux sur les lèvres.
Clarisse, qui était d'habitude réservée, ne put s'empêcher de sourire à cette question, elle jeta un coup d'œil complice à Marie-Alice avant de répondre, ses yeux pétillants de malice.
- On se tourne autour depuis deux mois, mais on est ensemble depuis la naissance de Nathaniel… dit-elle en tournant légèrement la tête vers Marie-Alice.
Son sourire se transformant en une douce lueur de tendresse, Marie-Alice, tout en serrant la main de Clarisse, se pencha pour déposer un baiser délicat sur sa joue, un geste tendre et intime qui ne passa pas inaperçu. Elijah, assis non loin, observa la scène avec un sourire discret, tandis qu'Elena, à ses côtés, éclata d'un petit joyeux, amusée par la scène, le bonheur et la complicité des deux femmes semblaient réchauffer encore davantage l'atmosphère déjà sereine de la soirée. En bout de table, Kol restait étrangement silencieux, ses yeux étaient rivés sur Davina, chaque mouvement qu'elle faisait captivait son attention. Elle semblait rayonner, et malgré la fatigue qui l'habitait depuis la naissance prématurée de Nathaniel, il pouvait percevoir la force qui émanait d'elle, cette flamme qui faisait battre son coeur plus fort à chaque instant. Kol se pencha légèrement vers Davina, le regard tendre mais aussi intense, sans un mot, il rapprocha doucement sa chaise de la sienne, comme un besoin urgent d'être plus proche d'elle.
Il voulait ressentir à nouveau ce lien puissant qui les unissait, puis, dans un geste presque naturel, il entoura sa taille fine de ses bras, un sourire malicieux éclairant son visage, avec une douceur infinie, il la souleva légèrement pour la déposer sur ses genoux. C'était comme si elle avait toujours été destinée à cet endroit précis, contre lui, Davina, surprise mais amusée, laissa échapper un léger rire avant de déposer un baiser furtif sur les lèvres de Kol. Mais ce baiser, trop bref à son goût, éveilla une faim plus profonde en lui, Kol, incapable de se contenter de ce simple geste, passa sa main derrière la nuque de Davina. Ses doigts glissant délicatement dans ses cheveux, il l'attira de nouveau vers lui, murmurant à voix basse, à peine audible :
- Pas si vite, mon amour…
Davina, sentant le désir dans sa voix, ne résista pas, elle plongea à nouveau dans ses yeux, ceux qui avaient toujours eu le pouvoir de la désarmer, ce qu'elle vit dans ce regard la fit frémir, c'était une promesse, un rappel de leur passion, de leur lien indéfectible. Elle l'embrassa alors, cette fois avec plus de profondeur, de lenteur, leurs lèvres se rencontrèrent dans une danse lente et passionnée, chaque souffle qu'ils prenaient enflammait davantage leur désir mutuel. Autour d'eux, la pièce s'était tue, la famille, bien qu'assise à la même table, semblait désormais spectatrice de quelque chose de beaucoup plus profond. Un silence intrigué s'était installé, interrompu uniquement par les éclats de rires étouffés des enfants dans la pièce d'à côté, Clarisse, Marie-Alice, Elena, Elijah, Matt et Rebekah regardaient la scène, légèrement déconcertés par l'intensité du moment. La magie de Kol et Davina, si subtile au départ, commença à se répandre doucement dans la pièce, c'était une énergie palpable, une chaleur douce qui émanait d'eux et enveloppait l'espace comme une caresse, une magie ancienne, liée non seulement à leurs pouvoirs mais aussi à l'amour profond qu'ils partageaient.
- Vous ressentez ça ? Murmura Clarisse, l'air légèrement perdu.
Elijah acquiesça en silence, il n'avait pas ressenti une telle énergie de la part de son frère et de Davina depuis longtemps, depuis la naissance de Nathaniel, quelque chose s'était brisé, une fissure presque imperceptible dans leur lien. Mais ce soir, il voyait la résurgence de cette force, comme un feu qui renaît après avoir faibli, il sourit, légèrement, reconnaissant cette connexion unique, Davina, toujours nichée contre Kol, sentait cette même magie la traverser. C'était doux, presque hypnotique, elle se sentait protégée, aimée, comme si le monde entier n'existait plus, hormis ce moment partagé avec l'homme qu'elle aimait. Pour la première fois depuis des semaines, elle se sentait entière, reconnectée à lui et à cette force qui les avait toujours unis, Kol, quant à lui, ressentait une vague de soulagement et d'apaisement qu'il n'avait pas connue depuis longtemps. Leur lien, cette magie qu'ils partageaient, n'avait jamais disparu, même s'il s'était affaibli, et maintenant, il le sentait revenir, avec une intensité qu'il n'avait pas anticipée.
Chaque mouvement, chaque baiser, chaque souffle partagé avec Davina ravivait cette flamme en lui, une flamme qui le consumait d'amour et de désir pour elle, rompu à cette sensation de puissance et d'intimité.
- Tu ressens ça ? Notre magie… Elle est de retour… chuchota-t-il doucement contre ses lèvres, entre deux baisers.
- Oui, Kol… Je l'ai toujours ressenti. Mais là, c'est comme si tout était à nouveau possible… murmura Davina, en hochant la tête, les yeux brillants de larmes retenues.
Ils restèrent ainsi, enlacés dans ce cocon d'amour et de magie, leurs gestes doux mais empreints de passion, le reste du monde semblait s'effacer autour d'eux, et la seule réalité qui implorait était celle qu'ils partageaient à cet instant précis. Autour de la table, leurs proches les observaient, légèrement confus mais touchés par cette connexion retrouvée, personne n'osait briser ce moment, conscient de sa rareté et de sa beauté.
- Ils sont vraiment dans leur propre monde, n'est-ce pas ? Murmura Elena, les yeux remplis de tendresse.
- Oui… C'est beau à voir. Ils en ont tellement besoin… sourit Rebekah, en touchant doucement son ventre plat.
La soirée continua, mais l'atmosphère avait changé, le repas, les rires et les conversations prirent une teinte plus douce, plus intime, Kol et Davina, perdus dans leur propre univers, ne faisaient plus qu'un. Ils prouvaient à eux-mêmes et à tous ceux qui les entouraient que leur amour, bien qu'éprouvé par les épreuves, était plus fort que jamais. Dans le silence paisible de la nuit, l'atmosphère dans la chambre de Kol et Davina était douce, presque irréelle, seulement perturbée par les lueurs tamisées de la lune qui filtraient à travers les rideaux. Davina, les paupières lourdes mais l'esprit encore agité, se réveilla doucement, sans vouloir troubler le sommeil de Kol, elle se leva avec précaution, effleurant à peine les draps, et se rendit silencieusement à la salle de bain. Là, elle s'aspergea le visage d'eau fraîche, comme pour dissiper la fine brume de fatigue qui l'enveloppait encore, avant de s'essuyer le visage avec une serviette douce.
Mais son esprit n'était pas apaisé, un désir sourd, presque primal, grondait en elle, un désir qu'elle savait partagé, quand Davina revint dans la chambre, son regard se posa immédiatement sur la silhouette de Kol, retrouver un sommeil tranquille. À peine avait-elle senti la chaleur des couvertures que le bras de Kol l'attira contre lui, même dans son demi-sommeil, il avait perçu le moindre mouvement de sa compagne. Davina se tourna dans ses bras, ses yeux se heurtant immédiatement aux siens, ceux de Kol étaient brillants, d'un éclat qui mêlait intensité et désir, il la regardait comme s'il la redécouvrait à chaque instant. C'était comme si elle était la seule personne qui importait dans son univers, ce regard, à la fois affamé et plein d'une tendresse farouche, la fit frissonner. Sentant son propre désir monter en elle, elle ne put s'empêcher de laisser échapper une vague d'émotions à travers leur lien d'union, un lien qui s'était renforcé au fil du temps et des épreuves, les connectant d'une manière unique.
- Kol… minauda-t-elle, sa voix à peine audible mais chargée d'envie.
Kol ferma les yeux un instant, submergé par le désir brûlant de Davina qui résonnait en lui comme un appel, lorsqu'il les rouvrit, ils brillaient d'une intensité nouvelle, il n'eut besoin d'aucune autre invitation, en un instant, Davina s'approcha, pressant ses lèvres contre les siennes. Le baiser fut d'abord doux, une caresse délicate, mais il s'intensifia rapidement, leurs émotions se nourrissant l'une de l'autre. Kol enroula ses bras autour de sa taille, l'attirant plus près encore, jusqu'à ce que leurs corps soient parfaitement alignés, avec une fluidité et une force contrôlées, Kol fit rouler Davina sous lui sans jamais rompre le baiser. Ses lèvres descendirent rapidement jusqu'à son cou, s'attardant sur sa marque d'union, un symbole puissant de leur lien, dès qu'il posa ses lèvres sur cette marque, un gémissement échappa à Davina, un mélange de plaisir et de besoin.
- Kol… souffla-t-elle, sa voix brisée par le désir qui la consumait.
Kol, son souffle haletant, se redressa légèrement, ses yeux fixant intensément ceux de Davina, il demanda, sa voix rauque et pleine de promesses.
- Que veux-tu, mon ange ?
Davina gémit à nouveau, tandis que Kol et elle ne faisaient qu'un à nouveau, incapable de retenir l'intensité de ses sentiments, ils étaient en parfaite symbiose, leurs corps et leurs esprits alignés dans cette danse d'amour et de désir.
- Mord-moi, s'il te plaît… murmura-t-elle, sachant que cette demande allait attiser encore plus la flamme en lui.
Kol, sans hésiter, enroula son bras gauche autour de la taille de Davina, l'attirant plus fermement contre lui, sa main droite se glissa derrière sa tête, lui offrant un soutien alors qu'il la redressait légèrement, les entraînant tous les deux dans une position plus intime, plus étroite. Leur proximité fit écho dans leurs gémissements à l'unisson, leurs corps vibrant sous la tension croissante, dans un geste fluide et presque rituel. Kol mordit son propre poignet, faisant couler une goutte de sang, avant de le tendre à Davina, sans hésiter, elle posa ses lèvres sur la plaie, buvant son sang avec un gémissement de satisfaction. Le goût puissant du sang de Kol éveilla en elle une énergie nouvelle, renforçant encore leur lien, elle ferma les yeux, savourant chaque seconde de cette connexion unique. Kol, à son tour, baissa la tête et mordit délicatement la marque d'union sur le cou de Davina, dès que ses crocs effleurèrent sa peau, elle ressentit une vague de plaisir intense qui déferla en elle, inondant chaque fibre de son être.
Le sang de Davina était sucré, unique, faisant gémir Kol de plaisir, et à cet instant, ils furent emportés dans une union totale, où leur amour et leur désir se mêlaient dans une parfaite harmonie, le temps semblait s'être arrêté autour d'eux. Chaque mouvement, chaque gémissement, chaque souffle partagé renforçait leur connexion, les éloignant de tout ce qui existait en dehors de leur bulle d'intimité. Leur union n'était pas seulement physique, elle était magique, profonde, un rappel du lien sacré qui les unissait depuis le début, après leur acte d'amour, épuisés mais comblés, Kol et Davina restèrent blottis l'un contre l'autre, leurs corps encore collés. Leur respiration s'accordant peu à peu, Davina, son coeur battant encore la chamade, tourna légèrement la tête pour murmurer contre les lèvres de Kol :
- Je t'aime.
Kol, les yeux toujours brillants de tendresse, posa un baiser doux sur les lèvres gonflées de Davina, comme pour sceller ce moment précieux, il murmura à son tour, sa voix remplie d'émotion :
- Et je t'aime.
Ils restèrent ainsi, en silence, savourant la chaleur de leur proximité, la tranquillité de la nuit qui les entourait, et surtout, la certitude qu'ils étaient plus forts ensemble, liés par un amour qui transcendait tout.
Dans l'imposant manoir situé en plein coeur du quartier français, Finn se trouvait dans son bureau, un sanctuaire de silence troublé uniquement par sa rage froide, la pièce, pourtant richement décorée, paraissait oppressante sous l'effet de sa colère. Ses yeux, assombris par la fureur contenue, scrutaient le vide alors qu'il réfléchissait aux semaines passées, il n'avait reçu aucune nouvelle de Tristan, Aurora et Lucien. Les membres de la Trinité avec qui il s'était allié pour trouver une arme capable de détruire l'union interdite de son jeune frère Kol et sa sorcière, Davina, cela faisait des semaines, depuis le bal donnée par Kol et Davina, qu'ils étaient partis explorer le bayou. C'était une région isolée et mystérieuse, de la Nouvelle-Orléans, supposée détenir des secrets anciens et dangereux, mais leur silence prolongé commençait à ronger Finn de l'intérieur. Lui, l'aîné de la fratrie, qui se voyait toujours comme un stratège supérieur, commençait à douter, assis derrière son bureau de bois massif, Finn tapait nerveusement des doigts sur la surface polie.
Une boule d'inquiétude se formait au creux de son estomac, grandissant chaque jour, même s'il refusait de l'admettre, il se posait des questions sur la loyauté de Tristan, Aurora et Lucien, après tout, Finn les avait toujours considérés comme des outils dans son propre plan de vengeance. Il ne savait pas encore que son jeune frère Kol, celui qu'il pensait être la cible vulnérable, était en réalité en train de tirer les ficelles dans l'ombre. Kol, rusé et imprévisible, avait anticipé les manœuvres de Finn et de la Trinité, il avait agi bien avant qu'ils ne puissent frapper, avec l'aide de Davina et des communautés sorcières, vampires et loups-garous de la Nouvelle-Orléans. Kol avait orchestré la chute de la Trinité, Tristan, Aurora et Lucien n'étaient plus que des souvenirs oubliés, personne ne pourrait jamais les retrouver puisque leurs corps avaient étés réduits au rang de poussière. Le plan de Finn avait été contrecarré sans qu'il ne le sache, mais le véritable tour de force de Kol résidait dans la manière dont il avait réussi à manipuler non seulement les événements, mais aussi la perception de Finn.
Ce dernier, aveuglé par son arrogance et sa conviction d'avoir toujours un coup d'avance, ne soupçonnait pas un instant que Kol prospérait, Finn croyait encore être celui qui contrôlait la partie, alors qu'il n'était qu'un pion, manipulé à son insu. Alors que Finn se redressait dans son fauteuil, sa mâchoire se crispait sous l'effet de la frustration grandissante, la colère froide qu'il ressentait le rendait encore plus dangereux, mais aussi plus vulnérable. Car pendant qu'il complotait dans l'ignorance, une épée de Damoclès pendait au-dessus de sa tête, Kol, loin de se contenter de neutraliser la Trinité, avait inscrit Finn au sommet de sa liste d'ennemis. Et contrairement à ce que Finn pensait son frère n'était plus cet être fragile qu'il pouvait manipulait, Kol était désormais une force implacable, prêt à abattre sa vengeance avec précision et cruauté. Dans les ténèbres de son bureau, Finn se jura de découvrir ce que mijotaient Tristan, Aurora et Lucien, il ignorait que le silence dont il se méfiait tant n'était pas le fruit de complots contre lui, mais le prélude à sa propre chute.
Dans l'immensité du manoir Mikaelson, les bruits résonnaient faiblement, comme étouffés par les murs épais chargés d'histoire, Esther, la sorcière originelle et matriarche de la famille, ouvrit brusquement la porte de la chambre de sa fille, Rebekah, espérant la trouver là. Mais à sa surprise, la pièce était vide, elle fronça les sourcils, agacée par l'absence de sa fille, un sentiment de méfiance s'installait en elle. Ce sentiment en elle, la poussa à quitter rapidement la chambre pour aller chercher des réponses ailleurs, marchant d'un pas rapide et décidé dans les couloirs familiers du manoir, Esther réfléchissait. Elle savait que Rebekah portait en elle les jumeaux qu'elle désirait manipuler pour accomplir ses propres desseins, mais cette absence imprévue piquait sa curiosité et son inquiétude. Elle avait toujours su qu'elle devait se méfier de ses enfants, mais cette situation était d'autant plus frustrante qu'elle perdait le contrôle, quelques instants plus tard, elle ouvrit la porte du bureau de Klaus sans frapper, croisant immédiatement son regard inquisiteur.
Assis à son bureau, il leva à peine les yeux de ses papiers, mais son regard perçant trahissait une certaine irritation, Esther n'était pas dupe, Klaus n'était jamais indifférent, sans préambule, elle demanda :
- Tu n'aurais pas vu ta sœur ?
Klaus la regarda droit dans les yeux, ses traits impassibles, il était au courant des intentions de sa mère, et surtout de l'obsession qu'elle développait pour les bébés de Rebekah, sa sœur, était désespérée par cette situation. Elle l'avait appelé quelques jours plus tôt pour lui demander de la protéger, elle et ses enfants à naître, des plans sinistres d'Esther, il avait alors organisé son départ pour Mystic Falls avec Matt et Caroline. Il avait profité du fait que Caroline devait rendre visite à sa mère pour justifier ce voyage, sans la quitter du regard, Klaus répondit d'une voix égale, mais chargée d'une menace sous-jacente :
- Matt et elle sont partis pour Mystic Falls, avec Caroline, pour quelques semaines. Pourquoi ?
Le visage d'Esther se ferma un instant, ses yeux analysant chaque mot, chaque intonation de son fils, elle sentait que quelque chose lui échappait, une vérité dissimulée derrière cette façade froide.
- Tu ne trouves pas cela étrange ? Demanda-t-elle, sa voix se faisant plus suspicieuse.
- Non. Caroline avait prévu ce voyage il y a un moment, pour voir sa mère. Matt voulait se recueillir sur la tombe de sa sœur, décédée il y a quelques années, et Rebekah l'a toujours accompagné lors de ses précédentes visites. Rien de suspect là-dedans. Ce voyage était planifié bien avant ton retour d'entre les morts. Il n'allait pas être annulé pour tes… projets… répliqua Klaus sèchement, en sentant le piège.
Ses derniers mots résonnèrent dans la pièce, lourds de reproches et de rancune, Klaus savait parfaitement où sa mère voulait en venir, et il était décidé à lui barrer la route, son regard perçant se fixa encore plus durement sur elle, prêt à la défier si elle osait contester ses paroles.
- Et pour te rassurer encore plus, Rebekah n'est qu'au début de sa grossesse. Elle peut donc voyager sans problème… ajouta-t-il d'un ton cinglant.
Esther resta un moment silencieuse, ses yeux dégageant une lueur froide alors qu'elle tentait de percer à jour son fils, elle percevait une certaine détermination dans ses mots, une promesse tacite qu'il ne la laisserait pas agir comme bon lui semblait. Klaus n'avait jamais été le fils le plus docile, et cela ne faisait que renforcer sa méfiance, après quelques secondes de silence pesant, Esther sortit du bureau sans un mot de plus. Sa démarche toujours aussi décidée, mais l'éclat froid de ses yeux témoignait de son insatisfaction, elle savait que quelque chose lui échappait, que Klaus manigançait quelque chose pour protéger Rebekah, mais pour l'instant, elle ne pouvait rien prouver. Klaus, quant à lui, resta immobile un instant après son départ, ses mâchoires étaient serrées, et une colère sourde bouillonnait en lui. Les tensions entre Kol et lui, était une chose, mais jamais, il ne permettrait à Esther de toucher à sa sœur ou à ses bébés, et il était prêt à tout pour les défendre, même contre leur propre mère.
Trois mois s'étaient écoulés depuis la naissance de Nathaniel, et la situation semblait aussi bien apaisée que tendue, selon où l'on se trouvait, à Mystic Falls, Rebekah, Matt, et Caroline avaient trouvé un certain répit loin des plans sinistres d'Esther. Rebekah, plus sereine grâce à la distance avec leur mère, profitait de ce temps pour se recentrer sur sa grossesse et sa relation avec Matt, Caroline, quant à elle, savourait chaque moment passé avec sa mère. Cependant, à la Nouvelle-Orléans, la demeure des vampires du quartier français n'était pas un lieu de paix, les tensions entre Alessio et Victor s'intensifiaient de jour en jour. Diego, un des vampires les plus respectés et fidèles à Kol, se retrouvait au milieu de leurs disputes incessantes, tentant de maintenir l'ordre, mais sa patience s'effritait. En tant qu'allié de Kol, il rappelait sans cesse à Victor et Alessio les règles strictes mise en place par le vampire millénaire, la demeure devait rester unie, et toute discorde pouvait mener à des conséquences graves.
Pourtant, Victor, avec son caractère impétueux, ne se souciait guère de ces avertissements, il semblait se plaire à provoquer Alessio à chaque occasion, notamment parce qu'Alessio courtisait sa sœur, une situation qu'il ne supportait pas. Alessio, de son côté, faisait de son mieux pour éviter les confrontations avec Victor, mais dans une demeure aussi confinée et sous tension, les disputes devenaient inévitables. Diego, fatigué de jouer les médiateurs, se demandait combien de temps encore il pourrait éviter de porter l'affaire à l'attention de Kol, il savait que si la situation empirait, le vampire millénaire n'hésiterait pas à intervenir pour rétablir l'ordre. Tout le monde savait que cela pourrait se terminer tragiquement pour les deux rivaux, pendant ce temps, dans leur propre maison hautement sécurisée, Kol et Davina avaient pris des mesures protéger leur famille. Après la naissance prématurée de Nathaniel, la maison était devenue une véritable forteresse, grâce à leur magie combinée, les barrières de protection autour de leur maison étaient presque infranchissables.
Ils s'assuraient que personne, qu'il soit sorcier, vampire ou loup-garou, ne puisse pénétrer sans leur accord, leur petit sanctuaire était un refuge, mais cela n'effaçait pas l'ombre persistante de leurs ennemis. Elijah, toujours aussi digne et protecteur, vivait avec eux, Elena, enceinte de cinq mois, portait une petite fille et prenait soin de leurs jumeaux, Jenna et Henrik, l'ambiance entre eux restait familiale et chaleureuse, un contraste frappant avec les tensions extérieures. Elena, malgré la fatigue de sa grossesse, était ravie de l'avenir qu'elle construisait avec Elijah et leurs enfants, Clarisse et Marie-Alice, de leur côté, ne cachaient plus leur relation. Leur amour avait éclaté au grand jour, et cela ne surprenait personne tant leur lien semblait naturel, cependant, leur histoire prenait une tournure inattendue lorsqu'elles rencontrèrent un autre sorcier du nom d'Esteban. Ce dernier, qui avait le même âge que Marie-Alice, semblait avoir été dirigé vers elles par les ancêtres, la connexion entre Esteban et les deux sorcières était indéniable, et bien que cela ait intrigué Clarisse et Marie-Alice, elles prenaient leur temps pour apprendre à le connaître.
Elles savaient que les ancêtres ne faisaient rien au hasard, mais le mystère entourant la raison de sa venue restait entier, alors que les tensions grandissaient à l'extérieur, un sentiment d'imminence planait sur eux. Les rivalités entre les vampires ne faisaient que s'intensifier, et bien que Kol et Davina aient sécurisé leur maison, ils ne pouvaient pas ignorer les menaces qui rôdaient toujours, Victor, Alessio, et même Finn. Sans même parler des ennemis potentiels qui pourraient surgir à tout moment, faisaient que la paix, bien que présente dans leur maison, restait fragile, Davina avait commencé sa journée comme d'habitude. Elle déposa Sophie à l'école, puis Alanna et Aiden à la crèche, une fois cette routine achevée, elle retourna chez elle, où un silence paisible régnait, ce moment de calme était rare dans leur foyer, souvent animé par les rires et les cris des enfants. Elle se dirigea vers la cuisine, se préparant un chocolat chaud avant de monter à l'étage, savourant cette brève solitude.
En entrant dans sa chambre, Davina trouva Kol installé sur le lit, entouré de papiers divers étalés devant lui, elle termina son chocolat chaud d'une traite et posa la tasse vide sur une étagère avant de s'installer à ses côtés, elle posa un regard curieux vers les documents sur le lit.
- Où est Nathaniel ? Demanda-t-elle, doucement.
Kol, les yeux toujours plongés dans ses papiers, releva la tête et répondit avec un sourire en coin après avoir déposé un baiser doux sur ses lèvres, goûtant au chocolat encore présent sur ses lèvres :
- Nathaniel dort dans son lit. Je lui ai donné son biberon il y a peu.
Davina acquiesça doucement, puis son regard se posa sur une liste d'invités qu'ils avaient discutée pour leur mariage à venir, leur union, bien plus qu'un simple événement personnel, impliquait les enjeux politiques en raison de leurs rôles respectifs dans les factions de la Nouvelle-Orléans.
- Tu es toujours d'accord pour inviter les membres influents des différentes communautés ? Questionna Davina en parcourant la liste des noms avec attention.
- Oui, toujours. Nous enverrons une invitation à Lucas et ses bêtas pour la meute des loups-garous. Quant à Clarisse et Marie-Alice, nous leur remettrons les invitations en main propre pour la communauté des sorcières. Et il faudra envoyer une invitation à Camille… répondit Kol, les yeux toujours posés sur les papiers.
Il était clair que Kol souhaitait maintenir l'équilibre politique qu'il avait méticuleusement bâti avec Davina dans leur ville, Davina hocha la tête, réfléchissant aux invités de la communauté des vampires.
- Et pour les vampires ? Est-ce qu'on invite Damon et Timothy ? Ou uniquement à Diego ? Demanda-t-elle, d'une voix calme, en levant les yeux vers lui.
- Uniquement Diego… dit Kol, sans la moindre hésitation.
C'était un choix stratégique, Diego avait prouvé sa loyauté, alors que les autres, bien que puissants, étaient plus imprévisibles, ils ne pouvaient se permettre de prendre des risques inutiles lors d'un événement aussi important pour eux. Davina prit soin de noter leur décision sur le papier correspondant, satisfaite de l'avancée des préparatifs, elle laissa un sourire naître sur ses lèvres, d'un simple geste de sa main, Kol utilisa sa magie pour ranger les papiers qui les entouraient. Les documents s'empilèrent soigneusement sur l'étagère, juste à côté de la tasse vide de Davina, c'était un geste simple, mais révélateur de l'harmonie qui régnait entre eux. Leur lien, forgé autant par l'amour que par leur connexion mystique, se renforçait chaque jour, leurs regards se croisèrent à cet instant, et quelque chose de plus profond se déploya dans l'air. Leurs magies, liées de manière unique par leur union, commencèrent à vibrer dans la pièce, une chaleur douce les enveloppa, amplifiant leur connexion.
Kol, avec un mouvement fluide, entoura la taille de Davina de son bras, la rapprochant de lui avec tendresse, leurs lèvres se rejoignirent dans un baiser lent, chargé de cette énergie mystique qui semblait faire vibrer l'air autour d'eux. Leur lien d'union n'était pas seulement amoureux, il était aussi marqué par une puissante symbiose magique, tandis qu'ils s'abandonnaient dans ce baiser, Davina sentait la magie de Kol se mêler à la sienne, créant une sensation de parfaite plénitude. Le monde extérieur s'effaçait, il n'y avait plus qu'eux deux, dans cette bulle d'intimité où leur amour et leur pouvoir se confondaient. Kol prolongea le baiser, incapable de se détacher d'elle, ressentant cette connexion avec une intensité rare, pour eux, ces moments d'intimité étaient bien plus qu'une simple expression d'amour. Ils étaient une communion, une fusion complète de leurs âmes et de leurs pouvoirs, lorsque finalement ils se séparèrent, leurs regards étaient toujours profondément ancrés l'un dans l'autre.
Dans la douce lumière matinale qui pénétrait par les fenêtres de leur cuisine, Kol et Davina profitaient d'un moment paisible, seuls, un luxe rare dans leur vie remplie d'enfants et de responsabilités. Ils étaient assis l'un en face de l'autre, savourant une omelette aux lardons parfaitement dorée, accompagnée d'une salade légèrement vinaigrée, qui apportait une touche de fraîcheur à ce déjeuner intime. Un verre de jus de pomme frais complétait leur repas, apportant une note sucrée et douce à leur moment partagé, leur conversation coulait naturellement vers le sujet qui occupait de plus en plus leurs pensées ces derniers temps, leur mariage. Un événement qui symbolisait non seulement leur amour, mais aussi l'union de deux forces puissantes dans la ville de la Nouvelle-Orléans, avec toutes les implications magiques et politiques que cela comportait.
- Je vais choisir mon costume avec Elijah dans deux semaines… déclara Kol.
Il brisa un morceau d'omelette avec sa fourchette avant de le porter à ses lèvres, son ton était à la fois nonchalant et empreint d'une certaine anticipation, Davina, un sourire tendre aux lèvres, hocha la tête en réponse.
- Et moi, je vais choisir ma robe la semaine prochaine avec Clarisse et Alice… ajouta-t-elle, joyeusement.
Son regard pétillait d'excitation, mais aussi d'un certain calme, appeler son arrière-grand-mère « Alice » avait été un changement qui marquait l'évolution de leur relation, ce n'était plus « mémé » comme dans ses souvenirs d'enfance. Elle était devenue une figure avec laquelle elle avait construit une nouvelle complicité, presque amicale, elle avait pris l'habitude de l'appeler ainsi, comme Kol et Clarisse le faisaient naturellement. Kol hocha la tête, absorbé par cette pensée, il adorait voir Davina si heureuse et à l'aise avec sa famille retrouvée, il la regardait avec une adoration palpable, chaque petit geste, chaque sourire la rendait encore plus précieuse à ses yeux. Son bonheur, sa confiance, son assurance, tout était renforcé par ces moments simples qu'ils partageaient ensemble, rien que tout les deux.
- Et pour les invités, est-ce que l'on invite Esteban ? Lança-t-il, après un instant de réflexion.
Davina posa sa fourchette et prit quelques secondes pour réfléchir à cette question, Esteban, était un jeune sorcier qu'elle avait rencontré récemment par l'intermédiaire de Clarisse et Marie-Alice, et il semblait s'intégrer doucement mais sûrement dans leur cercle. Bien qu'ils ne le connaissaient pas encore très bien, il avait montré du respect et de la loyauté envers leur communauté et notamment auprès de Kol et elle.
- Je pense que c'est une bonne idée… répondit-elle finalement avec un sourire, satisfaite de cette décision.
- Parfait ! Rétorqua Kol sans hésiter.
Alors qu'ils allaient continuer leur discussion sur les préparatifs du mariage, le vibreur soudain du téléphone de Kol interrompit le moment, il sortit son portable de sa poche, il fronça des sourcils en voyant le nom de Diego s'afficher à l'écran. C'était inhabituel que Diego l'appelle en plein milieu de la journée sans prévenir, ce qui piqua immédiatement la curiosité de Kol, il regarda brièvement Davina.
- C'est Diego… murmura-t-il, avant de décrocher.
Il porta le téléphone à son oreille, ses traits passant de la légèreté du moment à une expression plus sérieuse, alerté par le timing de cet appel, le regard de Davina s'assombrit légèrement aussi, bien qu'elle essayât de garder une apparence détendue. Elle savait que toute perturbation en dehors de leur quotidien familial signifiait souvent des problèmes liés aux tensions croissantes dans la ville, aux factions rivales, où à leur propre sécurité. Kol décrocha le téléphone avec un soupir léger, mais une expression de vigilance s'installa immédiatement sur son visage, en voyant que c'était Diego, il s'attendait à ce que l'appel ne concerne pas une simple formalité, surtout à cette heure de la journée.
- Diego ? Dit Kol, gardant sa voix décontractée.
Malgré tout son instinct lui soufflait qu'il s'agissait de quelque chose de sérieux, de l'autre côté de la ligne, la voix de Diego était précipitée, teintée d'une urgence inhabituelle.
- Kol, on a un problème. Alessio et Victor. Ça devient de plus en plus tendu entre eux, et si ça continue, on va avoir une guerre civile dans nos rangs.
Kol se redressa légèrement dans son siège, ses yeux se plissant, Alessio et Victor avaient déjà eu quelques désaccords, mais rien qui n'ait jamais dégénéré jusqu'ici, Diego avait souvent servi de médiateur. Mais si ce dernier l'appelait maintenant, c'était un signe que les choses avaient probablement dépassé un simple conflit personnel, son ton devint plus grave, et il était moins détendu qu'il ne l'était quelques minutes auparavant.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda Kol.
- Victor a provoqué Alessio de façon publique cette fois. Il sait qu'Alessio est en train de courtiser sa sœur, et ça le rend complètement fou. Il l'a humilié devant quelques-uns de nos gars tout à l'heure, et maintenant, ils sont tous sur les nerfs. Les tensions montent rapidement, Kol. Si on n'intervient pas rapidement, ça va mal finir… expliqua Diego inquiet.
Kol soupira profondément, se pinçant l'arrête du nez avec une exaspération contenue, il pouvait presque sentir la frustration de Diego à travers le téléphone, la situation avec Victor devenait intenable depuis un moment. Le conflit n'était qu'un prétexte pour qu'il laisse éclater ses frustrations et ambitions, Alessio, de son côté, faisait tout son possible pour éviter l'escalade, mais il semblait que Victor ne le laisserait pas en paix aussi facilement.
- Je leur ai dit de respecter les règles que tu as mises en place, mais Victor… Il s'en fout, Kol. Il pense qu'il est au-dessus de tout le monde maintenant. Alessio, lui, essaye encore de garder son calme, mais à ce rythme-là, ça mal finir… poursuivit Diego.
Kol s'appuya contre le dossier de sa chaise, réfléchissant, le conflit interne entre Alessio et Victor menaçait non seulement leur propre organisation, mais aussi la paix fragile que Kol et Davina avaient instaurée dans le quartier français. Un combat aussi ouvert entre les deux vampires pourrait attirer l'attention des autres communautés, et la situation qui était déjà sous tension, pourrait très vite déraper.
- Et Alessio ? Il a réagi comment ? Demanda Kol, pesant chacun de ses mots.
- Il a essayé de l'ignorer, de partir, mais Victor l'a suivi et a continué à le provoquer. Je crois qu'Alessio commence à atteindre ses limites. Il a de plus en plus de mal à garder son sang-froid… répondit Diego.
- Continue de les surveiller. Je vais m'occuper de Victor personnellement… dit Kol, en hochant la tête, même si Diego ne pouvait pas le voir.
Davina, qui écoutait discrètement la conversation, lança à Kol un regard interrogateur, elle savait que quelque chose d'important se jouait, et que cela impliquait probablement les tensions entre les vampires, sans un mot, elle tendit la main vers lui, comme pour lui offrir son soutien silencieux.
- Kol, on ne peut pas laisser ça dégénérer. Si Victor continue, ça ne sera pas seulement une bagarre entre deux gars. Ça pourrait diviser le clan tout entier… reprit Diego, son ton trahissant une pointe d'inquiétude qu'il essayait de maîtriser.
- Je sais, Diego. Je m'occupe de Victor. Fais en sorte qu'Alessio ne fasse rien de stupide d'ici là… répondit Kol d'une voix ferme.
Diego acquiesça de l'autre côté, puis, après un bref échange de salutations, la ligne fut coupée, Kol posa son téléphone sur la table, croisant le regard de Davina, elle pouvait voir que cette affaire le perturbait. Cela le perturbait non seulement à cause des enjeux pour leur communauté, mais aussi parce qu'il avait toujours tenté de maintenir une paix fragile dans le quartier français, où sorcières, vampires, et loups-garous coexistaient sous leur protection.
- Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle doucement.
Sa voix empreinte d'une sérénité qui contrastait avec la tension qui flottait maintenant dans la pièce, Kol haussa légèrement les épaules, comme pour minimiser l'ampleur de la situation, mais il savait qu'il ne pouvait pas la cacher à Davina.
- Victor a provoqué Alessio. Encore une fois. Et cette fois, ça pourrait dégénérer. Diego a fait de son mieux pour les contenir, mais il semble que Victor soit prêt à tout pour montrer qu'il peut défier les règles… expliqua Kol.
Davina hocha la tête, le poids du conflit imminent entre les vampires pesant sur elle, elle savait que les tensions entre Victor et Alessio pouvaient déclencher un enchaînement d'événements dangereux, capable de compromettre la stabilité fragile qu'ils avaient construite à la Nouvelle-Orléans. Son regard devint sérieux, ses yeux, habituellement doux, reflétaient une détermination sérieuse alors qu'elle s'adressait à Kol :
- Il faut qu'on intervienne avant que ça n'aille trop loin… dit-elle avec calme et conviction.
Kol se leva de sa chaise avec assurance, étendant sa main vers elle pour la rapprocher contre lui, il pouvait sentir sa préoccupation, mais il savait aussi que leur force résidait dans leur unité.
- Ne t'inquiète pas, mon amour. Je vais m'occuper de Victor, et Alessio saura faire ce qu'il faut… répondit-il, sa voix grave mais réconfortante.
Davina acquiesça doucement, se laissant envelopper par la présence rassurante de Kol, elle sentait à quel point il était déterminé à protéger la ville, leur foyer, et tout ce qu'ils avaient bâti ensemble, leur alliance n'était pas simplement celle de deux individus. C'était aussi celle de deux leaders influents, connectés par l'amour et la magie, capable de rassembler et de stabiliser les différentes factions de la ville. Elle savait, sans l'ombre d'un doute, que tant qu'ils restaient unis, ils pouvaient surmonter toutes les épreuves à venir, Kol, sentant le regard Davina changer légèrement, capta une lueur particulière dans ses yeux. Ce regard, il le connaissait bien, avec une torsion de poignet experte, il la colla contre lui, posant ses mains fermes mais douces sur ses hanches, son regard perçant et un brin amusé plongea dans celui de Davina.
- Me cacherais-tu quelque chose, Davina ? Demanda-t-il d'une voix rauque.
Davina hésita un instant, réfléchissant à ce qu'elle ressentait, depuis la naissance de leur fils, Nathaniel, une envie particulière ne cessait de revenir dans son esprit, elle avait toujours aimé s'entraîner avec Kol. Leurs combats à l'entraînement, où ils utilisaient des bâtons et parfois leurs magies, lui procuraient non seulement un sentiment d'accomplissement, mais également une excitation partagée. Elle se souvenait comment, souvent, ces moment intenses d'entraînement se transformaient en passion débordante, les conduisant inévitablement vers le lit, un sourire apparut sur ses lèvres à ses souvenirs.
- J'aimerais me battre contre toi, Kol… rétorqua-t-elle simplement, un brin malicieuse.
Kol, bien qu'un peu surpris par la demande dans ce contexte, ne montra aucune hésitation, sa curiosité était piquée, mais il n'était certainement pas contre l'idée, il fronça des sourcils qui trahissait son amusement.
- Avec les bâtons ? Demanda-t-il.
- Oui. Est-ce que tu veux bien ? Répondit Davina avec assurance.
- Est-ce que je t'ai déjà interdit quoi que ce soit, Davina ? Répliqua Kol, l'air faussement songeur.
- Non… répondit-elle, amusée par la question.
Kol ne put s'empêcher de l'embrasser tendrement, puis il ajouta, ses yeux brillants d'affection et de désir :
- Alors tu connais déjà ma réponse, mon amour.
Le lien entre eux se renforçait à chaque étrange, chaque moment partagé, ils savaient que, peu importe ce qui se passait à l'extérieur, ils pouvaient toujours compter sur cette force intime et unique qui les unissait. Kol avait envoyé un message rapide et concis à Marie-Alice pour lui demander de revenir à la maison sans tarder, quelques instants plus tard, elle franchissait la porte, récupérant Nathaniel, qui s'était réveillé un peu plus tôt dans les bras de Davina. Marie-Alice, toujours calme et pragmatique, leur sourit en disant avec une pointe de douceur dans la voix :
- Allez, allez régler ces querelles entre vampires.
- Merci, Alice… répondit Davina, en lui adressant un sourire reconnaissante.
Kol saisit la main de sa compagne, la chaleur de leur lien renforçant leur détermination, puis ils sortirent de la maison à une vitesse surnaturelle, se dirigeant vers le quartier français, leur présence imposante n'était jamais ignorée, mais aujourd'hui, leur urgence était palpable.
Dans la cour intérieure de la demeure des vampires, une atmosphère lourde et oppressante régnait, chacun des protagonistes semblant prêt à exploser, Diego, chargé de la lourde tâche de maintenir le calme, se tenait aux côtés d'Alessio, essayant tant bien que mal de contenir l'escalade de tension. Il savait que la situation pouvait déraper d'un instant à l'autre, Alessio, malgré son jeune âge, se battait pour garder son calme. Son corps trahissait la tempête intérieure qui le ravageait, ses poings étaient si serrés que ses jointures blanchissaient, et ses lèvres étaient fermement scellées, mais ses yeux restaient fixés sur Victor, qui continuait à l'attaquer sans relâche. Victor, quant à lui, débordait d'une colère à peine contenue, ses yeux flamboyaient d'une rage incontrôlable alors qu'il avançait vers Alessio, cherchant à briser le masque de contrôle de ce dernier.
- Je t'interdis de t'approcher de ma sœur ! Il est hors de question qu'elle sorte avec un minable comme toi ! Siffla Victor, sa voix fendant l'air comme une lame.
Chaque mot était une flèche empoisonnée, lancée pour blesser et humilier, l'air semblait crépiter sous le poids de la confrontation, Alessio, bien qu'il soit tenté de riposter, restait figé, les dents serrées, tentant de garder son calme par respect pour Luna. Mais chaque insulte de Victor résonnait en lui, grignotant lentement la mince barrière de patience qu'il avait érigée, Diego observait la scène avec anxiété, conscient que la situation était sur le point d'éclater. Il voyait Alessio vaciller sous le poids de la pression, et savait qu'une intervention rapide était nécessaire, ses yeux parcouraient frénétiquement la cour, espérant voir Kol et Davina arriver avant que tout ne dégénère. Alessio, lui, se battait contre sa propre colère, ses yeux brillant d'une rage contenue, tout ce qu'il souhaitait, c'était vivre son amour pour Luna, une relation qu'il savait bénie par les ancêtres, tout comme Luna le savait aussi.
Ensemble, ils avaient décidé de prendre leur temps, de se découvrir et de respecter les traditions, mais Victor, protecteur et autoritaire, refusait catégoriquement cette union, depuis le début, il n'avait cessé de s'interposer entre eux. Il était déterminé à empêcher cette relation qu'il jugeait indigne de sa sœur, les insultes pleuvaient depuis des semaines, mais aujourd'hui, c'était différent, Alessio sentait la coupe se remplir à mesure que chaque mot de Victor le heurtait. Cela ressemblait à un coup de poing dans le ventre, il serrait les poings de plus en plus fort, combattant l'envie viscérale de répondre. Il avait toujours évité le conflit direct, non pas par faiblesse, mais par amour et respect pour Luna, il ne voulait pas que leur histoire d'amour soit tachée par une bataille familial, mais aujourd'hui, cette limite qu'il s'était fixée était sur le point de céder.
- Qu'est-ce qu'il te faut pour comprendre que tu n'es rien ? Tu n'es qu'un bon à rien, Alessio ! Elle mérite mieux que toi ! Hurla Victor en s'approchant encore plus, ses poings serrés, sa rage visible à chaque geste.
Ces derniers morts furent la goutte d'eau qui fit déborder le vase, Alessio, jusque-là silencieux, sentait sa patience se désintégrer, la colère, longtemps contenue, montait en lui comme une vague prête à tout submerger. Ses lèvres tremblaient légèrement sous l'effet de l'émotion, et son corps tout entier vibrait de la frustration accumulée, il avait trop longtemps supporté les humiliations, et il savait que s'il ne réagissait pas maintenant, Victor le considérerait toujours comme un faible. Diego, à quelques pas, ressentait cette énergie montante, il savait qu'Alessio, bien qu'encore jeune, avait atteint sa limite. S'il n'intervenait pas ou si Kol et Davina n'arrivaient pas à temps, cette confrontation risquait de se transformer en une bataille violente et destructrice, chaque fibre de son être était en alerte alors que le conflit entre Victor et Alessio menaçait d'exploser. Mais tout bascula quand Luna fit son apparition, ses pas précipités, son visage inondé de larmes et sa détresse palpable eurent un effet immédiat sur l'atmosphère de la cour.
Elle apportait avec elle une nouvelle urgence, un appel à l'aide silencieux qui fit taire les provocations de Victor, Luna, submergée par ses émotions, se précipita vers Alessio comme si sa seule présence était un refuge. Son regard croisa brièvement celui de son frère, Victor, mais elle ne s'attarda pas, la colère de Victor ne l'effrayait pas autant que ce qui venait de se produire, ce qui pesait encore sur son esprit. Dès que ses yeux trouvèrent ceux d'Alessio, un soulagement immédiat l'envahit, son coeur battait la chamade, mais elle se sentait enfin un peu plus en sécurité, elle courut vers lui, se blottissant dans ses bras comme si rien d'autre dans ce monde ne pouvait la protéger. Alessio, de son côté, sentit son coeur se serrer en voyant Luna dans cet état, il avait toujours vu en elle une force douce, une lumière pure, et la voir ainsi brisée par la peur et la douleur l'anéantissait, il l'accueillit dans ses bras avec une tendresse infinie. Ses mains la serrant avec délicatesse mais fermeté, comme pour lui rappeler qu'il était là, qu'elle n'était plus seule, quand elle balbutia, tentant de formuler ce qu'elle avait vécu, son coeur battit plus vite, pressentant la gravité de la situation.
- Il… Il a… commença-t-elle, en tremblant.
Alessio, son regard doux et réconfortant, plaça une main sous son menton pour la forcer à le regarder, son toucher était léger, mais il voulait qu'elle sente sa présence, qu'elle sache qu'il était là pour elle.
- Respire, Luna… murmura-t-il d'une voix apaisante, ses yeux ancrés dans les siens.
Il lui donnait tout le temps dont elle avait besoin pour se calmer, même si chaque seconde d'attente lui faisait mal, lui laissant entrevoir l'ampleur de ce qu'elle avait enduré, Luna ferma les yeux un instant, prenant une grande inspiration pour calmer les vagues de panique qui la submergeait. Mais les flash-back de ce que Marc lui avait fait étaient encore vifs dans son esprit, et la douleur sur son flanc droit, là où il l'avait saisie brutalement, ne cessait de la ramener à cet instant. Quand elle rouvrit les yeux, elle cherchait une façon de dire ce qui s'était passé de la meilleure manière, mais il n'y en avait pas.
- Marc… a recommencé… balbutia Luna, d'une voix brisée.
Ces mots tombèrent comme une sentence, la révélation fit trembler Luna encore plus fort, et son corps se secoua de sanglots, Alessio, sentant toute l'étendue de sa détresse, serra ses bras autour d'elle un peu plus fort, son propre coeur brûlant de colère et de douleur. Il la tenait comme si elle était la chose la plus précieuse au monde, il murmura alors d'une voix basse mais infiniment résolue :
- Je te promets qu'il ne le fera plus.
Ces mots n'étaient pas dits à la légère, ils portaient en eux une promesse solennelle, un serment indestructible, Alessio savait qu'il ne pourrait jamais tolérer une nouvelle attaque contre Luna, pas tant qu'il vivrait. Il était prêt à tout pour la protéger, même si cela signifiait affronter des ennemis plus puissants que lui, Luna, entre deux sanglots, releva la tête et plongea son regard dans le sien, ses yeux, embués de larmes, reflétaient à la fois la peur et l'espoir.
- Promis ? Murmura-t-elle, sa voix tremblante, presque comme une enfant cherchant désespérément une assurance.
- Je te le promets… répondit Alessio, son regard intense et rempli d'amour.
Cette promesse, il la ferait résonner dans chaque fibre de son être, c'était bien plus qu'une simple parole, c'était une déclaration de guerre contre ceux qui oseraient s'en prendre à Luna, rien ni personne ne l'empêcherait de la protéger. Même si cela signifiait aller à l'encontre de Victor ou du clan des loups-garous de Lucas, dans ce moment intime, ils étaient dans leur propre bulle, coupés du monde extérieur, unis dans une force qui les dépassait. Pour Luna, ces mots étaient un baume sur ses plaies, une lumière dans son désespoir, pour Alessio, c'était un engagement, une responsabilité qu'il portait désormais avec toute la puissance de son amour pour elle. Le poids de cette promesse résonnait dans l'air, et tout autour d'eux semblait se figer, comme si le monde attendait de voir ce qui allait se passer ensuite. La tension dans la cour intérieure était palpable, chaque mouvement, chaque respiration semblaient amplifiés, comme si le moindre geste pouvait déclencher une explosion.
Luna, dans les bras d'Alessio, sentit la promesse de protection de ce dernier vibrer en elle, cela lui apportait une étrange sensation de sécurité, malgré l'atmosphère hostile qui les entourait, elle voulait se blottir plus profondément dans cette étreinte. C'était comme si le monde extérieur n'existait plus, juste elle et lui, à l'abri de toute la haine et de la colère qui les menaçait, mais cette paix fragile fut brutalement brisée, la voix de Victor éclata dans l'air, comme un coup de tonnerre.
- LUNA !
Il n'y avait pas de douceur dans son appel, seulement de la rage, de l'indignation, et un profond mépris pour celui qui tenait sa sœur dans ses bras, Luna sursauta, son corps se raidissant instantanément sous le choc des paroles de son frère. Son souffle devint court, et elle sentit une vague de panique la submerger à nouveau, le ton autoritaire et destructeur de Victor lui glaçait le sang, chaque mot étant une gifle invisible.
- ÉLOIGNE-TOI TOUT DE SUITE DE CETTE MERDE ! Hurla-t-il, la fureur dégoulinant de sa voix.
Pour Victor, voir sa petite sœur, qu'il avait toujours protégée, dans les bras d'Alessio, un vampire qu'il méprisait profondément, était insupportable, il ne comprenait pas, et peut-être ne voulait-il pas comprendre, ce qu'elle pouvait bien lui trouver. À ses yeux, Alessio était un incapable, un être faible, indigne de Luna, qui méritait bien mieux que cet adolescent inexpérimenté, sa colère provenait d'un sentiment de trahison. Luna était sa sœur, son sang, et il ne supportait pas de la voir liée à quelqu'un qu'il considérait comme inférieur, le simple fait qu'elle reste avec Alessio lui échappait complètement. Pourquoi lui, alors qu'elle pourrait avoir quelqu'un de plus fort, de plus influent, quelqu'un qui saurait la protéger de ce monde dangereux qu'ils habitaient tous deux, les mots de Victor étaient lourds de mépris. C'était comme une lame acérée destinée à trancher ce lien qu'il ne comprenait pas, il voyait en Alessio une menace, non seulement pour la sécurité de Luna, mais aussi pour son propre contrôle sur elle.
Dans sa colère aveugle, il ne pouvait voir l'amour et la sincérité dans le regard de sa sœur lorsqu'elle était avec Alessio, tout ce qu'il percevait, c'était un acte de rébellion, un choix insensé qui ne pouvait mener qu'à la douleur. Diego, lui, regardait la scène avec une inquiétude grandissante, il avait anticipé ce moment, sentant l'escalade inévitable depuis un moment déjà, l'ultimatum de Victor avait poussé la situation au-delà du point de non-retour. En tant que médiateur naturel, il savait que tout pourrait basculer dans un affrontement violent à tout instant, ses yeux s'étaient posés sur Alessio, dont le calme apparent masquait mal sa tempête intérieure. Alessio, jusqu'ici silencieux, sentait la rage monter en lui, les mots de Victor avaient fait voler en éclats la maîtrise de soi qu'il avait peiné à maintenir. Ses poings se serraient involontairement, ses articulations blanchissant sous la pression, mais plus que la colère, c'était son instinct protecteur qui dominait.
Luna tremblait légèrement contre lui, et la seule idée qu'elle puisse encore souffrir à cause de son frère, ou de quiconque, le rendait fou, il était prêt à tout pour la défendre, même à affronter Victor, malgré la complexité de la situation. Mais il ne voulait pas que Luna souffre davantage, ni qu'elle se retrouve au centre d'un conflit ouvert, il la tenait avec force, son regard noir fixé sur Victor, défiant le vampire en face lui. Luna, quant à elle, malgré la peur et la panique que son frère avait ravivées en elle, ne bougea pas, c'était la première fois qu'elle désobéissait à Victor de manière aussi visible. Ses jambes étaient faibles, tremblantes sous le poids de la situation, mais son coeur savait où elle devait être, c'était dans les bras d'Alessio qu'elle trouvait son ancrage, sa force, même face à la fureur de son frère. Victor avait toujours été celui qui décidait pour elle, qui la protégeait à sa manière, mais aujourd'hui, elle faisait un choix différent, elle choisissait Alessio, et même si cela la terrifiait, elle ne voulait plus reculer.
Le silence qui suivit les hurlements de Victor était presque insupportable, chargé d'une énergie dangereuse, prête à exploser, Alessio, malgré son jeune âge, se montrait inébranlable, son regard, rempli de colère mais aussi de détermination, renvoyait un message clair à Victor. Il ne lâcherait pas Luna, il ne reculerait pas, le défi était lancé, Victor, stupéfait par l'audace de sa sœur et de cet insignifiant Alessio, resta figé un instant, incapable de comprendre pourquoi Luna ne bougeait pas. Il la voyait trembler, la peur clairement visible sur son visage, mais elle restait là, refusant de se séparer de ce qu'il considérait comme un parasite, c'était incompréhensible pour lui, sa sœur, sa douce et fragile Luna, défiait son autorité, et cela le rendait encore plus furieux. Diego, sentant la tempête sur le point d'éclater, fit un pas en avant, espérant que Kol et Davina arriveraient à temps pour empêcher l'inévitable, le calme avant la tempête n'avait jamais été aussi tangible.
Dans la cour, l'atmosphère était sur le point de se rompre, chaque regard, chaque respiration retenue semblait alimenter la tension, prête à exploser à tout moment, Luna, blottie dans les bras protecteurs d'Alessio, ressentait cette pression étouffante comme un poids insupportable sur sa poitrine. Son souffle était court, saccadé, et son coeur battait si fort qu'elle craignait qu'il n'éclate, elle se sentait vulnérable, terrifiée, mais dans l'étreinte d'Alessio, elle trouvait un semblant de réconfort. Pourtant, même cet abri ne semblait pas suffisant face à ce qu'elle redoutait, elle leva doucement les yeux vers Alessio, ses lèvres tremblant de peur.
- S'il te plaît, ne me lâche pas… murmura-t-elle.
Ses mots étaient presque inaudibles, fragiles, comme si les dire à voix haute pouvait briser le seul équilibre qu'elle avait encore, c'était une supplication désespérée, un appel à rester dans cette bulle de protection. Pour Alessio, ces mots résonnèrent comme un coup de tonnerre dans son esprit, chaque syllabe exprimait non seulement la détresse de Luna, mais aussi la responsabilité qu'il ressentait envers elle. Il ne pouvait pas la laisser tomber, il resserra son étreinte, ses bras se refermant plus fermement autour de son corps tremblant, sa propre rage contre Victor et Marc grondait en lui. Il se contenait pour Luna, elle avait besoin de lui, ici, maintenant, son étreinte devint une promesse silencieuse : Je suis là, et je te protégerai, quoi qu'il arrive, Luna, même tremblante, sentait la chaleur réconfortante d'Alessio. Elle voulait se fondre dans cette sécurité, effacer tout ce qui l'entourait, mais alors, une nouvelle présence fit son apparition, coupant l'air comme un vent glacial.
- Ah ! Luna ! Te voilà !
La voix retentit avec un ton jovial, mais rempli d'arrogance, celui de Marc, Luna se crispa instantanément, son corps entier trembla plus violemment, comme si elle essayait de se cacher encore plus profondément dans l'étreinte d'Alessio, de fuir ce qui arrivait. Le simple son de la voix de Marc, ce ton si familier et pourtant si menaçant, réveillait ses pires cauchemars, elle sentait son corps se fermer, son esprit sombrer à nouveau dans les souvenirs douloureux. La panique monta, incontrôlable, mais elle resta collée à Alessio, incapable de faire autre chose que se tenir à lui pour ne pas s'effondrer. Alessio, lui, serra Luna encore plus fort contre lui, son corps se raidissant comme un bouclier entre elle et Marc, son regard, d'une froideur perçante, se posa sur le loup-garou, chaque fibre de son être voulait bondir, l'attaquer. Il savait qu'un seul faux mouvement pouvait tout précipiter, il était prêt à tout, mais pour l'instant, il retenait sa rage, calculant, observant, ses yeux lançaient des éclairs silencieux à Marc, qui venait de s'immiscer dans cette scène déjà fragile.
Victor, brisa ce semblant de contrôle, sourit largement en voyant Marc entrer dans la cour, il était visiblement heureux de voir l'ancien copain de sa sœur, il lança :
- Hey ! Salut, Marc !
Ce sourire complice, cette légèreté qu'il affichait alors que Luna tremblait de peur dans les bras d'Alessio, ajoutaient encore à la haine qu'Alessio ressentait envers le loup-garou, Marc répondit avec un sourire narquois et une accolade à Victor, son arrogance à peine voilée.
- Salut, Victor !
Sa voix traînante et pleine de malveillance trahissait ses intentions, il n'avait aucun remords, aucune gêne d'être là, face à Luna, après ce qu'il lui avait fait, pour lui, c'était un jeu, une provocation, et il savait pertinemment que sa simple présence suffisait à tourmenter Luna. Diego, qui observait la scène avec une attention nerveuse, sentait l'air se figer autour de lui, la tension était insupportable, il savait qu'ils étaient à un moment critique. Le moindre faux pas déclencherait un chaos irréparable, il se surprit à prier intérieurement, souhaitant désespérément l'arrivée de Kol et Davina, et comme si ses prières avaient été entendues, Kol et Davina pénétrèrent dans la cour. À cet instant précis, leur arrivée fit taire immédiatement tous les murmures et les tensions visibles, Kol, avec sa prestance naturelle, dominait la scène par sa seule présence. Sa démarche était calme mais puissante, chaque mouvement empreint d'une autorité inébranlable, il s'arrêta net en pénétrant dans la cour, Davina à ses côtés, et ses yeux balayèrent rapidement la situation d'un regard tranchant.
Le silence qui accompagna leur entrée était lourd de significations, Kol savait que la scène devant lui était au bord de l'éclatement, son regard passa d'Alessio, tenant Luna fermement contre lui, à Victor, souriant encore stupidement avec un loup-garou à ses côtés. Puis, enfin, il posa ses yeux sur le loup-garou, et un éclair de compréhension traversa ses prunelles, il comprit immédiatement la nature de la menace. Le loup-garou n'était pas seulement une nuisance, il était un danger imminent, et Kol ne tolérait pas qu'il fasse plus de mal, Alessio, en voyant Kol et Davina, sentit une vague de soulagement l'envahir. Kol étant là, une partie de la responsabilité qu'il portait sur ses épaules semblait plus légère, mais il ne relâcha pas son étreinte autour de Luna, pas encore, il devait s'assurer que tout était sous contrôle avant de la lâcher. Quant à Luna, elle releva la tête, percevant l'arrivée de Kol et Davina comme une bouée de sauvetage dans cette mer de tension, elle sentit que, peut-être, les choses allaient s'apaiser.
Mais une part d'elle restait terrifiée, piégée dans ses propres peurs, et c'était toujours Alessio, son ancre, qui la gardait à flot, Kol, analysant chaque détail, prit une profonde inspiration avant de parler, sa voix coupant l'air comme une lame.
- Il semble qu'on soit arrivé juste à temps.
Sa voix était calme, mais chacun sentait la menace sous-jacente dans ses mots, Kol, dès l'instant où il entra dans la cour, perçut immédiatement le regard du loup-garou, ce regard plein de malveillance, posé sans gêne sur Davina, réveilla en lui une colère sourde. Marc déshabillait littéralement sa compagne du regard, et ce simple fait fit gronder en lui un mélange de possessivité et de protection. D'un geste instinctif, presque brutal, Kol attira Davina contre lui, la serrant fermement à la taille, son mouvement n'était pas seulement un acte d'amour, mais une déclaration silencieuse : Elle est à moi, et personne ne la touche. Davina, sans dire un mot, se laissa envelopper par cette étreinte protectrice, consciente de l'intensité des émotions qui traversaient Kol, elle savait que, malgré son calme apparent, une tempête grondait sous sa façade froide. Ce geste possédait une force tranquille, mais il imposait immédiatement un respect que personne n'osait défier, Kol, par sa simple présence, régulait déjà la situation.
Pourtant, derrière ce calme calculé, Kol sentait la rage monter, comme une vague prête à déferler, il n'avait pas besoin de parler pour que tout le monde comprenne ce qui se passait dans son esprit, ses doigts se resserrèrent légèrement autour de Davina. Son corps était tendu comme une corde prête à se rompre, ses yeux glacials balayèrent la scène, analysant chaque détail, chaque personne présente, pesant les conséquences de chaque mouvement. Le regard de Kol se posa d'abord sur Alessio et Luna, ces deux jeunes amoureux accrochés l'un à l'autre, pris dans une situation de tension qui les dépassait. Il comprit rapidement que ce qu'il voyait n'était pas seulement une querelle entre frères et sœurs ou entre alliés, mais quelque chose de plus profond, de plus personnel, Alessio, malgré la situation, tenait Luna avec une force et une détermination que Kol respectait. Il savait ce que c'était de protéger quelqu'un qu'on aime, de vouloir créer une barrière contre le monde, puis, son regard glissa vers Victor, dont l'attitude autoritaire ne faisait qu'alimenter le feu.
Victor semblait certain de son pouvoir et de son droit de décider pour sa sœur, Kol ressentit une légère irritation en voyant cet homme se comporter avec tant de mépris, il savait reconnaître un leader. Ce qu'il voyait en Victor n'était que la volonté d'imposer sa domination par la force, sans aucune considération pour les autres, enfin, Kol laissa ses yeux se poser sur le loup-garou, ce dernier ne cachait pas son mépris, ni la provocation qui suintait de chaque geste. Marc souriait, arrogant, visiblement inconscient ou indifférent à la gravité de la situation, ce sourire, cette attitude désinvolte, alimentait la colère de Kol. Il se contrôlait, malgré tout, Kol était plus tôt impulsif, mais il savait que dans ce genre de situations, il valait mieux attendre le bon moment pour frapper, et frapper fort. Le silence dans la cour était devenu presque étouffant, chacun des vampires présents, et même Diego, pourtant habitué à la violence et aux tensions entre espèces, se sentait oppressé par la tension.
Kol n'avait encore rien dit, ou presque, mais sa simple présence suffisait à faire monter la pression, le silence imposé par son arrivée n'était pas seulement celui du respect, mais aussi celui de la crainte. Chacun savait que Kol était capable d'une fureur redoutable, et personne ne voulait être la cible de cette tempête imminente, Kol, malgré tout, restait maître de lui-même, il savait que ce n'était pas le moment de perdre le contrôle. Il voulait d'abord comprendre exactement ce qui se passait avant de laisser libre cours à la colère qui grondait en lui, chaque mouvement du loup-garou, chaque mot de Victor pouvait être l'étincelle qui mettrait le feu aux poudres. Kol attendait encore, il jaugeait, analysait, préparant son coup, il savait qu'une action précipitée pourrait causer un effet domino, provoquant un chaos qu'il avait travaillé à éviter dans cette ville. Les alliances entre vampires, loups-garous, et sorcières étaient fragiles, et un seul faux pas pouvait tout détruire, Kol, en fin stratège, n'allait pas se laisser guider par ses émotions.
Du moins par pour l'instant, même si la protection de Davina et l'affront fait à son couple réveillaient ses instincts les plus violents, son bras autour de Davina était toujours ferme, une démonstration subtile mais claire. Il savait que tout le monde l'avait compris, surtout le loup-garou, pourtant, il laissa un léger sourire apparaître au coin de ses lèvres, un sourire froid, presque imperceptible, qui ne présageait rien de bon pour ceux qui oseraient défier son autorité. Alors qu'il scrutait encore la scène, Kol s'adressa finalement à l'assemblée, sa voix perçant le silence avec la froideur d'un hiver glacial :
- Il semble que la situation soit… délicate.
Son ton, à la fois calme et menaçant, fit frémir plusieurs vampires, le poids de ses mots ne laissait aucune place à l'ambiguïté, il avait compris le rôle de chacun, et le loup-garou, en particulier, était dans son collimateur. Kol laissait son aura imposante faire le travail pour l'instant, mais il savait que tôt ou tard, il devrait prendre une décision, et quand ce moment viendrait, il ne ferait pas de quartier, pour l'instant, il observait encore. La fureur sous-jacente qui bouillonnait en lui se préparait à éclater si le loup-garou ou Victor osaient franchir la ligne, Kol, sous son calme apparent, sentait la colère bouillonner en lui. Ce n'était pas une simple irritation passagère, mais une rage froide et calculatrice qui le poussait à observer chaque détail, à jauger chaque mot avant de réagir, quand il croisa le regard de Diego, il lui adressa une question.
- Tu peux nous expliquer ? Demanda Kol d'une voix aussi posée que dangereuse.
Son ton était glacial, une menace à peine voilée, faisant comprendre à tous que la moindre réponse insatisfaisante ou mensonge serait immédiatement sanctionnée, Diego, malgré son statut de vampire aguerri, ressentait le poids de cette tension écrasante.
- Victor a provoqué Alessio, mais ce dernier n'a pas répliqué. La jeune femme dans ses bras, c'est Luna, la sœur de Victor… dit Diego, en pesant ses mots avec soin.
Il s'arrêta, hésitant, sachant que le plus difficile restait à dire, il désigna Marc d'un geste rapide de la main.
- Et ce loup-là, c'est…
Avant que Diego ne puisse finir, Marc, fidèle à son arrogance, l'interrompit sans gêne.
- Moi, c'est Marc ! Je suis de la meute de Lucas ! Enchanté !
Son sourire suffisant, chargé d'une désinvolture provocatrice, fit monter la tension d'un cran, son ignorance totale de la gravité de la situation était presque ridicule, mais c'était justement cette insouciance qui rendait les choses encore plus dangereuses. C'est alors que le rire de Davina brisa le silence, un éclat de rire inattendu, pur et déstabilisant, elle, blottie dans les bras protecteurs de Kol, venait de rire, et ce son résonna dans la cour comme un coup de tonnerre. C'était un rire moqueur, un rire qui ne faisait que souligner l'absurdité de la situation, et qui jetait Marc dans une position encore plus vulnérable. Ce rire attira immédiatement tous les regards sur elle, y compris celui de Kol, qui souriait à son tour, à la différence que celui de Kol était tout sauf bienveillant, c'était un sourire dangereux, un sourire de prédateur. Il s'agissait d'un avertissement silencieux pour ceux qui pensaient encore pouvoir manipuler ou défier les règles en place, son expression ne laissait aucun doute, il se tenait prêt à agir, et son intervention serait brutale si nécessaire.
Ceux qui connaissaient Kol savaient que ce sourire était souvent le dernier avertissement avant que tout ne bascule dans le chaos, Davina, quant à elle, avait repris son sérieux, l'intensité du moment ne semblait pas l'affecter autant que les autres. Elle sortit calmement son téléphone de sa poche, elle composa un numéro rapidement, les yeux de Marc s'élargirent légèrement, comme s'il pressentait que son arrogance avait franchi une limite. Lorsque Lucas, le chef de sa meute, répondit, Davina adopta un ton faussement léger :
- Hey, Lucas ! Dis-moi, tu peux venir à la demeure des vampires ? On a un problème avec un de tes loups…
Lucas, de l'autre côté, était surpris d'être contacté par Davina puisqu'ils ne se côtoyaient plus depuis l'attaque de Lucien sur elle, finalement, il ne perdit pas de temps en bavardages inutiles, conscient de l'importance d'une telle demande.
- J'arrive… répondit-il, d'un ton pragmatique.
Pas de questions, pas de doute, seulement une promesse de régler la situation, il savait qu'il n'avait pas le luxe de tergiverser lorsque des équilibres aussi précaires étaient en jeu, après avoir raccroché, Davina rangea son téléphone avec une nonchalance presque provocatrice. Elle posa un regard glacé sur Marc, ses yeux brillaient d'une malice subtile qui la rendait redoutable, avec une pointe de satisfaction, elle dit :
- On n'a plus qu'à attendre Lucas.
Comme si l'arrivée de Lucas allait sceller le sort de Marc, son ton était presque joyeux, comme si tout cela n'était qu'un jeu amusant, Kol, toujours aussi silencieux, observait la scène avec attention, il savait que Davina, tout en douceur, venait de dénouer la situation avec une efficacité implacable. Pourtant, il gardait un œil sur Marc, prêt à intervenir si ce dernier tentait encore de provoquer la situation avant l'arrivée de Lucas, le silence pesant dans la cour était désormais imprégné d'une étrange attente. Kol, lui, restait immobile, mais sous son apparence sérénité, il se préparait mentalement à toutes les possibilités, Davina, blottie contre lui, ne tremblait pas, Kol pouvait sentir sa confiance, sa force discrète. Ensemble, ils formaient un duo redoutable, et ce soir, Marc l'avait appris à ses dépens, Kol, malgré la colère qui le rongeait, gardait son calme, mais tout son corps était en alerte, prêt à réagir au moindre signe d'escalade.
Les regards autour d'eux s'échangeaient en silence, mais tout le monde savait qu'à cet instant, Kol et Davina détenaient le contrôle de la situation, Alessio, toujours enveloppant Luna de ses bras protecteurs, déposa un baiser tendre sur sa tempe. Ce geste, chargé d'affection et d'une promesse silencieuse, apaisa un instant le tumulte qui régnait dans son coeur, Luna, malgré la tension palpable de la cour, trouva un répit dans ce contact. Elle se laissa bercer par la chaleur de l'amour qu'elle ressentait pour lui, dans cette étreinte, elle pouvait presque ignorer la violence latente qui menaçait d'exploser autour d'eux. Alessio, conscient de la fragilité de ce moment, s'efforça de transmettre à Luna une assurance, comme s'il lui disait silencieusement qu'il serait toujours là pour la protéger, Kol, dans un élan où ses instincts les plus primaires prenaient le dessus, rapprocha Davina de lui avec une intention claire.
Il voulait marquer son territoire, non seulement pour elle, mais aussi pour tous ceux qui l'entouraient, il voulait envoyer un message sans équivoque à Marc, et à tous les autres, Davina n'était qu'à lui. Il n'avait aucune intention de laisser quiconque douter de leur lien, le baiser délicat qu'il déposa sur ses cheveux semblait doux en surface, mais pour Kol, c'était plus qu'un simple geste d'affection. C'était un symbole de sa domination affectueuse, de son contrôle et de sa protection absolue, il la tourna dans ses bras, puis il la souleva avec une aisance surnaturelle, chaque mouvement calculé était empreint de tendresse. Kol sentit une vague de satisfaction parcourir son corps, en enroulant ses jambes autour de lui et ses bras autour de son cou, Davina se laissait pleinement à lui, s'abandonnant à cet amour puissant et intense. Ce geste intime, où leurs corps semblaient parfaitement alignés, renforçait leur lien aux yeux de tous, Kol était conscient des regards qui les observaient, notamment celui de Marc.
Cette pensée nourrissait son besoin de montrer que Davina lui appartenait totalement, sa possessivité, loin d'être une simple jalousie, était un acte de défiance envers quiconque oserait poser les yeux sur elle avec des intentions déplacées. Le baiser qu'il lui donna ensuite était tout sauf anodin, c'était un baiser brûlant, affamé, qui consumait tout ce qui l'entourait, chaque fibre de son être vibrait d'une ardeur qu'il ne tentait même plus de dissimuler. Il ne s'agissait plus simplement de montrer de l'affection, mais d'affirmer avec clarté qu'elle était sienne, ce baiser était une démonstration de force, une manière de revendiquer Davina devant tous, en particulier Marc. Le loup-garou, qui avait osé la désirer du regard plus tôt sans se cacher, Kol pouvait sentir la chaleur monter en elle, une réponse instinctive à cette passion qu'il déchaînait. Davina, quant à elle, se laissa complètement emporter par l'intensité du moment, chaque baiser, chaque contact avec Kol faisait vibrer son âme.
Elle savait pertinemment ce qu'il faisait, pourquoi il le faisait, et elle adorait cette possessivité brûlante, sentir qu'elle était au centre de ses pensées, de son désir, lui donnait un sentiment de puissance et d'importance inébranlable. Elle pouvait percevoir dans ce baiser toute la fureur, l'amour et la protection que Kol éprouvait pour elle, le désir qui grandissait en elle, alimenté par la fougue de Kol, la submergeait, mais elle savourait cette montée en puissance. C'était comme si, en cet instant, le monde autour d'eux s'effaçait, ne laissant que leur amour flamboyant au centre de l'univers. Le contraste entre la violence palpable dans la cour et la tendresse brute de leur échange créait une tension presque insupportable pour ceux qui les observaient, la scène était un mélange de sensualité et de danger, une danse entre la passion et la possessivité. Davina, malgré la chaleur qui envahissait tout son corps, sentait la force de Kol la protéger, elle n'était plus simplement une sorcière puissante.
Dans ses bras, elle devenait l'extension de sa puissance, une reine dans un royaume façonné par leur amour et leur pouvoir conjugués, Kol, lui, savourait ce moment, il sentait les regards braqués sur eux, mais surtout celui de Marc, et cela ne faisait qu'attiser sa satisfaction. Il voulait que Marc comprenne qu'il n'avait aucune chance, Davina était à lui, et toute tentative de la regarder, de la convoiter, serait punie. Avec Davina dans ses bras, il se sentait invincible, et la promesse d'un amour charnel plus tard, loin de tous ces regards, intensifiait son désir, ce moment d'intimité, au milieu de la tempête, était à la fois une promesse et un avertissement. Kol voulait que tout le monde, Marc surtout, comprenne qu'ils ne faisaient pas que défier les règles sociales, ils les redéfinissaient. Ils étaient unis, forts et indomptables, personne n'aurait pu douter, à cet instant, que leur lien était aussi puissant que dangereux, et que quiconque s'y opposerait en paierait le prix, lorsque Kol rompit le baiser, il releva la tête.
Kol laissa son regard glisser lentement sur Marc, un sourire énigmatique étirant ses lèvres, c'était un sourire qui disait tout sans un mot, le message avait été clair, Marc avait perdu avant même d'avoir pu essayer. Kol n'avait même pas besoin de le menacer verbalement, son regard et ce sourire suffisaient, il avait affirmé sa domination sans effort, à la fois sur Marc et sur la situation entière. Ce sourire renfermait un avertissement, quiconque tenterait de toucher à ce qui lui appartenait ferait face à un colère glaciale et implacable, Diego, de son côté, observa la scène avec un mélange de curiosité et d'étonnement. Il ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point les dynamiques entre les deux couples présents, Kol et Davina d'un côté, Alessio et Luna de l'autre, semblaient refléter les mêmes schémas. Alessio et Luna étaient empreints de douceur, leurs gestes respirant le réconfort et la protection, cette harmonie silencieuse évoquait pour Diego un lien prédestiné, peut-être même béni par les ancêtres eux-mêmes.
C'était un écho de ces unions qui défiaient le temps et les obstacles, en observant Kol et Davina, Diego ne pouvait s'empêcher de penser que leur relation était tout aussi unique, mais d'une intensité différente. Si Alessio et Luna étaient une douce mélodie apaisante, Kol et Davina étaient une symphonie ardente, leur lien, alimenté par la passion, la puissance et la possessivité, se manifestait avec plus d'intensité, presque palpable à chaque geste qu'ils partageaient. Kol ne se contentait pas de protéger Davina, il la revendiquait, et chaque baiser, chaque étreinte était une déclaration d'amour et de domination. Cette idée fit ressurgir des souvenirs en Diego, ceux de son lien avec Camille, lui aussi croyait en cette idée des ancêtres qui bénissaient certaines unions, et il était convaincu qu'Alessio et Luna, tout comme son propre amour avec Camille, avaient été prédestinés. Mais il savait aussi que Kol et Davina formaient une entité à part, ils étaient l'incarnation parfaite de la fusion entre pouvoir et amour, un couple iconique qui représentait la puissance sous sa forme la plus brute et la plus inébranlable. L'atmosphère dans la cour se tendit encore d'un cran, chaque individu ressentant l'imminence d'un événement décisif, Lucas approchait, et tous étaient conscients que son arrivée allait changer la dynamique. Les visages dans l'assemblée étaient figés, tous suspendus dans une attente lourde de conséquences, pourtant, au coeur de cette tension, une étrange harmonie semblait émerger. Les gestes protecteurs de Kol et Alessio envers leurs compagnes diffusaient une sorte de calme, apaisant brièvement la colère latente qui menaçait d'exploser à tout moment. Alessio, tout en maintenant Luna dans ses bras, sentit son coeur osciller entre la détermination de la protéger à tout prix et la douceur qu'elle lui inspirait, il savait que, peu importe le chaos qui éclatait autour d'eux.
Sa priorité était Luna, et il était prêt à tout pour s'assurer qu'elle se sente en sécurité, son étreinte n'était pas seulement un geste physique, mais une promesse silencieuse de la garder loin de toute menace. Le monde pouvait bien s'effondrer autour d'eux, il ne lâcherait pas, Kol, lui, sentait la tempête se rapprocher, même si, pour l'instant, l'équilibre semblait précaire mais stable, il restait prêt à agir. Il savait qu'une simple étincelle pouvait enflammer la situation, et il veillait à ce que personne ne s'approche trop près de Davina, la tension était palpable dans l'air, mais il la maintenait sous contrôle. Davina, blottie contre lui, ressentait la même vigilance, leur moment de tendresse n'était qu'un répit, une parenthèse au milieu d'une situation explosive, elle pouvait sentir l'électricité dans l'air, l'instinct de Kol prêt à bondir pour la protéger et affirmer son autorité. Mais, en cet instant, Davina se délectait aussi de cette possessivité, de cette sensation de sécurité et de pouvoir qu'elle éprouvait dans ses bras, sa magie pulsait doucement en écho à celle de Kol, et elle savait qu'ils formaient un duo indomptable.
Malgré le tumulte extérieur, elle se sentait invincible à ses côtés, les regards échangés dans la cour, emplis de méfiance, étaient une promesse de confrontation imminente, mais pour l'instant, une trêve fragile régnait, maintenue par la force des sentiments qui unissaient Kol, Davina, Alessio et Luna. Ces gestes tendres, presque hors du temps, créaient une bulle de tranquillité au coeur du chaos, le reste du monde était en suspens, et bien que tous sachent que l'explosion n'était qu'une question de temps, ces instant volés entre les deux couples étaient comme un souffle apaisant avant la tempête. Lorsque Lucas fit son entrée dans la cour intérieure de la demeure des vampires, une atmosphère électrique envahit l'espace, les tensions palpables semblaient presque tangibles, créant un silence lourd. En apercevant Marc, le loup-garou dont la présence avait déjà semé la discorde, Lucas ne put s'empêcher de grimacer, son visage se durcit en une expression grave, marquant la détermination à ne pas laisser la situation dégénérer davantage.
- Qu'est-ce qu'il a fait ? Demanda-t-il d'un ton sérieux, sa voix résonnant comme un ordre.
- Je n'ai rien fait ! Répondit Marc avec arrogance, affichant un air dédaigneux.
Malgré son apparente confiance, Marc savait que la situation était délicate, il sentait la pression monter, non seulement à cause de la méfiance des autres, mais aussi à cause de son propre passé avec Luna. Leur relation, qui n'avait duré que quelques mois, avait été marquée par l'abus et la violence, Marc avait toujours exercé un contrôle malsain sur elle, et malgré leur séparation, il continuait de l'harceler et de la terroriser. Il savait que si la vérité sur ses abus venait à éclater, cela scellerait probablement son sort, cette pensée le hantait, mais il refusait de le montrer, préférant maintenir une façade d'arrogance. Luna, quant à elle, blottie contre Alessio, ressentait chaque vibration dans l'air, chaque souffle de tension qui semblait amplifier son propre tourment intérieur, son coeur battait frénétiquement, comme s'il essayait d'échapper à la cage qu'était son corps. Alessio l'enveloppait de son étreinte protectrice, mais malgré cela, elle ne pouvait s'empêcher de trembler, le poids des regards, les souvenirs douloureux de sa relation avec Marc, et l'incertitude de la situation la paralysaient.
Elle voulait hurler, courir loin de cette confrontation inévitable, mais son corps refusait de bouger, en proie à la terreur, ses pensées étaient assaillies par des flashs des violences subies, chaque coup de Marc résonnant dans sa mémoire comme une blessure encore vive. La douleur dans son flanc était un rappel physique de cette brutalité, elle se colla davantage à Alessio, comme pour se protéger de cette douleur, de ces souvenirs qui la rongeaient. La présence de Marc n'était pas seulement une menace physique pour elle, mais aussi une menace psychologique, depuis leur rupture, l'harcèlement avait pris une tournure encore plus sinistre. Il l'avait suivie, l'avait menacé, et à chaque rencontre imprévue, il avait utilisé sa force pour lui rappeler qu'il n'avait pas renoncé à son emprise sur elle. Ce harcèlement s'était même intensifié à cause de Victor, son propre frère, qui refusait catégoriquement qu'elle soit avec Alessio, ce rejet fraternel, associé aux abus de Marc, l'avait plongée dans une spirale d'angoisse presque insoutenable.
Alessio, conscient des tremblements de Luna contre lui, sentit une vague de rage monter en lui, sa mâchoire était contractée, et il luttait pour ne pas exploser, chaque tremblement de Luna, chaque signe de sa peur, nourrissait sa détermination à la protéger. Il voulait la sortir de l'enfer dans lequel Marc et Victor l'avaient enfermée, il savait que les choses n'allaient pas en rester là, que cette confrontation inévitable, serait décisive pour Luna. À la différence qu'Alessio ne comptait pas la laisser seule, pas cette fois, alors que Marc continuait de jouer à l'innocent, Lucas scrutait la scène, son regard perçant sondant l'âme de chacun. Il sentait que la vérité était dissimulée sous ces paroles vides de sens, son instinct lui criait que quelque de plus sombre se cachait derrière l'arrogance de Marc, et Lucas n'avait aucune intention de laisser cela passer. Il savait que Kol et Davina voulaient des réponses, et peu importe comment ils les obtiendraient, chacun sentait que la vérité, aussi douloureuse soit-elle, n'était plus très loin de faire surface.
Alessio, sentant les tremblements de plus en plus prononcés de Luna contre lui, ne put contenir la rage glaciale qui montait en lui, ses yeux, d'ordinaire doux lorsqu'il regardait celle qu'il aimait, s'étaient transformés en un regard dur et acéré, fixant Marc avec une intensité surnaturelle.
- Tu mens… dit Alessio à voix haute.
Ses mots, aussi froids et tranchants que du fer, résonnèrent dans l'air lourd de tension, ils étaient porteurs d'une colère profonde, celle d'un homme qui ne supportait pas que quiconque puisse faire du mal à la femme qu'il aimait. L'instinct protecteur d'Alessio était en alerte maximale, chaque fibre de son être le poussait à s'interposer, à défendre Luna contre Marc, peu importe ce que cela lui coûterait. Marc, pris de court par cette attaque frontale, tressaillit légèrement, son arrogance vacillant un instant, il n'avait pas anticipé une telle réaction d'Alessio, qu'il avait jusque-là considéré comme une simple nuisance, insignifiante face à la complexité de la situation. Mais cette fois, il réalisait que l'homme en face de lui était prêt à tout pour protéger Luna, et cette détermination déstabilisait Marc. Pendant ce temps, Victor, dont la rage était montée en flèche en voyant la proximité entre Alessio et sa sœur, fit un pas en avant, les yeux noirs d'une fureur contenue.
Il ne supportait pas cette image, celle de Luna, sa sœur, blottie contre cet homme qu'il détestait, cette vision allumait en lui une colère profonde, irrationnelle, qu'il était incapable de contrôler, dans un mouvement brusque et agressif, il agrippa le bras de Luna. La force qu'il utilisa était bien trop puissante pour un simple geste fraternel, le gémissement de douleur qui s'échappa des lèvres de Luna frappa Alessio en plein coeur, et un silence pesant s'abattit sur la cour. Luna, tirée brutalement par son frère, sentit une douleur fulgurante émaner de son bras, son corps fragile, encore marqué par les coups qu'elle avait subis par Marc, se plia sous la prise de Victor. Un gémissement de détresse échappa de sa gorge, déchirant l'air déjà chargé de tension, elle enroula instinctivement son bras libre autour de son flanc blessé, essayant de se protéger, terrifiée par la violence soudaine de Victor. Mais ce n'était pas seulement la douleur physique qui l'envahissait, c'était une autre prise de conscience qui la frappait avec la force d'un mur de briques, elle avait peur de son propre frère, Victor, celui qui aurait dû la protéger, était devenu une autre source de menace.
Cette réalisation glaçante la déstabilisait, ajoutant à sa terreur, dans cet instant de vulnérabilité, Luna n'avait qu'un seul désir, retourner dans les bras rassurants d'Alessio, là où elle se sentait se sécurité, là où elle pouvait fuir ce chaos émotionnel. Elle se tourna instinctivement vers lui, cherchant du regard la paix et le réconfort que seule sa présence pouvait lui offrir, Alessio, qui n'avait pas manqué une seconde de la scène, sentait son coeur se serrer violemment. Voir Luna ainsi, en proie à la douceur et à la terreur, le consumait de l'intérieur, Alessio relâcha légèrement son étreinte, conscient que si Victor exerçait trop de force, cela pourrait gravement blessée Luna. Tous les muscles de son corps, étaient tendus à l'extrême, il se préparait à réagir à la moindre nouvelle agression, il était prêt à intervenir, à arracher Luna des griffes de son propre frère si nécessaire, mais il savait que cela risquait d'exacerber encore davantage la situation.
Il luttait entre l'envie de protéger Luna coûte que coûte et la conscience qu'un faux mouvement pourrait tout empirer, la cour était devenue une scène de violence imminente, un champ de bataille émotionnel. Les regards échangés entre Marc, Victor, et Alessio étaient comme des étincelles prêtes à déclencher une explosion, mais malgré cela, au milieu de tout ce chaos, Alessio n'avait qu'un seul désir, le retour de Luna dans ses bras, là où celle appartenait.
Luna, malgré l'angoisse étouffante qui menaçait de l'engloutir, trouva une force insoupçonnée en elle, ses mains tremblaient légèrement, son coeur battait furieusement contre sa poitrine, mais elle ne pouvait plus se permettre d'être paralysée par la peur. Alors, elle planta son regard dans les yeux de Victor, ce frère qu'elle avait autrefois admiré, qu'elle considérait comme son protecteur, semblait être aujourd'hui un étranger. Son visage déformé par la rage la terrifiait, mais Luna savait que pour se libérer, pour échapper à cette emprise étouffante, elle devait le confronter, avec une voix qu'elle força à être ferme, malgré la terreur sourde qui l'envahissait, elle ordonna :
- Victor, lâche-moi !
Il y avait quelque chose de nouveau dans son ton, une autorité qu'elle n'avait jamais osé exercer face à son frère, pourtant, elle sentait cette force naître au fond d'elle, alimentée par l'épuisement de cette lutte incessante, Victor, cependant, ne l'entendait pas de cette oreille.
- Non ! Rétorqua-t-il, sa voix déformée par une colère qu'il peinait à contenir.
Son visage, crispé par la fureur, trahissait une volonté d'acier de ne pas céder, de ne pas la laisser partir, sa réponse claqua dans l'air comme un coup de tonnerre, résonnant avec une violence qui fit trembler Luna. Le coeur de la jeune femme s'emballait, chaque battement résonnant dans sa poitrine, comme une alarme sourde, une tempête d'angoisse l'assaillait, menaçant de la submerger entièrement. Sa respiration devint saccadée, chaque inspiration laborieuse comme si l'air autour d'elle devenait trop lourd, trop dense, elle sentait l'étau invisible de la peur se resserrer autour de son être, et pourtant, elle luttait de toutes ses forces pour ne pas céder à cette terreur omniprésente. La pression dans sa poitrine était devenue insoutenable, son corps criant pour une libération, dans un ultime sursaut de désespoir, elle plongea de nouveau son regard dans celui de Victor, ce n'était plus seulement de la peur qui l'habitait maintenant. C'était une résilience naissante, presque instinctive, elle puisa dans cette force nouvelle, celle qu'elle avait toujours ignorée, et, avec un cri venu de plus profond d'elle-même, elle hurla :
- LÂCHE-MOI !
C'est alors qu'une force intérieure, presque surnaturelle, prit le relais, quelque chose d'inexplicable semblait s'éveiller en elle, une puissance qui ne lui appartenait pas totalement, comme un éclair dans la tempête, elle réussit, contre toute attente, à se libérer de l'emprise de son frère. Ce moment de délivrance fut si rapide, si surprenant, que même Victor resta pétrifié un instant, incapable de comprendre comment sa sœur avait pu échapper à son emprise. Sans perdre un instant, Luna se précipita dans les bras d'Alessio, ses mains trouvèrent naturellement refuge autour de son torse, comme si ce geste était une ancre dans la tempête qui la menaçait de toute part. Alessio, d'un instinct protecteur infaillible, l'enveloppa dans ses bras puissants, ne disant pas un mot, cette étreinte silencieuse en disait plus que n'importe quelle promesse verbale. Elle était en sécurité ici, avec lui, dans ses bras, elle sentait la chaleur de son corps, l'adrénaline qui parcourait ses veines, la tension qui habitait chacun de ses muscles.
Elle sentait la détermination farouche qui émanait de lui, il la protégerait, peu importe ce qui arriverait, Victor, quant à lui, restait figé, abasourdi par ce retournement de situation, sa sœur, autrefois docile et effrayée, venait de se dresser contre lui. Il peinait à contenir sa frustration, sa confusion laissait place à une colère froide, mais derrière cette rage, il ne pouvait ignorer l'ombre du doute qui commençait à s'insinuer en lui. Comme Luna avait-elle osé lui résister, et surtout, pourquoi le faisait-elle maintenant, Kol et Davina, quant à eux observaient la scène avec une fascination tranquille. Leurs regards étaient empreints de curiosité, ils semblaient percer à travers la tension palpable qui régnait dans la cour, et eux contrairement aux autres personnes présentes, sentaient la présence des ancêtres dans l'air, notamment autour d'Alessio et Luna.
- Voilà qui est intéressant… murmura Davina, d'une voix intriguée.
Ses yeux brillaient d'une malice subtile, presque comme si elle savourait le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, pour elle, ce n'était pas simplement un conflit familial ou une question de survie, c'était une pièce dans un jeu bien plus grand.
- Les ancêtres ont leur propre plan, amour… murmura Kol avec un sourire satisfait, toujours aussi énigmatique.
Ses mots, murmurés d'une voix douce mais assurée, résonnaient avec une sagesse mystérieuse, pour lui, cette scène était la manifestation d'une volonté plus grande que la leur, un enchaînement d'événements inévitables dictés par les ancêtres. Et dans cette danse complexe de pouvoir et d'émotions, Kol savait que lui et Davina jouaient un rôle crucial, tout se mettait en place, pièce par pièce, et il ne restait plus qu'à attendre que la tempête éclate. Lorsque Lucas haussa les sourcils, intrigué par la mention des « ancêtres », il se tourna vers Kol et Davina, son visage affichant une curiosité teintée de méfiance. Cela faisait un moment qu'il ne les avait pas vus, depuis l'attaque de Lucien sur Davina, et cette mention des ancêtres ne faisait qu'éveiller son attention, il demanda, d'une voix grave :
- Les ancêtres ?
À cette question, Davina se tendit imperceptiblement dans les bras de Kol, son corps réagissant instinctivement à l'attention soudaine de Lucas, mais plus encore sous le regard inquisiteur de Marc, dont le regard pervers irritait Kol au plus haut point. Kol, qui sentait l'agitation de Davina à travers leur lien d'union, fronça les sourcils, il n'aimait pas du tout cette intrusion dans leur intimité, avec un ton plus dur qu'il ne l'aurait souhaité, il répondit :
- Les ancêtres bénissent certains couples selon leurs bons vouloirs. Comme Davina et moi, Diego et Camille… Et d'après ce que je vois, Alessio et Luna sont aussi concernés.
Ces mots, bien qu'énoncés simplement, portaient un poids, Kol évoquait ici des forces bien plus grandes que ce que les autres pouvaient comprendre, sa voix, imprégnée de mystère et de certitude, ne laissait aucun doute sur la véracité des ses propos. Pourtant, la tension qui régnait dans la cour ne faisait que s'intensifier, le regard de Marc, toujours fixé sur Davina, accentuait l'irritation grandissante de Kol. Davina, sentant la tension monter, se retourna lentement dans les bras de Kol, cherchant refuge contre son torse puissant, elle leva les yeux vers lui, ses prunelles brillantes d'un mélange de passion et d'anxiété. Dans ce moment de chaos, elle avait besoin de se rappeler leur lien, leur force, elle voulait ressentir, au-delà des mots, cette protection qu'il lui offrait toujours, elle posa sa tête contre lui un instant, s'ancrant à cette force, avant de relever son visage. Sans hésitation, elle captura ses lèvres dans un baiser affamé, ce n'était pas un baiser doux ou timide, mais un échange rempli de désir et d'un besoin urgent de connexion.
Davina avait besoin d'être rassurée, de savoir que malgré la tourmente autour d'eux, leur lien restait intact et inviolable, Kol, ressentant cette même pulsion à travers leur lien d'union, répondit avec une intensité tout aussi avide. Ses mains glissèrent doucement dans le dos de Davina, l'attirant encore plus près, comme s'il voulait fusionner avec elle pour l'éloigner du reste du monde, leur baiser, si passionné et chargé de sens, était bien plus qu'un simple acte physique. C'était une déclaration silencieuse à tous ceux présents, rien ni personne ne pourrait les séparer, leur magie commune sembla s'éveiller. Elle enveloppait leur étreinte d'une aura protectrice, une énergie presque palpable émanant d'eux, l'air autour d'eux devint soudain lourd, comme si la magie de leur union créait une bulle qui les isolait du reste de la cour. Les autres présents ressentirent cette énergie, un frisson parcourut l'assemblée, augmentant encore l'inconfort, l'atmosphère devenait de plus en plus oppressante, comme si une tempête invisible se préparait à éclater.
Pourtant, au milieu de cette tempête naissante, Luna et Alessio demeuraient dans leur propre cocon, un îlot de douceur dans un océan de tension, Alessio, toujours vigilant, maintenait son étreinte autour de Luna avec une tendresse infinie. Ses bras semblaient être la seule chose qui la maintenait en sécurité dans cet environnement chaotique, la douceur de leur relation contrastait avec la violence latente qui menaçait d'exploser à tout moment. Pour eux, rien d'autre ne comptait à cet instant, sinon la sécurité qu'ils trouvaient l'un dans l'autre, le monde pouvait s'effondrer autour d'eux, ils s'en moquaient. Ils étaient ensemble, et c'était tout ce qui importait, ce contraste entre l'amour serein de Luna et Alessio et la confrontation brutale autour d'eux donnait à la scène une aura presque surréaliste. C'était comme si, dans les moments les plus sombres, l'amour pouvait vraiment servir de bouclier, de force réconfortante, face à la haine et à la violence, leurs étreintes semblaient décaler la réalité, créant une bulle de tranquillité au milieu du chaos.
De son côté, Victor, qui avait observé la scène entre sa sœur et Alessio, bouillonnait de frustration, il ne comprenait pas comment Luna pouvait se tourner vers cet homme, alors que lui, son propre frère, essayait de la protéger à sa manière. La déception se mêlait à la colère, et une part de lui ne pouvait s'empêcher de craindre pour elle, même s'il refusait de l'admettre, il ne voyait pas Alessio comme une solution, mais comme une menace supplémentaire. Et cette impuissance à la faire changer d'avis le rendait fou, quant à Marc, il se tenait à l'écart, son arrogance habituelle masquant une certaine vulnérabilité. Chaque seconde qui passait lui rappelait à quel point la situation lui échappait, il avait sous-estimé les forces à l'œuvre, l'importance des liens qui unissaient ces couples. À la fin de leur baiser, un intense échange où la magie et le désir s'étaient entremêlés, Kol sentit l'atmosphère changer brutalement, un frisson électrique parcourut l'air, une tension palpable comme une charge statique annonçant une tempête imminente.
Son instinct le mit aussitôt en alerte, chaque fibre de son être se tendait, ses sens aiguisés par ses sens vampiriques et par la magie qui tourbillonnait autour de lui, son regard perça la cour, et il tomba sur Victor, qui s'approchait à nouveau de sa sœur, Luna. Une vague de colère déferla en lui, violente, presque incontrôlable, la possessivité qu'il ressentait, non seulement envers Davina, mais aussi en voyant cette intrusion dans la vie de Luna et Alessio. Ses émotions résonnaient avec la pulsation de sa magie, créant une synergie dangereuse, il ne pouvait tolérer qu'un autre s'approche ainsi d'une personne aimée, encore moins avec cette menace implicite que Victor incarnait. Sans hésiter, Kol libéra sa magie, celle qu'il contrôlait avec une maîtrise effrayante, la température autour de lui chuta brutalement, et la puissance glaciale de son pouvoir se matérialisa instantanément. Des éclats de glace scintillèrent dans l'air, créant une aura surnaturelle autour de lui, chaque souffle dans la cour semblait suspendu dans un froid mordant.
L'air lui-même était chargé d'une tension palpable, comme si la cour entière retenait son souffle face à la démonstration de force de Kol, d'un simple geste, Kol canalisa cette magie polaire vers Victor, qui n'eut pas le temps de réagir. En un clin d'œil, Victor fut fauché par la force de l'assaut et se retrouva figé sur place, les jambes se dérobant sous lui, il s'effondra à genoux sur le sol dallé, ses yeux écarquillés, choqué par la puissance invisible qui l'écrasait. Le souffle court, il peinait à retrouver son équilibre, le silence qui suivit ce moment de confrontation glacée était assourdissant, chacun des témoins retenant sa respiration. Kol, sentit une vague d'adrénaline le parcourir, cette sensation était grisante, il savourait chaque instant de ce contrôle absolu, chaque seconde où Victor était à sa merci. C'était un moment de pouvoir pur, et Kol en tirait une satisfaction sombre, mais, derrière cette jouissance de la puissance, il restait conscient du danger qui rôdait, il ne pouvait pas se permettre de perdre sa concentration, pas maintenant.
Il tourna brièvement la tête vers Davina, qui se tenait près de lui, encore imprégnée de la passion de leur échange, sa présence à ses côtés le rassurait, mais il savait qu'elle ne devait pas être mêlée à la confrontation qui s'annonçait.
- Va, près de Diego, mon amour… souffla Kol, d'une voix douce, mais empreinte d'une autorité protectrice.
Son ton trahissait une impatience sous-jacente, un besoin impérieux de la mettre à l'abri de tout danger, tout en restant concentré sur la menace que représentait Victor, Davina, bien que partagée entre son désir de rester aux côtés de Kol et la gravité de la situation. Elle acquiesça silencieusement, elle fit demi-tour et se dirigea vers Diego, les battements de son coeur résonnant dans sa poitrine comme un tambour frénétique. Chaque pas semblait amplifier son agitation intérieure, son corps tout entier encore brûlant du baiser passionné qu'elle avait partagé avec Kol, le désir montait en elle, puissant et incontrôlable. Tandis qu'elle sentait leur lien d'union vibrer, s'intensifier à mesure qu'elle s'éloignait de lui, en se plaçant près de Diego, elle se força à reprendre contenance, bien que la chaleur de la connexion avec Kol ne faisait que grandir. Ses pensées se brouillaient, une vague d'envie l'envahissait à chaque battement de son coeur, elle luttait pour maîtriser ses pulsions, essayant de se concentrer sur la situation autour d'elle.
Mais chaque fibre de son être la ramenait à Kol, elle sentait cette énergie vibrante qui les unissait, Victor, toujours agenouillé, respirait difficilement, choqué par la puissance de Kol, la cour était glaciale. Non seulement à cause du froid qui émanait de Kol, mais aussi en raison de la tension électrique qui flottait dans l'air, chaque personne présente ressentait cette menace latente, cette possibilité d'une explosion imminente, alors que les forces en présence ne cessaient de s'opposer. Kol, désormais en contrôle total de la scène, maintenait Victor à genoux, savourant ce moment de domination tout en restant alerte aux prochains mouvements de la situation, quant à Marc, il observait la scène, de plus en plus conscient que la situation lui échappait. Ses lèvres se pincèrent, l'arrogance qui le caractérisait s'effritant sous la pression croissante, Kol s'approcha de Victor avec une froideur qui semblait envahir l'air autour de lui.
Son aura glacée se répandait, semblable à un brouillard hivernal qui immobilisait l'espace, figé sous la pression de sa magie, ses yeux, perçants comme des lames, ne quittaient pas Victor, et même si la colère bouillonnait en lui, il gardait une façade de calme menaçant. L'ironie résidait dans ce contraste, la tempête intérieure qui grondait dans son coeur, dissimulée derrière une tranquillité implacable, le poids de ses mots, lourds de sous-entendus, résonna comme une menace directe.
- Soit tu es raisonnable et tu arrêtes de te mettre entre ta sœur et Alessio, soit nous allons avoir un problème, toi et moi… dit Kol implacable.
Chaque syllabe semblait charger l'atmosphère d'une tension encore plus palpable, comme une corde prête à céder sous la pression, Kol, malgré la colère qu'il ressentait, était aussi animé par une curiosité perverse, presque amusée, à l'idée de voir jusqu'où Victor irait. Il ne faisait pas qu'énoncer une menace, il cherchait aussi à percer le coeur de Victor, à comprendre les limites de sa rage et de son irritation. Sa voix était tranchante, contrôlée, mais un certain plaisir se cachait derrière ce contrôle, l'anticipation de ce qui pourrait se produire si Victor décidait de pousser le conflit plus loin. Victor, de son côté, sentait sa propre colère monter comme une vague incontrôlable, la frustration et le défi brûlaient dans ses veines, une chaleur contrastant avec l'aura glacée de Kol, il ressentait cette confrontation comme une atteinte personnelle. Une humiliation publique qui ravivait ses instincts protecteurs envers Luna, mais plus encore, il ressentait une jalousie dévorante, il ne supportait pas de voir sa sœur se détourner de lui pour rejoindre Alessio.
La menace froide de Kol amplifiait sa frustration, cette accumulation de sentiments incontrôlés l'aveuglait, l'empêchant de réfléchir rationnellement, Victor, dans un geste de pur défi, cracha sur le sol devant Kol, un acte de mépris ouvert, de provocation claire. Ce geste fit grimacer la foule, consciente de la gravité de l'instant, ce n'était plus seulement une question de confrontation verbale, c'était un affront direct. Le geste audacieux était à la fois une déclaration de guerre et un cri de rébellion, Victor, animé par sa colère, pensait peut-être qu'il pouvait encore sauver la face, mais en vérité, il venait de franchir une ligne invisible, un point de non-retour. Kol, loin d'être intimidé, observa la scène avec un amusement presque félin, un sourire tordu apparut sur ses lèvres, une lueur prédatrice dans ses yeux. Le défi que venait de lui lancer Victor n'était pas perçu comme une menace, mais plutôt comme une invitation à jouer qu'il maîtrisait à la perfection, Kol se sentait supérieur à Victor en tout point.
Cette arrogance latente s'intensifiait à mesure que la confrontation évoluait, ses instincts de chasseur, perfectionnés par des siècles de combats et de survie, se réveillaient, chaque fibre de son corps était en alerte, prête à bondir au moindre signe. Lentement, presque avec désinvolture, Kol se détourna de Victor, se dirigeant vers la table où étaient posés les bâtons, ce mouvement, chargé de symbolisme, était une déclaration silencieuse que Victor ne pouvait ignorer. Kol retirait son pull et son tee-shirt avec une lenteur calculée, exposant une musculature forgée par les siècles, ce geste, simple en apparence, renforçait l'idée que Kol ne prenait pas Victor au sérieux comme une menace. Il le voyait plutôt comme une proie à dominer, ce dévoilement de sa force physique avait un effet immédiat sur l'assemblée, un murmure d'admiration traversa la foule, chacun reconnaissant la puissance brute et le contrôle que Kol incarnait.
C'était plus qu'une démonstration de force physique, c'était une preuve tangible de son expérience, de sa maîtrise des situations conflictuelles, Victor, déjà en colère, sentit cette admiration tourner un peu plus le couteau dans la plaie. La jalousie qu'il ressentait envers Kol ne faisait qu'aiguiser sa frustration, alimentant une haine sourde et bouillonnante, il se sentait de plus en plus isolé dans ce combat, submergé par la présence imposante de Kol et par l'attention que les autres lui accordaient. Kol, conscient de l'effet qu'il provoquait, savourait ce moment, la tension dans l'air était à son paroxysme, et il savait que Victor se trouvait désormais dans une position vulnérable, à la merci de son propre ego et de ses émotions déchaînées. Chaque mouvement de Kol était une provocation, une invitation à Victor de pousser la confrontation encore plus loin, dans un domaine où Kol savait qu'il sortirait victorieux. Kol, maîtrisant l'art du conflit autant que celui de la magie, avançait avec une confiance inébranlable, il était prêt à jouer ce jeu jusqu'au bout, certain que Victor, aveuglé par la colère, finirait par se briser sous la pression.
Lorsque Kol saisit deux bâtons, il en lança un à Victor, l'atmosphère sembla se figer sous le poids de la tension, le geste de Kol était à la fois un défi et une condamnation silencieuse, ses mouvements étaient empreints d'une assurance glaciale. Son regard, lorsqu'il fixa Victor, était celui d'un prédateur sûr de sa proie, ses yeux étaient comme deux glaciers, impitoyables, reflétant une détermination inébranlable. Le vampire millénaire n'avait pas seulement l'intention de vaincre, mais de rappeler à Victor à quel point il avait franchi la ligne qu'il n'aurait pas dû franchir, il espérait que Victor retiendrait la leçon.
- Très bien, finis de jouer. Voyons voir ce que tu vaux, Victor… dit Kol.
Sa voix, basse et menaçante, résonnait avec une certitude qui laissait peu de place au doute, Victor, sentant la pression s'intensifier, déglutit d'appréhension, il savait qu'il s'engageait dans un combat où l'issue lui était déjà défavorable. Un mélange d'irritation et d'excitation l'envahissait, tandis qu'il essayait de canaliser sa colère et son envie de prouver sa valeur, mais même dans cet instant, il sentait, tout au fond de lui, qu'il n'était pas de taille à affronter Kol. Après tout Kol, était un être millénaire au regard perçant et aux instincts affûtés, pourtant, sa fierté l'empêchait de reculer, il avait déjà franchi le seuil et se voyait contraint d'aller jusqu'au bout. Kol, de son côté, était parfaitement calme, presque serein dans sa détermination, derrière sa façade glaciale, il était aussi pleinement conscient de la présence de Davina. Sa fiancée, observait la scène avec une intensité qui ne passait pas inaperçue, il ressentait son regard brûlant sur sa peau, un mélange de désir et d'admiration qui faisait vibrer chaque fibre de son être.
Ce lien profond qu'ils partageaient, la passion qui les unissait, renforçait sa détermination, Davina représentait tout pour lui, et le besoin de la protéger et de la garder à ses côtés alimentait une fureur intérieure qu'il transmutait en force implacable. Dans un coin de son esprit, Kol anticipait déjà les retrouvailles passionnées qu'ils partageraient une fois cette confrontation terminée, et cette promesse d'intimité future était une source de motivation puissante. Quand Victor attaqua le premier, la différence de niveau entre les deux hommes devint immédiatement évidente pour tous les témoins. Chaque coup porté par Victor semblait désespéré et maladroit face à l'élégance mortelle de Kol, le vampire millénaire était implacable, ses mouvements étaient nets, précis, et chaque impact trouvait sa cible avec une efficacité clinique. Kol n'était pas seulement en train de combattre, il administrait une leçon à Victor, lui infligeant une douleur calculée, chaque coup renforçant son pouvoir et sa domination.
Le bâton de Kol dansait dans l'air avec une fluidité presque surnaturelle, frappant sans relâche jusqu'à désarmer complètement Victor, en quelques instants, Victor se retrouva à genoux devant Kol, le souffle court, le corps meurtri. Ses blessures étaient une preuve visible de son infériorité, et pourtant la plus grande douleur qu'il ressentait était celle de l'humiliation, Kol, toujours maître de lui-même, ne laissait transparaître aucune émotion.
- Je n'ai pas envie de te tuer, Victor… déclara Kol, sa voix glacée transperçant le silence.
Ces mots n'étaient pas une miséricorde, mais un avertissement, Kol aurait pu en finir en un seul geste, mais il choisissait de laisser Victor vivre avec la honte de sa défaite, Luna, toujours blottie dans les bras protecteurs d'Alessio, observait la scène avec une angoisse grandissante. Ses yeux étaient rivés sur son frère, effondré devant Kol, et elle savait, au plus profond d'elle-même, que Kol pouvait facilement mettre fin à la vie de Victor. Cette pensée la glaçait, même si elle savait que Victor avait provoqué cette situation, Alessio, sentant l'agitation de Luna, resserra son étreinte, cherchant à la rassurer. Il savait à quel point cette confrontation était difficile pour elle, mais il avait confiance en Kol, Victor, toujours à genoux, grimaça de douleur avant de prononcer, d'une teintée de défi :
- Je refuse qu'elle soit avec ce bon à rien !
Il ne parlait plus seulement de sa sœur, mais de son propre échec, de son incapacité à la protéger comme il pensait devoir le faire, Kol, sans perdre une once de son calme, répondit d'un ton acerbe et tranchant :
- Pour le moment, c'est toi qui es le bon à rien. C'est toi qui vient de me défier…
La réalité de cette déclaration frappa Victor de plein fouet, il baissa la tête, réalisant avec amertume que Kol avait raison, dans sa quête de contrôle, il s'était laissé submerger par ses émotions, et cette défaite, autant physique que morale, le rongeait de l'intérieur. Finalement, Kol se tourna vers Jack, l'un de ses alliés les plus fidèles, et ordonna d'une voix autoritaire :
- Enferme-le.
Jack, sans poser de question, s'avança et agrippa fermement le bras de Victor, l'entraînant loin de la cour, en quelques secondes, ils disparurent, laissant derrière eux une tension toujours palpable, Kol resta un moment immobile. Il avait prouvé sa supériorité, non seulement à Victor, mais à tous ceux qui avaient assisté à la scène, Davina, dans un coin de son esprit, restait sa priorité, la bataille était terminée. Il sentait déjà en lui l'impatience de retrouver la chaleur de son étreinte, de reprendre là où ils s'étaient arrêtés avant que le chaos ne s'installe, alors que Kol allait se diriger vers Davina, son regard croisa celui de Marc. Le loup-garou affichait une lueur de désir malsain qui provoqua immédiatement une vague de colère glacée dans les veines de Kol, cette émotion était aussi tranchante et brutale que sa magie. Une magie qui commençait déjà à se manifester dans l'air, faisant vibrer l'atmosphère autour de lui, Davina, malgré sa force intérieure, ne pouvait s'empêcher de se sentir mal à l'aise sous le regard insistant de Marc.
Le loup-garou la déshabillait du regard de manière aussi évidente qu'irrespectueuse, Kol, grâce à leur lien d'union, percevait les émotions de Davina comme s'il les vivait lui-même, sa magie polaire, nourrie par son instinct de protection, se déploya alors dans la cour. Il enveloppa Davina d'une barrière invisible mais puissante, la gardant à l'abri de toute menace, que ce soit physique ou même émotionnelle. Kol n'avait jamais toléré les hommes qui convoitaient des femmes sans respect, encore moins lorsqu'il s'agissait de celle qu'il aimait profondément, pour lui, cette audace dépassait toutes les limites du supportable. Ses muscles étaient tendus, mais son calme extérieur, un masque glacial, contrastait violemment avec la tempête intérieure qui grandissait, il sentait la colère monter en lui. Au lieu de se laisser emporter par elle immédiatement, il choisit une approche plus subtile, avec une précision maîtrisée, il envoya une vague de désir à travers leur lien d'union, une onde qui parcourut le corps de Davina, provoquant en elle un plaisir soudain et intense.
Le contraste était frappant, tandis que le regard de Marc la souillait d'une manière dégoûtante, Kol, au contraire, lui rappelait l'intensité et la pureté de leur amour, les joues de Davina rosirent sous l'effet de ce désir profond. Elle ne put réprimer le gémissement de plaisir, qui passa ses lèvres, un son léger mais chargé de significations, elle souffla doucement, presque dans un soupir :
- Kol…
Sa voix était teintée de désir et de surprise, et Kol, toujours aussi maître de lui-même, lui adressa un sourire, ce sourire était à la fois possessif et tendre, un mélange d'amour protecteur et de satisfaction, puis, il tourna son attention vers Marc.
- Je te conseille de ne pas te mettre entre ma femme et moi… déclara Kol, d'une voix glacée.
Ses mots étaient tranchants comme la glace, pénétrants et menaçants, faisant peser une lourdeur encore plus oppressante dans l'air, Kol n'avait pas besoin de hausser le ton pour être pris au sérieux, la puissance qu'il dégageait parlait d'elle-même, mais Marc, était loin de se montrer prudent.
- Je suis sûr qu'elle doit être pas mal au lit ! Répliqua Marc avec arrogance, un sourire narquois sur le visage.
La cour entière hoqueta de surprise, personne n'aurait osé prononcer de telles paroles en présence de Kol, les yeux des témoins étaient écarquillés, conscients de la gravité de ce qu'il venait de se passer. Kol, toujours aussi imperturbable en apparence, ne quitta pas Marc du regard, ce dernier ne savait pas encore qu'il venait de signer son arrêt de mort, Kol, d'une voix calme, presque trop sereine pour la situation, s'adressa à Lucas :
- Tu m'autorises ?
Il demandait la permission par pure courtoisie, car il savait déjà que rien ne pouvait empêcher ce qui allait suivre, Lucas, réalisant l'ampleur du désastre pour Marc, souffla, résigné :
- Fais ce que tu veux.
Il savait pertinemment que Marc n'aurait pas la clémence qu'avait eue Victor, à peine les mots furent-ils prononcés que Kol passa à l'action, sa magie polaire se déploya, entourant Marc comme une prison glacée. L'air devint plus lourd, coupant le souffle du loup-garou, qui se retrouva asphyxié sous la pression croissante de cette force, Kol s'approcha de lui à une vitesse fulgurante, une ombre rapide, déterminée à en finir. La confrontation fut brève, presque instantanée, et en quelques minutes, Marc gisait sans vie sur le sol de la cour intérieure, le corps inerte de Marc, marqué par la violence invisible mais implacable de la magie de Kol. Il se trouvait là, sans âme, témoin de la fureur et de la précision du vampire millénaire, la scène semblait surréaliste, la froideur de Kol se mariant à l'ambiance pesante qui s'était installée autour d'eux. Mais au-delà de la violence de l'instant, ce qui ressortait le plus pour Kol, c'était la satisfaction d'avoir protégé celle qu'il aimait.
Davina, quant à elle, n'avait pas quitté Kol des yeux une seule seconde, son regard était brûlant, non pas de peur, mais d'admiration et de désir, ce qu'elle venait de voir renforçait son amour pour lui, son attachement à cet homme capable de la défendre à tout prix. Elle savait que leur lien était unique, alimenté par des forces qui allaient bien au-delà de la simple magie ou de la passion, dans le chaos de la cour intérieure. Le regard de Kol et Davina se verrouilla, et dans cet instant suspendu, tout autour d'eux s'évanouit, le monde, avec ses tensions, ses menaces, et ses spectateurs, n'existait plus. Ils étaient seuls, liés par une force profonde et immuable, une force qui transcendait la mort elle-même, le lien qui les unissait était plus que magie, il était indestructible, une promesse silencieuse qui vibrait dans chaque battement de leur coeur. Sans perdre une seconde, Davina se précipita dans les bras de Kol, ses lèvres trouvant les siennes dans un baiser désespéré et ardent, c'était comme si toute l'énergie accumulée, toute la passion retenue éclatait dans cet instant.
Kol l'emprisonna dans ses bras, serrant sa compagne contre lui, son besoin de la sentir proche étant à la fois possessif et protecteur, ils étaient enfin seuls, et plus rien ne pouvait les arrêter, sans rompre leur baiser, il utilisa sa vitesse vampirique pour les transporter dans leur chambre les soustrayant aux regards indiscrets et à l'agitation extérieure. En une fraction de seconde, ils étaient dans l'intimité de leur refuge, la porte fermée derrière eux, comme une barrière infranchissable entre eux et le reste du monde. Avec l'aide de sa magie, il fit disparaître leurs vêtements d'un simple geste, les dénudant tous deux de manière presque instinctive, comme si chaque barrière entre eux devait être brisée. La tension entre eux atteignait un sommet, chaque geste empreint de désir, d'urgence, et d'un amour profond, Kol, désormais totalement absorbé par Davina, la souleva avec une délicatesse qui contrastait avec la force de son désir.
Il la porta jusqu'à leur lit, ses lèvres traçant des sillons brûlants sur sa peau nue, marquant son corps d'une passion presque féroce, ses baisers descendirent jusqu'à son ventre plat, laissant une traînée de feu à chaque contact, avant qu'il ne remonte pour capturer à nouveau ses lèvres. Lorsque leurs corps s'unirent, dans un mouvement parfaitement synchronisé, le monde disparut une nouvelle fois, il n'y avait plus que leur amour, brut et pur, qui les faisait gémir à l'unisson. Kol se redressa légèrement, plongeant son regard dans celui de Davina, sans un mot, il mordit son poignet, le tendant à sa fiancée avec une tendresse teintée de sauvagerie. Davina, sans hésiter, posa ses lèvres sur la plaie, aspirant le sang puissant de son compagnon, un gémissement profond s'échappant de sa gorge alors qu'elle sentait cette connexion renforcée par le partage de leur essence. Le goût du sang de Kol sur sa langue éveillait en elle un désir encore plus profond, un besoin de fusion totale avec l'homme qu'elle aimait.
Kol, enivré par cette sensation de partage, mordit doucement la marque d'union sur le cou de Davina, là où leurs âmes semblaient se rejoindre, le goût sucré du sang de Davina sur sa langue accentua encore la férocité de leur union. Il étouffa son propre gémissement en s'imprégnant de cette part d'elle, chaque morsure, chaque goutte de sang partagé renforçait leur lien indestructible, leur ébat amoureux, une danse de passion et de désir inassouvi, dura longtemps. Chaque mouvement les rapprochant de l'extase, ils étaient pris dans une spirale de plaisir pur, leurs âmes fusionnant autant que leurs corps. C'était plus qu'un simple acte d'amour, c'était un rituel, une déclaration silencieuse de leur éternité ensemble, chaque gémissement, chaque soupir était une note dans la symphonie de leur amour. Lorsque finalement, ils atteignirent ensemble l'apogée de leur plaisir, l'extase la plus pure, Davina, haletante, murmura à travers un dernier gémissement :
- Je t'aime, mon homme.
Ses mots étaient une promesse, une vérité indéniable, Kol, toujours envoûté par l'intensité du moment, sourit, son regard brillant d'un amour profond, d'une voix rauque, chargée de passion et d'émotion, il répondit doucement :
- Je t'aime, ma femme.
Ses mots résonnaient comme une promesse éternelle, scellant leur union au-delà du monde, au-delà du temps.
