Après les déclarations d'Eri, Kagura en larmes se blottit contre son mari, ce dernier la serra dans ses bras pour tenter de l'apaiser, mais lui-même face à la situation se sentait impuissant.
Heiji qui éprouvait à la fois de la tristesse et de la colère, frappa violemment son poing contre le mur du couloir. Son geste attira l'attention du couple, ainsi que celle de son père et de l'avocate. Cependant, il ne prêta pas attention à cela, ce récit avait fait ressurgir en lui, les terribles images qu'il avait vu dans ses cauchemars deux jours auparavant.
« Bon sang Kazuha, Neechan que vous êtes-t-il arrivées ?» se dit-il en serrant son autre poing et en fronçant les sourcils. Il se sentait aussi encore plus coupable, après ce que Kisaki-sensei avait raconté.
« Heiji-kun… » dit froidement Ginshiro. L'osakien sortit de ses pensées, quand il entendit le père de sa petite-amie, mais il ne le regarda pas dans les yeux. Il sentait bien que l'inspecteur était toujours en colère contre lui. « Tu crois que c'est en agissant ainsi que tu feras avancer quoi que ce soit ? Surtout que tout ça est de… »
« Ginshiro ! Arrête s'il te plaît. » intervint la mère de Kazuha, toujours les larmes aux yeux. « Il n'y est pour rien… »
« Kagu… » commença-t-il plus calmement, en regardant sa femme. Il resta quelques secondes silencieux avant de poursuivre. « On ferait mieux de ne pas rester dans le couloir. Allons à la cafétaria manger quelque chose, en attendant que Conan-kun se réveille et que Megure-keibu arrive. » ajouta-t-il avant de tourner les talons pour se rendre vers l'ascenseur.
Kagura regarda le détective lycéen qui avait la tête baissée et un visage triste, elle s'excusa pour le comportement de son mari avant de suivre ce dernier, laissant derrière elle le père et le fils Hattori et l'avocate.
Eri avait bien compris qu'il y avait une tension entre l'adolescent et le père de la jeune fille disparue. Elle se doutait que cela avait sans doute un lien avec la disparition de Kazuha. Elle mit une main compatissante sur son épaule, mais elle remarqua soudainement que la main où il avait tapé du poing devenait rouge.
« Tu devrais mettre de la glace dessus Heiji-kun. » conseilla-t-elle.
« Ce n'est rien... » dit doucement le garçon en haussant les épaules. Les paroles de Toyama l'avaient assez touché. Mais ce qui le préoccupait vraiment, c'était de savoir ce qu'il s'était passé exactement. Il voulait entendre la version du faux-enfants et cela dans les moindres détails. « Plus tard, je préfère attendre Ku… »
Mais avant qu'il ne puisse terminer sa phrase et par la même occasion avant qu'il ne fasse une bourde en disant 'Kudô', la poignée de porte de la chambre de Ran s'ouvrit. La mère de la fille blessée qui se trouvait devant la porte se décala pour ne pas gêner le nouvel arrivant. Une fois qu'elle fut ouverte, tous purent constater qui s'agissait du petit Conan qui semblait un peu paniqué, des cernes étaient également visible sur son visage.
« Oh tu es réveillé Conan-kun ? » dit Kisaki-sensei,
« Obasan est-ce que vous avez vu… » commença-t-il a demandé, alors qu'il sortait de la pièce. Il ne semblait même pas avoir remarqué la présence des osakiens.
« Ton téléphone ? Oui. » Elle sortit un smartphone rouge de son sac à main. « Il sonnait et il était dans ta mains, mais tu dormais tellement profondément que tu ne l'as pas entendu. Comme je ne voulais pas que cela réveil Kogoro, j'ai décroché, c'était Hattori-kun. Il était en bas de l'hôpital. » ajouta-t-elle en lui tendant l'objet et en regardant Heiji.
« Arigato Obasan. » remercia-t-il soulagé. « Ohayo gozaimasu, Hattori-san et Heiji-niichan ! » salua-t-il poliment, dès qu'il réalisa qu'ils étaient-là également.
« En revanche, c'est très impoli de nommer Hattori-kun, 'Hattori' dans tes contacts. Il vaut mieux mettre 'Heiji-niichan'. » sermonna-t-elle en ne voulant pas se montrer trop sévère, étant donné la situation.
« Merde ! Je me suis endormi sans m'en rendre compte et j'ai laissé le téléphone que j'utilise en tant que Shinichi, trop en évidence. » regretta-t-il avec agacement. « Gomen obasan, je modifierai. »
« Ku…Conan-kun ! » Heiji saisit soudainement le faux-enfant par les épaules. « Kisaki-sensei, nous a déjà raconté comment tu avais trouvé neechan, mais est-ce que tu as remarqué quelque chose de suspect avant que les filles ne sortent ? Est-ce que quelqu'un aurait pu s'en prendre à elles ? » demanda-t-il avec impatience et en le secouant. Il avait besoin de réponses, toute la nuit il n'avait cessé de penser à Kazuha et à ce qui aurait pu lui arriver.
Le tokyoïte qui venait de se réveiller, était assez pris au dépourvu face à l'interrogatoire de son rival, mais avant même qu'il ne puisse répondre, le surintendant mit une main ferme sur l'épaule de son fils.
« Garde ton sang-froid Heiji. » conseilla l'homme, manquant de son ton mordant habituel. Il essayait probablement, de ne pas se montrer trop dur envers lui. L'osakien était assez surpris que pour une fois, son père ne l'ait pas réprimandé pour avoir manqué de sang-froid. Il se contenta de hocher la tête face au conseil de son père.
« Désolé Conan-kun… » soupira-t-il en baissant les yeux et en enlevant ses mains des épaules du garçon. « Je n'aurais pas dû te prendre de court comme ça. » ajouta-t-il en le regardant.
« Ne t'en fais pas Heiji-niichan. Je compr… »
« Mais pourquoi cette porte … » grommela Kogoro qui apparut en poussant la porte de la chambre qui était entrouverte. A son visage, on aurait dit qu'il était tombé du lit. Il n'avait pas sur lui sa veste habituelle. Il semblait qu'il venait lui aussi de se réveiller.
« Anata tu es réveillé toi aussi. » constata l'avocate.
« Oui la porte était à moitié ouverte et j'ai entendu des voix dans le couloir. » répondit-il en frottant les yeux.
« Gomen ojisan, je suis sorti de la chambre précipitamment et j'ai oublié de refermer la porte derrière moi. » s'excusa le garçon à lunettes.
« Hmm. » fit-il simplement, sans même prendre la peine de gronder l'enfant. « Oh Honbuchou-dono ! Heiji-kun ! Vous êtes-là ! » s'exclama-t-il en étant à présent plus réveillé. « Les parents de Kazuha-chan ne sont pas venus ? »
« Ils sont allés à la cafétaria. » répondit simplement Heizô.
« Je vois. »
« On devrait les rejoindre aussi, tu n'as pas assez dormi, tu devrais prendre un café. » recommanda Eri en regardant son mari avec un air soucieux.
« Oui mais Ran… » Il ne voulait pas laisser sa fille seule.
« Je vais rester avec elle. » assura le petit détective.
« Merci Bô…Conan. » remercia le quarantenaire, sans montrer le moindre ennui à l'égard de l'enfant, comme il avait l'habitude de le faire. Il l'avait même appelé 'Conan' au lieux de son habituel 'Bôzu'. Le tokyoïte était un peu surpris, mais n'y prêta pas vraiment attention, étant pressé de retourner auprès de sa petite-amie.
« Je vais aller voir Ran-chan aussi. » déclara Heiji.
« Entendu. » fit la mère de Ran. « Et vous Hattori-san ? » Elle se tourna vers le surintendant d'Osaka.
« Je vous rejoins, je dois d'abord parler à mon fils. » dit le chef de la police. L'osakien fut interloqué, mais il avait deviné la raison pour laquelle son père voulait parler avec lui…enfin parler avec lui…signifiait plus parler avec Conan, afin de lui poser quelques questions…
Les époux Mouri acquiescèrent et quittèrent à leur tour le couloir.
« J'imagine que vous avez aussi des question Hattori-keishi. » devina le faux-enfant, en poussant la porte pour entrer dans la chambre de Ran.
« En effet. » confirma l'homme.
« Tu ne perds pas ton temps Oyaji. » constata le détective de l'Ouest, alors qu'il suivit son meilleur ami, dans la pièce. Mais ce qui vit à l'intérieur lui pinça le cœur.
L'adolescente était inconsciente, près de son lit, il y avait trois chaises, une d'un côté et deux de l'autre. Elle était reliée à plusieurs tubes et aussi à un monitoring. Elle avait également un masque à oxygène qui couvrait une bonne partie de son visage. Même le grand Hattori Heizō, qui ne laissait rien paraître habituellement, émit un soupir en voyant l'état de la jeune fille. Il savait déjà ce que c'était d'avoir son enfant à l'hôpital, cela lui rappelait quand Heiji avait été renversé et que personne ne savait exactement quand il se réveillerait.
L'osakien quant à lui continuait de fixer la petite-amie de son meilleur ami. Elle qui était toujours si joviale, était maintenant plongé dans un coma artificiel, car elle avait été poignardée. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à la possibilité que Kazuha pouvait aussi avoir été attaquée de la même manière. « Si ça se trouve Kazuha est aussi blessée quelque part, sans soins médicaux. » s'imagina-t-il en écarquillant les yeux et en tremblant.
« Hattori ? » fit Conan qui touchait le jean de son ami pour l'interpeller, trop petit pour atteindre son épaule. Il avait remarqué son expression.
« Désolé Kudô. » s'excusa-t-il alors qu'il fut une fois de plus extirpé de ses pensées. « Je je pensais à Kazuha. » avoua-t-il en soupirant.
« Ne t'inquiète pas. Je comprends. » fit le petit détective d'un ton compréhensif.
« C'est la veste de Otchan que tu as sous le bras ? » remarqua-t-il tout à coup.
« Oui, je l'ai faite tomber quand je suis sorti précipitamment de la chambre, quand j'ai vu que mon téléphone avait disparu. Elle était sur mes épaules quand je me suis réveillé. Kogoro-ojisan l'avait sans doute mis sur moi, pendant que je dormais. » supposa-t-il bien que ce geste de la part de l'homme l'étonnait. Mais il se doutait aussi, que Kogoro devait lui être reconnaissant d'avoir donné son sang, cela expliquait aussi la façon dont il l'avait remercié tout à l'heure.
« Je vois. »
« Kudō-kun. » parla soudainement Heizō, en interrompant les garçons. « Tu penses que toute cette histoire a un lien avec l'organisation des hommes qui t'ont rétréci ? » demanda-t-il directement sans tourner autour du pot.
« Je l'ignore. » répondit-il de sa voix grave et non enfantine. « Je n'écarte pas cette possibilité, mais si c'est le cas, je me demande pourquoi auraient-ils voulu s'en prendre à Ran précisément…et…qu'auraient-ils fait de Kazuha-chan ? » ajouta-t-il alors qu'il regardait avec attention sa 'neechan'.
« Tu crois qu'ils auraient pu la… » dit le détective lycéen d'Osaka d'une voix tremblante.
« Je ne dis pas que ce sont eux Hattori ! » assura le faux-enfant. « Mais je suis obligé de penser à eux, étant donné que…j'ai comme l'impression que le ou les responsables de cette affaire, nous observait peu de temps après notre arrivée au théâtre. »
« Que dis-tu ? » dirent simultanément les deux Hattori.
« Je comptais t'en parler Hattori. Quand on était là-bas, j'ai eu en effet cette sensation… » déclara-t-il en fronçant les sourcils. « Je vais vous raconter ce qu'il s'est passé hier soir… »
Flashback
Vers 20h30, un taxi venait de déposer Ran, Kazuha et Conan devant le théâtre Sora qui se trouvait à Shiodome. Les deux jeunes filles étaient vêtues de leurs robes somptueuses, qu'elles avaient acheté quelques heures auparavant, tandis que le détective rétréci avait sa traditionnelle veste bleue avec son fidèle nœud papillon. Il y avait pas mal de monde qui entrait à l'intérieur du bâtiment.
« Ah le théâtre Sora ! » s'exclama Ran en regardant le bâtiment imposant qui se trouvait devant elle. « La première fois que nous y sommes aller, c'était quand Otosan devait arrêter Kaito Kid, pour l'empêcher de voler le Joyau de la destinée. Shinichi aussi était là ce jour-là, pour aider Nakamori-keibu. » ajouta-t-elle avec un sourire nostalgique.
« Ce n'était pas moi…C'était Kid qui s'était déguisé en moi… » pensa l'adolescent rétréci d'un air ennuyé.
« Ça va Kazuha-chan ? » demanda la karatéka avec un air soucieux, en posant son regard sur son amie qui se trouvait à ses côtés. Kazuha n'avait pas souri et avait à peine ouvert la bouche depuis la colère d'Heiji. Une profonde tristesse était également visible sur son visage.
« Eh bien, je ne cache pas que Heiji me manque un peu, mais vu que cet aho a préféré aller enquêter à Osaka, on va bien de voir se passer de lui ce soir. » répondit-elle avec un sourire clairement forcé en regardant Ran.
« Kazuha-chan, si tu veux rentrer, ça ne me dérange pas. » La tokyoïte savait bien qu'elle essayait de faire bonne figure, pour ne pas plomber l'ambiance, mais pour elle le bien-être de son amie passait avant tout.
« Non Ran-chan, ne t'en fais pas pour moi. » L'osakienne affichait toujours son faux-sourire. Conan et Ran la regardait avec un air perplexe, ils savaient qu'elle était toujours blessée, mais ils ne pouvaient pas la forcer à rentrer, si elle-même insistait pour rester.
« D'accord. » fit la fille aux cheveux long, alors qu'elle fouilla dans son sac pour y prendre sa place et celle du garçon rétréci. « Entrons dans ce cas, le lever de rideau est à 21h. » ajouta-t-elle en prenant Conan par la main et en commençant à monter les marches qui menaient à l'entrer.
Quand ils arrivèrent à l'intérieur, ils constatèrent que la fille à la queue de cheval n'était pas derrière eux. Ils remarquèrent, qu'il y avait une foule de personne qui arrivait en masse, rien d'étonnant étant donné que le spectacle n'allait pas tarder à commencer. Ils se placèrent près de la grande porte d'entrée, pour essayer de voir s'ils ne voyaient pas leur amie parmi tout ce monde. Au bout d'une minute, ils finirent par la voir, en train de se faufiler entre les personnes, pour se hâter de les rejoindre à l'intérieur.
« Gomen. » s'excusa-t-elle embarrasser, après être entrée dans l'enceinte du bâtiment et après avoir repéré ses amis. « Je cherchais ma place, dans mon sac, quand vous êtes partie et en la prenant, j'ai accidentellement fait tomber mon téléphone et le temps de le ramasser et de vérifier s'il n'était pas cassé, je vous ai perdu de vu. »
« Ne t'en fait pas ! » assura la karatéka.
Après avoir présenté leur billet au point de contrôle, les trois amis se dirigèrent vers la porte qui menait à leur loge. Les filles étaient par la même occasion en train de discuter de la pièce. De ce fait, elles ne se souciaient pas beaucoup de leur environnement, contrairement au petit-détective qui remarqua un homme avec des cheveux long brun, dans un costume-cravate bleu. Il se trouvait près de la porte, il était au téléphone et semblait en colère contre son interlocuteur. Il raccrocha ensuite brutalement, et se mit à marcher d'un pas qui indiquait qu'il n'était vraisemblablement pas ici pour aller dans une quelconque loge de théâtre. En passant devant Kazuha et Ran, il entendit un bout de leur conversation.
« Tôdo Hiroto doit vraiment être parfait dans le rôle de Roméo ! » s'exclama Ran.
« Vous êtes une des fans de ce scélérat ? » fit l'homme d'un ton méprisant en s'approchant d'elles. Les jeunes filles regardèrent l'individu avec étonnement.
« Il y a un problème avec lui ? » questionna Kazuha interloquée.
« Ce n'est qu'un voleur, il m'a volé mon rôle ! » Il haussa le ton. « Mais il va voir, j'espère que ce soir, ça sera sa dernière représentation. » Il serra les poings et tourna les talons, laissant les trois amis complètement stupéfait.
« Euh doit-on faire quelque chose ? » demanda l'osakienne l'air perplexe.
« Hmm…Oui on devrait avertir un membre de la sécurité. Cet homme est louche. » accorda la karatéka en fronçant les sourcils. « Regarde il y en a un là-bas. » Elle montra un agent avec des lunettes de soleil, qui semblait justement se diriger près de la porte de leur loge.
« Hmm…A mon avis, ce type devait être juste un acteur qui voulait le rôle de Tôdo Hiroto, il est juste venu ici pour faire un scandale. » en déduit Conan « En tout cas Ran fait bien de prévenir la sécurité, on ne sait jamais. » se dit-il en regardant les filles aller à la rencontre de l'agent de sécurité.
« Conan-kun ? » fit Ran en revenant vers lui avec l'autre jeune fille.
« Oui Ran-neechan ? » répondit-il alors qu'il sortait de ses pensées.
« C'est bon, nous pouvons entrer dans notre loge. Le vigile a dit qu'il fera passer le mot et qu'ils seront plus vigilant. »
« D'accord. » répondit-il. Les trois jeunes se dirigèrent donc enfin vers leur loge pour prendre place. Mais soudainement, le petit détective ressentit une sensation étrange…l'impression désagréable d'être observé. « Qu'est-ce que c'était que cette impression étrange ? » Il fronça les sourcils et regarda derrière lui, pour voir s'ils étaient observés. Mais il remarqua simplement l'agent de sécurité qui semblait rebrousser chemin, sans doute pour prévenir ses collègues. Il trouva cependant étrange que ce dernier porte des lunettes de soleil, alors qu'il se trouvait à l'intérieur.
Pendant que le faux-enfant restait sur ses gardes, les deux adolescentes continuaient de discuter.
« C'est super que grâce à ton père, on ait pu avoir des places dans une loge. » dit l'osakienne alors que son amie ouvrit la porte.
« Oui, il avait résolu une enquête il y a quelques semaines. C'était pour le frère du directeur de ce théâtre. C'est d'ailleurs lui qui nous a parlé de la pièce ! Il nous a dit qu'il pouvait nous offrir des places en loge et que si on le voulait, on pouvait même inviter des amis. Otosan a dit que ça ne l'intéressait pas, mais que nous, on pouvait y aller. » déclara-t-elle alors qu'ils rentraient à l'intérieur. Dans la loge, il y avait six chaises alignées. « Quand il nous a dit qu'on pouvait inviter des amis, j'ai immédiatement pensé à vous, surtout que je n'avais pas vu Hattori-kun, depuis qu'il avait retrouvé sa mémoire et que toi et lui… » Elle s'arrêta en réalisant qu'elle commençait à aborder un sujet sensible. Elle vit son amie s'installer tristement sur la chaise qui se trouvait à gauche, à l'extrémité de la loge. « Pardonne-moi Kazuha-chan, je parle trop. » s'excusa-t-elle en s'asseyant à côté d'elle.
« Ne t'en fais pas Ran-chan. » Elle secoua la tête, mais paraissait toujours chagrinée.
L'heure du début du spectacle arriva enfin. Conan était assis à côté de Ran et entre-temps un couple de sexagénaire avait pris place auprès d'eux dans la loge.
Le détective rétréci s'ennuyait, les histoires romantiques étaient loin d'être sa passion première. Il avait accepté d'y aller, uniquement pour accompagner Ran. Il restait, cependant vigilant, le fait de s'être senti observé lui était resté en tête. Il se retournait de temps en temps, pour voir si un individu suspect, ne s'introduisait pas dans leur loge.
Quand l'acte II commença, il entendit Kazuha interpeller son amie.
« Ran-chan… » dit-elle à voix basse pour ne gêner personne. « Je-je ne trouve plus mon o-mamori. » ajouta-t-elle d'une voix tremblante alors qu'elle avait sa main dans son petit sac.
« Quoi ?! » fit la fille aux cheveux long avec étonnement. « Où aurais-tu pu le perdre ? »
« Je je… » Elle baissa la tête et sembla réfléchir. « J'ai dû le faire tomber, avant d'entrer dans le théâtre, quand j'ai fait tomber mon téléphone. »
« D'accord on va y aller. » répondit-elle. Elle savait à quel point son amie tenait et croyait en son o-mamori et qu'elle serait en panique, si elle ne le retrouvait pas tout de suite. Elle voulait continuer à regarder la pièce qu'elle trouvait passionnante, mais elle avait trop bon cœur pour ne pas aider l'osakienne. Elle se tourna vers le couple qui était assis près de Conan. « Excusez-moi. » les interpella-t-elle doucement. La femme et son mari avec qui, elle avait sympathisé quelques minutes avant le lever du rideau se tournèrent vers elle assez surpris. « Désolée de vous déranger, mais pouvez-vous surveiller ce garçon un instant s'il vous plaît, mon amie et moi devons allez chercher quelque chose dehors. » dit-elle en joignant les mains.
« Bien sûr. » sourit la femme en hochant la tête. Elle avait un visage agréable, tout comme son mari.
« Je vous remercie. » Elle se leva et fit une courbette. « Viens Kazuha-chan. » ajouta-t-elle en regardant l'osakienne.
« Tu es sûr que tu ne veux pas que je vienne avec toi Ran-neechan ? Je peux vous aider à chercher. » dit le faux-enfant, il avait entendu la conversation. De plus, avec l'impression qu'il avait eue, il ne voulait pas que la jeune fille court un danger.
« Non. Profite de la pièce. » refusa-t-elle, avant de se pencher pour chuchoter quelque chose à l'oreille du garçon « Et tu sais c'est le deuxième acte en ce moment, c'est là où il y a la célèbre scène du balcon, c'est ma scène préférée, je ne voulais pas la rater, mais je ne peux pas faire ça à Kazuha-chan… en tout cas, j'ai besoin que tu me la raconte, dans les moindre détails tout à l'heure. » Elle lui sourit et se dirigea vers la porte avec Kazuha.
« Mais Ran-neechan. » commença-t-il à protester en se levant.
« Oy boya. » fit la femme en l'attrapant fermement par le bras. « Ta neechan revient ! Reste tranquille et regarde la pièce. » lui dit-elle sur un ton autoritaire. Elle n'était visiblement pas tendre avec tout le monde, notamment avec les enfants. Encore une fois Conan, maudissait le fait d'être enfermé dans le corps d'un enfant de sept ans.
Il avait testé la bonne vieille excuse du 'Je dois aller au toilette', ce à quoi la dame lui répondit qu'elle avait élevé cinq fils et qu'elle connaissait toutes les ruses.
Le tokyoïte commençait à renoncer à toute tentative, il croisa les bras et regarda la pièce sans vraiment se concentrer. Il attendait surtout le retour des filles. L'acte deux était terminé, elles n'étaient toujours pas revenues. Il commençait vraiment à s'inquiéter. Au bout d'un moment, il ressentit une autre sensation, pas celle d'être observée, mais il avait l'impression que quelque chose était arrivée. Alors sans avertir le couple qui était absorbé par la pièce, il se leva et couru le plus vite possible vers la porte, ne les laissant pas le temps de réagir.
Fin de flashback
« …Et ensuite…comme Kisaski-san a dit vous le dire, je suis allée à l'extérieur du théâtre, comme je savais que Kazuha-chan pensait avoir perdu son o-mamori à l'entrée…je suis allée voir et c'est là que j'ai vu de l'agitation sur le parking et que j'ai découvert…Ran. » finit-il d'un ton grave.
« …Alors elle est allée chercher son o-mamori… » fit Heiji en massant ses tempes et en soupirant.
« Et tu penses que l'impression que tu as eu pourrais potentiellement venir de cette organisation ? » questionna Heizô bien décidé à en savoir plus.
« Comme je l'ai dit je n'écarte pas cette possibilité. » répondit-il avant de plonger dans une réflexion. « …mais comme suspects je n'écarte pas non plus… » Mais ses pensée furent interrompues, par quelqu'un qui ouvrit la porte de la chambre. Il se retourna pour voir apparaître l'inspecteur Megure accompagné de l'inspecteur Chiba et de l'inspecteur Takagi.
Ici je fais référence au film 8 'Le magicien du ciel argenté / Magician of the Silver Sky
