« Megure-keibu ? » Heiji fut le premier à prendre la parole après l'apparition des trois hommes.
« Ohayo Hattori-kun, Hattori-san et Conan-kun. » salua l'inspecteur au chapeau, tandis que Chiba et Takagi se contentèrent de les saluer d'un signe de tête.
« Megure-keibu, j'imagine que vous êtes ici pour avoir ma déclaration. » devina le faux-enfant.
« C'est exact. » confirma le moustachu. « Nous venions également voir, si nous pouvions parler aussi à Ran-kun, mais…Nous avons rencontré ses parents en bas et ils nous ont déjà expliquer la situation dans laquelle, elle se trouvait… » ajouta-t-il tristement, en regardant maintenant l'adolescente inconsciente qui se trouvait dans un lit d'hôpital.
L'inspecteur Megure s'était en effet présenté à l'hôpital, plusieurs heures auparavant, pour tenter d'obtenir les déclarations de Conan. Quand il est arrivé, Ran était en salle d'opération et le garçon était quant à lui épuisé, Eri lui avait alors conseillé de revenir dans la matinée. De ce fait, l'homme était reparti en priant que l'opération de la karatéka se passe bien et qu'elle reprenne rapidement conscience. Mais malheureusement comme il l'avait appris en arrivant, l'adolescente se trouvait actuellement dans le coma.
« Ils sont restés à la cafétéria ? » se décida à demander Heizô voyant que le regard triste de l'inspecteur avait contaminé tous ceux qui se trouvaient dans la pièce. Il était conscient de la gravité de la situation, mais pour le chef de la police, la priorité était que tout le monde se concentre sur l'enquête.
« Euh non. » répondit Megure en se reprenant. « Ils sont en ce moment dans une salle de réunion au premier étage. C'est le médecin de Ran-kun qui nous a proposé cette salle, pour que je puisse prendre ta déclaration Conan-kun. Les Toyama sont là-bas aussi, ils tenaient à être présent. C'est Eri-san qui a demandé si c'était possible de t'interroger ici. Elle a supposé que tu ne voudrais pas trop quitter l'hôpital, pour laisser Ran-kun. » ajouta-t-il avec un léger sourire.
« Ah euh… merci à elle. » dit le faux-enfant en rougissant d'embarras. Les déclarations de l'homme à chapeau semblaient avoir détendue l'atmosphère. Le fait de voir son meilleur ami rougir avait légèrement amusé l'osakien, le faisant même oublier pendant une fraction de seconde la situation. « J'aimerais cependant que Takagi-keiji ou Chiba-keiji, reste auprès de Ran-neechan pour la surveiller. » demanda-t-il. Il avait à présent un visage sérieux, oubliant presque d'ajouter son ton enfantin habituelle.
Les trois inspecteurs de Tokyo étaient étonnés.
« Tu crois que Ran-san, pourrait-être encore en danger ? » questionna Takagi avec inquiétude.
« Il vaut mieux ne pas écarter cette possibilité. » répondit l'adolescent rétréci en regardant sa petite-amie du coin de l'œil.
« D'accord Chiba-kun, va rester avec elle. » accepta Megure.
Tout le monde à l'exception de l'inspecteur Chiba quitta donc la chambre, afin de se rendre dans la fameuse salle de réunion.
Quand ils arrivèrent Conan, Heiji et Heizô prirent place aux côtés des Toyama qui eux-mêmes se trouvaient aux côtés des parents de Ran. Quant aux deux inspecteurs, ils s'installèrent face à eux.
« Parfait Conan-kun, nous t'écoutons. » déclara l'homme à chapeau.
Comme il l'avait fait auparavant avec les Hattori, il commença à raconter tout ce qu'il s'était passé, depuis le moment où lui et les filles étaient arrivés au théâtre. Quand il arriva à la partie où Kazuha avait réalisé qu'elle avait perdu son o-mamori, il fut interrompu par l'inspecteur Takagi.
« Un o-mamori ? Je me disais bien que je l'avais déjà vu quelque part, j'ai bien fait de le prendre en photo avant de le déposer aux objets trouvés. » Il sortit son téléphone de la poche de son pantalon. « Je l'ai trouvé dans les escaliers qui se trouvent devant la porte du théâtre, j'ai pensé que c'était un passant qui avait dû le faire tomber, vu qu'il ne se trouvait pas là où on a trouvé Ran-san. Mais…en même temps il me disait quelque chose…Maintenant je sais où je l'ai vu, c'était lors de cette affaire au Sports café. On avait trouvé l'o-mamori de Kazuha-san dans le portefeuille de l'étudiant qui avait été agressé ce jour-là. » finit-il en montrant la photo.
« C'est l'o-mamori de Kazuha ! » reconnut le détective de l'Ouest, en se levant brusquement avant même de laisser le temps à qui que ce soit de réagir. Cependant, il dû se rasseoir, quand il fut soudainement pris de vertige, il posa une main sur sa tête. Tout le monde remarqua qu'il était particulièrement pâle et cela malgré sa peau foncée.
« Oi Hattori-kun ça va ? Dois-je aller chercher un médecin ? » s'inquiéta l'inspecteur Megure.
« Non non ça va. » refusa-t-il toujours la main sur sa tête. « Je n'ai pas manger depuis hier après-midi et je n'ai pas dormi de la nuit. » admit-il embarrassé. Il savait qu'il n'était pas le seul à être épuisé, mais contrairement aux autres son dernier repas remontait avant qu'il ne parte de Tokyo. Il n'avait pas dîner à son retour d'Osaka, il n'était pas sorti de sa chambre jusqu'à l'appel de son meilleur ami.
« Hattori… » Conan regarda son ami avec inquiétude, il avait déjà remarqué que sa main était gonflée et qu'il avait un bleu sur sa joue. Il se demandait si le garçon se faisait souffrir volontairement à cause de la situation.
« Heiji pour le moment tu devrais aller te reposer, dans cet état tu ne peux pas pleinement te concentrer sur l'affaire. » conseilla le père de l'adolescent d'une voix froide. Il aurait pu parler d'une manière plus posée, mais le surintendant d'Osaka était du genre direct. Il avait par ailleurs, lui aussi besoin de se reposer, ayant conduit toute la nuit il était épuisé et avait également besoin de manger. Il cachait tout cela derrière son visage stoïque.
« Il est hors de questions que je parte maintenant ! » s'entêta l'adolescent. « J'imagine que Megure-keibu, va nous parler de l'enquête après que le gamin est terminé. » ajouta-t-il en regardant l'inspecteur concerné.
« C'est exact. Mais si tu te sens mal, il vaudrait mieux… »
« Ça ira ! » insista l'osakien.
« Tiens Heiji-niichan, les infirmières m'en ont donné après m'avoir pris mon sang. » fit le détective rétréci qui se trouvait à côté de son ami. Il sortit un paquet de biscuit de sa poche et le lui tendit.
« Merci. » dit Heiji en ouvrant le paquet. Il commença à grignoter. « Tu peux continuer Ku…Conan-kun. » ajouta-t-il en regardant le faux-enfant.
Le tokyoïte sourcilla à peine, quand il entendu qu'une fois de plus l'adolescent avait failli l'appeler par son vrai nom. Il poursuivit son récit, il voulait vite le terminer, afin de savoir les indices que la police aurait pu trouver. Il put finalement terminer son histoire sans interruptions.
« Très bien merci Conan-kun. » fit Megure alors qu'il finissait de prendre des notes, mais il fut soudainement interrompu par un bruit. C'était Kogoro qui avait jusqu'à présent écouter silencieusement le témoignage de Conan, qui tapa du poing contre la table.
« C'est pas possible ! » grogna-t-il en colère. « Si cette foutue bonne femme n'avait pas retenu Conan, le gamin aurait pu voir le coupable. »
« Anata calme-toi… » intervint Eri qui était assise à ses côtés. « Si ça se trouve Conan-kun aurait été blessé tout comme Ran. »
« Gardez votre sang-froid Mouri-kun. Nous ferons en sorte d'arrêter le coupable. » tenta de rassurer l'inspecteur à chapeau.
« A mon avis on devrait surtout se pencher sur cet homme qui semblait être en colère contre Tôdo Hiroto. Il semblait déséquilibrer selon les dires de Conan-kun, il pourrait très bien s'en prendre aux fans de cet acteur. » pensa Ginshiro en croisant les bras. Il était à présent plus calme, que lorsqu'il était arrivé à l'hôpital. Le fait de boire et manger à la cafétaria, lui avait visiblement remis les idées clairs. Il craignait toujours pour sa fille, mais son esprit d'enquêteur avait repris le dessus. Il tenait à être concentré, afin d'être utile sur l'enquête qui le permettrait de retrouver sa fille. Néanmoins, en tant que père de l'adolescente disparue, sa femme pouvait se demander, s'il garderait son calme tout le long de la durée de l'affaire.
« En effet, en interrogeant les vigiles du théâtre, certains nous ont raconté, qu'il y avait un individu louche qui se trouvait là-bas avant le début de la représentation. Cependant, il a été vu en train de quitter les lieux, mais rien ne dit qu'il ne serait pas resté dans le parking. » déclara l'homme au chapeau, l'air pensif en mettant une main sur son menton.
« Mais il n'y a pas de caméras sur le parking ? » questionna le subordonné d'Heizô d'un air interrogateur.
« Et vous n'avez pas trouvé d'autres indices ? » demanda Heiji avec impatience.
« J'allais en venir Hattori-kun. Et pour répondre à la question de Toyama-san, oui il y a des caméras, mais le problème c'est quand nous avons réquisitionner les vidéos, on nous expliqué que le système avait été piraté aux alentours de 20h. Cela signifie que les caméras, que ce soit celles qui filment sur le parking ou celles qui filment l'intérieur sont inutiles. » annonça Megure en soupirant et serrant ses poings avec frustration.
« Quoi ?! » s'étonna le petit détective. « On dirait que tout semblait être planifiée, j'avais raison, la ou les personnes qui nous observaient cette nuit-là, étaient là pour s'en prendre aux filles. » se dit-il la tête baissée en fronçant les sourcils.
« Si les caméras ont été piratée vers 20h, ça aurait pu être planifié non ? Si ça se trouve la femme qui a empêché Conan de sortir était complice de ce plan. » pensa le père de Ran.
« Vous n'avez pas tort Mouri-kun, nous ne pouvons pas écarter cette piste non plus. » nota Megure. « En principe, vu qu'elle et son mari se trouvaient dans la même loge que les jeunes, nous pouvons retrouver leur nom dans le registre des places réservées. »
« Ne Megure-keibu ? » fit le faux-enfant
« Hmm ? »
« Parmi les vigiles que vous avez interrogés, il y en avait-il un avec des lunettes de soleil ? »
« Des lunettes de soleil ? Hmm non ça ne me dit rien et toi Takagi-kun ? » demanda-t-il en se tournant vers son subalterne.
« Non. Pourquoi cette question ? » questionna-t-il en regardant l'adolescent rétréci.
« L'agent avec qui Ran-neechan et Kazuha-neechan ont parlé, pour signaler le comportement étrange de l'homme qui déteste Tôdo Hiroto, portait des lunettes de soleil.
« Hmm je vois. Mais peut-être qui les avaient simplement enlevés quand nous l'avons interrogé. » répondit Wataru.
Conan fronça les sourcils. « Mais est-ce qu'un des vigiles a reconnu Ran-neechan, comme étant la fille qui avait signalé le comportement suspect de l'homme ? » insista-t-il
« Euh non, mais tu sais, ce n'est pas tous les agents qui se trouvaient sur le parking, quand Ran-san a été découvert et pris en charge, certains se trouvaient encore à l'intérieur. Donc ce n'est pas tout le monde qui l'a vu inconsciente là-bas. » déclara le jeune inspecteur.
« Et d'ailleurs, nous avons encore certains agents a interrogé sur cette affaire, ils sont convoqués cet après-midi pour qu'il puisse faire leur déposition. » ajouta l'homme au chapeau.
« Je vois. » fit simplement le tokyoïte, bien qu'il parût pensif après ces mots.
« Quoi qu'il en soit maintenant que nous avons la déclaration de Conan-kun, nous allons pouvoir avancer... » commença l'homme au chapeau.
« Et concernant les indices ? » redemanda l'osakien frustré.
« C'est vrai ça ! Est-ce qu'il y a quelque chose qui nous permettrait de retrouver notre petite Kazuha ? » fit Kagura qui se trouvait au côté de son époux, ce dernier tenait ses mains pour la réconforter. Elle avait attentivement écouté le témoignage de Conan et cela l'avait encore plus attristé. Elle ressentait en même temps de la colère, elle se disait que si sa fille n'avait pas été si superstitieuse et si attachée à son o-mamori, elle n'aurait peut-être pas disparu.
« Pardonnez-moi j'allais en venir. » s'excusa-t-il, il était assez déstabilisé face à toutes les questions que lui posait les familles des victimes. « Sur une place de parking qui se trouvait non loin de là où Ran-kun a été retrouvée, nous avons trouvé un stun-gun. Nous ne l'avons pas trouvé tout de suite, parce qu'une voiture était garée sur la place. »
« Un stun-gun ? » pensèrent simultanément les deux détectives lycéen.
« Je vois. Ça veut dire que l'agresseur des filles, s'en serait pris à elles en les menaçant avec ça. » supposa le détective Mouri.
« Vous pensez qu'ils auraient pu assommer Kazuha avec ce stun-gun et partir avec elle ? » questionna Ginshiro.
« Nous nous sommes posé la même question. » répondit Megure.
« Mais dans ce cas pourquoi kidnapper seulement Kazuha-chan et laisser Ran blessée ? » se demanda le détective rétréci, mais ses pensées furent interrompues par la sonnerie du téléphone de l'inspecteur au chapeau.
« Chiba-kun un problème ? » demanda-t-il après avoir décroché. « Quoi ?! Un individu suspect a voulu s'introduire dans la chambre de Ran-kun ?! » s'étonna-t-il alors que les autres furent également choqués de la nouvelle, notamment Kogoro et Conan qui se levèrent en même temps.
« Qu'est-ce qui se passe Keibu-dono ? Qui a voulu s'introduire dans la chambre de ma fille ? » demanda-t-il avec exigence alors que Megure n'avait même pas terminé sa conversation téléphonique.
« Est-ce que Ran-neechan va bien ? » questionna le détective rétréci alors que la panique pouvait se lire sur son visage.
« Très bien ! Je monte tout de suite. Quant à toi appelle la sécurité de l'hôpital et ordonne-leur de ne laisser partir personne ! » » annonça-t-il à son interlocuteur avant de raccrocher.
« Répondez ! » insista le père de l'adolescente.
« Les détectives boys ainsi que Sonoko-kun sont ici et quand ils ont voulu aller voir Ran-kun, ils ont croisé un médecin et une infirmière qui discutaient de Ran-kun. Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé, mais les enfants ont tout de suite remarqué que quelque chose n'allait pas avec ce médecin et quand l'un d'eux s'est approché en lui posant des questions, il s'est simplement enfui. »
« Quoi ? » s'étonnèrent tous les autres personne de la pièce.
« Vous voulez dire que Ran est menacée ? » s'énerva Kogoro.
« Anata calme-toi ! » intervint Eri en tentant de garder son sang-froid. « Megure-keibu a dit qu'il allait voir ce qu'il s'est passé non ? On ferait mieux d'y aller aussi, afin d'être auprès de Ran. »
Le détective Mouri acquiesça et tout le monde quitta la pièce au pas de course.
« Bon sang, ça ne m'étonnerait même pas que ce soit celui qui s'en soit pris à Ran. » pensa le détective rétréci alors que lui et les autres se hâtèrent pour se rendre dans la chambre de l'adolescente.
Une fois qu'ils furent tous arrivés devant la chambre de la karatéka, ils trouvèrent l'inspecteur Chiba qui semblait sur ses gardes. Il était en effet, attentif au moindre mouvement suspect.
« Oh Megure-keibu ! Vous voilà enfin ! » dit-il avec soulagement dès qu'il vit son supérieur s'approcher de lui en compagnie des autres.
« Chiba-kun, où sont les enfants et Sonoko-kun ? » questionna immédiatement l'homme au chapeau.
« Ils sont à l'intérieur au côté de Ran-kun. »
« Dépêchons-nous de rentrer ! » pressa le détective Mouri, impatient d'interroger les jeunes. Il poussa le jeune inspecteur et ouvrit la porte de la chambre de sa fille.
Comme prévu Suzuki Sonoko ainsi que les détective boys se trouvaient à l'intérieur. La meilleure amie de Ran se trouvait assise au chevet de cette dernière avec un air abattu. Eri l'avait appelé plus tôt dans la matinée, pour lui annoncer la situation de l'adolescente, face à cette nouvelle, elle avait fondue en larme. Quant aux détectives boys, ils se tenaient debout, au pied du lit de la jeune fille. C'était également l'avocate qui avait appelé. Elle avait en effet, informé Hakase Agasa de la situation, elle pensait que ça ferait du bien que Conan est un peu de soutien. Le scientifique avait par la suite annoncé la nouvelle aux enfants et les avaient déposés à l'hôpital. Devant le lit de la karatéka, ils avaient tous un visage triste, même Haibara qui était connue pour son attitude glaciale, paraissait assez affecté.
Cependant, à la seconde où ils réalisèrent que quelqu'un était entrer dans la pièce, Ayumi, Genta et Mitsuhiko se retournèrent de manière simultanée. Quand ils virent l'inspecteur Megure, ainsi que Conan et Kogoro, ils se précipitèrent pour raconter ce qu'il s'était passé après leur arrivée à l'hôpital.
« Megure-keibu quand on se rendait dans la chambre de Ran-onēsan, on a croisé un médecin qui parlait avec une infirmière et… » commença Ayumi, mais elle fut coupée par Genta.
« Haibara a remarqué un truc étrange qui était dans la poche de sa blouse et c'était une bouteille de saké. »
« Mais nous devons d'abord préciser que ce qui a attiré notre attention, était le fait que ce médecin était en train de demander où se trouvait la chambre de Ran-san. » ajouta Mitsuhiko.
« Calmez-vous les enfants. » demanda calmement Megure.
« Expliquez-nous calmement ce qu'il s'est passé. » dit Conan alors qu'il cachait son impatience de vouloir savoir qui était ce mystérieux docteur.
« Quand on est arrivé à l'hôpital, on a rencontré Suzuki-san à l'accueil, elle était sur le point de se rendre dans la chambre de Mouri-san. Vu qu'on s'y rendait aussi, on l'a suivi, mais quand nous sommes arrivés à l'étage qui menait à la chambre, nous avons vu dans le couloir un médecin et une infirmière en train de discuter. En premier lieux, nous ne leur avions pas prêter beaucoup attention, mais quand nous sommes passés près d'eux, Suzuki-san a entendu qu'ils parlaient de Mouri-san. » déclara Ai d'un ton sérieux.
« C'est vrai. » confirma Sonoko en se levant et en s'approchant du groupe. Maintenant qu'ils la voyaient, ils pouvaient tous constater que ses yeux étaient rouges, signe qui indiquait qu'elle avait pleuré. « J'ai entendu un bout de leur conversation et quand j'ai entendu qu'ils parlaient de Ran, je n'ai pas pu m'empêcher de les interrompre en leur demandant s'ils parlaient de son état de santé, j'avais peur que ses jours soient… » elle n'osa pas terminer sa phrase et baissa ses yeux.
« Ils discutaient bien de l'état de Ran-san. En fait, ce médecin se renseignait auprès de l'infirmière sur son état et quand Sonoko-san les a interrompus, le médecin demandait le numéro de chambre de Ran-san. » déclara Tsuburaya-kun.
« Et j'ai trouvé ça étrange, je me suis tout de suite demandé pourquoi un médecin qui se renseigne sur l'état de santé d'une patiente, ne connait pas le numéro de sa chambre. Ensuite, j'ai remarqué une forme étrange dans la poche de sa blouse, ça m'a interloqué… » poursuivit la scientifique rétrécie.
« Et à ce moment-là, Ai-chan a été incroyable ! » s'exclama Ayumi. « Elle a demandé à ce soi-disant médecin ce que c'était et pendant qu'elle faisait ça, elle s'est approchée de lui, a mis sa main dans la poche de sa blouse et y a sorti une bouteille de saké. » ajouta-t-elle avec admiration vis-à-vis de Haibara.
« Et quand Haibara a vu ce que c'était, elle lui a dit qu'elle croyait que les médecins n'avaient pas le droit de boire de l'alcool sur leur lieu de travail. Et là le type a arraché la bouteille de ses mains, nous a poussé et est parti en courant en se dirigeant vers l'ascenseur. » dit Genta.
« Après on s'est précipité dans la chambre de Ran- onēsan, pour prévenir qu'il y avait un médecin suspect, qui voulait aller dans sa chambre et c'est à ce moment-là qu'on est tombé sur Chiba-keibu et qu'on lui a tout raconté. » termina la petite Yoshisa.
« Je vous remercie les enfants. » fit l'inspecteur au chapeau. « Pouvez-vous me dire à quoi ressemblait cet individu s'il vous plaît ? »
Les quatre enfants décrivirent l'homme, il s'agissait selon Haibaira d'un homme qui n'avait pas plus de 25 ans, mesurant environ 1m75. Les trois autres avaient quant à eux indiqué qu'il avait de grosses lunettes semblables à celles de Conan, une moustache en trait de crayon et des cheveux noir mi-long. Pendant que les détectives boys parlaient, Takagi notait soigneusement dans son carnet leurs déclarations.
« Oi Keibu-dono, j'espère que vous allez mettre ma fille sous haute protection, après ça. » dit le détective Mouri en jetant un regard dur à son ancien collègue, une fois que les enfants eurent terminé.
« Ne vous inquiétez pas pour ça Mouri-kun. Chiba-kun ainsi que d'autres de mes hommes resterons devant sa chambre. » assura Megure. « J'appelle immédiatement du renfort et pendant que je fais cela, Takagi-kun tu vas venir avec moi. On va s'assurer que la sécurité n'ait laissé sortir personne. Je ne manquerais pas de vous informer si nous avons du nouveau. » annonça-t-il avant de quitter la chambre suivi de près par Takagi.
« Les Toyama, Heiji et moi allons aussi nous absenter. Nous devons prendre des chambre à l'hôtel et nous avons besoin de nous reposer un peu. » déclara finalement Heizô se sentant lui-même épuisé à cause de ces dernières heures. Il aurait bien aidé les inspecteurs de Tokyo, mais étant un homme consciencieux, il savait qu'il serait plus utile après un peu de repos. « Oui Heiji ! Nous avons tous besoin de nous reposer ! » ajouta-t-il sèchement voyant que son fils s'apprêtait encore une fois à rétorquer. « Si vous avez du nouveau, n'hésitez pas à me contacter. Toyama et moi essayerons de notre côté de revenir le plus rapidement. » dit-il en s'adressant particulièrement au faux-enfant, qui était celui avec lequel il avait l'habitude de communiquer.
« Et qu'importe l'heure, si vous avez la moindre nouvelle qui concerne Kazuha, n'hésitez pas à appeler. » ajouta Ginshiro. Il voulait lui aussi rester pour aider, mais il était avec sa femme et il était conscient que cette dernière avait besoin de dormir. Il voulait également être à ses côtés, le plus possible pour l'épauler étant donné la situation.
Tout le monde dit au revoir aux Toyama et aux Hattori alors que ces derniers quittèrent à leur tour la chambre. Après le départ de ces derniers, les parents de Ran, Sonoko, ainsi que les enfants y compris Conan et Ai focalisèrent tous leur attention sur l'adolescente plongée dans le coma. Ils étaient tous préoccupés par sa santé et sa sécurité.
« Je vais rejoindre Megure-keibu, avec la description que les enfants ont donnée, il ne me sera pas difficile de remarquer cet individu. En tout cas, je ne peux pas rester là les bras croisées. » dit soudainement Kogoro, quinze minutes après le départ des osakiens. Il commença à se diriger vers la porte, avant de se tourner vers son épouse. « Eri s'il te plaît, veille sur notre fille. » demanda-t-il en la regardant droit dans les yeux. L'avocate rougit d'admiration face à la détermination que son mari dégageait, elle répondit avec un hochement de tête.
« Je viens avec vous Ojisan ! » déclara Conan alors que le père de l'adolescente commençait à ouvrir la porte. Les paroles de l'homme l'avaient sorti de ses pensées, il réalisa que lui aussi devait agir ne serait-ce que pour sa petite-amie. Il voulait rester près d'elle, mais il savait que cela ne lui permettrait pas d'avancer sur l'affaire.
« Non Conan. » refusa l'homme calmement et en s'accroupissant pour s'adresser au faux-enfant. « Je…Il vaut mieux que tu restes auprès de Ran, ta présence lui fera certainement beaucoup bien. » ajouta-t-il. Sous le choc de ces paroles, le petit tokyoïte n'insista même pas. Kogoro, son 'oncle' qui le qualifiait le plus souvent de 'pique-assiette' venait de lui parler avec une douceur qui ne lui connaissait pas. Décidemment, il semblait que le détective Mouri, lui montrait plus d'affection depuis qu'il avait donné son sang.
Le père de Ran se releva et s'apprêtait à enfin quitter les lieux, quand quelqu'un d'autre l'interpella.
« Kogoro-san, attendez ! » fit Haibara.
« Oui ? » dit-il en se retournant un peu étonné que la petite fille si peu bavarde habituellement, souhaite lui parler.
La scientifique rétrécie mit une main sur le pantalon du détective et s'accroupit pour regarder ses chaussures.
« Qu'est-ce que ? » Il était assez déconcerté de l'attitude étrange de l'enfant.
« Je suis désolée, je pensais que vos lacets étaient défaits. J'avais mal vue. » s'excusa-t-elle avec un sourire embarrassé.
« Euh d'accord. » répondit-il avec un sourcil levé, avant de quitter la chambre.
Conan avait également trouvé étrange le comportement de la fausse petite-fille, il la regarda et avant même qu'il ne puisse lui dire quoi que ce soit…
« Edogawa-kun, tu peux me montrer où sont les toilettes. » demanda-t-elle en se tournant vers lui.
« Qu… ? » fit-il interloqué, mais une seconde après il comprit que cela signifiait qu'Ai voulait s'entretenir avec lui en privée. Il hocha simplement la tête.
« Moi aussi je veux aller au toilette. » déclara Ayumi.
« Plus tard. Il faut que vous restez auprès de Mouri-san, pendant notre. Je peux compter sur vous ? » répondit Haibara.
« Pas de soucis ! » répondirent fièrement les détectives boys, ce qui amusa un peu la mère de Ran.
Les deux faux-enfants quittèrent à leur tour la chambre de l'adolescente. Ils passèrent devant l'inspecteur Chiba. Haibara proposa qu'ils se rendent en salle d'attente au rez-de-chaussée pour qu'il puisse parler.
Une fois arrivée là-bas, ils s'assirent côte-à-côte sur des chaises assez éloigné des autres visiteurs.
« Alors Haibara, dis-moi pourquoi voulais-tu me parler ? » questionna Conan à voix basse.
« Qu'est-ce qu'il t'arrive Kudô-kun ? C'est l'état de Mouri-san qui te ramollit ? Pourtant tu étais plus dégourdit quand elle était amnésique ! » demanda-t-elle en regardant sérieusement le détective.
« Comment ça ? » fit-il en fronçant les sourcils.
« Tu n'as même pas insisté avec Kogoro-san ? Tu ne veux pas savoir s'ils ont attrapé cet homme ? »
« Si, mais… » Il baissa la tête, ce que Kogoro lui avait dit l'avait certes déconcerté, mais il n'y avait pas que ça, l'état de Ran le perturbait vraiment. Il avait peur de la laisser, ne serait-ce qu'une seconde.
« Tiens, heureusement j'ai eu le réflexe de mette un micro sur le pantalon de Kogoro-san. » déclara-t-elle après avoir soupiré et en lui sortant sa paire de lunettes de la poche de son blouson.
« Merci Haibara. » dit-il un peu surpris, mais comprenant le comportement étrange qu'elle avait eu avec son oncle. Il prit les lunettes, retira les siennes pour mettre les autres sur son nez.
Le père de l'adolescente se trouvait déjà avec Megure et Takagi, il écouta pendant un bon moment ce qu'ils se disaient. Au bout d'une heure, il enleva les lunettes de son nez avec un air grave.
« J'imagine qu'ils n'ont trouvé aucun homme qui corresponde à notre description. » osa demander la fausse enfant voyant le visage du garçon.
« C'est exact. Et ils n'ont même pas pu se servir des caméras de surveillance, elles ont été piratées. » dit-t-il. « Encore… » se dit-il alors que son visage s'assombrit encore plus. Une interrogation lui vint soudainement à l'esprit. « Dis-moi Haibara, quand tu étais en face de cet homme, est-ce que tu as senti qu'il pouvait s'agir d'un homme de l'organisation ? »
« Non. J'ai senti qu'il n'était pas net, mais pas au point de faire partie de l'organisation. »
« Si cet homme était bien celui qui a poignardé Ran, cela signifie qu'il y a un peu de risque que les responsables soient les hommes en noir. Mais il faut que je me ressaisisse et que j'enquête. Il faut tout d'abord que j'aille au théâtre. » planifia-t-il pensif.
« Kudô-kun ? » fit Ai le voyant plongé dans ses pensées.
« Haibara, c'est bien Hakase qui vous a déposé ? Où est-il ? » questionna-t-il en se tournant vers elle.
« Il avait une course à faire, mais il a dit qu'il reviendrait. Je pense qu'il ne devrait pas tarder. »
« Bien quand il reviendra, je lui demanderais de me déposer au théâtre. Il y a un point que j'aimerais éclaircir là-bas. » se dit-il avec un visage sérieux.
Ici il y a deux références :
-À la recherche d'un talisman embarrassant / The Whereabouts of the Embarrassing Charm. Files 8-10 (693-695)
-le film 4 : Mémoire assassine / Captured in Her Eyes
