Kazuha se réveilla groggy, elle était déboussolée, sa tête battait, était-elle blessée ? Elle ne savait pas où elle était, ni pour quelle raison il faisait si sombre. Elle réalisa par la suite, qu'elle était bâillonnée et ligotée à une chaise. Constatant la situation dans laquelle elle se trouvait, la peur eu raison d'elle. Alors que ses battements de cœur s'accéléraient, la panique s'afficha sur son visage. A travers son bâillon, elle essaya de crier le premier prénom qui lui venait à l'esprit…celui d'Heiji. L'adolescente s'agita pendant au moins dix minutes, mais elle fut rapidement rattrapée par l'épuisement. Elle avait faim et soif et elle se posait plusieurs questions. Depuis combien de temps avait-elle été kidnappée ? Où était Ran ? Qui d'après ses derniers souvenirs, se trouvait avec elle sur le parking du théâtre Sora. Mais ces questionnements furent interrompus, quand une faible lumière provenant de derrière éclaira la pièce. Elle entendit ensuite des pas, quelqu'un était en train de s'approcher d'elle. Son ravisseur peut-être ? Dans tous les cas, il y avait bien maintenant face à elle, une personne qui se tenait devant elle. Elle regarda l'individu, en écarquillant les yeux.
« KAZUHA ! » hurla Heiji. Il se réveilla l'air apeuré et en sueur. Il se trouvait dans la chambre d'hôtel qu'il partageait avec son père.
Deux heures auparavant, Hattori Heizô avait réservé deux chambres à l'hôtel Beika, une pour son fils et lui et une autre pour les Toyama. Alors que les parents de Kazuha étaient directement allés dans leur chambre, le surintendant avait traîné son fils au restaurant de l'hôtel, afin qu'ils puissent déjeuner. Le détective de l'Ouest avait tenté de protester, préférant aller aider la police à chercher sa petite-amie, mais bien entendu son père ne l'avait pas écouté. Il ne tenait pas à ce que le garçon s'effondre parce que ce dernieir, n'avait rien mangé. Pendant le repas, bien qu'il savait que son corps lui réclamait de la nourriture, Heiji peinait à manger avec appétit. Au vu de la situation, il était normal que l'osakien n'ait pas le moral suffisant pour savourer pleinement son repas. Il avait quand même réussi à manger la moitié de son karé raisu et son père n'avaient pas insisté pour qu'il se force à finir.
Après le repas, ils s'étaient rendus dans leur chambre, il avait indiqué à l'adolescent qu'il fallait qu'il se repose un peu avant de rejoindre Megure, Conan et les autres. Il lui promit néanmoins, de le réveiller, s'il recevait un appel de la police de Tokyo. Le jeune homme était agacé, il avait déjà remarqué, qu'Heizô était devenu légèrement plus protecteur depuis qu'il avait été amnésique et qu'il avait été enlevé par Harukaze. Et pour lui, avoir son père en mode 'papa poule' était mal tombé.
Afin d'éviter d'avoir le surintendant sur son dos encore une fois, l'osakien avait fait mine de s'endormir, mais en réalité, il attendait la première occasion pour s'échapper. Malheureusement pour lui, le sommeil l'avait rattrapé, le fait d'être allongé l'avait vraiment fait tomber dans les bras de Morphée. Cependant une fois assoupit, il fit ce rêve ou plutôt ce cauchemar sur Kazuha…Voir la terreur sur le visage de sa petite-amie, alors qu'elle faisait face à un individu apparemment terrifiant, l'avait réveillé en sursaut.
« 'Tain encore un cauchemar…Est-ce que c'était la réalité ? Ça signifierait que Kazuha est vivante ? » se demanda-t-il alors qu'il se frottait les yeux pour chasser la fatigue. Il se souvint en même temps, qu'il n'était pas seul dans la pièce. Il tourna sa tête en direction du lit de son père, pour constater que ce dernier s'était finalement endormi. Le cri qu'il avait poussé, n'avait visiblement pas réveillé le surintendant, il semblait que lui aussi avait besoin de sommeil. Le détective de l'Ouest décida donc de profiter de cela, pour sortir.
Une fois hors de sa chambre, il sortit son téléphone de sa poche pour téléphoner à Conan.
« Hattori ? Tu es réveillé ? J'hésitais à t'appeler, je ne savais pas si tu dormais… » répondit le petit détective, après avoir décroché.
« Non, je ne peux pas me permettre de dormir, alors que Kazuha a disparu… » fit Heiji d'un ton grave, alors qu'il marchait dans les couloirs. « Mais bon, je t'avoue que je me suis assoupi un moment et j'ai rêvé d'elle…Elle était séquestrée dans un endroit sombre et… »
« Hattori… » coupa-t-il. « Ne me dis pas que t'es encore sur tes histoires de rêves ?! » Il était à moitié agacé, sa priorité était de se concentrer sur le coupable qui s'en était pris à Ran. Il n'était donc vraiment pas d'humeur à écouter les élucubrations de son ami.
« Bien sûr que je suis encore sur ces histoires comme tu dis ! » rétorqua-t-il sèchement. Il était assez irritable entre son manque de sommeil, la situation et le fait que son meilleur ami ne paraissait pas le prendre au sérieux. « Je te signale que la dernière fois que j'ai rêvé d'elle, elle était en danger…et regarde ce qu'il s'est passé ! »
« Ecoute… » commença-t-il après un soupir. « Le plus important, c'est qu'on se concentre sur l'affaire. » Le garçon aux yeux bleus ne voulait pas se disputer avec l'osakien, ce n'était pas le moment. « Si je voulais te contacter, c'est pour savoir si tu voulais venir avec moi au théâtre pour enquêter. » Il voulait en venir directement au but.
« Tu y vas là ? »
« Oui, je suis avec Hakase, on est encore sur le parking de l'hôpital, mais on peut faire un détour pour venir te chercher ? »
« Bien sûr. » accepta-t-il sans hésiter. Le détective de l'Ouest n'était pas du genre à se tourner les pouces et encore moins quand il s'agissait de la fille qu'il aimait.
« D'accord. Tu es à l'hôtel Beika ? C'est ça ? »
« Oui. Mais vu que je ne veux pas qu'Oyaji me tombe dessus. Je préfère qu'on se retrouve au moins à quelques rues de l'hôtel. » préféra l'adolescent. Son père était peut-être encore en train de dormir, mais il était tout de même conscient que le surintendant pouvait se réveiller et le trouver en train d'errer dans les couloirs. De plus, il ne souhaitait pas non plus tomber sur Ginshiro. Sur le chemin de l'hôtel, le père de Kazuha ne lui avait pas adressé un seul mot, ni même un regard. Il avait l'impression que l'homme ne lui pardonnerait jamais… « J'ai remarqué un parc pas loin quand nous nous rendions à l'hôtel. Vous voyez où ? » questionna-t-il.
« Oui. T'inquiète, on se rejoint là-bas. »
« D'accord à plus tard. » Il raccrocha. « Je ferais mieux d'éviter de tenter de reparler à Kudô, de ce rêve…ça risque de finir en querelle et ce n'est pas le moment de se disputer. On doit rester uni, pour résoudre cette enquête et surtout pour les filles… » se dit-il alors qu'il descendait les escaliers qui menaient à la sortie du bâtiment. Il finit par sortir et se retrouva sous une pluie battante. Le malheureux était sorti de sa chambre, sans même avoir pris sa veste ou sa casquette. Ne voulant prendre aucun risque par rapport à son père qui se trouvait toujours en haut, il choisit de ne pas remonter chercher ses affaires et de se rendre quand même au parc, malgré la pluie et les rafales de vent.
L'adolescent ne paraissait cependant pas gêné par le mauvais temps, il pensait surtout à son cauchemar. Était-ce un autre présage ? Kazuha, était-elle vraiment séquestrée quelque part ?
« Je n'arrive pas à comprendre…d'abord je fais un rêve où elle se fait tirer dessus et elle disparait…et là je la vois séquestrer et apeurer…Qu'est-ce que ça veut dire ? » se demanda-t-il en marchant les mains dans les poches avec un visage concentré. « …où peut-elle bien être ? » Il sortit ses mains de ses poches et serra ses poings de frustration. « Arg… je ne sais même pas si je dois me fier à ça ou si je dois l'ignorer…Mais c'est vrai, que pour le moment, l'explication la plus plausible est qu'elle ait été kidnappée. » Il finit par arriver près du fameux parc, devant celui-ci il y avait un abri de bus désert. Il alla s'y abriter, alors qu'il était toujours en pleine réflexion. « Dans tous les cas, il faut que je retienne une chose…Kazuha est peut-être vivante quelque part…Non… » se dit-il alors qu'il serra ses poings d'avantage au point que ses phalanges devinrent blanches. Il sentit également son corps trembler, quoi qu'il ne pouvait dire si c'était à cause du froid ou de son état d'esprit. « Kazuha est vivante quelque part et je dois la retrouver. Je ne peux pas me permettre de me laisser ronger par la culpabilité, il faut que je sois focus pour la retrouver ! » A ce moment-là, une détermination pouvait se lire sur son visage trempé. Son expression n'avait rien avoir avec celle qu'il affichait quand il était motivé à résoudre une enquête banale, il y avait quelque chose de plus…la rage.
Après ça, il sortit de nouveau son téléphone et appela quelqu'un de son répertoire…Ce n'était pas Kudô…mais Kazuha. Bien sûr, il ne s'attendait pas à ce que cette dernière décroche. Ginshiro avait bien entendu tenter de la joindre, mais en vain…et même le traceur qu'il avait installé sur le téléphone de sa fille, c'était malheureusement vu inutile. Cependant, malgré le fait, qu'Heiji savait qu'il tomberait directement sur la messagerie de sa petite-amie, il porta son portable à son oreille.
« Kazuha…C'est moi…je ne sais pas si tu entendras ce message, un jour…Mais écoute, je te sauverai, tu sais pourquoi ? Car ce jour-là…après qu'on ait failli tomber de cette falaise, je m'étais promis une chose…que je ne te laisserais pas mourir et cela même au péril de ma vie. Alors tiens bon, Kazuha, tiens bon s'il te plaît, je serais-là pour toi, quoi qu'il arrive ! Je t'aime ! » déclara-t-il fermement avant de raccrocher.
Une fois son message vocal envoyé, il attendit calmement son ami et le professeur. Pendant qu'il patientait, il fixait tendrement son o-mamori qui était accroché à son téléphone.
« Aho… Quand je pense que tu es sans ton o-mamori…tu y tiens tant. » pensa-t-il.
Au bout de quinze minutes d'attentes, l'osakien pu voir arriver vers lui une coccinelle jaune. Dès qu'il la vit, il se leva et sortit de son abri afin que le conducteur puisse le voir. Une fois qu'il fut repéré, la voiture s'arrêta devant lui.
« Grand ciel ! Heiji-kun tu es trempé ! » s'exclama Agasa une fois qu'Heiji fut monté par la porte arrière de la voiture.
« Je n'avais pas de parapluie…Mais bon ça n'a pas d'importance, le théâtre est loin ? » voulait-il savoir, bien qu'il commençait à frissonner.
« Environ trente minutes de route. » répondit Conan qui se trouvait assis sur le siège passager avant. « Tiens prends ça au moins. » Il lui tendit un paquet de mouchoir.
« Merci. » accepta-t-il en le prenant. « Alors quel est le plan ? On va aller sur le parking où a été retrouver neechan ? » demanda-t-il en s'essuyant le visage.
« On va faire ça oui, mais on va aussi mener notre enquête auprès du personnel. Je veux avoir leur version… »
« Tu penses que ceux qui étaient là hier soir, seront présents cet après-midi ? »
« J'ai vu sur le site, qu'une représentation des « Amants des étoiles » était prévue pour 15h. Avec un peu de chance, certains des agents d'hier soir seront là-bas. » souhaita le faux enfant à haute voix.
« Tu veux surtout voir ce fameux vigile à lunette de soleil ? » sembla deviner l'osakien.
« Ouais en quelque sorte… » avoua l'autre.
« J'ai bien vu qu'il t'intriguait, surtout quand tu as demandé à Takagi-keiji s'il avait vu un agent avec des lunettes de soleil, mais comme il a dit, si ça se trouve ils les avaient sans doute enlevés. Et nous ne devons pas négliger le principal suspect, ce type jaloux de Tôdô Hiroto. »
« T'as pas tort. » fit le garçon aux yeux bleus bien qu'étant pensif.
« Mais dis-moi, Megure-keibu a pu coincer cet individu déguisé en médecin ? »
« Non malheureusement… »
« C'est pas possible… » Il secoua la tête. « En y repensant…si ça se trouve, ce mec devait être complice ou même pire, ça devait être le gars qui s'en est pris aux filles.
« J'ai pensé la même chose, figure-toi. Mais c'est vrai, que si ça se trouve, il y a plusieurs coupables impliqués dans cette histoire. »
« Probablement. »
Durant le reste du trajet, Conan raconta à son ami, ce qu'il avait pu obtenir comme informations en écoutant les inspecteurs Megure, Takagi et le père de Ran, alors que ces derniers recherchaient l'individu. En effet, à cause de l'appel de Chiba, l'homme à chapeau n'avait pas eu le temps d'expliquer aux familles des victimes, les détails sur le déroulement de l'enquête. Mais après avoir raccroché avec un agent de la police scientifique qui venait avec son équipe de terminer les prélèvements sur le parking, Megure fit un compte-rendu à Kogoro de l'avancement de l'enquête. Le professeur Agasa qui les écoutaient silencieusement tout en se concentrant sur la route, remarqua à quel point les deux détectives paraissaient épuiser, notamment Heiji. Il se demandait combien de temps pourraient-ils tenir dans cet état. Cependant, les garçons trop focus sur leur enquête ignoraient leur fatigue.
Ils finirent enfin par arriver devant le théâtre Sora, Hakase se gara sur le parking, celui-ci se trouvait devant l'entrée principal du bâtiment.
« Ne Kudô, si j'ai bien compris, ils ont fini les prélèvements sur le parking ? » demanda l'adolescent à la peau mate.
« Oui. D'après ce que j'ai entendu, ils auraient trouvé une trace de sang qui se trouvait, non loin de là où Ran a été retrouvé. Ils pensent que ce n'est peut-être pas son sang mais celui… »
« Celui de Kazuha ?! » pâlit l'osakien.
« On en saura plus bientôt, j'ai l'intention d'appeler Megure-keibu, en tant que Kudô Shinichi. » annonça-t-il d'un ton grave.
« Et et… là on va à l'endroit, où ils ont trouvé Neechan ? » demanda l'adolescent en se reprenant.
« C'est ça. » affirma son ami en hochant la tête, sans pour autant le regarder.
« Ça t'ennuie pas trop ? Je veux dire… » commença-t-il d'un air coupable en sachant que pour son meilleur ami, ça ne serait pas forcément facile, qu'il se retrouve si tôt sur une scène de crime où sa petite-amie a été retrouvée en sang.
« Non t'en fait pas ! On n'est pas trop loin de toute façon… » répondit le tokyoïte calmement, toujours le regard fixe.
Après être descendus du véhicule, Heiji, Conan et Hakase marchèrent quelques mètres en suivant silencieusement le détective rétréci, bien que ce dernier affichait un visage assez sérieux, on pouvait deviner qu'il appréhendait tout de même de se retrouver à nouveau sur cette scène.
Quand ils finirent par arriver près des fameuses places de parking où Ran avait été retrouvé, le faux-enfant s'arrêta nette sans dire un mot.
« C'est ici ? » demanda le jeune homme.
Le petit détective lui répondait d'un hochement de tête et regardait le sol avec un air grave. Tout avait été nettoyé, on n'aurait même pas dit que quelques heures plus tôt, il y avait eu un drame. Il repensait que la veille, ce même endroit était balisé, avec la karatéka…au sol et inconsciente, alors que les ambulanciers la prenaient en charge. Il s'était senti si impuissant face à cette scène, il ferma les yeux et serra les poings rien qu'en y repensant.
« Ran, je te promets que coute que coute, je trouverais celui qui t'a fait ça… » se dit-il avec un visage déterminé similaire à celui qu'avait eu l'osakien une heure avant.
Heiji était également pensif, il était conscient qu'il se trouvait sur lieux où sa petite-amie avait probablement été kidnappée. Son regard tomba ensuite sur son meilleur-ami qui lui tournait le dos, il savait que ses pensées étaient orientées vers une seule personne…Ran.
« Kudô je peux comprendre ce que tu ressens…ta petite-amie est dans le coma à cause de celui qui a probablement kidnappé la mienne… » pensa-t-il en ne quittant pas le garçon des yeux.
L'adolescent rétréci sentit un regard intense qui pesait sur lui, en se retournant, il constata qu'il s'agissait de celui de son ami. Il ne parla pas verbalement, mais il pouvait deviner parfaitement à quoi le détective de l'Ouest pensait.
« Hattori… » Il baissa la tête. « C'est vrai que je ne suis pas seul à vouloir trouver cette personne…Mais ne t'inquiète pas Hattori parce qu'ensemble… » ajouta-t-il en relevant la tête pour regarder de nouveau l'osakien.
« …nous allons pour les filles… » pensa Heiji en continuant à le fixer. On aurait dit qu'à présents les deux garçons étaient connectés.
« …résoudre cette enquête ! » pensèrent les deux détectives simultanément.
« Atchoum ! » éternua le jeune homme à la peau mate, coupant par la même occasion le jeu de regard.
« Oi Heiji-kun, tu t'enrhumes ? » s'enquit Hakase avec un air soucieux.
« Ouais sûrement. » dit-il en reniflant et en haussant les épaules. La pluie avait certes cessé, mais la température actuelle était toujours assez froide. De plus, le garçon était en t-shirt et il ressentait de ce fait toujours de légers frissons.
« Hakase tu n'aurais pas une veste ou un pull-over pour lui ? » demanda Conan en constatant que l'osakien avait froid.
« Je vais voir ça dans la voiture. » annonça le vieil homme.
« Non merci, ça i… » commença à dire l'osakien, avant d'être coupé par un second éternuement.
« Oui Hakase, va vérifier dans la voiture. » demanda le tokyoite, ignorant le refus de son ami. « Pendant ce temps, nous irons à l'intérieur, pour interroger le personnel et pour que tu puisses te réchauffer par la même occasion. » ajouta-t-il en regardant l'adolescent.
« D-D'accord. » accepta Heiji, cette fois-ci sans rechigner, il était dans un sens mal à l'aise qu'on se préoccupe de lui, alors qu'il considérait qu'il y avait bien plus urgent que ses frissons. Il pouvait sentir également que sa tête commençait à lui faire mal. Le fait d'être en manque de sommeil, plus le fait de ne pas avoir assez mangé et sortir sous la pluie…tout cela ne faisait en rien bon ménage. « Génial une migraine… » pensa-t-il. Il espérait que ce début de rhume ne s'aggrave pas et surtout ne soit pas un handicap par rapport à l'affaire.
Alors qu'Agasa retourna à sa voiture, les deux détectives marchèrent côte à côte en direction de l'entrée principale du théâtre. Pendant qu'ils avancèrent, une hypothèse vint au petit détective.
« Hattori, je viens de penser à quelque chose. »
« Quoi donc ? »
« Je pensais à ce que Megure-keibu nous avait dit par rapport au stun-gun qu'ils auraient trouvés sous une voiture. A mon avis, il est possible que celui qui a fait ça à Ran, l'ait perdu alors qu'elle essayait de se défendre contre lui. » déclara-t-il en mettant une main sur son menton.
« Tu crois ? Maintenant que j'y penses c'est vrai que Neechan n'est pas du genre à se laisser à attaquer, sans se défendre…Ni Kazuha d'ailleurs… » soupira-t-il.
« Tu n'as pas tort…Mais il est possible qu'il ait pris Kazuha-chan par surprise en l'attaquant par derrière. »
« C'est vrai… » accorda-t-il en fronçant les sourcils. « Alors tu supposes aussi que Kazuha a été kidnappé par ce type ? »
« Pour moi ce serait la possibilité la plus plausible. Mais…ce matin, je vous disais à ton père et toi, que je n'écartais pas la possibilité que ce soit un coup des hommes en noirs, mais là je suis presque sûr qu'ils n'ont rien à voir dedans. »
« Comment ça ? » fit Hattori d'un air intrigué.
« Tout à l'heure j'ai parlé à Haibara en privé, quand elle a vu ce faux-docteur à la bouteille de saké, elle n'a pas senti qu'il appartenait à l'organisation. »
« Elle a une sorte de détecteur à homme en noir ? » comprit l'adolescent à la peau mate.
« On peut dire ça. » répondit-il alors qu'ils montèrent les escaliers qui menaient à la porte d'entrée.
« Ça signifie…qu'on a affaire à un individu dangereux, qui est capable de poignarder une ceinture noire de karaté… » conclut le détective de l'Ouest.
« Ouais… » soupira Conan en ouvrant la porte.
A l'intérieur, il n'y avait pas grand monde, la représentation prévue au programme avait probablement commencer. Les seules personnes qui étaient présentent étaient l'hôtesse d'accueil qui se trouvaient derrière le guichet et un agent de sécurité qui se trouvaient debout, derrière le comptoir en train de parler à la femme. Tous les deux ne semblaient pas avoir plus de vingt-cinq ans.
A la seconde où le petit-détective vit cet agent, quelque chose l'interpela, un détail qu'il n'avait pas pris en compte jusqu'à présent.
« Il y a quelque chose qui m'intrigue. » déclara le petit détective, alors que lui et son ami s'avancèrent en direction de l'accueil.
« Quoi donc ? » fit le détective de l'Ouest.
« Hier soir, il y avait quand même un assez grand nombre de vigiles. »
« Et alors ? »
« Il y en avait plus de dix et dix agents de sécurité, c'est à peu près, le nombre nécessaire pour un festival…pas pour une simple représentation théâtrale… » Il s'arrêta et mit de nouveau sa main sur son menton.
« Tu n'as pas tort. » dit l'osakien en imitant son ami. « Tu penses qu'il y avait une raison particulière pour qu'ils aient fait venir autant de vigiles ? »
« On ne va pas tarder à le savoir. » déclara-t-il en reprenant sa marche et en s'approchant du vigile et de l'agente d'accueil. « Excusez-moi ? » dit-il de sa voix enfantine.
« Le spectacle a déjà commencé les jeunes, vous êtes en retard… » commença l'homme, interrompant par la même occasion sa conversation avec la femme.
« On n'est pas ici pour la représentation, mais pour ce qu'il s'est passé hier soir. » répondit Heiji.
« Oh…Maintenant je te reconnais boya, tu étais là, quand la jeune fille qui a été retrouvée blessée a été prise en charge. » dit l'agent avec une mine compatissante.
« On parlait justement de cette histoire… » ajouta l'hôtesse d'accueil en regardant l'homme.
« Vous faisiez partie du groupe de vigile qui a trouvé Ran-neechan ? »
« En fait, c'est moi qui l'aie trouvé et qui aie appelé les secours… » admit l'homme tristement.
« Quoi ?! » s'étonnèrent les deux détectives.
Maintenant qu'il y pensait, Conan ne savait pas exactement comment Ran avait été découverte. La veille, au milieu de la panique générale, on lui avait seulement expliquer que la jeune fille avait été trouvée blessée à l'arme blanche. Sous le choc à la vue de sa petite-amie ensanglantée et voyant les vigiles compresser sa blessure, il était complètement focalisé sur elle et cela pendant un bon nombre de minutes. Ce n'est qu'au bout d'un long moment qu'il s'était souvenu que la jeune fille n'était pas seule et qu'il s'était renseigné pour savoir si quelqu'un avait vu Kazuha. Il avait bien sûr essayé de téléphoner à l'adolescente à queue de cheval plusieurs fois, avant de confirmer qu'elle avait effectivement disparu. Une fois la police arrivée, il les avait averti de la disparition de l'osakienne.
« Mais comment vous…vous l'avez trouvé ? Est-ce qu'elle était consciente quand…» commença à demander le garçon aux yeux bleus.
« Ikumi. » Il se tourna vers la jeune-femme. « Tu penses que je pourrais utiliser le bureau du directeur, pour parler aux gamins ? »
« Oui, il ne devrait pas y avoir de soucis, il est parti il n'y a pas longtemps pour se rendre au commissariat, par rapport à cette histoire justement. »
« Il s'y est rendu ? » souligna le tokyoïte intrigué.
« Super ! Passe-moi la clé de son bureau. »
L'agente d'accueil lui donna les clés et il fit signe aux deux garçons de le suivre. Après avoir emprunté un ascenseur qui menait au dernier étage du bâtiment, ils finirent par se retrouver devant la porte d'un bureau. Le vigile l'ouvrit et ils purent enfin y entrer, mais une fois à l'intérieur, ils constatèrent rapidement qu'il faisait froid.
« Pardonnez-moi pour la clim, j'avais oublié que depuis un moment, le directeur se plaignait qu'elle avait un problème. » déclara l'homme embarrassé en voyant que les deux jeunes commençaient déjà à frissonner, notamment l'osakien.
« Génial j'avais vraiment pas besoin de ça. » se dit Hattori ennuyé, alors que ses maux de tête ne s'arrangeaient pas. Il remarqua également que son ami le regardait avec un air soucieux.
« Si vous voulez, on peut changer de bureau ? » proposa l'agent.
« Non ça ira ! » s'exclama Heiji, avant même que Conan n'eut le temps de répondre. Il se sentait certes encore plus malade à cause de la clim, mais il tenait à savoir ce que cet homme avait à dire et cela, le plus rapidement possible.
« Asseyez-vous dans ce cas. » dit-il en leur montrant deux canapés qui se trouvaient au centre du bureau.
Alors que les deux détectives prirent place sur l'un des canapés, l'homme s'assit sur celui qui se trouvait en face.
« Tout d'abord, permettez-moi de me présenter. Je suis Amamiya Takafumi et la charmante hôtesse avec qui j'étais en train de discuter est ma fiancée Segawa Ikumi. »
« Enchanté. » dirent les garçons en le saluant respectueusement.
« Si j'ai bien compris, toi tu vis avec la jeune fille qu'on a retrouvé hier soir. Et toi qui es-tu ? » demanda-t-il en regardant l'adolescent à la peau mate.
« Je suis Hattori Heiji, détective lycéen d'Osaka. Ma petite-amie se trouvait avec Ran-chan et le gamin au théâtre, mais…elle a disparu… »
« Oh c'est vrai, j'en ai entendu parler…D'ailleurs, un collègue qui a été interrogé m'a dit, qu'on lui avait demandé s'il avait vu une jeune fille avec une queue de cheval. Et je sais que toi boya, tu as demandé à certains de mes collègues, s'ils avaient trouvé la fille seule. » Il regarda l'enfant.
« C'est ça. » confirma Conan.
« Je suis désolé. Je sais également que les flics l'ont cherché toute la nuit, mais en vain… »
« Mais dites-moi. Est-ce que Ran-neechan était consciente, quand vous l'avez découverte ? Et comment l'avez-vous trouvé ? » redemanda-t-il d'un ton impatient.
« Oui elle était consciente et pour vous dire comment je l'ai trouvée, voilà ce dont je me rappelle… » commença-t-il. « Avec une collègue, on avait pour ordre de garder la porte principale de la salle où avait lieux la représentation. Hmm…et je voulais vraiment sortir dehors, je voulais aller prendre du…enfin récupérer ma bouteille d'eau. » déclara-t-il les yeux baissés. « …mais avec Ikumi à l'accueil, je savais que ça allait être compliqué, car que je savais que depuis son bureau, elle avait un ordinateur qui montrait en direct, les images du parking. En fait, je ne voulais surtout pas qu'elle me voit quitter mon poste et qu'elle me fasse la leçon pour avoir quitté mon poste sans raison valable. Vous savez, c'est quelqu'un de très à cheval sur le règlement… » Il se râcla la gorge, constatant, que cette information était inutile. « Enfin bref, à un moment, je me suis soudainement souvenu que les caméras ne fonctionnaient plus…Je crois que c'était à cause d'une histoire de piratage ou quelque chose comme ça. » poursuivit-il avec un air pensif.
« Et après ça ? » questionna le petit détective désireux de savoir la suite.
« Et s'il vous plaît, n'oubliez aucun détail. » ajouta le détective de l'ouest d'un ton assez exigeant.
« Eh bien, vu que je ne voulais pas passer par la porte principale, pour éviter qu'Ikumi ne me voit à l'accueil, je suis sortie par une issue de secours pour accéder au parking…Mais… » Il se gratta la tête.
« Mais quoi ? » fit le faux-enfant.
« Eh bien…Avant de sortir, je voulais dire à Midoriya, l'agent qui était censé se trouver devant cette issue, que je devais aller à ma voiture un instant, mais qu'il ne devait pas en parler à Ikumi. Mais bizarrement, il ne se trouvait pas à son poste. »
« Et vous savez pourquoi il n'était pas à son poste ? » questionna le garçon à la peau mate.
« D'après Ikumi, il serait venu la voir, pour lui demander si elle pouvait l'accompagner chez lui en voiture. D'après elle, il semblait très inquiet car sa mère malade ne lui répondait pas. »
« Il n'avait pas sa propre voiture ? » questionna Heiji.
« Apparemment non. » Il haussa les épaules. « En tout cas, tout à l'heure Ikumi me confiait que si elle ne l'avait pas accompagné, elle aurait peut-être vu les filles sortir… »
« Alors la seule personne qui aurait pu voir les filles quitter le théâtre, a dû s'absenter… » se dit Conan avec une expression dubitative.
« …Après ça, je suis sorti, mais en sortant, grâce aux lampadaires, j'ai aperçu une voiture blanche qui quittait le parking… » poursuit l'agent.
« Une voiture blanche ? » firent les deux jeunes.
« Oui. Sur le coup, je n'y ai pas prêté attention…Surtout que qu'à ce moment-là, je pensais à autre chose. Alors j'ai continué mon chemin, mais quand j'arrivais vers ma voiture, c'est là que j'ai vu la jeune fille…inconsciente au milieu de l'allée… » Il mit sa main sur son visage et émit un soupir, les deux détectives se figèrent en constatant que l'homme semblait ému, rien qu'en repensant à ce moment. « Dès que je l'ai vu, je me suis immédiatement approché d'elle. Elle baignait dans une mare de sang, mais était encore consciente, enfin si on peut dire, ses yeux était à peine ouverts… »
« Quoi ? » réagit le détective rétréci surpris. « Et elle a dit quelque chose, sur ce qu'il lui était arrivée ? »
« Elle a dit quelque chose effectivement…Quand je lui ai demandé ce qu'il lui était arrivé, elle a juste dit un prénom…quelque chose comme Shin…Shinobu…ou… »
« Shinichi ? » demanda le faux-enfant.
« C'est ça ! » confirma l'autre en claquant les doigt. « Elle a dit 'Shinichi aide moi'…»
