« Elle a dit 'Shinichi aide moi'… »

Conan blêmit après les paroles d'Amamiya, le fait d'avoir appris les derniers mots de sa petite-amie avant qu'elle ne perde conscience, l'avait profondément touché. Il avait eu l'impression de recevoir une nouvelle fois une balle au niveau de l'abdomen. L'adolescente se sentait-elle mourante, au point de prononcer ces paroles ? Le faux-enfants ne pouvait pas s'empêcher de se poser la question.

« Est-ce que ce…Shinichi est important pour cette jeune fille ? » questionna le vigile, en remarquant l'expression du petit tokyoïte.

Voyant son ami assez secoué par les dernières déclarations de l'homme, Heiji prit l'initiative de lui répondre et par la même occasion, de poursuive l'interrogatoire, car quelque chose le chiffonnait. En effet, l'inspecteur Megure n'avait jamais mentionner qu'une voiture blanche avait été aperçue.

« Il s'agit de Kudô Shinichi, son petit-ami... » répondit-il. « Mais dites-moi, vous avez raconté cette histoire de voiture à la police ? »

« Pour vous dire la vérité…je n'ai pas parler à la police…Quand j'ai trouvé la fille, j'ai immédiatement commencé à compresser sa blessure et en même temps j'ai appelé mes collègues avec mon talkie-walkie. Et après avoir appelé une ambulance, ils m'ont rejoint et l'un d'eux a pris ma place pour appliquer les premiers soins. Ensuite, au milieu de la panique générale, je suis parti en douce avant que la police n'arrive. J'ai été convoqué pour être interrogé en début d'après-midi, mais je ne m'y suis pas rendu. » avoua-t-il en grattant sa tête avec un air embarrassé.

« Nani ? » fit l'osakien surpris.

« Mais est-ce que vous vous rendez compte que chaque témoignage est crucial ! » s'indigna le détective rétréci alors qu'il avait entendu silencieusement, ce que l'homme venait d'avouer.

Takafumi détourna le regard, comme un enfant qui venait de se faire gronder à cause d'une bêtise.

« Il y a-t-il une raison pour laquelle, vous ne voulez pas vous rendre à la police ? » questionna le jeune homme à la peau mate d'un air intrigué.

« Eh bien, si je dis à la police, que c'est moi qui l'aie trouvé, je risque d'être suspecté… »

« Comment ça ? » fit le tokyoïte en fronçant les sourcils.

« Je n'ai pas envie d'en parler… » soupira-t-il. « Et puis si ça se trouve, mon témoignage ne fera pas avancer l'enquête… »

Mais Amamiya eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'il fut saisi assez violemment par le col par Heiji. Le détective de l'Ouest n'avait pas tardé à se lever et à attraper l'agent.

« Ecoutez aho ! Y a une adolescente dans le coma…une autre qui a disparu ! Et vous savez quoi ? Elle a peut-être été enlevé par celui qui conduisait cette foutue voiture que vous avez vue ! Si ça se trouve, elle se trouvait à l'intérieur. » cria-t-il alors qu'il avait complètement perdu son sang-froid. « Alors peu importe vos raisons à la con ! Vous devez aller témoigner ! » Le vigile le regarda d'un air atterré.

« Heiji-niichan calme-toi. » intervint le meilleur ami de l'autre, d'un ton assez glacial.

A ces mots, l'osakien lâcha l'homme, bien qu'il ressentait toujours de la colère vis-à-vis de ce dernier.

« Je sais…Je sais…que je devrais. » répondit-il d'une voix tremblante, alors qu'il se remettait de l'attaque du garçon. « Mais j'ai déjà été condamné pour violence et je sais que si je témoigne, je risque d'être suspecté à cause de mon passif… »

« Je vois… » commença Conan d'une voix calme. « Mais sachez une chose Amamiya-san, si vous êtes innocent, on le saura parce qu'il n'y a…qu'une seule vérité ! » dit-il d'une voix grave, sans ajouter son ton enfantin habituel.

L'agent de sécurité était surpris, du ton que venait de prendre cet enfant qui semblait à peine avoir sept ans.

« Mais qui es-tu exactement boya ? »

« Edogawa Conan, détective. »

« Détective ? » fit-il en haussant le sourcil. Il regarda également l'osakien qui c'était quelque minute auparavant présenté, comme étant le détective lycéen d'Osaka. « D'accord… » souffla-t-il avec un visiblement résigné. Il se leva en regardant les deux garçons qui lui faisait face. « Très bien messieurs les détectives. » dit-il d'un sourire en coin. « Je n'ai pas envie de laisser un criminel en fuite, non plus…Je n'oserais plus me regarder dans la glace, si jamais l'une de ces deux jeunes filles… » Il déglutit et baissa la tête. « Je vais m'y rendre de ce pas. »

« Parfait ! » répondit le faux-enfant.

« Vu que vous êtes détectives, je suppose que vous êtes venus interroger, d'autres vigiles qui étaient là hier soir ? »

« C'est ça. » confirma Hattori qui était à présent plus calme.

« Eh bien, malheureusement par rapport à ce qu'il s'est passé hier, ils sont soit aller faire leur déposition, soit ils sont restés chez eux. De toute façon, pour la représentation de cette aprèm, le directeur n'a fait venir que trois agents. Et les deux autres, comme vous pouvez le devine n'était pas là hier soir. »

« Que trois ? » s'étonna le garçon aux yeux bleus. « D'ailleurs, il y a une chose que je ne comprends pas. Je conçois qu'hier c'était la première de Roméo et Juliette, mais pour quelle raison le directeur a réquisitionné autant d'agents ? »

« Eh bien, à la base, il n'avait engagé que 5 agents, mais la veille de la première, moi ainsi que dix autres avons été appelé. Au téléphone, on m'a simplement expliqué, que le directeur avait besoin de renforcé la sécurité. »

« Et rien d'autre ? » questionna Heiji.

« Rien d'autre. » confirma Amamiya.

« Bon désolé de ne pas pouvoir vous aider plus. » s'excusa-t-il en s'approchant de la porte. « Mais à présent, il est l'heure pour moi d'apporter mon témoignage à la police… » annonça-t-il alors que sur son visage, il était visible qu'il craignait tout de même d'être suspecté.

« Attendez. » interpela soudainement le détective rétréci.

« Oui ? » dit l'homme en se retournant.

« Ne, vous connaissez bien les vigiles qui étaient présents hier soir ? » interrogea-t-il après s'être rappelé ce qui l'avait intrigué le plus jusqu'à présent. Les révélations de l'agent l'avaient tellement secoué, qu'il avait presque oublié l'homme qui avait tant attiré son attention depuis le début de toute cette histoire.

« Les connaître est un bien grand mot, mais oui disons que je les connais tous de vu. »

« Et parmi vos collègues, est-ce qu'il y en avait un avec des lunettes, qui faisait à peu près la taille d'Heiji-niichan ? »

« Un vigile avec des lunettes de soleil ? » fit l'homme en haussant un sourcil. « Non ça ne me dit rien. Pourquoi ? »

« Avant qu'on ne rentre dans notre loge hier soir, Ran-neechan a eu une interaction avec un vigile qui en portait, je voulais lui parler, du moins, savoir au moins son nom vu que visiblement il était censé se trouver devant notre loge. »

« Quel était le numéro de votre loge ? »

« La trois. »

« Ça ne pouvait pas être un homme alors. »

« Nani ? » s'étonna Conan.

« C'était Horikita-san qui devait se trouver près des loges un, deux et trois. »

« Je n'ai vu aucune femme vigile devant la porte. Vous êtes sûr ? » demanda le faux-enfant.

« J'ai une très bonne mémoire. » affirma Amamiya. « On nous a donné nos différents postes vers 18h30 et je me souviens avoir dit à Horikita-san que je l'enviais parce qu'en général, on rencontre pas trop de problème près des loges. »

« Vous avez revu Horika-san, quand vous avez découvert Ran-chan ? » demanda maintenant l'osakien.

« Non mais faut dire qu'entre l'obscurité et l'agitation, je n'ai pas pris la peine de voir quel collègue était là exactement. »

« Ça se comprend. » répondit le petit détective en plissant ses yeux.

« En tout cas désolé de ne pas pouvoir vous vous aidez plus au sujet de ce vigile à lunettes de soleil. » s'excusa-t-il. « Mais si ça se trouve, il s'agit simplement d'un collègue que je connais et qui aurait mis des lunettes. » ajouta-t-il en haussant les épaules et en levant les mains.

« Ouais c'est ce que la police a supposé aussi. » fit le tokyoïte.

« Ecoutez, je pense que j'ai assez fait attendre la police. » déclara l'homme. « J'espère juste que je ne serais pas soupçonné. » ajouta-t-il à voix basse.

« Quoi qu'il en soit, je vous remercie, d'apporter votre témoignage, c'est important pour que l'affaire avance. » dit Conan en s'approchant de lui et en mettant une petite main amicale sur la jambe du vigile.

« Merci à vous de m'avoir fait réaliser, que je devais le faire » fit-il en ébouriffant les cheveux du garçon. « Même si je… » murmura-t-il, alors que petit-détective pouvait sentir que sa main tremblait. « Bref j'y vais maintenant. »

Amamiya leur fit un dernier salut avant de quitter la pièce.

« Ne Kudô. Tu penses quoi de lui ? Tu penses qu'il va vraiment parler à la police ? » demanda le détective d'Osaka, une fois le vigile parti. « On devrait peut-être le rattraper pour l'amener nous-mêmes, parce qu'il semblait encore assez craintif… »

« Si on fait ça, on ne sait pas comment il réagira. On a déjà eu du mal à le convaincre de parler, il vaut mieux d'abord vérifier de loin, s'il tient parole. » répondit-il alors qu'il activait ses lunettes en mode radar. « Alors ne t'inquiète pas, s'il ne va pas à la police, on le saura bien assez tôt. »

« Bien joué Kudô ! » félicita l'osakien, quand il comprit que son ami avait touché Amamiya pour lui mettre un émetteur.

« Et pour répondre à ta première question, je pense qu'il nous cache des choses et je ne parle pas seulement de son histoire de condamnation… » dit-il en mettant une main sur son menton.

« Tu parles du fait qu'il nous ait menti en disant qu'il était allé chercher sa bouteille dans sa voiture ? Toi aussi tu l'as remarqué ? »

« Oui. » confirma le garçon aux yeux bleus.

« Moi aussi, j'ai trouvé ça étrange, à la seconde où je l'ai senti hésitant et que je l'ai vu baissé les yeux…j'ai compris qu'il nous mentait. »

« C'est étrange, en effet. Surtout que, j'ai eu également l'impression qu'il ne voulait pas que sa petite-amie soit au courant...je veux dire je ne pense pas qu'elle aurait fait tout un drame pour une bouteille d'eau. Franchement je ne vois pas l'intérêt de mentir sur ce détail… »

« Ouais. Ça avait l'air, d'être quelque chose d'assez embarrassant pour lui. » en déduit le détective de l'ouest.

« Hmm. » fit Conan pensif.

« Mais vu qu'il est capable de nous mentir, tu penses qu'il pourrait être ce mystérieux vigile aux lunettes de soleil ? Parce qu'en vrai…il fait à peu près ma taille aussi »

« Ce vigile en question, cachait son visage avec des lunettes…Mais à la forme de son nez, je peux dire que ce n'est pas lui. » répondit-il. « Cependant il y a un élément à ne pas négliger… »

« Quoi donc ? »

« Tu te souviens ce que Haibara a dit, quand elle a décrit le faux-médecin ? »

« Qu'il mesurait à peu près 1m75…soit à presque ma taille qui est 1m74. » dit-il en écarquillant les yeux. « Alors tu penses qu'il pourrait être le complice de celui qui a fait ça à Neechan ? »

« On va lui laisser le bénéfice du doute pour le moment. » répondit l'autre en sortant son téléphone.

« Tu appelles qui ? » questionna Hattori.

« Megure-keibu, je veux savoir s'il a du nouveau et après on ira interroger la petite-amie d'Amamiya-san, j'aimerais lui poser des questions. »

« Je vois…Sur le passé de son petit-ami ? »

« Pas que. »

« Laisse-moi deviner, tu veux savoir aussi combien de temps quand est-ce qu'elle est partie avec ce Midoriya, vu qu'elle aurait pu voir quelque chose depuis son poste. »

« C'est ça. » confirma le faux-enfant. « Si Ran et Kazuha-chan sont bien allées chercher l'o-mamori dans les escaliers qui menaient à l'entrée principale, elles sont forcément passées devant l'accueil. »

« C'est vrai. » accorda Hattori la main sur son menton. « Donc il n'y avait que cette Ikumi-san qui aurait pu voir quelque chose, enfin elle et cette vigile qui était censée se trouver devant votre loge… »

« Concernant cette histoire, je demanderai à Megure-keibu s'il a interrogé cette Horikita-san. »

« T'as raison… Atchoum ! » éternua de nouveau Heiji.

« Tu ferais mieux de m'attendre dehors pendant que j'appelle Megure-keibu. » déclara le petit détective voyant que la clim qui se trouvait dans la pièce, n'avait en rien amélioré l'état de son ami.

« Quoi ?! » s'indigna l'osakien. « Pas question ! Je veux savoir aussi s'il a de nouveau concernant Kazuh…Atchoum… »

« Qu'est-ce qu'il est têtu quand il s'y met… » soupira le faux-enfant. « Très bien…Reste au moins près de la porte et ouvre là un peu pour que tu me préviennes si quelqu'un arrive. »

« D'accord. » accepta l'autre en avançant près de la porte.


« Je mets le haut-parleur pour que tu puisses entendre. » dit-il avant de prendre le téléphone qu'il utilisait en tant que Kudô Shinichi. Après avoir mis son nœud-papillon modulateur de voix devant sa bouche, il appela l'inspecteur à chapeau.

« Kudô-kun ? » fit l'inspecteur dès qu'il eut décroché. « Je m'apprêtais justement à t'appeler au sujet… » Au son de sa voix, le jeune détective pouvait sentir qu'il était ému.

« Je suis au courant. Hakase et Hattori m'ont tout raconté… » coupa-t-il d'un ton sérieux, mais son meilleur ami qui écoutait comprenait, qu'il essayait de se forger une carapace, afin de faire bonne figure.

« Tu es aussi au courant de ce qu'il s'est passé ce matin à l'hôpital ? »

« Ouais…Mais vous de votre côté, vous avez eu plus d'infos entre-temps ? »

« Concernant l'hôpital, on n'a pas pu attraper cet imposteur, mais concernant l'enquête, on avance un peu. Le directeur du théâtre était avec moi il y a un peu plus d'une heure. Il est venu faire une déposition. En réalité, il s'est avéré qu'il avait reçu un message anonyme qui disait que Todô Hiroto serait assassiné sur scène, s'il n'annulait pas la représentation. »

« Quoi ?! Mais pourquoi n'a-t-il pas prévenu la police à la seconde où il a vu ce message ?! » s'énerva Conan avec sa voix d'adolescent. On pouvait sentir qu'il commençait vraiment à perdre son calme.

« Il s'est justifié en disant que l'histoire du 'Joyau du Destin' avec Kaitou Kid, lui avait laissé un gout amer de la police. Apparemment, Nakamori-kun et Mouri-kun avait fait pas mal de grabuge pendant la représentation… » dit-il ennuyé. « En tout cas, pour assurer la sécurité du théâtre, il s'est juste contenté de la renforcer en appelant plus de vigile. »

« Quel baka ! » jura l'autre. « Et il ne vous a pas dit s'il soupçonnait quelqu'un en particulier par rapport à ces menaces ? »

« Si. Il est convaincu qu'il s'agit de Muranishi Takashi, l'ancienne doublure de Tôdo Hiroto. Il voulait à tout prix son rôle et il a posé beaucoup de problème durant les répétitions, au point que le metteur en scène de la pièce ait fini par le virer. »

« La doublure de Tôdo Hiroto ? Hattori m'a également raconté ce que Conan-kun avait vu hier soir et d'après le petit, lui et les filles auraient croisé un individu étrange et jaloux de cet acteur. Vous pensez qu'il s'agit de ce Muranishi ? »

« J'en suis même convaincu. Les vigiles ont également remarqué un individu louche hier soir, mais ça Hattori-kun a dû te le dire aussi ? » supposa l'inspecteur.

« Oui. »

« Eh bien, d'après la description qu'ils m'ont fait de cet individu et la photo que le directeur m'a montré, il semblerait bien que ce soit lui qui était présent hier soir. Sato-kun et Takagi-kun sont déjà partis pour l'intercepter. »

« Vous n'y êtes pas allé ? »

« Non, j'attends un vigile un certain Amamiya Takafumi, l'un de ses collègues a révélé que c'est lui qui avait trouvé Ran-kun. Quand j'ai appris ça, j'ai trouvé cet Amamiya suspect car aucun de mes hommes ne l'a vu sur le parking hier soir et c'est l'un des seuls qui ne soit pas venu au commissariat. Mais avant que tu ne m'appelles, j'ai reçu un appel de sa part, il me disait qu'il était en route pour venir faire sa déposition. »

« Au moins une bonne nouvelle. » répondit le détective de l'Est. « Mais quand vous dites l'un des seuls, vous voulez dire qu'il y en a d'autre qui ne se sont pas présentés ? »

« Oui une certaine…Horikita Hinata. »

« Horikita ? » répéta-t-il en plissant les yeux. Hattori qui devait rester silencieux fit également la même expression.

« Oui, je vais essayer de l'appeler tout à l'heure. » déclara-t-il d'un ton grave. « Surtout que… C'est elle qui était censée se trouver devant la loge des filles. »

« Oui… »

« Tu n'as pas l'air étonné. » constata l'homme.

« Hein ? Euh…si si… » mentit-il alors qu'il avait appris le nom de la vigile et le poste qu'elle devait occuper, quelques minutes auparavant. « Bref, il y a-t-il d'autres agents qui n'ont pas encore été interrogé ? »

« Hmm…oh oui il y a Midoriya Yuri, il a prévenu qu'il serait en retard parce qu'il s'occupait de sa mère malade. »

« Encore ce Midoriya. » pensa Conan d'un air sérieux. « D'accord. Cependant il y a une chose que je ne comprends pas. Hattori m'a dit que Conan-kun a raconté que le seul moment où il a vu un agent près de la porte de la loge, c'était avant le lever du rideau et il ne s'agissait pas d'une femme, mais d'un homme. »

« Oh c'est vrai, il nous a parlé d'un vigile qui portait des lunettes de soleil. » se souvint Megure.

« Quand vous aurez cette Horikita, vous devriez lui poser des questions sur ce fameux vigile et vous feriez mieux de réinterroger Conan-kun afin qu'il vous fasse une description précise de lui. Je pense que ça peut être une piste à ne pas négliger. » conseilla-t-il.

« C'est vrai tu as raison…C'est en effet, étrange Conan-kun n'est pas vu cette Horikita en entrant… »

« Et d'après ce qu'il m'a dit, il n'y avait personne non plus quand il a quitté la loge pour chercher les filles. »

« Je vois…Je vais voir tout ça avec Conan-kun. » fit l'inspecteur.

« Merci. » dit le détective de Tokyo. Soudain, il entendit qu'il y avait quelqu'un qui toquait au bureau de Megure.

« Keibu ! Mouri-tantei se dispute avec Sano-kun. » fit la voix d'un homme qui semblait essoufflé.

« Oh celui-là alors… » râla l'inspecteur à chapeau.

« Mouri-tantei est ici aussi ? » comprit l'interlocuteur.

« Il est dans le bâtiment. » Il soupira avec lassitude. « Mais il est avec un officier qui épluche le registre de réservation des places, que le théâtre nous a envoyé par mail il n'y a pas longtemps. Il veut à tout prix le nom d'un couple de personnes âgées qui se trouvaient à côtés des filles pendant la représentation. »

« Oui Hattori m'en a également parlé. »

« Décidemment, il n'a vraiment omis aucun détail, en te racontant l'affaire. » constata l'inspecteur.

« Megure-keibu… » pressa la voix de l'homme qui avait fait irruption dans le bureau.

« Pardonne-moi, Kudô-kun mais je dois aller régler cette histoire avec Mouri-kun. » s'excusa-t-il. « Mais ne t'inquiète pas je ne manquerais pas de te prévenir sur l'avancée de l'enquête. A moins que tu comptes venir ? »

« Malheureusement je suis toujours retenu sur une affaire. » déclara-t-il avec une culpabilité qu'il avait du mal à dissimuler. Il aurait vraiment voulu enquêter et être là pour Ran en tant que Kudô Shinichi, mais c'était une chose qui paraissait être vraiment compliquée, à moins qu'Haibara ne lui donne un antidote temporaire. Mais connaissant la scientifique, il savait que ça risquerait d'être compliqué. « Mais je vais prévenir Hattori, pour lui dire que vous avez déjà interpelé un suspect, je pense qu'il sera partant pour assister à son interrogatoire. »

« Il doit déjà être au courant. J'ai déjà prévenu son père pour qu'il participe à l'interrogatoire…Bon Kudô-kun, je dois vraiment raccrocher, je te recontacte bientôt ! » dit-il avant de mettre fin à l'appel.

« Bon Hattori, t'as entendu il va falloir se rendre au… » commença-t-il en se retournant pour parler à son ami qui se situait toujours près de la porte. « Hattori ?! » fit-il avec inquiétude quand il vu le jeune homme s'appuyer contre l'encadrement de la porte en tenant sa tête.

« Ça va, ça va…c'est juste un petit vertige… » tenta-t-il de rassurer alors qu'il haletait. Le tokyoïte remarqua également qu'il était encore plus pâle, qu'au moment où il avait fait son premier malaise, plus tôt dans la journée.

« T'as mangé depuis ce matin au moins ? » demanda le faux enfant avec un air soucieux.

« Ouais…enfin un peu…j'ai mangé la moitié de mon plat au resto de l'hôtel. » reconnut-il en regardant son meilleur ami avec un air embarrassé.

« Hattori…peut-être que tu devrais… »

« Je ne me reposerai pas tant qu'on n'aura pas retrouvé Kazuha et arrêté le coupable ! » Il coupa son rival en sachant parfaitement ce que ce dernier allait dire.

« Entre le rhume qu'il a attrapé et sa fatigue, ça ne m'étonnerait même pas qu'il commence à faire de la température… » se dit l'adolescent rétréci en analysant l'osakien. « Mais si je le lui dis…ce serait comme parler à un mur…Je vais voir avec Hakase s'il a un médicament pour lui…En parlant d'Hakase, il doit nous attendre… »

« Oi Kudô ! A quoi penses-tu ? » fit le garçon à la peau mate en le voyant dans ses pensées. « On n'est pas censé aller voir la copine d'Amamiya-san ? »

« C'est vrai. » répondit-il alors qu'il sortit de ses pensées.

« Et si j'ai bien compris, après on ira au commissariat ? »

« Ouais. » dit-il en s'approchant de son ami. « D'ailleurs tu n'as pas reçu d'appel de ton père ? »

« Peut-être. » répondit-il en sortant son portable de sa poche qu'il avait mis en mode silencieux avant qu'Hakase ne viennent le récupérer. Il ne voulait pas que son père tente de le joindre pendant qu'il enquêtait, surtout qu'il savait que l'homme n'hésiterait pas à le sermonner à la seconde où il aurait décroché. « Ouais il a tenté de me joindre, 2 fois il y a trente minutes, mais je le rappellerai quand nous aurons terminé d'interroger la fille de l'accueil. » fit-il après avoir vérifié son journal d'appel.

« D'accord. On y va alors. » fit Conan. « Hakase doit sûrement nous chercher aussi. Ça fait un moment qu'on est ici… » dit le tokyoïte une fois qu'ils eurent quitter la pièce.


Après avoir pris l'ascenseur, les deux détectives se redirigèrent vers l'accueil. Cette fois-ci, ils trouvèrent Ikumi en train de discuter avec Agasa-Hakase.

« Hakase ? » dit Conan en s'approchant du comptoir de l'accueil.

« Oh Conan-kun ! Heiji-kun ! Vous êtes là ! » s'exclama le scientifique après avoir sursauté. Il ne s'attendait pas à être interrompu, alors qu'il était en pleine discussion avec la jeune femme.

« Tu nous cherchais ? » demanda le garçon aux yeux bleus.

« Oui, mais d'abord je voudrais m'excuser Hattori-kun, je n'ai rien trouvé dans la voiture qui pourrait te réchauffer. » dit-il avec un visage désolé.

« Oh ce n'est rien. Je n'ai plus froid de toute façon. » lui répondit l'autre après avoir renifler. Bien évidemment, il mentait, il sentait que son rhume s'aggravait, mais il préféra se taire.

« Dîtes-moi les garçons. » commença la jeune hôtesse qui avait l'air de vouloir leur demander quelque chose, depuis qu'ils étaient revenus. « Où est parti Takafumi ? Parce que pendant que je discutais avec ce monsieur, je l'ai vu partir précipitamment, je l'ai interpelé, mais il ne m'a pas répondu. »

« Il est allé apporter son témoignage. » répondit le détective rétréci.

« Alors il a décidé de le faire finalement… » pensa l'agente d'accueil à haute voix.

« Vous saviez qu'il était un témoin important ? » questionna l'osakien assez surpris, étant donné qu'il semblait qu'Amamiya ne voulait même pas qu'elle sache qu'il devait voulait s'absenter de son poste pour aller prendre une bouteille d'eau.

« Oui…Il vous a expliqué pourquoi il ne voulait pas témoigner ? » leur demanda Ikumi.

« Il nous a juste dit qu'il avait déjà été condamné pour violence… » fit le faux-enfant « …Mais il ne nous a pas vraiment expliqué. » ajouta-t-il en regardant la femme avec un air intéressé « Et vous ? Vous savez quelque chose ? » lui demanda-t-il sans détour.

« Je lui ai pourtant dit que son passé n'aurait pas d'importance… » dit-elle plus pour elle-même.

« Si vous savez quelque chose, il faut nous le dire parce que… » commença Heiji de ton insistant.

« Je sais, ce monsieur, m'a expliqué vos liens avec la jeune fille retrouvée et celle qui a disparue… » fit-elle en interrompant l'osakien. « Je ne veux pas que vous pensiez que mon fiancé est capable d'une telle chose. C'est pour ça que je vais tout vous dire. »

« On vous écoute. » dirent les deux détectives.

« Eh bien…l'an dernier, Takafumi et moi avons comme qui dirait eut des problèmes de couple…Ce qui a fait, qu'il s'est réfugié dans l'alcool, il en est même devenu alcoolique. Et un jour, après avoir bu trop de saké dans un bar, il s'est sérieusement disputé avec un autre client, au point de l'envoyer à l'hôpital. »

« En buvant du saké vous dîtes ? » demanda Conan avec un regard suspicieux.

« Oui. Après cette histoire, il a été arrêté, heureusement grâce à un bon ami à lui qui est avocat, il a pu être libéré, à condition qu'il soigne son problème d'addiction. »

« Et c'est ce qu'il a fait ? » questionna maintenant l'osakien.

« Oui. » confirma-t-elle. « Ça n'a pas toujours été facile et même jusqu'à aujourd'hui, mais il se bat pour guérir, il voit toujours son thérapeute d'ailleurs. »

« Je vois. » dit Heiji alors qu'il regarda son ami rétrécit, ce dernier fit d'ailleurs de même. On pouvait deviner facilement qu'ils pensaient à la même chose.

« Mais attendez. S'il vous a parlé, du fait qu'il a découvert Ran…Ran-neechan, est-ce qu'il vous a expliqué ce qu'il faisait dans le parking ? »

« Euh… » commença-t-elle à répondre avec une expression assez déconcertée. « Il est juste allé vérifier si sa montre était tombée dans la voiture. Pourquoi cette question ? »

« Pour rien… » répondit-il alors qu'il regarda de nouveau Heiji, ce dernier eu d'ailleurs le même réflex. Ils avaient manifestement pensé à la même chose…Takafumi avait menti à sa petite-amie. « Dites-moi, d'après ce que j'ai compris, quand Amamiya-san s'est rendu au parking, vous ne vous trouviez pas à l'accueil parce… »

« Oui effectivement, j'ai dû accompagner ce pauvre Midoriya-kun chez lui, parce que sa mère malade ne lui répondait pas… »

« Mais vous l'avez accompagné vers quelle heure ? » questionna le tokyoïte.

« Aux alentours de 21h15 ou 21h20. Je ne voulais pas quitter mon poste, mais il m'avait dit qu'il n'habitait pas très loin, alors je pensais que mon absence ne se remarquerait pas et finalement, il s'est avéré que son appart, se situait à une bonne quarantaine de minutes du théâtre. » déclara-t-elle avec lassitude et en croisant les bras. « Enfin bon, je ne peux pas vraiment lui en vouloir, de m'avoir menti sur la distance, il était si inquiet pour sa mère. Mais avec ce qu'il s'est passé, je pense qu'avec les témoignages des agents, je vais être convoquée, étant donné que j'aurais pu être un témoin important. » dit-elle avec culpabilité.

« Mais la police, ne vous a pas interrogé hier soir ? » demanda Heiji.

« Non je ne suis pas revenue, quand j'étais sur le chemin de retour, Takafumi m'a appelé pour me raconter ce qu'il s'était passé et pour me dire qu'il était rentré chez nous, vu qu'il avait peur que la police l'interroge à cause de son passé… »

« Je vois. » firent en même temps les deux détectives, alors qu'ils semblèrent réfléchir.

« Atchoum ! Atchoum ! Atchoum ! » fit soudainement l'osakien en mettant ses mains devant sa bouche.

« Ça va jeune homme ? » s'enquit Ikumi.

« Oula Hattori-kun… ça n'a pas l'air de s'arranger. » constata Hakase qui avait jusqu'à la juste écouté l'interrogatoire mené par les deux amis. « Il vaudrait mieux que je te ramène à l'hôtel, pour que tu puisses te reposer. »

« Non. » refusa-t-il alors qu'il sortit un mouchoir de sa poche. « Je me reposerai, quand on aura retrouvé Kazuha. » dit-il encore une fois avant de se moucher.

« Ne t'en fais pas, je suis sûr qu'ils retrouveront Kazuha-chan rapidement, surtout après le message de sa mère. »

« Le message de sa mère ? » fit le détective de l'Ouest en fronçant les sourcils.

« Oh je suis désolé. » s'excusa le scientifique embarrassé. « En fait, si j'ai pris autant de temps dans ma voiture, c'est parce que pendant que je cherchais un pull, j'ai allumé ma radio et j'ai entendu la mère de Kazuha-chan. Elle disait que sa fille avait disparu et que si jamais, elle avait été enlevée, elle disait qu'elle était prête à payer une rançon. Elle a demandé aussi aux auditeurs, de regarder les chaînes locales ce soir, car la photo de Kazuha-chan sera diffusée. »

« Kagura-no-obasan n'a pas eu tort de faire ça, mais…si Kazuha avait été enlevée pour une histoire d'argent ça serait plus passée à Osaka et pas à Tokyo où elle ne connait quasiment personne… » pensa l'adolescent à la peau mate. « Quoi qu'il en soit, notre enquête ici nous a permis d'en apprendre plus sur ce qu'il s'est passé. Et nous avons même des suspects. Et s'il s'avère que l'un d'eux est le coupable ou sait quelque chose…j'espère qu'il nous dira où se trouve Kazuha… » souhaita-t-il alors qu'il sortit son téléphone pour serrer son o-mamori dans ses mains.