« Ohayo Obasan. » salua Conan une fois que la mère de Ran eut décroché. « Comment allez-vous ? Et comment va Ran-neechan ? »

« Ran va bien, je comptais justement t'appeler pour t'annoncer une bonne nouvelle, son médecin a dit qu'il la sortira du coma aujourd'hui. Son état s'est nettement amélioré ces dernières heures. »

« Vraiment ?! » dit-il alors qu'un sourire joyeux commençait à se former sur son visage. Il se sentait soulager, certes l'enquête n'était pas encore résolue, mais au moins sa petite-amie allait mieux. « C'est une super bonne nouvelle ! »

« Oui. J'ai essayé de joindre Kogoro dès que le médecin me l'a annoncé, mais il ne répond pas. Est-ce qu'il est avec toi ? »

« Non. Je suppose qu'il est avec Megure-keibu. Je me suis réveillé il n'y a pas longtemps et il était déjà parti… » répondit-il alors qu'il serrait ses poings. Il se sentait frustré de ne pas être avec les inspecteurs pour poursuivre l'enquête. Il dormait tellement profondément, qu'il n'avait même pas entendu l'homme partir. Il faut dire qu'il était vraiment fatigué, il avait quand même passé la journée d'hier à courir à droite à gauche pour avancer sur l'affaire, sans pour autant s'être assez reposé après avoir donné son sang à Ran. Surtout que donner son sang en étant dans le corps d'un enfant de sept ans était très épuisant. Cependant la veille, malgré sa fatigue, il avait réussi à rester au commissariat assez tard et cela lui avait permis d'obtenir quelques informations intéressantes. Il y serait peut-être encore, si le détective Mouri ne l'avait pas forcé à partir avec lui et Agasa, pour qu'il aille se reposer à l'agence. C'est vrai qu'il se sentait fatigué, mais il ne voulait pas partir tout de suite, ne serait-ce que pour Ran, Kazuha et même Hattori qui s'était rendu malade pour cette enquête.

« Je vois. Je réessayerai de le rappeler plus tard dans ce cas. »

« Et vous avez des nouvelles d'Heiji-niichan ? Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais hier il a fait un malaise et d'après ce que j'ai pu comprendre, il a été admis dans le même hôpital que Ran-neechan. »

« Oui je me trouve justement dans sa chambre, il est réveillé. Tu veux que je te le passe ? »

« Hmm… » fit-il d'un ton hésitant, en se souvenant de la façon dont son ami s'était mis en colère contre lui la veille. « Il vaut mieux que je lui parle face à face, depuis son malaise d'hier j'ai obtenu quelques éléments suplémentaire sur l'enquête. Même s'il était énervé contre moi hier, je suis sûr qu'il voudra m'écouter…Et je suppose du moins j'espère qu'à l'heure actuelle il sait que Kazuha-chan n'est pas morte sur les photos qu'on nous a montré. D'après ce que j'ai pu entendre hier, Hattori-keishi et Toyama -keibu se sont mis d'accord pour que quelqu'un lui dise dès son réveil que Kazuha-chan est bien vivante. Alors s'il est réveillé… »

« Conan-kun ? » dit Eri après avoir constaté que le garçon ne répondait plus.

« Gomen, gomen Obasan. Dites-lui que je vais passer le voir dans pas longtemps. jJe prends juste une douche et j'arrive à l'hôpital. » annonça-t-il. « Comme ça je pourrais parler à Hattori et être aux côtés de Ran. »

« D'accord, je lui dirais. A plus tard ! » dit l'avocate avant de raccrocher.

Ainsi comme il l'avait dit à Eri, Conan alla prendre son bain afin de se préparer pour se rendre à l'hôpital. Même en se lavant, son cerveau travaillait toujours sur l'enquête. Il était certes désireux de voir Ran réveillée, mais avec les informations récentes qui avaient été apporté il ne pouvait s'empêcher de penser sombrement « Cette affaire est déjà complexe, mais quelque chose me dit qu'elle encore plus compliquée qu'elle n'y parait… »

Dès qu'il fut habillé, il se dépêcha de quitter l'agence, il aurait pu demander à Hakase de venir le récupérer afin qu'il le dépose, mais il ne savait pas si le scientifique était réveillé et combien temps il pourrait prendre pour venir le chercher. Il était trop impatient de se rendre à l'hôpital pour attendre qui que ce soit, il décida de prendre directement le bus.


Une trentaine de minutes plus tard, il arriva enfin, il avait hésité à aller voir Ran avant de voir Heiji. Dans un sens, il s'était précipité pour la tokyoïe, mais dans un autre, il ne savait pas si son meilleur ami était au courant de l'avancé de l'enquête et si ce n'était pas le cas…il le connaissait assez pour savoir que l'osakien était bien capable de tenter de s'enfuir pour avoir des informations. Cette dernière pensée l'incita donc à aller demander son numéro de chambre à l'accueil. Après cela, il prit l'ascenseur pour se rendre à l'étage qui menait à la chambre de l'adolescent. Mais à la seconde où il arriva dans le couloir, il entendit quelqu'un crier…avec un fort accent…d'Osaka…

« NON OKAN ! IL EST HORS DE QUESTION QUE JE RENTRE A LA MAISON ! » entendit Conan alors qu'il reconnut immédiatement la voix d'Heiji. Après ça, il commença à l'entendre tousser.

« Mais c'est Hattori ?! » se dit-il avec étonnement alors qu'il s'approchait de la porte de la chambre.

« Mais enfin Heiji, regarde-toi ! Tu penses que tu es en état d'aider la police ! Ou qui que ce soit d'autre d'ailleurs… »

Le petit détective ouvrit la porte de la chambre pour voir que dans la pièce se trouvait Hattori Shizuka, Toyama Kagura et Kisaki Eri, toutes étaient autour du lit de l'osakien, ce dernier était quant à lui assis sur son lit. Il regardait sa mère qui se trouvait en face de lui avec colère.

Visiblement, personne n'avait remarqué la présence de Conan et voyant que l'atmosphère était tendue à cause de la mère et du fils Hattori, il n'osa pas prononcer le moindre mot.

« Je vais…mieux ! » répondit le garçon à la peau mate, alors qu'il haletait légèrement se remettant de sa quinte de toux. Le faux-enfant le trouvait mieux que la veille, mais il était toujours un peu pâle et fébrile.

« Arrête d'être aussi têtu et pour une fois sois raisonnable ! Ce n'est pas parce que ta fièvre est tombée que tu es de nouveau d'attaque pour enquêter. Je sais que tu t'inquiètes pour Kazuha-chan…mais comme on a dû déjà te le dire, fais confiance à la police ! »

« C'est bien ce que je me disais, il sait que Kazuha-chan est en vie. » se dit-il soulager, alors qu'il avait peur de trouver le détective d'Osaka dépité en pensant que sa petite-amie n'était plus de ce monde.

« Oh Conan-kun, tu es arrivé ! » remarqua soudainement Eri, ce qui attira l'attention de tout le monde vers lui.

« Ohayo tout le monde ! » salua-t-il de sa voix enfantine avec un sourire embarrassé qui était dû à la dispute à laquelle il venait d'assister.

« Conan-kun, tu tombes bien ! » commença Shizuka alors qu'elle affichait un visage mécontent. « Essaye de convaincre cette tête de mule de rentrer à Osaka pour qu'il puisse se rétablir. Moi je fais une pause, je suis fatiguée ! » dit-elle avant de quitter la pièce alors qu'elle semblait vraiment remontée.

« Shizuka-san attends ! » dit la mère de Kazuha qui la suivie en toute hâte, laissant derrière elle Conan, Heiji et Eri.

« Je vais retourner auprès de Ran. » se décida à dire l'avocate, voyant que le départ des deux femmes avait laissé une étrange atmosphère dans la chambre. « Conan-kun, je te préviendrai quand le médecin sera-là pour la sortir du coma. Repose-toi bien Hattori-kun ! » ajouta-t-elle avant de partir à son tour.

Une fois seuls, le faux-enfant regarda son ami qui avait la tête baissée avec un air agacé.

« Hattori, je… » tenta de commencer le garçon.

« Oi Kudô. Ne fais pas attention à ma mère, elle est surtout remontée contre oyaji, qui ne l'a pas informé du fait que j'étais à l'hôpital. » coupa-t-il en minimisant la situation et en relevant la tête pour regarder Conan. « C'est Kagura-no-obasan qui l'a prévenu et dès qu'elle la su, elle a pris le premier train pour venir ici. »

« Je vois… » répondit simplement l'autre. « Alors, d'après ce que j'ai compris, tu es au courant que sur la photo, Kazuha-chan est vivante ? » demanda-t-il pour lancer le sujet qui l'intéressait vraiment.

« Ouais. » » répondit-il en hochant la tête. « Toyama-han était dans ma chambre quand je me suis réveillé et il m'a expliqué ce que toi et oyaji avaient remarqué sur cette photo. D'ailleurs, merci et bravo d'avoir remarqué ce détail. » ajouta-t-il alors qu'un léger sourire s'affichait sur son visage fatigué. « Alors que moi, je n'ai même pas été foutu de voir ce signe, je me suis juste contenté de m'effondrer, sans même prendre le temps d'analyser la photo… Quel piètre petit-ami et détective je fais… » Il mit une main sur son visage.

« Hé écoute, la réaction que tu as eue, était tout à fait normal, tu étais fatigué, malade et stressé, il n'était donc pas étonnant que tu t'évanouisses en voyant ce genre de photo. » assura-t-il d'un air compréhensif. « Toyama-keibu t'a dit autre chose sur l'avancé de l'enquête ? »

« Il m'a parlé de l'interrogatoire de Muranishi et des cordes qu'on a retrouvé dans sa voiture. Il m'aussi dit que le couple que soupçonnait otchan n'avait rien à voir avec cette histoire. Mais il ne m'a pas tout raconté…mon père lui a demandé d'éviter de me parler de l'enquête. » soupira-t-il avec un air exaspéré.

« C'est assez compréhensif Hattori. » dit-il en levant un sourcil.

« Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi…Tu ne vas pas toi aussi me cacher… »

« Je veux bien te raconter ce que je sais…Si tu me promets de ton côté que tu ne fonceras pas tête baissée comme à ton habitude et surtout dans ton état. » déclara-t-il en jetant un regard sévère à l'osakien.

« Quoi ?! Mais t'es sérieux de me faire un chantage pareil ? » s'indigna l'autre.

« Heiji… » dit-il froidement. L'osakien fut étonné que son meilleur ami l'appelle par son prénom. Il le faisait très rarement, mais le fait qu'il l'utilise avec ce ton glacial signifiait à quel point il allait être sérieux dans les déclarations qui allaient suivre. « Je ne suis pas en train de dire que tu ne peux pas résoudre cette enquête et sauver Kazuha-chan par la même occasion. En revanche, ce que je suis en train de t'expliquer, c'est qu'il faut que tu te ménages ! » poursuivit-il en montant légèrement le ton. « Tu penses que Kazuha-chan pensera quoi, quand elle apprendra qu'à cause de sa disparition, tu t'es rendu malade au point de te retrouver à l'hôpital ? Et qu'au lieu de te reposer, tu t'es entêté à vouloir résoudre cette enquête en courant à droite à gauche… »

L'osakien ne répondit pas, mais il savait parfaitement comment sa petite-amie se sentirait en apprenant tout ça.

« Elle culpabiliserait…parce que ta santé se sera gravement détériorée…elle culpabiliserait comme l'accident qui a causé ton amnésie. » Il n'était pas vraiment fier d'utiliser cet argument pour convaincre Heiji, mais à des moments il fallait bien appuyer là où ça faisait mal…

Face à ces mots l'adolescent écarquillait les yeux et semblait trembler.

« Tu veux vraiment que ça se passe comme ça ? Qu'elle s'en veut encore plus à ton sujet et qu'elle souffre ?! »

« ARRÊTE ! » cria-t-il en mettant ses mains sur ses oreilles. « Ça suffit… » ajouta-t-il en haletant. Les mots de son meilleur ami l'avaient ramené aux paroles qu'il avait dit deux jours auparavant au sujet de Kazuha. Il s'était demandé s'il ne devait pas rompre avec elle par rapport au fait qu'elle souffrait trop à cause de sa culpabilité. Rien que le fait de repenser à ce moment lui coupa le souffle. Sa petite-amie se sentait peut-être coupable pour son accident, mais lui il culpabilisait, de l'avoir laissé à Tokyo, sans réfléchir. Surtout qu'à présent qu'elle avait disparu, il avait bien compris qu'il ne pouvait pas vivre sans elle et que cette fille était l'amour de sa vie.

« Je suis désolé d'avoir été aussi dur, mais il fallait bien te faire comprendre d'une façon ou d'une autre que tu agissais comme une vraie tête brulée... » s'excusa-t-il en mettant ses mains dans ses poches.

« J'ai compris… » finit-il par dire alors que sa respiration se calma. « Je ne ferai pas de vagues… » déclara-t-il d'un air abattu.

« C'est bon à entendre. » dit le détective rétrécit satisfait. « Je commence à te raconter ce que j'ai appris hier ? » demanda-t-il assez hésitant, voyant que l'osakien paraissait toujours assez secoué de son sermon.

« Ouais ouais tu peux… » lui répondit l'autre en massant ses yeux avec ses doigts. « Mais avant ça… » Il le regarda. « Je voulais m'excuser de m'être mis en colère contre toi… en fait…je n'aurais pas dû… »

« N'en parlons plus ! Je peux comprendre qu'hier t'étais pas vraiment toi-même entre ton rhume et ta fatigue. » fit le détective de Tokyo en agitant ses mains.

« N'empêche que… »

« Ecoute, ce n'est pas le moment de parler de tes remords. » dit le tokyoïte d'un ton grave. « Le plus important maintenant, c'est qu'on se refocalise sur l'enquête. Quand j'aurais terminé de tout te raconter, j'aurais besoin qu'on analyse ensemble la situation. »

« Tu as raison. » Il se reprit. « Mais quand tu auras terminé, il faudra d'abord que je te parle de quelque chose aussi… »

« Hmm ? D'accord. » fit l'autre avec une expression intriguée.

« Tu peux commencer maintenant. Je t'écoute. » dit-il sérieusement.

« Bien. » Il hocha la tête. « Après que Megure-keibu, Toyama-keibu et ton père aient terminé d'interroger Muranishi, Megure-keibu m'a demandé de rester un peu au commissariat. » commença-t-il en s'asseyant sur une chaise qui se trouvait près du lit de son meilleur ami.

« Ouais je me souviens qu'avant qu'on se rende devant la salle d'interrogatoire, il voulait que tu lui en dises plus sur ce vigile à lunettes. »

« C'est exact ! » confirma le petit détective. « Je lui ai fait une description de son physique, en essayant d'être le plus précis possible, mais décrire un homme dont le visage est caché par de grosses lunettes noirs, c'est assez difficile. » dit-il frustré alors qu'il serrait ses poings, il avait un peu l'impression que son témoignage n'avait rien apporté. « …Bref…en tout cas, après avoir terminé ma déposition, un officier est venu toquer à la porte du bureau de Megure-keibu. Il avait les résultats des traces de sang qui avaient été retrouvé sur le parking. »

« C'est vrai ça. J'avais l'intention de lui demander s'ils avaient eu les résultats, une fois l'interrogatoire serait terminé. » dit le détective de l'Ouest alors qu'il commençait à stresser. « A-Alors est-ce qu'il s'-s'agit bien du… »

« Non. » répondit le faux-enfant avant même que l'adolescent ne termine sa question. « Il ne s'agit pas de son sang, ni de celui de Ran. Cependant, on ne sait pas à qui il appartient, l'ADN n'était pas répertorié dans les fichiers de la police. » ajouta-t-il plus sombrement.

« C'est pas possible… » déplora l'autre en mettant une main sur son visage. « J'ai l'impression que cette enquête n'avance pas… » ajouta-t-il. « Mais je suis tout de même soulagé que ça ne soit pas le sang de Kazuha. »

« Ne pense pas ainsi Hattori ! » s'exclama Conan. « J'ai également appris autre chose qui est assez intriguant. »

« Pardon, pardon continue. »

« Après avoir entendu les résultats, j'ai fait en sorte de rester au commissariat pour voir s'il y avait d'autres informations qui arrivaient. Pendant que j'attendais, j'ai pu voir ojisan revenir et reconnaître que le couple qu'il soupçonnait n'y était pour rien, mais ça Toyama-keibu te l'a déjà dit. Mais après qu'il soit revenu, ojisan m'a vu et il m'a forcé à rentrer à la maison pour que je puisse me reposer. »

« J'imagine que ça a dû t'agacer, le fait qu'on te force à partir, alors que tu voulais en savoir plus. »

« Tu ne crois pas si bien dire ! » acquiesça-t-il. « Surtout qu'au moment même où ojisan insistait pour que je parte avec lui et Hakase, Megure-keibu avait décidé d'envoyer les inspecteurs Sato et Takagi chez la vigile Horikita. »

« La vigile qui était censé se trouver devant votre loge ? »

« Exact. Le fait qu'elle ne se soit pas présentée à l'interrogatoire a suscité des interrogations et j'imagine aussi que mon témoignage a joué aussi. Il confirme bien qu'elle ne se trouvait pas à son poste ce soir-là et qu'à la place il y avait ce mystérieux vigile. » déclara-t-il sérieusement.

« C'est vrai que tous ces éléments font d'elle une personne suspecte. » dit Heiji en mettant sa main sur son menton. « Mais attends, otchan t'a forcé à quitter le commissariat au moment où les inspecteurs se rendaient chez cette Horikita, mais pourtant tu me dis que tu as obtenu des infos importantes. Ne me dis pas que tu as utilisé un… »

« Si tu arrêtais de m'interrompre toutes les cinq minutes, tu aurais su comment j'ai obtenu ces fameuses infos ! » gronda le faux-enfant.

« Désolé ! Je ne t'interromprai plus. » promit-il l'air vexé de s'être fait disputer.

« Bon j'imagine que tu l'as deviné, j'ai posé un émetteur sur Takagi-keiji pour ne pas manquer une miette du moment où lui et Sato-keiji appréhenderaient cette vigile. » poursuivit-il, alors qu'Heiji l'écoutait maintenant silencieusement, mais avec attention. « Appréhender…j'avais quand même un doute là-dessus. Pendant, que j'étais dans la voiture d'Hakase, les inspecteurs étaient arrivés chez Horikita-san, mais comme je l'avais imaginé, elle ne se trouvait pas chez elle. D'après ses voisins, la dernière fois qu'elle aurait été vu, c'était samedi après-midi, elle semblait partir travailler. »

« Mais qu'est-ce qu'il s'est passé cette nuit-là ?! Bon sang ! » dit Heiji face aux informations que son ami venait de lui exposer. « Comment se fait-il que la vigile qui devait surveiller votre porte se soit volatilisée ?! »

« C'est la question que tout le monde se pose Hattori. » répondit le tokyoïte calmement.

« Donc quoi ? Elle devient la suspecte numéro 1 à son tour ? Alors que jusqu'à présent la police soupçonnait ce Muranishi ! C'est bien beau d'avoir des suspects, mais si la police ne sait pas les faire parler ou ne sait même pas où l'un se trouve, ce sera difficile d'avancer ! » dit-il d'un ton irritant.

« Oi calme-toi ! Je sais que tout ça est frustrant, mais si je t'ai raconté tout ça, c'est pour qu'on puisse réfléchir de façon rationnelle ensemble » ! »

« Désolé. Je suis assez remonté, enfin tu te rends compte que ça va faire 48h que Kazuha a disparu ? Elle a peur je le sais, elle a besoin de moi. » Il tapa du poing sur son lit et repensa à la détresse de sa petite-amie qu'il avait entendu dans ses cauchemars.

« Raison de plus, pour se dépêcher de réfléchir et de résoudre cette affaire ! » dit Conan afin que son ami arrête de broyer du noir. « Maintenant réfléchissons avec les éléments qu'on… »

« Il n'y a pas que ça… » coupa soudainement l'osakien d'une voix grave et la tête baissée.

« Quoi ? » fit l'autre les yeux ronds, alors qu'il vit l'adolescent prendre une petite feuille qui se trouvait sur sa table de chevet qui était à côté du lit, il la lui montra ensuite.

« Alors que penses-tu de cette photo ? » demanda-t-il alors que toute l'attention de Conan se portait maintenant sur l'image qu'il lui montrait.

« C'est une photo de Kazuha-chan, mais la qualité a l'air… »

« Ancienne ? » finit le détective de l'Ouest.

« C'est ça ! »

« C'est ce que je me suis dit aussi. Pourtant la fille sur la photo semble avoir exactement le même âge que Kazuha. »

« Tu veux dire qu'il ne s'agit pas d'elle ?! »

« Je suis pratiquement convaincu. Je connais Kazuha par cœur et le sourire que fait cette fille sur la photo n'est pas le sourire de ma Kazuha. » déclara-t-il. « En plus regarde. » Il lui montra le dos de l'image où les initiales 'H.M' y figuraient.

« 'H.M' ? Mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? »

« Ça je l'ignore… »

« Mais je ne comprends pas. Où as-tu eu cette photo ? »

« C'est Kisaki-sensei qui l'a trouvé. Elle m'a dit l'avoir trouvé hier après-midi à la cafèt. »

« A la cafétaria ? » dit le garçon aux yeux bleus.

« Elle pensait que les parents de Kazuha l'avaient perdu là-bas. Elle voulait que je la donne à Kagura-no-obasan…Mais après avoir suspecté sur la photo qu'il ne s'agissait pas de Kazuha, j'ai voulu le confirmer avec sa mère, mais quand elle est arrivée dans ma chambre tout à l'heure…elle n'était pas seule, elle était avec ma mère qu'elle était allée chercher à la gare et tu connais la suite… »

« Ouais… » comprit le détective rétréci. Il avait facilement deviné qu'à la seconde où Hattori Shizuka était entrée dans la chambre de son fils, elle s'était empressée de le convaincre pour qu'il rentre avec elle à Osaka. « Tu n'as pas pu lui poser la question… »

« Hmm… En tout cas, j'ai comme l'impression que cette photo peut avoir un lien avec l'enquête. » dit-il avant de bâiller.

« T'es encore fatigué ? »

« Non ça va. » mentit-il alors qu'il se frottait un œil. « Mais concernant l'enquête en elle-même…je viens de me rappeler de quelqu'un qui a attiré mon attention hier. » dit-il en se rappelant soudainement d'un détail.

« Qui donc ? »

« Le vigile Midoriya… »

« Alors toi aussi tu le trouves étrange ? »

« Oui et non. Mais…j'ai surtout l'impression de l'avoir déjà vu… »

« Déjà vu ? Où ça ? A Tokyo ? »

« Non. » répondit-il alors qu'il semblait tenter de souvenir, mais en vain. « Mais et toi ? Pourquoi le trouves-tu bizarre ? »

« Je ne sais pas comment l'expliquer. » Il fronça les sourcils. « Mais j'ai comme l'impression qu'il est l'une des clés de cette affaire. »

« L'une des clés ? » répéta Heiji en ayant la même expression que son ami.

« Oui. Je ne peux pas croire que ce soit une coïncidence qu'il ait fait demander à Ikumi-san de l'accompagner chez lui, alors qu'elle était la seule qui aurait pu voir les filles sortir ! »

« T'as pas tort Kudo, ce gars est bizarre... » dit-il avant de reporter de nouveau son attention sur la photo, quelque chose le tracassait et il ne pouvait réfléchir pleinement avec son ami tant qu'il n'aurait pas obtenu de réponses.

« Hattori ? » fit le faux-enfant voyant son ami focalisé sur l'image.

« J'ai besoin de savoir… » marmonna-t-il. « Kudô avant qu'on réfléchisse sur ce que tu m'as dit, j'ai besoin de savoir s'il s'agit de Kazuha. Va chercher Kagura-no-obasan, je pense qu'elle ne doit pas être loin. »

« D'accord. » accepta-t-il alors que lui-même voulait savoir si cette photo était vraiment un élément supplémentaire à cette enquête déjà complexe. « Je pense qu'elle doit être dans le couloir ou à la cafétaria avec ta mère. »

« Merci. » dit l'autre alors que le faux-enfant quittait la pièce.


Dix minutes plus tard, Conan revint avec Kagura et Shizuka, il les avait finalement trouvées à la cafétaria. Il avait brièvement parlé de la photo à la mère de Kazuha, mais cette dernière ne semblait pas savoir de quoi il parlait. Intriguée par les propos du garçon, elle et la mère d'Heiji le suivirent dans la chambre de l'osakien.

« Heiji-niichan ! » dit-il en entrant dans la chambre. « J'ai ramené Kagura-san et… » annonça le tokyoïte avant de constater que l'adolescent s'était endormi dans son lit. « Il dort… » Il n'était pas vraiment étonné de voir son ami dormir, il avait bien senti qu'il était toujours fatigué.

« C'est normal. » chuchota Shizuka en s'approchant du chevet de son fils. « Même s'il n'a plus de fièvre, il a encore besoin de repos. C'est ce que j'essayais de lui expliquer, tout à l'heure. » Elle remarqua qu'il tenait quelque chose dans sa main, elle le récupéra discrètement pour ne pas le réveiller, avant de se tourner vers le petit-garçon et Kagura. « C'est de cette photo dont tu parlais Conan-kun ? » demanda-t-elle en montrant l'image.

« Tout à fait. » confirma-t-il à voix basse, alors que la mère de l'osakien s'approchait de lui et de Kagura.

A présent, la mère de Kazuha pouvait voir correctement la fameuse photo, elle la regarda avec attention.

« C-Cette fille ressemble beaucoup à Kazuha… » commença-t-elle en écarquillant les yeux. « M-Mais je p-peux te confirmer qu'il ne s'agit pas de ma fille. » termina-t-elle d'une voix tremblante.