AVERTISSEMENT : Ce chapitre contient des passages explicites pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes.
CHAPITRE 37:
Draco fixa la pile de parchemin qui se dressait derrière la chaise du Guérisseur Browning. Le vieux guérisseur voulait souligner le poids des omissions de Draco, alors on pouvait considérer ça comme bien fait. Apparemment, Draco avait pas mal parlé d'Hermione au fil des années – l'évidente pile s'élevant quelques mètres au dessus du sol.
– Draco, commença Browning pour toute salutation.
Et bien que Draco voulu répondre avec un perfide «Atticus», il s'en tint à «Guérisseur Browning».
La plume flottante réalisait déjà son devoir bruyamment rien qu'à partir des quatre syllabes prononcées par Draco.
Gratte, gratte, gratte...
– Tu as eu un mois plutôt rempli, on dirait. Pourquoi ne commencerions nous pas avec –?
– Je l'aime.
La plume s'arrêta. Le guérisseur Browning fixant Draco.
– C'est là que tout va se terminer.
Draco fit un geste vers la montagne de parchemins et papiers qui contenaient ses confessions et pensées passées au sujet d'Hermione Granger d'années et d'années de séances.
– Je ne fais qu'accélérer le processus. Je l'aime et les seules personnes à qui je l'ai explicitement dit sont ma mère et vous. Et techniquement Potter.
La plume reprit vie alors que Browning se ressaisissait.
– Comment s'est passé cette conversation avec ta mère?
Draco raconta la rencontre tumultueuse et accidentelle entre Hermione et sa mère. Il s'épancha sur leur vacance en France. Il détailla ce qu'il s'était passé après qu'il soit sorti en trombe de son lit d'hôpital à sa recherche. Il divulgua la conversation déchirante qu'il avait eu avec Hermione après son séjour à l'hôpital.
Browning accepta toutes ses informations aussi stoïquement que d'habitude mais Draco ne pu s'empêcher de se dire qu'il avait malgré tout réussi à surprendre l'homme avec la quantité d'information qu'il avait dévoilé. Peut-être son guérisseur pourrait le couvrir d'un minimum d'éloge pour sa volonté de s'ouvrir davantage?
Pas cette fois.
– As-tu pensé à la façon dont votre relation serait perçue par le public étant donné la notoriété de Mlle. Granger?
– Hmm... pas vraiment, non.
– Vous n'avez pas discuté du fait de révéler publiquement votre relation?
Draco fronça les sourcils. En avaient-ils besoin?
– Eh bien, les personnes les plus proches de nous sont au courant et nous sommes en train de faire des présentations en bonne et due forme à notre famille et nos amis. Je ne vois pas en quoi nos histoires personnelles concernent le public.
– Où penses-tu que cette relation va aller?
L'autel, dans mon plus beau costume? Merde.
– Je n'ai pas pensé aussi loin. Nous profitons simplement du temps que l'on passe ensemble, menti-t-il entre ses dents serrées.
Le guérisseur laissa tomber le sujet ensuite mais il laissa Draco avec un léger sentiment de malaise longtemps après le rendez-vous. Quand il rentra chez lui pour partager un étrange dîner silencieux avec sa mère, il réalisa qu'il ne faisait que picorer. Incapable de se débarrasser de sa morosité, Draco se retira tôt et ce ne fut qu'en entrant dans sa chambre qu'il comprit ce qui n'allait pas.
Après presque deux semaines ininterrompues à dormir dans le même lit qu'Hermione, grimper dans son lit à baldaquin seul semblait étrange et inconfortable. Les draps de soie étaient trop froids contre sa peau, le lit paraissait trop grand et l'air autour de lui trop calme. Rien ni personne à serrer ou pour le serrer, hormis lui. Par les Dieux, était-ce tout ce qu'il avait fallut? À peine deux semaines et il se languissait soudainement de la façon dont sa chevelure monstrueuse l'étouffait pratiquement chaque matin?
Draco se retourna et essaya de donner des coups à son oreiller à plusieurs reprises pour lui donner une forme plus confortable. Hermione ne restait pas éveillée en ayant ce genre de crise existentielle. Non, elle était probablement heureuse d'être débarrassée de lui pendant quelques heures. Ils se voyaient déjà tous les deux le matin pour un café et passaient le week-end ensemble également. Alors pourquoi est-ce que Draco avait désespérément besoin d'elle chaque soirs ? Elle accueillait probablement volontiers une pause sans lui – aucun doute qu'il était devenu ce genre de petit ami surprotecteur et sur-attentif – surtout quand elle se remettait de son séjour à l'hôpital. Donnant un autre coup de poing à son oreiller, il sombra dans un sommeil instable.
Où penses-tu que cette relation va aller?
Il ne dormit pas bien non plus le reste de la semaine, faisant bonne figure et affichant un air reposé quand il retrouvait Hermione le matin. Quand samedi arriva, il était d'une humeur exécrable pendant le match de quart de final éliminatoire de la ligue – où sa présence était obligatoire. Si les Guêpes gagnaient, Draco devait assister à l'after-party, ce qui signifiait ne pas passer du temps avec Hermione.
Le match – long et épuisant – dura presque quatre heures – les Guêpes terminant vainqueurs – et Draco soupira intérieurement même s'il était heureux que son équipe atteigne les demi finales. Le temps qu'il se retire de la célébration, il était presque deux heures du matin.
Les yeux bouffis par le manque de sommeil de qualité, il monta péniblement les escaliers chez lui dans un brouillard d'hébètement. Mais quand il entra dans sa chambre, le feu allumé le surprit. Avant qu'il ne puisse appeler Crick pour l'éteindre correctement, un mouvement dans son lit le fit s'arrêter.
Le cœur au bord des lèvres, Draco bougea lentement à travers la pièce, s'arrêtant aux pieds du lit et s'appuyant contre l'un des poteaux en bois. Hermione était endormie profondément, ses cheveux étalés partout, la bouche entrouverte et, éparpillé à travers les couvertures, se trouvaient de nombreux morceaux de parchemins rempli de ses notes. Elle avait dû cheminetter après dîner pour le voir une fois que le match s'était terminé, mais s'était évidemment acharnée sur un nombre obscène de chose qu'elle avait en cours.
Où penses-tu que cette relation va aller?
Juste là, pensa Draco. Putain, juste là.
Pendant quelques minutes, Draco s'accorda le droit de fantasmer sur le fait que rentrer chez lui pouvait ressembler à ça: Hermione essayant de l'attendre en s'occupant sur ses propres projets pendant qu'elle patientait dans leur lit dans leur maison.
Draco soupira et s'approcha avec précaution de son côté du lit. Il traça les contours de sa joue d'un doigt et ses paupières s'ouvrirent en papillonnant.
– Salut toi. C'est une sacré surprise.
– Mmm, salut chéri, murmura Hermione en retour en s'étirant pour pleinement se réveiller.
L'estomac de Draco – qui avait déjà expérimenté une descente en piqué en entendant son «chéri» ensommeillé – passa par plusieurs séries d'acrobaties impressionnantes quand les draps glissèrent le long de son corps pour révéler qu'elle portait l'un de ses t-shirt.
– Alors? Ton équipe a gagné?
Draco retira ses vêtements et grimpa à côté d'elle.
– En effet. Ça sera un match difficile en demi malgré tout, on jouera contre les Crécerelles de Kenmare et si j'étais du genre à parier, je dirais que nos chances d'aller au delà de la semaine prochaine ne sont pas grande.
Hermione agita sa baguette et ses notes se rassemblèrent et flottèrent jusqu'au bureau de l'autre côté de la pièce.
– Eh bah félicitations quand même, répondit-elle en s'installant à côté de lui, un bras drapé au dessus de son torse. Ginny dit que ton équipe a gagné la ligue plusieurs fois, donc tu m'excuseras si je suis secrètement pour Kenmare la semaine prochaine. Je déteste te perdre au détriment du Quidditch le week-end.
Sa respiration était déjà profonde et régulière à nouveau tandis que le cœur de Draco tambourinait violemment dans sa poitrine.
– Granger, tu ne me perdras jamais, murmura-t-il.
Qu'elle l'ai entendu ou non, Draco s'en moquait. Ce soir, plus que n'importe quelle nuit cette semaine là, il avait enfin la sensation d'être rentré chez lui.
Septembre 2008
– Oh mon dieu, quelle heure il est?
Hermione avait frénétiquement crié et marmonné cette question au moins huit fois en une heure. Elle faisait les cent pas dans sa cuisine pendant que Draco était appuyé au chambranle, après qu'elle lui ai ordonné de «rester hors de mon chemin, je me débrouille».
Molly et Arthur Weasley venait dîner chez Hermione et Draco n'avait aucune idée de ce qui la rendait aussi nerveuse. Au contraire, elle aurait dû le réconforter lui, le paria sur le point de rencontrer officiellement les pseudo-tuteurs légaux de sa petite amie. Lorsqu'un coup sec retenti sur la porte, Hermione en renversa presque complètement le plateau de fromage.
– Je peux y aller si –?
– Non, on s'en tient au plan, le coupa-t-elle abruptement – parce qu'évidemment Granger avait élaboré un script entier autour de cette rencontre historique.
Elle lissa sa robe portefeuille en ouvrant la voie vers la porte, Draco se demandant si ce serait ses derniers instants sur Terre.
– De quoi j'ai l'air?
Elle chercha son approbation, ses yeux vagabondant avec incertitude et anxiété. Draco coinça une mèche rebelle derrière son oreille.
– Ça ira, dit-il avec un sourire en coin alors qu'elle lui frappait le bras.
– Et tu as l'air foutrement parfait, grommela-t-elle et il retint un rire face à son ton amer.
Hermione colla un sourire à ses lèvres et ouvrit la porte.
– Coucou Hermione chérie, merci de nous recevoir! Fut les salutations joyeuse de la matriarche des Weasley.
Elle enlaça Hermione dans une accolade féroce et son mari fit de même.
Quand le couple se retourna, Draco s'attendit à un signe de reconnaissance froid et se résolu à mettre à exécution tout ce qu'il avait apprit lors de ses années d'étiquette durant son enfance.
– Molly, Arthur, je ne crois pas que vous ayez déjà rencontré Draco.
– Comment allez vous Mme. Weasley, entonna poliment Draco en déposant un léger baiser sur le dos de sa main en guise de salutation officielle.
– Ravie de te rencontrer mon petit, dit la femme plus âgée, ayant l'air amicale et légèrement troublée par son étalage de bienséance à l'ancienne.
Draco retint un sourire en coin, ayant l'impression qu'il pourrait survivre à cette soirée en fin de compte rien qu'en jouant de ses charmes. Cette pensée rassurante mourut dans l'oeuf quand il rencontra le regard froid d'Arthur Weasley.
– Heureux de vous rencontrer également monsieur, dit Draco en offrant sa main.
– De même, répondit Arthur avec raideur en serrant et lâchant la main de Draco plutôt rapidement.
Draco repoussa les pensées de ce que Lucius dirait dans cette situation s'il pouvait voir Draco essayer de gagner l'approbation du chef de famille de traîtres à leur sang.
– Quoi que tu aies cuisiné Hermione, ça sent délicieusement bon, dit Arthur avec beaucoup plus d'enthousiasme.
– Oh merci! En parlant de ça, Molly ça vous embêterait de m'aider à la cuisine rapidement? J'ai suivi votre recette à la lettre mais je crois que le rôti mériterait 15 minutes de plus dans le four et j'aimerais que vous re-vérifiiez pour moi.
– Bien sûr ma chérie! J'ai ramené des tartelettes à la framboise pour le dessert donc on va les mettre de côté pour plus tard...
Les deux femmes se hâtèrent hors de la pièce, laissant Draco avec Arthur – comme le disait le plan d'Hermione. Un silence tendu s'abattit sur les deux hommes.
– Quelque chose à boire? S'enquit Draco en faisant un geste vers le chariot-bar fait maison d'Hermione dans le coin du salon.
– Si elle a toujours ce Bourbon, je ne dis pas non.
Draco se servit un verre également et tenta à nouveau de réprimer la voix sarcastique de son père dans sa tête – à la limite de l'apoplexie à l'idée qu'un Malfoy ramène un verre à un Weasley. Arthur accepta la boisson sans un mot et les hommes s'installèrent aussi loin que possible l'un de l'autre sur le canapé d'Hermione.
– Le père d'Hermione m'envoie une bouteille de ce truc tous les Noël, dit Arthur après quelques gorgées.
– Il passe plutôt bien.
– Il est de fabrication moldue, tu sais, dit Arthur légèrement même si Draco remarqua l'accusation sous-jacente.
– Je sais, répondit-il sèchement.
Les deux hommes burent leur verre pendant un instant avant qu'Arthur ne pose le sien sur la table basse et se tourne pour faire face à Draco.
– As-tu rencontré ses parents?
Draco remua son bourbon dans son verre.
– Pas encore. Nous les verrons le week-end prochain pour l'anniversaire de Granger, enfin d'Hermione.
Le plus vieil homme hocha la tête.
– Bien, c'est bien. De bonnes personnes, les parents d'Hermione. Elle les perturbe un peu, je crois.
Il fit une pause se frotta l'arrière de sa nuque.
– En toute honnêteté, je ne crois pas qu'ils savaient quoi faire avec une fille comme elle. Je me souviens encore de la première fois que nous les avons rencontré... Bon sang vous étiez tous si jeunes... et je trouvais que pour des Moldus, ils s'étaient adaptés aussi bien que possible à notre monde.
Draco rencontra le regard d'Arthur, remarquant que les yeux bleus perçants de l'homme ressemblaient à ceux de son plus jeune fils. Distraitement, Draco se demanda ce qu'Arthur Weasley voyait en l'observant. On lui avait répété toute sa vie à quel point il ressemblait extraordinairement à Lucius physiquement. Était-ce ce que Weasley Senior voyait? Une pâle imitation de son ancien rival?
– Les Granger ont fait de leur mieux pour comprendre mais c'est compliqué, j'en suis sûr, d'avoir sa vision du monde bouleversée si spectaculairement, continua Arthur. Son père, surtout, s'inquiétait pour elle... C'est pourquoi il s'est adressé à moi avant que nous prenions Hermione pour l'été avant la Coupe du Monde de Quidditch de 94. Voyons voir, tu as l'âge de Ronald, c'était donc avant ta... Quatrième Année, non?
Draco acquiesça. Oui, ce désastreux événement où mon père et ses acolytes avaient un peu trop bu et décidé qu'un peu de torture de Moldu était approprié pendant qu'on m'a ordonné de me cacher derrière un arbre.
– Le père d'Hermione avait une demande spéciale à nous faire à Molly et moi. Un homme intelligent, son père. Il savait qu'il y avait des choses qu'Hermione lui cachait, pouvait sentir que sa fille était en plus grand danger qu'elle ne le laissait entendre. Donc il s'est adressé à ma femme et moi et nous a demandé que, tant qu'Hermione était dans notre monde, nous prenions soin d'elle comme si elle était l'une des notre. Et si quoi que ce soit devait arriver à sa femme ou lui, alors nous la prendrions avec nous et lui offririons un foyer.
Arthur fixa Draco intensément.
– Je considère la promesse que j'ai faite à cet homme comme un Serment Inviolable. Maintenant, évidemment, ses parents sont vivants et en bonne santé mais ne te méprends pas, Molly et moi n'arrêterons jamais de prendre soin de cette fille... euh, jeune femme.
La fin de cette déclaration avait l'écho d'un avertissement.
– Hermione a beaucoup de chance. D'avoir autant de gens qui se soucient d'elle, offrit Draco avec hésitation.
– Elle rend ça facile, répondit Arthur avec un sourire affable. Mais ses parents... Ils vont se méfier de toi, tu comprends. Notre monde les a intrigué au début mais à présent... Après tout ce qui est arrivé à leur fille... Je crois qu'ils en ont peur, en ayant vu le potentiel le plus sombre de la magie. Et un jeune sorcier d'une famille comme la tienne... je crois qu'ils auront des réserves à ce que tu sortes avec leur unique enfant. Je te conseillerais de faire très attention à la façon dont tu te présenteras à eux. Que ce soit justifiée ou non, ils envisagent les sorciers avec une certaine méfiance ces temps-ci et après tout ce qu'ils ont vécu, tu ferais mieux de ne pas les contrarier en blessant Hermione.
Draco tritura son verre avant de prendre une grande gorgée de bourbon, le terminant presque. Deux réactions se battaient en lui: tu le mérites contre comment oses-tu? Il s'avança vers le bord de son siège, luttant contre l'envie de bondir sur ses pieds pour faire les cent pas ou taper des doigts contre ses cuisses. Son énergie nerveuse n'avait aucun moyen de s'évacuer.
– Je n'ai pas l'intention de blesser Hermione un jour. J'ai passé du temps avec des moldu, je n'ai aucun problème avec... Ecoutez, la façon dont j'ai été éduqué, mon père...
Draco prit une inspiration pour se calmer.
- … Mon père vous a manqué de respect en de nombreuses occasions et je suis désolé pour la façon dont m'a famille a traité la votre et –
Arthur leva la main.
– Laisse moi t'interrompre ici, Draco. Je suis personnellement en faveur de l'idée selon laquelle les péchés du père ne devraient pas être imputé au fils.
Draco n'avait pas de réponse pour cette déclaration. Si la situation avait été inverse, Draco savait que son propre père n'aurait jamais été aussi arrangeant avec le fils Weasley.
– Toujours est-il, monsieur, si je puis me permettre, la façon dont j'ai agis envers votre fils et votre fille à l'école –
– C'est un problème entre vous.
Par Salazar, pourquoi est-ce que tout le monde faisait toute une histoire des excuses? Je suis en accord.
– Bien, dit Draco entre ses dents serrées en s'efforçant d'avoir l'air ennuyé. Alors laissez moi au moins présenter mes excuses pour tous les commentaires désobligeants que j'ai pu faire sur vous et votre femme par le passé.
– Pardonné! Répondit Arthur jovialement et Draco eu presque une rupture d'anévrisme en se retenant de ne pas lever les yeux au ciel.
Un autre silence gênant s'abattit, Draco incertain de la façon de procéder à présent et espérant qu'Hermione annoncerait le dîner bientôt.
– Vous en voulez un autre? Demanda-t-il à Arthur en faisant un geste vers son verre vide.
Arthur regarda par dessus son épaule vers la cuisine, vérifiant que sa femme ne se cachait à portée de vue ou d'oreille.
– Oh allons-y allé.
Draco remplit leurs verres et quand il retourna sur le canapé, il remarqua la façon dont les yeux de l'homme plus âgé s'attardaient sur toute la technologie moldue qu'Hermione possédait, comme si ça le démangeait de glisser ses doigts dessus et de découvrir leurs secrets. Ses yeux ne cessaient d'aller vers la télécommande de la télévision.
– Tu sais comment l'utiliser? Demanda Arthur à Draco soudainement.
– Oui, en quelques sortes. Je peux au moins allumer l'appareil si vous voulez? Je trouve ça assez criant et perturbant. Avec tous les sons dissonant et les couleurs trop brillantes.
Draco se rappela d'Hermione lui racontant le penchant d'Arthur pour tous les objets moldu et se dit qu'il pouvait peut-être finir par le charmer.
– Regardez, dit Draco en appuyant sur le bouton pour allumer l'écran.
Hermione ne regardait pas beaucoup la télévision, surtout lorsque Draco restait pour la nuit, donc il n'était pas familier avec les divers «programmes» qu'elle offrait. Arthur, cependant, semblait ravi.
– Oh, ça là! C'est merveilleux! T'as-t-elle expliqué le football?
Draco secoua la tête, observant les petits hommes dans des uniformes aux couleurs différentes trottiner et courir le long d'une sorte de terrain après une balle de taille d'un souaffle mais en ne la touchant qu'avec les pieds.
– C'est le plus grand sport moldu qui existe et c'est assez ingénieux, en fait, toutes les petites règles...
– Je crois que c'est bientôt prêt, le jus est clair, dit Hermione avec assurance en posant le rôti sur le comptoir de la cuisine.
– Ça a l'air parfait ma chérie, répondit Molly avec un hochement de tête affirmatif.
Hermione rassembla quelques fourchettes d'un tiroir et les déposa à côté de sa plus belle vaisselle.
– Très bien, j'ai besoin d'une plus grande cuillère pour le service pour les asperges et ensuite nous pourrons –
– Tu n'as jamais dit à quel point ton jeune homme est beau. Mon dieu, si j'avais quelques dizaines d'années de mois, tu aurais dû me détacher de lui à coups de balais.
Hermione fit volte face.
– Molly! S'exclama-t-elle avec étonnement, jetant un regard inquiet vers le salon.
L'autre femme gloussa.
– Oh je t'en prie ma fille, de quoi voudrais-tu être gênée? Il est sincèrement plutôt beau, tu ne trouves pas?
Ses joues s'étaient enflammées face à l'absurdité de la conversation et la véracité de cette déclaration.
– Oh bah, oui, il l'est, je veux dire... Ce n'est pas la seule raison pour laquelle je suis avec lui, évidemment, mais bien sûr que ça ne fait pas de mal...
Molly gloussa comme une écolière et Hermione trouva ça contagieux. Apparemment Draco n'avait eu qu'à embrasser légèrement le dessus de sa main pour que la femme plus âgée tombe complètement sous son charme.
Comme si tu étais immunisée...
Les oreilles d'Hermione se dressèrent en entendant un bruit familier.
– J'entends la télé. Vous pensez que ça va?
Quand les femmes allèrent au salon, elles trouvèrent deux hommes plutôt passionnés gesticulant sauvagement vers la télévision.
– Arrêtez ! On ne peut pas plaquer un mec comme ça!
– Très juste, très juste! Très antijeu!
– Vous pensez qu'il simule? Je veux dire c'était une lourde chute mais sous cet angle...
– Non, non, c'était trop fort pour être une erreur, ils devraient renvoyer ce défenseur.
Hermione appuya sa tête contre l'épaule de Molly pour cacher son rire silencieux. Par Merlin, si elle avait eu une caméra à cet instant, elle ne les aurait jamais laissé vivre avec ça. Télé et football: le grand fédérateur de tous les hommes.
– Si vous deux avez bientôt fini, Hermione a préparé un repas assez merveilleux et se serait dommage qu'il refroidisse, dit Molly sombrement ce qui fit sursauter les sorciers à sursauter.
Elle lança un clin d'oeil malicieux vers Hermione.
À peine une demie heure plus tard le dîner se poursuivait sans accroc mais Hermione avait presque atteint ses limites.
D'abord, les vêtements. Le mec portait un costume trois pièces (boutons de manchettes en pierre précieuse et compagnie) à ce qui était supposé être un dîner tranquille pour «apprendre à mieux connaître le nouveau petit ami d'Hermione mais en réalité un moyen pour sa famille magique de l'approuver et pour ledit petit ami de rayer quelques excuses de sa check liste».
Il avait l'air si baisable. Les cheveux coiffés artistiquement qu'elle avait hâte de les ruiner de ses doigts gourmands. L'expression du visage tendue qu'elle avait hâte de détendre sans modération avec ses lèvres. Ce costume stupide et délicieusement ajusté, qu'elle avait hâte de presser contre elle.
Et Hermione savait que le choix de son costume bleu n'était en aucun cas accidentel mais plutôt une attaque délibérée contre sa capacité à fonctionner en sa charmante présence. Elle avait laissé échappé cette inélégante pensée sur Draco et la couleur bleue une fois et pourtant, ce crétin arrogant semblait désormais posséder pléthore de costume d'à peu près toutes ces nuances.
Deuxièmement, ses manières à table. Non pas que ses petits amis précédents aient eu de mauvaises manières à table en soit (même Ron s'était amélioré avec le temps) mais le sens de la bienséance de Draco pendant le repas était stratosphériquement parfait.
La façon dont il passait les plats avec déférence à Molly, sa posture curieusement rigide et gracieuse à la fois, la façon dont il tapotait délicatement ses lèvres avec la serviette après chaque bouchée, la façon dont il inclinait la tête vers Arthur quand il s'adressait à lui, par les dieux même la façon parfaite dont il coupait sa part de rôti sans faire de bruit avec les couverts contre son assiette lui donnait chaud et l'ennuyait.
Et pour finir, sa voix.
La façon dont parlait Draco éveillait toujours quelque chose en elle, mais ce soir là, il avait poussé le vice à un niveau inexploré. Elle se demanda si un TIC nerveux se manifestait dans l'utilisation de son accent aristocratique, si distingué qu'il frôlait le snob. Chaque consonne ponctuée avec précision, les voyelles pas trop longue, pas un seul «g» en vue, chaque mot prononcé semblant soigneusement sélectionné avant de franchir ses lèvres, le tout rendant difficile pour Hermione de se concentrer sur quoi que ce soit d'autre que ses fantasmes qui se déchaînaient dans son esprit.
Des fantasmes dans lesquels Draco lui présentait son bras et demandait: «Si Mlle Granger veut bien lui faire l'honneur de l'accompagner pour un tour dans les jardin?». Ils parlaient ensuite de la bonne manière de décanter du brandy ou d'élever des chiens de chasse ou quelque chose dans le genre puis ensuite il demandait s'il pouvait lui voler un baiser et elle l'attirait derrière une haie par le revers de son costume et l'embrassait jusqu'à ce qu'il se sente mal...
Par Merlin, qu'est-ce qui n'allait pas chez elle?
Ce devait être l'une des soirées les plus longues de sa vie – et pas à cause de querelles familiales de longues dates ou de rancoeur comme elle l'avait initialement craint mais parce qu'elle était au-delà de la simple excitation et à deux doigts de jeter les Weasley dehors pour pouvoir s'adonner à son fantasme nouvellement découvert pour la classe et les manières de la haute société.
Quand le dessert, le café et le thé eurent enfin été débarrassés et que la soirée touchait à sa fin, Hermione eu assez de sang froid pour coincer Draco dans la cuisine après que Molly soit partie récupérer sa boîte à dessert.
Alors qu'elle et Arthur ne pouvaient entendre la conversation à voix basse, ils entendirent finalement Molly s'exclamer «Oh mon cher petit, bien sûr!» suivit par le son de pleurnicherie féminine. Arthur et Hermione partagèrent des sourires en coin amusés. Quand les deux revinrent de la cuisine, Molly tapotait ses yeux avec un mouchoir blanc (monogrammé D.L.M) et Draco arborait un visage plutôt rose.
Les Weasley firent leurs adieux ensuite, Molly s'accrochant toujours au mouchoir de Draco en l'enlaçant et Hermione rayonnant quand Arthur serra la main de Draco de manière plus chaleureuse que dans leurs salutations guindées. La porte se referma et Hermione entendit Draco lâcher un profond soupire.
– Tu le sais évidemment mieux que moi, mais selon mes estimations ça s'est bienmmmpfff –
Hermione coupa le résumé de la soirée de Draco par la pression insistante de ses lèvres. Prit par surprise par son agression, Hermione parvint à le pousser contre le mur le plus proche, ses mains devant s'agripper à sa taille pour trouver l'équilibre.
Elle moula son corps contre le sien et passa ses mains sur toute sa carrure jusqu'à ce que l'enthousiasme de Draco rattrape le sien en se frottant contre ses hanches. Après s'être retenue de le peloter toute la soirée, Hermione se délecta de pouvoir enfin toucher Draco où et partout elle pouvait. Seulement deux choses l'empêchèrent d'arracher les vêtements de son corps: elle savait qu'ils étaient faits sur-mesure, et par conséquent outrageusement chers, et il avait l'air si appétissant aussi bien habillé pour elle que ça aurait été dommage de retirer tant de finesse de manière aussi sauvage.
Désespérée de rassasier son désir pour lui, sa langue plongea dans sa bouche et elle découvrit qu'il avait toujours le goût sucré des framboises du dessert. Elle embrassa le long de son cou alors que les grognements dans son oreille la faisait atteindre de nouveaux sommets d'audace.
– Granger, peu importe ce que j'ai fait pour t'inspirer tout ça, mais fais le moi savoir et je ferai en sorte de le refaire, haleta Draco, ses doigts frottant ses tétons à travers le tissus de sa robe.
Elle l'embrassa jusqu'à ses lèvres pendant que ses mains se dirigeaient vers son torse ferme et s'arrêtèrent à sa ceinture.
– Ton – accent – et – mon dieu – foutrement – convenable – tu n'as pas idée – à quel point – seigneur – tu parles comme – oui, Draco – un vrai gentleman – c'est tellement – mhh – j'ai eu envie de toi – toute la soirée –, parvint-elle à murmurer contre ses lèvres entre chaque baiser et elle senti son sourire plisser le coin de ses lèvres.
– A quel point es-tu mouillée mon amour?
Hermione se recula avec un sourire aguicheur.
– Une lady ne parlerait jamais de ce genre de choses.
Avec une lueur malicieuse dans les yeux, elle s'occupa rapidement de la boucle de sa ceinture, plongea la main dans son caleçon pour attraper son membre déjà dur et le caressa de la manière qu'elle savait qu'il aimait. Ses mouvements de poignet habile furent récompensés par une vue fantastique: Draco fermant les yeux, mordant sa lèvre et la tête roulant contre le mur. Il avait l'air si parfait dans les affres de la passion, magnifique pour la façon dont il se laissait aller avec elle. Et le tout rien qu'avec sa main... ou sa bouche.
Ivre du pouvoir qu'elle avait sur lui, Hermione se mit à genoux et libéra pleinement son sexe de son pantalon. Elle entendit un gémissement profond suivit par un soupire de plaisir quand elle le suça. Levant les yeux, elle remarqua que ses doigts cherchaient à s'accrocher au mur derrière son corps tremblant.
Toujours un gentleman.
Hermione saisit l'une de ses mains et la dirigea vers l'arrière de sa tête. Ses doigts tressaillirent dans ses cheveux, clairement inquiet de l'agripper trop fort, alors Hermione vida ses joues et bougea sa tête plus rapidement, prenant le plus de lui qu'elle puisse physiquement.
– Oh bordel Hermione... putain, comme ça... exactement comme ça...
Il s'abandonna finalement complètement, bougeant ses hanches et tirant ses cheveux tandis que sa respiration devenait de plus en plus erratique. Les genoux de Draco lâchèrent presque quand il jouit le long de sa gorge, Hermione se félicitant silencieusement de lui avoir presque fait perdre l'usage de ses jambes et savourant le plaisir d'avoir fait perdre tout décence à son petit ami raffiné et étriqué.
Draco la remit sur pieds, un sourire fatigué aux lèvres.
– Retire ta culotte et va attendre sur le lit.
Hermione obéit instantanément et quand Draco lui donna un orgasme tremblant quelques minutes plus tard grâce à sa langue talentueuse, le sentiment de satisfaction brumeux lui permis de se délecter que la soirée se soit déroulée absolument parfaitement.
Un bref interlude dans lequel Ron Weasley apprend de ses erreurs.
Harry avait dit tout un tas de choses pour dissuader Ron de faire ce qu'il avait l'intention de faire, mais Ron en avait besoin.
Malfoy avait beau avoir sauvé la vie d'Hermione, et si le regard authentique de désespoir qu'il avait arboré au chevet d'Hermione à l'hôpital voulait dire quoi que ce soit, il avait l'air de sincèrement se soucier d'elle. Son propre père avait fait un résumé hésitant mais positif de la conduite de Malfoy à leur dîner la semaine précédente, sans parler de la mère de Ron qui avait l'air un peu trop fan du crétin blond platine.
Pour autant, Ron ne se sentait pas prêt à abandonner des années d'animosité et de cruauté. Au final, Harry s'avéra être un véritable ami et autorisa Ron à emprunter sa Cape d'Invisibilité pour la matinée.
Il s'était rendu au petit coffee shop moldu un bon nombre de fois auparavant, mais n'était pas spécialement un buveur de café et savait qu'Hermione appréciait ses matinées calmes avant le boulot. Quand il avait commencé à sortir avec Padma, il avait tout bonnement arrêté d'y aller, mais même après toutes ses années Ron se souvenait de l'emplacement – quelques pâtés de maison après celle d'Hermione.
Sous la cape d'Harry, Ron retira l'un des produits les plus ingénieux du magasin de farces et attrapes: Les Oreilles à Rallonges. Alors que la version originale était composée de files couleur peau, Georges et lui avait amélioré le produit depuis pour qu'il se fonde à présent dans son environnement, le rendant presque indétectable aux yeux des ignorants.
Un couple était assis devant la façade vitrée mais à la table juste derrière eux, Ron repéra un flash familier de cheveux blond. Il enfonça l'une des Oreilles à Rallonge dans la sienne et observa l'éclat de l'autre se faufiler sous la porte du café et ramper pour s'arrêter sous la table. La voix reconnaissable d'Hermione explosa dans son oreille, parlant à voix basse en guise d'avertissement.
– – Si tu fais ça, je te jure Malfoy, je vais –
– Tu vas faire quoi Granger? Me jeter un sort devant tous ces moldus?
– C'est pas juste! Tu ne peux pas continuer à me faire ça!
– Je peux et je le ferai.
Ron fulmina sous la Cape et il agrippa sa baguette. Il le savait, il le savait! Malfoy, cette fourbe mauviette, avait piégé Hermione et Ron allait devoir ensorceler ce putain de furet pour le dépecer. Réfléchissant aux meilleures combinaisons de maléfices à balancer à Malfoy, il leva sa baguette.
– Mais c'est mon scone, petit crétin sournois !
Ron baissa sa baguette. Le couple de Moldu se leva de la table devant lui et Ron eu une vu claire de sa meilleure amie et de son ennemi d'enfance. Hermione se renfrogna et Malfoy mâcha joyeusement sa pâtisserie du matin.
– Je suis presque sûr d'avoir payé ce matin... mhh, merci de partager mon amour.
– Tu sais que ce n'est pas digne d'un gentleman de se lécher les doigts.
– Moi qui croyait que tu aimais que j'utilise ma langue. Tu ne t'en plaignais pas hier soir.
– Bah évidemment que non, ma bouche était plutôt occupée à ce moment là si tu te souviens bien...
– Par Merlin Granger, redis quelque chose comme ça et nous n'irons pas au travail parce que je te ramène direct à la maison pour –
Ron arracha l'extrémité des Oreilles à Rallonge si fort que ce fut un miracle qu'elles ne se cassent pas. Luttant contre l'envie irrépressible de vomir, juste là sur le trottoir, il aperçut une dernière fois le sourire niais de Malfoy et le visage rougissant d'Hermione qui gloussait en se cachant avec la main avant de transplaner sous la Cape.
Entrant en trombe dans le bureau d'Harry un peu plus tard, il jeta la Cape sur le bureau de son autre meilleur ami avec un bref «T'avais raison, j'ai compris, plus jamais, par Merlin».
Harry s'adossa dans son fauteuil et sourit en coin d'un air entendu à Ron.
– Tu les as surpris en train de se bécoter? Ils en sont plutôt fan.
Ron eu un frisson.
– Argh, merci pour l'image Harry. Et non, juste... des... mots... complètement inappropriés... honnêtement dégueulasse... perturbant...
Il s'interrompit sous l'horreur, incapable d'articuler correctement son dégoût.
Harry se mit à rire et le suivit hors de son bureau. Apparemment Ron devait à présent accepter Draco putain de Malfoy dans leur groupe d'amis.
