Tanya se réveilla très à l'aise.
Il était encore tôt aussi elle resta douillettement dans ses couvertures.
Elle avait rarement été autant à son aise depuis sa naissance. L'épuisement du à la course vers le repaire des rebelles avait du jouer sur la qualité de son sommeil. Les couvertures n'avaient rien gâté.
S'il n'y avait pas un dragon et deux adolescents en pleine croissance, elle serait tentée de rester dans cette position le plus longtemps possible.
Mais, outre le bruit de respiration, il flottait une odeur désagréable.
Même en ayant passé toute la nuit dans la même pièce, Tanya ne s'était pas habituée à l'odeur.
Machinalement, elle tourna la tête de tous coté à la recherche d'un moyen d'aérer.
Elle vit que Saphira avait la tête levée. La dragonne vit le mouvement et tourna légèrement son museau vers Tanya.
Tanya leva la main, ce qui pouvait être pris pour une salutation et Saphira répondit en baissant un peu sa tête en clignant des yeux.
Il n'y avait rien à faire aussi Tanya attendit.
La pièce était faiblement éclairée par une torche magique.
Elle voulait contacter ses hommes mais elle craignait qu'il n'y ait des barrières aux frontières du royaume nain. Même si ses transmissions n'étaient pas interceptées, il y avait un risque que des magiciens nains ou rebelles s'aperçoivent de la tentative de contact. Dans ce cas, même s'ils n'identifiaient pas la source du contact, ils seraient sur leur garde.
Enfin, les deux garçons s'agitèrent et se réveillèrent.
Ils empaquetèrent leurs affaires.
Murtagh avait un air maussade face à un Eragon embarrassé.
– Pourquoi vouliez-vous tant venir ici ? demanda Tanya.
– On se le demande, maugréa Murtagh.
– On devait emmener Arya là où elle pouvait être sauvée, expliqua d'un ton las Eragon. Et en dehors de l'empire, c'était l'endroit le plus proche.
Le dragonnier avait-il le syndrome du héros ?
– Si elle est ambassadrice, c'est qu'elle est importante, vous croyez qu'on sera récompensés ? demanda-t-elle avec une fausse naïveté.
– Ça commence bien, ironisa Murtagh.
– Ils sont obligés d'être prudents, protesta Eragon.
– Admettons, mais vous deux avez été testés donc ils devraient savoir que vous êtes pas une menace !
Ils furent interrompus par l'ouverture de la porte.
Orik était là avec quelques nains.
Il leur apportait des provisions.
– Bonjour à vous ! Les Vardens ont longuement parlé de vous. Ils vont bientôt vous recevoir. En attendant, voici de quoi être en forme.
C'était un repas pouvant être dévoré sur le pouce mains loin d'être frugal. Du pain, du fromage et du lard constituaient un repas bien nutritif mais un peu trop copieux pour Tanya.
Orik avait prévu un pichet de lait de chèvre avec un verre à son intention.
Le magicien chauve arriva peu après avec des gardes.
Il semblait mécontent de voir les nains.
– Suivez-nous ! Nous allons vous conduire à notre chef !
Eragon se dressa aussitôt pendant que Tanya prenait tranquillement une gorgée de lait.
Le dragonnier semblait confus tandis que Murtagh ricanait ouvertement.
– Eh bien fillette ! Dépêche-toi ou on te fera aller plus vite.
Tanya éloigna le verre de sa bouche et le regarda froidement.
– Les nains ont eu la gentillesse de m'apporter à manger, il serait malpoli de ma part de tout laisser en plan.
– Petite effrontée !
Orik rit aux éclats.
– Je ne veux pas insulter les nains, déclara soudainement Murtagh en mordant à pleines dents dans une tranche de lard.
Eragon leva les yeux au ciel mais il ne dit rien. Il se tourna vers Saphira et resta à la regarder dans les yeux. Tanya pensa que les deux ne devraient pas montrer aussi ouvertement qu'ils communiquaient. D'ailleurs Saphira semblait d'accord. Elle observait Tanya manger tranquillement. Elle ne parlait qu'avec son dragonnier mais il était évident qu'elle n'aimait pas le magicien rebelle.
Eragon reprit un petit morceau de lard.
– On aura qu'à marcher plus vite pour rattraper le temps qu'on prend.
Tanya réfléchissait sur ce geste.
Avait-il agi pour ne pas laisser les autres seuls ? Eragon était quelqu'un de franc. Il n'était le genre de personne laissant l'un des siens en mauvaise posture. Il y avait déjà un début de tension avec Murtagh à cause de sa présence au milieu des rebelles.
Bien sûr, la situation présente était anodine. Reprocher à une fillette de prendre le temps de manger équivalait à s'attirait l'opprobre générale, même si cet escogriffe ne se souciait pas de l'opinion générale. Murtagh, lui, provoquait juste pour se venger à l'avance des problèmes qu'il aurait quand son identité sera découverte.
Mais si ce chauve était antipathique avec tout le monde, alors cette désobéissance attirerait la sympathie. Même les autres rebelles qui attendaient ne l'aimaient pas. Ils pouvaient faire preuve d'indulgence selon l'opinion qu'ils avaient du chauve.
Eragon se souciait beaucoup des siens. Il suffisait de voir comme il s'inquiétait pour son cousin.
Tanya dans un coin de sa tête que le dragonnier privilégiait la loyauté envers ses amis qu'envers ses potentiels alliés.
Tanya avala sa dernière bouchée, remercia encore Orik et se tourna vers tous les autres.
– Je pense qu'il est temps qu'on y aille maintenant !
– Je suis d'accord, approuva Murtagh, enchanté de sa petite victoire.
– Allons-y ! ajouta Eragon.
Saphira se leva sans attendre.
La petite troupe avança dans les tunnels des nains.
En marchant, Tanya admira le travail des nains. Les tunnels étaient creusés avec une stupéfiante précision. Les couloirs se croisaient en angle droit. L'air qui circulait était presque frais. C'était parfaitement fonctionnel.
– Stupéfiant !
– Des générations de nains ont travaillé dessus, raconta fièrement Orik.
– C'est une véritable œuvre d'art !
– Oh allons ! Ce n'est que du travail de base. C'est juste un couloir ordinaire pour un knurla. Bientôt arrive notre véritable joyau !
Enfin, la pâle lueur des torches laissa la place à une plus grande clarté.
Ils débouchèrent à l'air libre dans une vallée au milieu de la montagne, à moins que ce ne soit un ancien cratère de volcan depuis longtemps éteint.
Toute une foule était amassée et les regardait avec curiosité. Des gardes maintenait à distance tout ce monde et leur ouvraient la voie vers une ville.
La foule était assez hétéroclite.
Il n'y avait que des humains mais de tout age.
Tanya se douta que la plupart des hommes portait les armes mais il devait y avoir également des forgerons et des magiciens. Elle voyait aussi des enfants aux yeux brillants qui pointaientdu doigt Saphira et des femmes, mères, épouses, sœurs ou filles de rebelles et rebelles elles-même.
Eragon était terriblement mal à l'aise.
Il essaya maladroitement de faire des signes jusqu'à ce que la glace soit brisé par un petit garçon et que le silence laisse la place à un tonnerre d'applaudissement.
Eragon fut tout de suite plus à l'aise et parut apprécier son bain de foule. Même Saphira s'amusa à faire sortir de la fumée de ses naseaux.
Pour tout ce peuple, la venue d'Eragon après un siècle de lutte sans résultat représentait un nouvel espoir.
Le chauve les conduisit à travers des couloirs jusqu'à atteindre une salle plus grande dans laquelle un homme les attendait.
Tanya le jaugea pendant qu'il se présentait.
C'était un homme d'à peu près une cinquantaine d'années. Il ne semblait ni ému ni particulièrement intimidé en rencontrant un dragon. Il inspirait le respect à ses hommes comme le montraient tous les rebelles présents à l'exception du chauve qui fut rejoint par son sosie.
Après avoir souhaité la bienvenue à Eragon et Saphira, il redemanda à Murtagh de se soumettre à une inspection mentale mais, quand le jeune homme refusa sèchement, Ajihad se crispa.
Manifestement, il le connaissait déjà et le fit arrêter sans attendre.
Il se tourna ensuite vers Tanya qui restait à coté du dragonnier.
– Je ne sais pas vraiment quoi faire de toi, petite demoiselle. Nous avons ici des familles de Vardens mais nous n'avons pas la capacité d'accueillir des enfants. De plus, il serait difficile de trouver des hommes acceptant d'héberger une petite aristocrate impériale.
– Je comptais la ramener chez elle, intervint Eragon. Louise a de la famille au sud de l'empire. Je voulais l'y conduire après avoir emmené Arya en sécurité.
– Je vois. A vrai dire, il est possible que tu doive aller terminer ta formation chez les elfes. Nous avions un accord avec eux. Une fois que l'œuf de Saphira aurait éclot, son dragonnier, ou sa dragonnière, devait suivre sa formation avec Brom avant de suivre l'enseignement des elfes. Malheureusement, nous n'avons plus de contact avec eux depuis la disparition d'Arya. Leur absence s'est fait cruellement ressentir lors de nos actions contre l'empire. Nous allons leur envoyer une ambassade pour leur faire savoir qu'elle va bien et je voudrais également leur donner un compte-rendu sur toi. Pour l'instant, j'aimerais que tu me raconte ce qui t'es arrivé depuis votre départ de Teirm jusqu'à votre arrivée ici. Quand j'ai appris qu'il n'accompagnait pas le nouveau dragonnier, j'ai craint le pire pour lui.
Eragon raconta son voyage retenant toute l'attention d'Ajihad et de Tanya.
Il se perdit à plusieurs reprises, reformula son récit, sans doute suite à l'intervention de sa dragonne mais son récit était complet.
Quand il parla de la mort de Durza, Ajihad sursauta et Tanya du faire appel à toute sa maîtrise d'elle même pour ne rien laisser voir de ses sentiments.
Eragon fut très déçu que l'annonce de la mort de l'ombre était prématuré.
Après avoir raconté leur course pour rejoindre les rebelles, Eragon arriva enfin à la fin de son histoire.
Ajihad était attristé par la mort de ce Brom. Il remit sa bague à Eragon.
Les yeux de Tanya se posèrent dessus et tentèrent de déchiffrer les glyphes dont elle ne voyait qu'une partie.
Enfin, Ajihad dit qu'il comptait faire tester sa force et son aptitude à la magie pour faire un rapport aux elfes. Il y avait un logement spécialement conçu pour les dragonniers où Eragon trouverait domicile.
Dans l'ensemble, c'était une première rencontre constructive. Eragon paraissait impressionné par le chef des rebelles et Ajihad semblait plein d'espoir même s'il l'avait trouvé un tantinet insolent et trop sûr de lui. La seule nouvelle du sauvetage d'Arya était la promesse du retour de l'alliance avec les elfes.
Ajihad parla longuement à Eragon de son futur rôle de dragonnier et le garçon écoutait attentivement.
Enfin, l'entretien s'acheva.
Une vielle femme fit son entrée.
– Voici Zélie, présenta Ajihad. Elle s'occupe des enfants dont les parents sont en mission. Elle prendra soin de toi dans l'immédiat. Quand ce sera possible, nous te ferons aller au Surda d'où tu pourras rejoindre les tiens. En revanche, une bonne partie de ces enfants a perdu quelqu'un à cause de l'empire donc tu devras éviter de dire d'où tu viens.
Tanya s'inclina.
– Je vous sais gré de votre gentillesse !
– Viens ma chérie, dit la femme.
– Au revoir, Eragon et Saphira ! Merci de m'avoir aidée ! J'espère qu'on se reverra avant que vous en partiez chez les elfes !
– C'est promis ! À plus tard Louise !
Tanya suivit docilement Zélie.
Pour mettre à l'aise sa nouvelle petite protégée, cette dernière se montrait très bavarde et lui racontait la vie chez les rebelles avec force détails.
– Voici ton nouveau chez toi ! Mais avant de rencontrer les autres, tu vas me suivre.
Elle la conduisit vers une pièce et la laissa entrer en lui disant simplement :
– voilà pour te débarbouiller !
Il était certain qu'après des semaines dans la nature et malgré tous ses efforts, l'hygiène de Tanya laissait à désirer. En revanche, le bain à moitié plein ne semblait pas la meilleure solution. Toute évidence, elle n'était pas la première à utiliser l'eau. Elle entendit que la maison était assez animée.
Quand elle retira son dernier vêtement, la porte s'ouvrit à la volée pour laisser passer Zélie.
– Allons dépêche-toi ! annonça-t-elle pendant que Tanya se recouvrit précipitamment en fusillant du regard les enfants qui montraient une tête curieuse. Fais pas ta timide, Louisette ! ajouta Zélie en fermant enfin la porte. Donne-moi tes hardes, je vais m'en occuper.
– Je préférerais les garder, merci.
– Oh allons ! Tu ne vas quand même pas garder ces vieilles hardes !
– C'est que je n'ai rien d'autre. Mes vêtements doivent être avec les affaires d'Eragon.
– Je trouverai bien quelque chose qui te conviendra bien mieux !
– Dans l'immédiat, ces hardes me suffiront !
– Oh c'est-y pas qu'elle fait des manières ! Bien, je vais chercher c'qui faut.
– Je vous remercie.
Tanya nota l'absence de loquet. Elle ne pouvait pas déplacer un meuble sans attirer regrettablement l'attention. Elle renonça à bloquer la porte mais lança quand même un sortir pour rendre la porte plus difficile à ouvrir.
Elle plaça la bassine dans le coin du même coté de la porte pour garder un minimum d'intimité en cas d'ouverture inopinée. Considérant avec dégoût la couleur de l'eau, elle se dit qu'il était temps de la changer. Elle ne voulait pas être surprise donc elle ne pouvait pas juste changer l'eau. Elle lança un sort qui alourdit toutes les saletés dans l'eau pour les faire descendre au fond. L'eau s'éclaircit un peu. C'était mieux que rien.
Frissonnant à cause de l'eau froide, elle commença une toilette sommaire.
Son corps avait maigri. Elle allait avoir besoin de soigner son alimentation.
Comme elle le pensait, la porte fut poussée avec insistance mais sans s'ouvrir jusqu'à ce qu'un grand coup vienne à bout de la résistance de la porte.
– Hé ben voilà ! s'exclama le grand gaillard qui avait aidé Zélie.
– Merci bien !
Zélie déposa un tas de linge et s'empara des vêtement de Tanya ignorant ses protestations.
Pestant intérieurement, Tanya acheva sa toilette rapidement. Elle touilla l'eau par magie pour qu'elle reprenne sa couleur antérieure.
Les vêtements qu'on lui imposait n'étaient pas trop miteux mais un peu usés.
Enfin habillée, elle quitta la pièce.
– Te voilà enfin !
Zélie l'attrapa par la main et l'entraîna dans un couloir vers une porte terriblement bruyante.
De l'autre coté, une grande table à laquelle étaient installés une dizaines de bambins.
– Tout le monde, voici Louise qui restera avec nous quelques jours !
Tous les yeux se posèrent sur Tanya qui ne broncha pas.
Même la quinzaine de questions qui furent posées en moins d'une minute ne lui fit pas perdre son attitude nonchalante.
– Ne sois pas timide, mon chou.
Tanya du faire appel à tout son contrôle de soi pour ne pas lever les yeux au ciel.
– Je m'appelle Louise. Je vais rester un petit moment. Merci de m'accueillir.
Elle prit place à table et prit une assiette qui fut remplie de purée en écoutant distraitement les autres parler du dragon qu'ils avaient vu de loin. L'un des plus grands se vanta même de l'avoir touché.
Le repas fini, une partie des enfants fut mis à contribution pour faire la vaisselle et Zélie demanda à Gordon, un garçon de treize ans de faire visiter à Tanya.
Avec l'air important que prennent souvent les enfants quand ils doivent en gérer un plus jeune, il lui fit un signe et sortit sans attendre.
Sur le pas de la porte, il pointa du doigt ce qu'il y avait autour.
– Bon ça c'est l'endroit où habitent les nains, ils n'aiment pas trop nous voir traîner. De ce coté, c'est les maisons des Vardens. Là, c'est le terrain d'entraînement. Si je suis d'humeur, je te montrerai une autre fois.
– Je comprends. Dans ce cas, je vais faire un tour seule pour voir.
– Hé pas question ! Tu vas te perdre et on va me gronder !
– Dans ce cas, tu n'as qu'à m'accompagner !
– Pas envie de perdre mon temps ! De toute façon, je te dis que tu dois rester là alors tu reste là.
Tanya lui tourna le dos et contempla le paysage aux alentours. Elle se demandait comment les nains avaient découvert cet endroit.
Elle remarqua un gros chat qui s'approcha d'elle et la toisa.
Amusée, elle lui retourna son regard jusqu'à sentir une intrusion mentale.
« Quelle surprenante petite humaine ! On dirait que tu viens de loin ! »
« Un chat-garou ! »
Le chat commença à se lécher une patte avec beaucoup d'application.
« Décidément, les humains sont vraiment surprenants à cette époque ! »
Le chat bondit soudainement tandis qu'une pierre atterrit proche de l'endroit où il se trouvait.
Gordon éclata de rire.
Il se baissa pour attraper d'autres pierres.
– Arrête ça ! s'écria Tanya.
Avec rapidité et vivacité, le chat bondit sur le garçon toutes griffes dehors.
Avec un grand cri, il tenta de se débarrasser de l'animal mais celui-ci évita agilement ses contre attaques. Gordon finit par trébucher et eut la respiration coupée en tombant au sol.
Pas perturbée par la chute, le chat continuait de se venger.
« Si tu permets, je pense qu'il a eu son compte ».
Tanya s'approcha et le chat laissa le garçon sur le sol. Il recommença à se lécher pendant que sa victime se relevait et partait en courant.
« Tu y es allé fort ! »
« C'est à cet age qu'il faut les éduquer. Il a eu de la chance. J'ai été indulgent avec lui. Si je l'avais puni à la hauteur de son crime, là, il aurait des raisons de se plaindre»
Sentant les ennuis arriver, Tanya voulut partir pour discuter plus loin.
« Veux-tu venir avec moi ? »
« J'ai déjà une humaine de compagnie mais j'imagine que te suivre pourrait se révéler amusant pour l'instant »
Il se redressa et sauta vers elle. Par réflexe, elle tendit les bras et le chat atterrit à l'aise.
Derrière Tanya, Zélie sortit en trombe de la maison.
Tanya ne réfléchit pas plus loin et courut.
Elle arriva à une plaine où nains et humains s'entraînaient avec ardeur. Elle s'assit dans l'herbe et regarda le chat.
« Peu de chats-garou ont été aperçus depuis la naissance de l'empire »
« Et peu de dragons également, pourtant leur existence n'est pas considérée comme un mythe. C'est terriblement injuste »
« Les dragons se font plus remarquer »
« Ils sont plus visibles oui. »
« Au moins, Gordon craindra les chats désormais »
Tanya sentit la joie du chat.
« Il y a des humains de toute sorte mais je n'en ai jamais vu comme toi. »
« Et je n'ai jamais vu de chat-garou. Nous sommes à égalité, je pense »
Le chat ferma les yeux et s'étira.
« Qui sait ? En général, nous ne fréquentons pas les humains mais certains se faufilent. »
« Il n'y avait aucun chat là où j'ai vécu. Vous n'aimez pas les humains »
« Tss ! Ils sont tellement agités. Ils utilisent leur courte vie pour des futilités. C'est d'un ennui ! Et leurs petits tentent de nous tirer la queue et ça c'est inadmissible »
Le chat ouvrit les yeux et, toujours vautré, les fixa sur Tanya.
« Mais de temps en temps, un humain sort du lot. Tu ressemble à un adulte plus qu'à un enfant. Vraiment fascinant ! »
« J'ai été élevée à la dure »
« Un dragon poursuit un lapin mais qui des deux fera céder l'autre ? »
Tanya leva un sourcil ?
« Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Qui sait ? »
« C'est un message codé ? Une énigme ? »
« Les énigmes plaisent aux dragons. »
Le chat se leva et s'en alla d'un pas léger.
« Tu n'es pas un dragon »
« Certes ! »
« Tu m'intéresse »
« Moi, ce sont les souris qui m'intéressent pour l'instant »
Il fila et Tanya le poursuivit.
Il s'éloigna vivement de la ville et grimpa agilement.
Tanya finit par le perdre de vue.
Agacée, elle regarda autour d'elle avec attention. Ses yeux parcoururent les alentours jusqu'à croiser ceux d'une femme assise en tailleur.
– Excusez-moi, commença Tanya. Je cherche un chat.
– Je t'excuse, répondit la femme. Nous cherchons tous quelque chose. Combien se sont perdus dans leur recherche ?
Tanya cligna des yeux déconcertée.
– Oh, je ne lui veux pas de mal. Je veux seulement le voir et lui parler. Pourriez-vous m'aider ?
– Je pourrais.
– Et donc, auriez-vous vu un gros chat aux oreilles en pointe dans les parages ? demanda Tanya en s'impatientant.
Sans crier gare, le chat surgit soudainement, une sourie dans la gueule, épargnant à la femme la peine de répondre.
– C'est le votre peut-être ? Non, il doit être plutôt libre.
– Effectivement, Solembum me suit dans mes voyages. Peut-être qu'un jour, nos chemins se sépareront.
Tanya s'assit et la dévisagea.
– Qui êtes-vous ? Vous n'en faites pas partie ?
La femme fit un veste vague de la main.
– Oh, je ne suis qu'une voyageuse qui va ici et là. Je m'appelle Angela.
– Je suis Louise.
Angela sourit d'un air entendu avant de se pencher vers Solembum.
– Il me dit que vous avec parlé ensemble. Ça devient une habitude, glissa-t-elle au chat qui se gratta consciencieusement l'oreille. Veux-tu que je te dise ton avenir ?
– Mon avenir ?
– Je le propose à ceux auxquels Solembum parle.
– Ça doit faire du monde.
– Non pas tellement. Quoique ces derniers temps, il y en a de plus en plus. Alors, qu'en pense-tu ?
Tanya n'hésita pas.
– Je vous remercie mais ce ne sera pas nécessaire. J'affronterai mon avenir quand il se présentera devant moi.
Angela se contenta de sourire.
