La magie était quelque chose d'exceptionnel.
Avec de la magie, il est possible de créer du feu, de déplacer des objets à distance et même de tuer des gens sans avoir à les toucher. Le soir autour du feu, les hommes racontaient des histoires terrifiantes sur la magie.
Bien sûr, ces mêmes hommes seraient assez surpris d'apprendre que Tanya se servait de la magie pour éloigner poux, punaises, moustiques et parasites divers de sa paillasse.
Elle avait parlé longuement avec Angela dont les paroles sibyllines la laissait perplexe.
La voyageuse se présentait comme une herboriste itinérante dont les pas étaient portés par sa curiosité.
Tanya ne savait pas quoi en penser.
Dans l'immédiat, elle avait à faire.
Elle se leva tôt et s'habilla rapidement. Elle fit attention à ne pas réveiller les petites filles qui lui avaient fait une place la veille.
Dans la pièce principale, Zélie était occupée à s'affairer autour d'un feu.
– Bonjour Madame.
Elle se retourna.
– Oh c'est toi petiote ! Déjà levée ?
– J'ai l'habitude de me lever tôt.
– Hé bé ! Peux-tu réveiller les autres ?
Tanya acquiesça.
Elle secoua les autres filles sans douceur.
En maugréant, elles se levèrent une par une. Zélie se chargea de réveiller les garçons.
La marmaille s'agita autour de la table. Les plus grands aidèrent à la préparation du repas ou s'occupaient des plus jeunes.
D'après ce que Tanya entendit, certains des enfants étaient attendus pour travailler.
Comme elle n'était pas là que provisoirement, elle n'avait aucune obligation.
D'ailleurs, à cause de sa couverture, Zélie ne s'attendait pas à ce que Tanya fasse quoi que ce soit.
Devant les autres enfants, elle expliqua que la petite nouvelle venait d'arriver et avait besoin de temps.
Tanya fila sans vergogne.
Elle courut en voyant Saphira descendre du ciel.
De loin, elle vit le dragonnier parler avec un grand gaillard jusqu'à ce que les chauves ne fassent leur apparition.
Au milieu de la foule, Tanya se faufila jusqu'au premier rang.
Eragon manquait de vocabulaire mais faisait preuve d'une remarquable ingéniosité pour répondre aux demandes des jumeaux tout en cachant sa connaissance de l'ancien langage.
Au final, il était assez brouillon mais débrouillard.
Il avait un bon potentiel, même sans tenir compte de son statut de dragonnier.
Quand l'un des jumeaux lui demanda d'invoquer l'essence de l'argent, Tanya eut un moment de panique. Elle était certaine qu'Eragon ne comprenait pas de quoi il s'agissait. Il était du genre à se lancer quand même mais risquerait de se tuer. Elle chercha un moyen de l'interrompre sans compromettre sa couverture.
À cause de tout le monde aux alentours, elle ne pouvait pas feindre de l'avoir remarqué seulement à ce moment là et faire une diversion en venant le voir pour sois-disant le saluer.
L'arrivée impromptue d'Arya la soulagea de la peine de devoir trouver une solution.
Elle était sérieusement remontée contre les jumeaux.
Elle défia ensuite Eragon au combat à l'épée.
Ce fut un magnifique enchaînement de coup et même si Eragon avait un clair désavantage, il se battit comme un beau diable.
Tanya sentait la foule autour d'elle rugir d'enthousiasme.
À la fin du duel, le maître d'arme alla féliciter Eragon. Tanya se glissa dans son sillage.
Du coin de l'œil, elle vit qu'Arya s'éclipsait sans un regard en arrière.
– C'était un beau combat, digne des épopées d'autrefois, dit-elle au dragonnier ravi et un peu embarrassé.
– Merci, Louise ! Mais j'ai fini par perdre !
– Les elfes ont des siècles d'entraînement derrière eux. Ce n'est pas un exploit pour eux. Mais leur tenir tête est un grand acte !
Elle fit quelques pas pour l'éloigner de la foule. Il la suivit machinalement.
– C'est vrai. Ils sont vraiment incroyables, répondit-il avec une lueur d'admiration.
Tanya fit ostensiblement la moue.
– Tu ne trouve pas ?
– Oh ils sont forts c'est sûr mais bon ! Pour ce qu'il font de leur force, c'est une autre histoire.
– Cela fait un siècle qu'ils participent à la lutte contre Galbatorix.
– Et pour quel résultat ? Dans les auberges, les gens murmurent qu'il y a les Vardens qui se battent mais après un siècle de lutte, il n'y a rien de changé.
Eragon garda le silence un instant avant de répondre.
– C'est vrai mais même sans espoir, ils ont continué de se battre. Ils ont gardé la foi en eux-même. Il embrassa du regard la foule un peu plus loin. Et maintenant, ils ont un sérieux espoir.
– Espoir ?
– De mettre fin au règne de Galbatorix.
Il se redressa en parlant. Même Saphira réagit en poussant un grognement sourd.
– Comment ? Ce n'est pas comme si c'était possible de lui tendre une embuscade. Il ne sort jamais de son palais.
– On ira le chercher.
– Comment ? insista Tanya. Avec les Vardens ?
– Bien sûr ! Et les elfes aussi se joindrons à nous. J'en suis sûr. Les nains seront sûrement de la partie. Même le Surda pourrait sortir de sa neutralité.
– Oui mais pour l'instant tout ce qu'ils ont fait c'est attaquer des patrouilles isolées, faire du grabuge et tenter d'enlever des gens. De là à envahir l'empire, il y a un gouffre.
– Comment ça enlever ? l'interrompit Eragon.
– Ton ami Murtagh ne t'a rien dit ? Il a été reconnu il y a quelques temps et a failli être enlevé.
– Je ne savais pas.
– Apparemment, il a été présent lors d'une attaque.
– Mais comment tu le sais ?
Tanya haussa les épaules en se demandant si c'était le garçon ou le dragon qui posait la question.
– Ma famille a une position dans l'empire. C'est comme ça que j'ai pu savoir que le fils de Morzan a failli être enlevé. Bien sûr, c'est seulement quand le chef des Vardens a reconnu Murtagh que j'ai compris que c'était lui. Tu compte te battre à leur coté ?
– Ils comptent sur moi.
– Je ne vois pas le rapport.
– Pour eux, je suis l'espoir d'un monde meilleur.
Tanya laissa voir une expression sceptique.
– Pour autant, mener une armée ne s'improvise pas.
– On y arrivera, dit Eragon d'une voix qui se voulait rassurante. Les Vardens attendent ce moment depuis un siècle et même à l'intérieur de l'empire, des rebellions éclateront. Nous serons de plus en plus nombreux.
Elle le scruta.
– Je trouve ça un peu optimiste, dit-elle doucement.
– Qu'est-ce que tu raconte ?
– Toutes ces armées contre le roi ? Et le peuple qui se soulève ?
– Bien sûr !
Il leva son regard vers le ciel comme s'il cherchait ses mots.
– Écoute ! Je sais que ta famille est de l'empire mais la plupart des gens souffrent du règne de Galbatorix !
– Et donc ? Tu vas te lancer à l'assaut de l'empire ? La plupart des gens vivent paisiblement. Que penseront-ils en voyant des armées arriver ? Combien de vies seraient gâchées par la guerre ? Combien de morts ? Combien de villes détruites ?
– Mais, il faut lutter contre Galbatorix ! Il a tué les anciens dragonniers !
– Oui mais si demain les armées vardens, du Surda, des nains et des elfes partent pour Uru Baen, la population de l'empire demanderont de l'aide au roi contre les envahisseurs.
Eragon se crispa.
– C'est impossible ! Toute mon enfance, j'ai entendu les gens autour de moi se plaindre de l'empire. Ils ont tous peur. Le soir, autour du feu, tous les paysans se racontent des histoires de dragonniers et regrettent les temps anciens.
Tanya voyait qu'il était en colère mais qu'il se retenait, probablement parce qu'elle était une petite fille.
– Ils regrettent un temps qu'ils n'ont pas connu et qu'ils s'imaginent meilleur.
– C'était une meilleure époque, la coupa Eragon. Dans mon village, un vieil homme connaissait toutes les histoires. Il est parti avec Saphira et moi. C'était un ancien dragonnier.
À tous les coups, c'était Brom, celui dont Tanya avait découvert la tombe.
– Ton mentor ? C'est lui qui avait une bague ?
– Un anneau. Oui c'est lui. C'est étrange de penser que ce vieil homme cachait tant de secrets.
Eragon contempla son anneau avec un air rêveur et triste.
– C'est rare pour un homme de porter un anneau. Il était marié peut-être.
– Je ne sais pas. Au final, je le connaissais à peine et pourtant il m'a tant appris.
– Il y a peut-être un indice dessus, insista Tanya.
Eragon fit la moue en regardant les glyphes qu'il ne savait pas déchiffrer.
– Je ne sais pas lire depuis longtemps mais je suis certain que ce ne sont pas des lettres, lança-t-il.
– J'ai appris beaucoup. Je pourrais peut-être deviner de quoi il s'agit, proposa Tanya.
Dubitatif, Eragon lui laissa l'anneau.
Elle lut les glyphes sans difficulté. Un diamant était inhabituel comme gage d'amitié mais les elfes pratiquaient la magie et donc savaient à quoi pouvait servir un diamant.
Si ce vieux dragonnier avait été assez avisé pour participer à la rébellion tout en étant caché dans l'empire alors, il avait peut-être prit des précautions.
Elle lança son esprit pour découvrir une quantité phénoménale d'énergie conservée dans le diamant.
– Il me semble avoir vu un signe similaire sur un grimoire, dit-elle pour donner le change.
– Vraiment ? Ça parlait de quoi ?
– Je ne sais plus. Il était sur le bureau de mon père.
Tanya sentit dans la doublure de sa jupe l'un de ses diamants. Pendant qu'elle faisait mine de réfléchir, elle puisa dans les réserves d'énergie et s'en appropria une grande part. Il y avait un risque qu'Eragon regarde de lui-même un jour et il pouvait s'étonner si l'anneau était vide après avoir été la possession d'un dragonnier pendant un siècle.
Eragon hésita puis finit par lui dire :
– Ce n'est pas grave si tu ne t'en souviens pas. Dis-moi si ça te reviens un jour, d'accord ?
Elle acquiesça avec un sourire.
– Pour en revenir à ce que je disais, Brom m'a raconté que les dragonniers faisaient régner la paix et la justice. Ils étaient très appréciés et admirés.
– C'était peut-être le cas il y a un siècle mais qu'est-ce que cela change pour un paysan aujourd'hui? Pour le peuple, ce sont de jolies histoires et rien de plus. De toute façon, je ne pense pas que la plupart des gens voient la différence entre le règne des dragonniers et celui de Gabatorix. Mais si une armée étrangère vient sous prétexte de rétablir un ordre révolu, alors ils se sentiront en danger et se battront.
– Je n'y crois pas ! Regarde tous ces Vardens ! Il y a des gens prêts à se battre pour leur liberté et leur famille.
– Et il y a des gens prêts à se battre pour que leurs filles, sœurs et épouses ne soient pas menacées par une armée en marche. Regarde les ces Vardens ! Ils ont fui l'empire. Certains agissent par conviction et les autres ? Quel sera le sort de la population civile de l'empire ?
– Brom aurait voulu que je protège les plus faibles.
– C'est très noble mais toi qu'est-ce que tu veux ?
Eragon tourna brusquement le regard dans la direction de l'elfe.
– Ecoute, je ne peux pas croire ce que tu dis. Je dois te laisser. Je dois parler avec…
– Bien, eh bien à plus tard Eragon et Saphira ! Fais attention à ne pas tirer ton épée trop vite !
Eragon la salua et grimpa sur Saphira qui s'envola jusqu'à l'elfe.
– Juste histoire de semer le doute, dit-elle pour elle-même.
Elle alla rendre visite à Murtagh. Le faire évader pour éventuellement provoquer une panique chez les rebelles. Elle devait garder ça à l'esprit au cas où.
Elle savait vaguement où il était mais le moyen le plus aisé de s'en assurer était tout simplement de poser la question. Après tout, elle était officiellement une petite fille venue ici avec le dragonnier. Sa requête paraîtrait logique.
Mais les gardes se montraient réticents.
– Il nous faudrait un ordre. Ajihad nous as demandé de l'enfermer !
– Il est enfermé. Vous avez rempli vos ordres. A-t-il ordonné de le tenir au secret ?
– Je ne sais pas.
Les deux gardes qu'elle interrogeait se tournèrent l'un vers l'autre.
– Qu'est-ce que t'en pense ?
– Difficile à dire !
– Que va dire le pitaine ?
– Ouais, si on fait quelque chose et qu'il fallait pas, on va finir au trou.
– Ou de corvées !
– Désolée, petite. On peut rien faire pour toi.
– Mais je le connais ! On a voyagé ensemble !
– Oui, je comprends mais tu devrais demander à Ajihad.
– Mais il a mille choses à faire. Si je viens le voir, je l'importunerai.
– Il ne chasserai pas une petite fille, dit une adolescente qui s'approchait.
C'était la seule autre noire que Tanya avait vu et elle parlait d'Ajihad comme si elle le connaissait bien.
– Je m'appelle Nasuada, se présenta-t-elle. Ajihad est mon père. Je vous ai vu arriver hier. J'ai essayé de parler à Murtagh après qu'il ait été enfermé mais il n'a pas apprécié. Veux-tu venir avec moi ? Une petite visite lui changerait les idées.
– J'en serai ravie.
– Allez, suis-moi !
Elles se mirent en route en laissant les soldats derrière.
– Votre arrivée a bouleversé les Vardens. En temps normal, les Vardens sont beaucoup plus calmes. Les rumeurs vont bon train. Mais je n'ai pas bien compris d'où tu venais ?
Tanya lui jeta un regard en coin.
Nasuada lui faisait un grand sourire.
– Je viens de la famille de Varmont, prétendit Tanya. Je suis parti en voyage au sud est de l'empire pour y retrouver de la famille.
– Et comment as-tu rencontré Murtagh et Eragon ?
– Je m'étais rapproché des montagnes des Béors quand mon escorte a été attaquée par des bandits. Eragon nous as sauvé.
– Quelle chance ! Sauvée par un dragonnier ! Un rêve pour toutes les filles, plaisanta Nasuada. J'ai entendu des servantes en parler. Comment est-il en vrai ?
Elle essaya de lui tirer les vers du nez. Tanta lui fit des réponses assez vagues. Elle soupçonnait l'adolescente de prolonger leur marche dans l'espoir qu'elle lâche une information.
Finalement, elles arrivèrent à un couloir bloqué par une grille et gardé.
Nasuada parla au garde et lui fit ouvrir la grille.
Il ouvrit ensuite l'une des portes.
Nasuada l'ouvrit en grand.
– Bonjour, Murtagh ! s'exclama-t-elle. Je t'ai ramenée une amie. J'espère que ça te fait plaisir.
L'air renfrogné du jeune homme témoignait du contraire. Mais il fit bonne figure.
– Bonjour, Louise, Nasuada.
Tanya examina sa cellule.
Elle était assez décente. Il avait une fenêtre au moins, même s'il y avait des barreaux.
Sa paillasse, sans être fraîche, était encore correcte. Il y avait même un table et deux chaises.
– Est-ce que tout va bien ? demanda Tanya.
Murtagh fit une moue.
– Pas trop mal, j'imagine. Je dois reconnaître que je suis bien traité. S'il n'y avait pas ces maudits barreaux, je pourrais presque me sentir à l'aise.
– Désolée ! Mon père doit le faire, ne serait-ce que pour ne pas perdre la face devant les Vardens.
– Oh, je ne voudrais pas lui faire perdre la face.
Nasuada se redressa. Elle avait perdu son sourire.
– Mon père a des responsabilités vis-à-vis des Vardens. C'est lui qui les guide et les a fait garder espoir jusqu'à ce jour. Les hommes doivent continuer à croire en lui. Ils ne comprendraient pas qu'il agisse autrement.
– Peu importe ! Combien de temps vais-je rester ici ?
– Je ne sais pas, répondit franchement Nasuada.
– Il reste peut-être une solution, intervint Tanya. Eragon va finir sa formation chez les elfes. Ce serait l'occasion de partir tous les deux.
Murtagh se tendit encore mais il garda son calme.
– Si les Vardens agissent comme moi alors qu'aucun d'eux n'a connu mon père, à ton avis, que feront les elfes qui ont été témoins de la fin des dragonniers ? D'ailleurs, j'ai déjà eu affaire avec des elfes et ça a failli mal finir.
– Dans ce cas, il est toujours possible de quitter les montagnes des Béors et d'aller ailleurs que dans le royaume elfique, continua Tanya.
– Que s'est-il passé avec les elfes ? s'inquiéta Nasuada.
Murtagh tourna un regard dur vers elle mais en la voyant sincère, il s'adoucit.
– Il y a quelques mois, il y a eu une attaque varden et des elfes qui en faisaient partie m'ont reconnu. Ils ont tenté de m'enlever. Je ne sais pas ce qu'il se serait passé s'ils avaient réussi. Je ne fais pas confiance aux elfes.
– Tu dis ça mais tu as sauvé Arya, répondit Nasuada avec un sourire.
– Dans son état, elle n'était pas une menace.
– Excuse-moi de te rappeler ce souvenir désagréable mais comment leur as-tu échappé ? Les elfes sont redoutables. Pour qu'un humain leur tienne tête, il faut un prodige.
– Eh bien… il y a eu un prodige mais ce n'était pas moi.
Tanya posa son regard sur lui et le jaugea. S'il évoquait la façon dont il avait été sauvé alors les rebelles voudraient en savoir plus. Ce serait un bon moyen pour lui de gagner leur confiance.
Ses souvenirs de l'événement devaient être assez confus et deux magiciens de Durza étaient infiltrés au plus haut niveau du commandement rebelle.
– Que s'est-il passé ?
– J'ai eu de la chance, c'est tout.
Murtagh prit un air songeur.
– Quoi juste un coup de chance contre des elfes ? Je sais que le meilleur guerrier peut mourir même face à un adversaire plus faible mais quand même !
– Peut-être pas de la chance ! J'ai eu l'impression qu'il y avait quelque chose d'autre…
Nasuada affichait un air perplexe mais ne dit rien.
– Quelque chose de plus grand que les hommes ou les elfes…
– Des Raz'ac ?
– Pas ces horreurs ! Non, quelque chose de ...divin…
Nasuada le fixa incrédule.
– Tu n'es pas sérieux ? Un dieu est intervenu pour te sauver ?
– Non, rien de tel. Mais il y avait quelque chose. Je ne saurais l'expliquer.
Tanya pouvait presque entendre le rire triomphal de l'Être X. Un humain commençait à douter.
Nasuada parut sur le point de dire quelque chose mais se retint.
Elle finit par proposer à Murtagh de lui apporter des livres et après sa réponse négative elle lui promit de revenir.
Tanya partit en même temps.
– C'est vraiment étonnant, commenta l'adolescente. Je me demande ce qui a pu lui arriver.
– Il est peut-être fatigué par le voyage. Il a vécu des moments éprouvants.
– C'est possible. Des soldats racontent de drôles d'histoires parfois.
Elle s'arrêta soudain pendant Tanya avança encore de quelques pas, emportée par son élan.
– J'ai peut-être une idée. Je devrais chercher si un rapport a été fait par un l'officier en charge ayant dirigé cette expédition. Ça ne devrait pas être trop difficile à trouver. Voyons, si je regarde les rapports faits depuis moins de deux ans, il devrait y avoir un certain nombre mais il n'y a pas eu tant d'expéditions menées en commun avec des elfes.
– Oh c'est une bonne idée, s'écria Tanya. Je peux venir ? Je voudrais aider Murtagh si quelque chose ne va pas.
Nasuada se tourna vers la petite fille avec un visage ennuyé.
– Oh tu risque de t'ennuyer. C'est très poussiéreux là-bas.
– Mais je veux aider! Tout le monde travaille ici !
– Profite-en tant que tu peux ! Je vais te raccompagner dehors.
Tanya voulut insister mais ne voulut pas trop attirer l'attention.
Il n'y avait aucune raison pour qu'une petite fille veuille normalement accéder aux archives militaires.
Elle fit contre mauvaise fortune bon cœur.
Elle avait encore beaucoup à faire, pour l'empire.
