« Voilà ce que nous allons faire : tu vas partir pour le Surda comme prévu. Tu n'auras qu'à fausser compagnie aux rebelles qui t'accompagneront. Ensuite, tu te présenteras pour rendre compte de tes actes. »

« Navrée mais il va falloir m'en dire plus. Je réponds aux ordre de Durza et non aux votres. »

Les yeux de l'escogriffe se durcirent.

« Durza est mort en tendant de capturer le dragonnier, espèce de petite sotte. »

« Je vois. Qu'est-il arrivé à l'armée d'urgals qu'il commandait ? »

« Que t'importe ? Cela ne te regarde pas. Nous nous chargeons de convaincre Ajihad d'envoyer un chargement vers le Surda. Les nains sont toujours disposés à leur envoyer des marchandises. Tu te joindra au convoi. Après, tu seras attendue avec impatience pour un rapport à Uru Baen. »

« En différant mon départ, je peux encore ... »

« En aucun cas ! Tu t'es assez amusée ! Durza a déjà reçu nos rapports depuis ton arrivée. Non seulement, tu t'attribue la mission de t'infiltrer chez les rebelles en laissant derrière ton unité mais en plus tu as failli compromettre notre mission »

« En ce cas, quand partirai-je ? »

« Au plus vite, nous avons une action à mener après ton départ et nous ne pouvons attendre »

« Soit ! Je suis prête à partir ! »

« C'est heureux ! Enfin, ce n'est pas comme si nous avions besoin de ton accord »

Le chauve se redressa et partit d'un pas vif vers la porte. L'échange n'avait pas duré plus de deux minutes.

Tanya enfonça la tête dans son oreiller en maugréant intérieurement.

La guérisseuse lui jeta un coup d'œil étonné par la brièveté de la visite de son confrère.

Même si le lit de Tanya était vaguement séparé du reste de la pièce par une cloison, Tanya restait bien visible du fond de la pièce.

Elle fut distraite quand la porte s'entrouvrit pour laisser passer le regard curieux d'un enfant.

– Ce n'est pas un terrain de jeu, gronda-t-elle pendant que la porte se refermait en laissant entendre un glapissement.

Un instant, la porte s'ouvrit de nouveau.

– On voulait voir Louise !

La guérisseuse leva les yeux au ciel avant de les tourner vers la fille en question. Tanya lui rendit son regard en haussant les épaules.

– Il y a des blessés en convalescence ici. Vous ne pouvez pas entrer.

Le groupe d'enfants lança à Tanya un regard larmoyant qui lui fit lever les yeux au ciel.

– Bien, j'ai compris ! J'arrive !

Sous le regard inquiet de la guérisseuse, Tanya se leva et s'enroula dans une couverture avant d'aller à la rencontre de ses visiteurs. Heureusement, de la paille sur le sol évitait à ses pieds d'être refroidis.

Après avoir subi l'étreinte d'enfants émotifs, Tanya put obtenir des informations sur ce qu'il s'était passé.

Le dragonnier ne s'était toujours pas réveillé. Ajihad, lui, avait renforcé les défenses et s'était lancé à la poursuite des fuyards. Il venait de partir en expédition de représailles.

De retour dans son lit, Tanya réfléchit aux événements. Être renvoyée dans l'empire de cette façon lui déplaisait. Mine de rien, elle avait abandonné son poste et la sanction pouvait aller jusqu'à la mort. Les informations qu'elle avait collecté n'avaient que peu d'importance face à l'énormité de sa faute.

Il lui restait une possibilité, une idée audacieuse.

Il suffisait de quelques mots en ancien langage.

Elle devait avoir assez récupéré maintenant.

Elle se lança.

Au dessus d'elle, une image se formait dans l'air. Elle vit un soldat de l'empire en train de fouiller dans une caisse.

Elle toussa pour attirer son attention. Il sursauta, se retourna, la vit et la reconnut.

Il partit chercher l'officier supérieur qui avait assuré les fonctions de Tanya en son absence.

Au bout d'un court instant, le lieutenant Ravolin arriva en courant. Il parla mais Tanya ne laissait pas passer le son pour ne pas être repérée.

Elle plaça une de ses mains devant elle et ferma le poing. Elle agita successivement son index seul ou accompagné du majeur.

Elle n'avait jamais apprit le morse mais en connaissait au moins le principe. C'était une successions de signaux courts et longs diffusés par voie sonore ou visuelle.

Tanya avait établit un nouveau code.

Lavorin avait prit une feuille et notait hâtivement.

Sentant la fatigue venir, Tanya mit fin à la transmission après que son interlocuteur ait accusé bonne réception.

Elle avait encore un message à faire passer mais elle avait besoin de parler pour cela.

Au bout de quelques heures, elle finit par être renvoyée sous la garde de Zélie avec pour consigne de revenir immédiatement en cas de nouveau malaise. Les guérisseurs ne comprenaient pas ce qui lui était arrivé mais comme elle n'était pas en danger immédiat, ils préféraient se concentrer sur les blessés de la bataille.

Bien sûr, les inquiétudes des guérisseurs n'empêchèrent pas une ribambelle d'enfants d'entraîner Tanya vers la plaine devant Farten Dur.

Sans se soucier des corps qui étaient empilés pour être brûlés, les enfants coururent vers Saphira couchée sur le sol.

Quelques uns des plus grands avaient commencé à grimper sur son dos et s'accrochaient aux piques.

Laissant les enfants, Tanya fit le tour du dragon et lui fit face.

Saphira montrait toute l'inquiétude qui l'habitait. Elle semblait porter le poids du monde sur ses épaules.

Elle resta un moment avant de réagir à la présence de Tanya.

La grosse tête écailleuse se leva et fit face à la petite fille. Ses yeux reflétaient toute la tristesse de la dragonne dont le dragonnier était mal en point.

– Eragon a de la ressource, lui dit Tanya. Je suis sûre qu'il s'en sortira.

Elle sentit le souffle chaud de Saphira sur elle et un esprit entrer en contact avec le sien.

« Je connais sa force mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. »

Surprise d'avoir été contactée directement par Saphira, Tanya leva les mains et les porta à sa tête.

– Qu'est-ce que… ? fit-elle mimant son incompréhension.

« C'est moi ! N'ai crainte petite humaine »

– C'est incroyable ! C'est comme ça que vous parlez entre vous ?

« C'est bien cela. Tu peux me répondre par la pensée également »

Tanya resta un instant avant de réagir.

« Comme ceci ? »

« Tout à fait ! En général, je ne parle qu'avec mon dragonnier »

« Eh bien merci de cette marque de confiance ! Et puisque nous parlons directement pour la première fois, je suis enchantée de vous rencontrer ! » dit Tanya par pensée avant de s'incliner. « J'ai entendu dire que le combat avait été rude »

« Oh oui ! Les deux-pattes à cornes arrivaient par milliers. Les deux-pattes ont vaillamment combattu. Mais les têtes cornues étaient menées par l'un des alliés du briseur d'œufs qui a voulu s'en prendre à Eragon »

« Il l'a vaincu. Il est fort »

« Mais il est blessé. Après avoir frappé, il est resté à se tenir la tête en hurlant avant que deux pattes aux oreilles pointues ne l'assomme ».

« Je suis sûre que les meilleurs guérisseurs s'occupent de lui et puis il semblerait que vous partirez vous former chez les elfes. Là, vous irez mieux »

« Qu'est-ce que des elfes pourraient apprendre à un dragon ? Que vas-tu faire, petite ? »

Tanya haussa les épaules avec désinvolture.

« Je vais rentrer chez moi. Je pense que je suis assez attendue »

Elle pencha la tête.

« Si j'en crois les racontars, la guerre approche. Dois-je dire à ma famille de se mettre à l'abri ? »

L'œil de a dragonne se fit plus dur.

« Nous n'aurons pas de paix. Nous n'attendrons pas que nous ennemis nous traquent. Nous irons à leur poursuite. J'abreuverai la terre du sang de mes ennemis »

Tanya garda le silence.

« Il a brisé les œufs. Il a envoyé ses créatures de l'ombre nous chasser après mon éclosion. Je suis un dragon ! Pas une souris qui se cache ! Maintenant, nous sommes plus forts et le serons encore davantage. »

« Qu'est-ce que vous comptez faire ? »

« Nous irons chez les elfes pour qu'Eragon puisse continuer sa formation. »

« Et après ? »

« Nous affronterons le traître briseur d'œuf »

« Et après ? »

« Nous serons libres de recommencer l'ère à dragonniers. Nous libérerons les derniers œufs »

Saphira ferma les yeux en redressant la tête pour profiter d'un rayon de soleil qui passait enfin.

« Et qu'adviendra-t-il des humains ? »

La dragonne rouvrit les yeux et considéra Tanya.

« Ils pourront vivre libre et paisiblement »

Tanya secoua la tête.

« Si le roi meurt après que vous l'attaquiez, il n'y aura aucune paix pour les humains »

« C'est insensé ! Si le roi qui les oppresse meurt, alors ils iront mieux »

« Oh que non ! De nombreux d'entre eux se dresseront pour protéger l'empire en cas d'attaque ! Combien de villes seront ravagées par la guerre ? Aux yeux du peuple, Eragon pourra-t-il apparaître comme un sauveur ou sera-t-il vu comme une calamité ? Si la couronne finit par terre, l'empire va se désagréger. Des bandes de brigands se formeront, alimentées par les soldats en déroute ou ceux qui auront tout perdu, et feront régner la terreur sur le territoire de l'empire mais aussi du Surda. D'ailleurs, le roi Orrin pourrait être tenté d'agrandir son territoire. Et que feront les Vardens ? Profiteront-ils de la victoire pour leur propre ambition ? Se déchireront-ils quand l'heure sera venue de profiter de leur victoire »

« Ajihad est un homme d'honneur. Il ne tenterait en aucun cas de prendre le pouvoir animé de mauvaises intentions. S'il devait le prendre, ce serait pour prendre soin des humains comme il l'a fait avec les Vardens et s'il estimen n'en être pas capable, il le laissera à un autre qu'il jugera plus apte»

« Les humains ne sont pas comme les dragons. Ils ne brillent pas de mille feux. On ne peut savoir comment ils agiront s'ils obtiennent une simple parcelle de pouvoir. Si vous comptez mettre l'empire à feu et à sang, qu'adviendra-t-il des humains après ? »

La tête de la dragonne se pencha vers Tanya.

« Tu es très différente des humains qui s'inclinent devant moi et chantent les louanges d'Eragon. Mais tu te méprends. Les dragons ne sont pas des bêtes sauvages. Nous ne frapperons pas les petits et protégerons les faibles. »

« Et quand le faible frappera l'encore plus faible, qu'arrivera-t-il ? Si le roi meurt, il n'y a aucune succession de prévue. Ses généraux qui auront survécu voudront leur part. Des seigneurs de guerre, de l'empire ou des Vardens, feront régner la terreur. Des bourgeois organiseront des milices pour assurer leur protection et n'hésiteront pas à avoir la main lourde sur quiconque leur paraîtront menacer leur intérêt. Les paysans se regrouperont. Face aux menaces des seigneurs de guerre, des bandits ou des urgals, ils apprendront à se battre. »

« Cela fait beaucoup. Les humains ne peuvent pas s'acharner à la violence à ce point. Ceux que j'ai vu semblaient, pour la plupart, vouloir vivre paisiblement. »

Tanya hocha la tête lentement.

« Et pour vivre paisiblement, jusqu'où iront-ils ? »

« Tu semble bien sûre de toi, petite humaine, mais tu as une opinion de tes congénères tout simplement épouvantable »

« Les humains ne fonctionnent pas de manière rationnelle. Un pays qui s'effondre est un spectacle terrifiant »

« Je ne pense pas que tu ai déjà assisté à un spectacle de ce genre. »

« Les humains ne vivent pas aussi longtemps que les dragons mais ils écrivent des livres qui gardent leur mémoire et instruisent les générations suivantes »

« Et pourtant tu t'attends à ce que les humains n'apprennent pas. »

Tanya haussa les épaules.

« La plupart des humains ne savent pas lire »

« Et donc, me demande-tu de renoncer à ma vengeance »

Saphira plongea ses yeux dans ceux de Tanya.

« Je voudrais seulement m'assurer qu'il existe une possibilité d'avenir dans l'empire »

« Ai foi en l'avenir, petite. Tu es assez forte pour vivre et moi je suis assez forte pour protéger ceux qui en ont besoin. Ne te laisse pas dominée par la peur. Il y a des hommes bons et intègres qui auront toujours à cœur de mettre en place un monde juste »

Elle se figea soudainement avant de tourner brusquement sa tête vers le château.

« Il va bientôt se réveiller »

Tanya sentit toute sa joie.

Le dragonnier était très affaibli mais il luttait pour aller mieux. L'Ombre lui avait laissé une méchante blessure dont la douleur le hantait encore. Il lui fallut encore deux jour pour que les guérisseurs le laissent aller.

Tanya fut prise à partie par les jumeaux.

– Ajihad refuse d'envoyer des convois vers le Surda avant d'avoir sécuriser les tunnels. Nous allons procéder autrement.

– Quel est le plan ? demanda-t-elle simplement en touchant l'esprit des deux espions.

Une dizaine de jours après, alors qu'Ajihad rentrait d'une expéditions dans les flancs de la montagne, Tanya attendait avec un groupe son retour.

Feignant l'impatience, Tanya partit du coté d'où devaient arriver les rebelles avant de s'engouffrer elle-même dans le tunnel.

« Petite, ne t'aventure pas toute seule » lui transmit Saphira inquiète.

« Tout ira bien. Je reste à l'embouchure. Même ici, il n'y a rien à craindre. Les tunnels sont solides »

Hors de la vue de la dragonne, elle s'enfonça dans les profondeurs.

Enfin, elle vit arriver Ajihad, quelques rebelles, Murtagh et les jumeaux qui lui lancèrent un regard menaçant en la voyant.

– Louise ? s'étonna le chef des rebelles. Que fais-tu là ?

– Halte ! Au nom de l'empire, arrêtez-vous !

Ajihad fronça les sourcils avant d'esquisser un sourire.

– Nous n'avons ni le temps ni le coeur à des plaisanteries. Nous avons combattu et voulons revoir les notres. Allons, écarte-toi de là !

– Au nom du roi, vous ne passerez pas !

– Cette enfant déraisonne, gromella l'un des jumeaux.

Ajihad secoua la tête.

– Bien, j'ai compris, Lowis écarte la du chemin.

Le dénommé Lowis, acquiesçât et s'avança.

– Il n'y aura pas d'autre avertissement ! Baissez les armes et rendez-vous !

– Cela suffit gamine, s'énerva Lowis.

– Seigneur, jette ton regard sur ta servante et ne permet pas qu'elle succombe! Étend ta main et disperse tes ennemis ! Ne permet pas que ceux qui professe ta foi succombent et donne leur la victoire pour qu'ils jettent les puissants du haut de leur piédestal et proclame ta gloire à jamais ! Amen !

Murtagh se figea et regarda Tanya avec un début de peur.

D'un seul mot, elle décapita Lowis.

– Comment… ? L'empire recrute-t-il des enfants ?

Ajihad était brave mais point téméraire. Sans se laisser aller à la colère, il laissa l'affaire à ses deux meilleurs magiciens.

– Espèce de folle ! Qu'est-ce qui te prends ! s'écria l'un d'eux tandis que l'autre préparait un sort.

Confiant, Ajihad attendit avant d'entendre un bruit de course venir de derrière lui. Il se retourna pour voir un groupe d'urgals brandissant leurs armes.

Il sortit son épée et frappa le premier.

– J'agis pour mon roi, dit tranquillement Tanya.

Les urgals frappèrent les rebelles mais ne touchèrent pas les magiciens jumeaux au milieu d'eux. En revanche, ils visaient Murtagh mais sans lui donner de coup mortel.

Pour éviter un coup, Ajihad recula d'un pas tandis qu'un urgal venait de coté pour lui fendre le crane d'un coup de hache.

De profondes blessures apparurent sur les deux urgals qui l'attaquaient.

– Merci, dit-il mais occupez-vous de celle-là !

Murtagh fut maîtrisé malgré tous ses efforts et un urgal lui cassa un bras pour l'immobiliser.

Ajihad et les autres rebelles combattaient ensemble et tenaient bon jusqu'à ce que l'un des jumeaux ne lance un sort pour briser leur formation.

L'un des hommes succomba, rendant les autres plus furieux.

– Nous ferons notre rapport, lança le magicien chauve.

– J'y compte bien, rétorqua Tanya.

Elle lança son esprit à l'assaut de celui d'Ajihad. Comme elle le pensait, il avait reçu une formation pour se prémunir de ce ype d'attaque mais dans cette situation, il ne put se défendre.

Elle l'assomma rapidement et empêcha les urgals de le tuer.

Les derniers urgals s'éloignèrent de quelques pas après avoir tué le dernier rebelle qui accompagnait Ajihad.

Les jumeaux regardaient Tanya avec fureur.

Celle-ci alla endormir Murtagh pour limiter sa douleur.

– Bien, je suppose que nous allons devoir partir d'ici au lieu de là-bas. Les rebelles ne tarderont pas à venir. On doit partir. Tuons Ajihad et allons-y !

– En aucun cas, répliqua Tanya. C'est un prisonnier de valeur.

– C'est une idée grotesque. Quand les rebelles s'apercevront de son absence, ils partiront à notre poursuite. Son corps mort les ralentira suffisamment pour que nous partions.

– C'est pourquoi, j'ai pris mes précaution. S'ils sont dans les temps, tout ira bien.

– Qui « ils » ?

Tanya étendit son esprit et sourit.

– Les voilà !

En effet, ils entendirent le bruit d'une troupe marchant rapidement.

Un groupe d'hommes parut de là où les urgals avaient jailli. Ils traînaient quelqu'un.

– Contente de vous voir ! Je vous laisserai boire à ma santé quand on sera de retour dans l'empire. Mettez-le là !

Les hommes portèrent un homme prisonnier assommé au milieu de l'endroit où l'escarmouche avait eu lieu.

– Qu'est-ce que ça veut dire ? gronda l'un des jumeaux.

– Le cadavre d'Ajihad qui les ralentira. Il a été choisi spécialement pour cette tâche. Il a la même corpulence, la même taille et la même peau.

– C'est ridicule ! Il n'a pas du tout la même tête ! Ils verront la supercherie. Et d'où vient-il d'abord ? Et eux ?

– D'une geôles de Furnost, il me semble. Du moins, c'est eux qui me l'ont envoyé.

– Il faisait partie d'une bande ayant attaqué des fermes à la frontière du Hadarac, expliqua Lavorin. Une patrouille l'a capturé et il devait être conduit à Furnost pour y être pendu en place publique mais ils l'ont conduit à nous directement.

Le prisonnier fut déposé sur le sol, la tête en direction des profondeurs des tunnels et ses liens furent défaits. Des bagues furent passées des mains d'Ajihad aux siennes.

– Les bons contacts, ça aide toujours, commenta Tanya. Mais passons sur les détails, nous allons devoir partir au plus vite.

Au même instant, un rebelle entra dans les tunnels du côté de Farthen dur en appelant.

– Seigneur Ajihad ! Êtes-vous bien là ?

– C'est dommage de détruire un bel ouvrage pareil, murmura Tanya avant de faire s'effondrer le plafond.

Toute une masse de pierre tomba sur les corps et au-delà.

Grâce à ses réserves d'énergie, Tanya maintient ses hommes, les jumeaux, Ajihad et Murtagh en sécurité. En revanche, les urgals survivants n'eurent pas droit au même traitement

– Il est temps de partir maintenant ! Le temps qu'ils déblaient, les corps seront méconnaissables. Je dois me rendre à la capitale au plus vite.