Un grand tas de bois avait été rassemblé pour marquer la fin de la foire.
La comtesse de Furnost alla devant et en fit lentement le tour.
Une servante lui porta une bougie qu'elle déposa proche d'amadou.
Une flamme s'éleva et se propagea à une brassée de brindilles maintenues par du lierre.
Marchands, paysans, bourgeois et nobles admirèrent le grand feu de joie qui s'éleva.
Des tonneaux de bière furent apportés et ouverts.
Des trouvèrent sortirent luths et tambourins et entonnèrent une joyeuse musique.
Paysans, meuniers, artisans et quelques bourgeois formèrent une ronde et commencèrent une danse tous ensemble. Se séparant par sexe, ils formèrent deux cercles concentriques. Chaque homme tendit la main à la femme qui lui faisait face. Les cercles se rompirent et se reformèrent quand les partenaires échangèrent de place en se tenant par la main.
Officiellement, il s'agissait d'une louange aux dieux pour les remercier des bonnes récoltes. Mais,il se disait que les couples qui se formaient à cette occasion vivraient une union heureuse et fertile.
Normalement, cette danse avait lieu à la fin des récoltes mais comme la foire y avait directement succédé, ce n'était que maintenant que la fête était célébrée.
Les visiteurs étrangers regardaient le spectacle avec curiosité et parfois une pointe de mépris. En revanche, quelques uns se prirent au jeu et se joignirent au groupe.
Dans un coin, quatre hommes cloués au pilori attendaient que le comte les prenne en pitié et les libère.
Il y avait eu quelques affaires nécessitant la garde.
Plusieurs marchands avaient été accusés d'utiliser de faux poids pour escroquer les clients. Ceux pour lesquels l'accusation était exacte avaient été expulsés après une forte amende.
Une grande bagarre générale avait opposé des gens originaires de villes différentes et ayant apparemment une rivalité historique. Personne ne savait si les bagarreurs se reconnaissaient entre eux ou s'ils frappaient au hasard. Au moins, ils avaient eu le bon goût de se battre un peu à l'écart pour ne rien endommager, du moins, c'était ce qu'ils avaient prétendu. Ils avaient été enfermés dans le même cachot.
Une bande de voleurs avait menacé des gens pour les voler. Une fois capturés, ils furent battus à coup de bâton et jetés au cachot. Certains demandaient qu'ils soient vendus comme esclaves.
Les simples voleurs à la tire qui avaient été attrapés restaient exposés au pilori.
Si Furnost n'offrait pas un cadre sûr, alors tout serait fini. Il était inévitable qu'il y ait des brigands mais il fallait s'assurer qu'ils puissent être attrapés et que ça se sache.
Bien sûr, beaucoup de voleurs avaient échappé à la vigilance des gardes et on pouvait craindre des embuscades sur les routes.
Pour parer à cette éventualité, les marchands se regroupaient pour repartir.
Avec le peu de routes disponibles, il n'y avait, de toute façon, pas le choix.
Deux routes partaient vers Uru Baen et Dras Leona. Elles n'étaient pas vraiment aménagées mais c'était ainsi que circulaient ceux qui allaient d'une ville à l'autre.
En attendant qu'il y ait de belles routes en pierre, il y avait au moins des points de repères qui évitaient de se perdre.
Et bien sûr, les Surdans partaient par le lac. Le marchand de dentelle prenait le même chemin que les Surdans. Il n'y avait donc pas de possibilité d'organiser une embuscade sans risquer de dissuader les marchands surdans de revenir les prochaines années.
D'un autre coté, le retour du rebelle avec une fortune juste après que les rebelles aient ruiné une partie de la population pouvait avoir des répercussions intéressantes.
Un courrier avait été envoyé aux villes frontières pour mettre en garde contre l'import de dentelle en provenance du Surda.
Si les rebelles baissaient les prix, il suffisait d'augmenter les taxes. Mais pour ne pas pénaliser les producteurs de l'empire, le péage à la sortie des villes ou sur les ponts proches de la frontière serait le seul ajusté. Si les marchands décidaient de passer en dehors des villes, ce serait à leurs risques et périls.
Mais cette hausse des taxes pouvait achever de ruiner les dentellières du Surda. Le marché de la dentelle au Surda était saturé. Les exportations étaient peut-être leur seule opportunité. Mais Tanya ne voulait pas donner aux Surdans d'autres griefs contre l'empire. Elle cherchait donc un moyen.
Assurer un avenir aux dentellières ruinées par les rebelles permettrait aux Surdans de reconsidérer leur alliance avec les rebelles.
Parmi les marchands venus de l'empire, aucun ne vendait de la dentelle. Tanya rechercha donc s'il y avait des dentellières au sein de l'empire. Étant donnée la population impériale et le nombre de nobles, il était peu probable que toute la dentelle soit importée du Surda.
Après quelques recherches, il y avait également des producteurs à Aroughs et Feinster. De nombreux mûriers dont les feuilles nourrissaient les vers à soie poussaient là. Ce n'était pas une production à grande échelle mais elle répondait à la demande.
Tanya proposa d'encourager les dentellières de ces villes à proposer aux dentellières du Surda de travailler ensemble pendant un temps sous prétexte d'apprendre leur technique. En contrepartie de leur coopération, Tanya recommanda que les taxes soient baissées pour un an.
Même si le Surda refusait de laisser partir ses dentellières, le roi Orrin devrait admettre que l'empire offrait une solution à la ruine de certains de ses sujets.
Dans le meilleurs des cas, les dentellières du Surda pourraient même décider de rester dans l'empire et en faire profiter leur talent. Si c'était leur décision, le Surda ne pourrait rien faire.
Cette affaire était le signe que l'Alagaesia n'était pas prête pour une économie industrielle. Le marché était limité. La production en masse aboutissait à une standardisation des produits, ce qui était contraire aux habitudes et risquait d'avoir un effet repoussoir, surtout pour des produits de luxe. La valeurs de la dentelle dépendait plus de sa rareté que de la qualité de la confection. Combien de femmes nobles seraient frustrées d'avoir une robe commune ?
L'engouement initial risquait de laissait la place à la méfiance. Ou bien les clientes refuseraient toute dentelle à l'avenir ce qui condamnerait le secteur à brève échéance et ferait perdre un précieux savoir faire à longue échéance, ou bien, elles se montreraient plus sélectives et réclameraient des produits originaux. Dans ce cas, la valeurs de la dentelle serait bien plus grande que par le passé.
Du point de vue de l'empire, il était préférable de ne pas perdre un savoir-faire.
Il y avait deux possibilités.
L'empire pouvait soutenir financièrement les dentellières. Mais cela ne ferait que différer le problème et ne ferait pas revenir de clientes. De plus, cela créerait un précédent. La perspective d'être soutenu en cas de faillit était rassurante pour les artisans mais pouvait les inciter à la nonchalance s'ils pensaient que leurs problèmes seraient résolus sans qu'ils aient à suer sang et eau.
Tanya préférait une approche plus libérale.
C'est pourquoi elle envisageait plutôt d'inciter à persister à acheter de la dentelle par la mise en avant d'exemples à suivre.
Le marché du luxe ne répondait pas à un besoin mais plutôt à une volonté d'ostentation. Certains riches rivalisaient par l'exhibition de leur fortune. Tout ce qui était arboré était rapidement imité.
Si quelques dames de la haute noblesse persistaient à porter des robes en dentelle, alors leur exemple pouvait suffire à maintenir l'activité des dentellières.
Évidemment, il y avait peu de chance que les dames de la haute noblesse écoute Tanya.
Dans le rapport qu'elle fit au roi, elle dut se contenter de suggérer.
Mais le manque d'intérêt que Galbatorix avait manifesté pour l'économie lui faisait craindre de ne pas être prise au sérieux. Pour augmenter ses chances, elle insista sur l'hypothèse d'un refroidissement des relations entre les rebelles et le Surda et de l'impact que cela pouvait avoir sur leur effort de guerre.
Dans le même temps, les nouvelles taxes enrichiraient l'empire.
Tanya prit note d'envoyer un de ses agents avec la délégation qui partirait d'Aroughs ou de Feinster. Elle voulait s'assurer de l'emplacement des ponts et de l'état des défenses des villes.
La moitié des marchands qui se rendaient au Surda avaient été payés par Durza pour rapporter ce qu'ils voyaient de notable. Tanya collectaient maintenant les divers renseignements et tentait de déceler le vrai du faux. Pour augmenter leur récompense, la plupart de ces marchands espions avaient tendance à exagérer ou à inventer complètement. Utiliser un magicien pour vérifier leur récit usait du temps.
C'est pourquoi Tanya préférait faire appel à des professionnels.
Peu à peu, elle congédiait les marchands qui tentait juste de la baratiner.
Désormais, seuls ceux qui se faisaient contrôler au moment de leur rapport pouvaient être payés. Ils avaient un peu trop tendance à transmettre leur rapport à un messager. Mais cette nouvelle mesure avait fait diminuer le nombre qui venait apporter des informations.
Mais, ils ne pouvaient faire leur rapport qu'à Gil'ead alors il fallait du temps pour qu'ils reviennent à Tanya.
C'était à Gil'ead que se trouvait le siège de la Main Noire et ce ne pouvait être que là que les marchands espions faisaient leur rapport.
Tanya ne pouvait prendre le risque de leur révéler où elle se trouvait et de toute façon ce n'était pas elle en personne qui pouvait les recevoir. Elle n'avait pas le temps et surtout elle risquait de ne pas être prise au sérieux. Il était plus facile de laisser cette tâche à un autre magicien, peut-être moins doué, mais suffisamment capable pour discerner la vérité.
Mais les renseignements les plus intéressants venaient des agents infiltrés.
Il était toujours d'utile de savoir quels grands personnages fréquentaient les maisons closes.
Tanya avait des nouvelles du recrutement de volontaires au Surda.
Il y en avait d'un peu partout attirés par la gloire ou la fortune.
Ils étaient entraînés dans la campagne. Ils apprenaient le maniement des armes et la discipline.
Les camps d'entraînement étaient supervisés par des soldats chevronnés, aussi bien surdans que rebelles.
Il était impossible dans l'état actuel des choses de les attaquer directement. Tanya préférait ne pas attaquer directement le Surda dans l'immédiat et il serait absurde de lancer une expédition au cœur du Surda. Une démonstration de force ne ferait que pousser encore plus de surdans vers la guerre.
À la rigueur, il était possible d'empoisonner le ravitaillement de ces camps mais ce serait beaucoup d'efforts pour un résultat de peu d'importance.
L'elfe Arya était arrivée à Abéron. Elle ne parlait qu'à de rares personnes. Il était impossible de savoir quelle était la situation chez les elfes.
Dans l'empire, l'armée recrutait de gré ou de force. Les prisons avaient été vidées et leurs occupants envoyés près de la frontière avec promesse de réhabilitation en fonction du zèle dont ils feraient preuve. Des recruteurs parcouraient les campagnes et promettaient à leurs habitants une vie exaltante s'ils s'engageaient.
Dans les villes, les vagabonds étaient emmenés sans ménagement.
Des machines de siège étaient construites.
‒Quel gâchis ! commenta Tanya en lisant un rapport.
C'était le moment de poursuivre la guerre psychologique.
Bientôt, les tavernes du Surda furent emplies de rumeurs sur l'affrontement qui approchait.
La peur que l'empire inspirait depuis un siècle avait laissé des traces dans les esprits. L'espoir né du nouveau dragonnier en faisait rêver beaucoup mais il commençait à s'estomper. Il était facile de rappeler que le nouveau dragonnier était nouveau justement. Les exploits racontés semblaient trop beaux pour être vrais et il se faisait attendre. Certains doutaient même ouvertement de son existence.
Les chants des troubadours de l'empire avaient été entendus par des Surdans voyageurs qui en avaient parlé de retour au pays, apportant une certaine confusion.
Certains agents de la Main Noire rappelaient la puissance de l'armée impériale.
D'autres répétaient qu'ils étaient contents que les Vardens débarrassent le plancher et grognaient abondamment en se souvenant de tout l'argent des impôts qui avait permit de les financer.
D'autres encore disaient craindre pour le roi entraîné dans une aventure dangereuse par la faute des Vardens.
Un ambassadeur extraordinaire fut de nouveau envoyé vers Orrin.
Avec la bannière impériale qu'il arborait, il fut rapidement l'objet de nombreuses conversations.
Son discours martial tranchait celui de la comtesse de Furnost qui parlait prospérité et travail en commun.
Il rappela que l'empire veillait à sa sécurité et n'hésiterait pas à agir s'il s'estimait menacé.
Orrin le reçut sans courtoisie mais sans impolitesse. Malgré son insolence, il s'agissait toujours d'un ambassadeur.
Dans l'assemblée, Trianna demanda à Nasuada la permission de tester ses défenses mentales.
Dans sa tenue de servante, Nasuada répondit d'un bref signe de tête.
Trianna lança son esprit et entreprit de sonder les défenses de l'ambassadeur.
Elles étaient solides et hautes mais Trianna ne se découragea pas. Elle fit le tour et examina soigneusement.
Enfin, elle vit un défaut et se rua dessus. Elle pulvérisa les défenses mentales et explora les souvenirs.
Écartant les souvenirs personnels, elle arriva aux rencontre entre l'ambassadeur et des officiers. Ils parlaient de la difficulté à recruter et lui demandaient de gagner du temps. Elle en vit d'autres préparer la logistique.
Enfin, elle arriva à une rencontre entre l'ambassadeur et un individu qui avait une capuche rabattue sur le visage.
‒N'oubliez pas de faire...
Le souvenir s'estompa et Trianna fut expulsée de l'esprit quand Orrin, à bout de patience, congédia l'ambassadeur. La colère qui envahit son esprit avait chassé l'intruse.
Respectant le protocole, il salua Orrin et tourna les talons.
Orrin soupira profondément et se tourna vers ses conseillers pour demander leur avis.
‒Il pourrait y avoir quelque chose, ma Dame, révéla Trianna à Nasuada.
‒Faites-le suivre ! Je veux connaître le moindre détail de ce qu'il va faire dans cette ville.
Elle fit un signe et plusieurs Vardens sortirent pour le prendre en filature. Il étaient peu discrets mais dans la foule, ils ne se feraient pas remarquer.
L'ambassadeur revint le lendemain et Orrin le reçut encore en cachant son déplaisir.
Cette fois, le discours était différent. L'ambassadeur prétendait comprendre les motivation du roi. Il rendait hommage même à son courage mais déplorait sa folle témérité. Il insinuait que le roi avait été trompé et répétait que son entreprise était vouée à l'échec.
Il affirmait qu'une guerre ravagerait la jeunesse du Surda et apporterait la ruine sans affaiblir l'empire.
Il parla longuement et Orrin le congédia sans donner de réponse mais il était sombre.
Nasuada ne s'en soucia pas.
Elle avait apprit que l'ambassadeur impérial avait rendu visite à plusieurs hauts dignitaires du Surda et avait parlé à plusieurs en petit comité.
Jormundur doutait qu'il y avait lieu de s'alarmer. Il estimait que c'était simplement une tentative pour dissuader les grands du royaume de partir en guerre pour qu'ils puissent eux-même convaincre le roi. Cependant, il dut admettre que c'était une curieuse manœuvre de la part de l'empire, si confiant en sa force. Ça ne lui ressemblait pas de vouloir éviter la guerre.
‒Il veut nous détruire mais Galbatorix n'a jamais été vraiment hostile au Surda, dit Nasuada. Les attaques des agents de l'empire n'ont visé que les Vardens. Peut-être veut-il juste convaincre le Surda de rester en-dehors de la guerre pour nous écraser plus facilement.
Elle s'agita, mal à l'aise.
‒Je pensais que tout irait plus facilement, avoua-t-elle. Mais les surdans ne sont pas aussi enthousiastes que je l'espérais. Orrin a des objections à n'en plus finir.
Jormundur garda le silence.
‒Bien sûr, je savais qu'il faudrait du temps pour que le Surda soit prêt à entrer en guerre mais les Vardens s'impatientent et certains doutent. Préparer des embuscades, c'est une chose mais lancer une invasion est une autre histoire.
‒Les humains changeant plus en un an que les elfes en mille !
Nasuada et Jormundur tressaillirent en entendant soudainement Arya.
Selon son habitude, elle était arrivée dans le plus grand silence.
‒Vous êtes devenue une vrai meneuse d'hommes ! Vous saurez conduire les hommes à la victoire !
Elle termina par quelques mots en ancien langage que Nasuada ne comprit pas mais qui lui réchauffèrent le cœur.
‒Avez-vous des nouvelles d'Eragon ?
‒Il poursuit son entraînement. Il a beaucoup à apprendre mais il y met du cœur.
Nasuada hocha la tête. Arya lui faisait toujours la même réponse. Elle n'avait aucune idée de ce que faisait le dragonnier.
En revanche, Hrothgar avait des nouvelles grâce à Orik mais il ne les partageait guère.
‒Son arrivée soulèvera l'enthousiasme.
Et le plus tôt serait le mieux.
Nasuada consulta Arya au sujet des actions de l'ambassadeur impérial.
‒Il est possible que l'empire essaye simplement de conserver la neutralité du Surda soit par la peur soit par tout autre moyen. Les humains sont sensibles à l'appât du gain et beaucoup se sont enrichis par le commerce avec l'empire. Mais Orrin sait que l'empire est une menace. Il ne laissera pas passer l'occasion de faire face à cet ennemi.
‒Peut-être mais je ne peux pas en dire autant de tous les surdans, marmonna Nasuada amère. Certains des plus grands seigneurs ne cachent pas leur hostilité à notre égard.
‒Ils perdent la sécurité de la paix et leur rang leur impose d'être présents au coté du roi.
‒Voilà de bien beaux compagnons d'armes ! ironisa Nasuada. Et, ils reçoivent un ambassadeur impérial.
‒Si je puis me permettre, dit Jormundur. Je pense qu'il serait avisé de ne pas tirer de conclusion hâtive. Nous ne savons rien de ce que cela signifie.
Nasuada leva la main d'un geste impérieux pour le faire taire.
‒Je ne peux prendre aucun risque. Les aristocrates surdans ne demandent qu'à être convaincus de ne pas partir en guerre. Que ferons-nous s'ils parviennent à faire changer d'avis Orrin ? Je veux tout savoir sur eux. Je veux que les magiciens du Du Vrangr Gata s'occupent de récupérer des renseignements. Il y aura bien un serviteur dont l'esprit ne sera pas protégé.
Jormundur se tint hésitant pendant qu'Arya fronça les sourcils.
‒Le roi Orrin pourrait interpréter cela comme une ingérence dans la gouvernance de son royaume, voir comme une tentative pour en prendre le contrôle.
Nasuada garda un visage impassible.
‒Si les grands nobles du royaume complotent avec l'empire alors il est de l'intérêt du Surda de les débusquer.
Un Varden s'assura que l'ambassadeur boive jusqu'à perdre conscience.
Lire l'esprit d'un homme ivre était une tâche fastidieuse hors de portée d'un magicien ordinaire.
L'ivresse changeait l'esprit de façon totalement aléatoire et avait tendance à se focaliser sur un sujet quelconque. Il fallait des trésors d'habilité pour diriger un esprit ivre vers une information de la moindre importance.
En revanche, il était beaucoup plus facile de fouiller les affaires personnelles d'un ivrogne.
Au milieu d'un taverne agitée, personne ne prêtait attention à un homme plus qu'à un autre.
Le peu de serviteurs de l'ambassadeur ne tarderaient pas à faire leur entrée pour le mettre au lit.
Une poignée de seconde suffit pour attraper un parchemin noirci par l'encre.
Pour ne pas éveiller ses soupçons, un double fut créé.
Trianna, le visage cachée sous une capuche, lança un simple sort pour que de l'encre se dispose de la même façon sur un autre parchemin.
Elle remit le message à sa place et mit sa copie dans une sacoche avant de sortir.
Loin de la foule bruyante, elle regarda à la lueur d'une bougie et observa le fruit de sa rapine.
