Des hurlements retentissaient un peu partout. Des soldats convulsaient sur le sol.

Des guérisseurs s'affairaient sans trouver de solution. Des officiers criaient quelque chose d'inaudible dans la cacophonie générale.

La bataille n'avait même pas commencé et le chaos régnait.

Tanya étendit son esprit à la recherche des membres de la Main noire.

Certains étaient empoisonnés. Elle trouva les autres.

La moitié d'entre eux n'avaient même pas érigé leurs défenses mentales. Une partie des autres n'avaient que des défenses superficielles qui se brisèrent d'elles même au contact de Tanya. D'autres avaient des défenses décentes mais les baissèrent en reconnaissant Tanya.

D'autres encore s'étaient tellement retranchés que Tanya dut forcer les défenses de chacun.

Elle ne leur transmit qu'un simple message de vigilance.

Aux guérisseurs, elle envoya d'autres instructions. Elle leur demanda, dans la mesure du possible, de faire venir les soldats empoisonnés vers l'arrière. Ils seraient plus faciles à soigner s'ils étaient tous au même endroit et leurs hurlement ne risqueraient plus de faire baisser le moral des autres soldats.

Les informations qui lui arrivaient étaient alarmantes. L'État-major était sévèrement atteint. De nombreux officiers étaient incapables d'assurer leur mission. Peu de morts étaient dénombrés mais leur état ne valait guère mieux. Ils hurlaient en se roulant sur le sol.

Tanya examina l'un des soldats atteints que plusieurs soldats maintenaient fermement sur le sol pour l'empêcher de trop s'agiter. Elle ne reconnaissait pas le poison utilisé. Pire encore, en passant en revue plusieurs des malheureux, elle comprit que différents poisons avaient été employés, compliquant encore le traitement. Elle tenta de leur faire ingurgiter des potions apaisantes mais elles ne firent que les rendre encore plus fiévreux.

L'un des soldats qu'elle avait essayé de soigné se débattit tant qu'il se libéra de l'étreinte des autres. Il commença à se griffer le visage jusqu'à ce qu'il soit assommé. Il s'était presque crevé les yeux.

Quand Tanya endormit un autre par magie, il se tint tranquille mais après avoir été relâché, il se contorsionna. Il dut être attaché pour éviter qu'il ne se blesse.

En désespoir de cause, Tanya dut donner l'ordre de les ligoter en leur mettant un morceau de cuir entre les dents pour éviter qu'ils ne se mordent la langue.

‒Ces barbares vont le payer cher, marmonna-t-elle.

Au moins, les efforts qu'elle avait fait avait été remarqués. Le dévouement qu'elle avait mit à tenter de soigner les empoisonnés avait été vu et apprécié. Cela avait rassuré les soldats de voir qu'elle se démenait pour sauver le plus possible, même en l'absence de résultat. Son sang froid lui avait donné l'image d'une personne responsable, capable de prendre des décisions dans un moment d'incertitude.

En même temps, la colère grandissait contre les rebelles.

Même des condamnés à mort qui s'étaient engagés pour éviter l'échafaud et qui n'avaient que peu de sympathie pour l'empire étaient ulcérés de cette action dont ils auraient pu être victimes. Ils étaient prêts à affronter la mort en face, pas à risquer de perdre leur vie en prenant leur repas.

‒Faites la liste de tout ce qu'ils ont mangé au cours des dernières heures. Mettez à part tout ce que vous pensez contenir du poison.

Pendant que ses ordres étaient transmis dans l'intégralité du camp, Tanya fila à l'arrière. Elle attrapa une torche pour éviter de trébucher.

Le camps étaient dans un état absolument chaotique qui contrastait avec le calme qui régnait autour de la tente de Murtagh.

Ce dernier était paisiblement installé à coté de son dragon. Les jambes croisées et les yeux fermés, il semblait méditer.

Les yeux du dragons étaient fixés sur Tanya mais il était parfaitement immobile.

‒Le camp est agité, dit Murtagh.

‒De nombreux hommes ont été empoisonnés, répondit-elle.

‒Je ne m'attendais pas à ce que les rebelles se rendent.

‒Cette attaque est le signe qu'il comptent passer à l'action mais le camp est désorganisé et la chaîne de commandement est brisée. D'après les premières estimation, l'état-major n'est pas en mesure actuellement de diriger l'armée.

‒Mais vous en avez réchappé, Main noire. D'aucuns pourraient croire que vous avez anticipé cet empoisonnement et que vous pourriez en tirer parti, dit Murtagh en ouvrant enfin les yeux.

Elle affirma son innocence en ancien langage.

‒Qu'en est-il de la bataille à venir ? Même après la perte de tous ces hommes, l'armée a suffisamment de ressources humaines pour mener bataille.

‒Eh bien, allez-y ! menez bataille pour l'empire !

‒Nous ne sommes pas en capacité de faire face à un dragon.

‒C'est bien normal. C'est moi qui m'en chargerai. J'ai reçu ordre du roi de capturer le dragonnier et sa dragonne. Vous n'avez pas à vous en préoccuper.

‒Puis-je savoir à quel moment vous prévoyez d'agir ?

‒Quand il sera suffisamment fatigué ! J'observerai la bataille et je déciderai du moment d'affronter le dragonnier des rebelles.

‒Qu'en est-il du commandement de l'armée ?

‒Occupez-vous en !

Il referma ses yeux en même temps que la discussion.

Son dernier ordre pouvait être interprété comme une indifférence pour le choix de la personne assurant le commandement, comme s'il laissait aux officiers restants prendre l'initiative. Mais il pouvait aussi être interprété comme désignant Tanya pour prendre en charge le commandement.

C'est bien ainsi que Tanya l'entendit.

Dans une situation de crise, il fallait un responsable pour prendre les décisions.

En tant que Main noire, Tanya avait un rang supérieur à l'intégralité des officiers. Elle ne rendait compte qu'au roi. En principe, elle pouvait assurer l'intérim en attendant qu'une décision soit prise par Galbatorix, puisque Murtagh ne se sentait visiblement pas concerné.

De retour au camp, elle vit que ses ordres étaient exécutés tant bien que mal.

Les empoisonnés étaient conduits à l'arrière et placés les uns à coté des autres pendant que les guérisseurs s'affairaient. Dans un coin, la nourriture et la boisson consommées par les empoisonnés étaient amoncelées. Plusieurs guérisseurs cherchaient à identifier les poisons.

Ceux qui avaient mangé et bu sans être affectés étaient trop nombreux pour être examinés un par un. Les nombreux empoisonnés s'étaient sentis mal à peu près au même moment. Mais un poison à effet plus lent était toujours à craindre.

Malgré la situation, seule une petite partie des guérisseurs étaient au travail. Tanya avait renvoyé les autres au lit. Elle les voulait en pleine forme. Elle les laissa choisir à quel rythme se relayer.

Tanya se dirigea vers un groupe de capitaines qui discutaient avec ardeur. À cause du sol inégal, elle perdit l'équilibre en même temps que sa torche. En grommelant, elle la ramassa et la ralluma d'un brisingr.

En l'entendant, les officiers se retournèrent et furent pris de l'habituelle crainte que ressentait chaque être humain en présence d'un magicien. Même la formation théorique qu'ils avaient reçu sur la magie ne les rassurait pas.

‒Messieurs, quel est le rapport des sentinelles ? demanda Tanya.

‒Aucun mouvement en vue dans le camps rebelle, madame.

‒Cette attaque sera forcément suivie d'une autre. Le meilleur moment pour qu'ils engagent le combat est l'aube. Faites-en sorte que vos troupes soient réveillées à ce moment. Le plus grand silence doit être maintenu. Les rebelles doivent croire qu'ils vont nous surprendre. Qui est en charge de quelle compagnie ?

Alors qu'il y avait encore beaucoup d'étoiles dans le ciel, l'armée coalisée des rebelles et des surdans s'avança sans faire trop de bruit.

Les premières lueurs rougeoyantes de l'aurore étaient un signe avant coureur du sang qui allait être versé.

Enfin, une sentinelle sonna du cor.

Se sachant découvert, les coalisés pressèrent le pas. La cavalerie s'élança.

De l'agitation était visible dans le camp impérial. Le cor sonna encore une fois.

Soudain, les arbalétriers impériaux se dressèrent, visèrent et envoyèrent leurs carreaux.

Comme les cavaliers n'étaient pas visés, les carreaux ne furent pas détournés par les magiciens des coalisés.

Des chevaux arrêtèrent brusquement leur course. Avec un hennissement affolé, ils ruèrent et certains firent chuter leurs cavaliers. Les chevaux qui n'avaient pas été atteint percutèrent les autres. Des hommes furent piétinés, d'autres écrasés.

En tête de la cavalerie, Nasuada et Orrin avaient fini par terre. Grâce à la protections de leurs magiciens, ils n'étaient pas blessés mais étaient secoués. En revanche, Jormundur était coincé sous son cheval. Les protections magiques n'avaient pas été suffisantes pour le poids du cheval qui avait écrasé sa jambe.

Des fantassins avaient également été atteints par des carreaux.

Le premier sang avait été versé par l'empire.

De crainte que leurs dirigeants ne se retrouvent sans défense, les coalisés se précipitèrent en masse.

Une ombre les survola soudain leur faisant baisser la tête.

Saphira volait à basse altitude, ovationnée par les rebelles qui lui criaient de se dépêcher.

Elle atterrit juste devant la cavalerie et se dressa dans une posture menaçante. Eragon sauta de son dos et se porta au secours de Nasuada. Mais, les chevaux, terrifiés par l'arrivée de la dragonne, intensifièrent le chaos. Certains s'enfuirent et d'autres piétinèrent avec force leurs cavaliers tombés.

Tout en vérifiant les éventuelles blessures de Nasuada, Eragon tenta de calmer les chevaux mais ils étaient tellement paniqués qu'il craignait de s'exposer à une attaque mentale en s'occupant des bêtes.

Pendant ce temps, les soldats impériaux s'étaient placés en formation. Leurs boucliers serrés, ils avançaient leurs lances.

Les arbalétriers laissaient leurs arbalètes à leurs servants et en récupéraient d'autres prêtes à servir.

Placés en hauteur, comme ils l'étaient, ils pouvaient tirer sans crainte d'abattre des impériaux.

Les soldats coalisés durent arrêter leur progression pour placer leurs boucliers devant eux.

Les impériaux avançaient sans hâte.

Les magiciens des deux camps étaient les suivants à entrer dans la bataille.

Ils étendirent leurs protections magiques sur tous les soldats sous leur garde. Ils étaient dispersés pour qu'aucun soldat ne soit hors de portée. Et la lutte commença entre eux, insoupçonnée des soldats ordinaires. Ils se cherchaient, fouillaient les esprits à la recherche d'une faille, faisaient pression sur les plus fragiles.

Banerond, jeune magicien ayant refusé de servir Galbatorix, ricana intérieurement. Il venait de trouver un magicien ennemi dont les protections se mettaient lentement en place. Il fallait profiter de l'aubaine avant que l'ennemi n'ait achevé de se protéger. Il se rua et savoura son triomphe en se rendant compte de l'absence de réaction

il entendit soudain un murmure mental.

« O peuples écoutez mon appel ! Jusqu'à quand resterez-vous sourds et aveugles ? C'est le Seigneur qui m'a envoyée vers vous pour vous faire revenir à Lui ! Laissez vos idoles et revenez au Seigneur de tout votre cœur ou restez loin de Lui et périssez ! Amen !

Une force prodigieuse refoula Banerond et le poursuivit dans son esprit.

Hébété, il ne put ériger ses défenses à temps et et fut submergé.

« Je te tiens ! »

Impuissant, il ne put réagir.

L'intruse découvrit facilement le lien entre l'esprit de Banerond et celui de Trianna qui faisait le lien entre tout le Du Vrangr Gata et surtout avec Eragon.

La jeune femme sentit une intrusion de la part d'un de ses subordonnés.

En prise avec un magicien de la Main noire, elle envoya un simple message pour faire savoir qu'elle était occupée.

Tanya ne savait pas à quel membre de la Main noire était confrontée Trianna. Elle ne pouvait donc choisir à qui donner des instructions et préféra envoya un message général d'adopter une stratégie défensive.

Les soldats ordinaires commençaient enfin à s'affronter.

Le dragonnier souleva le cheval sous lequel Jormundur était coincé. Aucun magicien ne l'attaquait mais il dépensait beaucoup d'énergie à détourner les carreaux. En même temps, il soignait sommairement les blessés.

La cavalerie, ayant raté son attaque, devait rejoindre l'infanterie. Les cavaliers seraient moins exposés ainsi.

‒Ils n'étaient pas surpris de notre attaque, dit Nasuada. Pouvez-vous briser leur formation ?

Eragon hésita.

‒Je pourrais prendre pour cible les magiciens de l'empire. Ils ne feront pas long feu et leur mort déstabilisera l'armée impériale.

Nasuada secoua la tête.

‒Normalement, oui mais là, nous sommes en mauvaise posture. Des Vardens sont morts mais l'empire n'a subi aucune perte. Les hommes risquent de prendre peur. On risque la débandade. S'ils te voient attaquer en tête, ils seront rassurés et iront à l'assaut avec plus d'ardeur. Mais nous sommes trop à l'écart. Il faut que vous attaquiez en étant entourés de Vardens pour mieux les galvaniser.

L'affrontement mental avait été bouleversé depuis le brusque retour des magiciens impériaux dans leurs défenses. Plusieurs des membres du Du Vrangr Gata furent soulagé de pouvoir reconstituer leurs défenses bien abîmées.

Profitant de l'aubaine, Trianna explora les défenses de son adversaire avec attention. Elle supposait que sa soudaine retraite était due à la fatigue du combat.

Toute occupée à évaluer son ennemi, elle ne vit pas Tanya l'attaquer depuis l'esprit de Banerond.

Elle se tourna vers ce nouvel adversaire mais fut dépassée rapidement.

Tanya avait profité de sa distraction pour franchir ses défenses. Mais Trianna se défendit vaillamment. Elle était assez maligne et avait adopté une attitude fuyante. La dernière partie de son esprit virevoltait. En revanche, tout le reste de son esprit était exposé.

Tanya avait plus de mal à frapper et se fatiguait pour rien. Elle était confrontée à des fragments de souvenirs qui perturbaient sa concentration.

« Tu te débrouilles bien, dit-elle en ancien langage »

Tanya sentit la surprise de sa détractrice mais sans que cela ne lui facilite la tâche.

« A titre purement informatif, envisage-tu de changer de camp ? »

Cette fois, Tanya sentit le dédain de l'autre.

« Regarde la vérité en face ! Vous n'avez aucune chance ! Crois-tu qu'un dragonnier avec une aussi faible expérience représente une menace pour le roi ? Galbatorix a massacré des dizaines de dragonniers ! Changer de camp est ta meilleure option pour rester en vie !»

Agacée de ne pas obtenir de résultat, Tanya eut au moins la satisfaction de voir son adversaire commençait à montrer des signes de fatigue.

Elle capta une pensée fugitive et comprit le dernier espoir de Trianna.

« Tu te berce d'illusions. Les magiciens à ton service ne m'atteindront pas pendant que je t'attaque. »

Le massacre continuait. Boucliers et cottes de mailles étaient soumises à rude épreuve.

Les machines de sièges étaient activées. Les rochers tombant sur les soldats provoquaient la panique.

La furie bestiale des urgals étaient dévastatrice mais ils faisaient également peur à leurs alliés. La décision de faire alliance avec les urgals étaient peu comprise et rarement approuvée de nombreux Surdans et Vardens.

Les impériaux avaient une stratégie défensive.

Les rangs des coalisés sur la ligne de front étaient clairsemés à cause des arbalétriers, les rendant plus vulnérables mais les impériaux ne profitaient pas de l'avantage et gardaient leurs positions.

Les meilleurs magiciens de la Main noire s'assuraient qu'il n'y ait pas de mort subite dans les rangs.

En revanche, la cavalerie impériale se faisait remarquer pour son absence.

« Réfléchis bien ! La différence de force est écrasante et vos alliés ne sont pas sûrs ! Où sont les elfes ? Si vous divisez vos forces pour prendre l'empire en tenaille, vous ne faites que rendre chacune de vos armées plus vulnérable. Les nains sont en route, bien sûr, mais que vous arrivera-t-il le temps qu'ils arrivent ? »

Trianna ne pouvait protéger qu'une partie de son esprit. Ses souvenirs étaient largement exposés.

Lassée de pourchasser son adversaire, Tanya décida de s'intéresser aux membres du Du Vrangr Gata auxquels l'esprit de Trianna était connecté.

Elle dénicha un souvenir dont le contenu lui convenait. C'était le jour où Trianna avait juré fidélité à sa souveraine.

Elle entra en contact avec tous les magiciens du Du Vrangr Gata et leur fit entendre la voix de Trianna disant « Je promets de protéger la reine » en ne conservant que les trois derniers mots.

Elle sentit l'agitation et la confusion des magiciens ennemis. Mais l'ordre paraissait normal en pleine bataille.

Pendant qu'ils se concentreraient sur la protection de Nasuada, ils négligeraient celle des soldats.

Pour mieux la protéger, il leur était plus facile de se trouver proche physiquement. Ils abandonneraient donc leur position. Même quand la supercherie serait découverte, ils seraient trop désorganisés pour réagir.

Satisfaite, Tanya laissa le combat mental.

Trianna était encore vivante mais épuisée et Banerond avait du être très affecté.

Tanya récupéra de l'énergie dans ses diamants et but de l'eau.

‒Dite à la cavalerie de partir !

L'ordre fut transmit rapidement.

Les magiciens de la Main noire cherchaient les officiers. Quand ils les trouvaient, ils détruisaient leurs faibles défenses et les faisaient tomber dans le comas. Sur ordre de Tanya, les officiers ennemis devaient pousser un hurlement épouvantable avant de s'effondrer.

Les soldats aux alentours étaient ébranlés en voyant leurs supérieurs dans cet état. La détermination de certains était renforcée quand d'autres devenaient enragés.

Saphira chargea comme une furie et enfonça les rangs impériaux.

Détourner les carreaux demandait une énergie considérable, mais Eragon avait de la réserve.

Entre le feu et les griffes de Saphira et l'épée d'Eragon, la puissance d'un dragon et de son dragonnier était terrifiante.

Une partie de la cavalerie impériale lança sa charge contre le camp des coalisés. Ils n'étaient que quelques centaines. C'était les cavaliers les plus légers et les plus rapides.

Ils avaient contourné le champ de bataille pour les prendre par surprise. Ils vinrent facilement à bout de la résistance des gardes et se répartirent en petits groupes.

Un groupe trouva les guérisseurs qui s'occupait des premiers blessés qui avait été emmenés. Le souvenir assez vif des nombreux empoisonnements de la nuit précédente les poussa à ne pas s'émouvoir de tuer des non combattants et des blessés. Un appel au secours fut envoyé à Trianna qui n'était pas en état de le recevoir. Les appels sonors ne furent pas entendu dans la cacophonie de la bataille.

Un autre groupe trouva des forgerons. Les tentes d'intendance furent dévastées et le bétail tué.

La tente de Nasuada fut reconnu à cause de sa taille.

Les cavaliers impériaux fouillèrent en vitesse et s'emparèrent de parchemins traînant.

Quand à la tente d'Orrin, elle ne fut plus qu'un amoncellement de verre brisé.

Après avoir mit le feu au camp des coalisé, la cavalerie impériale en sortit. Un bilan rapide fut fait sur ce que chacun avait fait et le commandant envoya deux cavaliers porter les parchemins récupérés à Tanya en faisant un grand détour. Trois mille autres cavaliers les rejoignirent.

Plusieurs magiciens de la Main noire concentraient leur attaque sur Eragon et le garçon s'était retranché derrière de solides défenses pendant qu'il tuait des soldats impériaux. Il sentait son énergie décroître à cause des attaques portées contre lui, Arya ou Nasuada.

‒Argetlam ! cria quelqu'un derrière lui.

Pris dans l'élan de la bataille, Eragon se débarrassa d'un homme en coupant son bouclier en deux avant de lui trancher la tête.

Un Varden arrivait derrière lui.

‒Notre camp est attaqué ! Dame Nasuada vous demande…

Eragon pivota brusquement pour éviter d'être perforé par une lance. Une flèche tomba avant de l'atteindre et la trajectoire d'une pierre s'arrêta soudainement.

Sans s'attarder sur l'utilisation de pierre par l'ennemi, Eragon se retourna.

‒Comment cela attaqué ?

‒Le camp est … commença le Varden avant d'être touché par une flèche.

Il s'effondra mais était toujours conscient. Instinctivement, il voulut arracher la flèche.

Saphira cracha un jet de flammes pour éloigner les impériaux et Eragon se pencha sur son compagnon d'arme. Il fit se refermer la plaie après avoir extrait la flèche.

Choqué, le soldat se tata, contemplant sa nouvelle cicatrice.

‒Ressaisis-toi ! La bataille est loin d'être terminée ! le gronda Eragon.

‒Pardon… Le camp est en feu ! Nasuada veut …

Eragon dut reporter son attention sur les soldats impériaux qui revenaient à la charge.

Alors qu'il fondait sur eux, une lumière éclatante brilla soudain juste derrière les impériaux et l'obligea à se couvrir les yeux.

Le Varden, terrifié, le vit tuer chacun des impériaux et finir par se tourner vers lui couvert de sang.

‒Je m'en charge !

Il grimpa sur Saphira qui s'envola.

À nouveau, carreaux, flèches et pierres déferlèrent sur eux deux mais ils s'en tirèrent indemne.

En s'élevant, ils virent le camp des coalisés en flamme et une grande troupe de cavaliers qui galopaient en direction des deux armées. Il ne distinguait pas la bannière mais ne se faisait pas de doute sur leur identité.

Saphira poussa un rugissement et des trompettes résonnèrent dans le camp impérial.

Une ombre cacha le soleil au dessus de Saphira.

Eragon leva la tête pour voir une grande créature ailée le survolant.

Il distinguait mal à cause du soleil mais poussa un juron en comprenant que Galbatorix avait fait éclore l'un des œufs qui lui restaient.

Comme un faucon chassant un lapin, le dragon impérial fondit sur Saphira.