Pendant que Tanya se préparait à faire face à une éventuelle intrusion, ses soldats se préparaient de leur coté. Ils s'étaient reposés toute la journée et avaient pris un repas suffisamment copieux pour être en forme.

Pendant que le crépuscule offrait une dernière lueur, ils rassemblaient dans des sacs le résultat des expériences que Tanya avait faire avant d'être envoyée les former. Après s'être presque entièrement déshabillés, ils y fourrèrent leurs vêtements.

Rikulf Mouta, un magicien de la Main noire, rendit les sacs parfaitement étanche.

Après avoir pris les sacs et des pierres en guise de poids, ils entrèrent dans la rivière Jiet en compagnie de Rikulf. Un sort fournit à chacun une poche d'air.

Depuis la surface, on ne pouvait que distinguer de vague forme au fond de l'eau mais il fallait faire preuve de beaucoup d'attention et en peu de temps la nuit tombante dissimula leur présence.

Se tenant les uns les autres pour ne pas se perdre, ils se laissèrent porter par le courant jusqu'à atteindre le camp de la coalition qu'ils reconnurent grâce à Rikulf qui prévint les autres mentalement.

Dès qu'ils eurent dépassé le camp, ils se délestèrent des poids et, aidés d'un peu de magie, se rapprochèrent de la rive.

Rikulf avait dépensé beaucoup d'énergie et ne pouvait se déplacer qu'avec peine mais il n'était plus utile pour la suite de l'opération.

Après avoir manipulé des oiseaux et fouillé discrètement la mémoire de Gilles Pareta, Tanya savait à peu près comment les forces étaient réparties.

Ils sortirent des sacs leurs vêtements mais sans armure et avec seulement une dague par personne.

Du pain fut dévoré avidement par Rikulf pour retrouver un peu d'énergie.

Pour éviter de se faire remarquer, ils se dispersèrent, sauf Rikulf qui avait besoin d'être soutenu et défendu et qui garda trois soldats avec lui, et se dirigèrent furtivement vers le lieu où les chevaux se trouvaient.

Une patrouille intercepta un soldat. Elle était composée d'humains, de nains et d'un urgal.

‒ Qu'est-ce que tu fais là toi ? Et le couvre feu ?

‒ Désolé, monsieur ! Je faisais juste un peu d'exercice et je n'ai pas remarqué que le temps filait !

‒ Bien sûr ! Je vais y croire ! Tu fais de l'exercice tout seul ? Et avec une simple dague ?

‒ Eh bien…

La main de l'urgal s'abattit sur son épaule et il lui jeta un regard noir.

‒ La vérité maintenant ou bien je te montrerai comment les urgals traient ceux qui refusent les ordres !

‒ Oh d'accord pas la peine de me menacer ! J'étais parti jouer aux dés avec un ami.

‒ Et où est cet ami ?

‒ Sûrement en train de boire à ma santé avec l'argent qu'il m'a prit.

‒ Dame Nasuada a donné des ordres stricts. Donne-nous son nom si tu veux pas aggraver ton cas et vous serez punis tous deux ! Quelques coups de bâton vous rappelleront la discipline !

‒ Je ne suis pas sous les ordres de Nasuada. J'ai juré de servir le roi Orrin.

Les traits du rebelles se durcirent.

‒ Le roi Orrin a laissé le commandement à dame Nasuada.

‒ Je m'en moque. Monseigneur le duc Audivès a autorisé les hommes du Surda à se détendre après que nous ayons appris que notre roi était prisonnier.

‒ Restez à vous amusez pendant que nous nous battons pour votre liberté ! cracha l'un des rebelles.

‒ Suffit ! Le rabroua le rebelle qui parlait depuis le début. Je ne veux pas d'une nouvelle bagarre entre Vardens et Surdans ! Mais ça n'en restera pas là. J'en informerai mes supérieurs !

‒ A votre guise !

Sans s'attarder davantage, il laissa là le groupe qui pestait contre les Surdans.

Ils n'éveillèrent que peu d'attention. L'un des soldats fut invité à boire et jouer avec quelques fêtards. Un autre fut interpellé pour donner son opinion sur un sujet quelconque qui faisait débat.

Tous atteignirent leur destination.

Une partie s'affaira dans les réserves de foin près des chevaux. Les autres étaient occupés aux alentours. Ils n'en avaient pas pour longtemps aussi ils ne se firent pas remarquer. Les chevaux étaient laissés à l'extérieur. Des barrières délimitaient leur espace.

Après quoi, ils se couchèrent chacun dans un coin. Un grand nombre parmi ceux de la coalition dormaient à la belle étoile aussi ils ne retenaient pas l'attention. Ils s'étaient mis par groupes de deux ou trois, dormant à tour de rôle, attendant le bon moment.

Loin dans les airs, sous la pâle lueur des étoiles, une silhouette se devinait dans les airs mais il fallait les yeux d'un elfe pour voir aussi haut.

Saphira planait lentement avec une aisance qui aurait rendu Glaedr fier.

Eragon et Arya observaient le camp impérial de leurs yeux acérés. À cette hauteur, ils avaient du mal à respirer mais ne voulaient pas gaspiller leur énergie à faire venir de l'air autour d'eux.

« Je maintiens que c'est une mauvaise idée » bougonnait la dragonne. « Se jeter au milieu du camp ennemi est une idée folle ! »

« Ils ne s'attendent pas à nous voir tomber du ciel » répondit Eragon en voyant que des feux étaient maintenus allumés devant le camp prévenant toute attaque surprise. « Et Arya est avec moi ! À nous deux, nous pourrons facilement nous faufiler et secourir le roi Orrin »

« Oui, oui, je sais ! C'est bien parce qu'Arya est avec toi que je te laisse aller ! Je me tiendrai prête à vous prêter main forte si nécessaire ! »

« N'aie crainte ! »

« J'ai foi en toi, petit homme, mais je ne veux pas te perdre. »

« Je ne vois pas le dragon de Murtagh » dit Arya par pensée à cause du vent.

« Je suis sûre de pouvoir vaincre cette fois » assura Saphira.

« J'en suis sûre mais je préfère attendre l'arrivée de nos meilleurs magiciens et je préfère éviter l'affrontement au milieu des impériaux et à coté d'Orrin ».

« Je pense avoir trouvée la tente où Orrin est gardée » dit Eragon.

« C'est possible, en effet. Allons-y ! »

En douceur, Eragon se retourna sur le dos de Saphira pour faire face à Arya.

« Je maintiens que c'est une mauvaise idée » insista Saphira.

« Allons ! Nous avons fait plusieurs essais sans rencontrer de problème ».

« En plein jour ! Et sans atterrir au milieu de soldats ennemis ! »

« Ils ne nous verront pas arriver, à moins de garder les yeux au ciel et je ne pense pas que les humains aiment tant admirer les étoiles. »

Après qu'Eragon ait tenté de rassurer la dragonne, Arya lui prit les mains le faisant rougir et il fut heureux que la nuit dissimule son trouble soudain.

D'un même mouvement, les deux sautèrent du dos de Saphira.

La toile à laquelle ils étaient accrochés se déploya et, avec l'aide d'un peu de magie, amortit leur chute.

Le sol se rapprocha mais ils ne descendaient pas en ligne droite. Le vent les poussait vers le sud.

Pendant qu'Arya tâchait de corriger leur trajectoire, Eragon déploya son esprit en douceur pour vérifier le nombre de soldats impériaux qui maintenaient une garde vigilante.

« Nous allons pouvoir les surprendre » se réjouit Eragon.

« Les humains ne connaissent pas le savoir que les dragonniers ont accumulé pendant des siècles. Mais nous ne pouvons agir ainsi qu'une seule fois. » répondit Arya.

De toute façon, songeait Eragon, ce n'est pas comme s'il avait été possible d'utiliser ce moyen pour entrer secrètement à Uru Baen. Galbatorix avait apprit les secrets des dragonniers et il ne se laisserait pas surprendre et de toute façon, Eragon ne comptait pas lui faire face sans Saphira à ses cotés.

Quand le sol fut assez proche, ils se libérèrent des liens qui les maintenaient à la toile et tombèrent avec la souplesse de félins sur le sol.

La toile continuait de descendre plus lentement.

Pour éviter qu'elle n'éveille les soupçons en finissant par terre là où le vent la porterait, Arya la fit se déchirer pour la faire chuter plus vite et en ligne droite.

Avant qu'elle ne retombe, Arya la fit dévier pour qu'elle finisse sur un tas de braise dont des flammes jaillirent.

Elle préférait que l'empire ne sache pas comment ils étaient arrivés.

Sans avoir besoin de se concerter, ils se dirigèrent vers la grande tente.

Alors qu'ils arrivaient devant l'entrée, une lumière éclatante les surprit et ils se protégèrent les yeux en posant les mains dessus par réflexe. L'eau présente dans l'atmosphère se condensa et les trempa.

‒ En voilà des façons, dragonnier ! J'ai fait savoir qu'il était possible de s'assurer de la santé du roi, cela ne voulait pas dire que vous pouviez vous introduire de nuit comme des voleurs.

C'était une voix claire et jeune qui trahissait une certaine fatigue.

D'un geste vif, Arya se retourna en dégainant son épée et faillit l'abattre jusqu'à ce qu'elle se rende compte de la jeunesse de la personne qui les avait surpris.

‒ Une enfant… murmura-t-elle réticente à l'idée de faire du mal à une fillette.

‒ Si vous ne faite aucun geste hostile, personne ne se battra ici, dit Tanya en ancien langage.

Eragon et Arya se consultèrent du regard.

‒ Le roi Orrin est prisonnier.

‒ Galbatorix est-il trop lâche pour se battre lui-même au lieu d'envoyer une enfants ? demanda Arya.

‒ Si vous souhaitez le rencontrer, je puis facilement organiser une rencontre, offrit Tanya. Cela fait longtemps qu'il veut voir le nouveau dragonnier. Cela éviterait beaucoup de peines à tout le monde.

‒ Nous combattons pour mettre fin au règne de Galbatorix, déclara Eragon sans se soucier de baisser la voix. Nous n'écouterons pas ses paroles. Jamais je ne le servirai. Nous n'arrêterons le combat qu'à sa mort ou ce qu'il se rende à la justice et l'Alagaesia sera libre.

‒ Et qui rendra la justice ? Malgré tes beaux discours, ce combat s'achèvera entre dragonniers. Il y a déjà eu de nombreux morts pourquoi s'obstiner dans une lutte dans laquelle les armées ne feront que se massacrer en vain. De toute façon, tu es décidé à l'affronter alors pourquoi pas dès maintenant ?

‒ Quel piège ridicule ! Je pense bien qu'il veut me rencontrer. Il a trahi l'ordre des dragonniers et les a massacrés. Maintenant, il veut Saphira pour avoir de nouveaux œufs. Comme s'il allait faire preuve de loyauté ! Il est traître et félon ! Il va tenter de m'amadouer pour me faire baisser ma garde avant de m'attaquer. Il me laissera en vie uniquement pour contraindre Saphira à lui obéir. Elle ne sera pas une esclave !

Pendant sa tirade, des soldats se réveillèrent dans les alentours. Certains sortirent de leurs tentes.

De là où il étaient, ils ne reconnurent pas le dragonnier qui avait causé tant de morts dans leurs rangs et ils n'identifièrent pas Arya comme une elfe.

‒ Trop tard pour l'effet de surprise maintenant, marmonna celle-ci. Il ne reste plus qu'une solution.

‒ Les négociations avec le roi Orrin ne sont pas terminées, dit Tanya. Mais, je ne suis pas certaine qu'il accepterait de vous suivre.

‒ Et pour quelle raison voudrait-il rester prisonnier ?

‒ Le roi Orrin se soucie de ses gens et serait trop inquiet de ce qui arrivera à ceux qui ont été prisonniers. Même si vous parvenez à l'emmener, il pourrait décider de revenir se constituer prisonnier.

Eragon et Arya n'étaient pas convaincus mais ne prirent pas la peine de répondre. Au pire, même si Orrin agissait ainsi, il était possible de l'en empêcher. Eragon se promettait de libérer les soldats surdans comme vardens au plus tôt. Arya, elle, était consciente que les prisonniers pouvaient être mis à mort mais elle préférait cela plutôt que laisser Orrin prisonnier.

Soudainement, Tanya tourna le regard au loin dans la direction du camp des coalisés.

‒ Bien, dragonnier ! Puisque tu refuse cette offre, le combat continue ! Il va y avoir des morts cette nuit chez les rebelles ! Dommage que vous soyez trop loin pour intervenir !

La tente s'ouvrit pour laisser passer un Orrin fatigué et mécontent.

‒ Que signifie ce raffut ?

‒ Votre majesté… commença Arya avant d'être interrompue par Tanya qui regardait les derniers grains d'un sablier s'écouler.

‒ C'est votre dernière chance. Acceptez mon offre et je encore annuler ce qui va suivre.

‒ Venez avec nous, sire, déclara Eragon ignorant superbement Tanya. Nous pouvons vous conduire en sûreté.

Troublé, Orrin tourna son regard vers Tanya qui ne semblait pas s'émouvoir de la situation.

‒ Et mes hommes ? J'ai entendu la fin de ce que vous disiez. Je ne puis les laisser derrière.

‒ Un roi doit faire des sacrifices, intervint Arya.

‒ Sacrifier mes hommes pour être libre !

‒ Sacrifier vos hommes pour sauver votre peuple, répliqua l'elfe.

« Il y a sûrement un moyen de les sauver également une autre fois » dit mentalement Eragon à Arya.

Loin de cette conversation, Rikulf était à moitié endormi.

Le diamant qu'il avait avec lui donna l'énergie nécessaire pour le réveiller en douceur mais sans lui laisser la possibilité de se rendormir ainsi que ceux venus avec lui.

Peu après, un simple pot en terre cuite se réchauffa quand une flamme s'alluma en lui. La poudre noire réagit immédiatement.

Avec une petite détonation, le foin prit feu.

Le bruit avait été trop faible pour être remarqué mais les flammes grandissaient plus rapidement qu'à la normale.

Une autre détonation fut suivie rapidement par des hennissements de douleur quand des lames de métal se plantèrent dans le corps de chevaux.

Affolées, les pauvres bêtes coururent en tout sens. La panique gagna l'intégralité des chevaux présents. Dans la confusion et l'obscurité, certains heurtèrent violemment les barrières. D'autres sautèrent par dessus et galopèrent librement le plus loin possible.

Réveillés, des hommes, nains et urgals s'assemblèrent aux alentours. Ils demeurèrent hébétés sans réagir pour la plupart.

Les palefreniers accoururent pour mettre les chevaux à l'abri des flammes. Ils pensaient que les hennissements étaient dus à la peur. Ce n'est qu'en s'approchant qu'ils virent qu'un certain nombre était blessés.

‒ Qu'est-ce que vous attendez pour réagir ? s'écria un capitaine.

Dans la panique qui s'installait, seuls les gens à coté l'entendirent.

Deux d'entre eux se mirent en quête de seaux mais ils furent refoulés quand ils voulurent se servir dans les réserves d'eau, ressource bien trop précieuse pour être utilisée à la légère.

La rivière Jiet était trop loin alors ils durent ramasser de la terre et la jeter sur les flammes pour les étouffer.

Dans la cacophonie ambiante, personne n'entendit la troisième détonation mais les hurlements de douleurs de malheureuses victimes.

Florijan Bamir eut un sourire.

Sortant de son abri, il brandit son épée et l'abattit sur un rebelle en hurlant :

‒ L'EMPIRE ATTAQUE !

À plusieurs endroits de la foule, d'autres soldats impériaux agissaient de même.

Après quoi, ils profitèrent de la confusion pour s'esquiver sans vérifier si ceux qu'ils avaient frappés étaient morts ou seulement blessés.

Un urgal, sur ses gardes devant ce cri d'alarme, trouva un air suspect à un varden et décida d'éliminer la menace. Il n'avait pas d'armes mais n'en avait pas besoin d'autres que ses cornes. Il chargea.

S'apercevant trop tard de l'attaque, l'homme ne put réagir à temps et fut éventré.

Il avait rejoint Ajihad deux ans auparavant et s'était illustré à de nombreuses reprises. Le souvenir de la bataille de Farten Dur était encore vif dans sa mémoire. Il avait vu plusieurs de ses amis mourir. Malgré cela, il avait accepté de faire confiance à Nasuada et avait encouragé ses camarades à en faire autant.

Tous ses beaux efforts furent ruinés instantanément.

Un de ses amis qui se trouvait présent résolut de le venger sans attendre. Avec un cri de rage, il courut vers l'urgal mais il ne faisait pas le poids et ne fit que se faire passer pour un impérial aux yeux de l'urgal.

Un nain s'avança mais l'urgal ne se méfia pas, sachant que seuls des humains composaient l'armée impérial. Il ne vit pas venir la hache qui se planta au dessus de son genou.

Mais ce n'était qu'un début.

Humains du Surda, urgals, nains et Vardens s'étaient réunis pour affronter l'empire et le détruire.

Ils avaient choisi de laisser de coté les haines et mépris qui avaient toujours existé entre les races mais voilà que le sang coulait à nouveau.

L'urgal n'avait pas été le seul à suivre l'exemple donné par les impériaux envoyés par Tanya.

Un nain avait tué également et même des humains avaient tiré l'épée en se méprenant sur plusieurs de leurs camarades qui avaient semblé sourire devant l'incendie.

Mais de tous, c'était l'urgal qui s'était le plus fait remarqué.

Délaissant complètement les désirs de concorde de Nasuada, plusieurs hommes laissèrent leur colère prendre le dessus.

L'urgal reconnut certains et crut qu'ils venaient à son aide mais il fut abattu sur place.

Un nain décida de profiter de l'occasion pour prendre ses cornes.

D'autres urgals arrivés entre temps ne cherchèrent pas à comprendre.

Pendant ce temps, l'incendie s'étendit et d'autres pièges se déclenchèrent.

Nasuada, prévenue, ordonna de faire éteindre l'incendie et faire preuve de vigilance pour éviter que l'empire ne profite de la confusion du camp pour passer à l'attaque.

Plusieurs cors furent sonnés pour ramener au calme le camp mais la nervosité de beaucoup fut portée à son paroxysme.

En voyant des gens courir, des soldats paniqués brandirent leurs armes.

Dans le chaos général, beaucoup se prirent pour des ennemis mais la plupart se contentèrent de serrer le poing autour de leurs armes. Une partie fut plus réactive et attaqua.

Bien plus loin, devant la tente du roi Orrin, Eragon et Arya étaient médusés.

Ils savaient bien que l'armée impériale n'avait pas bougé.

‒ Quelle tragédie ! ironisa Tanya.

En poussant un juron, Eragon sortit une épée bâtarde de son fourreau.

‒ Aurais-tu perdu ton épée, dragonnier ? Veux-tu vraiment prendre le temps de te battre ici sans savoir ce qui arrive chez les rebelles ?

‒ Qu'as-tu fait ? s'écria-t-il.

Mais Arya posa sa main sur son bras, faisant sursauter le garçon.

« Nous ne pouvons perdre de temps. J'ignore ce qu'il se passe mais si nous tardons, nous risquons de le regretter. Prenons juste Orrin et fuyons »

Profitant de la distraction du dragonnier, Tanya bondit en arrière.

Quand Eragon tendit le bras pour attraper Orrin, il vit que la petite fille avait sortit une dague et la tenait contre le roi du Surda.

‒ Non !

Et pendant qu'Eragon hésitait, elle se tourna vers le roi.

‒ J'espère que vous me pardonnerez, sire, cet acte de violence mais je ne saurai laisser mon prisonnier m'échapper. Je ne doute pas que je ne fais pas le poids face à une elfe et un dragonnier mais il suffirait d'un geste malheureux pour que le roi Orrin meurt.

‒Nous reviendrons, promit Arya.

‒ Mon offre tient toujours ! lança Tanya aux deux qui commençaient à courir à une vitesse qu'aucun humain ne pouvait suivre.

Saphira les rejoingnit et les conduisit à toute vitesse vers le chaos qui s'apaisa à leur arrivée.

‒ Vous remarquerez, sire, dit Tanya, que le chaos a été provoqué loin de l'emplacement de l'armée du Surda. L'empire et le Surda ne sont pas obligés d'être ennemis.