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‒ Mon roi!
Tanya mit un genou à terre devant l'image de Galbatorix.
Le roi semblait courroucé.
Tanya comprit à quel point quand elle sentit ses mains brûler alors qu'il n'y avait aucun feu.
Elle s'effondra à cause de la douleur en lâchant un glapissement. La peau de ses mains perdit en un instant toute couleur et forma des cloques avant de noircir ou de laisser sa chair à nue.
À cause de la douleur, ses défenses mentales se rabaissèrent et Galbatorix les pulvérisa.
«NE SUIS-JE ENTOURÉ QUE D'INCAPABLES?» tonna-t-il.
‒ Jeune demoiselle, dit-il d'une voix mielleuse, ne m'as-tu pas assuré que tu te chargeais des rebelles et que de leur petit dragonnier?
Tanya se redressa péniblement en espérant que ses larmes de douleurs cessent de couler.
‒ J'ai frappé au cœur du camp des rebelles et fragilisé leurs alliances avec le Surda mais je ne suis pas de taille face à un dragon.
‒ C'est dans l'ordre des choses! Qu'en dis-tu Murtagh? Tu es le seul qui puisse l'arrêter, il semble.
Tanya ne pouvait voir Murtagh mais elle entendit un cri de douleur.
‒ Mais dis-moi demoiselle, tu devrais être au moins capable de t'assurer que le petit dragonnier est bien là, n'est-ce pas?
‒ Il a tenté de nous attaquer l'autre jour et il a été aperçu depuis survolant le camp des rebelles.
‒ Comme c'est curieux! J'ai reçu un rapport certifiant qu'il était à Dras Leona!
Tanya écarquilla les yeux. Depuis le dernier rapport, il s'était passé trop peu de temps pour voler jusqu'à Dras Leona. Le rapport ne pouvait être mit en doute. Saphira était assez à reconnaître même de loin.
‒ Peut-être ai-je eu tort de faire de toi ma Main noire. Il te reste tant à apprendre. Durza avait beaucoup d'espoir en toi.
Galbatorix prononça une phrase à voix basse et Saphira apparut brusquement à coté de Tanya qui de surprise, se redressa aussitôt.
Elle s'aperçut immédiatement que le corps de la dragonne était traversé par la toile de la tente. Si ses mains ne lui faisaient pas autant mal, elle essayerait de toucher ce qu'elle voyait.
‒ Une manipulation de la lumière pour faire l'équivalent d'un hologramme, murmura-t-elle.
‒ Murtagh va revenir vers vous, déclara le roi. Il reprendra le commandement. J'entends que tout soit prêt pour une attaque à son arrivée pour s'emparer du petit dragonnier. Son insolence n'a pas de limite mais il n'osera pas laisser les rebelles sans défense trop longtemps. Ce sera le bon moment pour dévoiler ma nouvelle menace: les soldats insensibles à la douleur.
‒ Il en sera fait selon vos désirs, mon roi!
‒ Ce serait préférable!
Quelques phrases prononcées rapidement en ancien langage poussèrent Tanya à redresser la tête, incertaine d'avoir bien compris.
Elle sentit soudain une horrible sensation de démangeaison sur les mains. Elle ne put s'empêcher d'essayer de frotter ses mains l'une contre l'autre pour calmer cette sensation mais elle ne parvenait plus à les bouger. C'était comme si ses bras étaient prit dans un étau.
Sous ses yeux, la peau endommagée tomba d'elle même laissant voir une nouvelle couche de peau rose et ferme pendant qu'une douce chaleur remplaçait la démangeaison.
Stupéfaite, Tanya resta à contempler ses mains complètement guéries. De petites cicatrices antérieures à son entrevue avec le roi avaient également disparu.
Quelle quantité folle d'énergie le roi avait-il du utiliser pour la blesser et la guérir d'aussi loin?
‒ Les rebelles persistent dans leur folie, déclara Galbatorix. Leur camp n'a pas reculé d'un pouce. Les nains sont arrivés pour les renforcer et peut-être les tribus du désert. Mon armée est bien plus forte en nombre de soldats. Et pourtant, les rebelles se tiennent toujours avec insolence aux portes de mon empire. Même les elfes ont quitté leur forêt.
‒ Je travaille à briser leur alliance avec le Surda. Le roi Orrin était déjà réticent à l'idée de partir en guerre mais ses griefs se sont accumulés. De plus, des rebelles accusent ouvertement les Surdans d'être moins malmenés par l'empire qu'eux-même. Bon nombre d'entre eux savent que le roi Orrin reçoit un traitement conforme à son rang et peut correspondre avec les siens. Plus les Surdans seront accusés et plus ils seront tentés de de détourner de leurs alliés et de sortir de cette guerre.
‒ Et donc après m'avoir défié, ils seraient libres de rester dans une confortable neutralité? demanda Galbatorix.
‒ Leur aide militaire serait dérisoire et le Surda pourrait représenter un intéressant partenaire commercial. Ce sera bon pour l'après guerre.
‒ L'après guerre? Après avoir vaincu, je dicterai mes conditions que les Surdans suivront s'ils veulent être épargnés!
‒ Si je puis me permettre d'interroger mon roi, pouvez-vous me dire quelles sont vos intentions après la victoire? Il serait plus aisé de mener la guerre en sachant où nous allons.
‒ Ce que je veux, c'est le dragonnier des rebelles et son dragon. Ils sont bien plus importants que toutes les armées qui prétendraient me menacer. Quand je les aurai soumis à ma volonté, mon ordre de dragonnier provoquera un nouvel essor pour mon empire. Cette fois, ils ne seront pas affectés par la malédictions des dragons. C'est seulement avec mon nouvel ordre que de nouvelles conquêtes seront lancés et que mon ordre s'étendra sur de nouveaux peuples. Quand ce dragonnier sera à moi, les rebelles seront en déroute. Jusqu'à ce moment, je ne veux pas qu'ils me gênent. Je les veux loin d'Uru Baen.
C'étaient des instructions plutôt vagues aux yeux de Tanya mais elle devait s'en contenter.
‒ A votre guise! L'armée luttera pour les repousser. J'ai parlé au dragonnier pour le convaincre de venir à vous pour qu'il vous défie directement. Je tâcherai de le convaincre.
Galbatorix rit légèrement et son rire grossit comme si Tanya avait fait une plaisanterie spirituelle. Elle finit par se sentir mal à l'aise en l'entendant rire comme un dément.
Enfin, il se calma.
‒ Hé bien il est téméraire de me défier mais il préfère rester prudent! Comme c'est amusant! Mais il m'a défié et il faudra bien qu'il me revienne. J'ai attendu ce moment depuis si longtemps! Va maintenant, Main noire, et répand la terreur dans le cœur de mes ennemis!
Son image s'effaça.
Tanya se releva et examina de nouveau ses mains. C'était vraiment prodigieux.
Elle ne savait pas si Galbatorix comptait dominer directement de nouveaux territoires ou s'ils se contenterait de laisser des gouvernements fantoches et de régner par leur intermédiaire.
Saphira était une femelle. Tanya n'avait pas eut la curiosité d'interroger Murtagh sur le sexe de son dragon mais même en admettant qu'il soit un mâle, il faudrait du temps pour la venue d'une nouvelle génération de dragons et donc de dragonniers. Il avait fallu un siècle que les deux œufs éclosent après tout.
D'ailleurs, il y avait actuellement trois dragons et un œuf, c'était peu pour sauver une espèce.
Après être sortie de la tente, Tanya vit les jumeaux confortablement installés se faisant servir du vin. Ils lui jetèrent un regard dédaigneux auquel elle ne répondit pas.
Elle retourna dans le secteur où Orrin et les Surdans prisonniers se trouvaient.
Puisque le roi ne semblait pas se soucier des détails, il était temps de prendre des initiatives.
‒ Sire roi! Salua-t-elle en courbant la tête.
‒ Demoiselle Degurechaff! répondit Orrin.
‒ Voilà deux jours que votre émissaire est allé jusqu'à votre camp sans revenir.
‒ Quelle honte ce serait s'il s'était évadé comme un vulgaire voleur, déclara Orrin.
‒ J'ignore ce qu'il s'est passé mais il semble que vous ayez perdu votre moyen de communication avec vos gens. Bien que je regrette la perte d'un prisonnier, je suis plus intéressée à vous en faire retrouver un. Un émissaire impérial ne sera pas reconnu comme venant de votre part.
‒ Je crains que le duc Audivès ne puisse accorder pleine confiance qu'à un Surdan. Je ne saurais vous demander de me laisser en envoyer un autre après la disparition de Pareta.
‒ Un rebelle pourrait sans doute faire l'affaire mais ce n'est pas envisageable.
‒ Cependant, nous avons un autre moyen de transmettre des messages sans avoir à envoyer un autre émissaire, dit Orrin.
Il n'en dit pas plus mais Tanya était intriguée.
‒ Aucun magicien surdan n'a été fait prisonnier et vous n'avez aucun oiseau capable de porter un message, donc j'imagine que vous parlez d'un moyen de transmettre des signaux. De quel matériel avez-vous besoin?
Orrin fut frappé de stupeur.
‒ Quoi? Me laisseriez-vous vraiment faire?
‒ Considérez cela comme un témoignage de plus de la bonne volonté de l'empire à votre égard. Souvenez-vous qui a voulu la guerre! Ce n'est certainement pas l'empire qui l'a déclenchée! Vous avez beaucoup à parler avec le duc Audivès et les messages que vous envoyez en disent moins que vous ne voulez. Une entrevue serait la meilleure solution. Que pensez-vous de cette idée? Je vous laisserai rencontrer le duc à la seule condition que vous m'acceptiez comme escorte jusqu'à un terrain neutre entre le camp de l'empire et le camp des rebelles et de votre armée. Naturellement, je n'écouterai pas votre entretien. Il suffit qu'un magicien du Surda accompagne le duc pour vous isoler du reste du monde le temps de parler. Vous ne parlez pas l'Ancien langage donc je ne puis vous jurer de ne pas tenter de profiter de cette occasion pour faire plus de prisonniers.
‒ C'est vraiment très généreux de votre part. Votre seule parole sera à mes yeux une preuve de bonne foi suffisante pour que je n'ai à craindre nulle traîtrise. Certains de mes hommes qui sont prisonniers connaissent le code pour communiquer de loin avec les nôtres. Il est très aisé de leur faire parvenir un message. Mais il faut un peu de temps pour envoyer quelques mots donc il sera concis.
Le Surda avait depuis longtemps un système de communication à l'aide de miroirs. C'était les nains qui l'avait inventé pour permettre d'envoyer un message à une personne loin malgré le faible nombre de magiciens. Il y aurait forcement des guetteurs pour rendre compte. Ne voulant pas que son message soit intercepté par les nains ou les Vardens, Orrin pouvait coder le message pour que seuls des officiers Surdans le comprennent.
Pour Tanya, quel que soit le résultat de l'entrevue entre le roi Orrin et son subordonné, c'était déjà une victoire.
Orrin lui accordait sa confiance ce qui tendait à prouver qu'il n'éprouvait pas de répulsion pour l'empire. Son intérêt pour la foire à Furnost était déjà un bon signe.
De plus, Nasuada se rendrait évidemment compte de l'échange de messages. Elle exigerait de savoir de quoi il était question.
Elle paraissait plus insouciante à Farthen Dur, avant d'avoir la responsabilité de son peuple, avant la guerre, avant de retrouver son père sauvagement torturé. Évidement, Tanya l'avait trop peu vue pour bien la cerner mais la guerre l'avait changée.
Elle fit envoyer au roi Orrin ce dont il avait besoin ainsi que plusieurs de ses hommes.
Ils purent lui confirmer qu'ils étaient bien traités, soignés et correctement nourris.
Ils utilisèrent un miroir pour réfléchir la lumière du soleil en direction de leur armée. D'abord, une succession de signaux lumineux pour attirer l'attention et prévenir qu'un message allait être envoyé et après une suite de signaux courts et longs.
Ils répétèrent le message à intervalles régulier.
Après plus d'une heure, une réponse utilisant le code nain parvient pour demander de quoi il s'agissait.
Les nains n'avaient évidemment pas reconnu le code employé. Mais il n'y avait pas de prisonnier nain donc ils ne devaient pas s'attendre à ce qu'un message leur soit envoyé.
Enfin, une réponse utilisant le bon code accusa bonne réception et après encore quelques messages, le projet de rencontre était lancé.
Dans le même temps, des signaux nains continuaient de demander des explications mais ne reçurent aucune réponse.
Mais, le soleil baissait sur l'horizon et il devenait difficile d'en réfléchir la lumière. Orrin ne pouvait pas demander à un magicien de l'empire de faire de la lumière pour remplacer le soleil.
En théorie, il était possible d'utiliser un feu mais dans la soirée, trop de feux étaient allumés en même temps.
Le rendez-vous était fixé deux heures après le coucher du soleil.
Tanya avait dîné tôt et avait prit du repos pour être en forme.
Elle avait jeté un coup d'œil aux rapports de ses agents. Des convois de ravitaillement étaient partis du Surda jusqu'au camp de la coalition. Elle avait révoqué l'ordre de sabotage provisoirement. Si Orrin apprenait que les agents de la Main noire agissaient encore dans son pays, il risquait de mal réagir et de persister dans son alliance avec les rebelles.
En plus, les premiers sabotages avaient provoqué une panique qui n'avait pas été calmée puisqu'aucun des agents de l'empire n'avait été arrêté. Les nobles dont dépendaient les territoires traversés par les convois craignaient qu'une opération de grande ampleur soit en préparation. En conséquence, les escortes étaient plus importantes ce qui laissait le champs libre à des bandits pour menacer les marchands.
Dans l'empire, les troubadours racontaient l'alliance des urgals et des rebelles. Une vague d'indignation en avait résulté et l'opinion générale s'était largement retourné contre eux alors qu'ils bénéficiaient de la sympathie de tous les mécontents. Quand on souffre d'une mauvaise récolte, on peut reprocher au pouvoir royal un excès d'impôt mais quand les rebelles s'allient avec des monstres que tous les enfants apprennent à avoir peur, on demande protection au roi.
Quand il fut temps, Tanya alla voir Orrin qui attendait.
Sans dire un mot, ils partirent.
Les gardes ne firent pas de difficultés pour les laisser sortir du camp. Tanya avait toujours sa robe de mage et Orrin était recouvert d'une cape dans laquelle il se dissimulait mais les soldats n'osèrent pas interroger une mage.
Ce qu'Orrin ne savait pas, c'était que les soldats dont Durza avait laissé le commandement à Tanya étaient bien réveillés et se tenaient prêts en cas de trahison. Ils attendaient un signal de Tanya près de la porte du camp qu'elle avait franchi.
Le message du Surda avait proposé comme lieu de rencontre un point sur la plaine à coté de l'un des rares arbres qui poussaient ici. Il était reconnaissable grâce à cause ses branches particulières.
Ayant repéré approximativement le chemin, Tanya avançait sans se presser. Elle n'avait pas prit de torche pour éviter d'être remarquée.
Marcher jusqu'à l'arbre coûtait peu d'énergie et allumer une flammèche moins encore.
‒ Qu'une petite flamme s'allume au lieu où je vais, marmonna-t-elle en ancien langage.
Elle sentit une légère fatigue en voyant de la lumière briller brièvement plus loin.
Le seul ennui de cette méthode était qu'elle attirait l'attention. Les guetteurs étaient censés garder leurs yeux dans l'obscurité pour mieux voir la nuit s'il y avait quelque chose mais ils avaient tendance à rester près d'un feu à la fois pour le confort et pour lutter contre l'ennui et la lumière du feu les empêchait de voir au-delà.
Les guetteurs des rebelles étaient-ils suffisamment disciplinés pour ne pas s'aveugler pendant le veille?
C'était un risque à courir. Les plaines brûlantes étaient suffisamment vastes pour que quelques flammèches passent inaperçues.
‒ Nous y sommes! Le duc Audivès n'est pas encore arrivé.
Tanya étendit son esprit jusqu'à entrer en contact avec deux personnes qui se protégèrent en la sentant.
Elle n'essaya pas de forcer les protections et se tourna vers le roi.
‒ Je le sens qui approche. Je crois savoir qu'il a participé à votre formation. Pardonnez mon indiscrétion mais pourriez-vous me dire quel était le nom du cheval que vous montiez?
‒ C'était une jument qui a été choisi pour sa docilité, répondit Orrin un peu étonné. Elle s'appelait Étoile à cause d'une tache blanche qu'elle portait au dessus des yeux. Ensuite, j'ai monté un cheval entraîné pour la guerre du nom de Fulgurant.
‒ Je vous prie d'accepter mes remerciements!
De nouveau, elle étendit son esprit vers les deux hommes dont elle avait senti la présence. Encore une fois, elle ne toucha pas à leurs défenses mais elle sentit l'attention qui lui était portée.
«Si vous venez à l'appel du roi Orrin, donnez moi une preuve que vous le connaissez. Il a apprit à monter avec une jument du nom d'Étoile. Dites-moi quel était le nom du cheval qu'il a monté ensuite?»
Après une hésitation, l'un des esprit baissa ses défenses juste le temps de répondre.
Tanya fit ensuite apparaître une lumière entre ses mains pour les guider.
À leur arrivée, elle s'écarta ostensiblement.
Le duc se précipita vers le roi, mit un genou à terre et s'inclina profondément.
‒ Mon roi!
Toujours à genou, il tendit sa main droite. Quand il roi bougeat la main, il voulut la prendre pour la baiser mais Orrin mit les deux mains sur ses épaules.
‒ Hé mon vassal et ami! Embrassons-nous!
Le duc eut à peine le temps de se redresser que le roi l'étreignit avec force.
‒ Il est bon de revoir un visage ami!
Avec un sourire radieux, il se tourna vers Tanya.
‒ Je vous sais gré d'avoir permis cette rencontre, demoiselle.
Tanya s'inclina.
‒ Votre majesté, permettez-moi de me retirer.
Déconcerté, Orrin acquiesçât d'un signe de tête et Tanya s'éloigna.
‒ Comment Galbatorix forme-t-il ses serviteurs? marmonna-t-il.
À sa demande, le magicien les isola phonétiquement et Tanya n'entendit plus qu'un bourdonnement.
Le roi et le duc parlaient avec animation.
Elle posa les yeux sur le camp de la coalition. Ils étaient peu nombreux face à l'empire mais ils faisaient preuve de vaillance. Ils ne devraient plus recevoir de renforts maintenant. Les elfes vivaient au nord. Galbatorix avait dit qu'ils étaient officiellement entrés dans la guerre. Leur attaque commencera par le nord de l'empire. Gil'ead était directement menacée et après Uru Baen.
Les rebelles, les nains, les Surdans, les urgals et les hommes du désert étaient réunis là.
Il n'y avait jamais eu une telle alliance entre les peuples. Mais, les alliés d'aujourd'hui pouvaient devenir les ennemis de demain.
Évidemment, ce serait plus facile si le roi décidait de s'impliquer. La coalition sera encore encore plus unie mais elle serait en fuite à l'exception des plus résolus et, en se voyant seuls, ils repartiraient.
Tanya sentit soudain une perte d'énergie et une flèche se posa doucement à ses pieds.
‒ Garjzla! s'écria-t-elle en plaçant sa main devant ses yeux.
Une lumière éclatante brilla soudainement dans le ciel provoquant des petits cris de douleur.
En retirant lentement sa main pour éviter d'être éblouie, Tanya étendit son esprit et grimaça en rencontrant une quinzaine de personnes ayant de solides défenses mentales.
‒ Qu'est-ce que cela signifie? s'exclama Orrin surpris en voyant la troupe.
‒ C'est ce que j'aimerais savoir, répondit la voix de Nasuada. Après avoir vu des signaux, nous avons vu votre subordonné sortir du camp et maintenant nous vous voyons discuter paisiblement! Le Surda n'a payé aucune rançon que je sache et je ne crois pas que vous vous soyez évadé. Cette fille n'est-elle pas de la Main noire?
‒ Vous surveillez mes hommes maintenant? Je peux comprendre que votre Du Vrangr Gata vérifie l'allégeance de tous mais je n'accepte pas que mes vassaux soient traités ainsi.
‒ Comment ne pas soupçonner ceux qui échangent des messages avec l'empire?
‒ Ce n'était pas avec l'empire mais avec moi!
‒ Vous êtes prisonnier de guerre et pourtant vous allez librement! Cela ressemble à un piège de l'empire. Un magicien a-t-il prit le contrôle de votre esprit? Je ne puis vous laisser entrer dans le camp ainsi!
‒ Qui ose parler ainsi devant le roi? s'exclama le duc Audivès outré.
‒ Le roi ou la marionnette de l'empire?
‒ Il suffit! Je suis venu ici librement de mon plein gré! L'empire m'a accordé la possibilité d'avoir un entretien avec mon vassal. Gilles Paretta n'est pas revenu me porter sa parole. Qu'avez-vous fait de lui?
‒ Il a eu un accident et a été conduit chez les guérisseurs, raconta Nasuada. Mais il y a plus important pour le moment, nos tentatives pour vous faire évader ont échoué mais puisque vous êtes là, ce n'est plus nécessaire. Allons venez avec nous! La nouvelle situation nous sort une belle épine du pied.
‒ Il est mon prisonnier et le restera tant qu'il sera sous ma responsabilité, proclama Tanya. Votre unique tentative pour le faire évader aurait du vous faire réfléchir!
‒ Que je vienne avec vous? L'empire m'a accordé la faveur de cet entretien et j'aurai honte d'en profiter pour m'évader!
Nasuada regarda Orrin, bouche bée.
‒ Avez-vous perdu l'esprit? Nous sommes en guerre! Nous ne pouvons vous laisser aux mains de l'ennemi! Que m'importe votre fierté?
‒ C'est mon honneur en tant que roi!
Nasuada toisa alors Tanya.
‒ Le roi Orrin repart avec nous qu'il le veuille ou non et toi, tu es notre prisonnière. Nous sommes bien plus nombreux alors ne résiste pas. Si tu te soumets, alors tu seras bien traitée.
‒ Personne ne portera la main sur mon roi, s'écria le duc Audivès en se redressant fièrement. Il n'avait pas apporté son épée et le regrettait amèrement.
‒ Même si je venais avec vous, je repartirai pour me constituer prisonnier à nouveau!
Nasuada lui lança un regard irrité.
‒ Vous viendrez avec nous! Puisque vous avez manifestement perdu l'esprit, vous serez isolé. Je dirai que vous êtes blessé et que les guérisseurs vous soignent. Je prends le commandement de votre armée!
‒ Trahison! cria le duc.
‒ Je suis roi, même prisonnier. Je n'accepte aucune autorité hors de moi-même! Comment osez-vous?
‒ J'ose en mémoire du combat des Vardens depuis un siècle; combat que vos ancêtres ont soutenu. Quelle serait leur honte s'ils vous voyaient agir ainsi?
Tanya recula d'un pas et Nasuada eut un sourire triomphant.
‒ Seigneur tout puissant, daigne poser un regard sur ta servante! Montre ta puissance aux ennemis qui menacent ma patrie et qu'ils soient remplis de terreur! Amen!
Sans attendre, Tana lança une attaque mentale contre tous les soldats de Nasuada. Ils avaient tous d'excellentes défenses et elles ne pouvaient pas procéder comme elle devrait en cherchant le point de faible de chacune à cause de leur grand nombre. Son attaque était au moins suffisante pour qu'ils soient contraints de garder une part de leur attention sur leurs défenses mentales.
‒ C'est voué à l'échec, prévint Nasuada. Le camp des Vardens est proche et des renforts vont venir pour savoir ce qu'il se passe.
D'un mot, Tanya mit fin au sort de lumière et lança un autre sort pour qu'elle soit seule à voir et encore un pour étouffer le bruit de ses pas.
Évidemment, elle n'avait pas prit sa dague mais elle se débrouillerait. Le but n'était pas de tuer cette fois.
‒ Stenr!
Une pierre s'éleva du sol et fut projeté avec force vers un urgal et retomba sur le sol. Donc, ils étaient sous la protection de sorts. Peut-être avaient ils des diamants avec eux pour fournir l'énergie nécessaire ou un magicien se tenait plus loin.
Elle ne savait pas quelle était la force des protections et donc combien de temps et d'énergie il faudrait pour en venir à bout.
Elle fit se soulever plusieurs pierres et les fit frapper le sol en cadence.
L'un des rebelles se mit en position de combat. Il se tourna vers l'origine du bruit. Tanya se glissa derrière lui et le frappa aux genoux le faisant tomber avec un cri de surprise.
Il n'avait pas eu vraiment mal.
‒ Reculez doucement sire! Je m'occupe de ceux-là!
Un urgal sentit son odeur et repéra sa localisation. Elle s'écarta pendant qu'il suivait sa trace et se dirigea vers un nain. Celui-ci entendit le pas lourd de l'urgal et se tourna de ce coté. Tanya s'esquiva laissant l'urgal se précipiter sur le nain.
Un sort mit le feu à l'arbre et Tanya fut bien visible.
Plusieurs des faucons de la nuit s'avancèrent vers elle pendant que les autres marchaient vers les Surdans.
D'un sort, Tanya fit s'élever le sable et l'envoya vers les faucons de la nuit.
Trop surpris, ils ne réagirent pas immédiatement et ne purent que fermer les yeux au dernier moment. N'entendant plus rien, ils les rouvrirent et sentirent le sable leur causer des démangeaisons terriblement désagréables.
Une patrouille s'avança rapidement depuis le camp de la coalition et Tanya était certaine qu'une autre venait du camp impérial.
Elle attaqua par magie mais ses attaques furent déviées. Elle sentit soudain une forte attaque mentale et se mit en position défensive mentalement, abandonnant l'attaque contre les esprits de ses ennemis. Juste après, un elfe accourut l'épée dégainée avant de s'arrêter brusquement en constatant que son adversaire n'était que l'enfant contre laquelle elle avait déjà dégainé son épée quelques jours plus tôt.
‒ Allez-y Arya! encouragea Nasuada. C'est une puissante magicienne de l'empire!
Tanya lança sa propre attaque mentale et Arya la considéra avec stupeur.
‒ Tu es forte, dit-elle, mais tu n'es pas à la place qui convient pour une enfant. Que tu serves Galbatorix est une chose mais tu ne devrais avoir à combattre. La vie est précieuse et celle d'une enfant plus encore!
Arya cessa son attaque et Tanya fit de même.
‒ Si jeune et jetée au cœur d'une guerre, murmura Arya.
‒ Cette guerre a justement été déclenchée par les rebelles, déclara Tanya en ancien langage.
‒ Elle a commencé il y a déjà un siècle, rétorqua Arya dans la même langue, quand Galbatorix a détruit l'ordre des dragonniers et soumis l'empire à son joug.
‒ Mais depuis un siècle, l'empire n'a mené aucune offensive contre le Surda ou même les elfes.
‒ L'empire a attaqué Farthen Dur il y a quelques mois.
‒ N'est pas la là que les rebelles étaient cachés? Si vous soutenez un groupe terroriste, alors vous vous déclarez ennemi de l'empire. Mais il n'y avait pas de bataille ici avant que les rebelles n'arrivent. Le roi Orrin confirmera que Nasuada a attaqué.
Troublée, Arya se tourna vers Orrin.
‒ Votre majesté, que s'est-il passé ici?
‒ Je suis venu ici pour avoir un entretien avec mon vassal et Nasuada a prétendu me contraindre a revenir au camp.
‒ Mais vous êtes prisonnier! Votre libération est essentielle!
‒ Cela est vrai mais je ne saurais m'évader comme un voleur! J'ai donné ma parole de ne pas m'évader.
‒ Avez-vous juré en ancien langage?
‒ Je n'ai pas besoin de jurer en ancien langage. Je suis roi! Chacune de mes paroles m'engage!
Le visage d'Arya se durcit.
‒ Nous ne pouvons pas vous laissez prisonnier.
Indifférente à ses protestations, elle se tourna vers Tanya.
‒ Allons petite, écarte-toi! Si tu te rends, nous veillerons à te laisser vivre en paix.
‒ Ce n'est pas envisageable! Mais, je peux offrir une solution pour mettre fin à des combats inutiles. La guerre ne s'arrêtera que par la mort du roi ou la soumission de votre dragonnier. Les faire se rencontrer permettrait d'éviter de nombreuses morts.
‒ Cette idée semble bonne, intervint Orrin. À quoi bon se battre si seul le combat entre dragonniers a de l'importance?
Des hommes commencèrent à arriver, dont des Surdans.
‒ Le roi! s'exclamèrent-ils étonnés.
Des urgals étaient aussi là mais ils ne dirent rien. Ils ne voyaient qu'un seul ennemi et un combat à plusieurs contre une enfant ne leur semblait pas intéressant. De l'autre coté, des impériaux étaient aussi arrivés, parmi eux, les soldats de Tanya étaient tous là.
En les voyant, un urgal se prépara à charger mais Arya l'arrêta.
‒ Le moment est mal choisi. Je propose que chacun retourne dans son camp sans plus verser de sang pour aujourd'hui.
Furieuse, Nasuada alla à elle.
‒ Qu'est-ce qui vous prend? demanda-t-elle à voix basse.
‒ Si les Surdans apprennent que le roi Orrin est l'objet de ce combat, comment réagiront-ils? Certains voudront le libérer et d'autres protégeront sa volonté. En plus, il n'y a que quelques dizaines de soldats ici. Les renforts arriveront en faible nombre de chaque coté. Nous pourrions être submergés si trop peu de Vardens se réveillent.
‒ Un urgal ne recule pas devant ses ennemis, surtout des sans-cornes!
‒ Il n'y aura aucun combat ici! s'écria Orrin. Il s'agit d'une simple entrevue.
L'urgal cracha par terre.
‒ Une entrevue avec un ennemi! Ça ressemble à de la lâcheté. Nous combattrons jusqu'au bout.
L'un des urgals appartenant aux faucons de la nuit cria quelque chose dans sa langue. Très rapidement, les deux se disputèrent.
‒ Retournez dans vos quartiers, ordonna Orrin.
‒ Et vous sire? demanda un capitaine surdan.
‒ N'ayez crainte pour moi! Allez! Je reviendrai en des temps meilleurs.
‒ Tant que les soldats de l'empire sont là, je reste ici, affirma Nasuada.
‒ Je crains dans ce cas qu'il n'y ait rien à faire, dit Tanya. Votre majesté, j'ai peur que vous ne deviez écourter votre entretien.
‒ Je le crains, en effet.
Il parla rapidement à voix basse au duc Audivès qui s'inclina.
Le roi Orrin et Tanya vinrent se placer au milieu des soldats impériaux qui repartirent dans l'ordre.
Avec un cri de colère, Nasuada retourna dans sa tente avec Arya. Elles avaient beaucoup à se dire.
‒ J'ose espérer, votre majesté, que votre entrevue a été riche en enseignement bien que brève!
‒ Oh oui, j'ai beaucoup appris!
Plus rien ne fut dit ce soir-là chez les impériaux.
