Athéna

À des kilomètres de la station 118 et donc loin de la conversation la concernant. Athéna regardait d'un œil vide par-dessus le volant de sa voiture.

Pour pouvoir s'octroyer un moment de réflexion avant de rentrer dans le poste de police, elle s'était délibérément garée un peu à l'écart dudit bâtiment. Elle espérait ainsi n'attirer l'attention de personne et surtout pas celle d'un de ses collègues. Elle ne voulait pas qu'ils la voient comme ça, perdue.

Tout la faisait douter depuis son agression. Plus la date de son retour au travail avançait, plus elle se demandait elle avait fait le bon choix en acceptant de revenir travailler. Elle n'était pas certaine de pouvoir supporter une nouvelle agression et les douleurs physiques et mental qui avait suivi.

Bien entendu le soutien de sa famille avait été sans failles et elle se sentait chanceuse de pouvoir compter sur chacun d'entre eux. Mais il ne pourrait pas l'accompagner à chaque intervention, à chaque contrôle de papiers, chaque fois qu'elle irait frapper à une porte.

Ça avait toujours été un choix que de faire cavalier seul au boulot. Une fois qu'elle avait pu gravir les échelons et passer sergent, elle avait tout de suite décidé de patrouille seule. Certains au sein de la police avait essayé de la faire changer d'avis, en plus d'être dangereux, c'était une position très solitaire. Et quand un nouveau candidat se présentait ses supérieurs voulait toujours être sûre que l'officier de police avait les épaules pour assurer le poste.

Certain, plus désireux de la complimenter avait aussi argumenté sur le fait qu'en patrouillant seule elle ne se donnait aucune opportunité de former de nouvelles recrues. Et autant il lui arrivait de se sentir seule, autant elle n'avait aucun désir de s'occuper des bleus.

Elle enviait parfois ses collègues en binômes, de voir à quel point ils se soutenaient les uns les autres et du lien indéfectible qu'il existait bien souvent entre eux. Le sentiment que quoi qu'il arrive quelqu'un serait là en cas de coup dur.

Bien entendu il y avait parfois des débordements. Des coéquipiers pris dans des conflits de loyauté tellement grands qu'ils en venaient à couvrir des bavures ou plus grave.

Elle ne l'avouerait jamais à Bobby, mais elle était parfois jalouse de la proximité que les membres de la 118 partageaient.

Plus qu'une équipe, c'était une vraie famille, avec des membres très différents, mais toujours près a tout, littéralement tout (parfois à son grand désespoir quand elle devait repasser derrière et tout nettoyer), pour se protéger et s'entre aider.

Son cœur se gonflait toujours de fierté d'avoir réussi à rentrer dans ce cercle très fermé et sélectif que le pompier avait réussi à former. Mais parfois elle doutait d'avoir réussis à y rentrer tout simplement parce qu'elle était devenue la femme du capitaine ou pour ses qualités propres.

Elle ne doutait pas de son amitié profonde avec Henrietta qui avait commencé bien avant son mariage avec Bobby. Elles s'étaient rapidement trouvé des points communs. Mais les plus importants avaient été d'être deux femmes de couleur travaillant dans des milieux exclusivement masculins.

Et si on lui retirait son boulot, elle perdait cet important point commun. Et c'était une raison de plus qui lui faisait penser qu'elle devait rester à son poste. Elle devait s'accrocher à son boulot coûte que coûte. Et ce même si c'était dangereux. Au fond d'elle, elle savait qu'elle l'avait toujours aimé ce travail dangereux, lui donnant sa dose d'adrénaline tous les jours.

Toujours assise dans sa voiture à fixer le vide, Athéna soupira. Elle tournait en rond dans ses idées et elle détestait ça. Ayant l'impression qu'elle avait fait le tour de la même idée au moins trois fois, elle se décida enfin à sortir de la voiture. En plus Mainyard devait l'attendre et elle se refusait d'être en retard.

Être en retard, c'était montrer qu'elle doutait et autant elle pouvait vivre avec l'idée qu'elle était perdue autant elle se refusait à le montrer à sa hiérarchie. Non elle devait montrer qu'elle était toujours solide comme un roc.

L'Afro-américaine finit de sortir de sa voiture, la contourna et activa le bouton de sécurité pour verrouiller l'habitacle. Elle s'autorisa une dernière grande bouffée d'air avant de se diriger vers le poste de police. Tout en marchant elle mit son masque sur son visage pour suivre les nouvelles normes de sécurité.

Plus elle se rapprochait de la bâtisse et plus elle sentait monté au fond d'elle une angoisse, elle ne savait si c'était le masque ou l'anxiété qui lui donnait cette sensation d'étouffer. Elle ne laissa rien paraître et accéléra le pas.

Quand elle fut beaucoup plus proche du bâtiment elle commença à croiser de plus en plus de collègues. La plupart se contentaient juste dans grand sourire et d'un bonjour. Certains rajoutaient que ça leur faisait plaisir de la voir enfin revenue.

- Sergent Grant ! L'appela plus fermement une voix derrière elle.

Elle se retourna surprise. Elle avait bien entendu reconnu la dite voix, c'était celle d'un des agents en charge des scelés; Andrew Sellyn. Elle le regarda surprise, elle et Andy se parlait généralement peu. Ils ne s'évitaient pas particulièrement, mais leurs relations n'était pas aussi bonnes qu'ils en venaient à se héler dans les couloirs pour échanger des plaisanteries ou même se réjouir d'un bon rétablissement.

L'agent Sellyn était de c'est vieux policier bourru, de la vieille école. Agée d'une bonne soixantaine d'années, il était de ces policiers qui porte toujours une casquette, même à l'intérieur, dans l'espoir de cacher le faite qu'ils ne leur restaient pas beaucoup de cheveux. Il arborait une grosse barbe, bien touffue et bien blanche, signe de son âge avancé. Plus grand qu'Athéna, il restait néanmoins de taille moyenne. Elle se demanda s'il s'était laisse aller plus qu'à l'ordinaire pendant le confinement parce qu'elle trouva qu'il avait pris un peu de poids.

Athéna avait entendu qu'il avait été élevé dans une ferme, au milieu de nulle part et que c'était de là qu'il tenait son caractère renfermé. Il était dans la police depuis une bonne cinquantaine d'années et était très proche de la retraite.

Il avait fait presque toute sa carrière dans la rue, sur le terrain. Toujours fourre avec Peter Hellis, son binôme de toujours. Ils s'étaient rencontrés sur les bancs de l'école de police et ne s'étaient plus quitté par la suite. Ils étaient l'exemple type des binômes soudé dans l'adversité qu'Athéna enviait parfois.

Quand les deux vieux policiers s'étaient trouvés trop vieux pour arpenter la rue à la recherche de criminel, ils s'étaient tous les deux fait mute au service des scellés et attendais patiemment l'âge de la retraite, qui selon les ragots d'avant son congé maladie, était pour l'année prochaine.

Andy. Hocha la tête Athéna en guise de bonjour.

- Ça fait plaisir de vous voir. Lui dit-il simplement. Pas encore en service à ce que je vois. Lui dit-il en la regardant de bas en haut.

- Non, je reprends demain. Se crispa-t-elle. Mainyard voulait me parler.

Il la regarda fixement et elle se demanda si leur échange était fini, peut-être qu'elle pouvait se remettre tranquillement en route pour le bureau de son capitaine.

- J'ai entendu…

Commença-t-il puis il grogna dans sa barbe, mais elle ne comprit pas ce qu'il avait voulu dire. Il toucha l'avant de ses lunettes, comme pour les replacer sur son nez et elle se demanda s'il était nerveux. Essayait-il de lui dire quelque chose par rapport à son agression ?

L'Afro-américaine se senti un peu gênée, elle n'avait vraiment aucune envie de s'épancher sur sa situation personnelle avec Andrew Sellyn. Ils n'étaient définitivement pas assez proches.

- Il y a du changement dans l'aire Lui dit-il brisant le silence.

- Oh… oui les normes sanitaires. Dit-elle en touchant son masque.

- Non. Dit-il abruptement. Écoutez sergent Grant. C'est une bonne gamine. Donnez-lui une chance.

Elle cligna des yeux surpris et voulus lui dire qu'elle ne comprenait pas de quoi il voulait parler. Mais déjà il avait tourné les talons et se dirigeait vers la salle des selles. Athéna haussa une main en s'esclaffant en guise de signe d'incompréhension. Ils ne se parlaient jamais et voilà qu'il lui donnait des énigmes.

Peu désireuse de se laisser perturber plus que ça par cet échange lunaire elle continua son avance dans le poste de police et arrive enfin devant le bureau d'Hélène Mainyard.

Elle porte deux coups secs sur la porte et ne dû pas attendre longtemps avant d'être autorisée à pouvoir entrer.

- Athéna !

S'exclama Elaine avec un grand sourire, visiblement très contente de la voir. Elle fit le tour de son bureau et vint lui serrer la main Avec empressement.

- Entrez, entrez. Lui dit-elle montrant d'un geste de la main la chaise devant son bureau et en retournant s'assoir. Désolée de vous avoir fait venir pendant votre dernier jour de congé.

- Non, c'est bon d'avoir le temps de revenir avant le grand jour. Dit tout simplement le sergent en enlevant son masque.

- Et comment vont Bobby et les enfants ?

- Bien merci. Se crispa-t-elle.

Aussi bien qu'ils pouvaient aller avec elle recommençant le boulot. Bobby était probablement tout aussi stressé qu'elle et continuait d'insister sur le fait qu'il devait parler de la situation. Et bien qu'elle sache que tout cela était une preuve de son amour pour elle, elle en avait assez de parler.

May avait fini sa formation pour être dispatcher au central d'appel du 911 au grand désarroi de sa mère. Athéna serait toujours fière de ses enfants, quoi qu'ils décident d'entreprendre dans leur vie. Mais elle avait aussi espéré mieux pour sa fille, qu'elle fasse des études et décide vraiment de ce qu'elle voulait faire du reste de sa vie. Et pas juste de se laisser embarque dans la première idée qui lui était venu à l'esprit. L'adulte tentait néanmoins de se rassurer en en se disant que sa fille faisait des expériences de vie nécessaires à on bon développement.

Quant à son petit dernier : Henry Il se comportait comme n'importe quel adolescent de son âge, bien trop contente de ne pas avoir à aller physiquement à l'école mais pas mal déçus de ne pas pouvoir voir ses amis dans la vie réelle. Bien qu'elle y ait veillé un maximum quand il restait avec elle. Le gamin avait passé bien trop d'heurs devant les jeux vidéo, toujours en utilisant l'excuse de pouvoir avoir un liens avec ses dis amis.

- Bien. Dit simplement la capitaine. On vous a dit que vous a dit qu'il faudrait que vous passiez quelque temps derrière un bureau ?

- Oui. Sourit-elle. Cela me convient si c'est ce qui vous inquiète. Et ma famille est plus que ravie de me savoir derrière un bureau.

"Pour une question de sécurité". Voulut elle ajouter mais s'abstint. Parfois être trop amicale pouvait vous desservir et elle ne voulait pas en avoir trop dit sur son état d'esprit juste parce qu'elle voulait faire une blague.

- Dites leurs qu'on prendre bien soins de vous dans l'arrière-garde. Vous en viendrez à définitivement haïr le café du bureau mais ça a aussi ses avantages. On vous a dit qu'il y avait eu des changements j'imagine.

La conversation, enfin si on pouvait appeler ça une conversation, qu'elle avait eue avec Andrew lui revient en mémoire et elle ne sut si elle devait la prendre au sérieux. À la place elle préféra jouer la sécurité.

- À propos des nouvelles normes de sécurité. Dit-elle en montrant son masque. Oui, mais il va falloir que je m'y habitue.

- Tout se trouve dans ce classeur, vous aurez le temps de potasser demain à votre retour. Elle marqua un temps d'arrêt. Mais ce n'est pas le seul changement...

- J'ai croisé Andy Sellyn dans les couloirs, mais il n'a pas été très explicite.

Mainyard poussa un soupir ennuyé. Tapota sur son bureau a l'aide de son stylo et sembla chercher comment continuer la conversation.

- Je me savais qu'un de ces deux renards ne pourrait s'empêcher d'intervenir mais je leur avais demandé de rester en retrait. J'aurai dû me douter qu'on ne puisse pas compter sur leur discrétion.

- Il ne m'a rien dit à part qu'il y avait du changement dans l'aire. Dit-elle pour diminuer l'irritation de sa supérieure.

- Athéna... Il y eut un moment de flottement. Est-ce-que vous avez entendu parler d'Isis Maxwell ?

La quinquagénaire eut l'air surprise. Comme tout le monde elle avait entendu les rumeurs sur la jeune femme quand elle avait été rattachée à leur poste de police. Néanmoins elle ne comprenait pas pourquoi elles en venaient à parler de sa jeune collègue dans un entretien pré retour au travail.

Du reste elle était arrivée peu de temps avant le congé maladie d'Athéna et elles ne s'étaient jamais parlé. À dire vrai, Athéna ne savait même pas si elle avait déjà vu la jeune femme. On lui avait dit qu'elle était plutôt jeune et certains avait été surprise qu'elle ait été transféré de Scotland Yard on Angleterre jusqu'à un poste de police aux États-Unis comme si il s'agissait d'un échange scolaire. Plusieurs mauvaises langues avait suspecté qu'elle devait connaitre quelqu'un de puissant. Mais Athéna n'y avait pas prêté attention, elle avait, après tout, mieux à faire qu'écouter les ragots du poste.

- Oui, comme beaucoup. Commença-t-elle prudemment. C'est la jeune Anglaise qui a été transférée de Scotland yard. Elle a passé le concours de sergent dans la foulée et quand je suis partie elle s'apprêtait à patrouiller toute seule.

- C'est ça, elle a été chaudement recommandée et ses états de service son exemplaire pour quelqu'un de son âge. Beaucoup la voyaient passer lieutenant d'ici deux ans et peut-être bosser pour la criminelle.

- Mais ? Dit-elle avec un haussement de sourcils. Ça laissait sous-entendre qu'il y avait un "mais" et un gros.

Elaine lança un regard vers la porte, comme si elle craignait d'être écoutée. Ou peut-être interrompue Athéna n'en était pas vraiment sure. Elle attrapa un dossier sur le coin de son bureau et sembla hésiter avant de le tendre à sa collaboratrice.

- Son frère ainé a été accusé de trahison en Angleterre et s'est suicidé avant que la police n'ait le temps de l'intercepter.

- Trahison ? Dit l'afro-américaine surprise.

C'était après tout un crime auquel il était peu probable de se retrouver confronté Cela avait même un petit côté archaïque et désuet. Elle attrapa le dossier et l'ouvrit a la première page. Il n'était pas vraiment ce que l'on pouvait appeler complet. Grands nombres de paragraphes était couvert de longues lignes noires. Il avait été de toute évidence censuré pour le commun des mortels. Elle commença tout de même a lire entre les lignes et essayant d'attraper le plus d'informations possible.

- Nos collègues anglais ne nous ont pas communique cette information. Mais il semblerait que la sécurité de leur territoire ait été compromise. La seule chose que l'on sait est qu'il était analyste pour l'État et qu'il aurait vendu des informations à différents groupuscules terroristes.

- Il a fait une overdose ? Dit-elle en regardant maintenant le compte rendu de l'autopsie.

- Il semblerait que la drogue ait été un moyen de payement pour lui, mais le légiste est formel, il se l'est injecté tout seul. Puis il y a le mot trouvé à côté du corps.

Athéna tourna la page pour avoir l'occasion de le lire. C'était une lettre d'adieux basique, dans lequel il avait probablement avoué certaines choses, qui avait été rature en noir pour cause de confidentialité, et demandais pardon à sa famille pour sa lâcheté. Elle tourna la prochaine page et se trouva devant un compte rendu d'interrogatoire pourtant le nom d'Isis Maxwell.

- Maxwell sœur était impliquée ?

- Rien n'a pu être prouvé, tout a été épluche dans les moindres détails et au moment et pour toute la dure des faits elle était en Amérique. Les conversations qu'ils ont échangées n'indiquent rien de suspect non plus. Elle a été interrogée par la police Britannique et par les affaires interne ici à Los Angeles. Rien ne l'incriminant n'en est ressorti.

- Capitaine, comprenez que je suis bien désolée pour elle, mais je ne comprends pas ce que cela à avoir avec moi !

La star montante du poste de police s'était vu coupé les ailes en pleine acension et alors ? Comprenez qu'il est toujours triste de voir un bon élément être si tôt lance en pâture aux affaires internes et Athéna était bien entendue touché par le fait que la jeune adulte avait perdu son frère dans de telles circonstances. Mais une fois de plus qu'est-ce que ça avait avoir avec sa reprise du travail ?

- Écoutez Athéna, les affaires internes n'ont rien trouvé de compromettant et légalement la ville n'a aucune raison valable de la licencier. C'est une bonne flic et il serait vraiment dommage de se passer d'elle. Mais les affaires internes ont émit une condition a son retour au travail. Elle ne peut plus patrouille seule.

- Non. Souffla le sergent comprenant enfin de quoi il retournait. Vous voulez qu'elle fasse équipe…avec moi ?

- Ce n'est l'affaire que de quelques mois ! Six, tout au plus.

Prise d'une angoisse et probablement très irritée en même temps, Athéna se releva de sa chaise. La capitaine Mainyard eut peur quelques instants qu'elle ne sorte de son bureau comme une furie. Mais à la place de ça, elle se contenta uniquement de commencer à faire les cent pas, un air renfrogné sur le visage.

- Je ne comprends pas… Pourquoi moi, il y a des dizaines d'autres agents qui pourraient faire l'affaire.

- Pas exactement. Lui répondu gênée sa supérieure. En fait les autres agents voient d'un mauvais œil son retour au travail. Ils la détestent Athéna, pour ce que son frère a fait.

- Et peut-être ont-ils raison. Cingla-t-elle. Puis s'en voulu presque automatiquement. Elle ne pouvait pas blâmer Isis pour les erreurs de son frère.

- Écoutez… commença-t-elle sachant pertinemment que sa subordonnée n'avait pas pense sa dernière phrase. Ce binôme, ce n'est pas entièrement que pour elle, bien sure ils veulent que vous gardiez un œil sur ses agissements, pour voir si il n'y a rien de suspect, mais...

- Ils veulent qu'elle garde un œil sur moi ?! S'étouffa la brune.

- Vous avez subi une agression violente et…

- Et j'ai été en congé pendant plus de 6 mois en comptant mon séjour à l'hôpital ! J'ai vu un spécialiste comme ça avait été demander, qu'est-ce qu'il faut faire de plus pour qu'ils comprennent que je vais bien ?

Elle vit que sa capitaine était sur le point de répondre, mais elle leva la main pour l'interrompre. A ce stade il s'agissait plutôt d'une question rhétorique. Bien sure qu'elle savait ce qu'il fallait faire. Il fallait prendre Isis Maxwell comme coéquipière. Pour le meilleur et pour le pire et apparemment plutôt pour le pire. Elle émit un lourd soupire et vint se rassoir sur sa chaise avec un air résignée. Elle frotta ses yeux de manière lasse puis se remit a fixe son capitaine.

- Elle a été mise à pied c'est 4 derniers mois. Lui dit-elle doucement. Elle recommencera le travail demain en même temps que vous.

- Est-ce qu'elle a été mise au courant ?

- Je lui ai parlé au téléphone ce matin. Elle n'était pas ravie. Mais comme vous elle a accepté. Elle a aussi mentionné que vous ne vous étiez jamais rencontrée ?

- Non jamais elle a été transférée peu de temps avant… Et elle laissa cette partie en suspens.

- Je lui ai demandé de passer, elle s'est installée dans une salle de repos au cinquième le temps qu'on discute. Je pense qu'il est temps qu'on aille la rejoindre.

Elaine Mainyard se releva de son siège et se dirigea ers la porte, l'ouvrit et fit un signe de la main pour qu'Athéna sorte. Cette dernière se releva toujours en soupirant. Essayant de se débarrasser de l'impression de s'être fait avoir. Peut-être qu'elle aurait dû accepte cette retraite anticipée au lieu de devoir maintenant baby-sitter sa nouvelle collègue.

Dans le couloir qui menait aux accesseurs, elles croisèrent encore quelques collègues qui lui souhaiteront la bienvenue ou saluèrent leur capitaine. Une fois dans l'ascenseur c'est l'Afro-Américaine qui appuya sur le bouton du cinquième. Il n'y avait qu'elles dans la cabine.

- Pourquoi dans le service des fraudes ? Lui demanda-t-elle en pressant le bouton.

- Ah… C'est le département le plus calmes du poste, peu d'agents de terrain s'y rendent et je voulais éviter les regards réprobateurs de tout le monde pour cette première rencontre.

- Elle est détestée à ce point ?

- Non, elle emble s'être mis dans la poche Andrew et Peter des scellés, du coup le reste du département la tolère, mais on ne peut pas dire que cela fasse grand monde. Et personne ne sait encore pour votre collaboration, mais j'imagine que le bruit circulera très bientôt..

- Andrew Sellyn savait. Dit Athéna avec une moue dubitative.

- Oui. Grogna en retour Elaine. Je ne sais pas comment elle a dompté c'est deux têtes de mule, mais ils semblent tout particulièrement préoccupé de son confort. Ils se sont proposés de l'accueillir dans leur service, mais ce n'était pas vraiment une solution idéale.

Non, parce que apparemment c'était elle la situation idéale pense-t-elle avec ironie. Mais au lieu de s'épancher sur le sujet elle se contenta de laisser échapper un « hum».

Une fois arrivée à l'étage souhaite, elles se dirigèrent vers un couloir un peu plus en retrait ou se trouvait les salles d'interrogatoires. Une salle de repos y faisait face et la capitaine se conta de l'ouvrir et se stoppa nette avant d'entrer. Curieuse de ce qui l'avait arrêtée Athéna se rapprocha un peu plus d'elle pour regarder ce qui se trouvait à l'intérieur de la pièce.

Assis a la table de repos, un mug de café encore chaud installe devant lui, se trouvait Peter Hellis en pleine lecture de son journal. Il jeta un regard par-dessus ses lunettes fixant directement la chef d'unité, pas du tout dérange par le fait qu'elle ne s'attendait pas à le voir installé la.

Peter Hellis était tout le contraire de son binôme, bien qu'ils aient le même âge, Il était plutôt petit, les cheveux blancs en bataille et l'archétype du policier qui en vieillissant s'était laissé allé sur les sucreries et avait rapidement pris du poids. Bien qu'il était assis, Athéna savait qu'il boitait en marchant. Apparemment il s'était blessé au genou quelques années auparavant et la blessure le faisait toujours souffrir.

De ce qu'Athéna en avait déduit. Quand leur capitaine leur avait demandé de ne pas s'en mêler, elle avait dû avoir en tête de ne pas les avoir dans les pattes à chaque étapes du processus. Et de savoir que petit un, Andy avait déjà presque vendu la mèche et que petit deux Peter ne pouvait pas s'empêcher d'être dans la même pièce que leur protéger, semblait irriter grandement leur supérieur.

Toujours peu inquiète de l'état d'irritabilité dans lequel il mettait sa supérieure, Peter replia son journal en silence et lança un regard dans la direction de la fenêtre. En suivant son regard, le sergent Grant put enfin mettre un visage sur le nom de sa nouvelle coéquipière.

Tournant le dos à la fenêtre se trouvait une jeune femme, de par le dossier qu'elle avait lu plus tôt, Athéna savait qu'elle était âgée de 24 ans. Elle devait mesurer bon mètre septante, les cheveux bouclé brun tombant juste en dessous des épaules, elle avait torsadé le côté gauche de ses cheveux pour dégager son visage et faisait tenir la torsade avec une barrette dorée. Sa tenue hors travail se constituait d'un jeans tous simple et d'une blouse au look vintage, genre année septante, aux tons orange et vin. Elle avait à la main une tasse de thé et Athéna pu admirer sa manucure, courte mais élégante et elle eut envie de lui demande ou elle allait se faire faire les ongles parce que May serait peut-être intéressée de visite l'endroit avec sa mère.

Pete se releva, emporta son journal avec lui, salua la capitaine et le sergent Grant d'un geste de la tête puis sortit de la pièce avant même qu'un seul commentaire sur son insubordination n'eut le temps d'être fait.

- N'en voulez pas trop à Pete capitaine. Il s'inquiétait et il est juste venu vérifier que je ne m'ennuyais pas en vous attendant. Dit Isis avec un grand sourire enfantin et les yeux pétillants. Un de ces sourires qui semblait vraiment sincère. Pour une certaine raison, ce sourire fit qu'Athéna pensa à Buck.

- Isis Maxwell. Commença le capitaine Mainyard. Voici Athéna Grant. Athéna… Isis. Les présenta-t-elle.

-Oh ! Fit Isis avec un air impressionnée. Voici donc la fameuse Athéna Grant ! J'ai beaucoup entendu parlé de vous, vous êtes une légende par ici. Se contenta d'ajouter Isis, toujours avec des yeux pétillants. Et elle parcourut la distance qui les séparait en tendant la main.

- Ravie de vous rencontrer. Grogna a moitié Athéna en lui serrant la main.

Un nouveau silence s'installa et elle put observer que sa coéquipière ne semblait pas particulièrement stressée par cette nouvelle configuration. Elle avait été prévenue dans la matinée, elle avait de ce fait eut plus de temps pour diriger la nouvelle.

Elle n'arrivait toujours pas à savoir si toute cette situation était une bonne idée. Elle n'arrivait pas à se faire à l'idée de cette nouvelle dynamique au travail, ou elle allait se retrouver à patrouiller en duo. Quelque chose d'elle n'avait plus fait depuis un bon bout de temps et que même encore maintenant, une fois devant le fait accompli, elle n'était toujours pas certaine de vouloir.

C'était déjà une chose de lui colle quelqu'un dans les pattes mais, la plus âgée n'était pas sure de pouvoir vivre avec l'idée qu'on lui avait demandé de faire équipe avec la plus jeune pour qu'elle puis épier ses moindres mouvements et de la dénoncer aux affaires interne au moindre faux pas. Et elle ne put s'empêcher de sentir s'installer une nouvelle boule d'angoisse dans son estomac. C'était probablement dû à la culpabilité. Comme si elle avait besoin de ça en plus en ce moment.

Faire équipe, c'était se faire confiance mutuellement et pouvoir être certain que ses arrières étaient couvertes par l'autre. C'était pouvoir être sure de pouvoir confier sa sécurité, sa vie a quelqu'un. Arriver dans la relation en tant qu'espionne mettait à mal ce qu'Athéna avait imaginé d'une collaboration avec un autre agent de police.

- J'espère que comme moi vous avez demandé à garder la voiture. Ce serait dommage de perdre une beauté pareille ! Lui dit Isis avec un autre grand sourire sincère.

Oh, il n'était pas encore ne celui qui lui ferait renoncer à sa voiture de patrouille. Et elle ne put s'empêcher une moue de défi comme toute réponse.


Notes:

Désolée pour le retard ! J'espère que ce chapitre était tout aussi intéressant que le premier si vous êtes arrivé jusqu'ici.

À la semaine prochaine !