Dam
Le lendemain de son entretient avec la chef Mainyard marquait la fin du congé maladie d'Athéna. Bien que la nouvelle de sa collaboration avec la jeune Maxwell lui ait permis de mettre son angoisse de côté.
Mais maintenant qu'on était le jour-J, elle n'avait pu s'empêcher de regarder son insigne bien installé dans son tiroir et de se poser pour la millième fois la même question : était-elle vraiment prête à reprendre du service ?
Elle ne l'avouerait jamais mais de savoir que quelqu'un serait là pour assurer ses arrières avait un côté rassurant. Et ce même si elle devait toujours garde un œil sur sa collègue et décelé chez elle tout comportement suspect qui pouvait prouver que comme son frère elle se parjurait.
À l'instar de la quinquagénaire, Bobby s'était montré plutôt enjoué à l'idée qu'elle ne ferait pas cavalière seule et ils avaient passé une bonne partie de leur soirée a froidement et pragmatiquement énumérer les pour et les contres de cette nouvelle situation. Et des arguments négatifs, elle en avait, mais malheureusement pour elle, il avait presque réussi à lui trouver des parades pour chacun de ses arguments négatifs.
Déjà, elle trouvait que leur différence d'âge était bien trop grande. Isis était à peine plus vieille que May, Athéna avait le double de son âge et pourrait être sa mère ! Elle n'aurait probablement rien à se dire et ne partagerait pas beaucoup de points communs. De ce fait elles n'auraient probablement pas grand-chose à se dire et se retrouveraient à passer de longues heures en service à ne pas s'adresser la parole.
Tout doucement il lui avait fait remarquer qu'elle était à peine plus jeune qu'Eddie et Buck et qu'elle n'avait aucun mal à trouver des sujets de conversation avec les deux hommes lorsqu'ils venaient à leur barbecue mensuel. Et si même par malheur elles ne trouvaient rien à se dire, le silence accompagne ne serait pas bien diffèrent que le silence auquel elle avait fait face en patrouillant toute seule. Tant quelles arrivait à se mettre d'accord sur la station de radio qu'elles écouteraient pour meubler, tout irait bien.
Mais que faisait-il du fait que plus de la moitié du poste de police détestait la plus jeune ? Athéna allait se retrouver entre deux feux et elle n'était pas bien certaine de savoir combien de temps elle pourrait travailler avec quelqu'un que tout le monde évitait ou regardait d'un œil noir. D'une certaine manière elle se retrouverait elle aussi en marge de leur poste de police et cela l'isolerait grandement.
Le renard avait souri un peu sarcastiquement mais le ton de sa voix était resté renard avait souri un peu sarcastiquement mais le ton de sa voix était reste bienveillant. Il lui fit comprendre que même si elle n'était pas complètement asociale, on ne pouvait pas non plus dire qu'elle se liait bien volontiers avec les autres policiers du poste. Elle était polie bien entendu et échangeait des banalités avec eux mais elle n'avait pas non plus bienveillant. Il lui fit comprendre que même si elle n'était pas complètement asociale, on ne pouvait pas non plus dire qu'elle se liait bien volontiers avec les autres policiers du poste. Elle était polie bien entendu et échangeait des banalités avec eux mais elle n'avait pas non plus créé de liens d'amitié aussi profonds au travail. Pas aussi profond que celui qu'elle partageait avec Henrietta ou les autres membres de la 118e.
Il l'avait vexée en disant cela et la conversation s'était arrêtée net arrive là. Tout ce qu'elle lui avait demandé par la suite, c'était de ne pas parler de ce nouvel arrangement dont elle était la victime au travail avec les autres pompiers. Elle argumenta simplement que cette passade serait finie avant même que cela devient assez important que pour en discute avec eux.
De toute façon, elle ne se sentait pas de faire rentrer Maxwell dans le cercle très ferme de sa famille. Elle voulait la laisser à distance. Il n'y avait aucun intérêt à lui permettre de rentrer dans ce cercle si c'était pour qu'elle le quitte dans quelques semaines quand tout serait rentré dans l'ordre et qu'elles feraient leurs rondes en solitaire comme avant.
En bon mari il lui avait promis et n'avait plus abordé Isis Maxwell avec ses propres collègues et ils avaient abandonné le sujet pour le reste de la soirée. Maintenant que le matin était arrivé, la policière se sentait de nouveau prise par ses angoisses et elle passa un court moment à regarder son insigne qu'elle avait rangé dans un tiroir quelques mois auparavant et poussa un soupir tout en la ramassant.
Cela devait être psychologique mais elle eut l'impression qu'elle pesait plus lourd que d'habitude. Probablement un contrecoup de l'agression pensa-t-elle. Elle le déposa sur le dessus de sa commode et se changea pour mettre son uniforme.
Lorsqu'elle eut fini de se changer elle reprit le badge et l'accrocha sur sa poitrine. Sans un regard en arrière pour son reflet dans le miroir. Elle préférait ne pas avoir à se regarder, elle se sentait un peu comme une imposteuse dans un uniforme qu'elle craignait de voir tout à coup trop grand pour elle.
Le reste de sa matinée pré-travail se déroula presque sans embuches. Elle eut même le plaisir de pouvoir parler à son ex-mari Michael et son petit dernier. Mais la bonne humeur que cette conversation apporta fut bien vite éclipsé lorsqu'elle se mit en route pour le poste.
Cette fois-ci elle se gara dans le parking réservé au personnel et du sortir bien plus vite de son véhicule que le jour précédent. De nouveau on la gratifia de sourire et de parole d'encouragement, lui signifiant une fois de plus qu'il était bon de la voir.
Une fois arrivée à son bureau, elle se permit de retirer son masque, elle s'était déjà lave les mains au gel en entrant et elle s'installa sur sa chaise. Bon au moins elle ne faisait que de la paperasse pour les prochaines semaines à venir et compte tenu de la montagne de dossiers sur le dit bureau, la capitaine n'avait pas menti la veille quand elle lui avait dit qu'elle aurait de quoi s'occuper.
Le seul changement qu'elle pouvait noter dans son environnement était l'apparition d'un bureau à côté du sien, toujours à une distance respectant les règles sanitaires, c'était quand même toujours plus proche que cela n'était avant qu'elle parte.
Elle ne put s'empêcher de voir que le bureau d'à côté était lui aussi plein de dossier mais il semblait qu'un tri avait déjà été effectué et tout semblait très ordonné. Elle remarqua qu'un sac réfrigérant, probablement contenant le repas de sa coéquipière avait été pose près de la chaise, ce qui laissait supposer qu'Isis était déjà dans le bâtiment.
Elle jeta un regard rapide sur l'ensemble de la pièce, mais ne put apercevoir sa coéquipière. Elle ne s'en inquiéta pas et pris le premier dossier sur la pile et l'ouvrit pour y jeter un coup d'œil. Elle en était rendue à sa troisième page de lecture quand la première secousse se fit ressentir.
Bien moins grande et impressionnante que lors du dernier tremblement de terre qui avait frappé Los Angeles quelques années plus tôt. Mais cela ne laissait rien présagé de bon pour le reste du quart de travail.
La plupart des gens s'affoleront probablement vite et se mettrai à appeler les services d'urgence pour tout et surtout n'importe quoi, cela promettait d'être agité comme première journée au travail pensa-t-elle avant de se rappelle que de toute façon, elle ne travaillait pas sur le terrain. Au moins elle serait planque bien au chaud comme on disait.
- C'est la première fois que je suis confrontée à une secousse ! S'exclama une voix enjouée sur sa gauche.
En se retournant dans la direction elle se retrouva nez à nez avec Isis Maxwell, tout sourire et un sachet de congelation a la main. Ce dernier, pour une raison qui échappait à Athéna, était rempli de cookies. Elle avait l'aire beaucoup plus stricte que la veille quand elle l'avait vue dans ses habits civils et les cheveux détachés. Elle portait maintenant sa tenue de Sergent et avait relevé ses cheveux en tresse, tresse qu'elle avait repliée sur elle-même et qui lui donnait un air un peu plus strict.
- Un cookie ?
Continua-t-elle tout sourire en lui tendant le sachet ouvert. Plus prise par surprise que désireuse de manger un biscuit elle plongea la main dans le sac et en ressortit un des fameux cookies.
- Désolée j'étais aux scelles pour les partager avec Andy et Pete. Comme vous pouvez le voir j'en ai bien trop pour mon propre bien. Je voulais vraiment pouvoir être là pour vos accueillir.
Cuisiner pour laisser s'échapper la pression ? lui demanda Athéna en déposant le biscuit sur le coin de son bureau. C'était à près tout ce que son propre mari faisait
- Mmh non pas vraiment.
Dit la jeune femme un peu gênée. Elle s'assit au bureau d'à côté et voulut rajouter quelque chose avant de se faire interrompre.
- Sergent Grant ! Bon retour parmi nous !
De nouveau Athéna se retourna vers sa droite et cette fois-ci, ce fut avec l'officier Sanchez avec qui elle se retrouva nez à nez. Ce dernier lui tendit un café encore chaud. Pas de ceux du service, il n'était pas dans un mug estampie du sigle de la LAPD mais dans un gobelet jetable portant le logo du café au bout de la rue.
- Merci Sanchez… Dit-elle en acceptant le gobelet et le posant juste à cote du cookie. Avait-il tous décidé de la réconforter avec de la nourriture ?
- Pas de soucis, c'est de notre part à tous ! On est content de vous revoir, on voulait pouvoir en faire plus. Mais on s'est dit que vous vouliez garder les choses simples.
- Merci, c'est… c'est très gentil, remerciez tout le monde pour moi.
- Pas la peine Sergent ça nous fait plaisir. Et puis… Bonne chance. Dit-il sarcastique ment en lançant à Isis un regard mauvais.
La jeune femme ne pouvait ignorer que la pique lui était destiné, mais au lieu de totalement l'ignorée ou même de se lancer dans une joute verbale avec l'officier Sanchez elle se contenta de le regarder avec un grand sourire sincère, jusqu'à ce qu'il se sente mal à l'aise et quitte de lui-même leur espace.
La plus âgée la regarda comme si elle essayait de la déchiffrer. En réalité elle était plutôt impressionnée par la maturité de la jeune femme. Après tout, elle aurait pu s'énerver ou aurait fait remarquer que personne n'avait pensé à lui apporte un café pour son premier jour de retour. À l'inverse elle aurait aussi pu se faire toute petite sur sa chaise et éviter tout contact visuel, par honte ou par peur.
Rien dans le rapport qu'Athéna avait lu le jour précèdent n'avait vraiment donné d'information sur la position qu'Isis avait adoptée quant au crime de son frère. Si elle avait pu garder son job, c'était probablement parce qu'elle condamnait ce qu'il avait fait. Mais elle avait peut-être été assez intelligente que pour ne pas dire à voix haute ce qu'elle pensait réellement des faits.
- De toute façon, je ne pense pas que Sanchez me connaisse assez que pour me commander un café comme je l'aime. Dit-elle malicieusement.
- Mainyard ne mentait pas hier, tu n'es pas vraiment apprécié par ici.
- Non, dit plus sérieusement Isis en hochant la tête sur le côté. Mais, Hey, au moins ça n'a pas l'aire d'avoir déteint sur vous. Si on commence à vous offrir des trucs cools et qu'il y en a assez n'hésitez pas à partager !
- Comme les cookies avec Pete et Andy.
- Ah oui… Dit-elle gênée en se caressant le bout du nez. C'est le secret avec Pete et Andy, des pâtisseries faite maison. C'est le secret pour les dérider et devenir amis avec eux.
- Surprenant.
- Vraiment ?
- Non, en fait non, c'est même très cliché.
Maxwell rit avant de piocher dans son sachet de biscuits et de porter à ses lèvres une des pâtisseries. Elle grignotait toujours quand elle attrapa le dossier tout en haut de sa pile et commença à l'étudier consciencieusement. Athéna pris cela pour un signe qu'elle avait fini de discuter et se remit à lire le dossier qu'elle avait commencé plus tôt.
Cela devait faire une petite heure qu'elle travaillait dans un silence confortable quand une deuxième secousse frappa la Côte Ouest. Elles relevèrent toutes les deux la tête de leur dossier pour échanger un regard, elles attendirent que les minutes passent pour voir si d'autres secousses allaient suivre. Comme rien ne venait, elles se lancèrent un regard et un sourire poli mais n'échangèrent aucun mot avant de replonger dans le travail.
Peu de temps après cette nouvelle secousse deux autres se firent ressentirent. Toujours trop faible pour être catégorisée comme tremblement de terre.
Néanmoins. Peu de temps après la dernière secousse, quelque chose sembla changer et l'atmosphère du poste devient extatique. Les téléphones se mirent à sonner les uns après les autres et petit à petit elles purent distinguer des agents se déplacer à toute vitesse et certains sortirent du poste en courant.
Consciente que quelque chose avait dû se passer, les deux femmes déposeront les documents sur lequel elles s'étaient penchées l'heure précédente et se levèrent de leurs bureaux pour essayer d'en apprendre plus. Coincées au poste ou pas, elles pouvaient s'en doute aider plus qu'en relisant de vieux dossiers.
Elles se trouvaient au milieu de l'open space et Athéna s'apprêtait à demander ce qui se passait quand Elaine Mainyard sorti de son bureau en trombe et prit la parole devant tout le monde.
- On vient de me confirmer que le barrage avait cédé.
Un murmure de surprise et incompréhensible s'empara du poste quand tous commencèrent à échanger dans leur coin quant à la gravité de la situation.
- Je veux tous les officiers sur le pont, je m'occupe de contacter les officiers de repos pour voir qui pourrait venir nous prêter main-forte. En attendant je veux voir le plus d'entre vous dans les rues. L'eau et les coulées de boue qui ont suivi sont en train de faire des dégâts et la population est apeurée. J'ai besoin d'équipes pour les diriger vers les zones de sécurité. Pour ceux qui restent en arrière j'ai besoin que vous guidiez les équipes de terrain. Coordonnez-vous avec la centrale et les équipes de pompiers. Au travail !
Comme un seul homme, les policiers qui s'étaient rassemblé autour de leur capitaine pour écouter le discours, se séparèrent. Certains se dirigèrent vers les portes de sortie tout en attrapant leur radio et une plus petite poignée se dirigea vers les bureaux, probablement pour donner des coups de fil et organiser les renforts nécessaires.
Devant l'urgence de la situation, tout comme leurs collègues, Athéna et Isis se hâtèrent de rejoindre leurs bureaux respectifs et de se mettre au travail. Elles commencèrent par réarranger leurs bureaux, Isis disparu une dizaine de minutes et revient avec un tableau et une carte de secteurs, pendant qu'elle faisait ça, Athéna quant à elle avait commencé à passer des coups de fil se renseignant plus en détails sur les zones touchées.
Elle s'était silencieusement reparti les taches et la plus jeune s'occupait d'organiser un code couleurs sur la carte, barrant les zones touchées et en accrochait des punaises sur les zones potentiellement sécurisées. Elle se servait principalement des données qu'Athéna recueillait au téléphone. Elles échangeaient peu de paroles directement entre elles mais elles arrivaient à rester efficace. Athéna observait la jeune femme marquer la carte et relayait les informations nécessaires aux équipes de terrain.
- Non Johnson ! Vous ne pouvez pas rassembler des civils sur le terrain communautaires Jefferson. Isis se retourna vers elle avec une moue surprise. Parce que c'est sur le chemin des débris ? Finit-elle en fixant sa collègue avec un air ennuyé.
La brunette se contente de se retourner vers la carte en roulant les yeux et levant les mains au ciel. Probablement sa façon personnelle et professionnelle de dire : "Idiot !". Ce qui fit pointer un sourire narquois sur les lèvres de la plus âgée. Une fois qu'elle eut raccroché elle se s'autorisa un soupire et frotta son visage avec ses deux mains. Elle se sentait lasse, mais elle adorait être occupée comme ça et secrètement elle appréciait le frisson d'adrénaline qu'elle pouvait ressentir. Elle regarda sa nouvelle coéquipière et se dit qu'elles faisaient une bonne équipe jusqu'à maintenant.
Comprenez bien qu'elle n'était toujours pas entièrement satisfaite de ce changement dans son environnement mais au moins elle ne semblait pas être coincée avec une idiote ou pire, une incompétente.
- Dure journée n'est-ce pas ? Interrompit la chef Mainyard en se rapprochant. Je parie que ce n'est pas ce que vous aviez prévu pour votre première journée.
- Pas vraiment. Pouffa sarcastiquement Athéna.
- C'est cool. Dit simplement Isis en ne quittant pas la carte des yeux.
Elle du sentir le regard interrogateur des deux femmes parce qu'elle se retourna et cru bon d'ajouter.
- Non, pardon pas pour les gens qui sont en trains de tout perdre. Mais au moins je me sens plus utile en faisant ça qu'en réorganisant ma bibliothèque pour la seizième fois.
- Écoutez toutes les deux. Commença Mainyard un peu embarrassée. On manque de personnel sur le terrain et je sais qu'on vous avait promis un retour en douceur mais... On aurait bien besoin de plus de personne en ville, pour coordonné l'évacuation des civils.
- Pas de soucis ! S'exclama rapidement Isis avec un grand sourire.
Et Athéna prit conscience de la différence entre elles. Bien sûr que la jeune femme était contente de retourner le terrain. Elle n'en avait pas été écartée parce qu'elle avait été agressée et devait souffrir de SPT, mais bien pour des raisons administratives. Elle n'avait aucune appréhension à se remettre à arpenter les rues. Et Athéna eut l'impression qu'un fossé c'était creuser entre elle, elle se trouva même à envier l'entrain de sa collègue.
Après avoir, à son tour, assuré qu'il n'y avait aucun souci pour elle non plus, elles s'étaient toutes les deux équipées pour sortir dans le grand monde. Une fois portant leurs armes de service et leur radio et caméras personnelles accrochée à leurs uniformes elles se dirigèrent vers le garage du poste où les attendait leur voiture de patrouille. Au grand bonheur de l'anglaise il s'agissait toujours d'un SUV et pas d'une voiture de patrouille ordinaire. La plus âgées elle en fut surprise, il s'agissait souvent des voitures utilisées seulement pour les officiers solos, mais elle n'allait décidément pas s'en plaindre.
Désireuse de laisser son mari savoir le tournant qu'avait pris sa journée elle laissa la plus jeune conduire mais lui fit bien comprendre que c'était exceptionnel. Cette dernière lui lança un regard qui voulait clairement dire qu'elle ne se laisserait pas faire et conduirait encore. Une fois en route elle commença à pianoter sur son téléphone et envoya un SMS à Bobby pour lui dire qu'en fin de compte elle allait sur le terrain et de surtout, surtout ne pas s'inquiéter. Elle en profita pour aussi envoyer un message à May. En travaillant au dispatch elle saurait vite que sa mère se trouvait sur le terrain.
- Je parie qu'il s'inquiète quand même. Lui dit Isis du siège conducteur.
- Garde tes yeux sur la route Maxwell, j'apprécierai qu'on n'ait pas un accident le premier jour de notre collaboration. Et c'est mal poli de lire les conversations privées.
- Haha, pas de soucis Sergent j'ai bien les yeux sur la route. Je ne faisais que déduire. C'est votre premier jour au boulot et vous lui envoyer des messages dès qu'on part en patrouille, ça ne doit pas être pour lui envoyer la liste des courses.
- Maxwell... Grogna Athéna.
- Je garde mes déductions pour moi, compris !
Athéna eut des remords, elle ne voulait pas paraître froide ou désagréable mais elle ne voulait pas avoir à se livrer aussi vite avec quelques qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures. Elle jeta un regard en coin a sa collègue. Le ton qu'elle avait employé ne laissait pas sous-entendre qu'elle avait été blessée par la remarque mais elle préférait vérifier. Isis ne semblait pas du tout fâchée elle arborait même un petit sourire, comme si ça avait complètement glissé sur elle. Au moins elle n'avait pas l'aire susceptible c'était un plus.
Elle fut tirée de ses pensées par un message de Bobby. Comme il lui avait pris un peu de temps pour répondre elle suspecta que lui et May avait dû se parler avant qu'il ne lui envoie sa réponse. Il lui disait de faire attention et que c'était la jungle dehors. Il ajouta qu'il était lui-même en intervention. Un second SMS s'afficha sur son écran. Cette fois-ci c'était une photo d'un bus encastre dans ce qui n'était définitivement pas le rez-de-chaussée d'un building.
- Mon mari est pompier. Commença-t-elle simplement pour briser la glace.
- Oui je sais. Devant le sourcil de la plus âgée elle ajouta. Oh pitié, ce n'est pas un secret, tout le poste sait ça. Je vous l'ai dit hier que j'avais beaucoup entendu parler de vous. Ça fait partie des informations faciles à apprendre.
- Les gens n'ont rien de mieux à faire ?
- Probablement pas, mais ne soyez pas gênée je suis certaine que vous savez aussi un tas de trucs sur moi.
Le souvenir du dossier la veille lui revient en mémoire et elle se senti de ce fait très gênée. Elle était rentrée dans l'intimité d'Isis Maxwell bien plus en profondeur que certains ragots de couloirs. Pour ne pas laisser s'installer un nouveau silence qui aurait pu devenir très gênant et comme elles était arrêtées à un feu rouge, elle tourna le téléphone vers la conductrice, affichant la photo en gros plan du bus.
- Il est sur une intervention en ce moment.
- Ah ouais... Impressionnant, ça n'a vraiment rien à faire là. Est-ce que le bus était plein ?
- Aucune idée.
- C'est dingue ! Il doit en voir des trucs incroyables. Enfin nous aussi, je ne dis pas, mais c'est classe.
Et le trajet continua dans curieux mélanges de silence confortable et de discussion légères. Quand enfin elles arrivèrent sur les hauteurs de la ville pour coordonner l'évacuation d'un quartier, une voiture de patrouille se trouvait déjà-la et les deux officiers les regardèrent se garer. Athéna ressenti une nouvelle bouffée d'angoisse et eut presque envie de rester dans la voiture. Mais elle se secoua bien vite et se sortit de l'habitacle, elle vit du coin de l'œil sa cadette faire de même.
- Hey les gars ! Commença Isis avec plein d'entrain. Comment ça se passe ici ?
- Sergent Grant ! Content de vous voir. L'un des officiers répondit sans même lancer un regard à la plus jeune.
- Merci.
Dit-elle gêner qu'il ait ignore son binôme et toujours aux prises avec ses angoisses. Elle se tourna vers Isis, qui lui souris et secoua la tête pour montrer que ça ne l'avait pas gênée.
- Comment se passe l'évacuation ? Redemanda-t-elle certaine d'avoir plus de chances d'obtenir une réponse.
- On a réussi à évacuer toute la rue, il ne reste que cette maison. Il se tourna pour pointer la maison derrière lui. Les voisins disent que c'est habité, même s'ils n'ont jamais vu personne en sortir. On a frappé à la porte mais personne n'a répondu.
- On s'en occupe, passez au prochain quartier.
Aucun des deux officiers ne fit un mouvement pour partir. À la place les deux hommes s'échangèrent un regard gêner avant de reporter leur attention sur la coéquipière d'Athéna.
- Oh pour l'amour de Dieu, on va très bien s'en sortir ! Allez, oust !
C'était sans doute le coup de fouet dont ils avaient besoin parce que d'un bond ils étaient dans leur voiture leur marmonnant un « bonne chance » et mettaient les gazes pour s'éloigner le plus vite possible. Elles les regardèrent s'éloigner avant de reporter leur attention sur la maison.
- Ça ne me dérange pas vous savez. Lui dit Isis. Qu'ils m'ignorent tous je veux dire. Dit elle en regardant toujours vers la maison
- Oh ils ont le droit de ne pas vous apprécier. Lui dit-elle fermement. Mais c'est censé rester au poste. Quand on est sur le terrain on doit tous pouvoir compter les uns sur les autres.
- Oh ça ne va pas aussi mal. Je ne crois pas qu'un seul continuerait de m'ignorer si jamais il m'arrivait quelque chose. Mais merci, d'assurer mes arrières je veux dire. Et pour ce que ça vaut, j'assure les vôtres aussi.
- Il y a quelqu'un dans la maison je viens de l'apercevoir. Elle s'est cachée derrière les rideaux. On y va.
Athéna n'avait aucune envie de partager un grand moment de camaraderie et préféra éluder une réponse politiquement correcte en se recentrant sur leur mission. Encore une fois sa collègue ne sembla pas s'en formaliser. Ce qui commença à irriter légèrement l'ainée. Est-ce qu'il arrivait aà la jeune adulte de se mettre en colère, de montrer quand quelque chose lui déplaisait ?
Oh bien sure qu'Athéna se sentit comme l'Hôpital se fout de la Charité, mais elle avait derrière elle des années de cloisonnement d'émotions mais la colère et l'irritation était bien les seules émotions qu'elle arrivait à laisser sortir ! Pour le reste elle laissait bien tout ça a l'intérieur.
Elle n'eut néanmoins bientôt plus le choix de s'ouvrir. Apres avoir réussi a faire ouvrir la porte a Sylvia, la propriétaire de la maison. À être toutes les deux rentrées quand elles avaient compris qu'elle leur mentait quant à ses intentions de suivre les conseils de sécurité et d'évacuer sa maison. Athéna se retrouva a devoir s'ouvrir devant sa collègue.
Bien sure qu'elle se sentait touchée par la détresse de Sylvia et a peur de sortir de la maison. Elle avait elle-même eut la même peur pas plus tard que le matin même. Elle partagea ses propres peurs celle qui l'avaient tenue éloignées du travail pendant plus de temps qu'elle ne l'aurait souhaité. La plus âgée ne pu s'empêcher de regarder dans la direction de sa collègue. Elle se sentait l'envie de la défier, de tout de même lui montrer qu'elle avait toujours les épaules pour faire le job. Mais contre toute attente la jeune femme ne la regardait ni avec ce regard gêné que la plupart des gens de son entourage faisait. Ni avec un regard de pitié, après tout elle ne la connaissait pas et Athéna n'avait besoin de la pitié de personne.
Elle souriait, tout simplement, ce même sourire que l'Afro-américaine n'arrivait pas à déchiffrer. Mais pour une raison qui lui échappait cela lui faisait penser à un regard de fierté mais accompagné de quelque chose de plus doux, de plus neutre et pour une raison qui lui échappa, elle trouva ça beaucoup plus approprié que la plupart des réactions qu'elle avait obtenu depuis son agression. Isis Maxwell ne faisait pas tout un foin de ses peurs, de ses problèmes et c'était reposant après avoir du pendant des mois avoir à rassurer les gens autour d'elle en même temps qu'elle se remettait.
Elles étaient toutes les trois sur le point de sortir quand le sol se mit a trembler, puis tout se passa très vite, la maison sembla se détacher de la falaise, Sylvia dans la panique recula et Athéna entendit Isis hurler son nom en l'attrapant et l'attirant dans la maison quand le plafond de l'entrée menaça de l'écraser. Elle senti qu'elle tombait sur le sol et glissait sur le carrelage ne même temps que la maison semblait glisser sur la colline.
Puis ce fut le trou noir.
