Hello! Ne vous y trompez pas: cette histoire suit le canon de la série au début puis un événement va entraîner une suite totalement inédite!
Bon voyage parmi les étoiles!
1
Quatre ans plus tard – Washington DC
Le téléphone sonna, arrachant brutalement Janet Fraiser au sommeil.
Attrapant le combiné posé sur son chevet, elle décrocha d'une voix ensommeillée:
– Allo?
– Docteur Fraiser?
La voix acheva de réveiller totalement l'ancien médecin-chef de la base de Cheyenne Mountain. Elle se redressa dans son lit dans un vieux réflexe qu'elle n'avait jamais totalement oublié:
– Mon Général, c'est vous?
Hammond soupira de soulagement de manière audible à l'autre bout de l'appareil.
– Oui, Docteur. Il faut que je vous parle, c'est urgent.
– Je vous écoute, Monsieur.
– Non… Pas au téléphone. J'ai découvert quelque chose. Il faut que je vous vois. Êtes-vous libre demain, disons, pour déjeuner? Au Plazza Center?
– Euh, oui,bien sûr Monsieur. Midi?
– Parfait. À demain, Docteur.
Hammond raccrocha rapidement, laissant Janet perplexe.
oOo
Le lendemain, Janet Fraiser attendit plus d'une heure devant le Plazza Center avant de se résoudre à appeler l'ancien portable du Général. Cela sonnait dans le vide.
Inquiète, elle appela un taxi et se dirigea vers la résidence du Général. Lorsqu'elle y parvint, les voitures des officiels terriens et Aschens étaient partout et elle sut que quelque chose de grave était arrivé.
Se frayant difficilement un passage, elle obtint la permission d'entrer en arguant qu'elle était le médecin personnel du Général. Les gardes Aschens finirent par la laisser passer.
– Que s'est-il passé? demanda-t-elle en apercevant le corps du Général sur une civière. L'homme était livide et son visage cireux semblait marqué par la douleur.
– Il a fait une crise cardiaque, Madame. Il est décédé, déclara froidement le médecin Aschens qui était déjà en train de remplir les formulaires de transfert vers le funérarium.
– Quoi? Non, c'est impossible! Il était en parfaite santé!
– Nos instruments sont totalement fiables, Madame, dit l'Aschen avec condescendance.
– C'est Docteur, pas Madame! s'agaça-t-elle en s'agenouillant près du Général pour l'examiner.
L'Aschen hésita puis la laissa faire, choisissant de l'ignorer pour poursuivre sa tâche.
Malgré son examen, Janet ne put s'opposer à la levée de corps. Rien de ce qu'elle avait vu ne pouvait donner tort aux conclusions des médecins Aschens.
Georges Hammond avait succombé à une banale crise cardiaque… Après avoir survécu à des invasions aliens, des virus extraterrestres et à la plus grande guerre que ce monde ait connu, l'Homme du SGC était finalement tombé, trahi par son propre cœur.
Tandis que le corps était emporté, Janet se rappela l'appel énigmatique qu'elle avait reçu la nuit précédente.
Qu'avait découvert le Général qui justifiait ce coup de fil en pleine nuit et ce rendez-vous secret?
Avec un soupir, elle songea qu'elle ne le saurait jamais désormais.
Une petite voix dans sa tête chuchota que c'était bien commode… mais elle l'ignora, trop terrassée par sa douleur pour y prêter attention.
Elle devait appeler Sam et Daniel… et le Colonel O'Neill.
oOo
Le Général Hammond fut inhumé quelques jours plus tard aux côtés de sa femme. Dans son testament, il avait demandé une cérémonie dans la plus stricte intimité et avait refusé les funérailles militaires auxquelles il avait pourtant droit.
Sa fille et ses petites-filles étaient au premier rang. Sam et son mari, Joseph Faxon étaient parmi la famille du Général.
Janet, Daniel et Teal'c se tenaient un peu en retrait, derrière une dizaine de militaires en civil venus rendre un dernier hommage à leur ami. La cérémonie terminée, tout le monde repartit vers les voitures garées un peu plus bas.
Sam s'approcha de ses anciens coéquipiers et les serra longuement dans ses bras avant d'enlacer Janet, laissant échapper ses larmes.
Jo caressa tendrement le dos de sa femme et celle-ci glissa son bras autour de la taille de son mari, pour rechercher son soutien. Jetant un coup d'œil alentours, Sam murmura:
– Le Colonel n'est pas venu?
– Nous ne l'avons pas vu, répondit tristement Daniel en enfonçant ses mains dans ses poches.
– J'ai laissé un message sur son portable mais, je ne suis pas certaine que le numéro soit toujours attribué. Il ne m'a pas rappelée, souffla Janet.
Daniel eut un léger hochement de tête et confirma qu'il n'avait pas non plus réussi à joindre Jack.
– Est-ce que l'un de vous a eu de ses nouvelles récemment? demanda encore Sam, étonnée et vaguement inquiète.
– Non, Sam. Pas depuis qu'il a vendu sa maison et quitté Colorado Springs, déclara Daniel.
Ainsi, il avait vendu sa maison…
Sam en éprouva une tristesse étonnamment vive. Elle n'avait que de bons souvenirs dans cette demeure nichée dans la verdure. Des barbecues sur la terrasse arrière, des soirées d'équipe, des soirées jeu avec Cassie et Jack…
Sentant ses yeux s'embrumer, Sam repoussa la mélancolie qui l'envahissait.
– Vous avez le temps de prendre un café? demanda-t-elle plutôt.
Jo grimaça et lui murmuraà l'oreille:
– J'ai une réunion dans une heure, chérie… Je vais devoir y aller.
Elle hocha la tête et l'embrassa rapidement. Faxon regagna sa voiture avec chauffeur et disparut.
– Je dois raccompagner Teal'c à la porte d'embarquement, s'excusa à son tour Daniel, et ensuite, on m'attend à Lima pour des fouilles.
Avec un petit soupir déçu, Sam les enlaça tous les deux:
– Bon… Une prochaine fois alors…
– Sans faute. On s'appelle? proposa Daniel.
Sam acquiesça. Elle savait que cela ne serait probablement pas avant Noël prochain… Ils se parlaient si peu désormais.
– Moi, j'ai un peu de temps si tu veux? proposa Janet, sentant la tristesse de son amie.
Sam lui offrit un sourire qui n'éclaira pas ses yeux.
Les deux femmes prirent place dans un café non loin du cimetière et restèrent silencieuses le temps que leur commande arrive.
– Alors? Comment se passent tes recherches? finit par demander Janet pour briser le silence.
– Oh! Bien! C'est fascinant! Les ordinateurs Aschens sont tellement impressionnants! Ils sont capables d'effectuer en quelques heures des calculs que nos outils mettraient des semaines à réaliser… Je me sens un peu… dépassée parfois…
– Toi au moins, tu as du travail…
Sam eut un haussement de sourcils surpris:
– Comment ça?
– Eh bien, la médecine Aschen ne me laisse pas grand-chose à faire… Entre le vaccin contre le cancer et celui contre le vieillissement, les machines qui réparent les os cassés et ressoudent les plaies… Je tourne un peu en rond dans mon cabinet… Il y a bien encore quelques personnes âgées qui ne font pas confiance à la médecine Aschen mais, les patients se font rares…
– Je comprends…
Après un long silence, Janet décida de jeter la pierre dans l'eau:
– Je suis étonnée que tu ne sois pas restée en contact avec le Colonel O'Neill…
Sam leva les yeux et la toisa d'un air surpris, un peu gênée:
– Pourquoi ça?
– Eh bien… Vous étiez proche tous les deux… vous étiez… amis…
Sam soupira profondément et baissa les yeux sur ses mains qui jouaient avec sa tasse.
– La dernière fois que je lui ai parlé, c'était le jour de la signature du traité…
Janet attendit qu'elle continue, ce que Sam finit par faire après de longues minutes:
– Je lui ai annoncé que j'étais fiancée à Jo et…
– Il est parti, compléta Janet.
Oui, Daniel lui avait raconté ça.
Mais Janet espérait que les deux officiers auraient eu l'occasion de renouer après. Pour autant, cela ne la surprenait pas vraiment qu'ils n'aient pas réussi à le faire. Après tout, les deux n'avaient jamais été doués pour parler de leurs sentiments…
Et s'il fallait une preuve que le lien était brisé, Jack n'était pas présent au mariage de Sam trois ans plus tôt.
– J'espère seulement qu'il va bien, soupira la Doc.
– Oui. Moi aussi.
Sam avala une gorgée de café. Pour elle, il n'y avait aucun doute sur l'endroit où se trouvait Jack. Il vivait reclus dans sa cabane au fin fond de la forêt.
Daniel avait tenté d'y aller peu après la fermeture de la base et il lui avait dit que l'endroit était désert. Mais Sam savait que si l'ancien Black Ops ne voulait pas être retrouvé, il ne le serait pas. Pas même par son plus vieil ami.
Jetant un coup d'œil à sa montre, Sam s'excusa:
– Je suis désolée, Janet, je dois retourner au labo.
– Bien sûr! Cela m'a fait plaisir de te revoir, Sam.
Les deux femmes s'enlacèrent avec des promesses d'au revoir et se séparèrent, retournant à leurs vies désormais si différentes.
oOo
Jack O'Neill attendit que tout le monde soit parti avant de venir se recueillir sur la tombe de son vieil ami et mentor.
Il était resté dans sa voiture de location, à l'abri derrière les vitres fumées et avait regardé de loin la cérémonie.
Il avait aperçu ses anciens co-équipiers parmi la foule: Daniel et Teal'c. Et Carter.
Elle n'avait pas changé. Elle était toujours aussi belle, malgré ses yeux rougis de larmes et son tailleur noir qui assombrissait son regard.
Lorsqu'il avait reçu l'appel de Doc Fraiser, Jack avait d'abord cru que c'était une blague. Mais, la voix brisée de l'ancien médecin-chef l'avait convaincu que le général Hammond avait rendu son dernier souffle.
Il déposa la rose qu'il tenait à la main sur le cercueil déjà couvert de fleurs, effleura du bout des doigts le bois laqué et murmura quelques mots d'hommage que le vent emporta.
Il avait dû résister de toutes ses forces pour ne pas sortir de l'ombre et se diriger vers Carter lorsqu'elle avait pleuré dans les bras de Daniel en lui disant au revoir. Il aurait voulu la serrer dans ses bras et effacer son chagrin. Mais, il n'avait jamais eu ce droit. Il l'avait volé parfois, un bref instant, lorsque la mort rôdait d'un peu trop près et que la tendresse était tout ce qui leur restait pour se maintenir ensemble et ne pas voler en éclats.
Durant la cérémonie, l'ambassadeur Faxon la tenait fermement par la taille ou par la main, rappelant à tous que Sam Carter lui appartenait désormais. C'était donc à lui d'essuyer ses pleurs et de la réconforter…
La mâchoire de Jack se serra alors qu'il repensait à tout ce qu'il avait gâché.
Et s'il avait demandé sa retraite plus tôt? Peut-être que s'il n'y avait pas eu les règles de fraternité entre eux… Peut-être que s'il avait un peu moins pensé à sauver le monde et un peu plus pensé à lui… à elle… Peut-être qu'à présent, il serait celui qui se tenait à ses côtés en ce triste jour…
Mais, il ne le saurait jamais.
Jack essuya une larme solitaire qui avait roulé sur sa joue et remis ses lunettes de soleil sur ses yeux avant de retourner à sa voiture.
A suivre…
