Lynawi - Pour le coup, Harry a été uuuultra patient, tolérant et compréhensif X,D
Mon Harry normal n'aurait jamais été aussi peu combatif, normalement... Là, il est vraiment prêt à s'écraser pour donner à Drago une impression de liberté ^^
Elohpdm - Ahaha, je comprends complètement ce que tu dis... Forcément, ça me peine un peu, mais je suis contente que tu oses le dire aussi clairement, parce que je suis complètement d'accord... C'est pas seulement que je voulais que ça tourne un peu en rond, mais aussi que je galère un peu à trouver le temps d'écrire, et que je galère surtout à trouver le temps de me relire :/ Quand j'avais 15 chapitres d'avance, je modifiais certains trucs pour rendre la progression plus intéressante, je pouvais supprimer un passage parce que ca se répétait, ou le déplacer plus loin pour qu'il soit plus percutant...
Le truc de la chambre, par exemple, je sais où je veux aller, mais j'arrive pas à voir quand est-ce que j'y arrive, et donc, je fais un peu du remplissage malgré moi, en mode "ah oui, faut faire progresser ça, aussi"...
Merci de ton honnêteté, et merci de continuer à suivre !
Ceci dit, je *pense* que ca s'améliore sur la suite : Avec Price en moins, je fais moins d'ellipses chiantes XD Je voulais essayer de pas trop parler de harry pour qu'on puisse pas dire 1- que harry était envahissant et controlant (même s'il est toujours un peu envahissant XD) et 2- que Drago continuait de jouer sur les 2 tableaux (ya déjà tous les surveillants qui le pensent XD)
77Hidegard - En effet, Drago était guéri, mais un seul petit coup a suffit à faire réagir ses "défenses immunitaires magiques".. C'est pas forcément très logique, c'est surtout pour pouvoir dire un jour que cette fois, elles ne repousseront plus jamais -u-
Ils restèrent longtemps ainsi, silencieux, l'un contre l'autre, et perdus chacun dans leurs pensées. Par trois fois, des inconnus vinrent pousser la porte sans succès ou cogner sur celle-ci. La troisième fois, la voix de Runcorn s'éleva même sur un « Monsieur le Directeur ? C'est vous ? » inquiet. Ils n'avaient pas répondu.
Drago ne se souvenait pas d'avoir serré dans ses bras une autre personne qu'un parent ou un amant. Il était toujours maladroit dans ses gestes, ne savait jamais trop à quel moment l'embrassade devait finir ou à quel point il devait laisser une partie de son poids peser sur l'autre.
Tandis qu'il serrait Potter contre lui, ce genre de crainte s'envola, comme si l'acte était naturel, qu'il l'avait déjà fait. Sans que le mal de crâne habituel ne survienne, un souvenir se rappela à lui, ou plutôt se précisa : Il se rappela s'être assis sur les genoux de Potter pour l'enlacer et le rassurer, se remémora la respiration humide et traîtresse et les épaules à peines agitées de soubresauts. Il se souvint de la discussion précédant cette étreinte :
« Tu n'arrives pas à dormir parce que ton anniversaire approche », énonça-t-il, à la fois sûr de sa conclusion et un peu dépourvu.
Potter se crispa un peu, puis ricana contre son oreille.
« Ouais. Mais on parle pas de moi, là. »
Drago prit appui sur sa poitrine pour s'écarter. Il remarqua, un peu honteux, la tâche humide de larmes et de morve sur l'épaule de Potter. Celui-ci le laissa s'éloigner un peu mais fit tomber ses poignets contre son cou, croisa les doigts derrière sa nuque et le garda ainsi à une longueur de bras. Son regard sauta sur sa joue puis revint, peiné, vers ses yeux.
Drago détourna les siens. Puis, par honnêteté, il le fixa à nouveau :
« Je suis désolé de ne pas y avoir pensé.
– Ne le sois pas. Et on parle pas de moi.
– Je ne veux pas parler de ce qui s'est passé, prévint Drago d'un ton qui sonna davantage buté que ferme.
– On parle de moi, alors », admit Potter avec un sourire moqueur.
Drago se dégagea doucement des mains de Potter. Aussitôt, sa proximité lui manqua et il se massa par lui-même le cou, comme pour conserver une trace de ce contact.
« T'en fais pas pour moi, ricana Potter en fourrant les poings dans ses poches.. T'aurais rien pu faire pour ralentir le temps, de toute façon. Il va bien falloir que j'en passe par là.
– Mais tu vas être seul, accusa brutalement Drago. Tes amis t'en veulent toujours pour ce que tu m'as fait et…
– Et ils ont bien raison et c'est très bien comme ça. J'ai compris mon crime, j'ai admis mon crime, et maintenant, je mérite d'être puni pour mon crime », énonça-t-il avec désinvolture.
Drago resta perplexe tandis que Potter poursuivait, presque comme si l'affaire n'avait aucune importance, qu'elle ne l'empêchait pas de fermer l'œil depuis des semaines :
« Je pourrais aller fêter mon anniversaire avec Teddy, qui est la seule personne à qui je tiens mais à qui j'ai rien dit, mais je le ferai pas. Je quitterai pas cette île avant quinze ans. C'est la peine encourue pour un viol. »
Le silence retomba et Drago ouvrit la bouche pour lui expliquer à quel point son comportement était stérile, mais Potter reprit la parole rapidement :
« Sauf pour ma thérapie. C'est important ma thérapie. »
Drago referma la bouche et Potter conclut :
« Et sauf si tu me demandes de ramener un truc de Londres que je peux pas le faire livrer à la Poste restante ou au Chaudron Baveur. Parce que t'es au moins aussi important, je pense. »
Et il termina sa tirade d'un gloussement gêné.
Quelques années plus tôt – quelques semaines plus tôt, même – Drago aurait conclu de ce genre d'attitude désinvolte une hypocrisie insultante de la part de n'importe qui…
Potter était sincère. Potter était douloureusement sincère.
Drago en avait réellement oublié tous ses problèmes. Il ne s'en souvint que parce que sa manche accrocha les dents sur sa joue en tirant désagréablement.
« C'est ridicule, atténua-t-il finalement en laissant retomber ses bras. Tu n'aurais jamais pris quinze ans. Tu as des circonstances atténuantes, je n'avais pas été assez équivoque dans ma non-volonté à…
– C'était à moi de m'en assurer. Et j'avais des circonstances aggravantes aussi. La position de pouvoir, tout ça. »
Potter sourit joyeusement.
« Ça ne compte pas si tu es satisfait de son sort ! lâcha Drago comme un gamin vindicatif.
– Si, ça compte.
– Non !
– Okay, dis-moi combien de temps je dois être malheureux : on ajoutera ça à ta date de sortie, et ça donnera ma date de démission. »
Drago voulut argumenter encore avant de se rappeler qu'il n'aimait pas Potter et que celui-ci pouvait bien passer sa vie à Azkaban si ça lui chantait, que son bonheur ou son malheur l'indifféraient.
Même lui ne croyait plus à ses mensonges.
Il baissa le nez.
« Je suis fatigué, Potter », avoua-t-il piteusement.
Il leva la main et tripota les irrégularités coupantes sur son visage. La douleur était différente de ce qu'elle avait été : moins forte mais plus profonde.
« C'est pire que la dernière fois, je présume ? »
Potter pinça les lèvres et chercha ses mots avant de répondre :
« C'est différent, avoua-t-il. La première fois, c'était un peu n'importe quoi. La deuxième fois, ça ressemblait surtout à des molaires. Et là…
– Des canines ? supposa Drago en suivant les angles aigus des volumes.
– Des canines de très grosse bestiole, alors », ricana Potter. Il s'interrompit sous le regard farouche de Drago puis reprit, un air un peu plus sérieux sur le visage : « C'est toujours un peu affreux au début avec le sang et les lambeaux de… Enfin bref. C'est trop tôt pour juger de si c'est moche ou pas. C'est pas beaucoup plus affreux, en tout cas. »
Drago continua de le menacer des yeux quelques secondes avant de soupirer et de se détendre. La litote était suffisamment claire pour donner une idée du désastre. Il lui faudrait aller consulter Nguyen à l'occasion. Mais pas maintenant.
« À quel point tu veux pas que les gens voient pas ça ? demanda Potter en fourrant les mains dans ses poches. Tu pourrais refermer derrière moi, j'irais chercher ma cape d'invisibilité, et puis je te raccompagnerais à ta cellule et on…
– Qu'est-ce-que tu vas inventer pour justifier ton absence ce matin ? Ils doivent déjà tous être en train de jaser…
– J'ai l'habitude que les gens jasent.
– Encore un point commun, plaisanta Drago. Pas besoin de cape, je… De toute façon, les gens verront, alors… »
Il haussa les épaules. Il tenta de se rappeler où Potter cachait sa cape mais ne s'en souvint pas et aucun mal de crâne ne commença à se faire sentir. Il l'ignorait et l'avait toujours ignoré.
« Qu'est ce que tu veux qu'on fasse, pour Price ? demanda soudain Potter, le front soucieux. Si tu veux le faire dégager, t'auras rien à faire : je m'occupe de tout, les papiers, les rempl…
– Nous en avons déjà parlé, Potter. Price est un excellent architecte et son cabinet l'un des plus réputés. Nous ne…
– Putain, me dis pas que tu veux qu'il reste ? »
Drago soupira. Il ne voulait surtout pas montrer sa faiblesse en fuyant l'homme, ou en le forçant officiellement à partir, ce qui revenait au même. S'il mettait autant de temps à cicatriser que la fois précédente, alors sa difformité devrait être suffisante pour calmer ses ardeurs jusqu'à ce que la mission de l'architecte sur l'île soit terminée.
« Tu n'étais pas là, annonça-t-il. Tu ne sais pas ce qu'il…
– Je t'interdis de finir cette phrase.
– Ne me demande pas ce que je veux si…
– Tu as le choix : je le vire tout de suite, je le vire avec un procès, ou je le vire après lui avoir envoyé un nid de doxies au cul et mon poing dans la gueule. »
Drago ricana :
« De combien de temps je dispose avant que tu décides d'ignorer ma décision et d'agir à ta guise ?
– Pas très longtemps », admit Potter en souriant tristement.
Drago hocha la tête en baissant les yeux. Il n'assumerait ni un procès, ni l'idée que Potter utilise son statut de gentil héros pour utiliser à son tour la violence sans crainte des conséquences. Price s'en tirerait donc aussi discrètement que possible, pour leur bien à tous. Inutile, toutefois, de se précipiter. Agir sous le coup de l'émotion n'était jamais une bonne idée.
« Est-ce que… commença Drago en cherchant ses mots. Est-ce que tu m'accompagnerais à mon bureau ? Je… » Il vit la lueur quasi menaçante dans l'œil de Potter mais décida de l'ignorer. « Je ne me sens pas de rester seul dans ma cellule, je… Je préfèrerais travailler. »
·
Potter posa un charme de barrière sur la porte du bureau de Drago en plus de ses sortilèges habituels et de la chevillette d'argent, et on le laissa tranquille.
Il commença par s'occuper de son travail habituel, mais n'était pas aussi concentré qu'à l'accoutumée et s'aperçut rapidement que ces tâches désormais routinières ne suffiraient pas à la distraire. Il sortit le carnet du Mage Ekrizdis de son tiroir, le dictionnaire, le parchemin sur lequel il prenait ses notes, et se plongea dans la lecture.
Ekrizdis était un fou, un mage à la puissance prodigieuse et un esprit remarquable. Il continuait d'axer son texte sur les sévices qu'il infligeait aux moldus, mais un schéma, une obsession commençait à émerger du récit : la torture n'avait pas uniquement pour but de satisfaire son sadisme, mais également d'en apprendre davantage sur l'esprit humain, sur ses limites, sur ses possibilités…
« Il reste quelque chose en lui qui le fait résister, disait-il à propos d'un marin néerlandais. Même dans son sommeil, sa bouche continue de prononcer un nom. Le souvenir de son épouse agit comme un talisman contre la folie et le désespoir et prend la forme d'un… »
Drago chercha le mot dans son dictionnaire, puis fronça les sourcils et revérifia l'orthographe du mot calligraphié, puis de celui imprimé. Il les compara plusieurs fois avant de relire la phrase en espérant y trouver un autre sens.
« … et prend la forme d'un renard polaire. »
Drago s'empara de son parchemin et nota la référence de la page – il s'était résolu à un système de signets – ainsi que son trouble devant ce passage.
« Je cherche à le capturer, mais l'animal brûle ma paume comme s'il était fait de vapeur ardente. Il montre les crocs et défend son maître. Je soupçonne une goutte de sang pur dans la bourbe qui irrigue les veines de cet individu. »
Son mépris et sa haine des moldus étaient si intenses que Drago se sentait mal à l'aise. Le Seigneur des Ténèbres ne méritait qu'un titre de petit duc de campagne face à cet homme. Un simple Lord. Lord Voldemort. Peut-être était-il moins orgueilleux qu'il ne le laissait penser.
Le marin n'avait pas été le seul homme d'équipage à échouer sur l'île et Ekrizdis se concentrait ensuite sur ses compagnons. Des pages et des pages de châtiments plus affreux et imaginatifs les uns que les autres, puis :
« Le renard est mort. Un Détraqueur l'a forcé à s'éloigner et un autre a embrassé mon dernier marin. Je regrette sa présence. Dès demain, je partirai en quête d'un nouveau navire. J'ai trouvé une frégate aux couleurs de… »
Drago nota consciencieusement qu'une journée au moins avait dû s'écouler.
Il sentit une douce décharge magique et leva les yeux pour voir apparaître le Patronus messager de Potter :
« Bon, je me doute que c'est un peu trop tôt, que t'as pas la tête à ça, mais j'allais aller au Hangar, là, et… Enfin bref, si tu me cherches pour… Je sais pas, pour me demander un truc ou me parler de… »
Drago rangea rapidement son travail, se leva et sortit dans le couloir. Il alla cogner à la porte de Potter, poursuivi par la petite sphère lumineuse qui continuait de monologuer, mais s'interrompit pour pousser un tonitruant « UN MOMENT S'IL VOUS PLAÎT ! » avant de se taire quelques secondes gênantes, puis de disparaître. La porte s'ouvrit et Potter apparut en clignant des yeux.
« Drago ?
– Est-ce-que je peux venir avec toi ? »
·
Son arrivée provoqua une vague de silence parmi les gardiens présents : certains d'eux étaient déjà occupés à s'échauffer, à répéter des exercices entamés la veille ou à discuter par petits groupes, mais la vue de son visage fit taire tout le monde, et il rejoignit sa place sans un mot, sans un regard, la tête haute et l'air décidé.
Medwin Welbert et un nouveau que Drago ne connaissait pas étaient là. Si le détenu regretta qu'aucune femme ne soit présente, en particulier Wihelma Vine ou Moirine Ni Daire, il n'en laissa rien paraître. Au moins n'était-il pas le seul incapable d'invoquer la moindre once de fumée argentée et Welbert était un homme correct.
« Bon, les gars, déclara joyeusement le Directeur en tapant dans ses mains. On va commencer par…
– Qu'est ce qui est arrivé à Malfoy ? » interrompit le Major Runcorn d'un air inquiet.
Des murmures courroucés commencèrent à se faire entendre et des regards suspicieux furent envoyés à Potter qui ne se départit pas de son sourire :
« C'est à moi que vous posez la question ? »
Runcorn n'osa pas répondre, visiblement peu enclin à accuser plus directement son supérieur… Mais une voix chantante s'éleva parmi les Surveillants, Shesh haussant le ton pour supposer d'un ton agressif :
« C'est le décorateur ? »
Drago voulut réfuter mais Potter fut, comme toujours, plus rapide :
« L'enquête est en cours, prétendit-il. Pas de jugement hâtif, s'il-vous-plaît, les gars. Et pas d'expédition punitive non plus. Malfoy va bien et c'est le plus important ! Bon, aujourd'hui, on va commencer par des petits exercices de visualisation pour… »
Drago observa discrètement les expressions sérieuses et belliqueuses autour de lui. On lui adressa quelques regards inquisiteurs qu'il tenta d'ignorer. Il avait l'habitude d'être le clou du spectacle et ne s'était même pas donné la peine de cacher son visage sous le rideau de ses cheveux.
Il se félicita mentalement d'avoir obéi à son impulsion soudaine et d'être entré dans la fosse comme on arrache un pansement, d'un coup brutal pour ne pas souffrir davantage. Les gens pouvaient bien parler, il saurait passer outre : ce qui lui importait, pour le moment, était de reprendre les cours et de parfaire ses connaissances à propos des Patronus.
Il était évident que « le renard » était un esprit protecteur que ce moldu – ce Sang-très-mêlé, se corrigea-t-il mentalement – avait invoqué par réflexe.
Il avait été stupide d'ignorer la piste des Patronus quand il avait réalisé que les connaissances sur les Détraqueurs étaient aussi lacunaires.
Par ailleurs, s'il était capable d'invoquer un Patronus, d'extraire cette magie de son être, de maîtriser ses déplacements, de forcer son éloignement… Alors il deviendrait, à nouveau, un met de choix pour les Détraqueurs. Une fois libre, il pourrait les attirer, un par un, et peut-être retrouver le sien.
Il ne savait pas trop ce qu'il espérait ou attendait de ces hypothétiques retrouvailles. L'idée avait à peu près autant d'attrait que l'aurait été celle de feuilleter les albums photos de son enfance. La curiosité de voir à quel point les choses avaient changé. L'espoir bizarre que sa vue ne lui remette en mémoire quelques bribes de son histoire. Peut-être entrer dans son esprit pour comprendre ce qui avait tendu cet individu différent de ses congénères. Peut-être comprendre pourquoi il était venu vers lui, parmi tous.
L'espoir ?
L'espoir n'était qu'une partie de la réponse.
Ouiiiiii, je saaaaaiiiiiis, Price est encore làààààà...
Promis, il s'en va au prochain.
