9-1-1 est une série télévisée américaine créée par Ryan Murphy, Brad Falchuk et Tim Minear. L'histoire et les personnages de bases ne m'appartiennent pas et je ne fais que les réutiliser sans en tirer bénéfice.

Cette fanfiction est publiée sur Wattpad et AO3.

Certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes.

Balises : Dépression, colère, BxB, attaque de panique, chantage, arrangement, menaces, amour, tromperie…

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Le revers de la fortune

Buck se tenait dans la chambre de son appartement, la lumière tamisée des premières heures du matin filtrant à travers les rideaux.

Les souvenirs des événements de la veille se bousculaient dans sa tête. Il regarda la petite boîte noire sur le lit, celle qui contenait le billet de loterie gagnant, le début de son cauchemar. À vingt ans, il avait cru que gagner une telle somme d'argent serait la solution à tous ses problèmes. Mais il avait rapidement appris que l'argent ne faisait qu'amplifier les véritables intentions des gens autour de lui.

– Tu es sûr de vouloir faire ça, Buck ? demanda Carla, sa confidente et gestionnaire de confiance, qui gérait son quotidien avec une discrétion exemplaire.

Carla Price était plus qu'une assistante pour lui, elle était une amie, une confidente, et la seule personne en qui il avait une confiance absolue. Elle savait tout de sa situation et gérait discrètement son quotidien pour lui permettre de vivre une vie aussi normale que possible.

Elle se tenait à côté de lui, une expression inquiète sur le visage.

– Oui, Carla, lâcha-t-il en hochant la tête, déterminé. Je ne peux plus vivre comme ça. C'est épuisant de toujours se méfier des autres, de se demander qui essaie de profiter de moi. Et je ne peux pas tomber amoureux, c'est trop dangereux.

– Je comprends, Buck, répondit Carla en posant une main réconfortante sur son bras. Mais rompre avec Ali… C'est une décision difficile.

Buck serra les poings, ses ongles s'enfonçant dans la paume de ses mains. Il y avait tellement cru cette fois, il aurait tant voulu que ça fonctionne, être aimé.

– Elle a été envoyée par mes parents, Carla. Ils ne reculeront devant rien pour mettre la main sur mon argent. J'ai été naïf de croire qu'elle m'aimait pour moi.

La veille, Buck avait découvert des messages sur le téléphone de Ali, sa petite amie, révélant ses véritables intentions. Ses parents l'avaient envoyée pour se rapprocher de lui et accéder à sa fortune. La trahison avait été un coup de poignard dans son cœur, mais il savait qu'il devait agir rapidement.

– Il est temps, dit Buck, inspirant profondément pour se donner du courage.

Buck descendit les escaliers de son modeste appartement avec un soupir lourd de déception. La lumière du matin filtrait à travers les rideaux, éclairant une scène qui avait commencé avec de l'espoir mais qui se terminait maintenant dans la désillusion. Son cœur battait lourdement dans sa poitrine alors qu'il se préparait à affronter la conversation qui allait suivre.

Dans le salon, Ali, sa petite amie depuis six mois, l'attendait.

Elle était assise sur le canapé, ses mains jointes sur ses genoux, une expression d'angoisse sur le visage. Buck s'arrêta un instant pour la regarder, se demandant comment il avait pu se tromper à ce point. Mais les preuves étaient là, indéniables. Ali n'était pas celle qu'il croyait, mais une marionnette manipulée par ses parents avides.

Il inspira profondément, avant de franchir le pas, entrant dans la pièce avec une résolution nouvelle.

– Il faut qu'on parle, dit-il d'une voix ferme, ses yeux bleus fixés sur elle.

Elle leva les yeux, une lueur de panique traversant son regard. Buck avait demandé à Carla de la faire venir, il l'avait convoqué et elle n'était pas assez stupide pour ne pas se rendre compte que c'était mauvais pour elle.

– Buck ? feignit-elle de sourire. Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que tout va bien ?

Il s'assit en face d'elle, prenant soin de garder une distance respectueuse mais claire. Il était hors de question qu'il lui laisse la moindre chance de le faire changer d'avis.

– Je sais tout, affirma-t-il en la fixant droit dans les yeux. Je sais que tu as été envoyée par mes parents.

– Quoi ? sursauta-t-elle soudain très pâle et les lèvres tremblantes. Mais qu'est-ce que tu racontes ?

– Arrête ! ordonna-t-il d'une voix froide. J'ai trouvé les messages. Les e-mails. Toutes les preuves. Tu n'as plus besoin de mentir.

– Buck, je... Je suis désolée. Je n'avais pas le choix. Ils ont fait pression sur moi et…

– Et tu as reçu un gros chèque mais tu as changé d'avis parce que tes sentiments sont sincères, surtout depuis que tu connais le véritable montant sur mon compte en banque, récita-t-il.

Elle ouvrit la bouche et la referma plusieurs fois de façon aussi comique qu'un poisson rouge le ferait.

– Je connais ça par cœur, cracha-t-il en se levant et en lui tournant le dos pour ne pas lui montrer combien elle lui avait fait du mal en se moquant de lui.

Buck savait maintenant combien la moindre petite faiblesse pouvait être fatale quand on avait de l'argent. Surtout quand on en avait autant que lui. En jouant à ce jeu de hasard, Buck avait cru que la vie allait enfin lui sourire lorsqu'il avait gagné le gros lot.

Une somme si astronomique qu'il avait du mal à y croire.

Après ces quelques années de galères à dormir de sa voiture depuis qu'il avait fui ses parents, c'était si inespéré. Mais ce rêve devenu réalité s'était rapidement transformé en cauchemar. Ses parents, jamais satisfaits, avaient vu en lui une vache à lait, une source inépuisable de richesse.

Depuis, Buck avait appris à se méfier, à se protéger.

Malgré sa fortune, il avait choisi de devenir pompier, une vocation qui le remplissait de fierté et de satisfaction. Ici, personne ne connaissait la vérité sur son compte en banque. Ses collègues le respectaient pour son courage et son dévouement, pas pour son argent.

Mais la solitude et la méfiance pesaient lourdement sur lui.

Il en avait assez de se faire manipuler, d'être un pion dans les plans sordides de ses parents. Il allait se débarrasser d'Ali puis il mettrait un terme à leur envie de le déposséder, une fois pour toute.

– Tu penses réellement que tu es la première qu'ils m'envoient ? rit-il avec amertume. Ma pauvre fille, ça fait dix ans qu'ils essaient de me refiler des fiancées providentielles. Je te demande de partir et de ne plus jamais chercher à me recontacter. Carla va te faire raccompagner chez toi.

Elle baissa les yeux, incapable de soutenir son regard.

– Je n'ai jamais eu l'intention de te faire du mal, murmura-t-elle.

– Alors tu as tout raté, affirma-t-il. Tu as fait semblant de m'aimer juste pour leur rendre des comptes.

– Ils m'ont dit que tu étais perdu, que tu avais besoin de moi...

– Besoin de toi pour quoi ? Me manipuler ? Prendre ce qui m'appartient ?

– Buck, s'il te plaît, écoute-moi. Je t'aime vraiment. Ce n'était pas censé se passer comme ça.

– Peu importe maintenant. Au revoir Ali.

Sans un mot de plus, Ali se dirigea vers la porte, ses pas résonnant dans le silence lourd de la pièce. Buck resta immobile, jusqu'à ce qu'il entende la porte se refermer derrière elle. Il ferma les yeux, essayant de contenir les émotions qui se bousculaient en lui.

Une fois Ali partie, Buck se sentit épuisé mais étrangement libéré. Il s'assit sur le canapé, passant une main sur son visage. Il ne pouvait plus continuer à vivre dans la méfiance et la solitude.

Carla le rejoignit, posant une main réconfortante sur son épaule.

– Tu as pris la bonne décision, Buck. Maintenant, il faut penser à l'avenir.

– Je sais, soupira-t-il. Mes parents ?

– Comme tu l'as demandé, nous avons fait chuter le cours de leurs actions. Ils sont ruinés. Ils peuvent vivre confortablement mais n'aurons plus assez de liquidité pour essayer de t'escroquer.

– Bien, souffla-t-il. Je veux qu'il sache que ça vient de moi.

– Ils le sauront, confirma Carla.

– Parfait. Est-ce que tu as trouvé ce que je t'ai demandé ?

– Trois candidats, ici-même, à Los Angeles.

A sa demande, Carla avait préparé une liste de candidats potentiels.

La connaissant, elle avait dû scruter leurs histoires, leurs motivations, et surtout leur discrétion. Buck attendait qu'elle commence, nerveux mais résolu.

– Je les ai rencontrés personnellement, et je pense qu'ils peuvent correspondre à tes critères, poursuivit-elle en déposant sur la table un dossier épais.

– Je t'écoutes.

– Le premier s'appelle Ravi, il travaille dans une caserne de la ville. Il a besoin de cet arrangement pour sauver la vie de son frère, atteint d'un cancer, dont il a lui-même souffert enfant. Ensuite, il y a Josh, ancien interprète, il est aujourd'hui répartiteur au centre 911. Il cherche une vie stable mais après plusieurs déconvenues, il ne veut plus tomber amoureux. Et enfin, Tommy, il est pilote mais après avoir attaqué la ville pour se défendre de son ancien capitaine homophobe, il a été mis sur la touche.

Buck prit un moment pour absorber les informations.

– Combien d'entre eux sont gay ? demanda-t-il en plissant les yeux.

– Euh… tous, admit-elle.

– Je croyais avoir été clair Carla ! gronda-t-il. J'ai décidé que je ne pouvais plus risquer de tomber amoureux et de me faire avoir. J'ai besoin de trouver quelqu'un avec qui je peux me marier, mais pas pour l'amour. Un mariage de convenance. Quelqu'un qui a autant besoin de cet arrangement que moi, pour que mes parents ne puissent jamais mettre la main sur mon argent. Rien d'autre.

– Buck, tu as le droit d'être heureux et ce sont des hommes très corrects qui pourraient vraiment te plaire si tu…

– Je ne suis pas intéressé par les hommes, lui rappela-t-il. Si je veux un homme, c'est pour que jamais il ne risque de tomber amoureux de moi. Carla, je ne veux pas prendre le risque d'aimer qui que ce soit et de passer ma vie à me demander quand il va essayer de me trahir.

– Très bien, répondit-elle calmement mais déçue. Je vais trouver le candidat idéal. Tu n'auras rien à craindre, je te le promets.

Buck soupira de soulagement.

– Merci, Carla. Je sais que c'est beaucoup te demander, mais je veux que ce soit fait correctement.

– J'espère de tout cœur que tu ne le regretteras pas.

Buck la regarda partir en pensant amèrement à quel point il le regrettait déjà.