Bonjour à tous, l'histoire d'Harry Potter ne m'appartient pas, créer par JK Rowling, seule un personnage vient de mon imagination. Je suis désolée pour les fautes d'orthographes.

Chapitre 49 : Testament et Slughorn

Une journée chaude et ensoleillée. Ces mots résument bien le début de juillet et la suite de l'été, encourageant Ténébris à profiter de ces moments de vacances au bord du lac, le plus loin possible de son père. Depuis que les autres étudiants sont rentrés chez eux, elle fait tout pour le fuir et rester le moins longtemps possible auprès d'Albus quand elle y est obligée. Malgré les efforts quasi constants du directeur pour être près de sa fille, ils ne se croisent plus beaucoup. Ténébris n'engage plus aucune conversation et reste très souvent de marbre. Elle veut lui faire payer ce qu'il lui a fait subir l'année dernière, allant même jusqu'à être indifférente le jour de son anniversaire, recevant son cadeau et en le remerciant avant de partir tout aussi vite. Le pire, c'est que le cadeau qu'elle a reçu lui a vraiment fait plaisir alors qu'elle aurait dû le détester. Le directeur avait récupéré toutes leurs photos, mais au lieu de les mettre dans un album, il avait créé comme une mini-pensine en forme de miroir portatif pour qu'elle puisse revoir tout ces moments. Il y a encore un an, elle aurait sauté à son cou pour le remercier et l'aurait pris comme une preuve supplémentaire qu'elle avait le meilleur des pères, mais maintenant... même s'il dit qu'il l'aime vraiment, elle ne peut s'empêcher de se demander si ce qu'il fait est désintéressé ou s'il la manipule encore. Ténébris a même songé une fois à retirer son collier en forme de Phoenix, symbole de la maison Dumbledore et preuve qu'elle appartient à cette famille, mais elle n'a pas réussi, espérant malgré tout que ce collier signifie bien qu'ils ont un lien... le dernier qu'elle a avec Albus. Préférant fuir que de nouveau se confronter à lui, c'est pour cela qu'elle passe le plus de temps hors du bureau et de leurs appartements, sachant que son père passe tout son temps là-bas. Elle ne sait même pas si elle peut encore le considérer comme son père.

Peut-on appeler quelqu'un «Papa» quand cette personne a passé toute votre vie à vous élever dans un seul et unique but?

Elle ne pense pas, non. Pourtant, elle ne voit pas comment l'appeler autrement. Ce serait trop bizarre de l'appeler par son prénom à voix haute ou d'utiliser le terme directeur. Donc elle continue d'utiliser le terme «Papa», mais sans la chaleur d'autrefois. Désormais, les rôles ont changé puisque l'année dernière, c'était lui qui faisait tout pour s'éloigner d'elle, la nouvelle année qui s'annonce, ce sera l'inverse. Si sa relation avec son père s'est inversée, sa relation avec Severus s'est complètement modifiée. De relation Grand Frère à petite sœur, elle est devenue Professeur-Etudiant. Maintenant, il lui parle comme à tous les autres étudiants avec une voix froide et cassante quand elle lui pose des questions sur les potions. Elle ne peut lui parler que de cela, car si elle essaie de parler d'autres choses, il s'en va.

Simple, net et précis.

C'est assis au bord du lac Noir que Ténébris souffle en se rendant compte comment sa vie si idyllique a tellement changé. En un an, elle a perdu son père et celui qu'elle considérait comme son grand frère. Malgré tout, un autre sujet l'accapare entièrement. Elle passe sa main sur ses lèvres et rougit en se rappelant ce qu'Harry avait fait sur le quai. Ils n'en parlent pas dans leurs lettres, mais ils s'écrivent désormais tous les jours. Elle ne sait pas si elle doit se considérer comme sa petite copine ou non. Elle préfère attendre qu'ils soient en face-à-face pour en discuter et se mettre d'accord.

Elle a hâte de le revoir, seulement dix jours de vacances et il lui manque déjà. Elle lève les yeux au ciel en se rendant compte qu'elle ressemble déjà à ces pimbêches qui ne peuvent pas vivre sans leur mec. Elle s'allonge sur l'herbe et ne bouge plus de toute l'après-midi, n'ayant rien à faire. Tous ses devoirs sont déjà finis et à part paresser au soleil, rien ne lui vient à l'esprit.

C'est à la nuit tombée qu'elle rentre au château, faisant un détour vers les cuisines, avant de prendre le chemin vers le bureau et de passer devant la gargouille qui lui ouvre le passage sans difficulté. Elle respire un grand coup avant d'ouvrir la porte. Son père est là, installé, avec une montagne de papiers sur le bureau. Elle avance sans un mot et voit la Gazette sur un côté du bureau. Les sujets de prédilections de la gazette sont désormais uniquement sur Harry et Ténébris qui seraient les élus (les journalistes ont découvert qu'ils étaient présents dans la salle des prophéties et qu'il y en a une qui les concerne), sur le retour du Lord, incitant les familles à mettre des mesures de sécurité chez eux, mais surtout, des accidents et meurtres qui ont commencé, rappelant la première guerre contre Voldemort.

Quand elle voit sa photo et celle de Harry affichées en première page, elle se dit vraiment que parler d'eux en tant qu'élus à cause de leur confrontation au ministère est stupide et exagéré. Il y a un an, elle aurait tout donné pour voir cela sur la Gazette. Maintenant, elle ne veut qu'une chose, que tout soit fini.

Récemment, la Gazette a annoncé deux nouvelles informations importantes: la mort de Sirius Black et la démission de Cornélius Fudge.

Ténébris a lu l'article qui récapitule la vie de Sirius et en a pleuré. Avant Azkaban, elle ne savait pas grand-chose sur son passé. Il n'en parlait que pour raconter les blagues des Maraudeurs et elle ne voulait pas lancer le sujet. Malheureusement, elle ignore des choses simples le concernant : qu'est-ce qu'il aimait? Qu'est-ce qu'il aimait faire de son temps libre ? Son repas préférait ? Elle se doute que Harry n'en sait pas plus qu'elle et cela lui fait mal. Après tout, Sirius était le parrain de Harry et il le connaissait aussi bien qu'un inconnu. Désormais, ils ne pourront jamais rattraper le temps perdu comme ils le voulaient. Ténébris note tout de même que l'enterrement de Sirius se déroulera au début du mois d'août et elle sait qu' Harry y assistera, peu importe ce qu'on lui dira, et elle compte bien y aller avec lui. Quant au testament, elle pense que c'est son père qui l'a récupéré et qu'il va le lui donner, étant dans l'obligation d'être donné à son propriétaire légitime.

L'autre grande nouvelle est la démission de Cornélius. Il est parti à la suite de son renvoi pure et simple par toute la communauté magique. Qui voudrait être dirigé par quelqu'un qui leur a menti pendant 12 mois ? Il s'est plié à leur exigence et est parti, même s'il a gardé un poste de consultant, dans le but de maintenir le lien entre le ministère de la magie et le Premier ministre britannique. Ténébris se demande d'ailleurs comment le ministre Moldu a réagi à toutes ses informations déplaisantes.

À la place, Rufus Scrimgeour, un ancien auror, a été désigné pour le poste vacant. Ténébris ne sait pas quoi en penser alors elle attend de voir ce qu'il vaut. Mais même lui n'arrive pas à endiguer les nombreux meurtres et enlèvements qui apparaissent toujours suivis par la marque des Ténèbres. À la place, il affirme que le ministère a la situation bien en main et saura la gérer. Elle attend toujours de voir. Se dirigeant vers sa chambre, elle s'apprête à rentrer dans le couloir quand son père lui dit :

- Un instant Ténébris.

Elle s'arrête et l'écoute, mais ne le regarde pas, fixant le mur face à elle, son père à ses côtés.

- Dans trois jours, toi et moi irons chercher Harry chez sa famille Moldus. Je viens de recevoir le message de confirmation de Harry et une fois qu'il sera avec nous, vous passerez le reste de vos vacances chez les Weasley. Molly tient à ce que vous soyez chez elle avec toute sa famille.

Ténébris sourit en pensant à Madame Weasley. Ce petit bout de femme sait ce qu'elle veut et les a acceptés comme des membres de sa famille. Cela n'a pas de prix ni pour Harry ni pour elle, de savoir qu'ils sont acceptés par cette fratrie. Les Weasley sont la seule famille à avoir tendu la main à Harry sans rien attendre en retour et ne l'ont jamais vu comme une menace. Quant à elle, ils se sont basés que sur ses actions et sa personnalité et ne l'ont pas jugé sur ses origines. Elle ne les remerciera jamais assez de ne pas l'avoir rejeté. Elle demande tout de même suspicieuse :

- Pourquoi éloigner Harry des Dursley alors que tu as affirmé que la magie du sang de sa mère est le bouclier le plus puissant contre Voldemort?

- Contre lui, oui. Mais on sait tous les deux qu'il existe d'autres menaces le concernant.

Est-ce qu'il parle des Moldus ou des Détraqueurs ? Elle ne tient pas vraiment à le savoir, trop heureuse de revoir Harry si tôt. Ensemble, ils pourront s'expliquer entre eux et peut-être... reprendre là où ils se sont arrêtés sur le quai, il y a un mois. Elle hoche la tête et monte dans sa chambre sans un regard en arrière, sentant malgré tout le regard de son père sur son dos.

Ténébris passe la journée du lendemain sans voir le Directeur, ce qui malgré tout l'inquiète. Même si elle ne lui parle pas, elle le voit quand même tous les matins, mais là, rien. Ce n'est pas dans ses habitudes, il ne fait cela que quand un problème de dernières minutes est arrivé ou quand il veut régler quelque chose seul, sans avoir des yeux extérieurs près de lui. Cependant, en ce levant, elle a un mauvais pressentiment qui ne l'a quitte pas de toute la journée et qui se révèle exact le soir quand il revient épuisé, faible et avec une main carbonisée. Étant le directeur de Poudlard, il a la possibilité de transplanner dans l'enceinte de l'école, ce qu'il fait en plein milieu de son bureau, tenant une bague dans la main, comme si c'était le bien le plus précieux qu'il a. Quand elle le voit en mauvaise forme, elle quitte son perchoir précipitamment, en demandant :

- Papa? Est-ce que ça…

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il tombe dans ses bras, le réceptionnant de justesse. Avant qu'elle ne redise quelque chose, il lui murmure:

- Severus. Va me chercher Severus.

- D'a…d'accord.

Elle le pose par terre et fonce vers les cachots sans poser de questions. C'est avec beaucoup de bruit qu'elle explose la porte du Directeur de Serpentard qui se trouve devant son bureau.

- Ténébris! Comment peux-tu arriver ainsi et faire…

Mais il ne va pas au bout de son discours quand il voit le regard paniqué de sa vis-à-vis.

- Pas le temps Severus. Papa a besoin de toi. Il est blessé, mais je ne sais pas ce qu'il a.

Il n'y a plus de tension entre eux à ce moment-là. Ils ne pensent qu'à une chose, le besoin urgent de retrouver Albus et de savoir ce qui se passe. Heureusement qu'ils n'y avaient pas d'élèves dans l'école, car certains seraient tombés à la renverse en voyant le professeur des potions courir dans les couloirs jusqu'au bureau du directeur. Une fois dans la pièce, Severus pâlit, mais parle d'un ton ferme :

- Ténébris, va dans mon laboratoire et prend des potions contre les brûlures, la fièvre, les douleurs et cicatrices.

Elle part sans se douter que Severus l'a éloignée exprès. Elle ne met pas plus de cinq minutes pour faire l'aller-retour avec les potions, s'insultant soi-même de sa stupidité. Elle aurait pu faire venir à elle les potions, mais dans la panique, elle a bêtement suivi les ordres de Severus. Sauf que quand elle revient, Severus a un air grave et mécontent, voire furieux, sur son visage alors que son père lui sourit tranquillement. Elle ne comprend rien à cette situation, surtout quand elle voit Severus serrer et desserrer les poings, comme s'il rêvait d'étrangler son père. Ce n'est pas la situation à laquelle elle s'attendait, car Ténébris pensait trouver son père souffrant avec Severus faisant tout pour l'aider. Là, on dirait que Severus est le malade, à qui on vient d'annoncer une maladie incurable et un papi tout heureux de la vie. Elle voit aussi quelque chose qui n'était pas présent tout à l'heure. Sur le bureau, elle voit l'épée de Gryffondor et la bague que son père avait dans la main, fondue en deux en son centre. Fronçant les sourcils, Ténébris demande:

- Qu'est-ce qui se passe?

- Rien, Ténébris, rassure-toi. Le pire est derrière nous.

Severus renifle à ces paroles, mais Albus poursuit, faisant semblant de ne rien avoir entendu :

- Severus a utilisé sa magie pour me soigner, mais malheureusement ma main va rester ainsi. Le maléfice était trop puissant pour la sauver.

- Qu'est-ce qui a provoqué cet incident?

Avant, elle n'aurait peut-être pas posé la question attendant que son père le fasse, mais elle n'est plus la jeune fille qui répond amen à tout ce que son père lui dit. L'intéressé pointe du doigt la bague et explique:

- Je me suis malencontreusement fait avoir par les fantômes du passé.

Au froncement de sourcils de Severus, on comprend qu'il ne voit pas de quoi il parle. Pour Ténébris, c'est différent. Elle ne voit pas pourquoi il est si évasif, mais les fantômes du passé font sans doute référence à sa famille, la seule histoire qui hante son père encore à l'heure actuelle. Cependant, comment cela pourrait être le cas? Elle ne demande pas, se disant qu'il y a plus important:

- Pourquoi voulais-tu cette bague? Et pourquoi la détruire avec l'épée?

- Si cela ne te dérange pas Téné, je préfère répondre à cette question quand Harry sera parmi nous dans l'enceinte de Poudlard. Cela m'évitera de répéter deux fois la même chose.

Ténébris est sceptique, mais accepte cette justification. Elle va devoir attendre au moins deux mois avant d'avoir une réponse, mais elle sait que forcer son père n'est pas une bonne idée. À la place, elle observe une dernière fois les adultes, mais ne récolte aucun indice pour l'aiguiller. En silence, elle passe devant les deux adultes pour rejoindre sa chambre, après avoir souhaité une bonne soirée à son père et Severus.

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Ce soir, Albus et Ténébris partent pour Privet Drive vers 11 heures du soir. Ils y sont déjà allés tous les deux pour les mêmes raisons, mais à des moments différents. Albus, il y a maintenant 15 ans, pour protéger la vie d'un bébé qui venait de perdre ses parents et Ténébris pour sauver l'âme de ce même garçon, il y a tout juste un an, mais aucun des deux ne sont vraiment heureux de se retrouver dans cette rue aux maisons identiques. Ténébris laisse son père la guider dans les allées pavées, ne reconnaissant pas la maison des Dursley parmi les dizaines identiques du quartier. Devant l'entrée d'une porte, son père toque et Ténébris se demande quel genre de réaction va avoir la famille de Harry, se rappelant sans mal de leur réaction quand ils l'ont vu l'année dernière. Elle prend grand soin de se cacher derrière son père pour ne pas être vue, évitant ainsi une confrontation dès le début. Sauf qu'elle ne s'attendait pas à la réaction de Vernon Dursley quand il ouvre la porte :

- Qui êtes-vous, Monsieur, pour venir aussi tard le soir ? dit-il d'une voix mesquine.

Dursley ne reconnait pas Albus Dumbledore ? Mais elle se souvient soudainement que son père n'a laissé qu'une lettre quand il a déposé Harry ici, les Dursley n'ont donc jamais vu son visage. Soufflant doucement, comprenant qu'elle va devoir se montrer, elle met le sourire le plus affable qu'elle peut, avant de se montrer devant l'homme moustachu.

- Voyons, vous n'avez pas pu m'oublier depuis la dernière fois, tout de même.

Ça pour la reconnaitre, il la reconnait. Ses yeux s'agrandissent de peur et une goutte de sueur coule sur son front qui blanchit dangereusement en voyant ses iris rouges.

- Vous… vous… qu'est-ce que vous faites là?! hurle-t-il en la pointant du doigt.

Cet homme a vraiment de la puissance dans la voix. Elle voit du mouvement sur sa gauche et aperçoit des voisins qui ont l'air de se demander ce qui se passe. Albus le remarque également et dit aimablement :

- Peut-être devrions-nous entrer pour avoir cette discussion.

Vernon voit à ce moment des lumières s'allumer dans les habitations voisines et comprend que tout le monde peut les entendre. Il les fait entrer de mauvais gré, préférant avoir cette conversation loin des oreilles.

Quand Ténébris rentre dans le hall, elle constate que rien n'a changé, mais elle aperçoit immédiatement Harry dans les escaliers, une chaussette à la main, l'air surpris de les voir. Quand leurs regards se croisent, ils rougissent tous les deux et fuient le regard de l'autre. Le directeur remarque cet échange et sourit en les voyant réagir ainsi. Il est parfaitement au courant de ce qui s'est passé sur le quai de la gare puisque Severus était présent et lui a tout raconté. Il a fallu deux heures au directeur pour convaincre son professeur de Potions qu'il n'a pas son mot à dire sur leurs relations et qu'il n'avait pas à interférer dans cet amour naissant.

- Bonsoir, Harry, je constate que tu n'as pas prévenu ton oncle et ta tante de notre visite, n'est-ce pas ? dit le Directeur tranquillement

- Non-monsieur, puisque je n'étais pas sûr que….

- Que nous serions bien là, je comprends, Harry. En s'est temps troublé, il vaut mieux redoublé de prudence et s'assurer que cela n'est pas un piège. Ténébris? Et si tu aidais Harry à terminer sa valise pendant que je discute avec monsieur et madame Dursley dans le salon.

- Mais pour qui vous prenez-vous pour me donner des ordres dans ma propre maison, dit Dursley énervé alors qu'une veine palpitante est apparue sur sa tempe.

- Ah, toutes mes excuses pour ma maladresse et mon manque de politesse à votre égard, je ne me suis pas présenté. Je suis Albus Dumbledore, directeur de Poudlard et le père de Ténébris. C'est moi qui vous ai déposé le jeune Harry chez vous, il y a de cela très longtemps.

Ténébris monte, trop heureuse de ne plus être en présence de ce cachalot quand elle voit la tête qu'il fait, en comprenant à qui il a à faire. À la place, elle suit Harry dans sa chambre avec toujours les cadenas sur sa porte. Malgré tout, elle ne peut s'empêcher de rire en découvrant tout ce bazar dans la chambre du garçon. Harry et Ron se ressemblent sur ce point, aucun n'est ordonné, laissant trainer des affaires de droite à gauche. Sous le regard embarrassé d'Harry qui ne sait pas où se mettre face à son rangement, Ténébris claque des doigts et tout se range dans la malle de Harry, prêt de la cage vide d'Hedwige, sans doute partie chasser, qui lui dit :

- J'adore la magie et j'ai hâte d'être majeur pour ne plus avoir toutes ces restrictions.

- Je te comprends Harry. Je ne sais pas comment tu fais pour vivre sans la magie au quotidien.

Un silence gêné s'installe entre eux deux, car aucun ne sait quoi dire de plus. C'est la première fois qu'ils sont gênés d'être en présence de l'autre, mais il faut dire qu'ils n'ont toujours pas reparlé de leur baiser et de leur situation. Parler sur une feuille sans être en face de la personne est beaucoup plus facile, mais cela n'est pas propice pour dire ce que l'ont ressent après ce qu'il s'est passé entre eux. Prenant son courage à deux mains, Ténébris rompt le silence en première :

- Comment vas-tu ? Ça va, vis-à-vis de… de Sirius?

Elle se doute que ce n'est pas la meilleure chose à dire ou le sujet à aborder ne premier, mais ils n'en ont pas parlé dans leurs messages et Ténébris s'inquiète pour le garçon suite à la perte de son parrain.

- Je suppose qu'on peut dire que cela va bien... Difficilement. Mais… je fais de nouveaux cauchemars désormais.

- Tu n'es pas responsable de sa mort Harry, annonce Ténébris qui lui redit la même chose quand ils étaient dans le bureau du directeur après la bataille au ministère. Et si tu crois le contraire alors je le suis également. J'ai eu la même vision que toi et je t'ai suivi sans poser de questions ou chercher plus loin.

Harry lui fait un sourire triste, mais ne réplique pas, sachant que peut importe ce qu'il dit, Ténébris ne peut pas comprendre le trou béant dans sa poitrine. À la place, il avertit Ténébris :

- J'ai envoyé une lettre à Monsieur et Madame Weasley pour leur demander d'organiser l'enterrement de Sirius comme il se doit, dans la tradition sorcière. Je leur ai transmis un sac de Galions pour payer la cérémonie et j'ai ajouté un peu plus d'or pour les dédommager de les avoir laissés faire tout le travail.

- C'est gentil, murmure la jeune fille en pensée à la gêne que madame Weasley doit ressentir en ayant eu des galions supplémentaires.

C'est difficile pour les Weasley de joindre les deux bouts bien que plusieurs enfants aient quitté la maison. Ils ne demandent jamais rien et font en sorte que Harry et elle viennent tous les étés malgré tout. C'est une famille en or qui mérite largement une compensation. À nouveau, un silence s'installe, mais cette fois, Harry prend les choses en main et décide de parler de ce qui s'est passé sur le quai. Lentement, il s'avance près d'elle et pose sa main sur sa joie droite doucement pour lui laisser le choix sur la suite des évènements. Mais elle ne bouge pas et garde ses yeux rouges plantés dans ceux verts de Harry, attendant patiemment qu'il fasse le premier pas. Il avance ses lèvres jusqu'à ce qu'ils ne forment plus qu'un et Ténébris lui rend son baiser immédiatement et se sert contre lui. Ils sont dans la même position qu'ils étaient il y a un mois, reprenant là où ils avaient laissé les choses. Là, maintenant, ils se retrouvent, ils se comprennent à nouveau et en s'écartant, ils se sourient. Harry se sent un peu mieux, pas au top de sa forme, mais la douleur dans son cœur s'allège, maintenant qu'il est sûr d'être sur la bonne voix avec Ténébris. Pour bien lui faire comprendre qu'il veut la garder près d'elle, il murmure :

- Cette gêne entre nous ne devrait pas exister, tu ne penses pas?

- Tu as raison, mais… c'est que tu es ma toute première relation de ce genre, Harry. Je ... je ne sais pas comment faire.

- Moi non plus, mais on va le découvrir ensemble et à notre rythme, d'accord?

- D'accord.

Si Ténébris n'était pas encore follement amoureuse de lui, elle le serait par ces paroles. Ils se prennent la main et descendent au salon où l'ambiance est plus que sombre. Pourtant, cela n'empêche pas Ténébris de faire un immense sourire quand elle voit ce manège : les trois Dursley se trouvent sur le canapé et se font disputer par Albus qui a perdu son sourire de papy pour celui du vainqueur de Grindelwald. Sans faire attention sur la présence des enfants, Albus poursuit son monologue et montre sa désapprobation sur leur comportement envers Harry, tout le long de sa vie. Ténébris et Harry admirent le spectacle à l'entrée du salon, silencieux, mais heureux. Harry le savait déjà, mais il a à nouveau la preuve : il ne faut pas mettre Albus Dumbledore en colère. Ténébris lui ressemble beaucoup dans ces moments-là, même si certaines fois elle fait aussi peur que Voldemort lui-même. En attendant, il prend plaisir à voir Dudley trembler de tout son corps, au centre de ses parents, voulant sans doute disparaitre dans son pyjama, mais les meilleures réactions sont celle de sa tante et son oncle. Pétunia Dursley avait un air horrifié en voyant le sorcier, avec sa robe violette, assis dans son salon parfaitement propre et rangé à sa place, donnant l'impression que le Directeur faisait tache. Quant à Vernon Dursley, il était devenu si rouge, que c'était étonnant de ne pas voir de la fumée sortir de ses oreilles. On voyait bien qu'il voulait répliquer à chaque parole de l'homme, mais il devait sentir qu'il valait mieux se taire en présence d'Albus, au vu de son charisme et de sa prestance. Quand Albus en a terminé avec eux, il se tourne vers Harry et dit d'une voix plus douce :

- Maintenant que j'en ai fini avec ta famille, je suis là pour te parler de plusieurs choses Harry, si tu veux bien.

- Je vous écoute Professeur, dit-il en s'asseyant sur un fauteuil, à côté des Dursley, alors que Ténébris s'assoit sur l'accoudoir. À ce moment, la tante Pétunia pousse une exclamation indignée en la voyant dans cette position, mais n'ose pas ajouter autre chose, de peur de recevoir un sort. Ténébris sourit, mais se désintéresse d'elle quand son père reprend :

- La première chose que je veux te dire, c'est que tu passeras le reste des vacances au Terrier avec Ténébris, ce qui te permettra d'assister à l'enterrement de Sirius. Ce qui m'amène à la vraie raison de ma présence : son testament. Il a été ouvert devant moi et je suis là pour te le restituer. Harry, tu es le nouveau Lord Black et tu hérites de toutes les possessions de Sirius, financières, placements ou matériels, y compris, la maison sur la falaise, la maison du QG et l'elfe de maison Kreattur.

Harry, calme depuis leur arrivée, part au quart de tour en entendant le nom de l'elfe.

- Je ne veux plus jamais revoir cet elfe de malheur de ma vie ! C'est à cause de lui que j'ai cru que Sirius était prisonnier, vous pouvez lui rendre sa liberté! hurle-t-il en serrant les poings sur les accoudoirs.

Ténébris reste à côté de lui et pose sa main sur la sienne pour lui apporter du réconfort.

- Je comprends, Harry, dit Albus. Mais Kréature sait trop de choses sur l'Ordre. Si tu le libères, il pourra aller auprès de Bellatrix Lestrange qui est une Black et tout lui révéler sur les secrets de l'Ordre.

Harry comprend qu'il ne peut pas le libérer, étant la raison pour laquelle Sirius n'a elle-même pas pu le faire, mais refuse de l'avoir près de lui. Il ne peut pas voir cette créature en permanence, cela serait trop douloureux pour lui. Ténébris comprend son dilemme et propose une alternative:

- Tu peux envoyer Kréature où tu veux Harry, il n'a pas besoin d'être près de toi tout le temps. Il faut juste que tu lui donnes des instructions précises et strictes qui l'empêchent de dire quoi que ce soit.

- Téné a raison, je te conseille de l'envoyer à Poudlard, ainsi les autres elfes auront un œil sur lui.

Harry hoche la tête et demande :

- Comment je fais ?

- C'est simple, tu dois l'appeler et s'il apparait, cela réglera également un autre problème, explique Dumbleodre.

- Un autre problème, monsieur ?

- Oui Harry. Vois-tu, même si dans le testament de Sirius, il est précisé qu'il veut que la maison te revienne, on ne peut pas être sûr qu'elle t'appartienne vraiment. Il y a un risque pour que les Black est lancé un sort sur la propriété pour qu'elle appartienne toujours à un Black. Comme Sirius était le dernier mâle vivant, il se peut qu'un sort oblige la maison à être légué à un autre Black, malgré le testament de Sirius et dans ce cas-là, cela reviendrait à l'ainé d'une autre branche...

- Bellatrix Lestrange, s'exclame Harry, furieux d'entendre de nouveau son nom.

Même s'il déteste cette maison, il est hors de question que la maison lui revienne, pas à la meurtrière de Sirius. Albus hoche la tête :

- En effet. C'est pour cela que le QG a été déménagé temporairement en attendant d'être sûr que tu en es le propriétaire et que tu nous donnes l'autorisation d'y retourner puisqu'elle t'appartient. Pour nous assurer que tout est en ordre, si tu appelles Kréature et qu'il te répond, cela sera la preuve que tu es le propriétaire de la maison et de Kréature, puisqu'il est lié à la maison des Black.

Harry comprend et marmonne en regardant le tapis du salon :

- Kréature?

Aussitôt, l'elfe apparait immédiatement en pleurant et gesticulant. Les Dursley hurlent de peur en voyant la créature apparaitre, car c'est la première fois qu'ils voient un elfe de maison, mais surtout, c'est la première fois qu'une chose aussi disgracieuse touche le sol de cette maison. Kréature continue de hurler que sa place est auprès de Bellatrix Lestrange et pas de lui.

- Non, non et non. Kréature est un bon elfe qui doit servir la noble et prestigieuse lignée des Black. Que va dire sa pauvre maitresse? Kréature veut pas, veut pas, veut pas! Il doit rejoindre Maitresse Bellatrix…

Et il aurait continué comme cela si Harry ne lui avait pas dit de se taire. Ce que l'elfe fait immédiatement comme s'il s'étouffait après avoir reçu l'ordre d'Harry.

- Et bien nous n'avons plus aucun doute sur la légitimité que tu as, Harry. Félicitation, le testament de Sirius a parfaitement marché, dit Ténébris.

- En effet, dit Albus en regardant l'elfe qui continue de pleurer, mais silencieusement désormais. Maintenant, si tu veux bien, Harry.

Harry ordonne à Kreattur de travailler dans les cuisines de Poudlard, avec comme consigne de ne communiquer avec aucun humain et d'être toujours visible par les autres elfes qui ont l'ordre de le surveiller. Obligé d'obéir, Kréature disparait et Albus reprend:

- Que comptes-tu faire pour le QG ?

- Vous pouvez continuer à l'utiliser pour l'Ordre, dit-il dans l'indifférence totale. Tout ce que je demande, c'est que la maison au bord de la falaise soit ma propriété exclusive.

- Cela sera fait comme tu le demandes Harry, annonce le directeur en hochant la tête. Nous en avons donc fini avec cette partie, mais ce n'est pas fini. J'ai besoin de votre aide pour une affaire de la plus haute importance, les enfants.

- Qui est ? demande Ténébris en croisant les bras, suspicieuse.

- Convaincre un de mes anciens collègues de sortir de sa retraite. S'il y a bien une phrase que je dis chaque année, c'est : il nous manque encore un professeur !

Harry et Ténébris ne voient pas très bien en quoi ils sont utiles pour cette affaire, mais ne disent rien quand le Directeur se lève en laissant les Dursley sur le canapé, trop heureux de les voir partir.

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À l'extérieur de la maison, Albus rétrécit la valise de Harry pour la mettre dans sa poche, alors que la cage vide d'Hedwige disparait pour aller au terrier, avant de lui tendre son bras :

- Si vous voulez bien prendre mon bras pour transplanner, ainsi nous…

- Monsieur votre main ! s'exclame Harry en pointant l'autre bras.

- Ah oui. Un petit inconvénient cet été m'a fait perdre l'usage de cette main. C'est une excellente histoire que Ténébris meurt d'envie de connaitre, mais je lui ai expliquée que je préfère vous la raconter à tous les deux quand nous serons à Poudlard et après vous avoir révélé certaines choses.

- Cette condition est nouvelle, rajoute Ténébris en fronçant les sourcils

- Oui, tu sais que j'aime raconter les histoires et pour bien la comprendre, il faut que je vous relate plusieurs choses, mais pas ici et en son temps. Alors…

Albus tend de nouveau son bras non blessé que les jeunes prennent avant de disparaitre dans la nuit. Ils atterrissent sur la place d'un petit village, avec en son centre un monument aux morts et quelques bancs publics. Sans prendre de regarder plus en détaille les alentours, Albus s'avance d'un pas assuré vers une ruelle éclairer, tout en commençant à parler de Horace Slughorn, l'homme qui doit sortir de sa retraite pour qu'il redevienne professeur à l'école.

- D'accord Professeur, dit Harry prudemment, mais en quoi avez-vous besoin de notre aide?

- C'est une excellente question Harry. Vois-tu, Horace a un petit point faible, il aime s'entourer d'élèves brillants. Ta mère, Lily Evans, était notamment une de ses préférées.

- Donc, tu veux nous utiliser pour le faire revenir? demande Ténébris qui a compris le sous-entendu.

- Je veux lui faire comprendre tous les avantages qu'il aura en revenant à l'école. Pour lui, l'idée de passer du temps avec vous deux l'attirera plus que de l'hydromel. Il fera tout pour vous avoir dans sa poche.

- J'ai l'impression d'être un trophée et cela ne me plait pas, dit Harry en pinçant le nez.

- Tu n'es pas le seul, marmonne Ténébris

- Je comprends que vous soyez récalcitrants, mais Horace a une importance capitale pour la lutte contre Voldemort. Vous n'aurez absolument rien à faire, sauf vous mettre bien en évidence et son esprit fera le reste.

Ténébris se souvient d'avoir déjà entendu parler de ce professeur et maintenant qu'elle a entendu cette description peu flatteuse, elle sait déjà qu'elle ne va pas l'aimer. Mais à la place de le dire, elle préfère parler de quelque chose dont elle se souvient concernant ce personnage et de sa supposition.

- Si ce je me souviens bien de tout ce que j'ai entendu sur lui, Horace Slughorn est professeur de potion. Ça signifie que tu as décidé de placer Severus sur le poste de professeur de Défense contre les forces du mal, n'est-ce pas?

Harry s'arrête brutalement et espère qu'il a mal entendu les mots de Ténébris, mais à son plus grand désarroi, le directeur confirme les paroles de sa fille, provoquant un profond dégout en lui. Harry reprend la marche pour ne pas se faire distancer, tout en se disant que sa vie ne s'arrange pas. Rogue, professeur dans la matière dont il excelle le plus ! Il sait déjà qu'il va s'en mordre les doigts et que Rogue fera tout pour le ridiculiser, tout comme il le faisait en potion.

Pestant contre cette décision du directeur, Harry cogne le dos de Ténébris qui s'est arrêté avec son père, devant une petite maison saccagée. Harry ne s'excuse pas, car comme son amie, il est surpris de voir ainsi les lieux.

- Harry, sort ta baguette, tu as mon autorisation d'utiliser tous les sorts qui te viennent à l'esprit, annonce Dumbledore en faisant de même. Ténébris, prépare-toi à agir et à nous faire transplanner en urgence, Harry, Horace et moi si la situation devient trop critique.

Obéissant sans un mot, Ténébris et Harry suivent Albus dans la maison détruite, faisant attention à être le plus silencieux possible. Éclairant les alentours, les intrus rentrent dans une entrée dont le papier peint en bleu royal est déchiré à plusieurs endroits. D'un pas rapide, Albus ne s'attarde pas et va sur une parte à droite, rentrant dans un salon dévastait. Une pendule de grand-mère était fracassée au sol, à leurs pieds, tout comme un piano près d'une porte vitrée qui avait connu de meilleurs jours. Des débris d'un lustre arraché au plafond luisaient prêt de cousins éventré, laissant échapper des plumes sur le sol, déjà parsemer d'éclats de verres et de porcelaines. Le pire, c'était les murs, tous recouverts d'un liquide rouge et gluant sur le papier peint. Sans un mot, Albus se positionne au centre de la pièce et fixe intensément les canapés déchirés, dont surtout un fauteuil renversé, mais intact.

- Je n'aime pas cela, marmonne Ténébris qui imagine très bien le combat qu'il y a eu.

Mais la jeune fille ne s'attendait pas vraiment à détester la suite des évènements. Sans prévenir, son père enfonce sa baguette dans le fauteuil renversé qui pousse immédiatement un hurlement, avant de se transformer en homme, alors que le directeur sourire de toutes ses dents en disant :

- Bonsoir Horace.

En voyant, l'homme chauve, extraordinairement gras, se massait le ventre, tout en fusillant du regard son père, Ténébris sait que la première impression qu'elle avait en entendant son père parler de lui était la bonne : Ténébris ne l'aime pas. Encore plus quand une discussion commence entre les deux hommes, car Albus veut savoir ce qui s'est passé dans cette maison. Ce bonhomme a voulu leur faire croire qu'il a été attaqué par les Mangemorts pour qu'ils partent et le laisse tranquille, c'est la raison pour laquelle il a saccagé cette maison, empruntée à une famille Moldue partie en vacances. Il s'était dit que tout cela était une bonne idée pour décourager son père, tout en se plaignant d'avoir gaspillé du temps et du sang de dragon pour faire croire à l'attaque. Le directeur lui avoue que la mise en scène était très bien, mais que si les Mangemorts avaient vraiment attaqué, la marque des Ténèbres planerait au-dessus de la maison. Slughorn se tape le front en comprenant son erreur, tout en remettant de l'ordre dans la maison.

Une fois les choses rangées, le vieux professeur se rend enfin compte de la présence des deux adolescents et ne peut s'empêcher de s'exclamer de joie en voyant la cicatrice sur le front d'Harry et les iris rouges de Ténébris.

- Voici Harry Potter, annonce Dumbleodre en s'avançant pour faire les présentations alors que Slughorn a parfaitement compris qui se trouve en face de lui. Et à côté, ma fille, Ténébris. Les enfants, je vous présente un vieil ami et collègue, Horace Slughorn.

En la présentant, Ténébris a l'impression d'entendre une mise en garde dans sa voix, comme pour prévenir son ami de toute remarque qu'il pourrait faire. Pourtant, Slughorn n'a pas l'air d'être perturbé par ce ton car il les regarde tous les deux avec fascination, avant de se détourner et de regarder Dumbleodre d'un regard perçant.

- Je sais ce que tu essaies de faire et la réponse est non !

Commence alors une discussion entre eux, que les deux jeunes prennent soin d'écouter, alors qu'Albus essai de le convaincre de revenir. Albus met en avant la sécurité de l'école et ainsi, permettre à Slughorn d'arrêter de changer de demeure toutes les semaines, car les Mangemorts veulent le recruter depuis un an. Ténébris se dit qu'ils feraient mieux de partir et que son père trouve une autre solution, jusqu'à ce que ce dernier quitte la pièce pour aller aux toilettes. Désormais tout les trois seuls, Ténébris comprend enfin que c'était le plan de son père depuis le début de les laisser seuls, en voyant le regard d'avidité de Slughorn posait sur eux. Le pire, c'est qu'ils n'ont absolument besoin de ne rien faire, comme l'a dit son père ! Harry a fait tout le travail quand Slughorn a parlé de Lily pour signaler que c'était son élève préféré. Ténébris pensait que sa présence réduirait ce plan bancal à néant, mais pas du tout. Slughornt était autant intéressé par elle que par Harry, car être la fille du Seigneur des Ténèbres et celle, adoptive du sorcier le plus puissant de ce siècle, l'a plutôt motivé à lui poser des questions. Face à la désinvolture de l'ancien professeur des potions, Harry et Ténébris écoutent en silence l'homme qui continue de parler de toutes les personnes importantes qu'il avait eues comme élève et dont il est toujours en contact, recevant des cadeaux chaque semaine. Ténébris constate que l'ancien professeur est hautain, imbu de sa personne, persuadé que si tant de sorciers ont réussi, c'est grâce à lui, mais Harry soulève un point intéressant.

- Et ils arrivent à vous contacter alors que vous changez régulièrement de demeure depuis un an ?

Ténébris reconnait qu'il soulève un point essentiel, car si des hiboux ou des gens lambdas arrivent à le retrouver sans problème, alors pourquoi pas les Mangemorts ? Ténébris a très vite la réponse quand le visage de leurs vis-à-vis s'affaisse de dépit et qu'il bredouille :

- Non... Non... bien sûr que non... j'ai perdu contact avec eux tous... depuis un an... pas le choix... mais rejoindre Poudlard pour enseigner signifie qu'on a rejoint l'ordre du Phoenix et qu'on se ligue contre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcé-le-Nom.

- C'est faux, annonce Ténébris. Il y a plusieurs professeurs qui ne sont pas membres de l'ordre et qui ne prennent pas position.

Slughorn semble surpris par cette affirmation, mais il n'a pas le temps de dire plus, car c'est à ce moment-là qu'Albus revient, annonçant qu'ils partent, comprenant qu'il ne réussirait pas à convaincre son ancien collègue, mais en réalité, le tour était joué. La question innocente d'Harry avait rappelé à Slughorn tout ce qu'il a perdu à cause des Mangemorts et tout ce qu'il pourrait retrouver en retournant à Poudlard.

- J'accepte ! s'exclame le vieux professeur en sortant en vitesse de la maison alors qu'ils sont déjà dans la rue. J'accepte de revenir à l'école, mais je veux une augmentation.

Albus ne dit rien, souriant dans le noir, avant de faire les faire transplanner à nouveau.

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Cette fois, ils atterrissent devant le Terrier, provoquant un sourire sur le visage d'Harry et de Ténébris quand ils aperçoivent la maison bancale.

- Bien, ils nous attendent, mais avant cela, je dois vous parler seul à seul une dernière fois, annonce Dumbledore.

Il fait apparaitre une sphère de silence autour d'eux et commence :

- Tout s'est passé comme prévu et je vous félicite tous les deux d'avoir réussi à convaincre Horace de revenir.

- On ne l'a absolument pas fait exprès, marmonne Ténébris qui aurait préféré qu'il ne vienne pas à l'école.

Albus sourit devant l'air de sa fille, comprenant qu'Horace est particulier et difficile à apprécier.

- Je sais Téné, et vous avez pu constater mes dires. Horace, où devrais-je dire le professeur Slughorn, vous a lui-même parlé de ses élèves "chouchou", car il aime s'entourer de gens célèbres, puissants dans leurs domaines de prédilection. Il avait formé un Club à l'époque où se retrouvé la crème de la crème et je peux vous assurer qu'il fera désormais tout pour la recrée et que vous en fassiez partie. Vous serez alors le clou de sa collection : Harry Potter et Ténébris Dumbledore, les élus, comme on vous appelle désormais.

Les deux nommés font une grimace alors qu'ils ont l'impression que Slughorn est une araignée, tirant sa toile pour attiré différentes mouches, mais ils n'ont pas le temps de répliqué.

- Je ne vous dis pas cela pour que vous vous liguiez contre lui, mais pour que vous sachiez à quoi vous attendre et que vous lui donniez une chance. En attendant, je vous encourage vivement à révéler toute la vérité à Monsieur Weasley et Miss Granger.

Les deux ados sont surpris par ce changement brutal de sujet.

- J'aurais cru que tu nous aurais plutôt encouragés à garder tout cela secret, papa.

- Je comprends tes propos, Ténébris, mais vous ne devez pas vous couper des autres à cause de la prophétie. Nous sommes les seules à connaitre la prophétie dans son intégralité, même si certaines informations ont fuité dans la gazette du sorcier. Vos amis se sont montrés dignes de votre amitié et de votre confiance. Ce serait injuste de votre part si vous leur cachez la vérité. À ce titre, ils pourront vous aider et je suis persuadé qu'ils ne vous abandonneront pas. J'ajoute également que je vais vous donner des cours particuliers cette année.

Harry est surpris, mais motivé par l'idée que le Directeur les entraine. Après tout, malgré son âge, il reste le plus grand sorcier de sa génération. Ténébris est plus sceptique et se demande si cela n'a pas un lien avec sa main et son histoire. Mais elle ne dit rien et suit son père vers le Terrier, qui a terminé de parler avec eux. En s'approchant de l'entrée, on peut voir que la lumière est allumée et de l'extérieur, Ténébris distingue plusieurs silhouettes dans le salon. Quand le directeur frappe à la porte, c'est madame Weasley qui ouvre la porte en accueillant chaleureusement les trois invités. Une fois dans le salon, les deux adolescents découvrent que la quasi-totalité de l'Ordre est présente, provoquant leurs surprises.

- Surpris ? demande Rémus en s'approchant.

- Oui très, mais heureux de vous voir, répond Harry en le prenant dans ses bras.

Ils saluent tout le monde un par un, mais Harry revient à côté de Rémus dont les habits sont toujours miteux et il a des cernes sous ses yeux bien plus prononcés. Il se demande quand sera la prochaine pleine lune.

- Loin de moi l'idée de ne pas vouloir vous voir, annonce Ténébris prudemment, mais… pourquoi êtes-vous tous ici? C'est dangereux d'être tous regroupés dans un même lieu sans protection.

- Je ne te le fais pas dire, gamine. Vigilance constante ! dit Maugrey

- Alastor, je t'en prie, réprimande Albus. Je ne vous ai pas prévenus, mais Molly et Arthur ont accepté que le ministère et l'Ordre posent des barrières de protection et de sécurité pour votre séjour ici.

Harry et Ténébris ne s'étaient pas rendu compte que les Weasley devaient accepter des contraintes pour leur venue. Plus les sorts de protection sont puissants, plus la vie quotidienne peut être chamboulée comme par exemple ils ne peuvent pas sortir à n'importe quel moment et uniquement pour des choses importantes. En plus, dans les mesures fortes, il y a bien souvent le contrôle du courrier, contrainte dans leurs vies personnelles qu'ils ont dû accepter. Molly et Arthur ont fait beaucoup de concessions pour qu'ils soient présents. Le jeune couple les remercie timidement, mais avec beaucoup de sincérité dans la voix avant qu'Albus ne reprenne.

- Quant à notre présence ici, je n'étais pas sûr que Harry nous laisse le Square. Je ne voulais pas prendre de risques et j'ai réuni tout le monde ici pour vous faire plusieurs annonces.

Tous les regards se tournent vers lui, attendant avec impatience ce qu'il a à dire.

- Cela doit vraiment être hyper important, marmonne un des jumeaux près des escaliers.

- Fred ! gronde Molly. Un peu de respect, ce n'est pas parce que tu es majeur et que tu as rejoint l'Ordre que tu dois te comporter ainsi.

- Molly, ce n'est rien. Votre fils n'a pas tort, reprend le vieil homme en souriant. Comme je l'ai dit, le QG de l'Ordre reste au 12 square Grimmaurd.

Des sourires se forment sur les visages sauf de Maugrey (qui reste tel qu'il est) et Tonks que Harry trouve maussade. En regardant bien, Rémus jette souvent des coups d'œil vers la métamorphomage.

- L'autre annonce est la plus importe selon moi. Je souhaite que Harry et Ténébris prennent la direction de l'Ordre.

Il termine à peine cette phrase qu'une cacophonie se fait entendre, provoquant un brouhaha dans le salon.

- Dumbledore, vous n'y pensez pas! Ce ne sont que des enfants.

- Ils sont trop jeunes, Albus, vous ne pouvez pas…

- Ils sont mineurs! ce n'est pas leur rôle et….

- SILENCE, dit Albus d'une voix forte les faisant tous taire et porte son regard vers les deux concerné par la nouvelle.

Leurs regards expriment le choc face à l'annonce, car ils ne s'attendaient absolument pas à cette proclamation. Il aurait pu leur dire avant pour qu'ils s'y préparent !

- Oui, ce sont des enfants et encore mineurs, jusqu'à l'année prochaine. Mais vous oubliez tous un fait important. Ce sont des enfants qui ont mené un combat époustouflant il y a deux semaines contre Voldemort (frissons). Enfants qui l'ont combattu à plusieurs reprises. Dois-je d'ailleurs vous rappeler, tout ce qu'ils ont accompli, seuls? Sans notre aide? Des enfants qui ont vu, combattus et ont faits tout autant que vous, des adultes? Qui a innocenté Sirius? Qui a combattu un Basilic, un troll, des acromentules et bien d'autres choses?

Personne ne réplique, tous connaissent la réponse. Et pourtant, ce discours énerve incroyablement Ténébris, car c'est quasiment le même qu'elle a prononcé l'année dernière pour justifier leur place dans l'ordre pour Harry et elle, alors qu'il avait décrété qu'ils restaient des enfants et que leurs actes (aussi héroïques soient-ils) ne devaient pas être pris en compte. Son père a un sacré toupet d'utiliser ses mêmes arguments et une pointe d'irritation se créer à l'encontre des autres adultes. Certes, ils y avaient eu des protestations à l'instant où Albus a annoncé la nouvelle, mais ils sont tous silencieux, hochant pour certains la tête en signe d'affirmation aux mots du Directeur. Une fois de plus, Ténébris a la preuve que son père a beaucoup d'autorité sur les gens qui l'entourent, lui donnant à nouveau l'impression qu'ils sont tous des pions sur son échiquier.

- Oui, ils sont jeunes, mais on ne peut plus utiliser cette excuse pour les éloigner du danger. Car la guerre, elle, ne les ratera pas ni Voldemort. S'ils sont jeunes, je ne le suis plus. Je deviens vieux et c'est à la nouvelle génération de s'affirmer. Dorénavant et afin de les préparer, ils assisteront aux réunions de l'Ordre pendant l'été. Néanmoins, Harry et Ténébris doivent continuer à aller à l'école, ils ne pourront donc pas assister aux réunions. Cependant, je leur ferais un compte rendu détaillé de ce qui s'y passera pour qu'ils soient au courant de nos avancées et nous discuterons ensemble de la direction de l'Ordre sur ses missions et objectifs. Je vous réunirais d'ailleurs dans mon bureau toutes les deux semaines pour en discuter.

Si certains protestent malgré tout, comme madame Weasley et Rémus, seuls Harry et Ténébris savent vraiment pourquoi Albus fait cela : c'est dû à la prophétie. Il veut s'excuser pour son comportement en les impliquant plus dans l'Ordre, ce qu'ils n'ont pas arrêté de demander lors de leur 5 ème année. Pourtant, jamais ils n'auraient cru qu'il leur laisserait le droit de le «diriger» ! Le Directeur continuera d'avoir une grande emprise sur l'Ordre, mais leur laisser voix au chapitre, demander aux autres de les laisser prendre des décisions, quitte à les commander, c'est incroyable ! Mais ils ne sont pas au bout de leur surprise quand Albus reprend, se tournant vers Maugrey, Kingsley et Tonks :

- Par ailleurs, je voudrais que vous leur donniez tous les trois des cours de duels.

Cette annonce arrive à faire réagir Alastor qui regarde le directeur avec des yeux intéresser. Au moment où il ouvre la bouche, il est interrompu par le vieux sorcier :

- Grâce à mes souvenirs, vous avez tous vu le combat qu'ils ont mené. La première réaction que vous avez eue, c'est d'être surpris par leur talent. Ce qui est normal, mais vous avez très vite pointé des erreurs, des défauts dans leurs actions, tout comme moi. Harry et Ténébris se sont entrainés seuls, sans l'aide de personnes et ils ont même impliqué leurs amis et camarades. Mais désormais, ils ont besoin d'un véritable entrainement fait par des professionnels. Nous ne pouvons pas leur éviter d'être en danger, mais nous pouvons éviter qu'ils soient blessés en les préparant correctement.

Ténébris ne comprend plus rien. Elle croyait que c'était son père qui allait les entrainer ! Jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'il n'a pas dit cela. Il a dit qu'il allait leur donner des cours, mais n'a pas précisé lesquels, préférant jouer sur les mots. Alastor grogne, avant de jeter un coup d'œil à ses collègues. On a l'impression qu'ils ont une discussion entre eux par télépathie, comme Harry et Ténébris même si tout le monde sait qu'à part eux, c'est impossible. L'ancien auror se retourne à nouveau vers le directeur qui attend leur réponse, ainsi que tous les autres.

- Très bien, Albus, nous les entrainerons. Mais seulement quand nous serons à Poudlard et dans un lieu sécurisé.

- On peut utiliser la salle sur demande, dit Ténébris. C'est l'endroit le plus sûr et on ne sera pas dérangés, mais vous ferez comment pour venir à l'école ?

- Le ministre a décidé d'envoyer des aurors, dont nous trois, au château pour la sécurité, dit Tonks d'une voix sérieuse qui ne lui ressemble pas.

Les choses étant clairement définies et après qu'Albus en ait terminé avec ses annonces, une ambiance plus détendue s'installe et des conversations débutent jusqu'à ce que les premiers partent, dont Albus et Maugrey. Très vite, le reste de l'Ordre suit l'exemple (les jumeaux retournent à leurs magasins) et laisse les Weasley, Harry et Ténébris seuls.

- Harry, Ténébris, malgré les circonstances, Arthur et moi sommes ravis de vous avoir avec nous.

- Nous ne vous remercierons jamais assez Madame Weasley pour tout ce que vous faites pour nous, dit Ténébris avec un sourire.

- Voyons, les enfants, dit-elle en rougissant. Il se fait tard, montez-vous coucher. Vous connaissez le chemin, mais faites attention de ne réveiller personne. Hermione est arrivée dans l'après-midi, donc vous serez trois dans la chambre de Ginny, Ténébris.

Les deux ados suivent les consignes, en se rendant compte qu'il doit y avoir une bulle de silence sur tout le rez de chaussée pour que personne en haut ne les ait entendus. Avant de se quitter à l'étage, Harry prend la main de Ténébris et l'approche vers lui.

- Harry ? demande Ténébris surprise.

- Un bisou de bonne nuit, dit-il avant de déposer ses lèvres sur les siennes, s'en pouvoir s'empêcher de rougir à ses mots.

Ténébris lui répond immédiatement. Quand ils se lâchent, c'est ravi et épanoui qu'ils laissent l'autre partir, alors qu'Harry voit au loin sa chouette arrivait, comme si elle se doutait qu'il allait quitter Privet Drive.

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Le lendemain, tous sont heureux que Ténébris et Harry soient au Terrier, mais le Golden Quatror s'isole bien vite dans la chambre du roux. Les deux élus ont décidé de suivre le conseil du directeur et de poursuivre la promesse qu'ils se sont faite en leur révèlent tout : la prophétie, le testament de Sirius, Slughorn et la nomination de Rogue dans son nouveau poste, les entrainements particuliers avec Maugrey, Kingsley et Tonks, les cours qu'ils vont avoir avec le directeur et son objectif de faire d'eux les nouveaux leaders de l'Ordre en commençant par leurs participations aux réunions et comment ils vont faire pendant l'école. Hermione et Ron écoutent attentivement toutes ces informations, d'abord surpris puis inquiets pour leurs amis.

- Pourquoi ne pas nous avoir parlé de la prophétie? demande Hermione en essayant de cacher son ton de reproche.

C'est vrai que toutes ces annonces sont énormes, surtout l'idée que Ténébris et Harry vont commander des adultes. Mais savoir que cela fait des jours qu'ils savent pour la prophétie sans leur avoir dit, la blesse. C'est quand même pour ce bout de verre qu'ils ont risqué leurs vies !

- Désolé Hermione, dit Harry en baissant les yeux sur le parquet. On ne savait pas comment vous en parler, c'est tellement… énormément! Et puis…

- On avait également peur de votre réaction, poursuit Ténébris.

- Peur de quoi ? demande Ron

- Peur que vous pensiez que nous étions trop dangereux pour vous et que vous ne vouliez plus de nous, explique Harry.

Un silence tendu se crée à cette annonce jusqu'à ce qu'Hermione se place devant le couple, les mains sur les hanches et les fusille du regard, donnant l'impression à Harry et Ténébris d'être réprimandé par une mère.

- C'est une blague, j'espère? Jamais, on ne vous abandonnera ! Vous nous insultez ! Si on trouvait que vous étiez un danger pour nous, cela ferait longtemps que nous ne serions plus amis.

- Et puis, il faut rajouter que nous sommes déjà en danger en étant vos amis et cela depuis notre première année, continue tranquillement Ron. Nous savions dans quoi nous nous embarquions et nous avons eu des dizaines d'occasions de vous lâcher. On ne l'a jamais fait et cela n'arrivera jamais.

- Nous sommes le Golden Quatror de Gryffondor ! Vous nous aurez sur le dos jusqu'à la mort, vous allez devoir vous y faire. Le pire, c'est que j'ai vraiment l'impression que la promesse que nous nous sommes faite en première année ne pourra jamais être tenue.

Honte, c'est l'émotion que le couple ressent en entendant leurs amis. Ils ont honte d'eux même. Comment Ténébris et Harry n'ont pas compris cela ? Ils auraient dû savoir qu'ils pouvaient compter sur Ron et Hermione et que jamais ils ne les lâcheraient par peur ou facilité.

- Désolée, dit Ténébris en baissant la tête.

- Nous serons à vos côtés pour la suite, Prophétie ou pas, annonce Hermione en voyant qu'ils regrettent.

La jeune Gryffondor leur sourit et se rassoit, pendant que Ron prend la parole.

- Ce qui est dommage c'est qu'on ne participera pas à l'Ordre, car maman ne me laissera jamais participer aux réunions. Elle trouvera quelque chose, une excuse. Je suis même surpris qu'elle n'ait pas fait des pieds et des mains pour convaincre Dumbledore de revenir sur sa décision.

- Elle n'était pas très emballée par cette annonce, crois-moi, explique Ténébris. Cependant, je pense qu'avoir vu les souvenirs de papa sur notre affrontement lui a fait ouvrir les yeux sur le fait que cela serait très difficile de nous tuer. Surtout que techniquement, elle n'a aucun droit sur nous et ne peut pas nous obliger à faire quelque chose, comme Sirius l'a souligné quand on lui a demandé son avis sur l'AD.

Les trois amis regardent discrètement Harry pour s'assurer que le fait de parler de son parrain ne le dérange pas. Harry ne fait aucune remarque, même s'il ressent un pincement au cœur, mais ne dit rien. Il doit apprendre à parler de Sirius normalement, c'est ce qu'il aurait voulu. Pour revenir sur le sujet de base, Hermione ajoute, dépité :

- Et on ne participera pas non plus à vos entrainements. Être entrainés par des aurors et Dumbledore lui-même ! Vous allez apprendre tellement de choses!

- Je vous promets que nous vous dirons tout. On ne vous cachera plus rien. Que ce soit pour l'Ordre, les cours particuliers avec papa ou les entrainements.

Ils se sourient et discutent de sujet plus léger. Ainsi, ils apprennent par Ron que Bill Weasley et Fleur Delacour se sont fiancés, après cette rencontré il y a un an à Gringott's, alors que Fleur venait d'être accepté par la banque et que Bill voulait un poste pour rester prêt de sa famille pour être présent quand la guerre débuterait. Ils sont tombés amoureux, au grand dam de Mrs Weasley qui n'approuve pas vraiment ce mariage. Depuis l'annonce des fiançailles, elle fait tout pour convaincre son ainé que ce n'est pas une bonne idée, essayant de le faire tomber amoureux de Tonks, que madame Weasley préfère, ce qui ne marche pas. Fleur n'est pas non plus au gout de Ginny et Hermione qui ne la supportent pas, surtout que la Française passe plusieurs jours dans le Terrier pour apprendre à connaitre sa future belle famille et qu'elle a rejoint l'Ordre. Ron leur apprend également que Percy est toujours en froid avec la famille, il n'est pas venu leur présenter ses excuses et les ignores encore, n'acceptant pas qu'il est eu tort concernant sa famille, les Dumbledore et Harry. Enfin, la dernière nouvelle était la promotion du père du Roux qui avait désormais 10 personnes sous ses ordres pour arrêter les criminelles qui vendent des objets frauduleux.

Les jours passent et comme promis, Ténébris et Harry participent aux réunions, partant avec Madame Weasley au Square, le soir après le repas où ils rejoignent le reste du groupe. Au début, ils ne disent presque rien, préférant écouter et apprendre en observant, comprenant que l'Ordre fonctionne comme une assemblée. Tout le monde peut parler et dire ses idées quand les différents membres exposent leurs missions. Quand cela devient trop tendu, Albus réagit et calme les choses. En revanche, même si des idées sont émises, c'est très souvent Albus qui décide et tous obéissent. Au fil des jours, Harry et Ténébris participent plus activement en proposant des idées, notamment sur les missions pour convaincre des créatures magiques de s'allier à eux, après avoir appris la mort d'Igor Karkaroff, l'ancien directeur de Dumstrang, par les géants. Tout ce qui est en lien avec le ministère, ils laissent Albus prendre les devants, ne sachant pas tout sur la politique. Ce qui les surprend, c'est de voir à quel point, les adultes les écoutent et prennent en compte leurs avis, heureux de ne pas être que de simples figurants. Ils ont leurs mots à dire et sont parfois les seuls à débattre avec Albus ou Maugrey sur des stratégies. Même s'il faut le reconnaitre, Ron se débrouillerait dix fois mieux dans ce domaine. De temps en temps, Ténébris aperçoit une lueur d'admiration, tintée de respect dans le regard des grands, se rendant compte qu'elle n'avait jamais été présente avant. Est-ce qu'elle est apparue suite à leurs combats contre Voldemort ? Elle l'ignore, mais elle doit reconnaitre qu'elle est fière qu'ils les prennent au sérieux. La seule exception dans l'ordre c'est, comme elle pouvait s'y attendre, Severus. Il fait un point d'honneur à continuer de rabaisser Harry devant tout le monde et de le critiquer, mais il est bien le seul dans cette entreprise et souvent repris par Albus. Heureusement, les interactions entre ces deux-là sont minimes, car Severus ne participe pas à toutes les réunions. Les informations qu'il a suite à ses "missions" auprès des Mangemorts sont directement rapportées au Directeur en privé, ce qui permet à Rogue de recevoir ses consignes uniquement d'Albus. Le père de Ténébris là sans doute fait exprès, voulant éviter qu'Harry donne des ordres à son professeur et ainsi éviter tout problème.

Comme convenu, Harry et Ténébris racontent tout à Hermione et Ron qui leur proposent également des idées ou des arguments pour leurs prochaines réunions sur les différents sujets abordés. Puis arrive enfin le jour de l'anniversaire de Harry, ainsi que les résultats des B.U.S.E. En se levant ce jour-là, Harry et Ron descendent de leur chambre, sans motivation, et se dirigent vers la salle à manger pour prendre leur petit déjeuner. Harry sait que son anniversaire sera fêté le soir et il a demandé à ce que la journée soit normale, préférant se concentrer sur l'arrivée des lettres de Poudlard et des conséquences qu'elles ont sur son avenir après l'école. Les filles sont déjà en bas, avec les missives, qui viennent d'arriver alors que Madame Weasley prépare le petit déjeuner dans la cuisine. Elles ne les ont pas encore ouvertes pour le faire en même temps que les garçons, laissant de côté 4 autres lettres venant de l'école.

- Salut, Ron, salut, Harry, joyeux anniversaire, disent les filles en cœur en faisant un sourire crispé.

Hermione serre Harry dans ses bras et Ténébris l'embrasse sur la bouche. Tout l'Ordre est au courant de leur relation et ils font tous comme si cela n'avait pas d'importance, mais Harry et Ténébris remarquent malgré tout les sourires s'affichaient souvent, autant venant de Hermione et Ron (qui ont très bien pris la nouvelle), que d'Albus et tous les autres adultes. Après ce moment intime, Ténébris tend la lettre à Harry et ils les ouvrent tous les quatre en même temps et après plusieurs secondes de silences, des exclamations fusent.

Hermione a eu "Optimal" partout sauf à la DCFM où elle a Effort exceptionnel. Ron a Effort exceptionnel partout sauf en histoire de la magie, divination et astronomie où il a respectivement désolant, Troll et acceptable, mais cela ne l'inquiète pas pour ces matières, bien trop heureux de ses résultats pour toutes les autres. Ténébris a Optimal partout sauf en histoire de la magie, mais c'est normal puisqu'elle n'a pas fini l'examen. Enfin, Harry a comme elle sauf pour les potions et les Runes où il n'a qu'un Effort exceptionnel. Le Gryffondor se demande soudainement s'il pourra quand même suivre les cours de Potion maintenant que Rogue n'est plus l'enseignant et ainsi poursuivre son projet de devenir Auror. Il se fusille de ne pas avoir posé la question à Slughorn, mais ce n'était pas le plus important à ce moment-là. Ron vient d'aller chercher sa mère pour qu'elle apprenne leurs résultats et elle les prend chacun leurs tours dans ses bras, heureuse de leurs résultats, ne disputant pas son fils concernant ses trois plus mauvaises notes.

- C'est magnifique les enfants ! Félicitations, cela mérite bien un petit déjeuner de champion. Je suis sûr que vous avez hâte de le dire à tout le monde quand ils seront là ce soir pour l'anniversaire d'Harry.

S'installant à la table du petit déjeuner, ils ouvrent la 2ème lettre qu'ils ont reçue. Cette dernière détaille la liste de leur fourniture, mais une surprise attend Harry. Au moment où il prend en main la deuxième lettre, il s'aperçoit qu'elle est plus lourde qu'à l'ordinaire et en l'ouvrant, il voit l'insigne de capitaine de l'équipe de Quidditch qu'il sort, voulant être sûr qu'il ne rêve pas.

- C'est génial, s'exclame de joie Ténébris en voyant l'insigne de son petit ami. On va remporter la coupe cette année encore, mon capitaine.

Elle se met au garde-à-vous et tout le monde rigole sur cette mise en scène, avant qu'Harry soit de nouveau félicité. Madame Weasley annonce qu'ils iront chercher leurs fournitures scolaires dès que monsieur Weasley sera disponible, refusant d'aller au chemin de traverse sans lui.

Le reste de la journée se passe tranquillement, passant leurs après-midi à jouer au Quidditch avec Ginny, Bill, Charlie et les jumeaux qui sont venus tôt avant la soirée. Quand le soir arrive, Fleur, Rémus et Tonks arrivent et madame Weasley s'est vraiment pliée en quatre pour faire de cette soirée le meilleur anniversaire de Harry, même si ce dernier ne peut s'empêcher de ressentir de la tristesse de savoir que Sirius ne sera plus jamais présent pour fêter son anniversaire. Sachant qu'Harry serait sans doute triste, Molly Weasley a donc mis un point d'honneur à faire de cette fête, la plus géniale qu'il ait eue. Ayant tout installé dehors, les convives s'installent sur les chaises, peu importe l'ordre, et tout est succulent, mais le meilleur moment, c'est le dessert en forme de Vif d'or géant que madame Weasley a passé l'après-midi a préparé. Après le repas, Harry ouvre les cadeaux qu'on lui a offerts : des farces et attrapes, des bonbons et gourmandises, des livres (des tas sur les défenses et l'attaque) et des vêtements.

Cependant, son meilleur cadeau, il le reçoit quand Ténébris l'emmène loin de la maison, après le repas. Elle lui prend la main et la laisse le guider pour aller s'assoir sur les racines d'un immense chêne près de la propriété des Weasley. Ténébris se tourne vers lui et murmure doucement :

- Au début, je voulais t'offrir un objet, quelque chose que tu pourrais toujours avoir sur toi, qui te protégera ou quand tu le vois, tu penses à moi. Et puis, je me suis rendu compte que j'ai le temps pour cela. Je veux t'offrir quelque chose d'unique pour ton premier anniversaire en couple. Quelque chose que tu devras te rappeler pour ne jamais l'oublier, alors j'espère que cela te plaira.

Elle fait un mouvement complexe du poignet, tout en disant une formule qu'Harry ne connait pas. Tout devient noir autour d'eux quand il voit d'un coup des formes lumineuses apparaitre. Ce sont des images de personnes...Des personnes qu'il chérit plus que tout.

La première forme est immense avec sa lumière, quand elle avance vers lui, Harry reconnait Hagrid qui porte un bébé dans les bras et comprend qu'il s'agit de lui en voyant une cicatrice en forme d'éclair sur le front du nourrisson. Le demi-géant passe près d'eux sans parler. Ensuite vient Ron lors de sa première rencontre avec lui dans le train! Il le voit rire et lui sourire en lui parlant du monde magique puis apparait Hermione qui parle du crapaud de Neville. Le balafré comprend que Ténébris lui fait revivre les scènes les plus importantes de sa vie. Les rencontres qui ont changé son destin. Il se cale mieux sur le tronc et serre Ténébris contre lui. Ensemble, ils regardent le défilé de sa vie en silence qui se poursuit avec la rencontre de Ténébris, suivie d'Albus, des jumeaux, Monsieur et Madame Weasley, Ginny, et tellement d'autres…

Harry sent une larme couler quand Sirius apparait en Homme puis en chien, sautant autour de lui comme quand il le faisait pour de vrai. Ténébris a vraiment bien fait les choses, il doit le reconnaitre. Quand les formes lumineuses disparaissent, le noir reste et c'est dans cette obscurité totale que Ténébris lui dit pour la première fois les mots qui scellent leur relation :

- Je t'aime Harry James Potter.

Avant de déposer ses lèvres sur les siennes, lui promettant de vivre bien d'autre anniversaire ensemble. Harry la prend dans ses bras, alors qu'il sent une vague de joie l'envahir. Il ne voudrait être nulle part ailleurs et pendant un instant, il n'y a pas de guerre, pas de morts, de plan ou de mission... seulement Ténébris et lui, amoureux et ensemble comme un soir, il y a maintenant 5 ans, lors de leur première année, au sommet de la tour d'astronomie. Désormais, ce moment lui permettra de réaliser son Patronus dans toute sa splendeur, le rendant bien plus puissant.