Bonjour à tout le monde ! C'est un vrai plaisir de vous retrouver ici. Pour rappel, ceci est une traduction. Il s'agit de la deuxième partie d'une série de fanfictions, écrite par MarauderLover7. Si vous n'avez pas lu la première partie, vous la trouverez sur ma page, sous le titre 'Innocent'. Pour les autres, je vous souhaite une très bonne lecture ! N'hésitez surtout pas à commenter pour me dire ce que vous en pensez, pour partager vos hypothèses, vos questions, pour me rappeler à l'ordre s'il y a des fautes aussi ! A très vite !


« Par rapport à la transformation en Animagus, comment je saurais si j'ai la bonne incantation ? »

Sirius, qui s'endormait sur un fauteuil dans la bibliothèque, renifla et se redressa, essayant de prétendre qu'il était tout le temps resté éveillé. Il bailla largement et reçut en réponse un ricanement, puis un bruissement de papiers impatient.

« Tu te transformeras. » murmura-t-il, en forçant ses yeux à s'ouvrir.

La seule chose qui se trouvait dans son champ de vision était une grande armoire, mais une lumière rosée et chaude lui parvenait de la fenêtre. Le soleil était en train de se lever.

« Ça n'aide pas beaucoup. » dit Harry, depuis le sol où il était pelotonné avec son morceau de parchemin usé – Sirius pensa qu'il ferait mieux de réécrire les parties qu'il voulait garder – et plusieurs autres gros livres, dont le livre-coffre que Dora lui avait offert à Noël.

« Quoi ? » demanda Sirius en se frottant le visage.

Harry ricana à nouveau et Sirius sentit une effluve d'encre, venant sûrement de l'encrier de Harry sur le tapis, mais aussi l'odeur extrêmement alléchante de bacon. Le petit-déjeuner n'était visiblement pas loin.

« Ah, désolé. Qu'est-ce que tu as ? »

Harry se leva et se percha sur l'accoudoir du fauteuil pendant trois secondes. Ensuite, il se laissa glisser, jusqu'à se retrouver blotti entre Sirius et l'accoudoir. Sirius s'écarta autant qu'il pouvait, mais Harry était quand même à moitié assis sur lui, alors il se contenta de replacer ses bras de la façon la plus confortable possible et jeta un œil au parchemin que Harry lui avait donné.

Ma fourrure est aussi sombre que la nuit mais (quelque chose à propos de la lune ?). J'aime faire parti de mon clan et heureux ou tristes, nous partageons nos humeurs. Je suis le loup, né du cerf et de la biche.

Sirius ne l'avait pas vu depuis longtemps et était impressionné par les progrès de Harry. Il le relut plusieurs fois, rassemblant des idées – repensant surtout à ce qui avait marché pour lui, James et Peter quand ils avaient créé leurs incantations. La lune était un élément adéquat à citer dans un sort qui impliquait un loup et Sirius passa un moment à se demander si Harry avait trouvé ça tout seul ou si Remus l'avait aidé. Il penchait plutôt vers la dernière possibilité.

« Je ne sais pas quoi faire à propos de cette histoire de lune. » dit lentement Sirius, en réfléchissant.

Il chatouilla l'oreille de Harry avec la plume, Harry se crispa et manqua de tomber du fauteuil en essayant de lui échapper. Sirius cessa alors, avant que Harry n'en arrive à des mesures aussi extrêmes. Harry observa la plume avec méfiance, mais se réinstalla.

« J'aime bien la partie sur le clan, mais il faut la réécrire … Peut-être quelque chose à propos d'une famille adoptive … Je veux dire, on est une famille- »

De ça, Sirius n'avait aucun doute et il pensait que Harry non plus.

« -mais on est juste liés par le sang de manière lointaine, et toi et Lunard n'êtes même pas liés du tout- »

« Mon clan m'a adopté ? » suggéra Harry.

« On s'est tous un peu adopté les uns les autres, dit Sirius en se souriant à lui-même, très conscient du collier qui pendait autour de son cou. Peut-être 'mon clan a été choisi, ils sont miens et je suis à eux' ? »

« Mon clan a été choisi avec soin, corrigea Harry, pensif. Autrement – si ça ne tenait qu'à lui – M. Malefoy en ferait parti, tout comme à peu près toutes les personnes 'de bonne volonté' de Grande-Bretagne. »

Il frissonna et Sirius ricana, mais se força à se concentrer.

« Et heureux et triste, ça marche bien, dit-il. Mais il doit y avoir une meilleure façon de le dire … une façon plus canine. »

Lui et Harry plongèrent dans un silence concentré. Sirius pensait à Patmol et à ce qu'il faisait quand il était heureux et Harry l'utilisait probablement aussi comme référence, puisque Harry n'avait jamais vu Remus en tant que Lunard.

« Secouer la queue, dirent-ils à l'unisson. Hé ! »

Harry sauta du fauteuil et commença à écrire ça, au moment exact où Remus pénétra dans la bibliothèque – apparemment le petit-déjeuner n'était pas encore prêt. Le nouvel arrivant éclata de rire.

« Lunard. » dit Harry en faisant un signe dans la direction de Remus, mais ses yeux ne quittèrent pas son parchemin.

« Harry. » dit Remus sur un ton étrange.

Comme d'habitude, il était neutre, mais il y avait aussi une sorte de réprimande amusée dans sa voix. C'était un ton que Sirius l'avait beaucoup entendu utilisé, mais il ne l'avait entendu qu'une fois ou deux dirigé vers Harry. Sirius jeta un œil à Harry. Ses épaules frêles tremblaient à cause de son rire et il refusait de relever les yeux.

« Qu'est-ce que tu as fait ? » demanda Sirius, en se sentant un peu mis de côté.

Harry se contenta de le regarder et de sourire un peu plus à chaque seconde. Remus soupira.

« Accio Miroir de Sirius Black. » dit-il en agitant sa baguette.

Un instant plus tard, le miroir de Sirius apparut dans la pièce et Remus l'attrapa avant de le lui donner. Sirius baissa les yeux dessus et éclata de rire. Harry – quand Sirius dormait sûrement – avait fait rejoindre les sourcils de Sirius, lui avait dessiné une cicatrice en forme d'éclair, des moustaches de chat et une moustache très bouclée.

Sirius posa le miroir et s'adossa au fauteuil, satisfait.

« Je suis superbe. » déclara Sirius.

Harry et Remus semblèrent surpris qu'il laisse son maquillage sur son visage.

« Je trouve aussi que c'est mieux. » dit Remus en riant.

« Pourquoi tu ne l'enlèves pas ? » demanda Harry.

« Je pourrais … dit Sirius. Mais je préfère montrer à Kreattur ce que tu as fait à son pauvre Maître fatigué- »

« Saponum ! » s'écria Harry, l'air paniqué.

Sirius esquiva et un jet de bulles de savon passa au-dessus de sa tête et éclata sur le mur derrière lui.

« Assis, Patmol ! »

« Attaquer un Auror est un délit, chantonna Sirius, en évitant un autre sort de récurage. Et encore ! »

Il claqua la langue.

« Qu'est-ce que dirait ta mère- »

« Elle lancerait sûrement un autre sort pour aider son fils. » indiqua Remus.

Celui-ci restait loin du combat. Harry essaya ensuite un jet d'eau et il aurait réussi à atteindre Sirius en plein visage s'il n'avait pas trébuché sur un tas de livres. Il frappa le dos de sa tête à la place.

« Kreattur ! cria Sirius en courant vers la porte. Kreattur, regarde ce que Harry m'a fait ! »

« Ignore-le ! hurla Harry en courant après Sirius. Kreattur, reste où tu es ! »

Sirius ne pouvait qu'imaginer le dilemme auquel Kreattur était confronté dans la cuisine, débattant avec lui-même sans savoir s'il devait rester là-bas ou venir voir.

« Pedis Offensio. » dit Harry.

Et Sirius fut soulagé qu'il ait attendu qu'ils aient atteint le pallier. Ça aurait pu être dangereux en haut des escaliers.

Sirius tomba avec un cri et Harry s'empressa de s'asseoir sur lui, commençant à lui nettoyer le visage avec des jets d'eau. Sirius cracha et se transforma en Patmol – Harry aurait du anticiper cela, mais il ne le fit pas – et donc Patmol fut capable de s'extirper – doucement – et d'attraper le coin de la capuche de son pull d'uniforme.

Harry, bien sûr, essaya de le faire lâcher et avait réussi à sortir un bras et à perdre la tête dans les plis de son pull de laine bleue, quand Kreattur fit son apparition au bas des escaliers, les mains sur ses hanches squelettiques. Patmol s'immobilisa immédiatement et tenta de lancer un sourire à Kreattur – il devait avoir l'air stupide, sachant qu'il était transformé en chien et avait la gueule pleine du pull de laine. Harry s'arrêta également de lutter, bien que Sirius n'était pas sûr de savoir s'il avait abandonné ou s'il avait senti la présence de Kreattur.

Kreattur jeta un œil à Patmol, qui dégoulinait d'eau pleine d'encre sur tout le tapis, et à Harry qui était suspendu par le pull à la gueule de Patmol et le regardait à travers le col, les lunettes de travers.

Les yeux de Kreattur se plissèrent et Patmol ouvrit la bouche. Harry tomba au sol en grognant et sa tête réapparut par le col de son pull. Patmol agita la queue et lécha franchement le visage de Harry – déclenchant un rire dégoûté et un tirage d'oreille – avant de se retransformer.

Ils observèrent tous deux Kreattur, l'air sûrement plutôt coupable. Kreattur se contenta de soupirer, comme s'il ne s'attendait à rien d'autre – Sirius supposa que c'était sûrement le cas, vu qu'il vivait avec eux depuis plus de deux ans maintenant.

« Le petit-déjeuner est prêt. » dit-il.

Après cela, la matinée continua normalement. Remus aida un peu Harry avec des révisions de dernière minute pour un contrôle d'orthographe qu'il avait ce jour-là à l'école – Sirius se demanda brièvement si Harry aurait du travailler sur ça plutôt que sur son incantation d'Animagus, avant de décider que savoir se transformer en loup lui serait sûrement plus utile sur le long terme que de savoir épeler 'scintillant'. Sirius fit apparaître son miroir et retira le reste de l'encre de son visage au-dessus de l'évier de la cuisine – même si ça l'amusait beaucoup, il ne pensait pas que ce serait bien reçu au Ministère – et Kreattur devenait fou, à essayer de les faire manger.

Dora arriva par la Cheminée, l'air fatigué – elle revenait d'un cours de nuit – et elle accepta une assiette d'œuf et de bacon de la part de Kreattur, qu'elle dévora dans le même temps qu'il fallut à Harry pour courir à l'étage, aller chercher son sac à dos, avant de transplaner de nouveau à l'étage pour récupérer ses chaussures. Ted et Andy étaient sûrement tous les deux au travail et même pour survivre, Dora était incapable de cuisiner, alors elle venait régulièrement au Square Grimmaurd ou chez Remus le matin si elle voulait autre chose que des tartines ou des céréales pour déjeuner.

« Prêt. » dit Harry, en sautant sur place en essayant de mettre ses baskets, sans défaire ses lacets.

Lorsqu'il fut enfin immobile – ou suffisamment immobile – Sirius lui tapota sur la tête pour changer légèrement son apparence. Bien qu'ils n'étaient plus en fuite, Sirius n'était pas sûr de ce que les moldus savaient de Harry Potter, autre qu'il avait été kidnappé voilà un peu plus de deux ans. Les cheveux de Harry avaient pris une teinte châtain clair, étaient un peu plus plat et ses yeux étaient désormais bleus. Sirius répéta les mêmes sorts sur lui.

« Tu as tout ? » demanda Sirius.

Harry acquiesça, balançant son sac sur son épaule et se dirigeant vers les escaliers.

« Tu viens ? » demanda-t-il à Dora.

La maison de Ted et Andy ne se trouvait qu'à quelques pas de l'école de Harry.

« Je pense que je vais transplaner, dit-elle en baillant. Directement dans mon lit, je pense. »

Elle bailla encore, embrassa Remus, avant de se hâter derrière Harry, ses cheveux bleu nuit.

« Merci pour le petit-déjeuner, Kreattur. »

Kreattur s'inclina, avant de continuer à nettoyer la table.

« Bonne chance. » dit Sirius à Remus, qui sourit largement, essuya ses mains sur sa robe et se dirigea vers la Cheminée.

« Poudlard ! » lança-t-il nerveusement avant de disparaître dans les flammes.

Sirius monta à l'étage après les deux autres, avant de secouer la tête.

« Baguette, Harry. » dit-il.

L'objet en question dépassait de la poche du short d'uniforme de Harry.

« Oups, dit Harry en se retournant. Désolé. »

Il passa près de Dora puis de Sirius et posa sa baguette sur la table de la cuisine. Kreattur lui fourra dans les mains son panier-repas, qu'il avait oublié.

« Merci ! Salut Kreattur. » dit-il, en laissant Sirius le pousser vers l'étage supérieur, puis dans l'entrée et finalement vers la rue.

Sirius prit un peu plus de temps pour sortir sa moto sous le soleil chaud du mois de juin, depuis le garage intérieur que lui et Harry avaient installé dans l'ancien bureau de son père en janvier dernier.

Dora bailla et les salua tous les deux avant de disparaître rapidement. Sirius manœuvra prudemment sa moto en bas des marches, là où Harry l'attendait impatiemment, épelant des mots à voix basse.


C'était une matinée agréable pour une promenade, pensait Remus, tout en marchant le long de la route entre Pré-au-Lard et l'école. Le soleil était déjà levé, mais il ne faisait pas encore trop chaud et tout était très vert. Hagrid l'attendait devant le portail. Dumbledore l'avait probablement envoyé.

« Bonjour. » dit-il en souriant largement à Remus derrière sa barbe épaisse, tout en déverrouillant les portes.

« Bonjour Hagrid, dit Remus avec un sourire. J'espère que je n'ai pas interrompu ton petit-déjeuner- »

« 'mangé tôt. » répondit Hagrid en agitant une large main.

Il recula pour laisser Remus entrer, puis lui tapota l'épaule. Remus se prépara, mais vacilla quand même un peu sous la puissance du geste.

« Plein de choses à faire aujourd'hui, avec Touffu qui déménage et tout ça. »

Remus sourit poliment. Il n'était pas tellement sûr de savoir qui ou ce qu'était Touffu, mais il était certain que Touffu n'était pas aussi amical et doux que son nom le suggérait. Il était encore plus sûr que, malgré son intérêt pour les créatures magiques, il ne voulait sans doute pas rencontrer celui-là. Hagrid sortit de son manteau une montre de poche qui faisait la taille d'une horloge murale et il recula.

« Je ferais mieux d'y aller … Bonne chance ! »

« Merci Hagrid. » répondit Remus.

Il aurait bien voulu, pour la millionième fois, que tout le monde arrête de lui souhaiter bonne chance. Il appréciait le geste, mais cela le rendait très nerveux. Hagrid se dirigea vers la forêt, tout en sifflant pour appeler Crockdur. Celui-ci, qui était assis sur les marches de la cabane de Hagrid, trotta vers lui et se mit à marcher à ses côtés.

Remus poursuivit son ascension vers le château. La majorité de ses habitants était encore au petit-déjeuner. Il pouvait les apercevoir à travers les grandes fenêtres qui donnaient sur le parc, bien qu'il suspectait qu'un bon nombre de septièmes années soient encore dans leurs salles communes ou à la bibliothèque, bachotant pour leur A.S.P.I.C. Quelques élèves étaient visibles ça et là. Un groupe de petits enfants – sûrement des premières ou des deuxièmes années – lançaient des pierres sur le Saule Cogneur. Deux élèves plus âgés étaient assis très proches l'un de l'autre près du lac et une autre paire d'étudiants – plus jeunes – regardaient le Saule Cogneur à une distance prudente.

« Tu crois qu'ils vont trouver le passage ? » demanda une voix.

La voix était désagréablement familière et Remus ralentit pour observer la personne qui parlait. La fille était assise, alors il était difficile de distinguer sa taille, mais elle arborait des cheveux très blonds et se tenait très droite. Elle mangeait un morceau de bacon et parlait à un garçon plus jeune, plus mince, avec des cheveux bruns. Ils portaient tous deux des robes de Poufsouffle.

Remus reconnut d'abord le garçon. C'était Silverear, du camp des loups-garous. La fille avait remarqué qu'il les regardait et le regard méprisant qu'elle lui adressa l'aida à se souvenir et étant donné que Silverear était à ses côtés, Remus sut qu'il ne pouvait s'agir que de Greentooth. Il savait qu'ils avaient commencé Poudlard – Dumbledore l'avait d'ailleurs consulté sur le sujet – mais il n'y avait pas repensé depuis.

« Lupin. » dit-elle sur un ton neutre.

Sa voix, qui était plus légère et agréable lorsqu'elle parlait à Silverear, avait retrouvé son habituel ton agacé. Remus n'en croyait pas non plus ses yeux de la propreté de son apparence. Au camp, ses cheveux étaient toujours emmêlés et bruns à cause de la poussière, elle portait alors des ongles longs et abîmés, ainsi que des vêtements froissés. Aujourd'hui, elle portait une robe propre et nette et des cheveux propres et relevés en une queue de cheval soignée. Elle était presque méconnaissable. Les cheveux de Silverear étaient un peu plus clairs, mais c'était la seule différence. Il avait toujours réussi à maintenir une hygiène raisonnable.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »

« Je suis venu voir le directeur, dit-il en approchant doucement. Et vous deux … Vous êtes presque à la fin de votre première année, je suppose ? »

Silverear jeta un œil à Greentooth, qui avait croisé les bras et levé le nez. Silverear acquiesça.

« Ça se passe bien ? »

Silverear acquiesça rapidement à nouveau et Remus ne put s'empêcher de sourire.

« Je suppose, répondit Greentooth, après un moment. Bien sûr, être éduqué par Père et les autres aurait été préférable- »

Ses yeux prirent un air maussade pendant un court instant, avant d'étinceler de colère.

« -mais après ce qui s'est passé l'année dernière, ce n'était pas une option. »

Elle renifla et Silverear prit un air sinistre, mais pas attristé.

Intéressant, pensa Remus en les regardant tous les deux.

« Et bien, dit-il alors. Je vous laisse continuer. Bonne chance pour les examens. »

« Merci. » répondit doucement Silverear.

Greentooth lui envoya un regard pour le faire taire instantanément, avant de tourner le regard le plus menaçant possible vers Remus, qui se tourna et reprit son chemin vers le château.

Remus ne savait pas si Dumbledore l'avait vu arriver à travers les fenêtres de la Grande Salle ou s'il avait juste su, comme à son étrange habitude, mais il attendait déjà dans le hall d'entrée lorsque Remus passa les grandes portes. Ils se dirigèrent ensemble vers le bureau de Dumbledore, échangeant des plaisanteries – Dumbledore demanda comment allaient Sirius et Harry, comment s'était passé la dernière pleine lune et Remus, en retour, demanda des nouvelles de l'école, ainsi que de Greentooth et Silverear, bien que Dumbledore les connaissait en tant que Sarah et Ethan.

« Bien. Puis-je espérer que votre présence ici aujourd'hui indique une réponse positive à la proposition que je vous ai faite par hibou ? » demanda Dumbledore, lorsqu'ils furent installés dans son bureau.

« La troisième fois est la bonne, répondit Remus, amusé, en faisant rayonner le sourire de Dumbledore. Si vous voulez de moi, bien sûr. »

« Bien sûr, répondit Dumbledore avec chaleur. Des aménagements peuvent facilement être organisés pour les moments où vous serez malade – Sarah et Ethan occupent actuellement la Cabane Hurlante, alors vous pourriez toujours les rejoindre- »

« Non merci, dit Remus. Soit je quitterais complètement l'école, soit je prendrais la potion Tue-Loup et je passerais la nuit dans mon bureau. »

Dumbledore inclina la tête.

« Je vous laisserais choisir la méthode qui vous ira le mieux, dit-il. Nous pourrons vous aider pour l'une ou l'autre, j'en suis sûr. Tout ce que je demande, c'est que vous me teniez informé si vous changez d'organisation. Certaines personnes – parents et élèves – seront peut-être mal à l'aise, étant donné votre aveu au procès de Sirius, mais je devrais être capable de les contenir, tant que je sais exactement où vous vous trouverez. »

Dumbledore soupira.

« Pardon pour l'intrusion, parce que je sais que vous n'avez jamais été à l'aise à l'idée de parler de votre condition- »

« Ne vous excusez pas, dit Remus. Ce n'est pas une demande exagérée, loin de là. »

« Merci. »

« Je dois quand même demander, monsieur. Pourquoi moi ? Pourquoi signer pour tous ces embêtements quand vous pourriez juste avoir Bean ou Rattler, ou simplement garder Davey en post- »

« Ni Sturgis, ni Thomas n'était prêt à abandonner leur travail pour un an, dit Dumbledore. Quirinus était un autre candidat potentiel, mais quand je lui ai parlé ce matin, il semblait distrait. Il a dit qu'il avait un autre projet sur le feu et qu'il allait être occupé par cela pendant encore un moment. »

Dumbledore sourit de manière affectueuse.

« Il a dit qu'enseigner était important, mais qu'il avait d'autres priorités. Quant à Davey, sa vue se dégrade. Bien qu'il pourrait toujours enseigner la théorie, il a du mal à rédiger les écrits et rencontre aussi des difficultés pour ce qui est de la pratique. »

« Il ne reste donc plus que moi. » dit Remus avec ironie.

« Vous êtes loin d'être un dernier choix, Remus, dit patiemment Dumbledore. Comme vous l'avez dit plus tôt, ce n'est pas la première fois que je vous approche. »

« Non. » confirma Remus.

« Alors vous prenez le poste ? » demanda Dumbledore.

Remus hésita et étrangement, se mit à penser à James.

C'est le risque qui rend les choses amusantes, pensa-t-il avec un sourire.

« Bien sûr, dit-il. Où est-ce que je signe ? »


« Oh, c'est génial ! » dit Dora, en sautillant près de Remus.

Elle portait les bottes d'équilibre qu'elle avait reçu pour Noël. Autrement, Remus ne pensait pas qu'elle aurait osé sautiller, par crainte de trébucher. Elle et Remus évitèrent deux apprentis, ainsi que l'Auror Dawlish, et continuèrent de parcourir le couloir.

« Tu l'as déjà dit à Sirius ? »

« Je ne l'ai pas encore vu. Ni Harry. » ajouta-t-il avec un grand sourire, anticipant sa prochaine question.

Il attrapa sa main et elle serra la sienne, tout en lui souriant.

« Je pensais qu'on aurait pu passer par le box de Sirius, pour voir s'il veut venir déjeuner avec nous. »

« Non. » répondit Dora.

Remus tourna les yeux vers elle, surpris.

« Pourquoi pas ? » demanda-t-il.

« Il n'y est pas. »

« Il a dit qu'il serait là toute la journée, contra Remus en fronçant les sourcils. Il s'est passé quelque chose ? Est-ce que Harry- »

« Il est parti prendre un café avec McKinnon, il y a une demi-heure à peu près. » dit Dora en haussant les épaules.

Remus arqua un sourcil.

« Vraiment ? dit-il avec un sourire narquois. C'est nouveau ? »

Dora haussa à nouveau les épaules.

« Ils le font tout le temps. » dit-elle en restant impassible.

Remus arrêta de marcher et Dora l'observa, ses cheveux prenant une teinte orange, perplexe.

« Il ne m'a jamais rien dit à propos de ça. » dit-il.

C'était maintenant au tour de Dora de sourire d'un air narquois.

« Il ne voulait sans doute pas ? »

« Il a toujours adoré se vanter de ses rencards pourtant. » dit Remus, les sourcils froncés.

« Je ne crois pas que ce soit un rencard. » dit Dora en levant les yeux au ciel, mais son odeur trahissait son incertitude.

Remus lui lança un regard éloquent.

« Je pense qu'ils sont juste amis. »

« Ils n'ont toujours été 'que des amis'. » dit Remus, amusé.

Il embrassa la tempe de Dora et elle lui sourit.

« Même quand ils vivaient quasiment ensemble et qu'on pensait tous que Sirius allait lui demander de l'épouser, ils n'étaient pas en couple. »

Elle se mit à rire, avant de prendre un air pensif. Remus s'éloigna – sans lâcher sa main – pour appuyer sur le bouton de l'ascenseur.

« Une préférence pour le déjeuner ? »

« Non, dit-elle. Je dois juste revenir dans une heure, ou Fol-Oeil va … euh ... »

« Être en colère ? »

« J'allais dire me lancer un sort ou me donner à manger à ses poubelles, mais être en colère, ça marche aussi. » dit-elle en riant.


« Blaise, dit Mme Phelps. Tu es attendu à l'accueil. Tout le monde, c'est l'heure du déjeuner. »

Harry essaya de croiser le regard de Blaise, mais Blaise ne regardait pas dans sa direction. Il avait l'air perplexe et fronçait les sourcils en regardant ses pieds. Harry tourna donc les yeux vers Hermione. Elle haussa les épaules et sortit une pomme de son sac. Harry attrapa son propre déjeuner – deux tranches de pain frais (elles étaient toujours chaudes et il se mit à sourire, se rappelant qu'il devrait remercier Kreattur) – une petite sélection de fruits et une part de tarte à la mélasse.

« Vos casquettes sur la tête, s'écria Mme Phelps après eux. Si le professeur de garde vous voit sans, vous serez renvoyés à l'intérieur ! »

Harry plaqua sa caquette sur sa tête et Hermione fit de même. Blaise n'avait même pas pris la sienne. Ils sortirent tous les deux de la classe avec le reste des élèves, pour se rendre dans la cour ensoleillée. Harry suivit Blaise des yeux. Blaise était trop sage pour être convoqué et son père – M. Benson – serait sorti du bureau du principal pour lui parler, plutôt que de le faire appeler.

« Tu crois qu'il se passe quoi ? » demanda Harry à Hermione.

« Je ne sais pas, dit Hermione, sans avoir l'air particulièrement inquiète de la situation. M. Benson voulait sûrement juste lui parler. »

Elle sortit une brique de jus de fruits de la poche de son short – orange, comme toujours. Elle déballa la paille.

« T'as réussi le contrôle d'orthographe ? Tu as mis quoi pour la question sept ? »

Harry la connaissait trop bien pour être surpris qu'elle se mette à parler du contrôle, mais il dut quand même se retenir de grogner. Il balaya les alentours du regard pour trouver un autre sujet de conversation et ses yeux tombèrent de nouveau sur Blaise.

« C'est qui ça ? » demanda-t-il.

Blaise et M. Benson se tenaient debout devant l'accueil, mais ils n'étaient pas seuls. Une grande femme se tenait près d'eux, vêtue d'une blouse et d'une jupe noire, de hauts talons, et Harry pouvait voir son rouge à lèvres depuis l'autre bout de la cour de récréation. Elle avait les mêmes cheveux et la même peau foncée que Blaise.

« Je ne sais pas. » dit Hermione en sirotant son jus d'orange.

La situation la laissait complètement indifférente.

« Regarde Blaise ! »

Derrière son père, Blaise regardait la femme et sa main était serrée sur le bras de M. Benson. Il semblait effrayé, ou méfiant, quelque chose que Harry n'attendait pas de son ami charismatique et assuré.

« Étrange. » confirma Hermione, l'air un peu plus curieuse maintenant.

Elle croisa le regard de Harry.

« Tu ne peux pas penser à aller voir ?! »

« Non, dit Harry, avant de se reprendre. Pourquoi pas ? »

« Parce que c'est de l'espionnage ! dit Hermione, l'air scandalisée. Blaise est notre ami, et- »

« Et s'il avait besoin de nous ? » dit Harry.

« M. Benson va s'occuper de lui. » dit Hermione avec assurance.

Harry n'en doutait pas. M. Benson était aussi engagé auprès de Blaise que Patmol l'était envers Harry.

« Ce n'est pas de l'espionnage, dit Harry. C'est juste garder un œil sur- »

Il pouvait voir sur son visage que Hermione n'était pas convaincue, alors il laissa tomber cet argument et en trouva un autre.

« Tu n'es même pas un peu curieuse ? »

« Non. » répondit Hermione après un moment d'hésitation.

« Menteuse. » dit Harry en souriant largement.

Il replaça ce qui restait de son déjeuner dans sa poche et sauta du banc.

« Je ne suis pas- Harry ! Tu vas faire perdre des points à la Maison si t'es attrapé ! »

Hermione sauta sur ses pieds et se hâta après lui, sifflant des réprimandes. Blaise, M. Benson et la femme rentraient à l'intérieur, sûrement vers le bureau de M. Benson.

« Des points de Maison ? demanda Harry. Pourquoi ça t'importe ? Tu n'es pas dans ma Maison. »

« Tu vas avoir des problèmes ! » dit-elle en tirant sur sa chemise.

« Seulement si tu fais du bruit. » murmura-t-il.

« Je vais avoir des problèmes, gémit-elle. Je n'ai jamais été au coin et je ne veux pas que ça arrive avant la fin de l'ann- »

« Je ne te force pas à venir. » souligna Harry.

Il se faufila près du bâtiment administratif – techniquement, ils se trouvaient hors des limites, alors il conserva un œil sur les professeurs – et il fut un peu surpris d'entendre les pas discrets et lents de Hermione derrière lui.


« Alors, c'est Gina ? » demanda Blaise.

« Giovanna. » répondit celle-ci.

Elle s'assit sur la chaise d'Emmanuel. L'homme sembla un peu ennuyé par cela, mais c'était un moldu – même s'il était le père de son fils – et elle était une sorcière. Autant dire qu'elle voulait bien le voir essayer de l'arrêter. Il resta debout, sa main sur l'épaule de Blaise. Il avait toujours été bien élevé. Un homme gentil – en dehors du fait qu'il était un moldu – et pas son genre habituel. Il n'était pas excessivement beau ou excessivement riche. Il n'était pas riche du tout, en fait. Elle jeta un œil à son costume et fut certaine que l'ensemble entier coûtait moins cher que son propre rouge à lèvres.

C'était probablement ce qui lui avait sauvé la vie … Ça et le fait que, lorsque Blaise était arrivé, elle avait eu besoin d'un endroit où laisser le garçon, car elle n'avait certainement pas envie de s'occuper de couches sales, de nourriture de bébé, de pleurs, d'apprentissage du pot … Et qui de mieux qu'un professeur pour s'occuper de son enfant ? Les professeurs aimaient les enfants.

Giovanna regarda son fils. Il n'y avait aucun doute qu'il était d'elle. Il ressemblait beaucoup à son frère aîné lorsqu'il avait son âge.

« Giovanna. » dit Blaise, essayant de prononcer le nom.

« Giovanna Zabini. » dit Giovanna.

Elle n'avait jamais eu beaucoup de patience pour les enfants et leur besoin de tout répéter.

« Ta mère. »

« Ouais, dit-il. Vous l'avez déjà dit. »

Il regarda son père, avant de la regarder de nouveau.

« Alors qu'est-ce que vous voulez ? »

« Te donner ça. » dit-elle en sortant une enveloppe lourde de sa poche.

Elle l'avait depuis avril, lorsqu'il avait eu ses onze ans – la lettre aurait du lui être envoyé ce jour-là, par Minerva McGonagall probablement – sauf qu'elle avait discuté avec Dumbledore et qu'il lui avait confié l'enveloppe pour qu'elle la donne elle-même à son fils. Elle avait été plutôt occupé depuis lors, par le travail, mais elle avait fini par trouver du temps pour lui rendre visite.

Elle donna la lettre à Blaise, qui regarda de nouveau Emmanuel. Giovanna leva les yeux au ciel. S'il avait autant besoin de réassurance, le garçon ne durerait pas plus de cinq minutes dans aucune Maison, si ce n'était Poufsouffle. Giovanna se demanda si elle aurait du venir plus tôt.

« Ouvre-là. » soupira-t-elle.

Pendant un instant, elle pensa qu'il allait refuser – il l'aurait sûrement fait si Emmanuel n'avait pas été là, hochant prudemment la tête – mais il brisa le sceau et ouvrit la lettre. Ses yeux sombres parcoururent les parchemins et son visage pâlit un peu.

« Blaise ? » demanda Emmanuel.

Blaise lui tendit la lettre et tandis qu'il lisait, Blaise dévisagea Giovanna. Il y avait quelque chose dans ses yeux qui lui rappelait sa propre personne et pour la première fois aujourd'hui, elle pensa que le garçon allait peut-être devenir quelqu'un.

« C'est une blague ? » demanda-t-il.

Ou peut-être que non, pensa-t-elle en soupirant. Il est juste aussi bête que n'importe quel autre moldu.

« Non, dit-elle. C'est bien réel. »

« La magie ? demanda-t-il. Je pense que je le saurais si j'étais capable de faire de la magie. »

Il y eut un couinement près de la fenêtre ouverte et Giovanna fronça les sourcils, sortit sa baguette et la referma. Elle ajouta un sortilège de Silence pour faire bonne mesure. Blaise et Emmanuel la dévisagèrent tous les deux.

« N'as-tu jamais été effrayé ou excité au point que quelque chose d'étrange arrive ? » demanda-t-elle impatiemment.

« Euh … Non. » dit Blaise en levant les yeux au ciel.

Giovanna eut l'impression d'avoir été frappé.

« Jamais ? » demanda-t-elle en fixant son fils, puis le père.

« Jamais. » dit Blaise.

Emmanuel hocha la tête.

« Mais- »

Elle secoua la tête. Son fils ne pouvait pas être un Cracmol.

« Mais il est sur la liste ! Il a reçu une lettre. Il doit avoir des pouvoirs ! »

« Et bien, non, dit Blaise. Comme je l'ai dit, je le saurais. »

« Tu n'as jamais rien fait de bizarre quand tu étais petit ? Faire venir des jouets à toi, allumer la lumière ? »

Emmanuel secoua la tête et fronça les sourcils en regardant la lettre. Giovanna ressortit sa baguette et les deux autres frémirent.

« Prends-la. » dit-elle.

« Je ne veux pas. » dit Blaise.

« Maintenant, Blaise ! » s'écria-t-elle.

« Non, dit-il. Vous ne pouvez pas débarquer ici après onze ans et me dire quoi faire. »

« Très bien. » dit-elle froidement.

Elle agita sa baguette, obligeant Blaise à rester assis. Emmanuel fit un pas en avant, mais Giovanna était déjà debout, sa baguette appuyée sur son cou. Emmanuel déglutit nerveusement.

« Prends-la maintenant ou Papa va être blessé. »

« Vous êtes dingue ! dit Blaise, avant de se mettre à crier. Mme Felser ! Mme Felser, appelez la- »

Giovanna le fit taire d'un coup de baguette. Les yeux de Blaise étaient écarquillés et ses lèvres bougeaient rapidement, mais aucun son n'en sortait. Emmanuel essaya de reculer, mais Giovanna appuya encore davantage avec sa baguette.

« Trois, dit Giovanna. Deux, u- »

Sa baguette s'envola de sa main et atterrit près de la porte du bureau. Elle sourit à son fils, qui avait l'air apeuré.

« Tu vois, dit-elle. De la magie. »

Emmanuel était toujours immobile, alors elle retrouva sa baguette et relâcha Blaise.

« Maintenant que nous sommes d'accord là-dessus, dit-elle. Il y a d'autres étapes à franchir. D'abord, Blaise vient avec moi, Poudlard commence en septembre. »

« Alors là, attends un peu- » commença Emmanuel.

« Mais j'ai toujours école- »

« Une école moldue, dit Giovanna avec mépris. Poudlard, et se préparer pour Poudlard, c'est bien plus important. Mon fils ne va pas se présenter là-bas en se comportant comme un sang-de-bourbe, devant les Malefoy, les Grengrass ou les Parkinson. »

« Je ne suis pas votre fils. » murmura Blaise.

« Ton sang dit le contraire. » lui dit Giovanna, froidement.

« Tu ne peux pas juste apparaître et me prendre mon fils- »

« Je suis apparue et je l'ai laissé il y a onze ans, et tu ne t'es pas plaint. » dit Giovanna.

Elle regarda sa montre.

« Tu le verras à Noël, ne t'inquiètes pas. »

« Non, dit Blaise. Non, je reste avec Papa- »

« Au revoir, Emmanuel. » dit Giovanna en attrapant le bras de Blaise.

Il essaya de se défaire de son emprise, mais il ne fut pas assez rapide. Elle transplana avec lui.