Mot de l'auteur : Allez, si vous êtes encore par ici c'est que je pense que cette histoire a un petit quelque chose qui vous intéresse. Bien entendu, on est sur un ton majoritairement léger pour l'instant. Bonne découverte dans la mise en place de l'histoire.
Kiss kiss.
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Donne-moi ton cœur baby
Partie II
Le mariage
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- Okay, t'es incroyablement magnifique, fut la chose la plus intelligible qui sorti de la bouche d'Oliver au moment où il pénétra dans la bibliothèque du manoir Malfoy-Potter.
Parce que, ouais, il l'était vraiment, et Oliver se félicitait encore plus de l'avoir convaincu de garder ses lunettes au lieu de porter des lentilles.
Un sourire timide ourla les lèvres de Harry qui ajustait sans fin la manche de son costume pourpre. En tant que témoin appliqué, et deuxième meilleur ami après Ron, Oliver s'avança pour lui prendre les poignets, et réajuster lui-même la manche du costume. Parce que bon, même si Ron était comme un frère pour Harry, il n'avait aucune notion de goût en matière de vêtements, et Oliver ne pouvait décemment pas l'amener à l'autel avec des manches de travers. Oh, le nœud papillon aussi.
Il tapota la joue un peu pâle du brun avant de reprendre le nœud avec application, ses mains s'activant sans qu'ils n'aient besoin de les regarder.
- Okay Potty. Déjà, tu vas commencer par respirer parce que je te trouve très, très nerveux. Ron, ouvre la fenêtre s'il te plaît.
Le second témoin s'exécuta et batailla un instant avec l'immense fenêtre de la vieille baraque. Draco avait choisi de célébrer leur union dans le grand manoir qu'ils avaient acheté et rénové en bordure de Pré-au-Lard. Le jardin avait été entièrement transformé pour la réception. Il n'y avait réellement que Draco pour réussir à créer une merveille dans le thème Vert et Rouge sans faire décoration de Noël. Oliver lui concédait que tout était magnifique jusque dans les moindres détails.
- J'ai les mains moites, dit nerveusement Harry.
- Et nous serions de très mauvais témoins si nous ne l'avions pas anticipé, répondit simplement Ron en se plaçant derrière lui.
Il sembla abandonner l'idée de lui dénouer les épaules avant de poser ses mains dessus, et Oliver lui offrit un sourire bienveillant en ouvrant la veste de son propre costume pour en tirer un petit flacon à pipette. Le regard suspicieux que lui lança Harry était attendu, mais Oliver lui montra l'étiquette.
- Je te jure sur ma vie que ce sont des plantes. Regarde, je l'ai trouvé en pharmacie. C'est fait exprès pour détendre.
Harry le lui arracha des mains et l'examina sous toutes les coutures. Ron vint à sa rescousse et Oliver le bénit mentalement.
- Oui c'est dans un fond d'alcool mais vu la quantité ça ne rend pas ivre. Hermione en prend quand elle passe ses examens.
Ça sembla rassurer Harry qui le dévissa pour le sentir prudemment.
- Sous la langue, c'est ça ?
Oliver n'eut pas le temps d'en dire plus que Harry s'en vidait une pipette entière avant de grimacer fortement. Bon, il n'en aurait pas mis autant si ça avait été lui, mais pourquoi pas après tout.
- Ah mais c'est immonde ! s'exclama le futur marié.
Ron lui frotta le dos en riant, et un peu de tension sembla quitter Harry.
- Merci, souffla finalement Harry. Enfin, je sais que ce n'est pas un vrai mariage, mais c'est important que vous soyez là.
- Je ne suis pas d'accord, rétorqua Ron. Même si vous n'êtes pas mariés aux yeux de la loi, ça reste la cérémonie que vous avez choisie. On s'en fout du reste.
- Ron a raison, appuya Oliver qui ne pouvait pas s'empêcher de remettre également la boutonnière parfaitement en place. Va crier au monde que vous vous aimez. C'est le plus important. Tu en meurs d'envie, et Draco aussi. Et je meurs d'envie de voir Draco avec un voile de mariée.
- Je t'ai déjà dit qu'il ne voulait pas de voile.
Oliver haussa les épaules.
- Allez Potty, on y va maintenant. Cette journée est parfaite, et votre mariage est parfait. Maintenant, on part devant, et tu nous rejoint comme prévu dans l'entrée. T'es au top.
Il lui serra très fortement la main pour l'encourager avant de quitter la pièce, accompagné de Ron. Comme convenu, ils descendirent les escaliers latéraux et se placèrent chacun d'un côté des larges marches. En face d'eux, les témoins de Draco les attendaient à leur poste et leur offrirent des sourires encourageants. Tout le monde était prêt, la cérémonie commencerait dans peu de temps.
- Oliver ? demanda Ron après un court instant.
- Hm ?
- Je n'ai pas reconnu l'odeur. C'était quoi ?
Oliver lui offrit un sourire qu'il savait rayonnant. Oh comme ça il avait en fait été démasqué plus tôt que prévu ? Malgré tout, le meilleur ami d'Harry lui envoya un coup d'œil appuyé, sans jugement. Ses yeux brillaient d'amusement.
- Le flacon. C'était quoi dedans ?
Ravi qu'il ne lui fasse pas la morale, il se décida à lui confier son petit secret en se penchant légèrement.
- La Chartreuse de mon grand-père.
Pour toute réponse, Ron camoufla un rire sous forme de toux et tendit son poing avec complicité. Ils firent un check discret tandis que la musique commençait à se faire entendre depuis le jardin.
oOo
Le mariage était parfait.
Si Oliver avait donné un coup de main à Harry pour la formulation de ses vœux, il ne s'était pas attendu à ce que ceux de Draco soient si profonds et ça l'avait réellement ébranlé. Non pas qu'il ait pu douter un jour de l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre, ça crevait les yeux depuis leur rencontre. Mais que quelqu'un d'aussi droit et fier que Draco puisse prononcer des paroles si tendres et sincères devant une assemblée, c'était bouleversant pour Oliver. Harry le méritait tellement, et il était heureux pour eux.
La cérémonie avait été une vraie réussite et le vin d'honneur battait son plein. Harry était entourée par la famille Weasley au complet. Toute son anxiété semblait s'être envolée, et lui qui n'était pourtant pas photogénique était un véritable rayon de soleil alors que le photographe le mitraillait avec sa famille de cœur.
A la demande de Harry, ils n'avaient pas fait une grande cérémonie. De son côté, Harry n'avait que ses amis et la famille Weasley, et Draco n'avait tout simplement plus de contact avec ses parents depuis son coming-out. Ils devaient être une cinquantaine en tout, mais l'ambiance était celle qu'on attendait d'un mariage, de la célébration et de l'émotion.
Oliver était en train d'admirer un magnifique drapé émeraude quand Draco vint le trouver avec une coupe de champagne dans la main.
- Je te remercie pour toute ton implication dans le mariage.
Comme attendu, c'était très poli et mesuré. Ils ne s'étaient jamais réellement apprécié après tout, mais une entente cordiale s'était installée entre eux. Harry avait cet effet tout autour de lui, de rassembler les gens sans jamais s'en rendre compte.
- Je te remercie de m'avoir fait confiance, répondit Oliver.
- Ne crois pas que je ne t'ai pas à l'œil. Harry m'a dit pour les gouttes, et je sais reconnaître une haleine d'eau de vie.
Un sourire aux lèvres, Oliver fit tinter son verre.
- C'était mon ultime geste d'attention envers lui. Je te le laisse cette fonction maintenant.
- Vraiment, merci.
Malgré son sourire poli, il y avait de la douceur dans ses yeux d'orage. Eh bien, Oliver pouvait donc mourir en ayant tout vu et tout vécu. Certes, il était sur sa fin de ne pas avoir vu Draco avec un voile sur le visage, mais après tout, il portait un costume intégralement blanc élégamment brodé alors ça faisait l'affaire. Après un petit hochement de tête, Draco s'éloigna saluer les autres invités.
Définitivement, c'était un beau mariage.
oOo
- Oh mon dieu, laissa échapper Oliver quand les jumeaux tirèrent l'immense bâche pour découvrir tout leur matériel.
Non, il devait rêver, ce n'était pas possible autrement.
- Il ne reste plus beaucoup de temps pour finir l'installation, mais c'est sans danger, assura Fred.
Oliver était certain d'avoir un air profondément débile greffé sur le visage mais il n'était pas capable de se ressaisir après la vision qu'il avait sous les yeux.
- Les gars, je suis presque sûr qu'il faut un permis pour ça.
Il enjamba les fusées avec précaution en regardant l'agencement cent pour cent artisanal que les jumeaux avaient installé dans le fond du pré. George passa un bras autour de ses épaules, les manches de sa chemise relevée.
- Pas besoin, puisqu'on te dit que c'est sans danger. Tu as juste à les faire venir dans le pré, et on lance.
- Vous savez, je crois que Draco commence à ne plus trop me détester. C'est pas sympa ce que vous faites là, vraiment…
Les inséparables frères lui offrirent un sourire plein de dents.
- On te laissera allumer une mèche, promit George.
Ah et merde, à quoi bon lutter ? Il avait envie de voir le feu d'artifice maintenant.
- Je dois faire quoi ?
oOo
Harry n'avait pas prévu grand-chose. Déjà, ce n'était pas dans son habitude d'organiser des évènements quels qu'ils soient, et les réceptions avaient le don de le faire se sentir mal à l'aise. Il n'avait jamais réellement aimé être au centre de l'attention. Alors, il avait tout simplement laissé carte blanche à Draco pour le mariage.
Quand même, il avait eut son mot à dire, notamment sur la nature de la cérémonie qu'il voulait, les invités et le cadre. Il avait également choisi lui-même le traiteur et démarché le photographe. Pour le reste, il avait vu l'immense plaisir qu'avait pris Draco à donner ses ordres pour que tout soit parfait, du moindre centimètre d'herbe rase jusqu'aux plis des draperies qui pendaient des arbres dans le jardin.
Donc non, il n'avait pas prévu grand-chose… excepté l'estrade dans le jardin arrière qui servait de piste de danse. C'était au moins une chose qu'il avait géré de A à Z, que ce soit pour les guirlandes ou l'allure de guinguette qui s'accordait à l'ambiance que Draco avait souhaité. Les enceintes diffusaient des musiques du moment, et même si Draco avait une sainte horreur de danser, la plupart des invités s'y étaient retrouvé.
- Je pourrais être jaloux que tu préfères regarder les autres, commenta Draco en l'enlaçant par derrière.
- Non, tu ne le peux pas, contra Harry avec un sourire. Ce n'est pas digne de Maître Malfoy.
Il pouvait jurer que Draco avait ronronné de plaisir à la mention de son titre professionnel. Le menton pointu de son mari se posa sur son épaule et le fit se balancer légèrement au rythme de la musique. Un peu plus loin, Ron semblait compter ses pas avec une Hermione rayonnante, Monsieur et Madame Weasley tourbillonnaient timidement et Harry ne pouvait vraiment pas rêver d'une meilleure soirée.
Sa main recouvrit celle de Draco.
- A propos de ce dont on a parlé hier…
- Vraiment, maintenant ? grogna Draco.
- Par amour pour moi ?
La tête de Draco s'enfouit dans son cou et il ralentit son balancement.
- Très bien, je te concède deux minutes de parenthèses pour Oliver à condition qu'on passe à autre chose après.
- Hmm, invita Harry.
- C'est bien le nouveau coéquipier de Zabini. Il s'appelle Marcus Flint, récita Draco, signe qu'il avait accédé à la requête de Harry. Il est arrivé à Pré-au-lard le mois dernier. Je n'ai rien qui me garantisse son orientation sexuelle mais il n'a pas fait de mention de vie conjugale. Il loge actuellement à la caserne. Il est en procédure pour devenir brigadier, mais il y a des incohérences dans son dossier, donc je te conseille vraiment d'orienter Oliver dans une autre direction.
- Tu es un amour, répondit simplement Harry en tournant la tête pour l'embrasser. Des incohérences de quel type ?
- Ce n'est pas quelque chose que je peux te dire. Mais je persiste à penser que c'est une très mauvaise idée. Pré-au-lard n'est pas une très grande ville et Oliver s'est fait verbaliser une première fois. Je n'en ferais pas plus.
- Je peux le comprendre, je t'assure. Merci. Mais tu vois, moi je pense qu'il pourrait avoir une chance.
Draco le fit pivoter en dardant ses prunelles en lui, un sourcil pâle relevé.
- Tu n'es pas sérieux ?
Harry laissa filer un rire amusé en regardant la piste de danse du coin de l'œil. Inévitablement, Oliver y avait élu domicile dès que le soleil s'était couché.
Il y avait quelque chose qui rendait Harry bêtement heureux de le voir aussi épanouit. S'il ne se trompait pas, Oliver dansait depuis près d'une heure avec une amie de Draco, Pansy Parkinson, avec qui il avait exécuté un rock parfait. Harry le soupçonnait même de frimer en rajoutant quelques figures pour se faire bien voir. Mais la vérité était toute aussi simple ; Oliver aimait danser, tout le temps, et c'était un excellent danseur.
- Tu n'étais pas là, reprit Harry. Mais il y avait un truc.
- Je refuse d'y croire. Vous étiez ivres.
- Non, écoute-moi. Quand on a été embarqué, je te jure qu'il ne l'a pas lâché du regard.
- Il en faudra plus pour me convaincre, Potter. Et je ne veux pas entendre parler de ce maudit gay-dar.
Mécaniquement, Harry retira ses lunettes et sorti un mouchoir en tissus de sa poche pour les nettoyer. En excellent avocat qu'il était, c'était certain que Draco allait chercher la petite bête.
- Alors, imagine. On a été embarqué, mais il a placé Oliver derrière lui dans la voiture. Moi j'étais en diagonale, donc plus facile à voir dans le rétroviseur, on est d'accord ? Ça veut dire que s'il voulait voir Oliver, il a changé l'inclination du rétroviseur. Et il n'arrêtait pas de le fixer avec un petit sourire. Et ça je peux l'affirmer parce qu'il n'a pas de fossettes, donc il n'est pas habitué à sourire avec sa bouche. Plutôt avec ses yeux, comme toi quand tu regardes des chats.
Draco le regardait toujours, imperturbable.
- Et avant ça, il a esquivé plusieurs fois Oliver, reprit Harry sans se démonter. Tu l'as senti, on empestait, donc on aurait pu être embarqué bien avant qu'ils ne décident de nous faire souffler. Je pense qu'il voulait nous laisser une chance de partir avant qu'Oliver n'insiste.
- Tu as conscience que ce ne sont que des suppositions.
- Très bien, céda Harry en roulant des yeux, décidé à changer de tactique. Alors je te propose un pari. Si j'ai raison, on installe le poulailler.
- J'ai déjà posé mon veto à propos des poules, grogna son mari.
Harry lui caressa le bras légèrement.
- Tu as l'air si sûr de toi, en quel honneur ça te dérangerait ?
Piqué au vif, Draco fit claquer sa langue à son palais. Son regard métallique se posa un instant sur Oliver qui montrait à Ron comment faire tourner Hermione sans avoir à compter ses pas.
- Très bien. S'il réussi tu auras ton poulailler. Mais si j'ai raison…
Une main aux longs doigts fins passa sur le visage de Harry alors que le blond avait un sourire calculateur.
- Tu laisseras pousser ta ridicule moustache pendant trois mois.
Même s'il l'avait voulu, Harry ne parvint pas à masquer sa surprise.
- Trois mois ? Je pensais que tu ne l'aimais pas du tout ?
- J'ai de grands projets pour elle, éluda Draco et à la manière dont ses yeux le fixaient, Harry se sentit rougir violemment jusqu'à la pointe des pieds.
oOo
Incapable de résister à l'appel de la musique, Oliver avait quitté la veste de son costume depuis un bon moment. Les manches de sa chemise bordeaux étaient relevées au niveau de ses coudes, sa cravate relâchée avait été négligemment jetée par dessus son épaule, et il avait tellement chaud qu'il avait commencé à déboutonner sa chemise. L'estrade façon guinguette était juste une idée géniale, mais il y avait tellement de guirlandes et de mouvements qu'il y faisait vite chaud, même pour un mois de mai en extérieur.
- Je refuse catégoriquement, insista Ron quand Oliver le fit poser ses mains sur ses hanches.
- Mais arrêtes de réfléchir avec ta tête, répondit Oliver. Compter les pas ça ne sert à rien une fois que tu as trouvé le tempo. Allez, écoute la musique.
Son ami marmonna dans sa barbe inexistante pendant qu'Hermione les regardait, amusée, les bombardant avec son appareil photo numérique. Oliver sourit encore plus et ajusta la main de Ron qui tentait de se dérober.
- Allez, on y va, ordonna-t-il en l'entraînant dans le mouvement.
- Mais je sais faire ça, râlait Ron en exécutant les pas. C'est le tourner que je rate.
- Parce que tu penses avec ta tête. C'est l'homme qui dirige, elle ne peut tourner que si c'est explicite pour elle. Donc écoute, et sois franc quand tu veux y aller. Et arrête de regarder tes pieds. Là, fais-moi tourner.
Après une hésitation, son ami se lança, et Oliver suivit le rythme sans difficulté.
- Ben voilà, c'est bien. Allez, encore.
Il fallu encore quelques mouvements, avant que Ron perde la ride de concentration sur son visage et profite réellement. Oliver fit signe à Hermione de les rejoindre et s'effaça discrètement, les laissant profiter. Après quelques pas, Ron lui adressa un sourire resplendissant quand Hermione réussi à le suivre sans accroc. Oliver aurait menti en disant qu'il n'en tirait aucune fierté.
Minuit approcherait dans peu de temps, aussi il décida de s'accorder une petite pause clopinette avant de mettre le plan de Fred et George à exécution. Bien qu'il n'ait que très peu bu, il avait chaud et suivit le petit chemin jusqu'au coin fumeur que Draco avait imposé, profitant du frais apporté par les arbres.
C'était assez éloigné de l'entrée de la bâtisse, mais proche des grilles qui donnaient sur la route. Il venait à peine d'allumer sa cigarette quand les premiers éclats de voix se firent entendre. A la silhouette, ça devait être Mr Weasley et un des Juju, mais de loin Oliver ne pouvait pas deviner lequel. Aussi il s'approcha, de plus en plus intrigué.
- Nous avons compris, mais c'est un évènement exceptionnel, les voisins pouvaient venir nous voir directement avant de vous appeler, continuait Mr Weasley avec diplomatie.
Et Oliver leva un sourcil amusé en voyant la voiture de patrouille stationnée derrière la grille. Il trottina presque jusqu'à la grille, cigarette à la main, son regard scannant les environs avec minutie et précision.
- Bonsoir, Messieurs, lança-t-il gaiement.
Pas de chance, l'agent qu'il cherchait n'était pas là. A la place, c'était deux armoires à glace et vraiment, Oliver n'aimait pas les jugements hâtifs, mais ils avaient deux gueules de cons. Leurs insignes montraient qu'ils appartenaient à la police municipale, donc c'était seulement un premier avertissement. Ils n'avaient pas d'habilitation à faire plus.
- On va baisser, désolé pour le dérangement, assura-t-il en essayant de lire leur noms sur leurs uniformes. Agent Montague, c'est ça ? Très bonne soirée à vous.
Il savait qu'il avait une bonne tête, ça l'avait déjà sorti de plein de situation embarrassantes. Quelques politesses de plus, et la voiture s'éloignait tandis qu'Oliver terminait sa cigarette.
- Ils vont revenir vérifier. Il va falloir baisser, appuya Mr. Weasley.
- Ces voisins sont vraiment cons, commenta Oliver.
Parce que ouais, ça coûtait quoi de venir les voir ? L'ambiance était carrément à la fête, et Draco était un diplomate né, il aurait acquiescé sans problème. Dommage pour les festivités. Il toussota un instant après que Mr. Weasley se soit éloigné et chassa la fumée de sa main. Ouais, il allait falloir qu'il arrête un jour de fumer, ça n'arrangeait carrément pas son asthme.
Fred s'éloigna de la grille avec une mine perplexe.
- Je suppose que la mission « Feux d'artifesse » est avortée.
Il était réellement déçu. Malgré son rire à l'appellation de la mission, Oliver fut secoué d'une nouvelle quinte avant de hocher la tête.
- Pour ce soir, c'est mort en effet. C'est compliqué à ranger ?
- Non, juste un peu de manipulation.
- Je vais vous aider dans ce cas, et on fera sauter ça une autre fois.
- On y compte bien, assura Fred avec un immense sourire.
Les mains dans le poches, ils longèrent la petite allée avant de bifurquer vers le pré.
- Je pourrais toujours allumer une mèche ?
- Compte sur nous, Oli.
oOo
En effet, ils finirent de ranger en moins d'un demi-heure. Le plus long était de transporter la table et de la plier dans la camionnette des jumeaux. Pour le reste, ils stockèrent le matériel avec précaution, chargeant les lourdes boîtes. Oliver poussa un râle satisfait une fois la porte arrière de la camionnette claquée.
Il était minuit passé, et les invités partaient les uns après les autres, afin de laisser les jeunes mariés profiter de leur nuit de noce. En voyant les couples partir en voiture, Oliver pensa avec cynisme qu'encore une fois il serait sûrement seul à devoir se la rouler et se la mettre derrière l'oreille.
Après une salutation aux mariés, Harry le raccompagna jusqu'à sa voiture.
- Je n'insisterai pas, mais je préfère toujours que tu dormes ici cette nuit.
- Ça ira, le rassura Oliver en démarrant sa fidèle Polo grise. Je ne suis pas loin de toutes façon, et mon dernier verre remonte à plus de trois heures.
- Je sens comme de la fierté dans ta voix, releva Harry avec un sourire.
- T'as vu ça, rayonnait Oliver.
Il avait totalement enlevé sa cravate et jeté la veste de son costume sur le siège passager. Après une dernière accolade, ils se séparèrent et Oliver enfonça une compilation de musique dans son lecteur pour se motiver jusqu'à son appartement. Il commençait à être fatigué, et le chemin qu'il allait prendre le faisait traverser des petites routes de campagne mal éclairées pour contourner une partie de la ville, mais le gain de temps en valait le coup. Pour ses quinze minutes de trajets habituelles, ça lui suffirait, et c'est appuyé du « C'mon » de K. Maro de qu'il s'élança sur le chemin.
Comme à son habitude, il roula prudemment. C'était en partie dû au fait qu'un de ses feux de croisement était grillé, et encore, il avait changé l'autre deux jours plus tôt, car ça aurait été trop dangereux de circuler sans les deux. Vraiment, Oliver était certain d'être dans son lit avant une heure du matin.
Ce ne fut pas le cas.