Le week-end passé avec Lexa avait été merveilleux. Malgré le fait que nous ne soyons pas sorti un seul instant, ce fut une bouffée d'air frais. J'ai eu l'impression de retrouver nos vacances au ski. Un moment où nous pouvions simplement être nous-mêmes, sans pression ni attente. Ces moments d'intimité et de simplicité m'ont permis de retrouver des forces et de me recentrer, loin des exercices militaires qui rythmaient nos journées. J'étais mentalement et physiquement épuisée avant ce week-end, mais ces instants partagés ont eu l'effet d'un véritable baume.

Samedi matin, je me suis réveillée dans ses bras après une longue nuit de sommeil, sans la sonnerie stridente du réveil ni les cris des autres recrues. La lumière douce filtrait à travers les rideaux de son bureau, et tout semblait parfaitement paisible. Après un petit-déjeuner gentiment rapporté par Anya et Raven pour nous éviter de sortir et de nous expliquer avec qui que ce soit.

J'avais déniché quelques jeux de société dans un coin du bureau, et cela nous avait fait rire. L'idée de nous poser et de jouer semblait presque absurde au départ, mais une fois que nous avons commencé, la compétition entre nous est devenue intense. Lexa, d'ordinaire si sérieuse, s'est révélée incroyablement compétitive, et même rusée.

On a joué pendant plusieurs heures, absorbés par le moment. Les bruits de dés, les jeux de cartes, les pièces de jeu et surtout nos éclats de rires résonnaient dans la pièce. Malgré le repos, notre objectif était clair, battre l'autre.

Bien évidemment, c'était pour rire, mais bon chassez le naturel, il revient au galop. Lexa est une compétitrice, et c'est aussi ce que j'aime chez elle. Elle ne laisse pas de place à l'approximatif, elle est rigoureuse, précise. Elle réfléchit dix fois avant de jouer son coup, et en profitait même pour anticiper les miens. Après avoir gagné bien trop de fois pour que je puisse les comptés, elle abordait un petit sourire satisfait, très satisfait.

Et après une énième défaite, je m'écriai : oh non, ce n'est pas vrai, tu triches ! En éclatant de rire, frustrée, mais amusée par son sérieux et sa facilité à gagner face à moi.

Je ne triche jamais princesse, je suis simplement plus douée, répondit-elle d'un ton tranquille, mais avec un petit sourire suffisant.

Je secouai la tête, exagérant une expression faussement vexée. Bien sûr, très modeste en plus.

Elle haussa les épaules, feignantes l'innocence. Les faits parlent d'eux-mêmes.

Bien évidemment, nous rigolions, à un moment donné, après une autre de ses victoires écrasantes, je me laissai tomber en arrière sur le canapé, levant les bras en signe de reddition. D'accord, j'abandonne ! Tu es imbattable.

Lexa posa ses cartes sur la table, son sourire toujours en place. C'est une sage décision, si tu veux t'éviter une nouvelle humiliation, dit-elle avec cette touche de sarcasme qui me faisait toujours sourire.

Je l'observais, en silence, avant d'essayer de la piquer un peu : tu sais que je te laisse gagner, hein ? Plaisantai-je, cherchant à la taquiner davantage.

Ah oui ? Demanda-t-elle en penchant la tête, une lueur de défi dans ses yeux.

Oui, oui, dis-je avec un aplomb que je ne me connaissais pas.

Elle me regarda quelques instants, se rapprochant petit à petit, me fixant très profondément, et elle le savait, je me perdais toujours dans ses beaux yeux. Es-tu sûre, mon cœur ? Dit-elle alors qu'elle déposait des baisers dans mon cou, me faisant succomber, une fois de plus.

Je ris à nouveau. Non, pas du tout, je perds lamentablement. Mais j'aurais essayé de te le faire croire.

On reprit un nouveau jeu, j'avais espoir de gagner. Mais une nouvelle défaite se profila finalement. N'ayant plus de jeux à disposition, Lexa se leva et se dirigea vers l'une des armoires de son bureau.

Qu'est-ce que tu fais ? Lui demandai-je en la regardant fouiller parmi les objets.

Elle ne répondit pas tout de suite, puis se retourna avec un vieil appareil photo entre les mains, un sourire espiègle aux lèvres. Une séance photo, ça te dit ?

Je levai les yeux au ciel, faussement exaspérée. Vraiment ? Une séance photo ?

Elle haussa les épaules, approchant l'appareil de son visage pour vérifier s'il fonctionnait encore. Pourquoi pas ? On ne sait jamais, peut-être qu'un jour, on voudra se souvenir de ce week-end.

Sa remarque me fit sourire. Lexa avait cette capacité de rendre chaque moment spécial, même les plus simples. Tu as raison, on voudra forcément ce souvenir de ce week-end, mais ne t'attend pas à ce que je prenne, des poses glamour, plaisantai-je en me levant.

La séance photo débuta dans la plus grande légèreté, et ce qui aurait pu rester une simple idée passagère devint un moment intime et complice. Lexa, armée de son vieil appareil photo, semblait particulièrement concentrée alors qu'elle observait la pièce, cherchant le meilleur endroit pour commencer. Je la regardais, amusée, mais intriguée par son sérieux soudain.

Très bien, où veux-tu commencer ? Demandai-je en me levant, feignant une pose dramatique et glamour, avec la main sur la hanche et le menton légèrement relevé, comme une diva.

Lexa sourit en secouant la tête, mais ne put s'empêcher de lever l'appareil vers son visage. Elle me prit en photo dans cette pose ridicule, capturant l'instant avec un petit clic. Parfait. Une future icône de la mode, plaisanta-t-elle.

Je ris et me détendis, laissant tomber la fausse attitude dramatique pour quelque chose de plus naturel. Allez, c'est à toi maintenant ! Dis-je en me précipitant vers elle, lui arrachant presque l'appareil des mains.

Hors de question, Babe. Je suis photographe aujourd'hui, répondit-elle, tentant de reprendre l'appareil que je tenais désormais fermement dans mes mains.

Si tu veux me prendre en photo, il va falloir jouer le jeu toi aussi ! Rétorquai-je, taquine. Elle hésita un instant, puis soupira en se redressant.

D'accord, d'accord. Mais ne pense pas que je vais poser comme toi.

Je souris, ravie d'avoir gagné cette petite victoire. Je m'éloignai de quelques pas, l'objectif pointé vers elle. Lexa, habituellement si réservée, se tenait droite, dans une posture fière et solide. Même lorsqu'elle faisait une pause légère, elle ne pouvait pas s'empêcher d'adopter cette attitude de guerrière, pleine de contrôle.

Allez, détends-toi un peu, lui lançai-je, riant doucement. Ce n'est pas un shooting militaire.

Elle haussa les sourcils, visiblement peu convaincue, mais relâcha ses épaules, avant de croiser les bras avec un air faussement sérieux. J'appuyai sur le bouton, capturant son expression mi-sérieuse, mi-amusée. Puis, sans prévenir, elle me fit un clin d'œil, et je pris un autre cliché au vol. Cette photo était parfaite, elle montrait un côté d'elle que peu de gens voyaient.

Tu triches, dit-elle, imitant mes propres paroles plus tôt dans la journée avec un sourire malicieux.

Jamais, répondis-je en prenant une autre photo rapide.

Nous avions échangé les rôles pendant un moment, riant de nos tentatives pour paraître naturelles, tout en essayant de surprendre l'autre avec des poses ridicules. Lexa se laissa prendre au jeu, ses sourires devenant plus larges et plus francs. C'était rare de la voir ainsi, détendu, sans ce poids invisible de la responsabilité qui semblait toujours peser sur ses épaules.

Après quelques minutes à nous renvoyer la balle — ou plutôt l'appareil photo —, Lexa reprit finalement le contrôle de l'appareil et me fit signe de m'approcher de la fenêtre.

Attends, dit-elle doucement en se positionnant avec précision, l'appareil prêt dans ses mains. Reste là, la lumière est parfaite.

Je m'assis sur le rebord de la fenêtre, l'air doux de l'après-midi filtrant à travers les rideaux. La lumière naturelle baignait doucement la pièce, dessinant des ombres délicates sur mon visage et mes épaules. Lexa observait en silence, ses yeux plissés par la concentration alors qu'elle ajustait l'objectif. Elle ne disait rien, mais je sentais dans son regard toute l'attention qu'elle portait à ce moment, à moi.

Ne bouge pas, murmura-t-elle, ses mains précises et calmes sur l'appareil. Elle attendait le moment parfait, et je pouvais presque entendre le bruit de la pellicule se dérouler avant même qu'elle appuie sur le déclencheur. Finalement, un léger clic brisa le silence.

C'est parfait, tu es juste magnifique, mon amour, dit-elle en abaissant l'appareil, son regard toujours fixé sur moi. Je lui souris, un peu gênée, mais touchée par l'intensité de son regard.

Ensuite, nous avions pris plusieurs photos, chacune notre tour, à travers la pièce. Il y eut des moments de pure folie où nous faisions des grimaces exagérées, essayant de surpasser l'autre dans le ridicule, un autre où je m'étais allongée sur le sol, simulant une scène dramatique de film, avec la main sur le front et un air faussement affligé. Lexa, qui ne pouvait plus retenir son rire, prit une photo, immortalisant une de mes plus grandes « performances ». Ensuite, ce fut son tour de tomber dans l'exagération, posant avec une mimique exaspérée face à mes provocations.

Finalement, nous finîmes par nous écrouler ensemble sur le canapé, l'appareil posé sur la table. Lexa parcourut les photos une à une, et je me rapprochai pour les voir aussi. Certaines étaient floues, d'autres ridiculement drôles, mais chaque image semblait capturer un éclat de cette journée, une partie de nous que nous ne montrions jamais aux autres.

Elles sont... Parfaites, murmurai-je en voyant un cliché où nous étions toutes les deux en train de rire, le visage illuminé par une lumière douce.

Lexa hocha la tête en silence, puis tourna son regard vers moi. Oui, elles le sont.

Mais il manque quelque chose, dis-je en me relevant.

Quoi ? Dit-elle en fronçant les sourcils

Des photos de nous deux, dis-je en commençant à faire quelques clichés. Comme précédemment, nous prenons des photos avec des grimaces, des visages sérieux, des regards, des baisers, nous en avions maintenant une belle quantité, plus ou moins rigolotes, mais toujours très amoureuse. Là, notre séance photo est parfaite. Rajoutais-je en me blottissant contre elle, amoureusement.

Oui, c'est parfait, princesse.

Nous restâmes un moment, simplement assises là, à contempler nos souvenirs fraîchement capturés, savourant la rareté de cet instant de paix avant de retourner à la réalité qui, nous le savions, nous attendait.

Le lundi matin, je me suis réveillée, seule dans mon lit, avec les filles dormant à côtés, mais avec une énergie nouvelle, prête à affronter cette semaine. Le week-end que j'avais passé avec Lexa, bien qu'enfermé dans son bureau avait été parfait, une véritable bouffée d'oxygène. J'étais reposée, apaisée, et prête pour la suite de notre aventure. Même la course d'orientation de mercredi ne me faisait plus peur.

Le lundi fut, une journée, relativement tranquille comparé aux précédentes. Nous avons commencé la matinée avec des séances d'entraînement modérées, axées sur des révisions de base en techniques de survie et d'autodéfense.

C'était presque une pause dans notre programme d'entraînement habituellement intensif, comme si nos instructeurs voulaient nous permettre de reprendre des forces avant l'épreuve tactique à venir. Pendant que je courais aux côtés de Raven et Bellamy, je pouvais sentir que tout le monde avait l'esprit tourné vers le mercredi. La compétition avec la section de Lewis et Stone était dans toutes les têtes, et malgré l'atmosphère légère du jour, la tension était palpable.

L'après-midi fut dédié à des briefings plus théoriques, notamment sur la navigation en terrain difficile. Nous avons révisé l'utilisation des cartes et des boussoles, en nous assurant que chacun maîtrisait les bases avant la course d'orientation. En silence, je réfléchissais déjà à des stratégies. Mon expérience avec Finn et Bellamy, me revenait en mémoire et je me promis de garder cela en tête : ne pas foncer dans le tas par rapidité, mais de ne pas hésiter à contourner pour se faciliter la tâche. Cette épreuve allait tester notre endurance et notre capacité à réfléchir sous pression, mais je savais que j'avais quelque chose à apporter.

Le mardi matin, c'était retour au charbon, après une petite journée un peu plus calme, elles avaient augmenté l'intensité des exercices physiques, mais toujours orienté vers la préparation à la course d'orientation. La matinée nous avait permis de peaufiner la technique de lecture de carte, avec des modèles complexes. C'était Anya, qui supervisait cette partie, car c'était sa spécialité sur le terrain.

Recrue Griffin, dit-elle en se penchant vers moi alors que nous étions penchés sur une carte du parcours. Comment aborderais-tu cette section si tu savais que tes adversaires choisissaient le chemin direct ?

Je réfléchis un instant, observant les différents points de contrôle indiqués. Je contournerais, répondis-je finalement. Ce terrain est trop accidenté, ils perdront du temps à franchir les obstacles. Si nous choisissons une route plus longue, mais moins risquée, nous pourrons les distancer.

Anya hocha la tête avec approbation. Exactement. Ce n'est pas toujours le plus rapide qui gagne, c'est celui qui sait lire le terrain et adapter sa stratégie.

Ces paroles me réconfortèrent. Je savais que nous étions sur la bonne voie pour affronter cette course, et plus le mardi avançait, plus je sentais ma confiance grandir. À midi, nous avons eu une courte pause pour déjeuner, et je retrouvai Octavia et Raven sous un arbre, en discutant de la journée à venir.

Tu penses vraiment qu'on peut battre la section de Lewis & Stone ? Demanda Octavia en croquant dans un sandwich. Ils sont rapides, mais je les ai vus à l'entraînement, ils ne réfléchissent pas toujours avant d'agir.

Raven haussa les épaules. Avec la bonne stratégie, on peut les prendre de court. Et je fais confiance à Clarke pour nous mener dans la bonne direction.

Je souris à cette remarque, sentant le soutien de mes amis. Mais il y avait une autre vérité : la section de Lewis et Stone n'était pas seulement compétitive, elle était aussi pleine de rancune, surtout depuis que ma relation avec Lexa était devenue un sujet de commérages.

L'après-midi, les tensions entre les sections commencèrent à s'intensifier. Quelques mots échangés, des regards en coin, et une attitude générale d'hostilité s'installaient petit à petit entre nous et nos rivaux. Pendant les exercices de l'après-midi, j'entendis des murmures derrière moi, des insinuations sur le fait que notre section bénéficiait de favoritismes à cause de ma relation avec Lexa. Cela m'agaça, mais je savais qu'il valait mieux ne pas réagir. Lexa m'avait toujours appris à garder mon calme face aux provocations, et c'est ce que je m'efforçais de faire.

À la fin de la journée, alors que nous quittions le terrain d'entraînement, Bellamy me rejoignit en marchant.

Ils essaient juste de te déstabiliser, car ils ont peur de toi, dit-il en jetant un coup d'œil vers la section de Lewis qui s'éloignait. Ne les laisse pas te distraire.

Je hochai la tête. Je sais. Mais cette course est importante. Je ne veux pas que ce genre de choses interfère.

Ils ne le feront pas, répondit-il fermement. On a un plan, et on va le suivre. Et surtout, on sait très bien que l'on n'est pas avantagé, car tu sors avec Lexa. On sait à quel point elle est plus dure avec toi. Fais-nous confiance, nous sommes ton équipe.

Le mardi soir, après avoir vérifié une dernière fois mon matériel pour le lendemain, je m'assis sur mon lit, plongée dans mes pensées. Nous étions prêts, dans l'ensemble, nous étions même meilleures qu'eux. Mais je me mettais toujours une pression supplémentaire. Je savais que la réussite ou l'échec de demain, auraient des conséquences, une défaite serait un coup dur, mais je pense qu'une victoire pourrait augmenter les rumeurs et les murmures à mon égard.

Mercredi matin, après un briefing intense avec Anya, nous étions prêts. Elle nous rappela l'importance de la collaboration et de la stratégie. Il ne s'agissait pas seulement d'atteindre les points de contrôle les plus rapidement, mais de le faire intelligemment. C'était l'objectif, mettre en place ce qui nous avait été enseigné dans un cadre de sécurité avant de pouvoir l'appliquer sur le terrain. On devait se servir de nos cartes et boussoles sur un terrain difficile. Il fallait planifier son itinéraire et prendre en compte les obstacles pour l'améliorer à chaque instant. Je me sentais confiante et je savais que je devais prendre les devants. Pendant la préparation, j'ai proposé une stratégie claire : contourner les zones les plus accidentées, viser les points de contrôle éloignés en premier, tout en gardant les plus proches pour la fin quand la fatigue commencerait à s'installer. John, habituellement sceptique face à mes idées, semblait encore réticent.

On devrait prendre le chemin le plus direct, suggéra-t-il. Plus on traîne, plus on risque de perdre.

Mais j'étais convaincue que la vitesse brute n'était pas la clé de cette épreuve. Raven et Bellamy étaient de mon côté. Ils avaient déjà vu l'efficacité de cette approche lors de nos expériences passées. Finalement, toute la section se rangea à mon idée.

Nous étions prêts, rassemblés au point de départ, l'adrénaline au plus haut. Encore un nouveau terrain, encore une nouvelle mission. Nous avions reçu une carte et une boussole, nos seuls outils pour cette épreuve. Sur la carte, étaient annotés les points de contrôle où nous devions nous rendre, disséminés sur plusieurs kilomètres. L'objectif était simple : atteindre chaque point le plus rapidement possible, en collectant les indices, les preuves de notre passage, tout en faisant face aux obstacles naturels et à la compétition face à l'autre section.

Avant le départ, je me sentais stressé, la pression était à son comble, Lexa, bizarrement restait en retrait, nous observant, sans intervenir, contrairement à Anya. Son regard croisa juste le mien avant de partir, et je sentais son soutien, elle me fit un petit sourire pour me rassurer, mais je me reconcentrai très rapidement.

Une fois le signal donné, nous nous mîmes en marche, chacun suivant le rôle qui lui avait été assigné. J'avais bien insisté sur l'importance de la méthode et de la stratégie que l'on avait mis en place. On doit éviter les terrains difficiles et être intelligents, c'est comme cela qu'on ira le plus vite.

Raven et Bellamy menaient l'avant-garde, vérifiant constamment la carte pour s'assurer que nous restions sur la bonne route. Octavia et moi étions juste derrière, prêtes à intervenir si des ajustements devaient être faits. Les premiers kilomètres furent faciles. Le sol était relativement plat, et nous progressions rapidement, mais je savais que les vraies difficultés se trouvaient plus loin.

Le premier point de contrôle, un petit sommet rocheux, fut atteints sans encombre. Je jetai un coup d'œil à ma montre. Nous étions bien dans les temps. « On continue comme ça, » dis-je, le souffle court, mais confiante. Le groupe acquiesça en silence, concentré sur l'objectif.

Au fur et à mesure que nous avancions, le terrain commença à changer. Des pentes abruptes, des zones boisées denses, et quelques petites rivières à traverser rendaient la progression plus compliquée. C'était précisément ce genre de difficultés que j'avais anticipé en élaborant notre stratégie. On contourne, avais-je dit en montrant une zone particulièrement accidentée sur la carte. Si on essaie de couper à travers on perdra plus de temps à cause des obstacles. L'équipe suivit le plan sans discuter.

Lorsque nous avons atteint le deuxième point de contrôle, il était clair que notre stratégie portait ses fruits. Nous avions évité des zones marécageuses et des chemins encombrés, nous permettant de garder un bon rythme. En passant près d'un terrain marécageux, nous aperçûmes enfin la section de Lewis et Stone. Ils s'étaient enfoncé dans une zone détrempée, leurs pieds s'enlisant dans la boue à chaque pas. Leur progression était lente et chaotique, et je vis Lewis perdre patience alors que ses coéquipiers tentaient de se sortir du piège dans lequel ils étaient tombés.

Ils ont visé la vitesse sans réfléchir, murmura Bellamy à mes côtés, un sourire en coin.

Je ne pouvais m'empêcher de ressentir un certain soulagement. Voir nos rivaux dans une situation compliquée renforçait notre confiance. Cependant, je savais que nous ne pouvions pas baisser notre garde. Un mauvais choix de parcours, une erreur de navigation, et nous pourrions rapidement perdre notre avance.

À mi-parcours, nous avons pris quelques minutes pour nous hydrater et réévaluer notre itinéraire. Le prochain point de contrôle était situé au sommet d'une colline abrupte, et bien que cela nous ralentirait, c'était un passage incontournable. Je pris les devants pour guider l'équipe, gravissant la pente avec détermination. Chaque pas était plus difficile que le précédent, mais je refusais de céder à la fatigue.

Une fois arrivés au sommet, le dernier point de contrôle nous attendait. Nous étions presque seuls. Pas un signe de l'autre section. Je jetai un regard rapide à l'horizon et aperçus à peine l'autre équipe, loin derrière, peinant dans une zone plus basse du terrain. Un sourire se dessina sur mon visage. Nous avions réussi. Nous étions en tête.

La descente vers la ligne d'arrivée fut un moment de triomphe silencieux. Malgré la fatigue, l'épuisement physique, et les défis auxquels nous avions dû faire face, nous savions que la victoire était à notre portée. Nous avions suivi notre stratégie à la lettre, et elle nous avait permis de triompher.

Lorsque nous franchîmes enfin la ligne d'arrivée, Anya nous attendait, les bras croisés, un sourire mince mais sincère sur le visage. Félicitations, dit-elle en hochant la tête. Votre travail d'équipe et votre planification ont été exemplaires. Bravo. Vous m'avez bien écouté et vous avez totalement compris ce que je vous ai appris cette semaine.

Les membres de la section se félicitèrent les uns les autres, épuisés, mais ravis de notre victoire. L'atmosphère était légère, presque euphorique. Mais alors que je me tournais vers Lexa, toujours en retrait, une ombre passa sur son visage. Je n'eus pas le temps de réfléchir à cette tension, car le lieutenant Lewis, furieux, s'avança vers nous.

J'espère que ta petite protégée n'a pas eu d'aide supplémentaire pour cette course, Lexa, lança-t-il, sa voix pleine de venin, brisant le moment de célébration.

Le silence tomba immédiatement. Tous les regards se tournèrent vers Lewis, puis vers Lexa. La colère monta en moi, mais avant que je ne puisse répliquer, Bellamy prit les devants.

Vous insinuez quoi, exactement, lieutenant ? Demanda-t-il d'un ton glacial, défiant le lieutenant de continuer sur cette voie.

Lewis croisa les bras, ses yeux lancèrent des éclairs. Tout le monde sait que Lexa a un intérêt personnel dans cette section. Peut-être que cela a influencé le déroulement de l'épreuve.

Le silence était encore plus présent, lourd de tension. L'accusation nous choqua tous. Personne n'osait parler, n'osait bouger, stupéfaits des paroles du lieutenant face à nous. La colère monta en moi, tout comme la honte. Mais avant que quoiqu'onques ne puisse dire quoi que ce soit, Bellamy se redressa d'un coup.

Vous insinuez quoi, exactement ? Que le lieutenant Woods triche pour nous avantager, car elle sort avec Clarke ? Ses yeux fusillèrent Lewis. On a gagné parce qu'on n'a travaillé dur, pas parce qu'on a eu un traitement de faveur ! Le lieutenant Ray nous a appris tout ce dont on avait besoin cette semaine.

Arrêter votre char, on sait tous que Lexa et Griffin sont ensemble. Et vous ne trouvez pas que cela pose un problème ? Lexa aurait très bien pu avantager sa petite amie et sa section. Ce n'est pas très… Éthique.

Cette accusation, même plus cachée, fit l'effet d'une bombe. J'étais choquée par ces propos, tout comme le reste de la section. Mon visage brûlait de colère et d'humiliation, et avant que je puisse répondre, Bellamy sera les poings, prêt à en découdre.

Vous voulez dire que le lieutenant Woods a triché pour nous avantager parce qu'elle sort avec Clarke ? On a juste travaillé comme des fous pour y arriver. Et le lieutenant Woods n'est quasiment pas intervenu, tout venait du lieutenant Ray. Mon Dieu, heureusement qu'il ne sait pas pour la relation d'Anya et Raven, sinon se serais fini.

Lewis sourit, un sourire froid et venimeux. Bien sûr, c'est ce que vous dites. Mais tout le monde sait qu'il y a un favoritisme. C'est dans l'air depuis que leur relation est officielle.

Je sentais la tension monter, mes poings se crispant à mes côtés, mais avant que la situation ne dégénère, Octavia intervint, les sourcils froncés et la mâchoire serrée.

Favoritisme, mon œil ! Lança-t-elle d'une voix vibrante de colère. Clarke nous pousse tous à faire mieux, comme n'importe quelle autre recrue. Si on a gagné aujourd'hui, c'est parce qu'on a suivi une bonne stratégie, et le lieutenant Woods n'a rien à voir là-dedans. On contraire ! Le seul truc qu'on peut lui reprocher, c'est qu'elle soit encore plus dure avec Clarke qu'avec nous. Et vue ce qu'elle subit, c'est tout sauf du favoritisme.

Lewis se tourna vers elle, prêt à répliquer, mais Raven enchaîna d'un ton tranchant : vous pensez sérieusement qu'on a besoin d'un coup de pouce pour te battre ? Clarke et le lieutenant Woods son ensemble, et alors ? Ça ne change rien à notre victoire. Vous vous accrochez à des excuses parce que vous savez que votre section n'as pas été à la hauteur.

Lewis fulminait, ses poings serrés de rage. Vous ne pouvez pas ignorer le conflit d'intérêt ! Répliqua-t-il avec amertume. C'est évident que la relation entre votre lieutenant et Clarke influence tout. Ça se voit à des kilomètres !

Raven lui lança un regard glacial. Mais quel conflit d'intérêt bordel ?! Non, Lewis. Ce qui se voit, c'est votre incapacité à n'accepter que vous avez perdu parce que votre stratégie était nulle. Le lieutenant Ray est la meilleure en exploration de terrain difficile, c'était évident que cela nous aiderait. Le lieutenant Woods n'a absolument rien à voir la dedans.

Le silence devint encore plus lourd, la tension atteignant son paroxysme. Je pouvais sentir le regard de toute la section de Lewis braqué sur nous, comme prêts à intervenir. Avant que les choses n'explosent, Anya s'avança, imposant immédiatement son autorité.

Ça suffit, déclara-t-elle d'une voix tranchante, coupant net la dispute. Lewis, tes accusations sont infondées et ridicules. Que Clarke et Lexa soient ensemble ne change rien à l'éthique de l'entraînement ni à leur performance. Tu insultes notre travail et une section entière en insinuant le contraire.

Lewis, encore furieux, se tourna vers Anya, cherchant une faille dans ses paroles, mais il savait qu'il n'avait plus beaucoup de terrain pour argumenter. Son ego l'empêchait de battre en retraite sans tenter un dernier coup. C'est facile à dire quand tu fais partie de ceux qui ferment les yeux, Anya, murmura-t-il, cherchant à provoquer une réaction.

Anya se redressa, sa stature imposante et son ton glacial ne laissant aucune place à la contestation. Je ne ferme les yeux sur rien. Je veille au respect des règles et des valeurs que nous défendons ici. Lexa a toujours agi en accord avec son devoir et ses responsabilités, et je ne te laisserai pas salir sa réputation.

Alors que Lewis semblait sur le point d'exploser, Lexa, qui jusque-là avait observé en silence, fit un pas en avant. Sa voix, calme mais chargée d'une autorité implacable, résonna.

Lewis, ce que tu fais ici, c'est mettre en doute non seulement mon intégrité, mais celle de toute la section. J'ai toujours été claire sur ma relation avec Clarke, et ça n'a jamais influencé mes décisions professionnelles. Chaque victoire de cette section est le fruit de leur travail, de leur cohésion, et de leur dévouement. Elle marqua une pause, son regard de glace fixant Lewis. Si tu ne peux pas comprendre cela, alors peut-être que c'est toi qui n'as pas ta place ici. D'autant plus que notre relation a été autorisée par Marcus et par le conseil. Tu n'as rien à dire.

Lewis serra les mâchoires, sa fureur presque palpable, mais avant qu'il ne puisse répliquer, Maya arriva en courant, visiblement paniquée.

Marcus est là, souffla-t-elle, alarmée.

Avant que quelqu'un ne puisse réagir, Marcus Kane apparut, imposant sa présence avec son regard autoritaire. Il évalua rapidement la scène, comprenant immédiatement la gravité de la situation.

Qu'est-ce qui se passe ici ? Demanda-t-il d'une voix ferme qui résonna dans l'air lourd de tension.

Lewis, visiblement mal à l'aise, mais refusant de céder, se redressa. Je faisais juste remarquer l'influence que peut avoir la relation personnelle de Lexa avec Clarke sur le déroulement des épreuves.

Marcus le regarda longuement, son expression ne laissant aucun doute sur ce qu'il pensait de cette excuse.

Ce que tu fais, Lewis, dit-il, sa voix autoritaire laissant peu de place à la discussion, c'est accuser sans preuves et semer la discorde dans une équipe qui fonctionne. Les règles ici sont claires. Les relations personnelles sont encadrées, et rien n'indique que Lexa ait manqué à ses devoirs. Il balaya la section d'un regard perçant. Les résultats des épreuves sont mérités. Si quelqu'un a des preuves de triche ou de favoritisme, qu'il les présente. Sinon, je ne tolérerai aucune autre accusation infondée.

Lewis resta silencieux, sachant qu'il avait perdu cette bataille.

La prochaine fois que tu mettras en doute l'intégrité de tes collègues, tu t'adresseras directement à moi, conclut Marcus d'un ton dur. Je m'attends à ce que tout le monde respecte les résultats des épreuves et se comporte en professionnel. Sinon, il y aura des sanctions. Lewis se tourna finalement, furieux, mais battu, et quitta les lieux, suivis de sa section. L'atmosphère resta tendue encore un moment, puis peu à peu, la pression retomba.

Je jetai un coup d'œil à Lexa, qui me regardait, ses yeux doux malgré la situation tendue. Nous n'avions pas besoin de mots pour comprendre que, malgré tout, nous étions toujours ensemble et plus fort que jamais.

Je n'avais pas eu besoin d'intervenir, tous mes camarades l'avaient fait pour me défendre et j'étais touchée. Mais j'étais également frustrée et triste que l'on remette en doute mes capacités et l'enseignement de Lexa à cause de notre relation. Il fallait que je trouve une solution….