CHAPITRE 36 :
Des voix étouffées à proximité le réveillèrent lentement. Lorsqu'il reconnut celle d'Hermione, Draco voulu bondir de sa chaise mais son ton sec le fit hésiter. Il en déduisit que feindre le sommeil était la meilleure solution pour l'instant.
- ... censé vouloir dire ?
– Je ne voulais pas vous manquer de respect, Mlle. Granger, en aucun cas, murmura une voix féminine affolée. C'est juste qu'il... C'est un... enfin vous savez un... mmh...
– Pourriez-vous terminer cette phrase avant la fin du siècle ? Intervint Hermione avec dédain – et Draco se demanda s'il avait plus d'influence sur elle qu'elle ne voulait l'admettre.
Quand le silence revint, Hermione frappa de nouveau.
– Si la fin de votre phrase n'est pas « un petit ami extraordinairement solidaire » ou « un homme terriblement courageux de vous avoir sauvé la vie » alors je pense qu'il vaut mieux ne rien dire du tout, dit-elle froidement – et Draco dû contrôler tous ses muscles pour ne pas sourire en coin.
– Je ne pensais pas à mal, Mlle Granger, je suis désolée. J'étais juste surprise de le voir avec vous.
– J'imagine que vous, les guérisseurs, êtes formés pour gérer les situations choquantes et réagir à l'inattendu ?
Elle était si impérieuse dans sa froideur que même Narcissa aurait baissé la tête par respect.
– Je suis tellement désolée, je –
– Comment vous appelez vous ?
– Guérisseuse Kane, apprentie.
– Et où étiez-vous pendant la Bataille de Poudlard ?
Allons bon, pensa ironiquement Draco.Ce pauvre petit agneau se dirige droit vers Sermonville et s'apprête à être massacré par Granger.
– Je n'avais que 10 ans. J'étais chez moi.
– Et le reste de la guerre ? A la maison aussi ?
Draco pouvait parfaitement s'imaginer les sourcils d'Hermione s'arquer.
– Oui Mlle, mes parents sont des sang-mêlés donc on nous a laissé tranquilles.
– Quelle chance, apprentie Guérisseuse Kane, fut sa réponse froide. Pendant que vous et vos parents récoltiez les bénéfices de votre statu de sang, moi et l'homme endormi dans cette chaise, souffrions d'une manière que vous ne pourriez imaginer. Vous n'avez aucun droit de juger ceux que vous ne connaissez pas, et donc, en tant que personne ayant expérimenté de manière directe la conduite de mon partenaire pendant la guerre, je vous remercierai de garder vos opinions sans fondements pour vous-même. Et si le reste de nos conversations pendant ma convalescence ne sont pas liées à autre chose que mon état de santé, je vous signalerai au guérisseur en chef pour un manque flagrant de professionnalisme.
Draco se mordit l'intérieur de la joue.Je t'aime.
– Je... Je... Bien sûr. Je vais faire savoir au Guérisseur Simpson que vous êtes prête à recevoir les documents pour votre sortie...
La pauvre fille avait l'air au bord des larmes. Draco entendit des pas pressés quitter la chambre et le bruit sec de la porte se fermant derrière elle.
– Tu es un piètre acteur, tu sais.
Draco ouvrit un œil et fut accueillit par la vision magnifique de son sourire taquin.
– Et c'est quelque chose quand tu es remontée et orgueilleuse en mon nom.
Son sourire en coin s'affaissa et elle se tordit les mains sur ses genoux.
– Je sais que tu peux te défendre tout seul, mais elle –
– Défends moi autant que tu veux Granger, c'était plutôt excitant.
Ils se sourirent et les yeux de Draco la parcoururent, dévorant son visage – heureux et vivant.
– Salut.
– Salut.
Ils se fixèrent un instant de plus avant que Draco ne grimpe sur le lit et l'écrase contre lui. Il pressa sa joue contre ses cheveux et respira son parfum réconfortant.
– Plus jamais Granger. Plus de foutue colonie de fées, compris ?
Son rire était étouffé contre son torse.
– J'ai survécu à pire.
Draco resserra son étreinte.
– Ce n'est pas drôle. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si... tu as faillit... bordel Granger ce n'est pas drôle.
Hermione se recula pour lever les yeux vers son visage sévère.
– Draco, dit-elle doucement en prenant son visage entre ses mains. Draco, je vais bien, tout va bien. Grâce à toi. Tu as été incroyable, j'en suis sûre, et évidemment je n'étais même pas là pour le voir. Tu as pris soin de moi quand je ne pouvais pas... quand j'ai échoué.
Elle avala une boule dans sa gorge et semblait aux bords des larmes.
– J'ai toujours eu du mal avec mon Patronus et échouer au moment où tu en as le plus besoin... je suis tellement désolée.
– Arrête, dit-il d'une voix rauque. Arrête de t'en vouloir. On en est sorti et c'est tout ce qui compte.
Il la prit fermement dans ses bras.
– Tant que tu arrêtes de t'accuser aussi. Ton sort a dû être très puissant pour faire fuir autant de Détraqueurs, réfléchit Hermione. Je peux le voir ? Demanda-t-elle humblement, rendant Draco impuissant devant cette sorcière qui avait l'air si petite et vulnérable.
Il baissa les yeux vers son visage plein d'espoir, rose et lumineux de nouveaux. Il ne lui en fallut pas plus pour imaginer ce visage se tenant devant lui dans une autre circonstance joyeuse.
– Spero Patronum !
Le dragon jaillit et Hermione étouffa un joyeux cri de surprise alors qu'il volait dans la pièce et s'arrêtait devant elle. Elle tendit la main vers son museau quand il se dissipa.
– Ton homonyme, confirma-t-elle en regardant Draco avec fierté. Tu sais de quelle espèce il est, n'est-ce pas ?
Draco secoua la tête, n'ayant vu des dragons que lors de la première tâche du tournois des Trois Sorciers pendant sa Quatrième Année et seulement de très loin.
– Un Pansedefer Ukrainien, l'espèce la plus grande, avec des écailles gris métallique... c'est avec la même race que l'on s'est enfuit de Gringotts.
Avec moi aussi, Granger. Tu m'as libéré aussi.
– A quoi penses-tu pour l'invoquer ?
Draco serra la mâchoire sachant qu'il devrait tourner autour de la vérité. Il pouvait lui dire maintenant, mais un hôpital était-il le bon cadre pour une telle déclaration ? Pas du tout, réfléchit-il et il se contenta de sa sensation dans ses bras.
– Quelque chose qui... me rend plus heureux que je ne l'ai jamais été.
Ce n'était pas un mensonge mais ce n'était vraiment pas proche de l'histoire complète. Bien qu'Hermione fronçait les sourcils face à son évitement, elle laissa tomber le sujet et s'installa contre lui.
– Malfoy ! Est-ce que tu as changé mes draps ?
Draco se figea dans la cuisine, en train de se servir du thé.
– Pourquoi ? T'es allergique à la soie ?
Hermione arriva en trombe, les mains sur la taille.
– N'essaie même pas de t'en tirer avec ton baratin. Tu n'as aucun droit de toucher à mes affaires sans mon consentement !
– C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! Ne pense pas que je n'ai pas remarqué que tu as échangé tout mon dentifrice pour ce truc moldu à la menthe !
Son regard s'écroula en un sourire penaud.
– D'accord, on est quitte.
Elle tourna les talons pour terminer de s'occuper de déballer ses affaires de voyage.
– C'est normal d'admettre que tu as un penchant pour les choses raffinées Granger, se moqua-t-il en terminant rapidement son thé.
Ils n'étaient sorti de Ste Mangouste que depuis quelques heures et Draco ne faisait que repousser le moment de rentrer chez lui. Mais, comme il ne pouvait plus reculer, il fit ses adieux à Hermione et promit de revenir plus tard ce soir-là. Elle essaya de l'ignorer mais Draco insista pour ne pas la laisser seule.
– Je ne serai pas long, mais je reviendrai Granger.
Elle lui jeta un regard noir.
– Je n'ai pas besoin d'une nounou, je vaisbien. Les guérisseurs ont dit que je devrais me reposer mais ça ne veut pas dire que j'ai besoin –
– Ça veut dire du vrai repos, ce qui veut dire que tu devrais vraiment arrêter de t'affairer et je sais que si je ne suis pas là pour te surveiller, tu n'auras aucun problème à désobéir aux ordres des guérisseurs. Maintenant va t'asseoir sur le canapé, Potter t'appellera par cheminette dans 10 minutes.
Il sorti le bout de sa langue quand elle fit la moue et marcha dans les flammes. Quand il s'avança à travers son propre foyer jusqu'au vestibule, il fut accueillit par une autre sorcière boudeuse.
– Tu as passé un agréable séjour à Ste Mangouste, n'est-ce pas ? Résonna la voix stridente de Narcissa à travers la pièce alors qu'elle se dépêchait vers Draco et lui jetait une lettre.
– Une copie de ton formulaire de sorti est arrivé ce matin. Aurais-tu l'obligeance d'expliquer pourquoi j'ai dû apprendre que mon fils unique était hospitalisé via unformulaire de sorti?
Ses yeux scintillèrent dangereusement et Draco fit un pas hésitant en avant.
– Visiblement, je vais mieux Mère, pas de quoi s'inquiéter –
– Assez ! Hurla-t-elle et il se tut. Des Détraqueurs Draco ! Cette lettre dit que tu as survécu à une attaque de Détraqueurs et une hypothermie ! Ne reste pas là à me mentir ! J'aurais dû être prévenue immédiatement, j'aurais dû être appelée à ton chevet et m'assurer que l'on s'occupait correctement de toi ! Et si tu étais mort ? Et si – ?
Sa voix trembla mais ne se brisa pas totalement. Elle fit volte face et Draco senti une pointe de culpabilité. Il s'approcha d'elle et posa une main prudente sur son épaule.
– Je vais bien, je suis désolé, tu as raison, dit-il doucement en la retournant dans brève étreinte.
– Pourrais-tu me raconter ce qu'il s'est passé ?
Elle avait l'air d'avoir la tête froide mais Draco ne pouvait pas voir son visage.
Draco retraça l'histoire de la façon dont lui et Hermione étaient allés visiter la colonie de fée vers la fin de leur voyage et l'attaque des Détraqueurs qui en avait résulté. Quand il eut terminé, Narcissa se recula, le visage impassible de nouveau.
– Je vois. Ta lettre dit que tu es sorti hier. Où étais-tu ?
Draco serra les lèvres en une ligne fine.
– Hermione va bien, merci de poser la question, aboya-t-il alors que sa mère pinçait les lèvres. Elle était dans un état pire que le mien, si ça t'intéresse, donc je suis resté avec elle à l'hôpital et me suis assuré qu'elle soit bien installée chez elle. En fait, dit Draco en la dépassant et se dirigeant vers les escaliers, je ne suis ici que pour récupérer quelques affaires et retourner auprès d'elle.
– Draco ! Appela Narcissa et il se figea sur la marche du bas. C'est donc plutôt sérieux avec elle ?
Il observa sa mère attentivement et soupira.
– Très.
La tête de Narcissa se pencha d'un côté à l'autre, une idée lui traversant l'esprit.
– J'aimerais la rencontrer en bonne et due forme, dans ce cas. Serais-tu opposé à un dîner chez moi une fois les rénovations terminées ?
– Ça me semble acceptable, je lui poserai la question. Nous ferons ça à son rythme, en revanche, je ne la pousserai pas. Quand elle sera prête je te le ferai savoir.
Les traits du visage de Narcissa se durcirent et Draco su qu'elle retenait son dédain.
– J'aimerais que tu dînes avec moi les soirs de semaine tant que je reste ici.
– Bien.
– Et tu devras me lister comme personne à contacter en cas d'urgence à Ste Mangouste.
– Bien. Bon, les négociations sont-elles terminées ?
Pendant un instant sa mère eu l'air de vouloir en dire plus mais changea d'avis au dernier moment et s'en alla majestueusement dans le couloir. Draco la fixa pendant un temps, se demandant quand les choses avaient commencé à devenir étouffantes à chaque fois qu'ils étaient dans la même pièce pendant trop longtemps. Draco se rappelait encore l'époque de sa vie où ses parents étaient le centre de son univers. Cette tension était-elle une évolution normale de la relation parent-enfant quand ce dernier devenait adulte ?
Avec un cœur et un esprit lourd, Draco rassembla quelques essentiels et cheminetta vers Hermione.
– Tu viens juste de louper Harry, dit Hermione depuis le canapé.
– Tu dis ça comme si j'avais envie de voir sa tête.
Elle plissa les yeux vers lui.
– Mmhmm. Tu peux être autant sarcastique que tu veux, je sais que vous êtes presque amis tous les deux en ce moment.
Draco se renfrogna.
– Je crois que je vais devoir ressortir mes badges « Potter Pue ».
Il se laissa tomber dans le canapé à côté d'elle.
– Où est l'horrible petite bête ?
–Pattenrondboude dans la chambre d'amis à l'étage. Il y est depuis que Ginny l'a ramené. C'est la même chose à chaque fois que je m'en vais plus de deux jours.
Hermione se blotti contre Draco et soupira de contentement.
– J'ai parlé à Ron aussi, dit-elle doucement. Il s'est excusé... pour la façon dont il m'a parlé à ton sujet... et pour la façon dont il m'a parlé en général. Je crois qu'il essaie toujours de se faire à l'idée pour... nous. Mais il essaie. Il m'a même laissé le sermonner pendant plusieurs bonnes minutes sans interruption, c'était assez cathartique.
Draco ne fit pas de commentaire alors qu'il caressait le bras d'Hermione de haut en bas, ne se souciant pas personnellement de l'opinion de Weasley sur sa relation et ayant toujours quelques ressentiments au sujet de la façon dont il avait fait du mal à Hermione en premier lieu.
– Peut-on aller au lit ?
Elle coupla sa demande en serrant sa cuisse et sa main continua son voyage vers l'avant de son pantalon.
– Granger, prévint Draco d'un ton délicat et repoussa sa main. Tu es supposée tereposer.
Hermione fit la moue.
– S'il te plaît Draco, dit-elle en appuyant une main sur son torse et se redressant pour embrasser son cou. Ça fait desjourset tu me manques...
Draco ferma les yeux et se maudit d'avoir développé une sorte de conscience.
– Granger, non, on peut aller au lit, mais seulement si tu dors ou –
Hermione souffla et jeta les couvertures loin d'elle.
– Je ne suis pas en sucre !
– Je n'ai jamais dit ça et tu ne m'entendras jamais le dire. Je ne pense simplement pas que ce soit une bonne idée de faire...ça... maintenant, dit Draco patiemment ce qui l'énerva davantage.
Elle se leva brusquement et agita les mains en l'air.
– Et pourquoi pas ? Est-ce que c'est parce que j'ai l'air d'une pâle petite goule avec des poches monstrueuses sous les yeux ? Eh bien je suis désolée de ne pas avoir pleinement récupéré selon tes standards de beauté et de n'avoir rien porté d'autre que des pyjamas mais –
– Par Merlin tu te fous de moi ! Si ce n'était pas parce que tu es sortie il y à peine quelquesheures, de ce putain d'hôpital, je te jetterai sur ce canapé et te baiserai fort !
Elle leva les mains en l'air de frustration à nouveau.
– Fais le alors! Je ne suis pas une petite femme faible qui a besoin que tu prenne soin d'elle parce que – !
– Tu ne comprends pas ! Aboya-t-il et se leva pour la surplomber. De toute ma vie, je n'ai jamais été capable de prendre soin de toi donc laisse moi au moins faire ça !
– Je ne te demande pas de le faire !
– Peut-être que j'ai l'impression que je dois le faire !
– Tu n'as rien à me prouver Draco !
– SI ! Cria-t-il et la bouche d'Hermione se referma d'un claquement à la fois à cause du niveau sonore de sa réponse comme pour sa véhémence. Tu ne penses pas que je sais parfaitement ce qui t'a fait tomber face à ce Détraqueur ? Tu te noyais dans le souvenir du pire jour de ta vie et ça t'a presque tué ! Et c'est moi qui t'ai fait ça ! Moi !
Sa poitrine se serra et l'air lui manqua. Hermione se démonta instantanément et secoua la tête.
– Tu ne m'as rien fait. Bellatrix était celle qui m'a torturé, pas toi. Tu n'as rien fait –
– Exactement ! S'écria-t-il. Je n'ai rien fait et tu as faillit mourir putain, juste là, à mes pieds.
Il passa une main sur son visage.
– Ça me bouffe, Granger, je ne le supporte pas. Tu as probablement tellement d'horribles souvenirs de moi... des souvenirs qui ne te font rien d'autre que du mal.
– Plus maintenant, dit-elle doucement en posant une main sur son bras.
Draco voulu la dégager d'un mouvement et partir mais il ne put pas. Pas quand elle lui lançait un regard aussi suppliant, comme si elle savait exactement comment il voulait réagir et l'implorait de lui prouver le contraire.
Comme il n'avait pas déguerpit, Hermione s'approcha.
– Quand je pense à toi maintenant, dit-elle d'une voix douce, je pense à nos innombrables heures passées au café. Je pense à toutes les discussions, de la plus inepte à la plus stimulante, et à quel point je me sens challengée et encouragée par toi. Je pense au fait que tu me surprends constamment.
Elle tendit la main pour prendre son visage en coupe.
– Tu m'as sauvé la vie, murmura-t-elle. Et même avant ça, je te dirai à nouveau ce que je t'ai dit avant notre voyage. Tu es un homme bien, Draco.
Draco ferma les yeux. Il ne pouvait plus supporter de la regarder quand elle disait ces choses.
– J'aimerais que ce soit suffisant, répondit-il.
Hermione retira sa main de son visage pour attraper ses doigts.
– Allé, viens t'allonger dans le lit avec moi, il faut qu'on parle.
Il la suivit docilement et s'allongea sur le côté, lui faisant face.
– Tu te souviens, en novembre dernier, ce que je t'ai dit après notre dîner ? Après que tu m'aies présenté tes excuses ?
– En partie.
– Je t'ai dit qu'un jour, quand nous serions tous les deux prêts, je voudrais parler de la nuit où les Rafleurs nous ont emmené, Harry, Ron et moi au Manoir Malfoy. Je crois qu'il est temps.
Draco inspira difficilement. Pouvait-il le faire ? Pouvait-il l'écouter raconter cette horrible nuit ? Il s'éclaira la gorge et accepta son sort.
– Très bien.
– Veux-tu un Philtre de Paix ?
Par Salazar, la compassion de cette sorcière avait-elle des limites ? Je t'aime.
– Non, je... Je peux le faire, affirma-t-il.
– Je crois, dit Hermione en prenant une profonde inspiration, je crois que nous devrions commencer bien avant. Il y a beaucoup de chose que nous ignorons l'un sur l'autre d'avant... d'avant la guerre... et je veux apprendre à te connaître, tout entier. Je ne veux pas éviter certains sujets plus longtemps parce qu'ils pourraient nous mettre mal à l'aise.
Ils commencèrent du début et discutèrent presque toute la nuit. Sans jugement, sans mépris, s'écoutant simplement alors qu'ils démêlaient mutuellement leurs histoires respectives. Ils échangèrent des souvenirs, les bons et les mauvais, et, au lieu d'avoir l'impression qu'il s'agissait d'une séance supplémentaire avec Browning, Draco réalisa que ça ne le dérangeait pas de partager ces anecdotes enfouies depuis longtemps avec Hermione.
Draco lui raconta ce que c'était que de grandir au Manoir Malfoy. C'était une vie stricte mais charmante. Il lui parla de ses nombreux tuteurs, de chacune de ses heures planifiées à la minute de leçons d'étiquette sans fin, d'histoire (magique et familiale), de français, de latin, de vol, de natation, de valse, de piano, de géographie, de politique, de rune, d'arithmancie, de lecture/d'écriture et enfin de sortilèges et potions. Il n'avait manqué de rien – évidemment – ses parents cédant à tous ses caprices, désirs et crise de colère. Oui, de lourdes attentes pesaient sur ses épaules (unique héritier et compagnie) mais il n'y eut jamais aucun doute dans l'esprit de Draco sur le fait que ses parents l'aimaient.
Hermione lui raconta ce que c'était que de grandir dans une banlieue chic. C'était une vie isolée mais charmante. Elle lui parla de la fierté de ses parents, si heureux que leur fille montre une telle affinité pour la lecture et l'apprentissage à un jeune âge. Hermione était clairement une enfant surdouée, et ils la traitèrent comme telle. Elle avait également beaucoup de cours extrascolaires en dehors de l'école primaire et on s'attendait clairement à ce qu'elle prenne un jour la responsabilité du cabinet de ses parents. Elle n'avait manqué de rien et, sans sa lettre pour Poudlard, aurait pu choisir parmi de nombreuses écoles secondaires de la haute société. Il n'y eu jamais de doute dans son esprit sur le fait que ses parents l'aimaient.
La lettre pour Poudlard de Draco était arrivée et c'était tout ce pour quoi il avait été préparé. Ses parents lui avaient assuré qu'il serait un prince parmi les garçons et, quand Draco serait majeur, un roi parmi les hommes.
La lettre pour Poudlard d'Hermione était arrivée et avait bouleversé la vie entière de sa famille. Ses parents lui avait assuré qu'elle devait aller dans cette école spéciale et serait aussi brillante que si elle était allée dans une école moldue.
Draco était arrivé à Poudlard et n'avait eu aucun ami. Il avait eu des admirateurs, des sbires et des lèches-bottes avides d'exploiter leur connexion avec le jeune héritier Malfoy.
Hermione était arrivée à Poudlard et n'avait eu aucun ami. Elle ne connaissait absolument personne, n'avait aucun héritage familial à défendre et avait été si désireuse de prouver qu'elle était digne de sa propre magie qu'elle ne s'était pas mise en avant, à moins de partager des faits.
Ce ne fut que du plaisir pour Draco (embêter Potter, diriger les Serpentard, préparer son futur en tant que faiseur de roi aristocratique) pendant les cinq première années. Puis le temps fut venu pour lui de mettre de côté ses enfantillages et les querelles de cours de récré. Il allait devenir un serviteur des Ténèbres.
Ce ne fut que des aventures à couper le souffle et des situations exaltantes pour Hermione (sauver la Pierre Philosophale, secourir Sirius et Buck, aider Harry avec le Tournois des Trois Sorciers) pendant les quatre première années. Puis vint le temps de l'action, de la préparation et du danger comme elle n'en avait jamais connu auparavant. Elle allait devenir une guerrière de Lumière.
Lorsque Draco atteint le moment de son récit concernant son initiation devant le Seigneur des Ténèbres, il flancha. Hermione, reconnaissant sans doute son hésitation et l'émotion derrière celle-ci, prit sa main et entremêla leurs doigts.
– Je la voulais, murmura-t-il d'une voix rauque. Je voulais cette maudite Marque sur ma peau. Père avait merdé et c'était ma chance de prouver à tout le monde que je pouvait être celui qui apporterait la gloire à mon nom.Un honneur, pensais-je, bêtement.
Il lâcha un rire sec.
– Par les Dieux que j'étais naïf. Je me pensais si important. J'avais été choisi . Moi, si jeune et investi d'une mission tellement vitale. Quelle putain de blague.
Draco rencontra ses yeux, pensant y voir du dégoût, de la colère ou une sorte de condamnation (sérieusement, Malfoy à quoi tu pensais ?). Mais il ne vit rien de ça.
– Ma vie avait été si simple et je pensais que ce serait pareil. Que les autres feraient tout le sale boulot pour moi et que je siègerais fièrement en haut de la chaîne alimentaire, récoltant les bénéfices d'une société de Sang-Purs.
Le temps qu'il réalise à quel point il était dépassé, confessa-t-il à Hermione, il était bien trop tard. Il lui raconta sa pitoyable Sixième Année : il ne pouvait plus manger, dormir, se concentrer en classe, obsédé par cette maudite Armoire à Disparaître et la manière d'épargner la vie de ses parents de la rage du Seigneur des Ténèbres. Mimi Geignarde était sa seule confidente : le fantôme d'une fille née-moldue qui ne pouvait pas plus l'aider que revenir à la vie.
Puis vint cette horrible nuit dans la Tour d'Astronomie. Dans l'euphorie de son triomphe, il s'était imaginé abattre rapidement et froidement le vieux fou et retourner auprès du Seigneur de Ténèbres et de sa famille, devenir un assassin célèbre. Mais, face à face avec sa victime désignée, il n'avait pas pu prononcer la formule. Dumbledore avait été calme et miséricordieux jusqu'à la fin et Draco avait passé d'innombrables heures après cette nuit fatidique à imaginer ce qui aurait pu se passer s'il avait accepté sa clémence.
Durant ses séances, Browning avait conseillé à Draco de ne pas jouer à ce jeu là, mais ça avait été presque foutrement impossible.
– Il faut te le dise, interrompit brusquement Draco dans sa propre histoire. Je... je vois toujours un Guérisseur. Ça faisait parti de ma liberté conditionnelle, au début, d'y aller deux fois par semaine. Mais j'y vais toujours... une fois par mois.
Draco détourna le regard, embarrassé, mais Hermione ne voulu rien entendre. Elle prit gentiment son menton et le força à la regarder.
– Tu n'as pas à me cacher ça. Ne me cache rien. Je trouve ça génial.
Il hocha la tête par à-coups puis roula sur le dos pour fixer le plafond. La regarder pendant la suite pourrait le mener à sa perte, alors il garda ses yeux levés et continua son triste récit.
Le Seigneur des Ténèbres vivait dans la maison de sa famille – si l'on pouvait encore la considérer comme telle. Les Malfoy étaient la risée des Mangemorts à cette époque. Son père, émasculé et écarté – un raté sans baguette. Sa mère, ignorée – une femme mondaine qui ne pouvait rien apporter comme valeur stratégique. Et puis Draco, l'écolier dégonflé. Le Seigneur des Ténèbres aimait que Draco distribue les séances de tortures à ses camarades Mangemorts qui avaient foiré des missions, les victimes, des moldues et nées moldues et quiconque gardé captif dans la cave du Manoir. Mais Draco n'avait clairement pas les tripes pour ça et le Seigneur des Ténèbres se lassa vite de taquiner le garçon Malfoy et s'occupa de sujets plus importants, laissant le contrôle du Manoir à Bellatrix. Draco avait dû retourner à Poudlard de toute façon – un bref sursit. Rogue et les Carrow l'avait laissé tranquille, comme ils faisaient tous parti de la même petite secte, donc Draco vécu comme dans un espèce de brouillard mental, se demandant quand est-ce que tout allait se terminer et comment.
Et puis les vacances de Pâques. L'estomac remplit de plomb, Draco se tourna sur le côté de nouveau pour faire face à Hermione.
– Est-ce que tu... Est-ce que tu veux parler en premier ? Je comprendrais si tu ne veux pas que je parle de cette nuit là et... que j'écoute pendant que tu dis ce que tu as à dire, offrit-il avec hésitation.
Ses yeux brillèrent lorsqu'elle se redressa pour s'asseoir. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine et s'appuya dessus. Draco s'assit également et, bien qu'il voulu tendre la main et la toucher – la réconforter en quelques sortes – il se retint.
– Quand je repense à cette nuit, commença-t-elle lentement, je ne pense pas à toi, sincèrement.
Une larme errante s'échappa et Hermione l'essuya à la hâte.
– Je croyais avec certitude que cette fois... cette fois là j'allais mourir. J'avais traversé tellement de situations impossible avec Harry et Ron... et même si nous étions en danger la plupart du temps... Je n'ai jamais eu l'impression que nous n'allions pas nous en sortir. Mais quand... quand Bellatrix...
Elle fit une pause pour avaler la boule dans sa gorge.
– Quand elle m'a appelé par mon prénom et m'a emmené loin de tout le monde... Je me suis faite à l'idée de mourir et me suis résolue à ne pas craquer et trahir notre mission avant.
Une petite fissure, juste une petite brèche, que Draco senti. Son cœur avait commencé à se briser.
– Alors que la douleur physique était... inimaginable, le désespoir de la raison pour laquelle j'avais été choisie par elle, et par tes parents, était pire.
Un autre craquement, un peu plus gros cette fois.
– J'avais cette pensée folle, quand elle m'a traîné par les cheveux au milieu de cette pièce. Forcément... Un adulte là-bas allait forcément se souvenir que j'étais pratiquement encore une enfant ? Que j'avais le même âge que leur fils ? Que j'avais été l'une de ses camarades de classe ? Mais ensuite, aussi rapidement, j'ai réalisé, avala-t-elle alors que plus de larmes coulaient, j'ai réalisé que tes parents... ta tante... me considéraient comme ayant moins de valeur qu'un humain à cause de mon sang.
Son cœur était presque en deux.
– Ils avaient été si rapide, ravis même, de m'identifier. Ma vie ne signifiait absolument rien pour eux et je savais au plus profond de mon âme que je serais torturée jusqu'à la folie ou la mort devant ces gens simplement parce que mes parents sont moldus.
Finalement, il se fendit en deux. D'autres morceaux se détachèrent.
– Après ça... Après que la guerre soit terminée et que j'ai enfin eu le temps de penser à cette nuit... Je suis passée par tellement d'émotions et, en dépit de l'évidente peur... Je me suis retrouvée en proie à une colère brûlante. Dans mes jours les plus sombres, les plus tristes, une part de moi se demandait ce qu'il serait arrivé si elle m'avait tué. Aurais-je été un martyr pour la cause ? Un symbole montrant que les préjugés de sang ne pouvaient finalement pas gagner ?
Elle fit une pause pour reprendre son souffle.
– Mais j'ai eu la meilleure des revanches.
Les yeux d'Hermione avaient un éclat féroce, presque brûlant, sachant ce qu'elle avait gagné. Elle avait battu Bellatrix.
– Parce que j'ai survécu et continué de vivre. Je suis si reconnaissante à présent pour le temps que j'ai avec mes parents à nouveau, avec mes amis, et avec toi.
Morceau après morceau après morceau.Je suis en accord.
– Alors non, Draco. Je ne te tiens pas pour responsable pour cette nuit, et ne l'ai jamais fait. Il y avait d'autres personnes dans cette pièce qui aurait dû mieux faire, qui avaient le pouvoir d'empêcher Bellatrix de me torturer.
Draco baissa misérablement les yeux sur ses mains avec honte. Les mêmes mains qui n'avaient rien fait le jour où elle avait été traîné à travers la maison de sa famille.
– J'aimerais te poser une question.. Juste une fois. Tu n'as pas à répondre mais je... Je dois la poser, dit-elle d'une petite voix. Tu as été si hésitant à nous identifier, et particulièrement vague quand il s'agissait d'Harry. Je sais qu'il est impossible que tu n'aies pas su immédiatement qui nous étions exactement. Et je veux que tu saches que je ne t'en tiendrai pas rigueur pour ta réponse, ou te la reposerai.
Hermione prit une profonde inspiration.
– Pourquoi n'as-tu pas essayé de m'aider ?
Sa poitrine était vide. Son cœur brisé.
Il ne pouvait pas fuir, ne pouvait se cacher, pas cette fois, et certainement plus jamais, d'elle. Il regarderait la femme qu'il aimait dans les yeux et déposerait sa litanie de défauts à ses pieds et lui dirait exactement quel genre d'humain spectaculairement affreux était actuellement assis dans son lit.
Il avait déjà parlé et travaillé sur tous ses horribles souvenirs de la débâcle de la salle à manger avec son guérisseur. Draco avait déjà expliqué ses actions au Magenmagot. Mais ce n'était rien, absolument rien, comparé au fait de devoir rendre des comptes à la victime du crime de guerre dont il avait été témoin, à la femme à qui appartenait son âme brisée. Draco irait au bout du monde pour elle à présent, mais le Draco adolescent n'avait pu lever sa baguette pour elle dans le passé.
– Je ne t'ai pas aidé parce que je voulais vivre. Je voulais que ma mère et mon père vivent. Tu étais une autre victime malheureuse qui avait été emmené devant moi et à ce stade j'étais devenu insensible à la violence autour de moi. Je ne savais pas comment t'aider et j'avais tellement, tellement foutrement peur. Quand vous vous êtes tous enfui, j'ai à peine eu le temps d'enlever les éclats de verre de mon visage avant... avant qu' il ne revienne. Je n'avais jamais été torturé comme ça..., s'interrompit-il – presque dans un soupire. Si tu as pu apercevoir mon père pendant la Bataille... C'était pire pour lui, évidemment en tant que « Chef de Famille », celui supposé être en charge. Son œil a mis des mois à guérir correctement et il boitait de manière permanente. Ma mère et moi... eh bien ma mère et moi avons pris ta place sur le sol de la salle à manger, si je puis dire. Lorsqu'il a enfin pratiquement eu assouvi sa rage, nous avons tous les trois été confinés au Manoir jusqu'à ce qu'il soit temps d'attaquer Poudlard.
Ses yeux restèrent sur son visage et Draco se demanda ce qu'elle pensait de lui à présent.
Draco poursuivit sur le même ton, murmurant presque.
– Je ne pense pas que tu le méritais, rien de tout ça. Je ne pense plus que tu es inférieure à moi à présent. Peut-être que c'est une distinction pitoyable, mais je veux la faire malgré tout. Mon manque d'interférence n'avait rien à voir avec un idéal de pureté de sang. Je n'ai pas agi parce que je suis un lâche. Je ne suis pas le héros, je ne l'ai jamais été, je pense qu'on le sait tous les deux.
Elle le fixa pendant un instant de plus avant de lever les mains pour prendre son visage en coupe.
– Merci d'avoir répondu honnêtement.
Draco ferma les yeux et posa ses mains sur les siennes plus petites.
– Je me déteste, murmura-t-il. Je déteste de ne pas être à la hauteur pour toi.
– Non, murmura-t-elle. Non, Draco. Je sais que tu sais que tu es à la hauteur. Je voulais entendre ta réponse pour ma propre guérison. Tu es une bonne personne.
Je suis en accord.
Il laissa tomber ses mains mais les siennes restèrent sur son visage, attendant patiemment qu'il ouvre les yeux.
Quand il le fit, il eu l'impression de pouvoir respirer de nouveau. Quelle que soit l'emprise glaciale qu'avait la mélancolie sur son âme, elle fondit alors que Draco se délectait d'elle.
– Hermione.
Il dit son prénom comme une prière.
– Hermione je suis tellement désolé.
Je t'en prie ne me quitte pas. Je t'aime.
– Tout va bien, Draco. Je sais que je t'en ai demandé beaucoup, répondit-elle doucement et Draco comprit enfin.
Elle ne voulait pas le blâmer ou le réprimander. Hermione avait besoin d'exorciser les derniers démons entre eux et selon ses propres conditions. Draco respectait sa force inébranlable, même s'il craignait que les prochains mots qui sortiraient de sa bouche ne soient pour le rejeter.
– Tu veux toujours rester avec moi ce soir ? Je ne t'ai pas fait fuir ?
Sa bouche s'assécha, ses yeux s'écarquillant face à sa question.
– Oui, bien sûr... Granger évidemment je – je veux dire – tu es sûre que c'est ce que tu veux ?
Est-ce que tu es sûre de vouloir de moi ?
Elle sourit ensuite – de celui qui plissait le coin de ses yeux et illuminait ses pommettes – et s'il n'avait pas déjà été assis, ce simple signe d'affection l'aurait laissé sur le cul.
– Oui, crétin, gloussa-t-elle en enroulant ses bras autour de lui et s'installant contre sa taille.
Le soulagement d'entendre son rire le calma davantage que n'importe quelle potion.
Pour une quelconque raison, le mot « vomir » ne voulait pas rester à distance. Il avait cet étrange besoin de continuer à purger ses péchés, confesser ses fautes et chercher l'absolution.
– Je protège toujours les miens, dit-il d'un ton bourru, une main caressant ses cheveux. Quand tu es enfant, tu crois que tu dois être courageux pour tes parents... comme si ça faisait une différence.
Draco eut un rire vide.
– Au final, continua-t-il d'une voix pâteuse, ma mère était la plus courageuse. Aujourd'hui encore je suis toujours stupéfait qu'elle ai menti au visage du Seigneur des Ténèbres.
– Ce ne serait pas la première fois que Voldemort sous-estimait l'amour d'une mère pour son enfant, dit Hermione doucement.
Draco médita sur cette déclaration pendant un instant. Ça faisait plus d'une décennie à présent et il ne pouvait toujours pas comprendre les motivations de sa mère à l'époque, et ne pouvait toujours pas pleinement les comprendre aujourd'hui.
– En parlant de ça... J'ai vu ma mère brièvement avant de revenir ici. Elle aimerait te recevoir à dîner un jour.
Au froncement des sourcils d'Hermione, il apaisa rapidement ses craintes.
– Je lui ai dit quand tu serais prête. Ça dépend de toi.
Elle hocha la tête.
– J'y penserai, coupa-t-elle.
Draco avala nerveusement, incertain de savoir s'il devait poser la question qui le brûlait de l'intérieur.
– Est-ce que tu envisageras de me présenter à tes parents ?
Elle mordit dans sa lèvre inférieure pendant un instant.
– J'y ai réfléchi, finit-elle par répondre. Et ça peut te paraître étrange... mais voudrais-tu dîner avec les Weasley d'abord ? Juste Molly et Arthur, pas tout le monde.
Au contraire, cette demande rendit Draco encore plus curieux que jamais de découvrir la relation d'Hermione et ses parents, mais il ne lui mettrait pas la pression à ce sujet. Mais peut-être avait-elle raison de vouloir améliorer les rapports avec les Weasley d'abord. Eux au moins avaient plus de contexte sur la conduite et les choix de Draco durant la guerre.
– Je suis... ouvert à cette proposition.
Elle rayonna et ses entrailles cessèrent de brûler et fondirent. Désespéré .
Hermione leva la main pour dégager quelques mèches de son front puis se pencha pour un bref baiser.
– Comment tu te sens ? C'était intense, dit-elle dans un petit rire.
– Lessivé, dit-il franchement.
Hermione pressa un autre baiser sur ses lèvres avec le fantômes d'une excuse dessiné sur son visage.
– Il est tard, on devrait essayer de dormir.
À la place, Draco l'observa s'endormir, heureux de simplement la tenir.Plus jamais, se jura-t-il. Plus jamais il ne serait le garçon effrayé dans un coin, sa baguette pendant à ses côtés. Vérifiant qu'elle se soit endormie, Draco releva la manche gauche de sa chemise jusqu'à son coude.
Juste un crâne et un serpent à présent, et à peine reconnaissables – surtout pour les non sorciers. Rien que de l'encre décolorée et grotesque, certes, mais au moins dépourvue de magie noire. Et même si la magie maudite qui résidait autrefois dans la forme avait disparue depuis longtemps, la tâche restait, impossible à enlever par aucune méthode qu'il ait essayé. Il avait arrêté longtemps auparavant.
Il fixa le symbol grisâtre et flou, souhaitant peut-être pour la centième fois être n'importe qui, n'importe quel autre homme anonyme avec un avant-bras sain et une histoire sans fardeau.
Plus jamais.
Mais les vœux de cette nature sont futiles, contre-productifs et il su qu'Hermione lui aurait donné un coup de pied aux fesses si elle avait développé un talent pour la Légilimencie. Il avait gagné la confiance de la sorcière qui dormait dans ses bras et cette pensée lui servit à rassembler les fragments de son cœur brisé. Chaque éclat, chaque morceau et débris, avaient rassemblé sa foi en lui pour créer de quelque chose de nouveau. Quelque chose d'entier. Quelque chose qui pourrait éventuellement être offert avec fierté, mais seulement à elle.
Je suis en accord.
Hello !
Je suis vraiment désolée pour le retard de ce chapitre, il était particulièrement long et les aléas de la vie réelle m'ont rattrapés (d'où mon incapacité à poster dans les temps) mais le chapitre suivant sera posté normalement et les autres également !
N'hésitez pas à me faire part de vos avis en commentaire, je réponds à tout le monde!
A bientôt
