I can't smile without you
You know I can't smile without you
I can't smile without you
I can't laugh and I can't sing
I'm finding it hard to do anything
You see I feel sad when you're sad
I feel glad when you're glad
If you only knew what I'm going through
I just can't smile without you
You came along just like a song
And brightened my day
Who would have believed that you were part of a dream
Now it all seems light years away
And now you know
I can't smile without you
I can't smile without you
I can't laugh and I can't sing
I'm finding it hard to do anything
You see I feel sad when you're sad
I feel glad when you're glad
If you only knew what I'm going through
I just can't smile
Now some people say happiness takes so very long to find
Well, I'm finding it hard leaving your love behind me
And you see I can't smile without you
I can't smile without you
I can't laugh and I can't sing
I'm finding it hard to do anything
You see I feel glad when you're glad
I feel sad when you're sad
If you only knew what I'm going through
I just can't smile without you
ooOoo
-C'est l'heure d'aller manger!
-Pas faim; lançai-je en mettant ma cape sur les épaules.
Ron parut outré. Comment pouvait-on refuser un repas? Harry et Hermione eux, m'observaient avec inquiétude.
-Ca fait plusieurs repas que tu manques Khor… Tu sais, la bataille finale est derrière nous désormais. Tu…
Je me renfrognai aussitôt et me levai.
-Je vais bien, juste pas faim.
-M'enfin! Lança Ron. Ce soir il y a de la tarte à la mélasse, les elfes se surpassent ces derniers temps il faut en profiter!
-Non merci; lançai-je, agacée.
Et avant que l'un d'eux n'ait trouvé une autre imbécilité, je sortis de la salle commune. Je ne me sentais pas bien. La bataille finale s'était achevée quelques semaines plus tôt par la victoire de mon meilleur ami. Des cadavres, des corps agonisants dans le parc de Poudlard… Les hurlements de douleur et les plaintes déchirantes que j'avais entendus ce soir-là restaient ancrés dans ma mémoire. Mais il y avait pire. Tellement pire…
Une terrible souffrance me vrilla la poitrine et je dus me retenir au mur pour ne pas tomber. Je revoyais encore ses yeux. Et son rictus de douleur. J'entendais ses halètements rauques. Son torse se soulevait difficilement. Et j'étais tellement désespérée! Je n'arrivais pas à le sauver! Alors que j'aurais donné ma vie pour lui!
Mon poing s'écrasa contre le mur et deux larmes s'échappèrent de mes yeux. Mais, serrant les mâchoires, je m'obligeai à me reprendre et à continuer mon chemin. J'allais comme tous les soirs, du côté de l'infirmerie, agrandie, qui accueillait la plupart des blessés de guerre. Il y était. Dans le coma. Et j'espérais, oh combien j'espérais, qu'un soir en entrant je le verrais réveillé! Je ne pouvais penser qu'à lui. Son image hantait mes pensées, toujours. Le jour je n'entendais que l'absence de ses sarcasmes et la nuit je n'entendais que sa respiration sifflante et les gargouillements de sang dans sa gorge.
Son absence me perforait le cœur. J'avais tellement besoin de lui. Maintenant je le savais, je ne pouvais pas sourire sans lui. Je ne pouvais plus rire, ni chantonner ces airs romantiques qui ne manqueraient pas de l'agacer. Le temps passait comme au ralenti, je voyais les survivants se reconstruire autour de moi, s'entraider pour surmonter les épreuves qu'ils avaient dû affronter et la perte de leur proche. Mais moi je ne vivais que par lui, que pour lui. J'étais plus pâle encore que lui, plus maigre de jour en jour. Mais je ne pouvais pas faire d'effort, je ne m'en sentais pas la force. C'était lui… Lui qui pouvait me sauver. Seulement lui.
-Bonsoir, Miss Lumare; fit Mc Gonagall.
Je m'arrêtai et levai des yeux vides sur elle. Plus la force de faire semblant, plus la force…
-Vous devriez vous diriger vers la grande salle à cette heure; lança-t-elle en me scrutant de ses yeux perçants d'Animagus.
-J'irai tout à l'heure; mentis-je pour avoir la paix.
Mc Gonagall me regardait, inquiète elle aussi. Je devais faire peur… Mes blessures visibles n'étaient pas encore complètement refermées, j'étais blafarde, amaigrie et mes yeux saphir ne reflétaient plus rien. Sans lui, je ne parvenais qu'à peine à survivre. Oh, comme j'avais besoin de le voir… Ne serait-ce que par l'entrebâillement de la porte. Ou en lançant un sortilège de répulsion autour de nous pour pouvoir lui parler. Oui, rien qu'un peu…
-Allez à l'infirmerie avant, il devrait rester quelques fioles de Nuit sans-rêve à Mme Pomfresh.
Comme si mes nuits seules étaient douloureuses! Mais je me contentai d'hocher la tête, trop contente d'avoir une excuse pour m'approcher un peu plus du lit où il reposait. Je repartis dans les couloirs et arrivai bientôt devant les portes de l'infirmerie. Et si… Il était réveillé? Mon cœur se serra. Et s'il était… Non! La main tremblante, j'ouvris le battant et entrai dans la salle. Je regardai aussitôt son lit. Mais… Les rideaux s'ouvraient sur des draps vides!
-Oui? que voulez vous Miss…
-Rogue! Arrivai-je seulement à couiner, le souffle court.
-Son état s'est aggravé, j'ai dû le conduire dans une chambre à l'écart.
Alors il n'était pas encore… Les larmes me montèrent aux yeux alors qu'un sourire s'étirait difficilement sur mes lèvres. T-tout devenait flou autour de moi, le bourdonnement de la voix de l'infirmière ne m'apparaissait plus que de très loin. Je crois que je lui demandai des Nuit sans-rêve et qu'elle m'en donna quelques unes. Puis elle partit dans une autre branche de l'infirmerie, me laissant seule, au centre de tous ces lits blancs, incapable de penser à autre chose qu'à lui. Il fallait que je le voie… Il le fallait! Je fis alors un pas vacillant vers la première porte que je vis, un deuxième et je parvins difficilement à la première chambre. Mais il n'y était pas. Je passai à la seconde, tremblante de tous mes membres. Je ne pouvais plus contrôler mon corps, les pensées toutes tournées vers mon professeur. Et enfin, je le trouvai.
-Professeur; murmurai-je dans un gémissement.
J'eus tout juste la force de penser à fermer la porte avant de m'approcher de lui. I-il dormait. Plus cadavérique que jamais, les paupières closes sur ses yeux onyx… Sa poitrine se soulevait à rythme irrégulier, et même dans son sommeil il semblait souffrir. Oh, est-ce qu'il souffrait? Ma baguette se leva, tremblante et jeta des sortilèges de répulsion sur sa chambre, de protection et de silence. Puis je me laissai tomber près de son lit et agrippai les draps, le fixant malgré mes yeux brouillés de larmes.
-Professeur… Professeur, j'ai besoin de vous. Je…
Je me mordis la lèvre et une larme coula le long de ma joue.
-Est-ce que vous vous rappelez de ma cinquième année ici? Demandai-je d'une voix tremblante. V-vous aviez accepté de me donner des cours particuliers de potion.
J'eus un petit rire tremblant avant de m'accrocher plus fort aux draps.
-Ca a été les plus beaux jours de ma vie. Vous me criiez dessus la plupart du temps mais une fois… Je ne sais même plus quelle bêtise j'avais osé sortir, cette fois là vous aviez souri. Pas un rictus moqueur ou méprisant, pas un de vos sourires froids qui me perforait le cœur. Non, il y avait quelque chose d'amusé…
Je dus m'arrêter, trop secouée par les sanglots. Je revoyais encore son regard adouci, l'éclat presque imperceptible dans ses yeux.
-Et je voulais tellement vous revoir ainsi. Vous savez cette année-là Ombrage était au château, elle vous harcelait au début et… votre regard glacial. Est-ce que vous souffriez de tous ses sous-entendus? Oh, j'ai…
Un rictus effleura mes lèvres.
-J'ai réussi à la coincer dans un couloir une fois et par un sortilège de transposition de pensée, j'ai fait apparaître un vampire devant elle. Elle était terrifiée! Et il l'a menacé de la prendre comme prochain repas si elle s'approchait encore de vous, l'un des leurs.
Je ris brièvement.
-Après ça elle n'osait même plus vous regarder en face. Et après, je ne sais pas comment a fait Dumbledore mais il a semblé savoir ce que j'avais fait. Il… Il… Un peu avant sa fin, il m'a légué une lettre qui expliquait que vous l'aviez tué sous ses ordres. Que vous ne nous aviez jamais trahi.
Les larmes revinrent avec plus de force mais je les essuyais encore et encore, pour toujours voir le visage de Severus Rogue.
-Oh, et quand il a fallu partir seuls à la recherche des Horcruxes. Je les entendais parler de vous et je ne devais rien dire. Je me mordais jusqu'au sang pour ne pas exploser de rage… J-j'aurais tellement voulu vous protéger de ça.
Les souvenirs défilaient devant mes yeux. La douleur était insupportable et j'avançai une main tremblante jusqu'à la sienne. J'avais tellement besoin de son contact, rien qu'une fois… Une fois… Mes doigts enserrèrent les siens, glaciaux. Ils étaient mon seul repère dans ce monde qui se brouillait autour de moi. Et je sentais la chaleur qu'il m'offrait remonter jusqu'à mon cœur. M-mais…
-Et vous étiez seul à Poudlard. D-directeur… Vous étiez seul et je ne pouvais rien faire! Rien faire! Vos collègues se sont retournés contre vous, vos élèves aussi. Et je vous voyais à votre bureau, le regard toujours plus vide. Si vide. Vous n'aviez personne sur qui compter. Il n'y avait que Voldemort, les Mangemorts et la haine. Oh, comme vous avez dû souffrir.
Et mon cœur se contractait douloureusement. Ma main enserrait les siennes avec plus de désespoir encore.
-J'aurais tellement aimé vous voir… Heureux… Tellement…
Les pleurs étaient si violents que je n'arrivais plus à parler. Toute la douleur accumulée durant cette année de chasse à l'Horcruxe se déversait dans cette petite chambre de l'infirmerie, près de lui. Lui, le seul qui comptait aujourd'hui pour moi. Le seul qui…
Je sentis un léger mouvement entre mes doigts et m'arrêtai aussitôt. Mon regard se posa, encore brouillé de larmes, sur nos mains jointes et sur la sienne. La sienne qui étreignait la mienne. Je me tournai aussitôt vers son visage… Son visage qui s'éclairait d'un sourire, d'un sourire heureux. Et puis…
-Lily…
Un murmure si doux. Et son corps se détendit, sa tête roula sur le côté. Sa poitrine ne se soulevait plus. J'éclatai en sanglot en comprenant. En comprenant qu'il était parti. Mais un sourire tremblant apparut derrière mes larmes, parce qu'il était enfin heureux. Enfin…
