Chapitre 17
Lorsqu'Harry et Albus transplanèrent devant le labyrinthe du Tournoi la fanfare s'arrêta, un effroyable silence les accueillit, brisé par le cri de douleur de Diggory. Le père tituba vers le corps brûlé de son fils et tomba à genou près de lui.
Albus annonça alors que Voldemort était revenu, et qu'il avait été vaincu cette nuit. Après la stupeur profonde, des murmures agitèrent la foule. Le Ministre se leva de son banc, la moustache tremblotante et s'approcha pour questionner Albus. Suite à cela, une délégation d'Aurors fut envoyée au cimetière de Little Hangleton. Personne n'osait bouger dans les gradins. Harry était à genou et fixait sans un mot le corps de Cédric.
Le chef de l'escouade d'Aurors revint, et tout le monde put voir la baguette qu'il tendit au Premier Ministre. Les flashs des appareils photographiques crépitèrent. Le monde sorcier apprit le lendemain que Vous-Savez-Qui ne reviendrait plus jamais. Le Ministère s'en appropria les mérites, il y eut des conférences, des obsèques nationales et il semblait que tout le Royaume-Uni sorcier s'était réuni à Little Hangleton, autour de la haute pierre tombale blanche où étaient gravés les noms des morts.
L'Ordre commémora à sa manière. Les membres se rassemblèrent au Square Grimmault, marqués par les horreurs de cette nuit-là, et restèrent des jours entiers dans la vieille maison, se comprenant sans parler, parlant pour briser le silence.
Au début des vacances scolaires un grand repas fut organisé au Terrier. Il y avait les Weasley au complet, les Londubat, Sirius et son filleul, Hagrid et Emmeline, Khorine et Severus.
Malgré toute leur bonne volonté Khorine, Franck et Emmeline furent bientôt renvoyés des cuisines et rejoignirent les invités dans le jardin. Il faisait beau, le temps était ensoleillé, Aldwin aurait adoré courir dans les hautes herbes des collines.
Emmeline lui posa une main sur l'épaule et elle lui sourit.
-Alors? Taquina Khorine pour se changer les idées. Comment va ce cher Sirius?
Emmeline soupira:
-Remus…
Sa voix se bloqua dans sa gorge. Autant pour se changer les idées.
-Être parrain lui va bien.
-Il va falloir se battre pour lui accorder l'amnistie, et lui accorder la garde officielle d'Harry.
Une lueur traversa le regard de Khorine, presque espiègle:
-S'il faut tu pourrais te porter volontaire, pour le surveiller pendant sa probation.
Elle se reçut un vilain coup de coude.
-Quoi? J'ai rien dit.
Emmeline s'éloigna et partit rejoindre la grande table à l'extérieur. Elle s'assit près d'Hagrid, en face de Sirius et ignora superbement le sourire entendu de Khorine. Les jeunes jouaient au Quidditch plus loin, leurs cris se perdaient dans le vent. Elle espérait qu'un peu de leur innocence avait pu être préservée, juste un peu. Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas que les entrées arrivaient et que la plupart des invités s'asseyaient. La voix de Severus lui chatouilla l'oreille. Elle se tourna vers lui et un sourire lui échappa. Les yeux obsidienne s'adoucirent imperceptiblement. Et puis Sirius l'interpella:
-Hey Khorine, je me demandais… Bon…
Elle se tourna vers lui. Il avait l'air un peu blême, le teint un peu vert même:
-Vous ne sortez pas ensemble, hein?
Khorine tressaillit. Il y eut un gros silence. Elle tourna instinctivement la tête vers Severus qui le dévisageait sans expression. Et puis, avec une nonchalance qu'elle était sûre qu'il ne ressentait pas, il lâcha:
-Pourquoi, ça te poserait un problème Black?
Emmeline gloussa et le teint de Sirius vira vraiment au vert. Quelque part Khorine entendit Alice lancer à Franck:«Je te l'avais dit».
-M-mais c'est Rogue; balbutia Ronald.
Il se reçut une tape sur la tête de Fred, puis une de George, et puis Molly arriva avec le reste des entrées et les conversations reprirent. Sirius passa une grosse partie du repas à les regarder bizarrement. Mais peu importe, Khorine sentait quelque chose pétiller en elle et les plats étaient délicieux, et Severus se tenait à côté d'elle et venait d'engager la conversation avec Alice, Emmeline expliquait une manœuvre de Quidditch à Harry, les grillons stridulaient dans les collines, l'air était bon.
Khorine sourit.
FIN
