Chapitre 1
Il avait su autrefois pourquoi il avait tué Dumbledore.
C'était avant qu'il soit nommé directeur et qu'il reprenne la préparation de poisons pour le Seigneur des Ténèbres, avant qu'il vende Charity Burdage à son maître et qu'il la voie supplier sans rien éprouver d'autre qu'une pitié diffuse, avant que Minerva et tous ses collègues lui tournent le dos et se liguent contre lui.
A présent qu'il était seul il ne savait plus. Ou plutôt il pensait se souvenir de la haine, de la douleur et du sortilège de la Mort zébrant l'espace. Il se souvenait de Potter le traitant de lâche! Il se souvenait des yeux verts vibrant de haine. Lily… Son image s'effaçait. Pourquoi lui devrait-il quoi que ce soit? Elle l'avait rejeté, pour une erreur, une seule, elle l'avait rejeté comme tous les autres.
Pourquoi lui devrait-il quoi que ce soit à elle comme à Potter?
Ils le craignaient tous, ou le méprisaient. Parfois le tableau d'Albus lui rappelait certains souvenirs, certains moments moins sombres, plus heureux. Ce n'était que des chimères qui finissaient toujours par s'effacer. Et lui restait seul, toujours. Il finissait par se complaire dans son rôle, lui qui prenait sa revanche sur tous, sur ces Gryffondors qui le martyrisaient, ses étudiants qui lui manquaient de respect, Albus qui lui refusait le poste de Défense Contre les forces du Mal, Potter qui lui courrait après au milieu des flammes. «Vous n'êtes qu'un lâche!». Il n'avait pas besoin de soulever sa manche gauche pour sentir la marque des Ténèbres flotter lentement à la surface de sa peau. Il la sentait.
Severus Rogue était seul, assis à son bureau dans le fauteuil doré du directeur. Il se tenait rigide et sévère comme une statue de marbre, ses cheveux graisseux pendant sur ses épaules, ses traits cireux tirés, ses lèvres exsangues pincées, son regard noir rivé droit devant lui.
Il était le mangemort qui avait délivré la prophétie à son maître, celui qui était responsable du massacre des Londubat et des Potter, celui qui avait tué Albus Dumbledore, il était le nouveau directeur de Poudlard; et il attendait.
oOo
Dobby était apparu dans un craquement sec juste devant eux. Les Malfoy et Lestrange avait reculé peut-être pour la première fois de leur vie devant un elfe de maison et leurs cœurs avaient bondi de joie.
-Dobby!
-Dobby va vous emmener en lieu sûr. Accrochez-vous à Dobby.
Hermione et Harry étaient les plus près de l'elfe, Ronald balança un sortilège pour leur laisser le temps de l'atteindre aussi. Khorine courut à sa suite, se baissant au dernier moment pour éviter un Avada. Elle n'évita pas le Petrificus de Narcissa et s'écrasa au sol. Ron ne s'en aperçut pas et elle le vit fuir avec un sentiment de voulait lui hurler de l'aider, de se retourner, par pitié! Ron atteignit Dobby, il tourna la tête vers elle et ses yeux eurent le temps de s'agrandir d'horreur avant qu'ils ne disparaissent tous.
Elle se retrouva seule dans le salon des Malfoy, incapable de bouger, étendue sur un tapis millénaire au pied des 3 Malfoy et de Lestrange. Ses entrailles se liquéfiaient sous la peur. Voldemort arrivait. Les voix vrombissaient à ses oreilles, elle n'entendait plus rien, elle sentit qu'on la libérait du sortilège mais elle n'eut ni le temps de se relever ni le temps de lever sa baguette avant d'être percutée par le Doloris. Elle hurla, Lestrange criait des insultes bien moins fort qu'elle, puis le maléfice cessa et les talons des bottes de la sorcière la frappèrent de plein fouet. Un craquement sinistre retentit, un autre, un coup à la tête la sonna, elle faillit s'étouffer avec le sang dans sa gorge.
-Saleté! Saleté! Sale… Sang… de… Bourbe!
Chaque mot lui valait un nouveau coup. Elle ne voyait plus rien, la douleur était…
-Endoloris!
Elle tressauta en hurlant de longues minutes avant de s'évanouir brusquement. La dernière image qu'elle emporta fut le regard de pitié de Drago Malfoy.
Les ténèbres la protégeaient, elle ne voulait pas se réveiller. Un glissement lui parvenait, s'insinuant dans son oreille, et des sifflements désagréables. Sifflements… serpent… Voldemort! Elle se réveilla dans un sursaut, face à Voldemort et ses yeux rouge sang. La terreur lui transperça le cœur. Ses mains et ses pieds étaient attachés par de lourdes chaines au mur des cachots. Elle ne pouvait pas bouger. Le sang s'écoulait lentement le long de ses bras et jambes.
Voldemort la fixait.
-Que vais-je faire de toi Sang-de-Bourbe? T'arracher les secrets de Potter et te conduire à la folie? Laisser ma chère Nagini te dévorer vivante? Ordonner à mes Mangemorts de s'occuper de toi?… Vois-tu les choix ne manquent pas.
Il s'exprimait lentement, avec un fin sourire et les yeux rougeoyant d'une lueur sinistre. C'était la première fois qu'elle le voyait. Harry avait dû l'affronter de nombreuses fois, mais elle le voyait vraiment pour la première fois.
-Vous pourriez aussi me relâcher; s'entendit-elle dire avec sa mâchoire refermée sur le côté droit par un énorme hématome.
Il ouvrit en grand sa bouche de serpent dans un semblant de rire. Voldemort s'écarta pour mieux l'observer.
-Gryffondor, n'est-ce pas? Oui les plus idiots vont à Gryffondor.
-Les plus vils vont à Serpentard; rétorqua-t-elle et le Doloris zébra aussitôt l'espace.
Elle tressauta en gémit entre ses mâchoires serrées. La torture cessa. Khorine s'effondra, pendante, retenue à la verticale seulement par les fers qu'elle ne sentait pas. Elle aurait dû sentir ses os se séparer lentement, ses tendons s'écarter. Elle ne sentait rien.
-Sais-tu qui je suis? Siffla le Seigneur des Ténèbres face à elle.
Elle ne répondit pas. Un nouveau Doloris la crucifia de douleur.
-Sais-tu qui je suis?
-V-Voldemort; baragouina la jeune sorcière en bavant du sang.
Nagini claqua des mâchoires, elle l'entendit distinctement.
-Je suis le Seigneur des Ténèbres, Lord Voldemort, descendant direct de la noble lignée de Serpentard. Et toi? Toi tu n'es rien... Nagini? Appela-t-il.
L'énorme serpent approcha. Khorine sentit le souffle de la mort l'entourer. Elle allait être dévorée vivante. L'air était froid, la puanteur des cachots et l'odeur de son propre sang lui bouchaient les narines, son corps n'était plus qu'un amas de muscle et de sang qui allait être déchiqueté. Elle voulait partir dignement.
-Je suis… Je suis la meilleure amie du Survivant.
Ses yeux se fermèrent, elle attendit… Le silence lui répondit; puis un lourd grincement de porte. Elle ouvrit les yeux brusquement pour se retrouver face à quatre gigantesques crochets dégoulinant de poison. Nagini s'était hissée devant elle, son énorme corps de reptile tendu devant celui de la jeune sorcière.
-Ah Severus! Rhajsaïh rheïïïn Nagini, rhajsaïh rheïïïn.
Les mâchoires du serpent se refermèrent, lentement, le regard froid du prédateur rivé aux yeux bleus de Khorine. Nagini recula. Un autre serpent approcha. D'un autre genre. Qu'elle exécrait de tout son être.
-Maître; salua Rogue.
Qu'il était lâche et servile. Khorine trouva quelque part la force de se redresser et de tenir sur ses jambes. Ses os craquèrent. Severus avait senti dès son entrée dans la salle quelque chose de glacé se répandre le long de son œsophage et de ses intestins. Il s'interdit de la regarder plus longtemps et ne riva son regard qu'à son maître et son serpent. Il le salua en baissant lentement la tête, puis se tint droit, neutre, impassible.
-Mon cher Severus, tout se passe pour le mieux à Poudlard n'est-ce pas?
-Oui maître; répondit-il.
-Bien, bien… Vois-tu Severus; commença Voldemort en s'écartant de Khorine pour marcher vers son serviteur, je suis face à un… dilemme. Que vais-je faire de cette gamine? Aurais-tu une suggestion pour ton maître?
-Eh bien…
Il jeta un rapide coup d'œil à la sorcière qui attendait sa réponse, crispée par la haine qui incendiait ses yeux bleus. Elle avait été torturée, il y avait du sang, des hématomes apparaissaient, des os devaient être cassés.
-Lui soutirer des informations, maître, dans un premier temps; lâcha Rogue d'une voix traînante. Puis la tuer. Ou l'utiliser comme cobaye pour potions… Peut-être pourriez-vous l'offrir à un de vos serviteurs?
Voldemort entendit tout cela en souriant de cet horrible sourire sans lèvre.
-Tiens donc? Peut-être?
Le Seigneur des Ténèbres s'approcha de Severus pour le fixer un instant, puis s'écarta et lui tourna autour, sa robe noire glissant silencieusement au sol.
-Peut-être? Répéta-t-il. Et pourquoi t'ai-je appelé à ton avis Severus?
-Je ne sais pas maître.
Rogue, l'entendre prononcer «maître», être déférent, c'était inimaginable. Sa voix était changée, il n'y avait plus de mépris, ses traits étaient neutres, il n'y avait plus de haine lisible, il n'était plus effrayant, il était docile. C'était pitoyable. Comment un lâche comme lui avait pu assassiner le plus grand sorcier de tous les temps? Comment avait-il pu passer autant d'années à Poudlard? Sous la protection de Dumbledore? Face à tous ces enfants? Face à Harry?
-Je vais te le dire alors; susurra Voldemort en lui tournant le dos pour fixer son regard de sang sur la Gryffondor.
Il voyait la haine dans les yeux bleus, une haine dévorante à l'encontre de son maître des Potions. La haine surpassait la peur et la douleur chez la fille.
-Endoloris!
Il maintint le sortilège un certain temps, fixant avec intérêt la Gryffondor tressauter, tirant sur ses chaînes, tourner la tête et se la cogner contre les pierres, finissant par hurler à pleine voix. Il mit fin au sortilège et la laissa s'effondrer avec ses chaînes. Khorine n'entendait plus qu'un bourdonnement lointain, elle n'apercevait plus que des ombres…
-Je veux que tu t'occupes d'elle. Fouille dans sa mémoire, gentiment n'est-ce pas Severus? Je ne veux surtout pas que tu l'abîmes avant que je ne l'ai décidé.
-Bien maître.
-Oui… ne la tue pas.
Severus savait que si Voldemort s'était chargé de lui arracher ses secrets, la Gryffondor serait morte ou aurait basculé dans la folie la plus profonde. Avec lui ce serait différent. Elle aurait une chance de Seigneur des Ténèbres la tortura encore un peu, jusqu'à ce qu'elle s'effondre contre le mur, inconsciente. Puis il partit. Laissant Rogue dans les cachots avec son ancienne élève.
Celui-ci commença par rallonger les chaînes, assez pour que la Gryffondor puisse s'effondrer au sol. Il avait remarqué l'angle anormal de son épaule. Il ne tenait pas à la laisser se disloquer au cours de son interrogatoire.
Que cette jeune idiote se soit laissée prendre était un énorme problème en soit. Pour Potter, pour Dumbledore, et pour l'Ordre du Phénix. Lumare devait certainement être au courant pour les Horcruxes. S'il servait fidèlement le Seigneur des Ténèbres, il devrait profiter de cette occasion pour lui révéler que Potter savait, qu'il avait pour mission de tous les détruire, de le rendre mortel à nouveau. Oui… C'était une bonne occasion… Bien sûr il savait qu'il ne le ferait pas. S'il avait souhaité informer Voldemort de la quête du Survivant il l'aurait fait depuis longtemps. Oui. Il savait qu'il ne les trahirait pas. Mais… Mais pour Lumare… Cette fille était… Il ne pouvait pas la laisser dans les cachots. Mais il n'y avait aucun moyen de la sauver. Elle était perdue…
-Lumare, regardez-moi. Tout se finira beaucoup plus vite si vous me regardez. Regardez-moi.
La gamine refusa obstinément, fixant les dalles noircies du sol, respirant lourdement. Le maître des Potions s'avança. Il lui prit le menton pour lui relever la tête. Ses doigts se crispèrent à ce contact humain. Sa peau était chaude.
-Lumare, ne m'obligez pas à vous forcer à me regarder.
Six minutes plus tard sa patience s'était effritée, il raccourcit les chaînes lui maintint le visage d'une main en ouvrant les paupières qu'elle gardait fermées.
-Legilimens!
Ses barrières furent forcées en quelques instants, et il atterrit dans un premier souvenir. Une après-midi à Pré-au-Lard, Potter, Lumare et leur clique devaient être en 3ème année, ils étaient sous la neige. Rien d'intéressant. Un nouveau souvenir apparut, jeu de carte dans la salle commune de Gryffondor. Aucun intérêt. Maison moldue, le bain de sa petite sœur. Les souvenirs lui cascadaient dessus, inutiles, elle lui faisait perdre son temps!
Il repoussa les souvenirs de la gamine, cherchant les Horcruxes, cherchant les secrets de Potter. Commença alors une bataille acharnée. L'esprit de la fille était puissant, elle avait dû s'entraîner depuis sa 5ème année, seule. Elle était douée. Mais pas assez pour lui, ni pour le Seigneur des Ténèbres. Alors autant que ce soit lui. Il brisa les souvenirs qu'elle lui balançait, un par un, de plus en plus violemment, rendant son esprit de plus en plus faible. Khorine se sentait nauséeuse, sa concentration s'effritait petit à petit, du sang s'écoulait de son nez, elle n'allait pas tenir, Rogue allait voir, le traître allait…
Ce fut douloureux, atroce. Il pénétra les souvenirs qu'elle cachait, Horcruxes… la pierre philosophale… les détraqueurs et… le médaillon… Ombrage… des araignées géantes partout… Touffu… le sacrifice du cavalier, Ron qui tombait…
Severus recula, effaçant soigneusement toute émotion de son visage. Khorine s'effondra, haletant et gémissant, le sang dégoulinant jusque sur ses lèvres et dans sa bouche grande ouverte.
-Intéressant; siffla Rogue dans un murmure.
Elle les avait trahis. Ils étaient perdus. Voldemort allait reprendre tous ses Horcruxes et les cacher près de lui, ou les détruire et en créer de nouveau. Il allait attirer ses amis dans un piège. A présent il savait, Rogue savait, il allait tout montrer au Seigneur des Ténèbres. Les avertir… il fallait… Il fallait…
-Respirez. Respirezcalmement; ordonna Rogue devant elle.
Elle ne comprenait pas. Il se rapprochait. Et bientôt ses doigts froids entouraient son menton, son pouce l'obligeait à rouvrir les mâchoires. Rogue était gelé. Ses prunelles noires percutèrent le bleu océan de celles de la Gryffondor. Il était trop près. Khorine était pétrifiée.
-Respirez; ordonna-t-il.
Elle sentit ses poumons se gonfler d'air soudain. Le sang gargouilla dans sa gorge, elle fut prise d'une quinte de toux violente et cracha des gouttes vermeilles sur le sol et les murs des cachots. Elle respirait. Comment ce traître osait-il lui donner des ordres? Elle… Elle s'effondra au sol sans force, vaincue. Il ne lui restait plus qu'à attendre la mort, Nagini, l'Avada Kedavra. Elle regrettait de ne pas avoir pu protéger leurs secrets plus longtemps… Elle regrettait de mourir maintenant, encore jeune, sans sa famille et ses amis, perdue dans cet endroit sinistre. Elle regrettait…
Ses paupières se fermèrent, Rogue quitta les cachots. Elle était trop fatiguée, il voulait lui laisser un peu de répit, retarder l'inévitable moment où elle ne pourrait plus lui apporter aucune information intéressante. Il devait trouver un moyen de retarder l'inévitable. Il devait trouver…
Quelque chose vibrait dans la poche de Khorine, par à coup, une chaleur se propageait et commençait à brûler sa cuisse. La Gryffondor ouvrit difficilement un œil, et s'aperçut d'une lueur dorée, plus bas. Il lui fallut plusieurs minutes avant qu'elle comprenne que c'était réel, et encore quelques-unes pour savoir ce que c'était, savoir que le gallion de l'AD vibrait dans sa poche. Khorine vit ses doigts tremblants se lever vers sa poche, elle parvint tant bien que mal à attraper la pièce et à l'amener devant ses yeux. Ses amis l'appelaient. Ils l'appelaient. Ils continuaient à l'appeler. Elle n'avait pas sa baguette, elle ne pouvait pas écrire de message pour eux. Ou peut-être. Peut-être… Elle se concentra, usant toute sa force dans l'exercice. Elle visualisa un O, pour Oui. Il lui fallut longtemps avant de réussir, puis la lettre apparut et elle s'effondra au sol, haletante. Merlin… Elle n'avait plus de force, elle était épuisée, mais l'espoir… L'espoir… Elle ne mourrait peut être pas ici. Pas comme ça. Peut-être. Le gallion vibra de nouveau, Hermione écrivait que Dobby était mort, qu'il ne pouvait plus les conduire jusqu'à elle, qu'ils avaient appelé l'Ordre et que McGonagall avait répondu. Elle lut qu'ils attaqueraient demain et que… Elle eut horriblement peur soudain que Rogue le trouve dans son esprit. Elle rangea la pièce au fond de sa poche, elle la sentait chauffer et briller contre sa jambe, c'était bien assez. Bien assez… Elle referma les yeux, essayant d'oublier, oublier, oublier le gallion, ses amis, les secours qui arrivaient.
Elle se réveilla brusquement, retira le gallion de sa poche et le jeta à l'autre bout du cachot, loin d'elle. Khorine redoutait qu'il scintille devant Rogue, ou pire, Voldemort. Ensuite elle se recroquevilla contre le mur, entourée de ses chaînes, et retomba dans un profond sommeil.
Lorsque Rogue revint et qu'il brisa ses barrières mentales il resta longtemps, redoutant le moment où il devrait la quitter cette fois. Il avait déjà une des cachettes de Potter, une clairière au fond d'une des forêts de Grande Bretagne, le Square Grimmault que les Gryffondor avaient effectivement habités et d'autres cachettes. Il en avait assez pour présenter son rapport au Seigneur des Ténèbres. Il réfléchissait tout en combattant l'esprit de plus en plus faible de la jeune fille. Le souvenir d'un gallion revenait de temps en temps, fugace. Il n'y avait pas prêté attention au début, mais à présent il voyait que cela se passait ici dans les cachots, il voyait la pièce scintiller et des mots apparaître, «demain le professeur McGonagall va…».
-Non! Hurla Khorine.
Elle recula, paniquée. Rogue savait. Rogue savait. Rogue savait. Rogue allait la…
-Calmez-vous Lumare; ordonna-t-il d'une voix traînante.
La sorcière tremblait de tous ses membres, les yeux exorbités, les cheveux pendant plein de poussière, de bave et de sang.
-Non… Non, non, non, non, non, non, non; répétait-elle dans un murmure horrifié.
Il ne pouvait pas la laisser comme ça. La première chose qu'il fit avant même d'y avoir réfléchi fut de la saisir par les épaules. Elle tremblait comme une feuille, hagarde.
-Calmez-vous Lumare. Vous m'êtes plus utile vivante que morte. Je ferai en sorte qu'il ne vous arrive rien; annonça-t-il soudain surprenant l'élève et le professeur.
-Qu… Qu'est-ce que…
Elle ne lui était utile en rien, bien évidemment. Mais en y pensant bien… Il recula, se releva et sortit dans un envol de cape. Il devait réfléchir. Le Seigneur des Ténèbres ne l'attendait pas avant 6 heures, il avait le temps de mettre ses idées en ordre et d'établir un plan.
