10.
Le professeur McGonagall apparut à l'heure du thé. Nous parlâmes un peu, mais rien de ce qu'elle put dire ne justifiait la réaction de Severus. Mes amis n'étaient pas loin, j'eus le temps de dire à McGonagall que je rentrais au Terrier. Elle hocha la tête d'un air satisfait.
-C'est bien. Je vous félicite. L'avez-vous déjà annoncé à Molly?
-Pendant le déjeuner; acquiesçai-je.
-C'est bien… Severus ne le sait pas encore. Je m'en occuperai…
-Je peux le faire, je vais retourner une dernière fois au manoir.
Elle en fut étonnée, mais elle ne chercha pas à comprendre plus. Nous retournâmes dans la cuisine, le thé y était servi et il y avait plusieurs boîtes remplies de petits shortbreads.
-Recette écossaise? Demanda MacGonagal les lèvres pincées.
Mme Weasley acquiesça et le thé se passa dans d'excellentes conditions. Ensuite elle partit à l'hôpital, et nous ne l'y accompagnâmes pas. Pas aujourd'hui. Nous aurions tout le temps plus tard, une fois que je serais vraiment de retour au Terrier.
Je n'avais pas insisté pour l'accompagner, parce que j'étais fatiguée. Je préférais rester avec Ron, Harry, Hermione et Ginny. Ginny finit par aider son père avec Teddy. Nous parlâmes longtemps avec mes meilleurs amis. De tout, de rien, peu importait du moment que j'entendais leurs voix.
La fin de journée trouva Hermione assise en tailleur dans un fauteuil à lire un grimoire, Ron et moi à disputer une partie d'échecs et Harry à se reposer sur le canapé.
-Il ne dort pas encore très bien; murmura Ron à ma question silencieuse.
J'hochai la tête avant de lui exploser un pion. Lui aussi avait des cernes. Nous devions tous avoir des cauchemars ici… Le soleil se couchait et le ciel se teintait des couleurs de Gryffondor lorsque je rentrai au manoir de Severus.
Je m'arrêtai un moment devant la façade grisâtre. Je réfléchis. J'allais lui annoncer que je partais, j'allais partir. Je devais lui faire comprendre que je l'aimais mais qu'il fallait que je retourne dans ma famille, retrouver mes bases et mes repères. Il devait comprendre. Je toquai à la porte et Cooky ne tarda pas à m'ouvrir. Il me dit que le maître Rogue était encore au salon. J'entrai, lui donnai ma cape d'été où reposait ma baguette, puis il referma la porte et je fronçai les sourcils. Il y avait des questions que je voulais lui poser, des questions, mais je ne les trouvais plus. J'avais d'autres choses en tête de toute façon.
-Merci Cooky!
-Cooky est au service de Miss, Miss; répliqua le petit elfe avant de réaliser une petite courbette et de disparaître.
J'inspirai doucement, pleinement, puis avançai vers le salon. Un bon feu crépitait dans la cheminée, son éclat scintillait dans toute la pièce. Il y faisait meilleur. Severus était assis dans son fauteuil préféré tout à droite, une pile de parchemins dans les mains, une bouteille d'encre et plusieurs plumes sur la petite table près de lui.
-Bonsoir; murmurai-je en approchant.
-Lumare.
Il m'observa un instant avant de retourner à ses parchemins.
-Une nouvelle potion? Demandai-je en essayant d'être désinvolte.
Je m'avançais vers le canapé près de lui.
-Non; grogna-t-il. Des plans de cours.
Non? Si! Un sourire éclatant apparut sur mon visage et Rogue leva la tête pour le voir.
-C'est vrai? A Poudlard? Vous serez à Poudlard l'année prochaine?
-Cependant ne pensez pas que vous aurez le droit au moindre traitement de faveur, surtout au vu de votre déplorable niveau en Potions.
Je souris à ce ton sec.
-Bien sûr que non, je suis juste heureuse que vous ayez accepté.
Rogue renifla. Je voulais me blottir contre lui et ne plus jamais bouger. Mais Rogue n'allait pas apprécier que je m'asseye sur ses feuilles et le dérange.
-Je vais… Je vais préparer un gâteau pour fêter ça. Peut-être un cheesecake, ou une forêt noire? Proposai-je.
-Mon elfe s'en occupe déjà.
J'hochai la tête nerveusement, je devais lui dire que je partais, maintenant.
-D'accord, je vais lire un peu dans ma chambre alors. Je descendrai pour le dîner.
-Lumare; m'arrêta-t-il avant que je ne fasse demi-tour, vous pourriez tout aussi bien rester. Le salon est agréable…
-Je ne crois pas que…
-Je ne vous interrogerai pas en Potion ce soir si c'est ce qui vous inquiète; se moqua Severus.
Je secouai la tête. Les Potions étaient plus qu'une matière au programme à Poudlard, du moins pour lui, pour lui c'était un art, elles faisaient partie de lui. C'était un maître des Potions. J'eus la brusque impression qu'il se forçait à le dénigrer pour moi. J'aurais voulu lui dire qu'il pouvait me réciter des listes sans fin d'ingrédients avec leurs propriétés si cela lui plaisait. Mais je n'y arrivai pas. Ma gorge était bloquée. J'étais très fatiguée. Je m'approchai alors, Rogue posa ses parchemins sur la petite table près de lui, et ensuite je m'assis sur ses genoux et cachai ma tête dans le creux de son cou et m'agrippai aux pans de sa robe de sorcier. Je fermais les yeux, très fort, tandis que ses bras m'enserraient fermement. Il m'embrassa le haut de la tête. J'étais en sécurité… Et nous restâmes enlacés ainsi, près du feu de cheminée.
Le crépitement des bûches rompaient le silence, ainsi que le ronflement des flammes. Tout était si calme, la chaleur du maître des potions m'enveloppait, je l'aimais. Mes muscles et mon corps tout entier se détendaient contre lui, les tortures et les meurtres et les viols étaient très loin.
-Severus; murmurai-je, j'ai quelque chose à te dire.
-Eh bien?
-Je vais retourner au Terrier. Ils m'attendent demain.
Il se rigidifia aussitôt, m'enfermant dans une étreinte de luttai pour relever la tête et faire face à ses yeux noirs. Il n'y avait aucune émotion de visible, il ne bougeait pas, juste ses bras que je sentais se resserrer autour de moi.
-Non; lâcha-t-il d'une voix blanche.
Une émotion était passée dans ses yeux, trop vite pour que je la reconnaisse.
-Il faut que je passe du temps avec ma famille et mes amis.
-Je vous suffis; gronda-t-il.
Mon regard s'adoucit.
-Mais j'ai besoin de retourner vivre au Terrier.
-Vous avez besoin de moi!
-Je dois retrouver mes repères, mes bases, je dois être capable de redevenir celle que j'étais avant.
Il ricana:
-C'est impossible cela Lumare!
-Je veux essayer! Je sais que je n'ai pas été brisée, pas totalement. Je les ai toujours protégés, et maintenant que je sais qu'ils sont en vie, je dois les retrouver!
Il y eut un long silence après cela. Les bûches craquaient toujours dans l'âtre, nous nous faisions face, Rogue était blême.
-Je ne vous laisserai pas partir; siffla-t-il finalement…
-Je reviendrai Severus.
-Je ne vous laisserai pas partir!
Je secouai la tête, je n'avais pas encore peur.
-Je vous aime; murmurai-je, que j'habite ici ou au Terrier n'y changera rien.
Doucement j'élevai les doigts jusqu'à caresser l'angle de sa mâchoire. Ses muscles étaient crispés, je les effleurai, remontant avec légèreté jusqu'à ses tempes et ses mèches graisseuses. Severus malgré lui appuyait contre ma main, il marmonna:
-Cessez de me mentir…
-Je ne vous mens pas.
-Peu importe ce que vous pouvez inventer comme mensonge, Lumare; murmura-t-il encore, je ne vous laisserai pas quitter mon manoir.
Ses yeux brûlaient, il me retenait par le tee-shirt. Il y avait peut-être un peu de peur maintenant, quelque chose qui me glaçait les veines.
-Ah oui? Et qu'est-ce que vous comptez faire exactement? M'enfermer dans une chambre et me nourrir une fois par jour? Condamner les fenêtres? Me priver de ma baguette et, tiens, m'enchaîner au mur de ma chambre? Avec un collier de chien c'est encore mieux; sifflai-je la voix de plus en plus rauque en agrippant sa robe de plus en plus fort. C'est ce que vous souhaitez professeur?
Il ne répondit rien. Il ne me lâchait pas non plus. Le silence s'étira dans le salon… Nous nous fixions. Ma peur s'était évanouie...
-Vous ne reviendrez pas; lâcha-t-il finalement.
Et il y avait comme une brèche dans ses yeux si noirs. Ses mains tremblaient et s'agrippaient à moi, elles effleuraient mes flancs et j'étais sur ses genoux. Je l'aimais, et pire que tout, je lui faisais confiance… Je détaillai encore plusieurs minutes son visage, la courbe au coin de ses lèvres, ses joues creuses, son nez proéminent, ses sourcils noirs froncés, puis je levai la main jusqu'à ma poitrine. Mes doigts y rencontrèrent la broche de MacGonagal, la broche aux couleurs de Gryffondor. Je la décrochai de mon vêtement, la chaleur se répandit sur ma paume, puis je la tendis à Severus.
-Gardez-la; murmurai-je. C'est ma preuve.
-Khorine!
-Gardez-la; répétai-je en lui prenant la main pour le faire lâcher mon tee-shirt et le faire prendre le précieux bijou.
-Vous ne tiendrez pas une journée sans cet objet.
-Alors vous êtes sûr que je reviendrai.
Il y eut un silence…
-Pourquoi vous infligez vous cela Lumare? Vous êtes en sécurité au manoir, vous n'avez pas d'obligation, personne à qui mentir ou cacher votre passé; dit-il tenant toujours précieusement l'artefact entre ses longs doigts fins.
Je souris doucement à cela, sans répondre. Sa deuxième main finit par lâcher mon tee-shirt pour se glisser dans mes cheveux, son pouce caressant le coin de mes lèvres. Severus soupira… Il rangea ma broche dans une poche interne de son vêtement et je sus qu'il acceptait. J'embrassai la pulpe de son pouce pour le remercier.
-Cessez de me regarder ainsi; grogna-t-il.
-Ainsi? Demandai-je faisant mine de ne pas comprendre.
Je l'observais toujours avec tendresse, cela le fit grommeler. Je lui souris. Il finit par appuyer sur la main dans mes cheveux et m'amener à me baisser vers lui, ses lèvres. Je les embrassai délicatement et son souffle se bloqua, et il referma sa bouche sur la mienne, et rien que parce que c'était lui, sa bouche, sa langue, mon cœur s'emballait et ma tête tournait. Lorsque nous nous séparâmes pour respirer, Severus me recoiffa une longue mèche de cheveux et je lui souris. Il…
Cooky apparut dans un «crack» sonore, et nous sursautâmes tous les deux.
-Maître, Maîtresse, le dîner est prêt, veuillez excuser Cooky, Maître, Maîtresse.
-Je ne pense pas t'avoir appelé, elfe; siffla Severus.
Merlin… A croire qu'il ne pouvait être correct qu'avec moi!
-Merci Cooky; répondis-je.
Puis l'elfe fut chassé du salon par Severus. Je fronça les sourcils de mécontentement. Rogue ricana:
-Ne me dîtes pas que vous faîtes partie de l'association de Granger pour la libération des elfes de maison!
-Non… Mais j'aime bien Cooky… Et puis d'ailleurs, ce ne serait pas une si mauvaise chose de libérer les elfes! Dobby était…
-Par Salazard non, je n'aurais pas cette conversation avec vous ce soir; grogna Severus.
Il eut une moue ennuyée que je ne lui avais jamais vue et je ne pensai même pas à protester. A la place, j'embrassai ce petit rictus au coin de ses lèvres, et quittai ses genoux. Severus resta stupéfait un instant. Puis il se leva.
Nous dînâmes tous les deux. Severus parvint à manger un peu, à parler un peu…
Je me sentais au bord d'un précipice. J'aurais dû être apaisée, mais mes pensées tourbillonnaient violemment. Je n'avais aucune idée de la manière dont cette séparation allait m'affecter, et je n'avais aucune idée de ce que je deviendrais sans la broche de MacGonagal constamment avec moi. Je redoutais tout ça, le lendemain, les souvenirs, les cauchemars. Peut-être que Rogue allait finir par se désintéresser de moi. Rogue était trop loin, il ne parlait plus. Au moment du dessert, de belles parts de tarte à la mélasse, j'étais plongée dans mes réflexions, les sourcils froncés et avalais ce qui se trouvait dans mon assiette sans y penser. J'aurais voulu garder quelque chose de Severus, j'aurais voulu que l'on soit lié, qu'il ne puisse pas m'abandonner, qu'il y ait quelque chose d'évident, que je sache qu'il tenait à moi…
Une ombre.
Je cillai et relevai la tête, juste à temps pour apercevoir ses longs doigts fins, son pouce qui se posa au coin de mes lèvres. Il y retira plusieurs miettes de pâte.
-Hmm, merci; murmurai-je d'une voix rauque.
Ses yeux noirs brûlaient. Il ne retirait pas sa main. Alors je me levai brusquemment en faisant racler ma chaise, l'agrippai fort et l'embrassai. Il eut une inspiration de surprise. Je ne l'enserrai qu'avec plus de désespoir. Ma bouche appuyant durement contre la sienne. Et puis il entrouvrit ses lèvres pour me mordre et ses bras me piégèrent contre son corps. Je ne pouvais plus m'éloigner. Je n'en avais pas la moindre envie. Ma lèvre brûlait contre ses dents, je sortis la langue, la sienne me rejoignit et puis nous nous embrassâmes encore, et encore, à en perdre notre souffle. Je ne pouvais pas m'arrêter, ma tête tournait. Ma main glissait dans ses cheveux gras, l'autre s'agrippait à ses omoplates. Severus me maintenait les hanches et m'enserrait le cou. Bientôt je vacillai, me blottis un peu plus contre lui qui fit un pas en arrière, un deuxième, quelque chose de dur cognait contre ma cuisse. Severus reculait, m'embrassant toujours, et finit par se retourner pour me plaquer contre un mur. J'hoquetai, mes omoplates heurtant les pierres, mais Severus revint s'accaparer ma bouche, et ça n'avait rien de désagréable. Ce n'était pas comme MacNair, ni aucun autre mangemort. Il devait tous les effacer, que pour lui, mon corps ne devrait plus réagir que pour lui. J'ondulai des hanches en le serrant plus fort contre moi, son sexe frottait contre mon entrejambe. Severus haletait, il tremblait, ses mains parcouraient mes flancs, se resserraient convulsivement autour de mon cou.
-Severus, la chambre; chambre.
-Quelle supplique… enflammée; se moqua-t-il tout contre mes lèvres, essoufflé.
Et lorsque nos bouches se séparèrent, j'aperçus le brasier incandescent dans ses yeux. J'en eus le vertige. Il m'attrapa par le bras et fonça vers sa chambre au premier étage. Sans lui jamais mes jambes ne m'auraient portée aussi loin.
-Quel empressement… enflammé; haletai-je le sourire aux lèvres avant qu'il ne s'arrête en plein milieu du couloir pour m'embrasser durement.
J'en gémis de plaisir. Puis nous reprîmes notre course et bientôt, enfin, il me repoussait contre son lit. Il m'emprisonna les poignets, referma la porte magiquement et s'arrêta au-dessus de moi. La lune éclairait la pièce, nos souffles se mêlaient, mes cheveux noirs s'éparpillaient sur les draps blancs tandis que les siens retombaient en deux rideaux graisseux élégants le long de ses tempes. Son nez busqué luisait, ses lèvres gonflées tremblaient, tout son corps tremblait. Il me détaillait avec une attention insoutenable, brûlante, et son seul regard laissait des traces sur ma peau. Je me tendis, et m'arquais à sa rencontre. Il était trop loin.
-Severus; suppliai-je en relevant un genou entre ses jambes.
Il gronda sourdement lorsque je le pressai contre son sexe. Mais il ne fit rien de plus, il continuait sa contemplation, sa proximité me rendait folle.
-S'il te plaît; demandai-je. S'il te plaît.
-Tu m'appartiens; gronda-t-il de sa voix rauque. Tu n'appartiens qu'à moi Khorine.
Et la violence de son regard, et l'émotion dans le mien, inexprimables. J'aurais pu mourir là, maintenant, sans regret. Il se pencha lentement vers moi et reprit possession de mes lèvres. Le temps s'arrêta. Il y avait une connexion. Puis la main qui ne me retenait pas les poignets s'agrippa aux pans de mon tee-shirt et entreprit de me le retirer. Je l'y aidai, fus bientôt en soutien-gorge devant lui, les mains libres, pouvant enfin déboutonner sa longue robe de sorcier. Je tremblais juste un peu, Rogue s'était arrêté pour me regarder. Il y avait encore une chemise blanche en dessous, je la déboutonnai aussi pour pouvoir atteindre sa peau pâle plus vite. La respiration de Severus s'accélérait. Les boutons se détachaient un à un. Lorsque la première cicatrice apparut devant mes yeux, je l'embrassai longuement. Severus releva mon visage pour que nos bouches se retrouvent… Lentement je parvins à lui retirer sa robe de sorcier, puis sa chemise. Des blessures noires ou nacrées s'étendaient sur son torse, ses bras, son avant-bras gauche portait toujours la marque des ténèbres immobile et pâlie. Je déboutonnai son pantalon, frôlant ainsi son sexe toujours en érection. Il m'attrapa le poignet.
-Khorine… Vous pouvez encore… arrêter…
-Je ne veux pas arrêter; murmurai-je.
Ses yeux me transperçèrent. Puis il relâcha sa poigne, il m'aida à le déshabiller. Son corps était incroyablement pâle, certaines veines bleues étaient même visibles par transparence, il était maigre, ses côtes se soulevaient rapidement, ses hanches ressortaient, son pénis était gonflé, veiné et sûrement douloureux. Mais ses gestes étaient lents, il retira mon jean et ma culotte mouillée en douceur. Je le voulais tellement, maintenant. Mes doigts descendirent caresser, son ventre, descendre en frôlant, en taquinant la peau, toujours plus bas, s'enroulant dans les poils sombres de son bas-ventre. Il avait du mal à respirer. J'effleurai la base de son sexe et atteignis ses bourses. Il sursauta dans un grondement divin. J'étais capable de lui faire perdre son contrôle. Et j'étais capable de lui donner envie de lutter pour le garder.
Quand il s'enfonça en moi j'en eus le souffle coupé. Il me remplissait, il m'écartait de l'intérieur, c'était douloureux, c'était bon. Severus s'immobilisa, tremblant, le visage fermé. Je remontai mes hanches, pour qu'il s'enfonce un peu plus, j'haletai sous la souffrance. Il ne bougea pas, crispant les mâchoires. Je recommençai.
-Non; gronda-t-il…
Il me retint par l'é voulait aller plus lentement. Je le voulais plus fort, entièrement en moi.
-Severus; suppliai-je.
Il pinça les lèvres en resserrant plus fort sa prise. Je ne bougeai plus. Ma respiration s'apaisa, la douleur aussi, nous restâmes ainsi plusieurs minutes, liés, il n'y eut bientôt plus que du plaisir dans mon bas-ventre, et le besoin inextinguible de continuer. J'ondulai des hanches, arrachant un gémissement à Severus, mais cette fois malgré sa poigne, je continuai. Il ouvrit les yeux, m'hypnotisant du regard, avant de s'enfoncer en moi jusqu'à la garde. Je criai de plaisir. Severus se retira mais je n'eus pas le temps de me sentir mal qu'il se renfonçait déjà en moi, m'arrachant un nouveau cri. Il accéléra, grondant, haletant, vibrant avec moi qui gémissais de bonheur. Mon corps se liquéfiait petit à petit, je ne sentais rien d'autre que le plaisir pur, une joie intense qui brûlait mes peaux en sueur se mouvaient l'une contre l'autre, son sexe me remplissait, je l'attirai à moi pour l'embrasser à pleine bouche. Et puis ses mouvements se firent plus erratiques, j'hoquetai, manquant d'air, avant d'être violemment submergée par le plaisir. Il explosa entre mes jambes et se répandit dans tout mon corps, je m'accrochai à Severus, mes muscles se resserrant violemment autour de sa verge. Un gémissement lui échappa, il éjacula presque aussitôt… Oh… Merlin…
Je ne pouvais plus penser, trop bien, enfoncée dans ce brouillard de coton. Je ne me rendis même pas compte que je me lançais l'informulé de contraception, ou que Rogue se retirait. Je sentis juste le drap qui nous recouvrit et ses bras autour de moi. Je me blottis contre lui. Epuisée.
-Ca… va? Murmurai-je en relevant la tête.
Severus haletait encore, il s'empara de mes lèvres sans répondre puis resserra son étreinte et remit ma tête dans le creux de son cou.
-… A moi…
Je fermai les yeux, et m'endormis dans les secondes qui suivirent.
