Chapitre 6

Le lendemain en classe de Défense contre les forces du mal, le professeur Rogue demanda ce qu'était le Jörmungand. Hermione hésita à ma gauche, je fus la seule à lever la main.

-Miss Lumare, peut-être? M'interrogea Rogue d'un ton narquois.

-C'est le fils de Loki et d'une géante appelée Angrboda. Jörmungand est le serpent du monde dans la mythologie nordique, il a d'abord été élevé parmi les géants mais des prophéties ont révélé qu'il causerait des ravages lors du Ragnärok, alors Odin l'a jeté dans la mer qui entoure le monde. Le serpent a continué à grandir dans la mer, jusqu'à se mordre la queue...

Je m'arrêtai là comme les Gryffondor me regardaient bizarrement, que Ron semblait avoir avalé une cuisse de poulet de travers, que les yeux émeraude de Harry étincelaient, que Hermione souriait de toutes ses dents et que les Serpentard chuchotaient entre eux.

Rogue haussait un sourcil, alors que c'était lui qui m'avait demandé de lire ce fichu chapitre sur les serpents de mer! Il se tourna vers Malfoy au deuxème rang.

-Monsieur Malfoy, vous connaissiez vous aussi la réponse à cette question; insinua-t-il.

-Bien sûr professeur.

-Cinq points de plus pour Serpentard; annonça notre professeur ce qui entraîna un grondement de contestations parmi les Gryffondor et des ricanements chez les Serpentard.

Il les fit tous taire d'un regard noir, et l'ordre fut rétabli, il continua son cours normalement.

Il n'y eut qu'Hermione pour ne pas se départir de son sourire.

ooo0oOo0ooo

A 9h58 je me trouvais devant la lourde porte en bois de chêne qui menait au bureau du professeur Dumbledore. Je venais de quitter une nuit lacérée de cauchemars et j'aurais certainement réveillé tout le dortoir si je n'avais apposé des Silencio permanents tout autour de mon lit.

Je ne devais pas paraître affectée par ma perte.

Je ratais une heure de Métamorphose à cause de ces broutilles administratives. Avec un air ennuyé plaqué sur le visage, je toquai à la porte, entrai lorsqu'on m'en donna l'autorisation.

Le professeur Dumbledore était là, le regard azur infiniment apaisant, les rayons du soleil levant rougeoyant dans son dos, Fumseck endormi sur son perchoir Son bec était caché sous son aile gauche et il ne bougea pas d'une plume lorsque j'entrai.

Je me calmai, j'avançai et pris place dans un des fauteuils face au bureau du directeur.

-Miss Lumare; me salua Dumbledore parce qu'il ne pouvait certainement pas me souhaiter un bonjour. Un bonbon au citron?

Je secouai la tête, sans trouver la force de parler.

-L'auror chargé de votre mise sous tutelle arrivera dans quelques instants.

Son regard m'enveloppait, une douce chaleur se répandait autour de moi et ce n'était pas normal. Je me sentais comme lorsque Rogue avait essayé de m'hypnotiser. Même affaiblie j'étais capable de détecter le piège lorsque j'en étais au bord.

Je montrai que j'étais parfaitement apaisée...

-Vos parents vous ont sûrement contacté à l'heure qu'il est, Miss Lumare; commença Dumbledore.

Il croisa sa longue main fine et blanche sur celle nécrosée, toutes deux reposant sur de quelconques parchemins.

-C'est possible professeur; murmurai-je.

Puis ses coudes vinrent reposer sur son bureau et ses mains entrecroisées furent devant sa longue barbe blanche, parfaitement visibles; son regard scintillait.

-Ne pensez-vous pas que vous jouez à un jeu dangereux?

-La guerre... est dangereuse... Nos ennemis aussi... Je veux protéger Harry, à n'importe quel prix. Il faut que mes parents se concentrent sur moi, uniquement sur moi.

Il allait hocher la tête, lorsqu'un crépitement se fit entendre dans la cheminée. La sensation de bien-être commença à s'estomper, l'instant d'après un Auror malingre entrait dans la pièce.

Les mains de Dumbledore reposaient à présent sur leurs accoudoirs, cachées par son bureau. L'Auror qui s'avançait était sec, alerte, nerveux en fait; il portait une robe de sorcier mal coupée et l'insigne des Aurors était épinglé sans aucun goût. C'était un sang-mêlé, sûrement élevé chez des non-sorciers, sûrement un né-moldu.

-Bonjour, bonjour; lâcha l'Auror avançant. Voilà, tout est là, nous avons les papiers, commençons! Je suis Hubert Myriadiv, bonjour.

Il s'assit à ma gauche, ouvrit sa serviette sur le bureau de Dumbledore et en sortit une liasse de documents assez épaisse.

-Eh bien, bonjour, mon garçon. Un bonbon au citron? Proposa le directeur...

Je n'étais pas certaine que lui donner du sucre en plus soit une brillante idée, à moins que Dumbledore y ait ajouté de la Goutte du Mort Vivant.

-Non, non, merci! Ma femme m'interdit les sucreries, vous voyez? Mais je ne devrais pas parler, de ma femme, pas ici! En fait je suis ici pour une mise sous-tutelle, Khorine de Lumare?

Il se tourna brusquement vers moi, je haussai un sourcil, très posément. J'étais calme.

-Voilà, comme votre tante est morte, Mme Hydrion Arena Salmene de Lumare je crois? Oui c'est...

-Erina; le coupai-je froidement.

-Exact! Voilà, le Ministère vous... à moins qu'il y ait quelqu'un d'autre? Vous avez trouvé un autre tuteur? Non? Ce n'est pas grave! Voilà, les papiers ont été signés par le Ministre de la Magie, vous n'avez qu'à lire tout ça et signer ici page 4, page 9, page 10, 11, 22 et deux fois ici.

Je pris les documents qu'il me tendait et pendant que je lisais, Dumbledore interrogeait l'Auror.

Je lisais... Il disait qu'il ne pouvait rien révéler de ses enquêtes, mais qu'il était à la recherche de mangemorts échappés récemment... Je tournai la page trois... Il disait qu'il était aussi sur l'affaire du meurtre de ma tante... Un hurluberlu au don d'empathie avait dit que les affaires étaient connectées et il se retrouvait avec encore plus de boulot!

-Je ne peux pas dire quoi que ce soit, vous savez? Nous sommes tenus au secret, nous, pas comme les Langues de Plomb mais il y a quelque chose quand même. Je ne sais pas si vous voyez?

Il dériva sur les Langues de Plomb et les secrets du ministère et Dumbledore ne faisait rien pour revenir à ce qui m'intéressait vraiment. J'arrivai à la page vingt sans avoir compris la moindre ligne de ces parchemins entre mes mains. A la page vingt-trois je demandai une plume et signai là où on me l'avait demandé. Je les rendis à l'Auror, qui les passa à Dumbledore, qui signa puis les lui rendit. Il signa lui aussi deux fois, apposa un tampon qui apparut de sa serviette en vieux cuir de dragon.

-Voilà, bien, affaire classée! Vous avez vu que vous avez accès à vos coffres et à vos domaines seulement après demande écrite auprès de l'agent responsable de vous au Ministère de la Magie. Ils sont pleins à s'occuper d'enfants, vous pourrez leur envoyer des lettres, faire des demandes de retrait de gallions et d'autres idioties! D'accord, bien, j'ai fini ici!

Il se leva, je me levai également assez vite pour qu'il ne soit pas déjà dans la cheminée.

-Attendez Monsieur Myriadiv! J'ai une question à vous poser, une seule.

Il n'avait pas encore eu le temps de refermer sa sacoche. C'est ce qu'il s'échina à faire en hochant vaguement la tête.

-Qu'est-ce que faisait ma tante sur le Chemin de Traverse?

Il s'arrêta, et c'était perturbant tout à coup ce silence en sa présence. L'Auror releva la tête, la pencha, la releva, son regard était rivé au mien avant de passer à Dumbledore, à Fumseck parfaitement réveillé, il revint sur moi.

-Je n'ai pas le droit de vous le dire, Miss. Mais elle portait une lettre, dans la poche de sa cape vous voyez? Et elle était pour vous.

Je cessai de respirer, l'Auror dut disparaître, avec des flammes vertes.

C'était amusant.

Une simple lettre.

Elle détestait les hiboux: "Ça met de la fiente partout, ça perd ses plumes et c'est moche!". Elle n'avait pas voulu en acheter un, ce qui l'obligeait à se rendre à Eeylops pour chaque nouvel envoi. Voilà pourquoi elle avait quitté les protections du domaine des Lumare. Pour moi. C'était... de... ma... faute...

Les vitres explosèrent, les vitrines, les scrutoscopes, un miroir loin, la coupelle de bonbons au citron. Les boules jaunes roulèrent partout sur le bureau et sur le sol. J'avais des morceaux de verre plantés dans la joue, dans la tempe et dans mon épaule.

Le sang coulait.

Je ne dis rien à Dumbledore, plus rien. Je ne parlai pas à mes meilleurs amis. Nous étions tous assis sous le saule pleureur près du Lac Noir. Il y avait Neville, Ginny, Ronald, Hermione, Harry...

Ils se doutaient de quelque chose, surtout Hermione, mais elle ne dit rien.

Dumbledore avait soigné toutes mes coupures, même celles de mon épaule, celles qui ne se voyaient pas.

Une ombre apparut et c'était Rogue, Neville ne parlait plus.

-Une retenue Lumare, votre dernier devoir était pitoyable. Quant à vous Messieurs Weasley, Londubat et Potter, vos cas sont trop désespérés pour que je m'y attarde. Deux points en moins chacun pour bêtise congénitale.

Puis il partit comme il était venu.

-E-est-ce qu'il vient vraiment de...; bégaya Ginny.

-Sale bâtard graisseux; marmonna Ron.

C'était grogné d'une telle manière que personne ne douta de sa sincérité. Un sourire absent m'échappa. Draco Malfoy qui nous espionnait depuis la rive du Lac Noir se détourna.

Lors de ma retenue le soir même, je dus lire un nouveau chapitre du manuel de DCFM 6ème année. Je n'ouvris la bouche que pour dire "bonsoir" et "bonne nuit professeur", Rogue ne dut pas dire un seul mot. La retenue du jeudi suivant se déroula dans ce même silence engourdi... Celles du vendredi et du mercredi aussi...

Je veillais très tard et lisais tous les manuels que je pouvais pour ne pas m'endormir trop vite. Il y avait des cauchemars, des giclées de sang sur les murs, des ombres de mangemorts, les yeux mauvais de mes parents. Ils me faisaient le plus peur, juste eux, leur présence, leurs regards fixés sur moi. Ils souriaient des fois, couverts de sang. J'entendais les cris d'Hermione e...et je ne... pouvais rien... rien faire.

Je caressais souvent la chevalière à mon pouce, il y avait alors une vague de chaleur qui me parcourait et se perdait trop vite. L'anatase était aussi dans la poche de ma cape, toujours, j'étais prête à répondre à leur appel à n'importe quel prix et à n'importe quel moment.

En sortant de mes retenues j'allais parfois dans la salle sur demande et m'entraînais avec les sortilèges de protection, les sortilèges de défense, ceux qui me permettraient de ne pas mourir lorsque l'anatase s'ouvrirait.

J'étais épuisée. Rogue me donna une retenue pour le vendredi soir, trois semaines après ma mise sous tutelle.

-Bonsoir professeur.

Un signe de tête, puis il me demanda de lire l'avant-dernier chapitre de mon manuel de Défense contre les forces du mal: Magie blanche, principes et sortilèges de base.

Je m'assis à son bureau à côté de lui, mais assez loin comme toujours pour pouvoir oublier sa présence. Mon front brûlait, j'avais chaud et mes yeux étaient secs, j'avais de la fièvre.

J'essayai de me retenir de trembler, de me concentrer sur ma lecture mais les mots se dilataient, s'étiraient, se déformaient devant moi. Le sang cognait contre mes tempes.

Je m'affaissai petit à petit jusqu'à ce que mes bras se croisent sur mon manuel, que mon front repose contre le tissu froid de mon pull d'uniforme. Je grelottais.

J'avais moins mal les yeux fermés alors je les fermai. L'instant d'après je sombrais dans le sommeil. ...

Froid, sur mon front. Des doigts froids. J'eus beaucoup de mal à ouvrir mes paupières irritées et à les fermer pour les rouvrir.

-Vous êtes brûlante de fièvre, Miss Lumare; murmura Rogue.

Je fus incapable de lui répondre d'une quelconque manière, mon professeur de Défense finit par disparaître de mon champ de vision. Il revint quelques temps plus tard avec une fiole de potion brunâtre.

Le goulot fut apposé contre mes lèvres craquelées et j'avalai le liquide sans aucune résistance.

-Votre retenue est terminée, levez-vous.

J'acquiesçai regroupai toutes mes forces pour lui obéir. Il se tenait toujours aussi près et c'était comme s'il craignait que je tombe, ou quoi que ce soit dans ce goût-là. Mais c'était... ridicule... Je n'étais pas aussi... Le sang rugit à mes oreilles. Je me pris la tête à deux mains, les jambes flageolantes. Je serai tombée sans Rogue.

-Je ne vois... plus rien; haletai-je le souffle court. Professeur...

Il me retenait dans ses bras et les odeurs qui collaient à ses vêtements s'engouffraient dans mes narines, s'entrechoquaient vers mon pauvre cerveau. Toujours les mêmes, plantes, crins, cendres, un peu de chocolat, et de la réglisse... Etait-ce réel?

Mon front vint se réfugier dans le creux de son cou, je remarquai à peine que j'étais soulevée de terre et blottis contre mon professeur -mon professeur!- de Défense contre les forces du mal.

Il avait un bras qui me soutenait le dos et l'autre sous mes genoux... J'avais l'impression de flotter...

Un moment je rouvris les yeux et nous étions dans son salon. Ensuite le feu ronflait dans la cheminée et je fus déposée dans son canapé. Il allait partir. Je me crispai, agrippai ce que je pus, son index.

-Lumare, vous êtes ridicule. Lâchez-moi.

-Veux pas; couinai-je.

Il grogna mais ne fit rien de brusque, il ne retira pas son doigt glacé de ma poigne brûlante. Le maître des potions finit même par s'asseoir dans le fauteuil près de ma tête. Nos mains restèrent jointes. La fièvre se dissipait grâce à la potion. Mais pas la fatigue. Je m'endormis de nouveau.

Je n'eus qu'un seul cauchemar, un seul dont je me rappelai, mais Rogue était resté là. Il m'avait parlé, ses doigts glacés contre mes paupières, il m'avait chuchoté de me rendormir... sa voix profonde, apaisante, la chauve-souris... des cachots...

A mon réveil, je fus consciente d'une poigne sur mon épaule, de l'obscurité de la nuit. Je cillai, tout mal de tête envolé. Rogue était là, devant moi, pâle à la lueur des dernières étoiles.

-Il est six heures du matin, vos camarades ne vont pas tarder à se réveiller et à se poser des questions concernant votre absence; siffla-t-il.

Je grommelai:

-Vous surestimez les Gryffondor monsieur... On se réveille trente minutes avant le début... des cours. Et pas avant neuf heures le weekend...

Un léger rictus apparut sur le visage de l'ex-mangemort et je ne l'avais jamais vu aussi peu vindicatif et sec qu'à cet instant.

-Pourquoi cela ne m'étonne-t-il pas?

-Aucune idée; rétorquai-je tout naturellement.

Je m'assis ensuite, avec précaution pour ne pas que le sang descende trop vite et que ma vue se brouille. Rogue resta tout à côté au moment où je me levai, mais j'avais suffisamment récupéré pour être capable de tenir debout.

-Merci professeur; murmurai-je.

-Cessez de me remercier; grogna-t-il en se renfrognant. Vous aurez une retenue lundi soir.

Je ne réagis pas, me contentant de l'observer la tête un peu penchée. Il avait de profonds cernes sous ses yeux sombres, j'avais dû l'empêcher de dormir. Rogue continua:

-Vous vous chargerez d'un chaudron de Poussos pour l'infirmerie. Ce sera pour moi l'occasion de me rendre compte de l'étendue de votre médiocrité en Potion.

Je n'en fus même pas vexée, je ne devais pas être vraiment réveillée en fait.

-Bien professeur; répondis-je souriant doucement.

-Allez; grogna-t-il en désignant la porte d'un signe de tête.

J'obéis bien sûr et quittai le professeur Rogue pour retourner dans mon dortoir. Je m'écroulai dans mon lit sans avoir croisé le moindre Gryffondor réveillé...

Vers neuf heures quarante Hermione me pressa doucement l'épaule et me tira de mes rêveries. J'enfilai rapidement un pull rouge, un jean noir, mes chaussures puis filai vers ma salle commune. Hermione, Neville et Harry attendaient encore Ronald.

Hermione eut le temps de nous exposer en détail tout son planning de révision pour le weekend avant que je n'aperçoive la tête rousse de mon meilleur ami émerger du dortoir des garçons.

Il y avait encore beaucoup d'élèves attablés quand nous fîmes enfin notre apparition.

Rogue n'était plus à la table des professeurs.

Mais je le vis au déjeuner. Lorsque nous arrivâmes dans la Grande Salle il en était au plat chaud, lasagnes au fruit de mer. Hagrid s'en mettait partout à l'autre bout de la table, mais Rogue était élégant et précis. Il observait la table des Serpentard de temps en temps, ne parlait avec aucun professeur et parvenait même à rendre Slughorn mal à l'aise, il avait les traits tirés, il semblait fatigué. Je ne sais pas s'il s'en rendit compte, mais Rogue se servit une part d'un énorme gâteau au chocolat que Seamus nommait "mud cake".

Il s'y connaissait en explosion ainsi qu'en gâteaux alors je le croyais sur parole, et le professeur Rogue dégusta, cuiller après cuiller, son dessert dans la Grande salle.

J'en vins à la conclusion qu'il aimait le chocolat. Et que c'était bien ce que j'avais senti sur ses vêtements la veille au soir. Rogue aimait le chocolat... Je souris doucement et revins à mon assiette de lasagnes.

Ron les aspirait voracement en balançant de la sauce partout, Hermione coupait et recoupait les siennes avant de les fourcheter et Harry avait opté pour un peu de poisson. Il fixait Malfoy, ne faisait pas du tout attention à la dispute en face de lui sur la façon de manger de Ronald.

-Harry? Murmurai-je... Katie rentrera lundi, on ne sera sûr de rien avant de lui avoir parlé.

-... Je sais... J'espère qu'elle se rappellera qui lui a donné le collier.

Ses yeux verts se voilèrent.

-Dis quelque chose, Harry! Protesta Ron des pâtes plein la bouche.

-Hermione a raison; répondit-il à l'indignation de notre ami.

Il s'en suivit une joute verbale qui ne l'empêcha pas de mettre des lasagnes, de la sauce et des fruits de mer un peu partout et tout le monde fut soulagé au moment du dessert...

Le lendemain après-midi après plusieurs heures de travail à la bibliothèque avec Hermione, j'allais ranger mes grimoires de Sortilèges. Ron et Harry m'attendaient sur le terrain de Quidditch.

Ce fut au détour de plusieurs étagères traitant de magie blanche expérimentale que j'aperçus Rogue. Il était plongé dans l'étude d'un vieux grimoire volumineux, ses cheveux gras pendaient de chaque côté de son visage pour ne laisser dépasser qu'un bout de son nez tordu.

Cette vue m'apaisa même si je savais que je ne pouvais pas lui parler ici et que c'était étrange en fait, je rangeai mes livres et fermai mon sac avant de courir vers le terrain de Quidditch.

La chevalière des Lumare réchauffait mon pouce en rougeoyant.