Epilogue

Au cours des derniers jours qui nous restaient je lui avais lancé en douce plusieurs sortilèges de protection, un sortilège de localisation pour pouvoir le repérer sur la carte que je venais d'acheter, d'autres enchantements de défense. Il ne pouvait rien lui arriver.

Il avait bu ses potions chaque jour, récupéré des forces, il serait vraiment capable de partir le lendemain. Et moi je retournerai au square Grimmault en priant Merlin pour qu'il ne lui arrive rien.

Nous étions au soir de la veille de la rentrée. Je me sentais prête. Maintenant. Et je me donnai à lui. Il me fit l'amour, vraiment, pour la première fois.

Il était entré en moi et j'avais gémis de douleur, de bonheur, en le sentant enfin en moi. La souffrance était supportable, je le suppliai de continuer. Quand je ne fermais pas les yeux je ne pouvais que contempler son visage, ses yeux, toutes les émotions intenses qui y brûlaient. C'était magnifique.

Tellement. Magnifique.

Le lendemain matin nous nous embrassâmes encore, et encore, et encore. Je ne voulais pas partir, j'allais être en retard. Je l'embrassai une dernière fois, lui ordonnai de revenir sain et sauf, le coin de ses lèvres remonta vers le haut, je le contemplai un moment, puis mis mon sac sur l'épaule et quittai Spinner's End.

ooo0oOo0ooo

Deux semaines plus tard, précisément au milieu du dimanche après-midi, Severus rentra.

Je l'attendais dans le salon, lovée dans son canapé. Et dès que j'entendis la porte d'entrée grincer je me relevai, fusai dans le couloir.

Il était là, blême, rigide, en vie!

-Sev!

Je me jetai sur lui comme un mini boulet de canon. Il me récupéra dans ses bras le souffle coupé, et serra fort, et finit par me relever la tête, et m'embrasser avec désespoir. J'écarquillai les yeux. Severus me piégea contre le mur du couloir pour entrer de force sa langue dans ma bouche. Il s'agrippa à moi. Nos langues se rejoignirent et j'en frémis, nos lèvres cognaient les unes contre les autres, ses mains se perdaient sur mon corps, mais il y avait tout ce tissu…

Je l'aidai à enlever mon tee-shirt et puis je m'occupai de sa cape, de sa robe de sorcier, de sa chemise blanche. Ses longs doigts fins parcouraient ma peau halètements m'échappaient, des mots m'échappaient:

-Vous n'êtes pas blessé. Oh Merlin… Vous n'êtes pas blessé.

Pas de bandage par-dessous sa chemise ni de nouvelle cicatrice. Il reprit mes lèvres, m'empêchant de continuer. Je gémis de plaisir. Lorsque je pus parler, haleter, de nouveau j'avais déjà une main sur son bouton de pantalon:

-On monte, ou tu préfères le tapis?

Le désir explosa dans ses prunelles noires, il me regardait d'une telle manière!

-Le mur; proposa-t-il dans un grognement rauque.

Je lui souris pour toute réponse et détachai le premier bouton. Mes doigts effleurèrent la bosse de son érection au passage lui arrachant un premier grondement, tout mon corps y réagit. J'avais envie de lui, j'avais besoin de lui. Je ne fus satisfaite que lorsqu'il enfonça son sexe en moi. Je serrai convulsivement les genoux autour de ses hanches. Je gémissais. Je murmurais son prénom encore et encore sans jamais me détourner de la lave noire dans ses yeux.

Nous étions trop excités pour que ça dure longtemps. Il finit par se répandre en moi, en m'appelant dans un souffle. Je m'agrippai à lui.

Nous restâmes immobiles un temps, tremblant, puis je réussis à l'entraîner vers le salon. Nous nous lovâmes l'un contre l'autre dans le canapé. Rogue était épuisé, et moi aussi. Malgré ses coups de rein brutaux et la brièveté de cette séance j'avais eu un orgasme, et je n'en pouvais plus.

Je fermai les yeux pour me caler juste un peu mieux contre lui, puis je m'endormis.

J'étais bercée par sa respiration profonde…

J'étais en sécurité près de lui…

Il était revenu…

Heureuse, j'étais heureuse qu'il soit là, je ne voulais plus jamais qu'il parte. Plus jamais.

Et lorsqu'il m'avoua le motif de son voyage, lorsque Severus me dit qu'il avait traqués mes parents, qu'il les avait achevés pour moi je ne pus que murmurer un: «merci» étranglé.

Merci, merci…

J'étais libre.

Merci.

Ils ne reviendraient plus jamais, ils ne tenteraient jamais d'attaquer mes amis ou Severus. Ils étaient morts. J'étais en vie. Malgré ma pitié, ma faiblesse, aucune des personnes que j'aimais ne s'était trouvée en danger.

Merci.

FIN