Bonjour à tous ! Voici un chapitre que j'affectionne tout particulièrement et qui, je l'espère, vous plaira.

Pour rappel, dans le dernier chapitre, June a été soignée par Rogue dans les cachots et un gros rapprochement s'est passé. June en a un peu trop joué et cela a mis en colère notre professeur de potions préféré. Son seul désir est de se venger...

Je vous laisse le plaisir de lire !


Chapitre 58 : Douce vengeance

June avait passé une excellente nuit. Elle était ravie d'avoir mis son professeur au pied du mur, face à ses désirs. Elle savait qu'elle avait joué avec le feu et qu'il se vengerait tôt ou tard, mais loin de s'en inquiéter, elle en était impatiente.

De son côté, le sombre professeur était totalement furieux. Elle avait osé. Osé le toucher. Elle avait flirté avec lui et il n'avait même pas eu la force de la repousser, attendant exactement la même chose. Mais au-delà de ça, il aurait cédé. Oui, il le savait, il l'aurait embrassé contre ce mur, il l'aurait possédé comme un fou sur son bureau, il lui aurait fait sentir toute la colère, le ressentiment et le désir qu'il avait pour elle. Et il n'aurait jamais pu se contrôler. Elle lui faisait complètement perdre pied et avait joué avec ses nerfs la veille. La nuit qu'il avait passé par la suite avait été un enfer.

Loin d'être un adepte de soulagement solitaire, il avait été bien obligé de céder. Et le pire c'est que le soulagement avait été de très courte durée, le désir revenant au galop à chaque fois comme un cheval fou.

Que croyait-elle au juste ? Qu'il se restreignait pour le plaisir de souffrir ?

Alors il prit la décision de la faire payer, et foi de Rogue il allait y arriver.


June avait passé une excellente journée. Elle n'avait pas réussi à croiser la chauve-souris des cachots, comme s'il l'évitait. La soirée fut, elle aussi, agréable. Angelica s'était débrouillée pour la faire venir elle, quelques autres serpentards et certains bulgares dans la salle de bain des préfets. Ils avaient fait la fête jusqu'à très tard. Cela avait été particulièrement rafraichissant. Victor s'était montré particulièrement proche de June vers la fin de la soirée, et, éméchée, elle n'avait pas vraiment trouvé la force de le repousser.

Victor était beau et il le savait pertinemment. Il avait toujours voulu se mettre en couple avec elle mais elle avait constamment refusé, n'ayant jamais ressenti de véritables sentiments pour lui. Du désir certainement, de l'amitié assurément. Mais pas de l'amour. En y repensant, June n'avait jamais ressenti de sentiments amoureux de sa vie. Elle était solitaire, c'était comme ça. Solitaire mais pas dépourvue de libido pour autant. Et cette dernière avait d'ailleurs été rudement éprouvée cette année.

Lorsque Victor lui fit les yeux doux, elle ne résista que très peu, et, sous les yeux amusés des serpentards et des élèves de Durmstrang, ils s'embrassèrent. Seule Angelica connaissait la vérité derrière le masque de June et soupira. La frustration pouvait véritablement conduire à des comportements douteux.

Elle fit signe aux autres de laisser les deux amants tranquilles et ils sortirent tous de la pièce, laissant June et Victor derrière eux.

June les entendit quitter la pièce et se reconcentra sur son compagnon. Quelques minutes passèrent mais June ne ressentait rien. Elle avait beau fermer les yeux, elle ne parvenait pas à sentir le désir s'emparer d'elle. Lasse de tenter de combler un vide qu'une seule personne pourrait véritablement soulager, June se sépara finalement du jeune homme en s'excusant et quitta la pièce à son tour.

Victor, au départ décontenancé de son attitude, la poursuivit.

Il la retrouva non loin de la salle de bain des préfets. Elle marchait d'un pas vif mais il la rattrapa sans peine.

-« June ! Attends ! Que se passe-t'il ?

-Rien Victor, pas de soir c'est tout.

-Mais on venait tout juste de commencer… »

June leva les yeux au ciel et reprit son chemin.

Il la rattrapa alors et la prit par la main.

-« June, s'il te plait. Dis-moi ce que tu veux et je le ferai. »

June ricana alors.

-« Tout ça pour quoi Victor ? Pour coucher avec moi ? »

Le jeune homme hocha la tête, attendant qu'elle accepte ou non la proposition.

-« Pathétique. » lâcha June d'un air un peu dédaigneux.

-« Peut-être mais je sais ce qui pourrait te plaire. » fit Victor d'un air narquois.

June haussa un sourcil et attendit.

Il s'approcha d'elle jusqu'à la faire reculer contre le mur de l'alcôve la plus proche et lui chuchota à l'oreille quelque chose qui la fit écarquiller les yeux.

-« Je ne te crois pas. Tu n'en serais pas capable.

-Si. Pour toi, si. »

Ce faisant, il caressa la cuisse de la jeune femme et l'embrassa doucement, lui laissant assez d'espace pour se libérer si elle le souhaitait réellement. June sourit finalement contre ses lèvres et se laissa aller. Après tout, s'il comptait vraiment faire ce qu'il lui avait dit à l'oreille, cela pourrait être intéressant.


Le professeur Rogue arrivait enfin à la fin de sa ronde nocturne et ne rêvait que de terminer pour pouvoir aller se coucher après une dure journée remplie de cornichons et de torchons leur servant de copies. Il termina donc son inspection par les couloirs du 5eme étage du château. Il avait déjà sévèrement puni deux élèves en train de se « bécoter » dans un placard à balai pour « attitude inappropriée dans les couloirs d'une école » et en était assez fier car il avait ainsi retiré 30 points à la maison des rouges et or.

Alors qu'il longeait un couloir aux multiples alcôves, il entendit alors, non loin de la salle de bain des préfets, des petits murmures. Il se frotta les mains par avance de pouvoir mettre à profit sa redoutable sévérité et marcha à pas de loup pour surprendre les galopins.

Il vit dans l'un des renfoncements, et bien cachés, il devait l'avouer, deux élèves, un garçon et une fille, lui semblait-il, en train de s'embrasser plutôt sauvagement.

Alors qu'il allait se révéler et leur faire entendre sa douce voix de ténor, son propos mourut dans sa gorge avant de pouvoir sortir de ses lèvres. Il se figea d'horreur, incapable de faire le moindre mouvement. La jeune femme n'était autre que l'agaçante Revali en charmante compagnie de son bulgare d'attrapeur, lequel était à présent descendu d'un étage pour s'occuper du cou de la sorcière. Les mains du jeune homme qui caressaient alors les épaules de sa camarade descendirent elles aussi légèrement et sa main droite commença à défaire un bouton de sa chemise de nuit - bien trop ample soi-disant passant - afin d'atteindre un sein. Le vêtement de la jeune femme était par ailleurs trempé par endroits, là où ses cheveux laissaient échapper des gouttes faisant apparaître sa peau pâle par transparence.

La jeune femme, quant à elle, avait fermé les yeux, comme emprise d'une myriade de sensations exquises. Sa tête était rejetée en arrière contre le mur, laissant ainsi l'occasion à son compagnon de s'emparer plus amplement de son cou, comme une offrande. Il était rare de la voir dans cette posture, elle qui était toujours pleine d'assurance. Elle et ses yeux perçants qui scannaient toute personne ayant le malheur de passer dans son champ visuel. À ce moment présent la sorcière était loin de tout ça, les lèvres entrouvertes, les yeux clos, rendant ce moment d'autant plus intime aux yeux du potionniste. Il voulut dire quelque chose. Il voulut les stopper dans cette scène dégoûtante et intolérable, qui le mettait d'ailleurs bien plus en colère qu'il n'aurait dû l'être. Mais il était incapable d'intervenir, comme s'il avait été paralysé par un sortilège. Tout ce qu'il put faire c'est prendre une grande inspiration se rendant alors compte qu'il s'était arrêté de respirer depuis plusieurs longues secondes déjà.

Krum caressait à présent la poitrine de la jeune femme avec assurance et s'appuyait contre elle de tout son poids. À ses légers grondements, l'espion comprit que le jeune sorcier avait de plus en plus de mal à se contrôler. Le sombre sorcier se martela en tête que ce qu'il faisait n'était absolument pas éthique et qu'il avait tout l'air d'un affreux voyeur mais à cet instant, il ne pouvait faire autrement qu'observer cette scène et s'imaginer implicitement être à la place du bulgare.

Le professeur Rogue remonta rapidement sur le visage de la serpentard et rata un battement. Elle le regardait. Lui. En train de les regarder. Eux. Il cligna des yeux plusieurs fois.

Le bulgare continuait à caresser la jeune femme sans se rendre compte qu'ils étaient observés. June, quant-à elle, avait percé la bulle de sensations qu'ils avaient créés et ne lâchait pas son professeur du regard. Les yeux acier-émeraude rencontrant les onyx. L'homme en noir déglutit et la miss afficha un insupportable air taquin sur son visage.

Cela le fit se reprendre immédiatement.

-« REVALI ! 50 points en moins pour serpentard ! »

Cela eut le mérite de faire sursauter le bulgare qui fit volte-face avec un air de strangulot hors de l'eau, la main prise dans le vêtement d'une élève.

-« Monsieurrrr Rrrogue… que… que faites-vous là ? » Demanda-t-il d'une voix rendue rauque par ses « activités » précédentes.

-« Ne croyez-vous pas que c'est à moi de vous poser la question ? Rentrez immédiatement dans votre bateau Krum. Ne plus avoir Karkaroff en tant que directeur ne vous autorise pas à avoir ce genre de comportements dans le château. Je croyais avoir été clair la dernière fois. »

Le jeune homme eut le bon goût de rougir furieusement. Il regarda June avec regret et lui fit un petit signe d'au revoir avant de détaler aussi vite et aussi loin que possible.

Alors que ses pas disparaissaient dans le silence de la nuit, le professeur et June se faisaient face. L'homme la détailla un instant de haut en bas et ne put s'empêcher de la trouver insupportablement désirable avec ses yeux malicieux, sa bouche rosée d'avoir été embrassée, sa tenue qui dévoilait ses formes... Quand il remonta le regard, elle avait toujours son infernal sourire moqueur plaqué sur la face. Le maître des potions grogna.

-« Vous deviez avoir honte d'un tel comportement Revali ! »

La jeune femme lui sourit.

-« Je ne vois pas pourquoi. » Lui dit-elle d'une voix douce mais où pointait une nette insolence.

Le sorcier parut effaré de sa réponse.

-« Elle ne voit pas pourquoi… répéta-t-il pour lui-même, éberlué.

Il fondit alors sur elle brusquement et la plaqua violemment sur le mur dont elle venait de se décoller.

-« Parce que c'est totalement inapproprié dans une école espèce de gamine insolente ! » cingla-t-il à quelques centimètres d'elle.

June ne se laissa pas impressionner. Pourtant, l'homme en face avait l'air fou de rage. Et elle devait avouer qu'elle ne comprenait pas pourquoi il se mettait dans cet état.

-« Pourtant vous aviez l'air d'apprécier ce que vous aviez sous les yeux il y a quelques instants professeur… » Ne put-elle s'empêcher de lui dire.

Rogue lui jeta un regard noir. Il recula alors d'un pas.

-« J'étais consterné par cette scène obscène Revali. Rien de plus ». Fit-il dans une moue dégoutée.

Elle braqua ses yeux dans les siens, comme pour le jauger. Le maître des potions soutint son regard sans ciller. Quand la jeune femme s'appuya sur le mur à l'aide de ses bras qu'elle fit passer dans son dos, le regard du potionniste s'abaissa une fraction de seconde sur la chemise de la jeune femme, entrouverte et étirée par son mouvement, qui laissait voir bien plus que la naissance de sa poitrine. Il détourna les yeux de cette vision osée et se prit de contemplation pour l'austère mur de pierre derrière elle.

-« Vous ne pouvez pas vous en empêcher n'est-ce pas ? » Fit-il d'une voix agacée.

-« M'empêcher de quoi ? » demanda June, innocemment.

-« De tenter de séduire tous les hommes qui ont le malheur de s'approcher de vous. »

June haussa un sourcil.

-« Seriez-vous en train de me traiter de fille facile professeur ?

-Vous m'ôtez les mots de la bouche. » répondit-il méchamment.

-« Eh bien permettez-moi de vous dire que cela ne vous regarde en rien. Je fais bien ce que je veux. »

Rogue lui lança un regard foudroyant.

-« Cela ne me regarde pas vous dites ?

-Non. Et je vais me permettre de rajouter quelque chose puisque l'on est si franc l'un envers l'autre à présent. La séduction est un procédé à double sens professeur, et quand je séduis un homme, c'est généralement parce que je décerne en lui l'envie de l'être. » lui dit-elle d'une voix entendue.

-« Et d'où pensez-vous que j'ai envie d'être séduit par une gamine dans votre genre. » Fit-il d'une voix mauvaise.

-Qui a parlé de vous ici professeur ? » le provoqua-t-elle d'un air triomphant.

-« ASSEZ ! » Cria-t-il en frappant le mur proche de la tête de June. « Nous savons tous les deux que c'est ce que vous cherchez à faire. Ne le niez pas.

-Celui qui nie quelque chose ici c'est vous et ce depuis des semaines ! » Répondit la jeune femme d'une voix forte. « Pour ma part, je ne m'en suis jamais cachée.

-C'est là votre problème, vous ne supportez pas que quelqu'un vous résiste. »

June faillit lâcher un rire.

C'est l'hôpital qui se fout de la charité.

-« Vous n'aviez pas l'air de résister beaucoup hier soir quand j'avais mes mains sur vous. Cela avait même tout l'air d'un peu trop vous plaire si vous voulez mon avis. » lui rappela-t-elle d'une voix ironique.

-« C'est ce que vous croyez ? » Fit-t-il en s'approchant d'elle d'un pas.

-« Ah je ne crois rien, j'en suis sûre. Ma paume s'en rappelle comme si c'était…hier.

-Hilarant. Cela vous plairait peut-être d'être accrochée à un mur sans qu'on vous demande votre avis ? » demanda-t-il d'une voix dangereuse calme en faisant un autre pas dans sa direction.

June haussa un sourcil. L'attitude de l'homme venait de passer de celle d'un homme en colère à celle d'une bête traquant une proie. Elle frissonna imperceptiblement.

Brusquement, ses deux mains vinrent se lier au mur de part et d'autre de sa tête. Elle se débattit un instant mais sa magie ne servait à rien. Rogue avait certainement perfectionné le sortilège de saucissonnage.

Elle se reconcentra sur le sorcier et constata qu'il venait de faire sortir sa baguette de sa manche. Il la pointait vers elle et June écarquilla les yeux.

-« A quoi jouez-vous ? » fit June, décontenancée par la tournure que prenaient les événements.

L'homme eut alors un sourire en coin et avança son visage, plantant ses pupilles sombres dans celles de June.

-« Oh rien Revali. Je vous donne seulement un petit aperçu de ce qu'il se passe quand on provoque un homme comme moi. »

June frissonna. Et elle ne savait pas si c'était de peur ou d'anticipation.

Il recula alors un peu et pressa sa baguette contre la gorge de la sorcière. June grimaça. Le bois lui rentrait douloureusement dans la peau. Mais, lentement, il la délogea de là et la fit glisser en lui imprimant un mouvement descendant pour qu'elle taille un chemin d'abord dans son cou avant d'aller suivre le relief de sa clavicule. June déglutit. Elle allait répondre à sa précédente remarque mais se figea en sentant ensuite le morceau de bois emprunter une voie bien plus osée. Le bout de la baguette glissa lentement mais sûrement dans la vallée de sa poitrine, écartant les pants de la chemise de nuit par la même occasion. Il arriva alors à l'endroit boutonné et mit une tension suffisante sur le vêtement pour qu'un rempart supplémentaire lâche, dévoilant encore un peu plus de sa poitrine au sorcier.

June se mordit la lèvre inférieure et monta son regard sur l'homme en face d'elle. Celui-ci avait les yeux baissés et fixés sur ce qu'il faisait et elle put constater à quel point le regard du sorcier était sombre. Sombre et brûlant. Il avait l'air d'apprécier grandement ce qu'il était en train de faire et de voir, et ce, bien plus qu'il ne l'aurait souhaité au départ. D'une lenteur calculée mais presque douloureuse, il dévia le bout de sa baguette vers un côté, et vint, à travers l'étoffe du tissu, frôler de manière circulaire la petite pointe érigée dont la saillie venait créer un relief immanquable sous le vêtement. June se tendit de tout son être. Les gestes de l'homme, bien que très superficiels, étaient diablement sensuels. Sa peau se couvrit instantanément de chair de poule. Elle ferma les yeux, incapable de les garder ouverts plus longtemps.

-« Ça vous plait n'est-ce pas petite garce ? » susurra-t-il mesquinement.

June ne répondit pas mais elle se mordit la lèvre inférieure. Elle ne devait pas lui montrer qu'il lui faisait perdre la tête, ce qu'il cherchait visiblement à faire.

Il se décala alors légèrement et intercala l'une de ses jambes entre celles de la jeune femme afin d'appuyer le haut de sa cuisse contre l'intimité de la sorcière. Celle-ci faillit pousser un juron en le sentant légèrement bouger sa jambe à cet endroit précis. Elle se crispa avant de se cambrer contre le mur, ses poignets toujours fermement attachés.

Le potionniste suivait les réactions de la jeune femme du regard et déglutit doucement. Le trajet qu'il avait lui-même créé le bout de sa baguette était hypnotisant et d'un érotisme fou et la voir réagir de cette façon à ses attentions faillit lui arracher un grondement.

Il avança son visage et au moment d'effleurer ses lèvres il dévia dans son cou.

-« Vous en voulez plus Revali ? » Lui susurra-t-il à l'oreille d'une voix grave.

Elle faillit le supplier de continuer mais se retint de justesse. Il jouait avec elle comme elle l'avait fait avec lui et ne la laisserait pas avoir ce qu'elle désirait tout de suite, et à réflexion, peut-être même jamais. N'arrivant pas à la faire parler, il décida de pousser le jeu plus loin encore. Il se pencha un peu plus et vint suçoter sa peau. June ne put cette fois retenir un léger gémissement qui fit sourire le potionniste. Soudain, sans prévenir, il remplaça ses lèvres par ses dents et les enfonça légèrement dans sa chair.

-« Aïe ! Mais qu'est-ce que… » fit-elle surprise.

-« Chuuut. Vous croyez que vous êtes la seule qui puisse jouer comme ça avec une proie Revali ? »

Il remonta alors son regard sur le visage et put lire l'indignation dans le regard hétérochrome de la jeune femme. Malgré sa colère, il ne put manquer la dilatation de ses pupilles et la légère ouverture de ses lèvres. Sa propre respiration s'accéléra alors. Il savait pertinemment qu'il jouait un jeu dangereux. Son projet était de frustrer la jeune femme autant qu'il l'avait été la veille mais se demanda si cela était véritablement une bonne idée car il n'avait, à présent, plus aucune envie de s'arrêter.

Il annula d'un coup l'enchantement qui liait la sorcière au mur. Elle voulut lui mettre une claque pour se venger de la morsure mais il ne lui en laissa pas le temps et la retourna d'un geste vif pour se plaquer dans son dos. D'une main, il encercla ses poignets et les tint fermement derrière elle. De l'autre, il appuya lentement mais d'une prise ferme, en arrière de sa tête pour la pencher en avant. Le front de la sorcière vint trouver le mur en pierre.

-« Vous m'énervez. Vous ne savez pas à quel point. » Souffla-t-il d'une voix qui laissait filer des notes rauques.

-« Pourquoi ? » murmura-t-elle, essoufflée.

Elle voyageait à présent en terre totalement inconnue. L'homme derrière elle dégageait une telle aura que la jeune femme ne pensait même pas à se dégager. Elle attendait la suite.

Il tira un peu sur ses poignets pour la cambrer davantage contre son corps. Ainsi positionnée, son dos était creusé et ses fesses ressortaient pour se plaquer délicieusement contre son entrejambe.

Il pencha sa tête vers elle et inspira longuement dans les cheveux de la sorcière.

-« Parce que même quand j'ai le contrôle, vous parvenez à me rendre fou.

-Qui vous dit que c'est vous qui avez le contrôle ? » fit-elle d'une voix mutine.

-« Je ne crois pas que vous soyez en position de me dire le contraire. » lui fit-il remarquer d'un ton piquant.

Comme pour prouver ses propos, la main toujours pressée contre l'arrière de sa tête, il la poussa un peu plus vers le mur en pressant son bas ventre contre ses fesses, puis fit lentement aller et venir son bassin contre celui de la sorcière. Ce geste lascif et répété entraîna une envolée de décharges électriques dans le corps de la jeune femme qui poussa en retour un gémissement étouffé contre le mur.

June n'en pouvait plus. Il attisait si intensément son désir qu'elle n'arrivait plus à réfléchir correctement. En règle générale, se sentir prise au piège et dominée par un homme avait plutôt tendance à la révolter. Mais pas avec cet homme-là. Au contraire, cela avait le don de lui faire perdre les pédales. Surtout avec l'immanquable déformation qu'elle sentait presser fermement contre ses fesses.

L'homme derrière elle n'en menait pas large non plus. Il n'arrivait plus à se contrôler. C'était trop. Trop tentant. Il ne pouvait plus enfouir ce désir qui le brûlait depuis plusieurs mois. Il avait en partie réussi à se contenir jusque-là par son sens de la déontologie à toute épreuve mais à présent… à présent qu'ils avaient détruit cette limite et qu'ils avaient bien plus que flirté ensemble, il lui était impossible de se stopper. Il la voulait et avait bien vu dans son regard bicolore que c'était réciproque.

Il lâcha alors la prise qu'il avait sur sa tête et parti caresser la cuisse de la jeune femme, en remontant lentement sous sa robe Elle trembla légèrement à ce contact et tourna la tête pour voir le visage du sorcier, qui, comme un reflet du sien, était déformé par le désir brulant qui les consumaient tous les deux. Quand il atteignit l'endroit où ses deux cuisses se rejoignaient, June ferma les yeux en haletant.

-« Vous voyez que vous pouvez être docile quand vous voulez. » souffla-t-il d'une voix délicieusement provocante, sans pouvoir s'en empêcher.

June ne supporta pas cette ultime pique. Elle réussit à se dégager de sa prise et se retourna d'un coup, prenant l'homme par surprise. Mais au lieu de partir aussi loin de lui que possible, ce qu'il aurait pu comprendre, elle posa furieusement ses lèvres contre les siennes. Et enfin, leurs lèvres qui ne s'étaient jamais réellement rencontrées s'entrechoquèrent avec une force peu commune. Il répondit au baiser de manière toute aussi véhémente. Ils gémirent de concert. Leur lèvres se croisèrent, les deux tentants de gagner l'ascendant sur l'autre. Puis au fur et à mesure le baiser devint plus passionné, plus fiévreux, faisant ressortir toute la frustration des mois passés à se mentir sur leur attirance mutuelle, à se rapprocher sans jamais s'atteindre, à préférer se mettre en colère qu'à assumer leur désir physique.

Et oh comme l'attente valait le coup ! Tous deux crépitèrent d'électricité, leur magie se mélangeant à ce point de rencontre. Leur langue se caressèrent doucement, se goûtèrent avidement et leurs soupirs se firent plus prononcés. Le besoin de plus se fit bientôt ressentir. Pourtant ils ne détachèrent pas leur bouche. Assoiffés l'un de l'autre il leur était impossible de tourner la tête. Leur goût se mélangèrent et c'était délicieux, euphorisant et diabolique.

Il déposa sa main gauche dans le creux de son dos pour la rapprocher de lui et elle agrippa ses cheveux ébènes qu'elle tira doucement lui provoquant un grondement rauque. La jeune femme prit son autre main pour la poser sur sa poitrine ce qui lui tira un deuxième grondement contre sa bouche.

-« On ne devrait pas faire ça… » dit-il d'une voix faible contre sa bouche.

Il déboutonna pourtant un nouveau bouton et laissa glisser ses doigts contre le sein de la jeune femme dont il sentait le bout durcit contre sa paume. Il le pinça doucement, ne pouvant résister à la tentation.

Elle eut alors en réaction un gémissement qui le rendit fou.

-« Osez seulement vous arrêter. » Lui souffla-t-elle d'une manière qui avait tout l'air d'une menace déguisée alors qu'elle se cambrait contre lui.

Pour toute réponse, il agrippa l'arrière de son genou à l'aide de sa main gauche et monta la jambe de la sorcière contre son corps pour que leurs bassins se rapprochent et qu'elle sente la force de son désir pour elle. Il sentit la sorcière défaire quelques-uns des boutons de sa redingote et de sa chemise. Son entrejambe eut un violent soubresaut quand elle se détacha de ses lèvres pour aller trouver son cou qu'elle suçota de manière totalement lubrique. Il poussa un gémissement grave en l'imaginant faire la même chose sur une autre partie de son anatomie et pencha légèrement la tête sur le côté pour lui laisser plus d'espace.

Alors qu'ils se mouvaient langoureusement depuis ils ne savaient combien de minutes, ayant totalement perdu la notion du temps contre ce mur du 5ème étage, se perdant dans les prémices de la luxure et l'excitation de l'interdit, un bruit les fit se stopper tout à fait.

-« Vous avez entendu ? » chuchota la sorcière d'une voix essoufflée en interrompant leur échange.

Rogue hocha doucement la tête et tendit l'oreille attentivement en reprenant sa respiration, sa cage thoracique s'élevant et s'abaissant à toute vitesse. Sa joue se trouvait contre celle de la jeune femme.

Il lâcha à regret le sein et la jambe de la sorcière, qui fit retomber doucement sa cuisse contre le corps du sorcier. Celui-ci se recula lentement. Ses yeux étaient si noirs et si brulant de désir que June faillit le tirer à nouveau vers elle pour continuer ce qu'ils venait d'interrompre. A en juger par ses poings serrés, Rogue était dans le même état. Mais une seconde détonation les empêchèrent de reprendre là où ils en étaient. Au bout de quelques secondes pendant lesquelles ils reprenaient en partie leur respiration et le contrôle de leur corps, l'homme plaça un doigt sur sa bouche rougie par leur précédente action pour dire à la sorcière de se taire. Elle hocha la tête et commença à le suivre dans le couloir. Elle reboutonna sa longue chemise de nuit et métamorphosa une petite serviette, utilisée pour se baigner dans la salle de bain des préfets, en châle pour se couvrir un peu.

Ils arrivèrent au niveau des escaliers et tendirent l'oreille. Des cris se faisaient entendre dans le hall d'entrée.

-« Ça vient d'en bas » chuchota June en s'élançant dans les escaliers la première.

Ils descendirent sans bruit les cinq étages sans caprice de la part des escaliers. Rogue, qui suivait la jeune femme, dû se faire violence pour décrocher son regard de ses fesses.

Arrivés en bas des escaliers, ils avancèrent plus lentement, par prudence.

Les cris redoublèrent d'intensité et les deux sorciers froncèrent les sourcils en s'arrêtant. Rogue se tourna alors vers June.

-« Je vais aller voir ce qu'il se passe, attendez quelques minutes avant de faire de même. Je ne tiens pas à ce que l'on se demande pourquoi nous arrivons ensemble à cette heure de la nuit. »

June hocha la tête et le regarda s'éloigner. Elle patienta quelques instants puis s'avança à son tour dans le couloir pour atteindre l'entrée principale du château et ce qu'elle y vit lui fit écarquiller les yeux.


Aloooooors ? Là je veux absolument vos avis ! xD

Avez-vous aimé ? Moi j'ai ADORÉ écrire et vous partager ce chapitre qui traine depuis des mois dans les notes de mon téléphone.

Sur ce, merci de votre lecture et à la prochaine ;)