Chapter 33: Liberté

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Emi resta figée, incapable de prononcer un mot face à la réponse de Law. Sa liberté ? Comme si elle était réellement prisonnière ici... Il est vrai que leur collaboration avait commencé sous la contrainte. Law l'avait forcée à monter à bord de son navire, utilisant sans scrupule ses compétences pour servir ses propres intérêts, sans jamais lui témoigner la moindre gratitude. Plusieurs fois, il l'avait obligée à faire des choses contre son gré, et son attitude restait résolument froide, distante. Pendant longtemps, elle avait caressé l'idée de s'échapper à la première occasion.

Mais... les choses avaient changé.

Leur relation n'était plus aussi distante qu'au début. Emi avait fini par accepter, peut-être même apprécier, cette part de lui — cet homme mystérieux et calculateur, mais aussi incroyablement stratégique et efficace. Le silence s'installa entre eux, dense, chargé de tout ce qui restait inexprimé. Emi sentait son cœur battre plus fort, la surprise faisant place à un étrange sentiment de nostalgie et de confusion. Il s'était ouvert, pas complètement, mais suffisamment pour qu'elle le remarque. Leur enquête avançait lentement, mais elle progressait tout de même, du moins c'est ce qu'elle pensait. Et maintenant ? Law avait-il encore besoin d'elle ? Peut-être avait-il déjà tiré tout ce qu'il pouvait de ses informations sur Caesar, et cette idée la frappa de plein fouet, laissant un goût amer dans sa bouche.

En dépit de ses efforts pour rester détachée, elle s'était attachée à cet équipage. Malgré elle, ils étaient devenus une sorte de famille. Les rires partagés avec Sachi et Penguin, la chaleur protectrice de Bepo, la présence rassurante de Jean Bart... Ils représentaient bien plus qu'une alliance temporaire à ses yeux. Merde.

Ces mots, venant de Law, auraient dû la remplir de joie. N'était-ce pas ce qu'elle désirait depuis le début ? Retrouver sa liberté, quitter le monde dangereux des pirates pour retourner à sa vie de journaliste, sans avoir à constamment regarder derrière elle. Pourtant, à cet instant précis, au lieu de la réjouir, ces mots déclenchèrent une douleur inattendue. Un pincement au cœur qu'elle ne pouvait ignorer. Il y avait une partie d'elle qui ne voulait pas partir. Elle ne voulait pas les quitter, cet équipage qui, contre toute attente, l'avait acceptée parmi eux. Pourquoi ce sentiment l'envahissait-il maintenant ? Pourquoi n'était-elle pas simplement soulagée à l'idée de retrouver son indépendance ?

Elle ferma les yeux, serrant les poings, luttant pour chasser ces pensées contradictoires. Son esprit était en ébullition, tiraillé entre l'envie de retrouver son autonomie et une inexplicable réticence à abandonner cet environnement, certes dangereux, mais qui était devenu étrangement réconfortant. Elle jeta un coup d'œil vers Law, se demandant s'il partageait ce dilemme. Mais, comme à son habitude, son regard restait indéchiffrable, une énigme qu'elle ne parvenait toujours pas à résoudre.

Prenant une profonde inspiration, elle hocha la tête, prenant finalement sa décision.

"Très bien," dit-elle d'une voix ferme. "Coco nous mènera au Headquarter."

Elle tourna les talons, quittant les quartiers de Law avec un dernier regard décidé, tandis que ses pensées continuaient de tourbillonner. Alors qu'elle se dirigeait vers sa cabine, la perspective de retrouver sa liberté ne lui semblait plus aussi simple qu'elle l'avait imaginé.

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Law fixa un instant la porte de ses quartiers, repensant à l'expression qu'Emi avait affichée lorsqu'il avait mentionné sa liberté. Avec le temps, il avait reconnu l'utilité de ses compétences, qui s'étaient révélées précieuses à certains moments. Pourtant, il tenait à ce qu'elle puisse poursuivre ses propres missions et objectifs. Non pas parce qu'il se souciait particulièrement de son bien-être — il refusait de se laisser convaincre d'une telle idée — mais parce qu'il désirait repartir sur des bases nouvelles et honnêtes, sans contrainte ni ressentiment, tout en maintenant leur alliance. Il avait perçu que le sentiment d'être parfois utilisée la rendait moins conciliante, et il souhaitait effacer cette impression de servitude forcée. Pour lui, la présence d'Emi n'était plus une question d'utilité, mais de choix et d'alliance. Elle avait prouvé qu'elle était une combattante courageuse, fidèle à l'équipage, avec un esprit intellectuel que Law ne pouvait qu'apprécier.

Il soupira. Law était persuadé qu'Emi avait interprété l'octroi de sa liberté comme une rupture de leur collaboration. Avait-il été trop vague ? Aurait-il dû lui expliquer plus clairement ? Non, il n'était pas du genre à solliciter des faveurs. Peut-être finirait-elle par comprendre qu'il y avait plus dans sa décision que la simple idée de la libérer.

Law fronça les sourcils. Il ne pouvait ignorer le mélange complexe de sentiments qu'il ressentait envers elle, un sentiment qu'il ne se permettait pas de nommer ou d'explorer davantage. Il était censé garder son esprit logique et rationnel. Mais cette femme avait réussi à semer le doute dans son esprit, remettant en question ses choix et ses actions. Il soupira et se leva de son siège. Il avait besoin de clarifier ses pensées, de retrouver cette clarté mentale qui lui faisait défaut.

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Emi fut arrachée de son sommeil par la sonnerie insistante d'un Den Den Mushi, qui résonnait dans la pièce. Elle grogna légèrement, se frottant les yeux. Bon sang, elle ne pouvait pas faire une sieste complète sans être déranger. Elle aurait aimé ignorer le bruit et se replonger dans son sommeil, mais l'insistance de l'appareil ne lui en laissa pas le choix.

Elle se redressa, sentant ses muscles encore engourdis par la sieste, et s'étira avec langueur. Le sommeil lui pesait encore sur les paupières, et un bâillement lui échappa tandis qu'elle tendait la main pour attraper le récepteur du Den Den Mushi, qu'elle reconnu comme celui étant celui la reliant a Sam.

"C'était un gâteau à la fraise…" dit-elle d'une voix trainante, encore marquée par la fatigue.

"Emi… Je suis vraiment content que tu répondes enfin."

"Qu'est-ce qui se passe ? T'as l'air inquiet." répondit-elle, un peu surprise par le ton de son ami "

Samuel soupira, "C'est ton père. Il... il est impliqué dans une affaire plus risquée que d'habitude."

Emi fronça les sourcils, une ombre de frustration passant sur son visage. "Quelle sorte d'affaire?"

"Une affaire que le gouvernement cherche a étouffer, et il en sait déjà trop." Samuel prit une profonde inspiration avant de continuer, "Il s'obstine à ne pas t'impliquer, mais ça m'inquiète. Les choses deviennent tendues au bureau. Et cette fois, il est déterminé. Trop déterminé, si tu veux mon avis."

"Passe-le moi," coupa brusquement Emi, sa voix ferme et résolue. "Je veux lui parler."

Samuel hésita. "Emi, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Il a été très clair sur le fait qu'il ne voulait pas te mêler à ça. Il pense que c'est trop dangereux pour toi."

Elle serra l'escargophone, ses yeux brillants de détermination. "Sam, je ne suis plus au journal. J'ai quitté tout ça, je ne suis plus une cible. Lui, en revanche, il est en plein milieu de tout ça. Je ne vais pas le laisser prendre des risques inutilement."

"Je comprends, mais ton père–"

"Passe-le moi, Sam. S'il te plaît."

Il y eut un long silence à l'autre bout de la ligne, puis un soupir résigné. "D'accord, attends une seconde..."

Quelques secondes plus tard, la voix de son père, un peu plus rauque que d'habitude, se fit entendre.

"Emi ?"

Emi ne perdit pas de temps et retorqua "Sam m'a dit ce qui se passe. Papa, dans quelle affaire tu as mis les pieds ?"

"Emi, je fais mon travail. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi."

"Ton travail ? Papa, c'est beaucoup plus dangereux que d'habitude. Tu sais que je peux t'aider, laisse moi m'en occuper. Pourquoi tu ne me fais pas confiance ?"

"Ce n'est pas une question de confiance," répondit-il, sa voix trahissant une légère hésitation. "C'est pour ta sécurité. Tu es bien loin de tout ça maintenant, je veux que tu restes en dehors."

Emi sentit une vague de colère monter en elle, mais elle prit une profonde inspiration. "Tu sais très bien que je peux gérer ça. J'ai quitté le journal, je ne risque plus rien. Toi, en revanche... Je ne veux pas que tu te mettes en danger pour quelque chose que je peux régler."

"Emi..."

"Non, écoute-moi. Je ne suis plus une gamine. Laisse-moi t'aider, fais-moi confiance. Tu sais que j'en suis capable."

Il y eut un long silence. Emi pouvait presque entendre les rouages tourner dans la tête de son père, pesant le pour et le contre. Finalement, il lâcha un soupir.

"Tu es aussi têtue que moi, tu sais ça ?"

"Je tiens ça de toi, après tout," répondit-elle avec un sourire malgré la tension. "Maintenant, dis-moi tout ce que je dois savoir."

La voix de Hiro s'assombrit, laissant transparaître un mélange de frustration et de colère. Il lui exposa toute l'affaire concernant l'île de Veloria. Le Gouvernement Mondial avait abandonné les habitants, refusant d'intervenir sous prétexte que les Veloriens n'avaient pas payé une taxe imposée par un noble. Ce dernier possédait une grande partie des terres agricoles entourant Veloria et exigeait des habitants une taxe pour l'utilisation de l'eau de ses terres, essentielle aux récoltes. Sans cela, ils ne pouvaient plus cultiver leurs champs. Pour aggraver la situation, il avait augmenté cette taxe de manière exorbitante.

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Dans une pièce plongée dans l'obscurité, une silhouette se tenait immobile, attentive, le visage partiellement dissimulé dans l'ombre. Devant lui, un Den Den Mushi noir, utilisé pour détourner les transmissions, reposait sur une table en bois usé. Les mots murmurés résonnaient faiblement dans l'air :

"... Ce noble... a pris le contrôle... de la source d'eau..."

La silhouette se redressa légèrement, irritée par les interférences. Le Den Den Mushi noir, bien que performant, peinait à capturer tous les détails de la conversation. Une voix déformée, mêlée de bourdonnements, continuait à percer à travers les bruits parasites.

"... impunité ... rébellion ... Veloria."

L'homme, toujours concentré, serra les dents. "Tsk, ces maudits brouilleurs... Ils savent se protéger."

Le brouilleur, probablement un Den Den Mushi blanc, avait dû être installé dans le bureau du journal pour éviter qu'ils ne soient repérés. Il se pencha en avant, ajustant le Den Den Mushi pour tenter de clarifier le signal. Ses doigts agiles frôlèrent l'appareil, cherchant à renforcer la connexion, mais en vain.

"... taxe ... exorbitante…"

Des bribes de conversation s'élevaient, mais il ne pouvait pas déterminer avec qui Hiro parlait précisément. Les interférences créaient une frustration croissante, mais certaines phrases transparaissaient, suffisantes pour éveiller ses soupçons.

"Qui est cette femme avec lui ?" murmura-t-il, sa voix rauque et chargée de méfiance. "Elle ne devrait pas être au courant de tout ça."

Un sourire cruel se dessina sur ses lèvres, illuminant son visage de manière sinistre.

"Il va vraiment le regretter," ajouta-t-il avec un ricanement.

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Emi serra les poings, ressentant une montée de colère en elle mais aussi une exasperation. "Je commence vraiment a en avoir ma claque de ces nobles de merde ! Les habitants ont besoin de cette eau pour survivre ! Pourquoi le gouvernement ne fait rien ?"

Hiro prit un instant avant de répondre, pesant ses mots. "Parce que c'est un noble, Emi. Il a des connexions au sein du Gouvernement Mondial. Officiellement, le gouvernement ferme les yeux, prétextant que c'est une affaire 'locale', et que cela ne les concerne pas directement."

"Alors quoi ? Ils laissent les habitants souffrir juste parce qu'un noble capricieux veut s'enrichir encore plus ?" s'écria Emi, sa voix trahissant sa frustration croissante.

"Ce n'est pas tout," ajouta Hiro, sa voix devenant plus sombre. "Lorsque le maire de Veloria a refusé de céder à ces taxes injustes, le noble a envoyé des mercenaires pour faire pression sur lui. Ils ont terrorisé les habitants, détruit des cultures et attaqué des familles qui refusaient de coopérer. Ils pensaient que cela ferait plier le maire... mais il refuse toujours de céder."

Emi serra les dents. "Et les habitants en paient le prix."

Malgré sa colère, elle ne pouvait s'empêcher d'être impressionnée par toutes les informations que son père avait déjà réussi à obtenir. Il avait déjà accompli l'essentiel du travail de recherche et de collecte de renseignements. Désormais, il ne manquait plus qu'à passer à l'action.

"Les mercenaires s'en prennent directement à eux, brûlant les maisons, volant les maigres récoltes qu'ils parviennent encore à produire. Le maire reste courageux, mais il ne peut pas protéger tout le monde. Chaque jour, la situation devient de plus en plus désespérée."

"On ne peut pas laisser faire ça," murmura Emi, son cœur battant à tout rompre. "Papa, je vais régler ça."

"Emi, c'est dangereux," la prévint son père. "Ces mercenaires sont des hommes sans scrupules, et ce noble est bien plus influent qu'il n'y paraît."

"Je m'en tamponne ! Je refuse de rester là sans rien faire pendant que des gens souffrent à cause d'un tyran. J'ai quitté le journal justement pour éviter ce genre de restrictions. Je peux agir sans que le gouvernement ne me surveille. Toi, en revanche, tu prends trop de risques."

Hiro soupira, sentant l'entêtement de sa fille. Il savait qu'elle avait hérité de son esprit combatif. "Je savais que tu dirais ça. Mais promets-moi de faire attention."

"Je ferai attention," répondit Emi, déterminée. "Mais je ne vais pas les laisser se faire massacrer sans rien faire. Je trouverai un moyen de les aider."

Elle coupa la communication, le cœur battant avec une nouvelle résolution. Maintenant, elle devait élaborer un plan pour resoudre cette affaire. Emi se mit à réfléchir à qui d'autre elle pourrait contacter, qui pourrait l'aider dans cette mission. Sûrement l'armée révolutionnaire ? Avec leur force, ils pourraient faire la différence.

Elle était résolue à les contacter, mais avant, elle voulait être sûre d'avoir toutes les informations qu'elle pouvait pour leur faciliter les opérations. Elle se mit à réfléchir intensément à ce qu'elle pouvait faire, mais alors qu'elle planifiait, une douleur se fit ressentir au bas de son ventre. D'abord subtile, elle s'intensifia rapidement, la forçant à plisser les yeux. Les crampes devenaient trop intenses pour qu'elle puisse continuer à se concentrer.

Oh non. Pas maintenant... Emi grogna, frustrée par le moment inopportun. Elle savait ce que c'était et détestait cette sensation. La douleur était bien là, lancinante, et malgré tous ses efforts pour l'ignorer, elle se frayait un chemin jusqu'à son esprit. Qu'est-ce qu'elle détestait ce moment du mois. La nausée montait en vagues et finalement, n'ayant plus la force de lutter, elle courut vers un coin du sous-marin pour vomir.

Merde. Essuyant ses lèvres d'un revers de manche, elle se pencha contre le mur et jura.

"Je déteste ça…", murmura-t-elle en serrant les dents. Elle avait toujours haï cette sensation d'impuissance que lui imposaient ses règles. Elle n'était pas faible, elle pouvait supporter la douleur si nécessaire, mais elle préférait être en pleine forme, surtout à bord d'un navire de pirates, où chaque jour était imprévisible.

Après quelques minutes de réflexion, Émi prit une décision à contrecœur. Elle n'aimait pas demander de l'aide, encore moins attirer l'attention sur ce genre de problèmes. Mais elle ne voyait pas d'autre option : elle devait se rendre à l'infirmerie pour trouver quelque chose qui soulagerait son ventre. Avec un peu de chance, elle n'aurait pas besoin de croiser quelqu'un.

Elle se glissa hors de sa cabine et se dirigea discrètement vers l'infirmerie. La plupart des membres de l'équipage étaient occupés ailleurs, plongés dans leurs tâches quotidiennes. Parfait. Elle s'arrêta devant la porte, jeta un regard rapide de chaque côté du couloir pour s'assurer que personne ne la voyait, puis entra.

L'infirmerie était impeccablement rangée, comme toujours. Les étagères regorgeaient de fioles, de bandages et d'instruments médicaux soigneusement organisés. Émi se mit à fouiller avec précaution, évitant de faire trop de bruit. Ses doigts parcouraient les étiquettes des médicaments, mais aucun ne semblait correspondre à ce dont elle avait besoin.

"Bordel... Il doit bien y avoir quelque chose ici..." murmura-t-elle en continuant à chercher frénétiquement. Mais elle était frustrée par le manque de résultats. Les produits médicaux ne portaient pas les noms qu'elle connaissait, et elle n'avait pas envie de se lancer dans une analyse poussée.

Elle fut soudain interrompue par une voix froide et familière derrière elle.

"Qu'est-ce que tu fais ici ?"

Émi sursauta, se retournant rapidement. Law se tenait dans l'ombre, une épaule posé sur le bord de la porte de l'infirmerie, les bras croisés, son regard perçant posé sur elle. Il était apparu si silencieusement qu'elle n'avait pas remarqué sa présence.

Elle chercha ses mots, mais la douleur dans son ventre et la fatigue la rendaient moins vive que d'habitude.

"Je… euh… j'avais juste besoin de… quelque chose pour…" Elle ne voulait pas admettre ce qui se passait, surtout à lui. La gêne monta en elle, et elle détestait se sentir ainsi, vulnérable devant lui.

Law s'avança de quelques pas, son regard ne quittant pas le moindre de ses mouvements. Il resta silencieux un instant, évaluant la situation, avant de poser la question qui ne pouvait être évitée.

"Tu es malade ?"

Émi se mordit l'intérieur de la joue, hésitant à répondre. Elle aurait préféré se débrouiller seule, mais elle savait qu'il ne la laisserait pas partir tant qu'il n'aurait pas une réponse claire.

"Non… c'est juste…" Elle serra les poings, sentant la douleur dans son ventre s'intensifier. "J'ai mes règles, OK ? Et je cherchais quelque chose pour calmer la douleur."

Un silence pesa dans la pièce. Mon Dieu, elle se sentait si gênée. Mais Law ne semblait pas du tout perturbé par cette révélation. Il hocha simplement la tête, comme s'il traitait une information basique. Et bien, il était médecin après tout... il comprennais sûrement mieux que quiconque.

"Et tu pensais trouver quelque chose en fouillant ?"

"Je… je ne voulais pas te déranger." Elle croisa les bras, essayant de masquer sa gêne par une posture plus ferme. "Mais je ne trouve rien."

Law soupira légèrement, se rapprochant de l'une des étagères. Il repéra immédiatement ce qu'il cherchait, attrapa une petite boîte et la tendit à Émi.

"Tiens. C'est pour soulager les crampes. Prends-en une maintenant et une autre dans six heures. "

Émi fixa la boîte un instant avant de la prendre. Elle se sentait ridicule. Tout ce temps à chercher, et lui avait trouvé en une seconde ce qu'il lui fallait. Et en plus il restait professionnel. Elle aurait dû s'en douter.

"Merci", dit-elle en évitant son regard, essayant de maintenir un semblant de dignité.

Law la fixa un moment, sans un mot, avant de se tourner pour quitter l'infirmerie. Alors qu'il franchissait la porte, il s'arrêta un instant, la tête légèrement inclinée vers elle.

"La prochaine fois, demande. Tu perdras moins de temps." Puis il disparut dans le couloir, la laissant seule avec ses pensées et la boîte dans sa main.

Émi, toujours un peu secouée, ouvrit la boîte, prit un des comprimés, puis s'appuya contre la table de l'infirmerie. Elle détestait devoir compter sur lui, mais au fond d'elle, elle savait qu'il avait raison.

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