Hem hem… Et bonjour ?

Désolée pour le retard, semaines assez chargées au travail, ce qui faisait que quand je rentrais chez moi, j'avais un peu beaucoup la flemme d'écrire, même le week-end. Donc l'écriture du chapitre 25 a pris son temps.

Heureusement, j'ai déjà un plan écrit pour la suite, donc je n'écris pas à partir de rien, tant mieux !

J'espère en tout cas que ce chapitre vous plaira avec une première épreuve pour ceux qui se sont rendus dans la labyrinthe ainsi qu'un premier combat au sein du Sanctuaire d'Athéna (devinez qui contre qui…)

Bonne lecture !


L'équipe avait à peine mis le pied dans le portail qu'elle chuta dans le vide. La sensation leur fit remonter l'estomac et ils se retinrent d'hurler de peur. Dans leur chute, ils sentirent des objets autour d'eux. Était-ce des racines ? Des lianes ? Ils n'arrivaient pas à le savoir, d'autant plus qu'ils étaient dans le noir complet. Soudain, ils sentirent quelque chose les retenir et ils s'arrêtèrent dans leur chute. S'habituant à la pénombre et reprenant son souffle, Shun cria pour se faire entendre de ses compagnons de fortune :

- Tout le monde est là ?!

- Chef oui chef ! crièrent en coeur Deathmask et Eliotis

- On a été retenu par quoi ? demanda Shaka.

Aphrodite plissa les yeux et vit quelque chose d'étrange : ils étaient retenus par des mains, de couleur vert-gris. Et toutes ces mains sortaient de deux pans de murs : un en face de lui retenant Eliotis, Deathmask et Esther et un autre pan de mur, le sien, où étaient retenus Shaka, Cilia et Shun. Il y en avait des centaines voire des milliers.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? dit Esther

- Ça ? fit une voix grave sortit de nulle part.

L'équipe se figea tandis que les mains se rassemblèrent pour former un visage ou du moins un prototype :

- Une manière assez péjorative de nous désigner.

- Ces visiteurs étaient seraient impolis, fit un autre assemblage de mains d'une voix plus aiguë.

- Devions devrons les laisser tomber ? répondit un autre visage.

- Quel est cet étrange dialecte ? demanda Shaka

Sa question fut accueillie par une valse de rires.

- Encore un humain bloqué dans son illusion !

- L'illusion du contrôle… C'était ce sera une telle plaie pour l'être humain.

- Il n'y avait n'y aura pas de contrôle à avoir.

- Le présent n'existait n'existera pas humain.

- Toute heure était sera le passé, tel le vent soufflait soufflera sur le sable.

- Comment ça il n'y a pas de présent ? questionna Aphrodite

- Regardait regardera, fit un visage de mains.

Et aussitôt, les mains qui retenaient le chevalier des Poissons le lâchèrent et il tomba dans le vide dans un cri.

- Aphro ! cria Deathmask.

Mais le chevalier fut rattrapé par d'autres mains plus bas. Des milliers formèrent divers visages et se mirent à rire

- Tu as vu verra

- Tu étais sera en haut.

- Et tu étais sera en bas

- Tu pouvais pourra être plus bas si nous l'avons décidé déciderons.

- Et sinon. Vous avez compté compterez aller dans le Labyrinthe de Pan ?

- Pour quoi faire ?

Shaka, qui avait observé les étranges mains depuis tout à l'heure m, se décida à leur répondre :

- Nous sommes en quête de l'arc d'Artémis. Afin d'empêcher l'annihilation de l'espèce humaine

- Joli projet.

- Oui très noble en effet

- Mais vous pensiez penserez réussir ?

- Il semblait semblera qu'ils étaient seront déterminés.

- C'était sera. Nous pouvions pourrons vous conduire à la première étape de votre trajet. Quel chemin souhaitiez souhaiterez vous prendre ?

- En haut ? En bas ?

Shaka leva un sourcil, puis regarda Shun qui approuva d'un signe de tête.

- Et bien… Visiblement… En bas je dirai ?

Tous les visages de mains se mirent à rire en concert.

- Nous n'étions ne serons pas déçues du spectacle !

- Dans ce monde où tout était sera son contraire…

- Que les dieux vous gardions garderons en vie !

Et sur ces dernières paroles, toutes les mains les lâchèrent et ils tombèrent dans le vide. La sensation de chute les fit de nouveau criee. Le vide les attirait inexorablement et semblait sans fin. Tout était noir autour d'eux. Par chance, leur cosmos pouvait faire office de lumière.

- On fait quoi maintenant ?! Cria Eliotis, qui n'aimait pas du tout la sensation

- Shun ?! Tu as une idée ?! Hurla Esther

Shun ne répondit pas pour le moment. Malgré la chute et ses chaînes qui volaient, tous voyaient qu'il gardait son calme et qu'il faisait son possible pour ne pas paniquer. Comme Shaka.

- Shun ?! Continua Eliotis

- Deux secondes. Je réfléchis.

- Comment ça tu réfléchis ?! On tombe dans le vide là ! Si ça se trouve on va s'écraser quelque part ! Et j'ai pas envie de me retrouver en bouillie !

- Ou alors on ne va pas s'écraser mais continuer de tomber ? Répliqua Shaka

- C'est pas mieux !

- Eliotis, calme toi. Shaka n'a pas forcément tort. Si ça se trouve on ne fait que tomber.

- Mais alors… Comment est ce qu'on s'en sort ? Demanda Aphrodite

Shun ne répondit pas. Il repensait aux paroles de Pan avant qu'ils ne rentrent dans le Labyrinthe ainsi qu'à celles des mains.

Elles nous ont demandé une direction… Le haut ou le bas… C'étaient donc les seules options… Alors pourquoi sommes nous dans cette situation… Aller réfléchis… Attends…. Si tout ce qui est en opposition cesse de l'être ici… Alors ça veut dire que… Le haut… Le bas…. Et si… Le haut était le bas ?!

- Cilia ! Cria t il

- Yes ? Demanda la sylphe, pas spécialement inquièt.e par la tournure des événements pour iel

- Remonte nous !

- Hein ?! Crièrent en cœur l'équipe

- C'est en haut la sortie !

- Mais Shun, on retournera au point de départ, répliqua Esther

- Justement non. Ça sera notre point d'arrivée !

- Chef oui chef !

Aussitôt, le corps de Cilia se distordit dans des rubans blancs vaporeux. Ces mêmes rubans englobèrent ses camarades qui se retrouvèrent aspirés. Le vent se mit à hurler et à fouetter leur visage, tournoyant autour d'eux. Dans l'œil du cyclone, ils sentirent la pression les faire remonter. Shun sentit une appréhension monter en lui : était-ce vraiment la bonne solution ? Mais alors qu'il se posait cette question, il sentit le vent se renforcer autour de lui. C'était Cilia. Parmi les vagues vaporeuses, il crut le.a voir sourire : malgré la situation, iel semblait en prendre parti et s'amuser. Cela calma Shun qui se mit lui aussi à sourire. Ils allaient y arriver.

Ils pouvaient le faire.

La pression se fit plus important et ils entraperçurent un bref éclat de lumière.

La sortie !

La pression du vent les écrasa et ils tombèrent sur un sol rocheux.

- Tout le monde va bien ? demanda Shun en se relevant bon gré mal gré

- Rien de cassé de mon côté, releva Aphrodite

Le reste du groupe approuva et ils regardèrent autour d'eux.

- C'est un labyrinthe ça ? demanda Deathmask

En effet, s'étendaient devant eux de vastes étendues de dunes de sable blanc sans rien d'autre à l'horizon si ce n'est un crépuscule coupant le ciel de ses nuances rose et orange.

- Je m'attendais effectivement à ce qu'il y ait plus de murs… dit Shun

Soudain, la terre se mit à trembler et sortit du sable de gigantesques monolithes de pierre à la couleur ocre. Leur superposition formait des cavités qui ressemblaient à des entrées. Les membres de l'équipe se regardèrent et Shun leva un sourcil :

- Je suppose que c'est par là.

OoOo

Sanctuaire d'Athéna

Malgré les ronces qui obstruaient leur passage, les trois anges, accompagnés des marinas et d'Euryce, parvinrent à se frayer un chemin dans la jungle.

- Il faut que l'on s'épargne un maximum de cosmos en coupant ces branches, déclara Odysseus. Sinon on sera à court très vite.

La dryade regardait quant à elle cette forêt qui lui déclarait la guerre. Elle retint une grimace de colère alors que l'épine d'une ronce s'enfonçait encore dans sa peau verte.

- Jusqu'où vas-tu corrompre les êtres vivants Dionysos ? dit-elle, plus pour elle-même.

Alors qu'ils voyaient devant eux le temple du Bélier, ils virent en haut des escaliers le chevalier du temple, un éclat de colère dans ses yeux lilas.

- Ne pensez-pas un seul instant que vous passerez ce temple, déclara-t-il

- Je te trouve bien présomptueux chevalier du Bélier, déclara Tomas.

Son cosmos divin brûla d'une lumière bleue pure et il lança des lances d'énergie contre Mü. Mais ! À sa grande surprise, les lances heurtèrent quelque chose d'invisible et se retournèrent contre lui. Il les évita juste à temps en sautant du sol.

- Le crystal wall hein ? demanda Theseus

Des vagues d'énergie se dessinèrent devant Mü qui avait les yeux fermés et les bras tendus, confirmant la théorie. Tôma pesta alors qu'il retombait au sol. Les trois anges se mirent en position de combat quand une voix forte les interpella derrière eux :

- Je m'en charge.

C'était Kanon. Mü frissonna en voyant le Gémeaux couvert de son armure de marina.

- Kanon, je ne sais pas s'il te reste un minimum de conscience mais je te supplie de m'écouter. C'est de la folie si tu m'attaques. Alors, je t'en prie, cesse d'être sous l'emprise de cette dryade.

Mais le Gémeaux, dont le regard était masqué par son casque, ne répondit rien. Il se mit devant les trois anges et leur demandèrent de reculer. Son cosmos s'intensifia et étendit les bras devant les yeux ébahis de Mü qui redouta l'attaque qui allait en découdre.

- Oh non… Pas celle-là…

- Galaxian Explosion !

Le Bélier serra les dents et fit de son mieux pour maintenir son mur. Mais la sensation de recevoir une explosion de galaxie fut bien trop forte et il vit avec désarroi son mur se fissurer et exploser en des centaines de milliers de morceaux. À cause de l'impact, il fut projeté violemment contre une des colonnes de son temple. Il tenta de maîtriser son cri de douleur et voulut se relever tout juste après avoir heurté le sol. Mais c'était sans compter Kanon qui le frappa brutalement au visage avec son pied, le faisant atterrir quelques mètres plus loin. Du coin de l'oeil, Mü vit partir en direction des autres temples le reste de l'armée d'Artémis.

- Non… fit-il en levant le bras.

Il hurla de douleur alors que le pied de Kanon s'écrasait sur sa main.

- Meurs, murmura le marina

Mais alors qu'il levait sa main et gonflait son cosmos, un tremblement de terre le fit perdre son équilibre. Mü en profita pour se relever et se mit tant bien que mal en position de combat. La terre continuait de bouger.

- Qu'est ce… se demanda t il

Il jeta un œil vers la sortie du temple et vit avec stupeur des torrents d'eau menaçant de se déverser sur son temple ! Kanon eut à peine le temps de réagir que les eaux brisèrent l'entrée, quelques colonnes et embarquèrent avec elles le Gémeau. Mü échappa tout juste au torrent en s'envolant grâce à sa télékinésie.

- Chevalier du Bélier, fit l'eau

- Saor ?

- Lui-même. Je m'occupe de lui. Pars à la poursuite des autres. Il ne faut surtout pas qu'ils atteignent le Palais du Pope.

- Entendu.

Et sur ces mots, tandis que l'eau traçait sa route pour emporter Kanon loin du Sanctuaire, Mu courut en direction des autres temples.

Arrivée à la plage, l'eau se déversa dans la mer et Saor reforma son corps. Devant lui, Kanon cracha et se releva sur le sable, le regard brillant de colère.

- Euryce doit t'avoir bien lobotomisé pour te rendre aussi haineux, dit Saor en se mettant en position de combat.

Kanon ne répondit rien et étendit les bras. Son cosmos brilla et Saor vit l'environnement devenir ténébreux. Kanon se doubla en plusieurs versions de lui-même qui vinrent entourer la ménade. Saor voyait d'emblée où il allait en venir. Et aussitôt un des doubles de Kanon l'attaqua à la vitesse de l'éclair. Saor l'évita et sauta avec agilité pour en éviter un autre. Alors qu'il se reposait au sol, il ferma les yeux et resta immobile un instant. Le vrai Kanon lui envoya encore quelques doubles que son adversaire évita. Puis, il le vit ouvrir grand les yeux, le regarder, et foncer sur lui à grande vitesse. Kanon évita tout juste le coup de poing qui fracassa une des falaises de la plage. Le coup fut tel que des débris de pierre se répandirent sur le sol. Kanon serra les dents et entreprit de se défendre alors que la naïade le forçait au corps à corps, son terrain de jeu préféré.

- Comment as tu pu deviner ?!

- C'est simple, tu étais le seul à avoir de l'eau qui circulait en toi.

Kanon fronça davantage les sourcils et saisit à temps le bras encore solide de Saor. En un éclair, il percuta son crâne avec sa tête ce qui fit chanceler la naïade.

Mince, il reprend le dessus… pensa Saor

Un énième coup le projeta dans la mer et avant même qu'il n'ait pu contre attaquer, son adversaire traça avec son cosmos un gigantesque triangle doré qu'il projeta contre lui.

- Golden Triangle !

Saor serra les dents alors qu'il se sentait aspiré dans le triangle des Bermudes ! L'attaque brilla et le calme revint sur la plage, seulement troublé par le bruit des vagues qui reprenaient leur rythme.

Kanon émit un sourire en coin. Il allait s'éloigner quand il sentit de nouveau la terre trembler. Il se retourna et vit que l'eau de la mer avait augmenté de plusieurs mètres. Ahuri, il observa le phénomène en distinguant une forme vaguement humaine dans le creux de la vague, les yeux rouges de fureur.

- Heureusement que j'avais scindé mon corps en deux. Fini de jouer maintenant. Tu vas voir quelle est la vraie puissance du Dragon des mers.

La vague devint aussi gigantesque qu'un immeuble à New York et de cette dernière jaillit Saor dont le bas du corps avait pris la forme d'une gigantesque queue de dragon. La naïade leva le bras et un immense volume d'eau se détacha de la vague pour venir heurter de plein fouet Kanon. Ce dernier arc bouta son corps et serra les dents : comment de l'eau pouvait-elle être aussi solide et faire aussi mal ? Il défonce un énième bloc mais ne put que se protéger face aux arcs d'eau que lançait Saor et qui lui lacèrent le visage. Voyant que la naïade s'approchait pour rejoindre la terre ferme, Kanon décida de profiter de cette aubaine pour foncer dessus. Il fit gonfler son cosmos dans son poing et le balança contre Saor qui s'arc bouta en arrière pour bloquer grâce à un bouclier d'eau. Kanon s'acharna et tenta d'en finir en faisant appel à sa plus terrible attaque quand il vit Saor détacher son bras du bouclier, serrer les dents et lui envoyer une rafale d'eau dans la figure. Kanon en perdit l'équilibre et Saor saisit cette opportunité. Il fit appel à ses pouvoirs et la vague se déversa sur toute la plage

Kanon ne put éviter le coup et prit la vague de plein fouet alors que la plage était annihilée. Dans la mer, Kanon avait beau se débattre, il ne parvenait pas à s'échapper. L'eau s'insinuait de toute part dans son armure, l'empêchant de combattre. Il ouvrit les yeux et croisa ceux rouge de fureur de la naïade qui le saisissait par le cou et le projetait encore plus loin sous l'eau. Ses poumons se recroquevillèrent sous la pression. L'air commençait à lui manquer. Il vit alors Saor se rapprocher de lui et planter son regard perçant dans le sien. Kanon voulut activer son cosmos mais Saor l'en empêcha en bloquant le moindre de ses mouvements grâce à la pression. Les oreilles de Kanon sifflèrent et il hurla sous la douleur. Il avait l'impression que l'on écrasait son cerveau. Par ricochet, cette même douleur atteint quelques mètres plus loin Euryce qui se tint la tête en criant. Mais ne sachant pas ce qu'il se passait, elle ne pouvait rien faire. Et du côté de l'océan, la pression ne cessait d'augmenter. Bientôt, Kanon ne vit plus aucune lumière. Il pouvait seulement distinguer les yeux de la naïade.

- Ne me sous estime pas Euryce, fit Saor. Bientôt tu n'auras plus la moindre prise sur lui.

Et il projeta plus loin Kanon dont le cri déchirant de douleur se perdit dans les ondes. À l'air libre, Euryce hurla et s'effondra au sol.

- Euryce ! Cria Tomas. Que se passe t-il ?!

- Kanon… J'ai perdu le contrôle de Kanon.

OoOo

L'eau se retirait progressivement de la plage quand Saor remonta avec Kanon dans les bras. Il vit grâce à la position du soleil que la journée était déjà bien avancée. Leurs compagnons devaient être actuellement en plein combat contre l'armée d'Artemis.

Mais pour l'instant, l'heure était aux soins. Saor s'assit à genoux et mit la tête de Kanon sur ses cuisses. Il posa la main sur la poitrine du Gémeau et ferma les yeux. Aussitôt, le corps du chevalier fut parcourut de soubresaut et il cracha l'eau de la mer qui avait obstrué ses poumons

- Respire calmement maintenant, lui dit Saor d'une voix douce, bien loin du timbre dur de leur combat.

Kanon finit par s'exécuter et son souffle reprit un rythme normal. Il ferma les yeux et apprécia le calme environnant de l'air libre.

- Ma tête… finit il par dire en mettant une main sur son front.

- Te voilà de retour parmi nous, dit la naïade.

- Je… Je suis désolé pour tout ce qu'il s'est passé.

- Tu voyais ce qu'il se passait mais tu ne pouvais pas agir ?

- Oui c'est ça… C'était juste horrible…

- Je sais. C'est fini maintenant.

- J'ai livré Seiya à l'ennemi.

- Tu n'étais pas maître de toi à ce moment précis. Cela ne sert à rien de continuer à t'en vouloir. Tu n'avanceras pas comme ça.

- En plus je suis revenu à mon ancienne armure. Et dire que je voulais commencer cette nouvelle vie sur de bons rails.

- Tu n'as jamais voulu devenir marina ?

Kanon enleva sa main et fixa cette dernière.

- Jamais. Je détestais ma fonction à vrai dire. Tout comme je haïssais Poséidon.

- Pourquoi tu étais là alors ?

- Je voulais prendre ma revanche sur les dieux. Sur le destin pourri qu'ils avaient tout tracé à mon frère et moi avant même que l'on naisse. À cette époque, j'étais rempli de haine. Envers Athéna. Envers le Sanctuaire qui me cachait. Envers Saga. Et envers Poséidon qui n'était à mes yeux qu'un de ces énièmes dieux qui jouent avec les humains et leur destin sans se soucier des conséquences. Je suis devenu marina pour asseoir cette vengeance. Mais… J'étais trop en colère. Trop haineux. Et je n'ai pas vu les conséquences de mes actes. Je ne voyais même pas tout ce qu'avait tenté Athéna pour me sauver. Poséidon s'est retourné contre moi, les marinas aussi et… me voilà maintenant. Je suis de retour au Sanctuaire d'Athéna grâce à mes actes durant la guerre contre Hades. Mais… Même si les chevaliers m'ont accepté comme l'un des leurs, je reste toujours… Celui qui n'a jamais trouvé sa place. Et qui en plus croit qu'il est courageux et vaillant alors qu'en réalité je suis un minable rempli de rancœur.

Le bruit de l'eau glissant sur le sable conclut les mots de Kanon. Saor avait son regard perdu au loin.

- Poséidon a tué mon enfant, déclara-t-il au bout de quelques minutes

Kanon le dévisagea, surpris.

- Comme tu le sais, c'était moi le premier Dragon des mers, le premier général des marinas. À cette époque, j'étais inarrêtable. Je voguais sur les flots avec les autres marinas et je terrassais quiconque s'opposait à Poséidon. Pour nous, naïades, c'est notre Dieu. Et nous lui devons tout. Car lui seul nous protège, notamment contre les humains. Mais, dans ces convictions que je pensais autrefois inébranlables, dans ce que je croyais être le bien absolu, quelque chose de plus puissant que les dieux eux-mêmes est venu percuter la machine et la faire dévier. Ce fut le jour où, après une bataille contre les chevaliers d'Athéna, j'ai été retrouvé échoué sur une plage par un gardien de phare. Malgré nos différences, il fit son possible pour me soigner, sans jugement. J'étais choqué au départ : je ne pensais pas qu'un humain pouvait se montrer aussi gentil et prévenant. Je suis resté alité chez lui et… J'ai fini par tomber amoureux de lui. Contre toute attente. Quelques mois après ça, je portais le fruit de notre amour. Malheureusement, mon compagnon est mort à cause d'un accident de bateau peu de temps après la naissance de notre enfant. Malgré le chagrin il fallait que je me retrousse les manches pour mon bébé. Et trouver un nouveau toit. Bien évidemment, j'étais toujours marina mais au fond de moi, je ne voulais plus continuer à me battre contre les hommes. J'ai alors abandonné définitivement mon armure ainsi que mon dieu, alors que ce dernier avait toute confiance en moi et me voyait comme un proche, et je n'ai pas participé à une guerre qu'il a mené contre Athéna. Forcément… Il a perdu. Sa colère s'est retourné contre moi. Il m'a retrouvé alors que je m'étais caché loin sur Terre, dans une bicoque en bord de mer. Et… Il a tué Lio. Devant mes yeux.

Kanon avait l'impression que son souffle s'était arrêté tant il était choqué par ce qu'il venait d'entendre.

- Je suis désolé… C'est horrible…

- Pendant… peut être des jours ou des années… Voire des siècles… Je suis resté sous l'eau. Je m'étais fondu en elle. Pour oublier mon existence. Pour oublier ma douleur. Je voulais mourir alors que cela m'est impossible. Un jour, alors que je devais circuler dans une énième rivière, j'ai entendu une jolie musique et des exclamations de joie. En me détachant de l'eau, j'ai trouvé d'autres nymphes et des faunes danser avec frénésie autour d'un homme. C'était Dionysos. Cette frénésie finit par m'atteindre aussi et je l'ai rejoint. Au départ, c'était à nouveau une tentative pour oublier ma douleur. Et puis… Petit à petit… J'ai fini par reprendre goût à la vie grâce à lui. Mais… Je n'ai jamais cherché à me venger de Poséidon. Ni même à le combattre ou à le confronter de nouveau, ne serait-ce que pour protéger les hommes. Parce que… J'étais toujours un lâche oui. Je cherchais tellement à ne plus souffrir, tellement à ne plus tenter une guerre contre qui que ce soit que je n'ai rien fait pendant des siècles. C'est pour ça que, lorsque tu dis que tu te trouve minable, je ne le pense pas.

Et Saor plongea ses yeux turquoises dans ceux de Kanon :

- Tu es certainement un des chevaliers d'Athéna les plus courageux que je connaisse. Car tu as voulu prendre en main ton destin. Certes, tu t'es laissé aveuglé par la vengeance mais tout ce que tu voulais c'était tenir tête aux dieux, et ce tout seul. Cette volonté que tu as dans le cœur, je la trouve admirable. Et je peux te le dire, même si tu haïssais ta fonction, je suis plus qu'heureux d'apprendre que c'est tout qui a endossé mon armure. Merci pour tout ce que tu as fait à travers elle.

Cette fois-ci, Kanon ne répondit pas parce que son souffle s'était coincé dans sa poitrine. Mais parce que son cœur s'était mis à battre la chamade et que ses joues avaient pris une teinte rosée.

Le premier Dragon des mers le voyait comme ça…


Fin du chapitre 25!
J'espère qu'il vous aura plu, à bientôt pour le chapitre 26!