Hello !

Bonne lecture ! :)

CW : Mort d'un (ou plusieurs) personnages.


CHAPITRE 11 – L'appel de Voldemort

I watched my wild youth

Disappear in front of my eyes

Moments of magic and wonder

It seems so hard to find

Is it ever coming back again?

Is it ever coming back again?

Take me back to the feeling when

Everything was left to find

Dean Lewis - Waves

— VIOLET!

Ses paumes étaient pleines. La tête de son père reposait entre elles. Du bout de ses doigts, Violet caressait sa barbe naissante, des poils drus, seulement quelques jours. Du rouge se dessinait sur la peau de son père, à chaque fois que Violet y passait. Un dessin. Sans modèle. Sans envie. Sans but. Juste du rouge. De la peinture qu'elle n'avait pas sur elle.

— Violet, il faut que tu bouges de là!

Elle l'entendait, vraiment.

Violet était incapable d'y réagir. Elle s'interdisait de quitter son père. S'il se réveillait et qu'elle n'était pas là? Il n'était pas en mesure de demeurer seul. Il était affaibli. Incapable de tenir un combat.

Elle ferma les yeux. Elle voulait qu'il se réveille. Erine lui avait raconté que des miracles se produisaient en médecine. Son père pouvait en être. Il méritait d'en être un. Ses paupières étaient douloureuses, des étoiles apparurent.

Réveille-toi.

La personne s'agenouilla près d'elle et la secoua par les épaules. Les paupières de Violet s'ouvrirent, face à deux yeux scarabée troublés.

— Viens, Vio! lui ordonna Lee. C'est trop tard.

Il la secoua plus fort, il criait son prénom. Lee voulait qu'elle revienne à elle, Violet le lisait dans ses yeux. Tout se lisait dans un regard. Il était très trop tard? Non. Pourtant, son père n'avait pas bougé, ni tremblé. Son souffle n'était pas perceptible. Inexistant. Lee avait raison.

Il était trop tard. Plus aucune vie ne l'animait.

L'agitation de Lee l'attira. Il fouillait dans la mare de sang, proche du corps de Dolohov. Il y trouva un morceau de saule – sa baguette. Lee tremblait. Violet le sentit quand il tenta de placer sa baguette entre ses doigts.

— Tu es trop à découvert, s'empressa Lee. VIOLET!

Aucun choix. Avec toute la force et le courage des Gryffondor, Lee réussit à la relever. Lee ne la quitta pas. Il lui prit la main pour la guider. Il était le marionnettiste, elle était la marionnette, manipulée par des fils.

— On reviendra le chercher, je te le promets. Viens. On a besoin de toi!

Un gentil marionnettiste. Celui qui vous relève.

Tout le long du chemin, Lee lui parlait. Il l'encourageait à revenir à elle. Il avait raison. Au fil de ses mots, Violet retrouvait conscience. Elle ne pouvait pas abandonner. Son père leur avait demandé: ils devaient continuer de garder espoir.

Plus loin, Lee et Violet trouvèrent une toute jeune fille cachée derrière un morceau de mur effondré.

— Vio, tu t'en sens capable? lui demanda Lee.

Elle hocha la tête pour confirmer. Violet n'avait pas réussi à sauver son père, elle sauverait cette élève. Cette fille ne mourrait pas. Ils coururent alors qu'un Mangemort arrivait. Mauvais timing. Violet et Lee lancèrent un Protego Maxima qui créa une bulle de protection autour de la jeune fille. Bien sûr, ça attira le Mangemort vers eux.

Tant mieux. Comme s'ils partageaient les mêmes pensées, Lee et elle levèrent – avec synchronisation – leur baguette pour lancer un Stupefix qui toucha le Mangemort.

— Occupe-toi de nous couvrir pendant que je lui parle, dit Violet au bord des larmes. On va l'amener dans la Grande Salle.

Lee approuva. Tous les deux s'approchèrent de la jeune fille. Elle avait les mains sous son carré blond et cachait ses oreilles. Violet s'accroupit à sa hauteur pendant que Lee surveillait les alentours.

— Comment t'appelles-tu?

— Prunille, répondit-elle.

— Okay. Moi c'est Violet.

— Je sais.

Violet lui sourit et lui prit la main. Prunille ne la rejeta pas. Elle restait tétanisée. Violet craignit qu'elle ne les suive pas, mais ils ne pouvaient pas la laisser seule – pas une enfant aussi jeune.

— Tu as quel âge?

— Douze ans. Je me suis enfuie du rang car je voulais aider, mais…

— Gryffondor, hein? constata Violet d'un sourire à la vue du blason sur la cape. Bon, on n'a pas vraiment le temps. On ne peut pas te laisser ici, Prunille. Tu es beaucoup trop jeune. Tu vas aller aider Madame Pomfresh, car il va y avoir beaucoup de blessés. Elle va avoir besoin de mains, est-ce que tu es d'accord?

Prunille hocha la tête. De toute façon, ni Lee, ni Violet ne lui en auraient laissé le choix.

— Bien, suis-nous, l'encouragea Violet.

— C'est un peu comme un parcours d'obstacles, rien de bien méchant, ajouta Lee.

Violet plaça Prunille entre elle et Lee pour la protéger. Une explosion retentit. Tous les trois se collèrent contre un mur. Les pierres du château tremblaient. Des éclats rebondirent sur le sol et des vitres se brisèrent.

— Tu ferais une superbe Auror, dis donc, remarqua Violet.

— Je veux être Guérisseuse, murmura Prunille.

— Ma meilleure amie est Guérisseuse.

— La meilleure Guérisseuse, précisa Lee.

— Je te la présenterai, reprit Violet. Mais pour ça, tu dois rester dans la Grande Salle, c'est compris?

Prunille hocha la tête. Ils évitèrent de nombreux duels et atteignirent la Grande Salle qui n'était plus qu'une infirmerie géante. Des gémissements de douleurs dominaient la pièce. Des draps blancs étaient étendus au sol et Violet savait à quoi ils serviraient. Elle préférait ne pas y penser. Pas maintenant.

Madame Pomfresh se précipita vers eux en regardant avec fureur Prunille. Lee et Violet lâchèrent la main de la Gryffondor qui se retrouva face à l'infirmière.

— Miss Gardner! Que faites-vous ici?

— Je voulais aider…, marmonna-t-elle les yeux baissés.

— N'avez-vous pas écouter les consignes de la Professeure McGonagall? demanda Madame Pomfresh, plus inquiète pour sa très jeune élève que de véritable colère.

— On vous la laisse, Poppy, l'informa Violet. Elle souhaite être Guérisseuse, elle pourrait vous être utile.

— Hmm… Bien sûr, répondit Madame Pomfresh. Miss Gardner, allez voir Anna Lorn, là-bas. Elle vous donnera les consignes. Miss Lupin?

Violet se retourna. Les yeux bleus de Madame Pomfresh la fixèrent. L'infirmière comprit aussitôt. Elle poussa un profond soupir pour garder courage. Madame Pomfresh lui caressa l'épaule avant de la prendre dans ses bras – à la surprise de Violet.

— C'était un homme bon. Nous allons tout faire pour avoir le monde pour lequel il s'est battu deux fois. Soyez forte, miss Lupin.

— Vous aussi, Poppy, murmura Violet, sachant l'importance qu'avait son père pour l'infirmière.

A la vue des yeux humides de Madame Pomfresh, Violet détourna le regard. Aussitôt, Lee et elle quittèrent la Grande Salle. Violet s'arrêta et pivota vers Lee. Il était seul, alors qu'ils devaient rester en binôme.

— Lee… Où est Parvati?

Lee se focalisa sur le sol. Il agita sa baguette entre les doigts – anxieux et bouleversé. Il mordit sa lèvre.

— Elle… Elle a été touchée aussi.

Le visage de Violet se figea, sourcils froncés. Incapable de détacher son regard de Lee. Sidérée.

Si Parvati n'était plus… ça faisait deux. Deux personnes à être tombées au combat. La panique attrapa Violet. Son corps se raidit, pétrifié, alors que son cœur battait à la chamade. Lee s'approcha d'elle et posa une main sur son épaule. Violet n'entendait plus rien.

Le monde s'arrêtait de tourner. Son père… Parvati… Qui d'autre? Elle pensa à Olivier, à Fred et George, à Erine, à Holly, à Harry et tellement d'autres.

Tout le monde mourait.

Ses cauchemars n'étaient qu'un reflet du futur. Toutes les personnes qu'elle connaissait, toutes les personnes qu'elle aimait étaient en danger. Elles allaient mourir. Une par une. Violet l'avait toujours vu. Toujours su.

Sa respiration était irrécupérable. Violet s'étouffait dans ses pensées. Inspirer. Expirer. Mais c'était impossible. Comment pouvait-elle prendre son souffle dans un endroit comme celui-ci? Comment pouvait-elle reprendre son souffle quand son père et Parvati ne respiraient plus? Comment pouvait-elle reprendre son souffle alors que les morts l'entouraient?

C'était impossible.

Elle allait mourir aussi.

— Vous avez combattu vaillamment. Lord Voldemort sait reconnaître la bravoure.

La voix froide et aiguë de Voldemort traversa l'échine de Violet qu'elle en frissonna. Voldemort sifflait ces mots à son oreille. Son souffle se coupa. Voilà. Son temps était terminé.

Elle était en train de mourir aussi.

La voix chaude de Lee, celle qu'elle avait tant de fois entendu, projetée dans le stade Quidditch lui permit de respirer à nouveau. Il la maintenait en vie.

— Vio… Respire.

Mais Voldemort n'en avait pas fini. Il s'introduisait en elle. Il prenait possession de son corps. Elle était prisonnière d'un ombre qui n'était pas la sienne.

— Mais vous avez aussi subi de lourdes pertes. Si vous continuez à me résister, vous allez tous mourir, un par un.

— Il lit dans mon esprit, murmura-t-elle. Il s'est infiltré dedans.

— Non. Je l'entends aussi, la rassura Lee. Il profite de notre faiblesse. Ne te laisse pas prendre au piège.

— Je ne le souhaite pas, poursuivait Voldemort – il avait l'air si près. Chaque goutte versée d'un sang de sorcier est une perte et un gâchis. Lord Voldemort est miséricordieux. J'ordonne à mes forces de se retirer immédiatement. Vous avez une heure. Occupez-vous de vos morts avec dignité. Soignez vos blessés.

Violet releva la tête, bouche entrouverte, pour trouver le regard de Lee qui s'inquiétait désormais autant qu'elle. Les mots de Voldemort n'étaient pas anodins. Ils avaient beaucoup perdu, mais combien? Elle se figea à nouveau d'horreur quand Voldemort s'adressa directement à elle.

— Maintenant, je m'adresse à vous, Harry Potter et Violet Lupin. Vous avez laissé vos amis mourir à votre place au lieu de m'affronter directement. Seize ans, n'est-ce pas assez Violet Lupin? Ne t'es-tu pas cachée assez longtemps? Tu as choisi ta propre vie au détriment de celle des autres. Je te laisse une dernière chance pour sauver les quelques vies restantes. J'attendrai une heure dans la Forêt interdite. Si, lorsque cette heure sera écoulée, vous n'êtes pas venus à moi, si vous ne vous êtes pas rendus, alors la bataille recommencera. Cette fois, je participerai moi-même au combat, Harry Potter, je te trouverai ainsi que ta grande sœur Violet Lupin, et je châtierai jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme, jusqu'au dernier enfant qui aura essayé de vous cacher à mes yeux. Une heure.

Cette fois-ci, Violet glissa le long du mur, effondrée. Le plan de son père avait été un échec. Il l'avait cachée de tous pour leur sécurité. A aucun moment, lui et tous les autres n'avaient pensé à se sauver.

Elle avait vécu cachée pour les voir tous mourir alors qu'elle aurait pu les sauver en s'étant livrée.

Voldemort avait raison. Harry et elle avaient été lâches. Ils ne valaient pas mieux que Peter Pettigrow. Ils avaient eux aussi ouvert les portes de la Mort aux personnes qui leur étaient chères. Elles étaient mortes de leur erreur.

— Violet. Ne l'écoute pas. C'est complétement idiot.

— Il a raison…

— Non. Certainement pas. On se bat pour la liberté.

Elle l'observa. Lee paraissait convaincu de son idée. Il était déterminé et courageux comme le Gryffondor qu'il était. Lee ne savait pas tout. Il devait comprendre.

— Voldemort ne peut pas tuer Harry, tant que je suis vivante, déclara-t-elle. Un sortilège puissant le protège tant que je vis.

— On l'aura avant qu'il ne vous ait, décréta Lee, pourtant perturbé par cette nouvelle. On va gagner. Allez viens maintenant, il faut qu'on aille chercher ton père.

Tristement, il réussit à lui décrocher un sourire. Il s'en souvenait. Lee tenait sa promesse.

Les deux mains de Lee attrapèrent les siennes. Il l'aida à retrouver appui sur ses jambes.

A chaque pas, Violet jetait de rapides coups d'œil aux personnes qu'elle croisait, espérant voir les visages de ceux qu'elle attendait.

Mais surtout, elle se concentrait sur le bras de Lee qui enveloppait ses épaules. Le contact de Lee la maintenait dans la réalité, sans quoi elle craignait de couler.


Au centre de la Grande Salle, Olivier perdait la tête. Il était déboussolé, sans repère. Les grandes tables avaient disparu. A leurs places, des corps sans vie. C'était déchirant de voir tous ces corps entourés de leurs proches abattus. Chaque personne ici était une victime.

Olivier leva la tête pour contempler le faux plafond de Poudlard s'illuminait des constellations, pour trouver réconfort. Il n'en était rien. Le faux plafond était noir, aussi endeuillé qu'eux car Poudlard venait de perdre ses enfants.

Bousculé, Olivier reprit ses esprits. Ses yeux retrouvèrent son ami.

Fred Weasley, l'invincible Fred Weasley.

Il n'avait plus que le fantôme de son sourire sur son visage. Olivier regrettait toutes les fois où il avait fait taire Fred. Il regrettait toutes les fois où il l'avait repris sur l'indécence de son humour. Il regrettait. Car à ce moment, tout ce qu'il aurait aimé, était d'entendre le rire de Fred Weasley.

Il observa les chevelures rousses autour de Fred. Dont George, agenouillé auprès de son jumeau, sa moitié. Son meilleur ami avait la peau livide et il n'avait jamais été aussi peu expressif, comme privé de ses émotions. Le cœur d'Olivier se fendit sur toute la longueur. Que serait le monde sans Fred et George Weasley? Les indissociables jumeaux.

Près d'eux était couchée une personne qui n'aurait jamais dû être ici. Il ne comprenait toujours pas pourquoi elle était là, allongée sur les pierres froides de Poudlard.

Ses yeux basculèrent sur ses anciennes poursuiveuses, dont Angelina qui venait de perdre celui qu'elle aimait. Olivier préféra les éviter, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer ce que devait ressentir Angelina. Il avait l'impression d'être détruit.

Il regarda Holly, qui se tenait près de lui, main dans la main avec Luna avec près d'elles Leo et Emilia. Il voyait Roger avec Connor et Achille. Roger aussi tourmenté que lui.

D'un long regard, Olivier parcourut la Grande Salle. Elle n'avait jamais été aussi bondée de chagrin. Différents groupes de personnes étaient réunis, se tenant par les épaules pour se soutenir. Des blessés étaient soignés par Madame Pomfresh débordée et par Anna Lorn qui restait forte malgré la perte de sa meilleure amie Sara Pierce.

Mais il ne trouvait pas les personnes qu'il cherchait. Où était Remus? Où était Erine? Où était sa Violet?

La peur le gagnait petit à petit. Son cœur était déjà brisé de voir ceux au sol. Il serait incapable de supporter la disparition de Violet. Elle devait revenir. Il craignait qu'elle soit partie rejoindre l'appel de Voldemort, ou qu'elle ait déjà péri.

Il espérait la voir passer les portes abîmées de la Grande Salle. Il espérait la voir revenir avec leur meilleure amie et avec son père, car jamais Violet ne supporterait des pertes supplémentaires.

Il n'y tint plus et s'excusa auprès d'Holly qui trouvait refuge près de lui pour une raison qui lui échappait. Après tout, il avait perdu sa sœur.

Il avait perdu Erine.

Olivier se faufila parmi la foule, balayant son échec, car il pouvait toujours la retrouver.

A peine eut-il mis un pied dans le Hall, que le poids du soulagement parcourut son corps.

Violet était là. Violet était juste devant lui. Violet était vivante.

Sa tête reposait à la base de son cou. Sa queue de cheval était défaite. Mais était là. Son gilet était tâché de sang et son visage en était aussi marqué. Il la détailla, elle n'était pourtant pas blessée. Qu'avait-elle vécu?

Cette question pouvait rester sans réponse. Pour le moment. Il se précipita vers elle et enroulant ses bras autour de ses épaules pour la serrer contre lui.

Ma Violet, murmura-t-il en l'étreignant un peu plus pour réaliser qu'elle n'était pas le fruit de son imagination.

— Tu es là, répondit-elle d'une voix blanche.

Des bruits de pas l'intriguèrent. Il leva juste ses yeux. Il reconnut Lee Jordan et Dean Thomas en train de porter un corps dont la tête était baissée. Sur le moment, il n'en avait pas conscience, mais son cœur commença à palpiter. Son cœur savait déjà. Son cerveau était juste incapable d'assimiler cette idée.

— C'est papa.

En trois mots, Violet confirma ce que son cœur avait ressenti.

— C'est papa, répéta-t-elle en se détachant pour voir Lee et Dean passer près d'eux puis elle continua d'une voix trop calme. Il est mort. Il m'a protégée. Il est mort en me protégeant. Il aura passé sa vie à me protéger.

— Je suis désolé, mon cœur.

Ses paroles restèrent à moitié coincées dans sa gorge. Une douleur qu'il n'avait jamais ressentie et qu'aucune douleur physique ne pouvait concurrencer ne cessait d'enfler en lui. Il était incapable de s'en débarrasser.

Des milliers de cognards s'abattaient sur lui, brisant tous ses os un par un. Il était, pourtant, certain que ça aurait été plus supportable. Des larmes coulèrent sur ses joues et il ne tenta pas de les retenir. Elles étaient la seule solution à cette peine.

Et Remus Lupin méritait ses larmes car il aimait Remus Lupin.

D'autant plus qu'il craignait le futur. Proche comme lointain. Il craignait pour Violet, car tout ce qu'il se passait était beaucoup trop d'un coup. Il eut raison d'y penser car ce qui devait arriver arriva.

— Tu crois que McGonagall accepterait d'ouvrir un réseau de cheminée que je puisse contacter Tonks? demanda-t-elle innocemment. Elle doit être si inquiète et… elle doit savoir. Et Teddy… Oh Teddy!

— Violet…, brisa-t-il la bonne volonté de Violet tout en pensant au petit Teddy ce qui ne fit qu'accentuer sa tristesse. Tonks est venue à Poudlard aussi.

— C'est vrai?

Violet se dégagea pour regarder dans la Grande Salle et ajouta:

— Il faut qu'on la trouve. Je dois lui dire.

— Vio…, chuchota-t-il en prenant son menton entre ses doigts. Regarde-moi.

Violet leva ses yeux marron clair dont aucune étoile ne brillait ce soir. Son regard n'avait jamais été aussi terne. Elle plongea ses yeux dans les siens. Il n'eut pas besoin de prononcer un seul son car tout se lisait dans un regard.

— Non… Oli…

Il approuva de la tête. C'était la réalité. Nymphadora Tonks avait elle aussi péri lors de cette heure. Ce n'était qu'une heure, pourtant tout semblait leur avoir été pris.

Les yeux de Violet se noyèrent dans des larmes. Elle aimait tellement Tonks. Tout le monde aimait Tonks. Elle était la mère de son petit-frère, son petit-frère désormais aussi orphelin qu'elle. Olivier la serra un plus fort contre lui. Un bruyant sanglot de souffrance résonna dans le Hall.

— Mon cœur…, murmura Olivier accusant avec difficulté le coup de la douleur de Violet. Il faut qu'on aille voir George. George a besoin de nous.

Olivier lui prit la main. Elle se laissa guidée, telle la marionnette qu'elle devenait.

— Violet! lui sauta au cou Holly. Je suis tellement rassurée de te voir!

Mais Violet n'était pas disponible à répondre. Car juste derrière Holly, elle vit la famille Weasley. Les mots d'Olivier trouvèrent tout leur sens quand elle découvrit leur meilleur ami agenouillé proche d'un corps. Un corps identique au sien. Elle se couvrit la bouche de ses mains retenant un nouveau cri de douleur. On venait de lui transpercer le cœur.

Elle s'avança. Devant lui, ses genoux claquèrent contre le sol. Violet encercla le cou de George. Il ne se tourna pas pour voir qui elle était. Elle sut qu'il la reconnaissait car il posa ses mains sur ses avant-bras pour s'accrocher à elle. Leurs sanglots se mélangèrent dans un parfait chœur.

La culpabilité de Violet ne cessait d'augmenter. Vous avez laissé vos amis mourir à votre place au lieu de m'affronter directement. Les mots de Voldemort étaient un infini écho dans son esprit. Son père, Tonks, Fred, Parvati et tous ceux qu'elle n'avait pas encore vus étaient morts par sa faute.

Olivier s'approcha d'eux. Elle réalisa difficilement qu'il manquait un autre membre de leur quintet. Ils n'étaient que quatre. Erine n'était pas avec eux. Erine devrait être là pour soutenir George, elle aussi. A cinq, ils avaient toujours été plus forts.

— Où est Erine? demanda-t-elle.

George resta aussi figé tandis qu'Olivier perdait le peu de couleurs qu'il lui restait. Violet suivit la pomme d'Adam d'Olivier remonter, puis descendre.

— Je ne sais pas…, avoua-t-il. Je l'ai perdue.

— Comment ça«perdue» ? s'alarma Lee, juste derrière eux.

— Nous étions par binôme, j'ai pris Emilia avec moi car elle était la plus jeune. Je… Erine était avec Roger. Et… On ne sait pas… Elle n'était plus là d'un coup. On pense qu'elle est allée aider quelqu'un, mais… On ne sait pas... Je l'ai perdue... Je suis désolé…

Olivier fut secoué d'un silencieux sanglot. Violet se décala légèrement pour pouvoir aussi le prendre dans ses bras. Erine ne pouvait pas être bien loin. Erine avait peut-être été capturée tel un appât. Ou bien… Non. Violet rejeta cette dernière pensée, car celle-ci était inimaginable.

Erine Green était une battante. Elle revenait toujours.

Violet chercha réconfort auprès de la Grande Salle. Cet endroit si précieux à ses yeux qui l'avaient tant de fois émerveillée.

La Grande Salle ne lui apporta qu'angoisse. La Grande Salle était plongée dans une dépression dont elle ne sortirait peut-être jamais. Sa pierre était fracturée et plus aucun rire n'y résonnait, simplement des cris et des tourments.

La Grande Salle n'avait plus rien de sa prestance et de son consolant. Elle avait perdu son identité.

Pour la première fois de toute sa vie, Violet détesta la Grande Salle.


Ce chapitre vous a-t-il plu ?

Je ne sais même pas quoi poser comme question :'(

...

Alors... J'aimerais dire merci à Lee d'avoir sauvé Violet, ce qui aura permis de sauver la petite Prunille. J'aime beaucoup le personnage de Lee et je voulais lui accorder une place dans la saga, sans en faire un personnage principal. De lui-même, il est venu soutenir Violet. Comme une évidence. Comme il l'a toujours fait avec le quintet, finalement.

Je suis désolée pour celleux qui gardaient espoir pour Tonks et Fred. Comme la plupart des mort-es, j'ai hésité à changer le cours de l'histoire, mais ça aurait eu un trop gros impact sur la vraie histoire sur ce que j'aimerais vous raconter. Donc... Désolée. J'en suis aussi blessée que vous. Petite pensée à Parvati et Sara.

Je suppose que vous vous inquiétez pour Erine, je crois que vous êtes à deux doigts de débarquer chez moi pour me torturer jusqu'à avoir une réponse. Sachez que j'ai déménagé aux Boiling Isles. Donc bon courage pour me retrouver.

Bref, n'hésitez pas si vous avez d'autres questions, remarques, que j'aurais oubliées...

Au prochain chapitre "Echec..." : L'heure du répit déplore les pertes. Alors qu'Harry apprend la vérité, il la partage avec Violet. Il est temps pour elleux de répondre à l'appel de Voldemort.