Je ne possède aucun des personnages des livres ou des jeux

Recueil autour du personnage de Géralt de Riv en duo à chaque chapitre avec un personnage différent

Ce texte a été écrit pour le défi Almayenisez les tous de la Bibliothèque de Fiction : Défi du 08 octobre 2024 : écrire sur un personnage aux cheveux blancs

En espérant que cela te plaise !

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


La douceur d'un père (Vesemir)

L'hiver s'abattait sur Kaer Morhen, enveloppant la forteresse des sorceleurs dans un linceul de neige et de glace. Les vents hurlaient entre les tours de pierre, portant l'écho lointain des loups affamés. Dans la grande salle, Vesemir, le plus ancien des sorceleurs, entretenait le feu rugissant dans l'âtre, ses yeux dorés scrutant régulièrement la porte d'entrée. Un bruit sourd retentit soudain, faisant sursauter le vieux maître. Il se précipita vers l'entrée, son cœur battant la chamade malgré ses siècles d'expérience. Lorsqu'il ouvrit la lourde porte de bois, son sang se glaça.

Géralt de Riv, son protégé, son fils de cœur, gisait dans la neige, son corps meurtri laissant une traînée écarlate sur le blanc immaculé de la neige. Sans hésiter une seconde, Vesemir souleva le corps inerte du Loup Blanc, surpris une fois de plus par sa légèreté malgré sa stature imposante.

- Géralt, mon garçon, que t'est-il arrivé ? Murmura Vesemir, sa voix trahissant une inquiétude qu'il tentait de maîtriser.

Il transporta rapidement Géralt jusqu'à sa chambre, l'allongeant avec précaution sur le lit. Ses mains expertes commencèrent à examiner les blessures, son visage se crispant à chaque nouvelle découverte. Des lacérations profondes zébraient le torse du sorceleur et une plaie béante sur sa cuisse laissait entrevoir l'os. Vesemir se mit au travail, nettoyant les plaies avec des décoctions d'herbes, recousant la chair déchirée avec une aiguille chauffée au feu. Tout au long du processus, il murmurait des encouragements et des reproches affectueux, comme si Géralt pouvait l'entendre.

- Tu as toujours été le plus téméraire, mon garçon. Cela se voyait déjà quand tu étais haut comme trois pommes, à courir dans la cour en brandissant un bâton en guise d'épée.

Ses doigts tremblaient légèrement alors qu'il appliquait un onguent sur une brûlure particulièrement vilaine.

- Je t'ai vu grandir et devenir l'un des meilleurs d'entre nous, mais par tous les dieux, Géralt, tu me feras mourir d'inquiétude avant qu'un monstre ne m'achève.

Les heures passèrent, Vesemir ne quittant pas le chevet de son protégé. Il épongeait son front brûlant de fièvre, changeait ses bandages, lui faisait boire des potions fortifiantes. Son visage buriné par les ans ne trahissait rien, mais dans ses yeux dansait une lueur d'angoisse qu'il ne pouvait dissimuler.

OoooO

Au milieu de la nuit, Géralt s'agita dans son sommeil, murmurant des mots incompréhensibles. Vesemir se pencha vers lui, caressant doucement ses cheveux blancs comme neige.

- Chut, mon fils. Tu es en sécurité maintenant. Je veille sur toi.

Ces mots, qu'il n'aurait jamais prononcés en temps normal, franchirent ses lèvres sans qu'il puisse les retenir. Géralt était plus qu'un simple élève, plus qu'un frère d'armes. Il était le fils que Vesemir n'avait jamais eu, celui pour qui son vieux cœur de sorceleur battait encore et qu'il refusait de voir mourir…

OoooO

L'aube pointait à peine lorsque Géralt ouvrit enfin les yeux. Son regard doré, encore voilé par la douleur, se posa sur Vesemir qui somnolait sur une chaise à son chevet.

- Vesemir ?

Sa voix était rauque, à peine plus qu'un murmure. Le vieux sorceleur se réveilla en sursaut, un soulagement immense envahissant son être à la vue de Géralt conscient.

- Bienvenue parmi nous, mon garçon. Tu m'as fait une belle frayeur.

Géralt tenta de se redresser, grimaçant de douleur. Vesemir le repoussa gentiment sur les oreillers.

- Doucement. Tu as besoin de repos.

- Je... je suis désolé, murmura Géralt. J'aurais dû être plus prudent.

Vesemir secoua la tête, un mélange d'exaspération et d'affection dans le regard.

- Tu n'as pas à t'excuser, mais la prochaine fois, essaie de revenir en un seul morceau, veux-tu ? Ce vieux cœur ne supportera pas beaucoup plus de ces frayeurs.

Un faible sourire se dessina sur les lèvres de Géralt.

- Je ferai de mon mieux... père.

Ce dernier mot, à peine audible, fit se figer Vesemir. Ses yeux s'embuèrent légèrement, mais il se reprit rapidement et posa une main rugueuse sur l'épaule de Géralt, la serrant doucement.

- Repose-toi maintenant. Je reste là.

Alors que Géralt se rendormait, Vesemir resta à son chevet, veillant sur son fils de cœur comme il l'avait toujours fait et comme il le ferait toujours, car c'était là son rôle, sa destinée : être le phare dans la tempête, le havre de paix pour ce fils que le destin lui avait offert.