Chapitre 4

On avait eu du mal à enlever nos déguisements le lendemain et Ron, Fred ainsi que Georges avaient carrément refusé de quitter leurs couvre-chefs. Nous avions donc deux rennes diaboliques et un lutin roux dont le bonnet tintait à chaque pas.

Après le petit-déjeuner, on avait organisé une gigantesque bataille de boule de neige, et puis il y avait eu le concours de bonhomme de neige, les courses en luge autour du Terrier; l'après-midi on avait dû faire nos devoirs, puis j'avais continué mon grimoire de Sanguini, Ron et Harry leur partie d'échec, Ginny ses devoirs sous l'égide d'Hermione, les jumeaux trafiquant encore quelque chose au grenier et M. et Mme Weasley appelés à une réunion de l'Ordre...

Le 25 Décembre fut magique, les jours qui suivirent aussi.

Et, comme une vraie famille, je suppose, nous nous retrouvions tous le jour du Nouvel An autour du plateau de Magical Pursuit... Nous venions de savourer le festin que Mme Weasley avait préparé -avec notre aide!-, une tasse de tisane devant chacun d'entre nous, et le jeu battait son plein.

En fait le Magical Pursuit était très simple, il y avait un plateau contenant un parcours de cases de six couleurs possibles. Bleu clair pour l'Histoire de la Magie, rose pour potions et science, bleu océan pour les arts, jaune pour la géographie du monde sorcier, vert pour les sports magiques et orange pour la culture générale contemporaine.

En lançant deux dés on obtenait un score qui nous permettait d'avancer notre gros pion rond compartimenté sur le jeu et de choisir la case de couleur où l'on voulait s'arrêter. Puis des petits personnages présents dans les cases s'illuminaient et posaient leurs questions. Pour certains une bonne réponse apportait un morceau de fromage dans l'un des compatiments et nous permettait de rejouer.

Hermione et moi faisions un malheur en science et potions!

-Quelles sont les trois autorisations de mise sur le marché européennes possibles pour une potion? Grogna le lutin de la case rose que j'avais choisie.

-Centralisée, décentralisée et reconnaissane mutuelle!

Ma bonne réponse me valut enfin le fromage correspondant.

-Hmm... Roquefort je dirai; lança Georges en se penchant pour le sentir.

Son frère eut une moue d'hésitation alors que que Ron, Harry, Tonks et Ginny me fixaient bizarrement.

-Moi je dirai plutôt roblochon.

Je secouai la tête en relançant les dés et atterrit sur une case verte. Bouse de dragon...

Le joueur de Quidditch de la case engagea une magnifique feinte de Wronski tout en hurlant:

-Le nom... complet... du capitaine des Canons de Chudley!

Il manqua s'écraser sur le gazon de son stade qui était aussi verdâtre que lui et tout ce qui l'entourait, mais redressa juste à temps.

Ron bondit sur sa chaise la main levée, imitation parfaite d'Hermione en cours, alors que je séchais...

-Humm... Gwenog Jones?

Ron hurla de désespoir à ma réponse...

-C'était Galvin Gudgeon! Gwenog Jones est juste le capitaine des Harpies de Holyhead! Ah, Merlin!

Certains levèrent les yeux au ciel, dont Mme Weasley et Hermione. Et Tonks ne put s'empêcher de ricaner devant la tête catastrophée d'un de mes meilleurs amis. Je sentais que j'aurais bientôt droit à un cours complet sur la composition de l'équipe des Canons...

Puis ce fut au tour de Remus de lancer les dés. Quatre. Il avança jusqu'à une case orange avec son pion déjà chargé d'une tranche de parmesan, d'emmental, de morbier et de comté. Pas besoin de casser trois pattes à un boullu pour se rendre compte que Remus était exceptionnellement doué!

-Quel est le premier parfum de dragée créé par Bertie Crochue? Questionna une vieille sorcière à fines lunettes rectangulaires en sortant la tête de son livre de cuisine.

Le dernier des Maraudeurs eut un petit sourire malicieux, comme si il savait. Ce qui était imposs...

-Chaussettes sales.

-Correct; lui fut-il répondu. Vous pouvez relancer les dés.

Il fit face à dix paires d'yeux écarquillés, dont ceux de Fred et Georges ce qui n'était pas un mince exploit, et haussa les épaules en rappelant qu'il avait bien été un Maraudeur.

-Notre héros! Lançèrent Fred et Georges en choeur.

Molly Weasley appréçia moyennement la lueur diabolique qui revint dans les yeux chocolat de ses deux fils. Remus relança pour obtenir un six et atterrir sur une case verte. Quidditch, encore, et réponse correcte! Et il ne passa les dès à Fred que quatre questions plus loin, à cause d'une demande sur la Prométhazine et son équivalent sorcier.

-C'était un anti-histaminique, donc contre les inflammations; informai-je, qui a été reconverti en sédatif.

-Ah, c'est pour ça! Lança Fred avec les dés.

Le jeu reprit de plus belle; la tisane coulait à flot, Ron s'enflammait à chaque question de Quidditch, les jumeaux n'arrêtaient pas de plaisanter et nous rétorquions en répondant aux questions dont ils ne connaissaient pas la réponse.

-Mais à quoi ça sert, hein, de savoir combien il y a d'états d'ionisation possibles pour l'atome de souffre? Grommela Georges en passant les dés à Ginny.

-A te battre au Magical Pursuit, bien sûr; rétorqua sa cadette en m'adressant un clin d'oeil.

-Vous ne perdez rien pour attendre, Dumbledore ne va pas tarder à ramener les branches du gui et je peux vous assurer que vous allez regretter d'avoir provoqué notre courroux!

Ça c'était de la menace! Mais en attendant ils n'avaient toujours que deux parts de fromage sur leurs pions et Remus, en incontestable maître du jeu, savourait tranquillement sa tisane.

Le jeu se poursuivit, jusqu'à ce que Dumbledore sonne effectivement à la porte du Terrier.

Les jumeaux se ruèrent sur lui et il fallut bien les imiter, par mesure de précaution.

Nous découvrîmes alors notre directeur, les bras chargés de branches de gui, la barbe emmêlée dans certaines d'entre elles par ailleurs, et son professeur de potion portant ce qui restait, l'air toujours aussi revêche.

-Professeur Dumbledore, quelle joie de vous revoir! Ricanèrent les jumeaux.

Il leur renvoya le même sourire et cela aurait fini en une farce particulèrement horrible pour tous les invités du Terrier si les parents Weasley n'étaient pas intervenus. Ils devaient parler au directeur, avec Remus, et partirent tous les quatre s'enfermer dans la cuisine, entourée d'un sortilège d'insonorisation.

-Vous restez dans le salon pour surveiller les enfants, Severus? Lança Dumbledore avant leur réunion secrète.

Tonks grogna un peu, le bâtard graisseux encore plus.

Moi je n'étais pas vraiment rassurée, surtout parce que l'ensemble des branches de gui avait été laissé... à Fred et Georges.

Ils partirent comploter près de la cheminée, ce qui entraîna quelques échanges de regards angoissés parmi nous. Et puis Ron brisa le silence en informant Tonks de la devise des Canons de Chudley après 1950, comme elle n'avait pas su répondre à la question. Une conversation entre passionnés de Quidditch s'engagea, Harry était de la partie bien sûr, la main dans celle de Ginny.

Hermione ne résista pas à l'envie de réveiller les joueurs d'une case rose du Magical Pursuit pour qu'ils nous posent plein de questions à elle et moi. Les personnages rosâtres grognèrent un peu mais finirent par accepter, tandis que Rogue, seul au fond de la salle, nous fixait tous avec un profond dédain.

-Quels sont les quatre stades du développement intellectuel situés entre la naissance et seize ans? Lâcha un gros psychomage vautré dans son fauteuil.

-Stade de l'intelligence sensori-motrice, stade pré-opératoire, stade des opérations concrètes et stade des opérations formelles! Répondis-je aussitôt.

-Combien de sous-stades pour l'intelligence sensori-motrice?

-Six!

Hermione avait été plus rapide et ne se gêna pas pour m'adresser un petit sourire provocateur. Je pouffai de rire avant de mieux m'installer, mode combattante activé.

-Comment furent découvertes les propriétés de l'écorce de quinquina? Questionna une petite naine potionniste.

-L'observation, des animaux par les indiens, puis des indiens par les espagnols; lâcha Hermione à toute vitesse.

-Qui est le père de la médecine expérimentale et de la toxicologie? Reprit la petite scientifique.

-Paracelse; affirmai-je.

Allez, c'était presque trop facile!

-De quand date le premier essai thérapeutique et sur quoi portait-il? Fit une fine sorcière assise en tailleur sur une paillasse de laboratoire rosâtre.

-Dix-huitième siècle, James Lind veut soigner le scorbut...; commençai-je.

-... et obtient d'excellents résultats avec le citron et l'orange grâce à leurs concentrations élevées en vitamine C.

Chapeau de leprechaun, Hermione! Nous nous tapâmes dans la main, tandis que Ron se perdait à côté dans ce qui ressemblait à une superbe description d'une quelconque attaque de Quidditch.

Les personnages de la case commençaient à s'activer et à comploter tout bas... Et en seraient sans doute venus à nous ensevelir sous les questions, sans la brusque déflagration, soudain, au bout du salon.

Nous sursautâmes tous, et toutes les conversations cessèrent, avant que nous ne nous tournions vers les jumeaux et... Rogue?

Ce dernier était blanc de rage et venait de lancer un maléfice droit sur une branche de gui scintillant au-dessus de sa tête. Mais elle était protégée par un enchantement bien sûr. Un lien bleuté brillait entre eux.

-Enlevez-moi cette saleté, tout de suite! Siffla-t-il d'un ton extrêmement convainquant à l'adresse des jumeaux.

Ceux-ci, assis confortablement dans leur canapé, ne firent pas mine de bouger.

-Impossible, professeur, vous comprenez...; commença Fred avec un grand sourire.

-... que le sortilège ne prendra fin que par...; continua Georges

-... un baiser!

Ils finirent ensemble, arborant une insolente fierté. Un sortilège de flammes puissant la leur fit ravaler un peu, mais il ne brisa pas le maléfice.

-Allons, allons. Nous sommes certains que si vous cessez de lancer des sorts à tout va, l'une de ces charmantes demoiselles va se dévouer pour vous délivrer de cette abominable malédiction! Ricana Georges.

Rogue essaya encore, plusieurs fois. Mais il n'y avait rien à faire, la magie l'empêcherait de quitter le salon jusqu'à ce qu'il reçoive un baiser. Et notre professeur finit par baisser sa baguette, les mains tremblantes, blême et humilié.

-Alors, y a une volontaire pour sauver la chauve-souris des cachots? Lança Georges.

-Georges! Se récria Hermione.

-Moi c'est Fred... Alors, une volontaire?

J'aperçus Tonks et Ginny échanger une grimace et Ron lancer un regard clairement dégoûté au bâtard graisseux. Harry et moi n'appréçions pas vraiment le tour des jumeaux et Hermione... était furieuse. Elle se leva de sa chaise, prête à incendier Fred et Georges. Mais Ron la retint par le bras.

-Laisse-moi Ron! Je ne vais pas laisser faire ça!

Est-ce qu'elle avait aussi prévu de l'embrasser? D'embrasser Rogue? Parce que c'était mal parti étant donné qu'il foudroyait son dos du regard, sans cacher la brûlure de mépris dans ses yeux sombres.

-Alors, personne pour le bâtard graisseux?

Ron ne voulait pas laisser partir Hermione. Et Rogue crispait les mâchoires seul au milieu du Terrier, furieux et en position de faiblesse face à des élèves, des anciens élèves, qu'il détestait et qui le lui rendaient bien.

-On pourrait utiliser Pattenrond; proposa l'auror aux cheveux jaune soufre. Ça marche, non?

-Personne n'utilisera mon chat pour embrasser qui que ce soit! Lança Hermione en tirant un peu sur son bras.

... Il semblait que nous ayons un problème alors, et que la façon dont Rogue supportait l'humiliation soit le cadet de nos soucis. Après tout, il ne s'était pas gêné avec nous durant ces sept dernières années...

-Bon, on pourrait attendre le retour de maman, alors?

Ginny avait hésité en soumettant l'idée, pour se faire aussitôt rabrouer par Ron:

-Ca va pas non?! On laissera pas notre mère le toucher!

Non, décidément, je ne pouvais pas. C'en était assez! Mon coeur se gonfla de rage et je me levai soudain. Je n'avais jamais supporté l'injustice, même lorsqu'elle était destinée à un professeur qui me méprisait, me rabaissait tout le long de l'année!

Alors j'avançai dans le salon, Tonks bégaya:

-M-mais, qu'est-ce que tu fais?

Je l'ignorai et me rapprochai de Rogue. Son regard sombre était rivé au mien tout à coup, j'en fus un peu décontenancée. Il ne reflétait plus rien, recouvert comme il l'était d'un masque d'impassibilité impénétrable. Je n'y décelais plus rien, plus de colère, plus de mépris ou de haine...

Quelques pas me permirent enfin d'arriver jusqu'à lui.

Je ne me rendis compte qu'à cet instant qu'il faisait une tête de plus que moi, que le silence s'était fait dans le salon, et que j'allais vraiment devoir toucher le bâtard graisseux.

Je soupirai.

-Je suis désolée, professeur.

Il ne desserra pas les mâchoires, alors, aussi doucement que possible, je m'élevai sur la pointe des pieds et rapprochai mes lèvres de sa joue. J'essayai de garder nos corps le plus loin possible l'un de l'autre, allai sans doute réussir, lorsque sa longue main fine se referma sur mon épaule.

Je tressaillis pour, l'instant d'après, poser ma bouche contre sa peau. Ses doigts se resserrèrent...

Et l'enchantement du gui se disloqua dans une pluie d'étincelles azur. Je voulus m'éloigner, mais ne pus que reculer la tête, Rogue ne lâchait pas, il me fixait de son étrange façon et m-mon coeur battait un peu plus fort que la normale.

-Hey, ça mérite au moins un Optimal pour Khorine, professeur! Lâcha Ron.

-... Vingt points en moins pour Gryffondor; siffla-t-il à notre encontre à tous.

Ensuite, il s'écarta, et puis il quitta le salon, le Terrier sans Dumbledore, dans un claquement de cape...

On me félicita pour mon courage Gryffondoresque, alors que j'étais encore soufflée par ce qui venait de se passer. Ses yeux sombres, et sa main qui me retenait...

A minuit nous nous embrassâmes tous, sous plusieurs des nombreuses branches de gui posées par les jumeaux. J'embrassai Ron, Ginny, Fred et Georges qui essayèrent d'en avoir plusieurs, Remus, Tonks, M. et Mme Weasley, serrai Hermione dans mes bras et Harry aussi avant de les embrasser.

Tout le monde riait et se souhaitait tout le bonheur du monde.

Nous discutâmes encore un peu, avant que Mme Weasley ne déclare l'heure du couvre-feu. Il y eut quelques grognements mais étant donné son autorité, nous finîmes nos discussions dans les chambres à l'étage.

C'est ainsi que se déroula le premier nouvel an que nous eûmes après la défaite de Voldemort, au Terrier, entourés par nos proches et leur sourire.

Le lendemain il y en eut un peu moins, comme la maison avait été piégée sur presque chaque centimètre par des branches de gui.

Deux jours plus tard, il en restait, et nous devions arrêter de remplir nos valises toutes les deux minutes pour être délivré d'une branche de gui ou délivrer quelqu'un.

Ron se déclara soulagé en quittant la maison, Hermione pressée de reprendre le travail, Ginny et Harry, ni moi non plus, ne disions rien...

-Les professeurs Mac Gonagal et Rogue, m'ont confisqué mon mimbletonia. Et ils l'ont mis sous Stasis; murmura Neville en nous retrouvant dans le couloir du Poudlard Express...

-Bonne année à toi aussi Neville! Et tous nos voeux de santé!

Il essaya de sourire tandis que Ron, toujours en s'esclaffant, zigzagait entre les élèves devant nous, et de wagons en wagons pour en trouver un libre.

-Qu'est-ce qui s'est passé? Demanda Harry, la main toujours accrochée à celle de Ginny.

Les yeux verts du Survivant brillaient doucement dans le soleil de début d'après-midi, et renfermaient une tristesse latente... Je ne l'avais plus revue depuis des mois...

-Mon grand-oncle Algie a fait tomber une de ses bouteilles de vieil Ogdens dans le pot de mon mimbulus mimbletonia; (il manqua de trébucher contre une valise), et il était un peu ivre aujourd'hui aussi, comme la terre était imbibée et tout ça... Il agitait ses branches dans tous les sens...

Ginny pouffa de rire et plusieurs d'entre nous secouèrent la tête avant que Ron ne s'exclame en trouvant enfin un wagon libre. Il y entra suivi d'Hermione et de Neville.

-Moi je vous laisse, j'ai quelques amies à aller voir! Lança Ginny avant d'embrasser Harry au coin des lèvres et de le quitter, disparaissant dans le couloir rempli.

Il resta là, un peu déstabilisé, alors que nous étions entourés d'élèves qui plaisantaient et riaient en s'amassant près des fenêtres, ils faisaient de grands signes à leurs parents, surtout les premières années, certains poussaient pour s'approcher plus près. Je fus bousculée, tout contre Harry qui me rattrapa. Son regard reflétait la même tristesse que la mienne... j'étais dans les bras de mon meilleur ami...

-C'était bien; chuchotai-je. Au Terrier.

Tout était bruyant autour de nous, mais je m'accrochais à son regard émeraude et au sourire qui apparaissait au coin de ses lèvres.

-Et lorsqu'il nous manquera, on pourra toujours porter les pulls de Mme Weasley.

Il m'arracha un petit rire, et je ne sus pas pourquoi j'en eus les larmes aux yeux. Je ne les cachai pas à Harry qui essaya de parler, mais sa voix s'étouffa. Et nous étions deux orphelins trop stupides et sentimentaux, trop touchés par des évènements que tout le monde trouverait normaux. Mais ces repas en famille... ces rires... le Magical Pursuit, le gui... nos déguisements de lutin...

Un sanglot faillit m'échapper, je le retins difficilement, et Harry me serra soudain dans ses bras, très fort. Je lui rendis son étreinte, cachant ma tête dans le creux de son cou, tremblant un peu...

Le train dût s'ébranler, je ne me rendis pas vraiment compte, n'émergeai en fait que bien plus tard lorsque le couloir se vida et que nous commençions à prendre de la vitesse.

-Ca va? Demanda Harry en me fixant derrière ses petites lunettes rondes.

Elles étaient un peu de travers à cet instant.

-Mieux; murmurai-je en les lui remettant droites. Et toi?

Harry s'ébouriffa un peu les cheveux puis murmura que lui aussi était mieux. Après ça, je les lui décoiffai un peu plus et nous partîmes rejoindre nos amis dans le wagon.

Le fait que des Serpentard nous aient pris en photo, enlacés, et l'aient fait circuler dans tout Poudlard nous passa bien au-dessus de la tête.

Je ne pleurai presque pas lorsque je fus enfin à l'abri derrière les rideaux de mon lit. Après tout, Poudlard était aussi notre maison, nous étions toujours ensemble et je n'avais pas vraiment besoin des petites tapes dans le dos des jumaux ou des sourires encourageants de M. et Mme Weasley ou d'être obligée de reprendre du dessert parce que j'avais mauvaise mine.

... Poudlard... était bien... Et je m'imaginai dans mon sommeil son étreinte possessive, la chaleur qu'il pouvait m'apporter. Poudlard... Poudlard...